Festival International Soninké: la 4ème édition promet

La capitale malienne a vibré hier aux rythmes des sons et rites traditionnels du pays soninké. En effet, le coup d’envoi de la 4è édition du festival international Soninké (FISO) a été donné hier jeudi 25 février au stade omnisports Modibo Keà¯ta, en présence de quatre ministres notamment le ministre de la culture, de l’artisanat et du tourisme, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo. Le parrain de cette édition était également de la fête, Souleymane Niaré, le patriarche des Niaré a représenté la famille Niaré. « Bamako est le plus grand pays Soninké car il regroupe plus de Soninké que nul part ailleurs », nous avait affirmé, Mamadou Hamet Cissé, président du comité de pilotage du FISO lors d’une interview. Une affirmation qui a trouvé tout son sens, ce jeudi. En effet, ils étaient nombreux à  effectuer le déplacement, envions un millier venu de toutes les régions du Mali et de la diaspora. Objectif: renforcer les échanges entre soninkés et permettre à  la culture Soninké, une meilleure visibilité. Selon Mamadou Hamet Cissé, C’’est l’occasion de mettre l’accent sur les caractéristiques de la culture Soninké, de méditer sur l’immigration des soninkés et de trouver des enseignements dans la culture Soninké pour réconcilier les Maliens. «Nous assistons à  un festival qui refuse les barrières. Avec ce festival, le tourisme solidaire et familial prend du sens pour dire que le Mali reste debout. Le Soninké est un homme solidaire qui a compris le sens de la famille», a témoigné le ministre de la culture. Du 25 au 28 février prochain, le FISO tournera autour des activités telles que des conférences débats, des défilés de mode, des parades de chevaux, des expositions d’objets d’art soninké et des démonstrations culinaires. Les conférences porteront sur la culture soninké. Les organisateurs prévoient également des thématiques sur : l’histoire du Ouagadou, la place de l’indigo, du cheval dans la culture soninké, l’immigration et autres. Les activités se dérouleront pour la majorité au CICB.

Fatoumata Diawara, la princesse Soninké

C’’est sa tante Djénéba Diawara, une grande actrice malienne, qui l’élève. A 14 ans, la petite Fatoumata accompagne sa tante sur le tournage du long métrage « Tafé fanga » du réalisateur Adama Drabo. Ce dernier lui propose immédiatement un rôle dans le film. C’’était en 1996. Sur ce même plateau, se préparait « La genèse » de Cheick Oumar Sissoko. Fatoumata Diawara est d’emblée sélectionnée pour figurer dans ce film. Là , elle fera la rencontre de Balla Moussa Keita, Salif Keita, et Sotigui Kouyaté. Ensemble, ils vont se concerter pour écrire, une adaptation de la pièce de Jean Anouilh « Antigone » et dont le rôle principal sera joué par Fatoumata Diawara. La voici lancée dans le monde du cinéma. Un succès en continu… En 2001, Sotigui Kouyaté prépare le film de son fils Dani « le rêve du python ». Fatoumata se verra attribuer le premier rôle du film. La princesse soninké Sia Yatabaré. Un film qui la fera connaà®tre au-delà  des frontières africaines et qui tournera pendant deux ans. En 2002, l’illustre compagnie de théâtre française Royal de Lux fait une tournée à  Bamako pour sélectionner de jeunes talents. Fatoumata Diawara passe l’audition avec succès. « Ils ont tout de suite craqué sur moi », précise-t-elle. Commence alors une tournée qui va durer six ans en Asie , en Corée, Viêtnam), aux Etats Unis et en Europe. Fatoumata revient en 2007 à  Bamako pour l’Opéra du Sahel. La même année, elle est récompensée pour son rôle dans « Il va pleuvoir sue Conakry » du guinéen Cheikh Fantamady Camara et qui remporte le Prix RFI du public au Fespaco 2007. Après toutes ces expériences, Fatoumata Diawara se lance dans la réalisation. Elle veut aussi produire son propre film qu’elle est entrain d’écrire. Et qui devrait bientôt sortir… Du cinéma à  la musique… Il y a cinq ans la princesse soninké se découvrait également un talent de musicienne. ‘La musique est venue à  moi naturellement’,.explique t-elle. Au début, elle jouait à  la guitare dans les bars et les petits restos tous les soirs avec des amis. De là , elle s’est fait un public et a écrit son propre répertoire. Le public français est très friand de sa musique car il vient à  ses concerts, notamment au Baiser Salé, une salle parisienne mythique dans le quartier des Halles. Lors d’une tournée au Mexique, Fatoumata Diawara fait la rencontre de la chanteuse américaine D.D. Bridgewater. Elle figurera ensuite sur l’album de la diva du jazz. Entre 2007 et 2008, Cheick Tidiane Seck lui propose d’être sa choriste, car il est littéralement tombé sous le charme de sa voix. Après cette tournée, il l’envoie auprès de Oumou Sangaré, avec qui elle signe quelques titres sur le dernier album. Une artiste engagée Fatoumata écrit elle même ses textes. Elle évoque la situation des enfants victimes d’exploitation, la violence faites aux femmes marginalisées, qui selon elle, sont le pilier de la société malienne… Présente à  Bamako pour le festival Dahoula 2009, initié par la styliste Awa Meité, elle y représentait la diaspora française. C’’est Cheick Tidiane Seck qui lui a proposé de venir montrer ses talents musicaux au public malien, un talent trop exploité par les occidentaux selon le roi du Mandingroove. Fatoumata Diawara vit aujourd’hui France.