IICEM pour une agriculture commerciale et intégrée

Comment accroà®tre la valeur de certains produits céréaliers comme le riz, le mil ou le sorgho ? En générant des gains importants en terme de productivité et de production agricole, c’est le défi du projet Initiatives Intégrées pour la Croissance économique au Mali, lancé en Septembre 2007 grâce à  l’appui de l’USAID, l’agence de développement américaine. Les acteurs du projet se sont réunis en atelier à  Bamako pour tirer les conclusions de la première phase du projet qui s’est clos en 2013. Le Mil et le sorgho demeure depuis des décennies des cultures de subsistance largement répandues en Afrique de l’Ouest, et occupent environ 2,5 millions d’hectares de superficie cultivées. Ainsi en 2013, plus de 1700 producteurs ont signé des contrats de vente évalués à  plus de 200 millions de FCFA. Pour Gary Juste, Directeur de l’USAID Mali, le projet a permis de mettre en place des infrastructures et des outils majeurs. 48 canaux d’irrigations ont ainsi été revêtus dans les périmètres du Nord, 29 micro barrages ont été construits dans la zone de Sikasso, poumon économique du Mali. Des magasins de stockages, des plateformes de conservation du mil/sorgho et de riz de qualité, des jardins maraà®chers aménagés et qui apportent des revenus aux femmes, l’approvisionnement en fertilisants et intrants agricoles. Optimiser l’aspect commercial de l’agriculture Parmi les acquis du projet, de nouvelles relations commerciales entre les agriculteurs et les commerçants. En clair, il s’agit d’investir du temps, de l’argent et du travail pour obtenir des céréales de qualité, un rendement efficient et entamer le processus de commercialisation et l’approvisionnement. A titre d’exemple, grâce à  ce programme, 3, 3 milliards de FCA de ventes ont été réalisés grâce à  l’appui de l’IICEM, avec près de 140 contrats de ventes officiels dans la chaà®ne de valeur Mil/Sorgho. Du reste, des banques comme la BNDA se sont associées au projet, pour faciliter l’accès au crédit aux acteurs agricoles, dans la branche Mil/Sorgho, à  hauteur de près de 513 prêts financés pour 3,3 milliards CFA. Les femmes ont également ciblées dans le projet, et vu leurs capacités techniques et commerciales renforcées. Il ne s’agit plus de cultiver la terre seule et en récolter les produits, mais créer de la valeur ajoutée dans un pays, o๠l’autosuffisance alimentaire reste un défi. Si le Mali est vu comme une future puissance agricole, le projet IICEM vise à  concrétiser cela à  son échelle. Consolider les acquis Ainsi, après cette première phase, il s’agira de poursuivre l’encadrement de proximité et le renforcement des capacités des coopératives agricoles, soutenir l’investissement dans le marché des semences améliorées et enfin l’alphabétisation du calcul du prix de revient, essentiel pour les agriculteurs dans la chaà®ne de valeur. IICEM est une belle expérience, mais beaucoup reste à  faire dans un pays o๠la capacité agricole reste largement inexploitée. C’est d’une véritable prise de conscience dont il s’agir pour pousser de plus en plus d’entrepreneurs maliens vers le monde agricole et accroà®tre le rendement.