Quel avenir pour Soro ?

La rumeur courrait depuis plusieurs jours déjà  et les réunions entre les dirigeants politiques et le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara laissaient présager d’un changement au sommet. Et C’’est à  l’issue du Conseil des Ministres de ce 08 mars 2012 qu’il l’a lui-même annoncé. l’ex-leader estudiantin, l’ex-chef de guerre, patron des Forces Nouvelles, vient d’abandonner ses habits de Premier Ministre de la République de Côte d’Ivoire. En une vingtaine d’années, Guillaume Kigbafori Soro est devenu un acteur incontournable de la vie politique de son pays. Celui que ses camarades appelaient « Bogota » ou encore le « Che », l’une des personnalités les plus controversées de son pays, aura marqué l’histoire. Sa démission de la tête du gouvernement ouvre une nouvelle ère pour la Côte d’Ivoire mais aussi pour sa carrière personnelle. Alors, vers o๠le vent et surtout son ambition que l’on sait grande vont-ils le porter désormais ? Président de l’Assemblée Nationale ? Guillame Soro ne va certainement pas rester en marge des cercles de pouvoir. Celui que l’on voyait président de la Côte d’Ivoire, il ya quelques années et malgré son jeune âge, semble justement vouloir se donner du temps pour arriver vers les sommets qu’il ambitionne. Fraichement élu député à  l’Assemblée Nationale ivoirienne pour le compte de la circonscription électorale de Ferkessédougou-commune, Soro alias Bogota, de son nom de guerre du temps de la Fédération des étudiants et scolaires de Côte d’Ivoire, la Fesci (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire), entend monter au perchoir. Ses partisans sont à  pied d’œuvre pour convaincre les députés de voter pour lui lors de l’élection du Président de l’Assemblée Nationale qui devrait avoir lieu dans les prochains jours. Sa stature politique et surtout son bilan à  la tête du Gouvernement qui a réussi a amorcé la relance après la longue crise politique puis la guerre après les élections de 2010, plaideront certainement en sa faveur. En recevant sa démission, le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Dramane Ouattara lui a rendu hommage, saluant le rôle qu’il a « joué pour le rétablissement de la démocratie » dans le pays. « Vous avez fortement contribué à  la mise en œuvre de l’accord politique de Ouagadougou. Grâce à  vos efforts inlassables, vous avez amené la Côte d’Ivoire à  des élections libres et transparentes en 2010, » a rappelé Ouattara qui affirme que l’ancien premier ministre est un homme de rigueur et de discipline comme il l’a démontré face à  la grave crise qu’a connue la Côte d’Ivoire. Justice internationale ? Miais une ombre plane au dessus de sa tête. Son passé de chef de guerre pendant la rébellion des Forces nouvelles, puis les nombreuses exactions commises par « ses hommes » lors du conflit post-électoral de 2010-2011, intéressent de très près la justice internationale. La Cour Pénale Internationale a autorisé des enquêtes sur toutes les violences politiques commises depuis 10 ans dans le pays. Les conclusions de ces enquêtes peuvent être compromettantes pour Guillaume Soro. Car nombreux sont les ivoiriens qui l’accusent d’avoir créé et dirigé des milices qui ont semé la terreur aux heures les plus sombres de l’histoire de son pays. En tout état de cause, il sera difficile de le poursuivre dans un avenir très proche puisqu’il jouit à  présent de l’immunité parlementaire. Une chose est sure, le nom de Guillaume Kigbafori Soro restera gravé dans les annales de son pays. Tant pour son envergure politique que les valeurs qu’il a défendu, liberté, démocratie, depuis son plus jeune âge, sur les bancs de l’Université d’Abidjan Cocody. l’homme veut maintenant se reposer, se reconstruire et surtout accorder plus de temps et d’attention à  sa famille qui selon lui, a énormément souffert de sa position ses dernières années. Et, comme il l’a dit pour conclure le discours qu’il a fait en ce 8 mars après sa démission, « laissons le destin s’accomplir »Â…

Ouattara a formé son gouvernement

Toujours dirigé par le premier ministre Guillaume Soro, également ministre de la Défense, ce cabinet comprend 36 ministres, selon le décret lu devant la presse par le secrétaire général de la présidence Amadou Gon Coulibaly au palais d’Abidjan. Le gouvernement compte 14 membres du Rassemblement des républicains (R de M. Ouattara et huit du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) du plus important de ses alliés, l’ancien président Henri Konan Bédié. L’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) dispose de cinq représentants, dont son chef Guillaume Soro, et cinq ministres sont issus de la société civile. Les autres portefeuilles reviennent à  de petits partis. Le Front populaire ivoirien (FPI) de M. Gbagbo est absent. Il avait posé des conditions à  sa participation, souhaitée par M. Ouattara pour son « gouvernement d’union », notamment la libération de l’ancien président et de ses autres responsables actuellement en détention. Liste du gouvenement ivoirien Premier Ministre, Ministre de la Défense : SORO Kigbafori Guillaume Ministre d’Etat, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice : Me Jeannot Kouadio AHOUSSOU Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur : Hamed BAKAYOKO Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères : Daniel Kablan DUNCAN Ministre d’Etat, Ministre de l`Emploi, des Affaires sociales et de la Solidarité : Gilbert Kafana KONE Ministre d’Etat, Ministre du Plan et du Développement : Albert Toikeusse MABRI Ministre de l’Economie et des Finances : Charles Koffi DIBY Ministre de l’Industrie : Moussa DOSSO Ministre des Infrastructures Economiques : Patrick ACHI Ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie : Adama TOUNGARA Ministre de la Santé et de la lutte contre le SIDA : Prof. Thérèse Aya N`DRI-YOMAN Ministre de l’Education Nationale : Kandia Kamissoko CAMARA Ministre de la Fonction Publique et de la Reforme administrative : Konan GNAMIEN Ministre de l`Artisanat et de la Promotion des PME : Sidiki KONATE Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique : CISSE Ibrahima Ministre des Ressources Animale et Halieutiques : Kobena Kouassi ADJOUMANI Ministre de l’Agriculture : Mamadou Sangafowa COULIBALY Ministre du Commerce : Dagobert BANZIO Ministre de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle : Albert FLINDE Ministre chargé des Droits de l`Homme et des Libertés publiques : Gnenema COULIBALY Ministre de la Culture et de la Francophonie : Maurice Kouakou BANDAMA Ministre de la Famille, de la Femme et de l`Enfant : Mme Raymonde Goudou COFFIE Ministre de la Communication : Souleymane Coty DIAKITE Ministre de l’Environnement et du Développement durable : Remi Kouadio ALLAH Ministre du Tourisme : Charles Aké ATCHIMON Ministre de la Construction, de l`Assainissement et de l`Urbanisme : Mamadou SANOGO Ministre des Sports et Loisirs : Philippe LEGRE Ministre de la Poste et des Technologies de l`Information et de la Communications : Bruno Nabagné KONE Ministre des Transports : Gaoussou TOURE Ministre des Eaux et Fôrets : Clément Bouéka NABO Ministre chargé de l`Intégration africaine : Adama BICTOGO Ministre de la Promotion de la Jeunesse et du Service Civique : Alain Michel LOBOGNON Ministre de la Promotion du Logement : Mme Nialé KABA Ministre chargé des ex-Combattants et des Victimes de guerre : Mathieu Babaud DARRET Ministre de la Salubrité urbaine : Anne Désirée OULOTO Ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Défense : Paul Koffi KOFFI

Côte d’Ivoire, Bientôt la fin ?

Reconnu par la communauté internationale comme président élu de la Côte d’Ivoire à  l’issue de la présidentielle de l’an dernier, Alassane Ouattara semble désormais décidé à  récupérer son fauteuil présidentielle. C’’est depuis son refuge de l’hôtel du Golf d’Abidjan, sous blocus des pro-Gbagbo, le sortant, qu’il dirige l’offensive armée des forces républicaines, son armée. Pour mener cette action militaire, Guillaume Soro, premier ministre de Ouattara a retrouvé son statut de chef de guerre et se trouve en ce moment sur le front. Avancée des FRCI Ce jeudi 31 mars, les troupes des FRCI se trouvent aux portes d’Abidjan. Les combattants ont été vus tôt ce jeudi à  110 kilomètres à  l’est d’Abidjan. Ces mêmes forces lancées dans une offensive contre les pro-Gbagbo étaient entrées mercredi dans la soirée à  San Pedro, premier port d’exportation de cacao au monde. « Ils sont entrés dans la ville, ils tirent avec des armes lourdes au centre-ville. Les miliciens qui pillaient la ville passent en courant dans tous les sens », avait déclaré un résident joint au téléphone. « Il y a eu un échange de tirs à  l’arme lourde à  l’entrée nord (de San Pedro) peu après 22 heures locales (23 heures heure française). Mais très vite, des tirs intenses et nourris se sont déplacés vers le centre-ville ». Hier mercredi, les combattants pro-Ouattara avaient pris la ville de Soubré, située à  120 km au nord de San Pedro, port stratégique pour la Côte d’Ivoire, premier exportateur mondial de cacao. Ils ont également pris le contrôle mercredi de la ville de Gagnoa (centre-ouest), dans la région natale du président sortant Laurent Gbagbo, après la capitale politique Yamoussoukro. Ces nouvelles du front semblent corroborer une information qui circule dans les milieux diplomatiques depuis plusieurs jours. Gbagbo, asphyxié par les sanctions n’a plus d’argent pour payer ses miliciens. Raison pour laquelle ces derniers n’opposent quasiment aucune résistance aux troupes de Ouattara, permettant une avancée sur Abidjan, qui semble inexorable. A présent, C’’est dans la garde rapprochée, parmi les fidèles de Gbagbo ; qu’il y a désormais des défections. Le chef d’Etat-major de l’armée ivoirienne Philippe Mangou s’est en effet réfugié mercredi soir à  la résidence officielle de l’ambassadeur sud-africain à  Abidjan, selon une annonce faite par le ministère des Affaires étrangères sud-africain. « Le chef d’Etat-major de l’armée, le général Philippe Mangou des Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (FDS) a trouvé refugé la nuit dernière à  la résidence officielle de notre ambassadeur en Côte d’Ivoire, Mme Zodwa Lallie », écrit le ministère dans un communiqué. « Le général est accompagné de sa femme et de cinq enfants », précise-t-il. Par ailleurs, on vient d’apprendre de sources ivoiriennes que le général Firmin Détoh, commandant en chef des forces terrestres, a été assassiné par un de ses gardes du corps. O๠est Gbagbo ? Le président sortant, qui devait s’adresser à  la nation mercredi soir avant d’y renoncer sans explication, n’a pas fait savoir quel choix il ferait, bataille d’Abidjan ou retrait. Il doit présider à  la mi-journée un Conseil des ministres. Laurent Gbagbo «n’a pas l’intention de démissionner» et «des milliers d’Ivoiriens vont prendre les armes pour défendre leur pays», a déclaré jeudi l’un de ses conseillers. Mercredi, Guillaume Soro, premier ministre d’Alassane Ouattara, avait averti que Laurent Gbagbo avait «encore quelques heures pour partir, sinon ce sera la marche sur Abidjan». Abidjan vit dans l’angoisse. Dans la capitale économique, la tension est à  son maximum. La plupart des rues étaient quasi-désertes dans la matinée. Les rares transports en commun faisaient souvent demi-tour devant les nombreux barrages de «jeunes patriotes» pro-Gbagbo installés ces dernières heures. Des tirs sporadiques d’armes légères ont été entendus dans plusieurs quartiers, notamment près du grand camp de gendarmerie de la ville et au Plateau, coeur du pouvoir de Laurent Gbagbo.

Côte d’Ivoire: « La fin est proche »

Sensibiliser davantage les autres peuples sur le drame que vit la Côte d’Ivoire du fait de l’entêtement de Laurent Gbagbo à  se maintenir à  la tête d’un pouvoir qu’il a confisqué et convaincre les chefs d’Etat africains à  contraindre celui-ci à  céder le pouvoir à  Alassane Dramane Ouattara, président reconnu par la Communauté internationale. Tel est l’objet du périple d’information qu’a entrepris le Premier ministre Guillaume Soro à  travers l’Afrique. Après un marathon qui l’a conduit dans plusieurs capitales, le chef du gouvernement Ouattara était ce mardi 1er février 2011 face à  la presse à  Ouagadougou. Face aux journalistes, celui qui se réclame d’être du pouvoir légitime, légal et sérieux de la Côte d’Ivoire, n’est pas passé par quatre chemins pour affirmer que l’actuel président sortant de la Côte d’Ivoire ne partira jamais du pouvoir, si ce n’est par la force qu’on l’y pousse. «Nous avons parcouru plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale. Nous avons toujours eu un accueil chaleureux et des oreilles attentives pour nous écouter.» C’’est ainsi que le Premier ministre Guillaume Soro, après avoir rendu hommage à  la facilitation de Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso et tous les acteurs qui oeuvrent pour le retour de la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire, a brièvement résumé sa tournée en Afrique. Un voyage qui l’a conduit dans une dizaine de pays et qui lui a permis d’expliquer davantage la crise post électorale dans son pays. Après un rappel du processus d’organisation et de déroulement du scrutin du 28 novembre 2010, M. Soro est arrivé à  la conclusion, en sorte une confirmation de sa position, selon laquelle Alassane Ouattara a gagné la présidentielle d’octobre-Novembre 2010. «Depuis le petit séminaire de Katiola, on m’a appris à  dire la vérité et à  la défendre. Pour cela, si Laurent Gbagbo avait gagné l’élection, je l’aurais dit. Mais là , en tant que cheville ouvrière de ce processus électoral, je vous assure que Gbagbo a perdu». C’’est le point de vue de l’homme qui, malgré sa perte de poids, a signifié, dans un humour dont il a fait montre durant toute la conférence, qu’il est en parfaite santé. Se prononçant sur les conclusions du Sommet de l’Union africaine (UA) tenu les 30 et 31 janvier 2011 à  Addis Abeba, en Ethiopie, le Premier ministre Guillaume Soro s’est réjoui du fait que «l’UA ait accepté d’endosser toutes les décisions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a, depuis lors, choisi son camp, celui de Alassane Ouattara, le président élu par les Ivoiriens.» Autre point de satisfaction pour Guillaume Soro, «la victoire d’Alassane Ouattara est maintenant reconnue par tout le continent africain.» Et s’il a salué la décision du sommet des chefs d’Etats et de gouvernements qui a mandaté cinq présidents pour mener la réflexion sur les conditions de sortie de crise en Côte d’Ivoire. Sur la question, M. Soro a salué cette décision qui permet de sauver ce qui est essentiel: les vies humaines. Toutefois, il s’est dit sceptique que Laurent Gbagbo accepte plier sur la base de simples négociations. «Pour avoir travaillé pendant trois ans avec Laurent Gbagbo, je ne dirai pas que je suis bourré mais J’ai été instruit. Et je suis convaincu que Laurent Gbagbo va opposer au panel des chefs d’Etat une fin de non recevoir», a-t-il indiqué. Tout en restant optimiste que le président sortant Laurent Gbagbo va céder «dans quelques semaines» le pouvoir à  Alassane Ouattara, Guillaume Soro a appelé ses compatriotes à  garder patience. Car «si le prix à  payer pour sauver des vies est d’un mois, il est prêt pour cela.» Pour lui, l’intervention militaire ne peut causer une quelconque guerre en Côte d’Ivoire, vu que selon le premier ministre, il s’agira d’une opération ciblée, juste pour déloger Gbagbo du palais présidentiel. Affichant sa détermination à  rester du côté de la vérité, M. Soro a rappelé que le défi dans son pays, C’’est de sauver la démocratie, pour que l’Afrique entière soit épargnée des règnes dictatoriaux et sans fin. «Nous sommes dans une marche pénible et difficile mais heureusement irréversible. Et J’ai la conviction que la fin est proche. Le régime dictatorial de Gbagbo tombera parce que notre cause est juste», a-t-il conclu.

Guillaume Soro: « Tout vaut mieux que la guerre »

Plusieurs sujets ont été évoqués au cours d’une conférence donnée par Guillaume Soro, après la clôture du 15ème Sommet des Chefs d’Etat de l’UEMOA o๠il représentait Alassane Dramane Ouattara. A commencer par la démission du gouverneur de la BCEAO, l’ivoirien Philipe Henri Dacoury Tabley. Ce dernier, malgré les instructions du nouveau président reconnu par la CEDEAO et la quasi-totalité de la communauté internationale, a débloqué plusieurs dizaines de milliards de FCFA au bénéfice du Président sortant Laurent Gbagbo. Il a annoncé à  Bamako avoir démissionné « à  la demande » des Chefs d’Etat. Pour Guillaume Soro, l’argent « détourné » par Dacoury Tabley ne servait pas au développement de la Côte d’Ivoire mais à  acheter des armes et payer les salaires de mercenaires engagés par le camp Gbagbo. Ces mercenaires sont responsables, selon lui, des exactions contre les civils qui ont fait plus de 250 morts depuis début décembre. Le sommet a demandé au président Ouattara de proposer un candidat pour achever le mandat du gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest. En attendant, l’intérim est assuré par le premier vice-gouverneur Jean-Baptiste Compaoré, de nationalité burkinabé, jusqu’au prochain sommet extraordinaire à  Lomé (Togo), fixé ‘’avant la fin du premier trimestre de l’année ». En ce qui concerne l’intervention armée envisagée pour déloger Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, partisan depuis le début de la crise de la manière forte, trouve qu’elle doit être rapide pour « abréger les souffrances des populations et préserver des vies humaines ». « Tout vaut mieux que la guerre », a-t-il déclaré. Alassane Ouattara ne veut pas prendre le pouvoir dans un bain de sang. Le problème selon Soro, C’’est que Laurent Gbagbo ne comprend que le langage de la force. A ceux qui craignent une dégradation du climat sécuritaire et le déclenchement d’une guerre civile en cas d’intervention étrangère, il répond « mais, la Côte d’Ivoire est déjà  en état de guerre et il faut « arrêter ça ! ». Selon lui, la CEDEAO est tout à  fait habilitée à  organiser cette action armée. « Il y a même jurisprudence, avec la Sierra Léone, o๠l’intervention a permis de ramener la paix et de lancer le processus de démocratisation du pays » a-t-il déclaré. « Cela s’appelle la force légitime » qui autorise l’organisation sous régionale à  intervenir au nom du droit d’ingérence. Les médiations successives ayant échoué, l’option militaire fait son chemin. Le Premier Ministre a d’ailleurs fait ces derniers jours le tour des pays « pacifistes » pour tenter de les convaincre. « Gbagbo sait que ses jours sont comptés ». Pour conclure, Guillaume Soro a remercié le Mali pour sa solidarité, le Mali dont les ressortissants paient un lourd tribut à  la crise ivoirienne. « Ce n’est pas ça l’image de la Côte d’Ivoire », a-t-il ajouté.

Côte d’Ivoire: Soro hausse le ton, l’UE sanctionne Gbagbo

Vendredi, Conseil des ministres aux Plateaux Ouattara, l`un des deux présidents proclamés de Côte d`Ivoire, a affirmé lundi qu`il s`installerait vendredi avec ses ministres au siège du gouvernement à  Abidjan. Vendredi, « afin de faire face aux préoccupations des Ivoiriens et pour abréger les souffrances des populations, le gouvernement au complet tiendra le Conseil de gouvernement dans les locaux de la Primature au Plateau », quartier administratif de la capitale économique, déclare M. Soro dans un communiqué. La veille, il se rendra avec son cabinet « dans les locaux de la RTI (télévision publique) pour y installer le nouveau directeur général », ajoute le texte. Reconnu président par la communauté internationale, M. Ouattara siège pour l`instant avec son gouvernement au Golf hôtel d`Abidjan, dont les accès ont été bloqués lundi à  la mi-journée par des forces fidèles à  l`autre président proclamé de Côte d`Ivoire, le sortant Laurent Gbagbo. M. Gbagbo reste au palais présidentiel et les membres de son gouvernement ont occupé les ministères. La RTI est toujours aux mains du camp Gbagbo et la nomination par M. Ouattara d`un nouveau directeur général est restée sans effet. L’Union européenne accroit la pression Hier lundi, l’Union Européenne a pris des sanctions contre le régime de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, via des restrictions de visas et un gel d’avoirs, face à  son refus de reconnaà®tre la victoire d’Alassane Ouattara à  l’élection présidentielle. « Ces mesures incluront une interdiction de visas et un gel des avoirs », selon une déclaration adoptée à  Bruxelles par les ministres européens des Affaires étrangères. « Elles cibleront notamment les responsables qui ont refusé de se placer sous l’autorité du Président démocratiquement élu », ajoute encore le texte, dans une claire référence à  Laurent Gbagbo et à  son entourage. Une liste précise des personnes visées doit maintenant être établie. L’UE promet aussi « de prendre des mesures en soutien des autorités démocratiquement élues » autour d’Alassane Outtara. Soulignant que le détail des sanctions devait être encore défini, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a dit espérer que cette décision de principe allait « convaincre les dirigeants (ivoiriens) avant qu’on en arrive au stade des sanctions » proprement dites. Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a souligné qu’il était « important que la volonté de la population (ivoirienne) soit respectée » et affirmé que son pays était favorable à  une « approche dure » à  l’égard de Laurent Gbagbo et de son régime. En plus des restrictions sur les visas ou le gel d’avoirs, l’UE a un levier important dans le domaine de la coopération. L’aide au développement actuellement programmée par l’UE en faveur de la Côte d’Ivoire, sur plusieurs années, s’élève à  254,7 millions d’euros. Mais ce volet possible de sanctions, susceptible de pénaliser la population, ne devrait pas être utilisé dans l’immédiat.

Côte d’Ivoire : Soro reconnaît Ouattara président, va lui donner sa démission

Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a annoncé samedi qu`il reconnaissait Alassane Ouattara comme président, et qu`il allait lui remettre la démission de son gouvernement, alors que Laurent Gbagbo était sur le point d`être investi chef de l`Etat. « Nous reconnaissons que M. Alassane Ouattara est le vainqueur de cette élection », a-t-il déclaré devant la presse à  Abidjan. « J`ai décidé d`aller lui rendre la démission de mon gouvernement et ma démission en tant que Premier ministre », a-t-il ajouté. M. Soro a jugé « injuste et inacceptable » la décision du Conseil constitutionnel de proclamer M. Gbagbo vainqueur en invalidant les résultats de la commission électorale qui donnaient son rival en tête. « Notre position est de soutenir la proclamation faite par la Commission électorale indépendante et la +certification+ (validation, ndlr) faite par les Nations unies », a-t-il ajouté. Jusque là  muet, l’ancien premier ministre Guillaume Soro, (et les Forces Nouvelles) ont contesté ce vendredi en fin de soirée la victoire de Laurent Gbagbo proclamée aujourd’hui par le conseil constitutionnel qui a annulé des votes dans sept départements du pays. C’est la porte-parole des FN, maà®tre Affousy Bamba, qui a déclaré dans un communiqué au sujet de la décision de la cour constitutionnelle que Guillaume Soro et l’ensemble des forces Nouvelles « rejettent avec la plus grande fermeté cette décision de convenance, frappée du sceau de la partialité ». Le communiqué ajoutait que Les Forces Nouvelles adhéraient aux résultats provisoires proclamés jeudi par la Commission électorale indépendante (CEI) donnant Alassane Ouattara vainqueur et à  la déclaration du représentant de l’ONU dans le pays qui confirmait sa victoire. Toujours d’après le communiqué, les Forces Nouvelles « ne veulent pas que cette légitimité et cette légalité soient remises en cause ». Chef de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui contrôle le nord du pays depuis le putsch manqué de 2002, M. Soro était devenu en 2007 Premier ministre de Laurent Gbagbo après avoir conclu avec lui l`accord de paix de Ouagadougou. M. Gbagbo devait être investi président à  la mi-journée lors d`une cérémonie au palais présidentiel à  Abidjan.

Soro yiriwaso : 10 ans au service des populations

Pour le mieux-être des femmes Un nombreux public a fait le déplacement le samedi dernier au centre international de conférence de Bamako pour la cérémonie présidée par Mme Maiga Sina Damba, Ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille en présence des partenaires financiers de l’institution. Les dirigeants de Soro Yiriwaso ont tiré le bilan des dix ans d’existence. Il faut rappeler que les objectifs de l’institution sont, entre autres, de faciliter l’accès des femmes désavantagées, aux ressources, produits génératrices de revenus, favoriser la solidarité et la coopération entre les femmes bénéficiaires. Soro Yiriwaso promeut également l’éducation des femmes et les aide à  assurer la pérennité de leur association. La présidente du conseil d’administration Mme Traoré Fatoumata Touré retrace l’historique de l’institution de microfincance. Selon elle, l’aventure a commencé avec un programme d’appui de l’organisation non gouvernementale américaine « Save the Children ». « Dans un souci d’efficacité et de pérennisation, Save the Children avec l’accord de l’USAID Mali a décidé de transformer ce volet de son programme global, en une institution de micro finance malienne avec sa personnalité juridique, son patrimoine, ses organes de gestion et son personnel. C’’est le lieu pour moi de remercier l’USAID Mali et surtout sa clairvoyance et son appui de taille dans son accompagnement» a souligné Mme Traoré Fatoumata. De nombreux succès à  saluer Pendant dix ans, malgré les moments de turbulence, Soro Yriwaso a pu enregistrer d’importants résultats en terme de clientèle, de montants octroyés et de couverture géographique. Elle est passée de 4872 clients avec prêt en 2000 à  49861 clients avec prêt au 30 juin 2010 soit une croissance de 923%. En terme de montants octroyés, l’institution de microfinance est passée de 230 millions de FCFA octroyé en 2000 à  4 milliards en 2009. Et elle a octroyé un montant de prêt de 20 536 000 000 de 2000 au 30 Juin 2010. Soro Yiriwaso qui est partie du cercle de Kolondieba en 2000 est présente aujourd’hui aux régions de Sikasso, de Ségou et de Koulikoro en 2010. Elle dispose d’un total de 7 antennes actuellement. Ce qui fait dire la présidente du conseil d’administration que ces résultats encourageants et appréciables sont le fruit de l’effort conjugué de la gouvernance de l’équipe technique mais aussi des partenaires techniques et financiers. Un sketch a été présenté sur l’impact de la microfinance sur le développement agricole et commercial devant une assistance composée majoritairement des clients. Une série de témoignage des clients et la remise des attestations aux partenaires ont mis fin à  la cérémonie.

Côte d’Ivoire : Après le ministre de l’Intérieur, Soro sous le coup d’une enquête

Deux ministres en cause Dimanche dernier, les ivoiriens apprenaient avec stupéfaction au journal de 20 h, qu’une enquête serait ouverte sur le ministre de l’intérieur Désiré Tagro et le premier ministre Soro Guillaume, pour détournement de fonds. Une chose qui étonne quand on sait que le premier est un proche du président et a été pendant la période de crise, son porte-parole. Des allégations infondées selon Méà¯té Sindou Cependant, le porte parole de Soro, Méà¯té Sindou attendra lundi soir pour déclarer que ces allégations sont « infondées et ils demandent que toute la lumière soit faite sur cette affaire.» Même s’il ajoute que le geste du chef de l’Etat est salutaire car selon lui, les ivoiriens ont droit à  la vérité. Le procureur de la république auquel l’enquête a été confié, devra sur une période d’un mois, déterminer si le ministre de l’intérieur et le premier ministre ont perçu la somme de 10 milliards de FCFA de commissions de la part de la société française SAGEM, chargée de mener techniquement le processus électoral ivoirien. « Nous pensons qu’il est bon que l’opinion et singulièrement la presse considèrent cette requête d’information du chef de l’Etat comme une procédure normale. La Côte d’Ivoire est en train de rebâtir ses institutions et ce tournant s’est renforcé depuis la signature de l’accord de Ouagadougou. Et le Premier ministre partage avec le chef de l’Etat, l’idée qu’il est nécessaire en Côte d’Ivoire, de re-crédibiliser les institutions, de rebâtir l’Etat et notamment d’enraciner l’Etat de droit, en mettant fin à  l’impunité». A-t-il déclaré. Mr Méà¯té indique que le premier ministre veut que son action soit bien comprise dans le cadre de la sortie de crise qui dure depuis 5 ans environ. Il ajoute l’air très serein, que « nous attendons la fin de l’enquête qui est dans moins d’un mois et qui J’en suis certain, permettra de renforcer la crédibilité de Soro Guillaume. » Les explications de Gbagbo Selon le porte-parole du gouvernement, le président Laurent Gbagbo veut juste faire la lumière sur cette affaire et ces accusations dont fait l’objet depuis quelques semaines, son ministre de l’intérieur. Il précise que monsieur Tagro est la cheville ouvrière des accords politiques de Ouagadougou. Pour sa part, Désiré Tagro a précisé dans le quotidien national ‘fraternité matin’ du lundi 21 juin 2010, qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’une épreuve de vérité. Il a indiqué « J’attends que l’enquête livre ses secrets avant de me prononcer. »

Côte d’Ivoire : Pourquoi Laurent Gbagbo s’accroche t-il autant au pouvoir ?

Le chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo demandait en début de semaine, le désarmement total des ex-rebelles. Conditionnant ce désarmement à  la tenue de l’élection présidentielle. Réaction vive Les forces nouvelles (FN) de Soro Guillaume ont vivement réagi ce lundi face aux propos du président qu’ils qualifient de non fondés. Ce désarmement selon eux, est déjà  inclus dans l’accord de Ouagadougou. « Le désarmement n`est pas lié à  l`organisation de l`élection présidentielle et n`a donc jamais été une question préalable à  son organisation », a déclaré Me Affoussy Bamba, porte-parole des FN. Presqu’une année après le coup d’Etat militaire contre le président Henry Konan Bédié, la Côte d’Ivoire tenait l’élection présidentielle en octobre 2000. Election au bout de laquelle, sera élu le président Laurent Gbagbo, opposant historique au vieux Félix Houphouà«t Boigny, père de l’indépendance ivoirienne. Deux ans après le scrutin, une tentative de coup de force échoue contre le chef de l’Etat Laurent Gbagbo. Cette situation plongera le pays dans une situation de crise engendrant des milliers de morts. Tout en divisant la Côte d’Ivoire en deux : Le sud dirigé par Gbagbo et le nord par les forces nouvelles de Guillaume Soro (avec comme bas, Bouaké). Les tiraillements continueront entre les deux parties pour le grand malheur des ivoiriens demeurant les seuls seules victimes de cette mésentente. Nouveau mandat Arriva donc 2005, année à  laquelle prenait fin, le premier mandant de Laurent Gbagbo (deux mandats étant autorisés par la constitution). Le scrutin présidentiel devait alors se tenir en octobre 2005. Cependant, vu la violence de la crise persistante, l’organisation des Nations-Unies (ONU) décide d’accorder une année de sursis à  Gbagbo, le temps de revenir à  un climat de paix et de sérénité. Cette décision marque le premier report de l’élection présidentielle ivoirienne. Le scrutin devrait ainsi se tenir en 2006. Mais, il sera une fois de plus reporté par le gouvernement, avec comme prétexte, un important retard dans les préparatifs. Incessants reports l’on est tenté de dire que la véritable raison de ces reports, réside dans l’affaire Kieffer. C’’est ce journaliste indépendant franco-canadien, disparu mystérieusement en avril 2004. Guy André Kieffer a été vu vivant pour la dernière fois, le 16 avril 2004 sur un parking à  Abidjan. Il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau frère de la première dame Simone Gbagbo. Son corps n’a jamais été retrouvé. Certains témoins ont affirmé avoir vu le journaliste dans le sous-sol de la maison présidentielle. Beaucoup s’accordent à  dire que Mme Gbagbo est à  la base de la disparition de l’homme et qu’elle l’aurait probablement assassiné. Cependant, aucune preuve de cette affirmation n’a été trouvée jusqu’alors et l’affaire suit toujours son cours. Une élection hypothétique Gbagbo refuse d’organiser l’élection présidentielle de peur de la perdre. Hors, il ne manque pas de moyens financiers. Cependant, le grand problème en Côte d’Ivoire, C’’est bien celui de l’ethnie. Ce farouche opposant de Félix Houphouà«t Boigny, de l’ethnie bété (centre-ouest) du pays, est en minorité face à  Bédié et Ouattara. En effet, Henry Konan Bédié du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et Alassane Dramane Ouattara du rassemblement des républicains (R, sont réunis autours du rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Ce rassemblement a été rallié il y a quelques mois, par le parti ivoirien des travailleurs (PIT) de Francis Wodié (adversaire de Bédié à  la présidentielle de 1995). Gbagbo sait que s’il va à  armes égales avec ses opposants à  l’élection, il a très peu de chance de se faire réélire, même si un sondage indiquait en 2009, qu’il est le favori du scrutin. Le RHDP s’il reste soudé, est certain de remporter un important nombre de voix avec les dioulas du nord et les baoulé du sud. En plus des centristes et de certaines ethnies de l’ouest d’o๠est originaire Wodié. L’affaire Kieffer Par ailleurs, Gbagbo craint la suite de l’affaire Kieffer. Il craint d’être poursuivi par la justice avec sa femme Simone qui se trouve au C’œur de l’affaire. Au cas o๠il n’est pas réélu, son immunité diplomatique ne l’épargnera guère. En ajoutant à  cela, les crimes interethniques orchestrés contre les nordistes dioulas, taxés d’étrangers maliens, guinéens et burkinabés. La communauté internationale estime que seule la tenue d’une élection, permettra un retour à  la paix dans ce pays qui était encore au début des années 2000, le pays le plus prospère d’Afrique de l’ouest francophone. Le scrutin prévu au départ pour le 29 novembre 2009, a été remis entre fin avril et mai 2010, sous l’œil vigilant du médiateur burkinabé Blaise Compaoré.

Une manifestation réprimée dans le sang en Côte d’Ivoire

Le sang coule de nouveau en Côte d’Ivoire. Plusieurs personnes ont été tuées vendredi à  Gagnoa, dans le centre-ouest du pays, lors de manifestations contre le pouvoir. Des manifestants ont déposé dans la matinée trois corps à  l’hôpital de la ville. Les victimes ont succombé à  des blessures par balles, a affirmé un membre du personnel hospitalier, qui a également fait état d’un blessé grave. Une source policière a confirmé «des morts» mais sans préciser leur nombre ni à  quel camp appartenaient les victimes. «La police et la gendarmerie ont chargé les manifestants en tirant à  balles réelles», a accusé Gildas Konan, coordinateur local du mouvement de jeunesse du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), l’un des principaux partis d’opposition. La marche, a-t-il indiqué, avait débuté tôt vendredi matin pour réclamer le «rétablissement» de la Commission électorale indépendante (CEI), dissoute vendredi dernier en même temps que le gouvernement par le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Des manifestations dans tout le pays Cette annonce choc a fait monter d’un cran la tension en Côte d’Ivoire. Plusieurs manifestations ont déjà  eu lieu depuis le début de la semaine dans plusieurs villes du pays, pour protester contre ce que l’opposition qualifie de «coup d’Etat». Parfois émaillées de violences, elles n’avaient jusque là  pas fait de morts. Jeudi, ils étaient plus d’un millier de manifestants à  Bouaké, fief de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) dans le centre du pays. A Bondoukou, dans l’est, des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre avaient fait le même jour des blessés dans les deux camps, selon des habitants. Egalement jeudi, dans la capitale économique Abidjan, des manifestants ont dressé des barricades dans le quartier populaire d’Adjamé et deux autobus ont été caillassés. Le camp présidentiel a dénoncé des «actes de sabotage». Avec ce nouvel accès de fièvre politique, les observateurs craignent que la Côte d’Ivoire plonge à  nouveau dans un cycle de violences. Ils se souviennent qu’en 2004, la répression par l’armée d’une manifestation de l’opposition avait fait plus de cent morts à  Abidjan. Aussi les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont appelé mardi «la classe politique ivoirienne à  faire tout ce qui était possible pour préserver le processus de paix». Le chef de l’ONU Ban Ki-moon a quant à  lui exhorté les Ivoiriens à  rester calmes et à  s’abstenir de toute violence, appelant également leurs dirigeants à  la retenue. Tous les regards sont tournés vers le premier ministre reconduit, le chef de l’ex-rébellion Guillaume Soro, chargé de constituer un nouveau gouvernement. Jeudi, il a obtenu un délai supplémentaire de 48 heures. En attendant, l’élection présidentielle, censée clore une crise politique qui dure depuis 2002, est encore une fois renvoyée à  une date indéterminée.

Laurent Gagbo dissout le gouvernement et la CEI

« Je veux, pour la Côte d’Ivoire, un gouvernement de sortie de crise. Un gouvernement au service des Ivoiriens et non aux ordres des partis politiques. La mission de ce gouvernement sera de conduire, sous l’autorité du président de la République et du Premier ministre, les dernières actions nécessaires pour sortir la Côte d’Ivoire définitivement de la crise », a annoncé le président Laurent Gbagbo, le 12 février, au journal du soir de la Radio télévision ivoirienne (RTI), prononçant la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI). La décision du chef de l’Etat, qui prend là  un risque politique important, est la conséquence du blocage des négociations qui ont eu lieu le 11 février à  Ouagadougou (Burkina). La rencontre des parties ivoiriennes autour du médiateur Blaise Compaoré avait pour principal objectif de résoudre le différent entre le camp présidentiel d’un côté et la CEI et l’opposition de l’autre. Soutenu par le Rassemblement des Houphouétistes (RHDP) – composé principalement du RDR et du PDCI – le président de la CEI, Robert Beugré Mambé, a refusé de démissionner. Il est accusé depuis plusieurs semaines par le pouvoir d’avoir tenté d’introduire frauduleusement sur la liste électorale quelque 429 000 noms. De son côté le parti du chef de l’Etat, le Front populaire ivoirien a lancé des procédures judiciaires pour rayer de la liste des électeurs à  la « nationalité douteuse ». Plusieurs incidents, incluant des dizaines de blessés et l’incendie de bâtiments publics, ont éclaté en province avant que les autorités suspendent la période de contentieux au nom de l’intérêt national. Le chef de l’Etat souhaite néanmoins préserver les acquis de l’accord politique de Ouagadougou, signé le 4 mars 2007. Dans son discours, il reconduit donc le Premier ministre, Guillaume Soro, dans ses fonctions. Ce dernier est chargé de proposer dès le 15 février un gouvernement restreint « de mission » qui pourrait comprendre une quinzaine de membres. La participation des ministres issus de l’opposition civile (RDR et PDCI) n’est pas encore décidée. « Le Premier ministre souhaite conserver un équilibre politique pour éviter tout blocage explique t-on à  la Primature. Néanmoins, il aimerait le dépolitiser pour éviter d’avoir des ministres qui sont perpétuellement en campagne. Les partis pourraient proposer des techniciens aux compétences reconnues. » La CEI devrait être « remodelée » et « allégée » pour la rendre « plus opérationnelle », ont indiqué des sources proches du pouvoir. La Primature aimerait voir son rôle de tutelle renforcée. « Il faut repenser le fonctionnement de la CEI en renforçant le rôle des directions opérationnelles », explique la même source. Après cette annonce, on assistait à  quelques regroupements de jeunes de l’opposition dans certains quartiers populaires d’Abidjan, comme à  Adjamé et Abobo. La présence des forces de défense et de sécurité était très visible dans tous les points stratégiques de la capitale économique.

Visite de Guillaume Soro au Mali

A son arrivée à  Bamako, en début de matinée ce vendredi, le premier ministre de la République de Cote d’ivoire, Guillaume Soro a été accueilli dans une atmosphère de liesse populaire. Accompagné d’une forte délégation composée des membres du gouvernement ivoirien, la visite de Guillaume Soro s’inscrit en droite ligne du renforcement des relations d’amitié et de coopération entre la Cote d’Ivoire et le Mali. C’’est aux environ de 10h30 minutes, que le gigantesque Bœing transportant le premier ministre Guillaume Soro, s’est immobilisé sur le tarmac de l’aéroport Bamako-S2nou. A sa descente d’avion, il a été accueilli par son homologue du Mali, Modibo Sidibé, les membres du gouvernement, l’ensemble du corps diplomatique accrédités au Mali ainsi que la communauté ivoirienne présente au Mali. Après avoir pris un bain de foule, et salué les troupes, les deux ministres se sont entretenus en tête à  tête au salon d’honneur. Après cette entrevue, le premier ministre ivoirien a fait une brève déclaration situant le cadre de sa visite au Mali. Pour lui, cette visite permettra de passer en revue les différents aspects de la coopération Mali-Cote d’Ivoire. Ensuite, dira t-il, « ma visite est un signal de renforcement de la fraternité historique qui lie nos deux états ». Ensuite, le cortège officiel s’est dirigé vers l’hôtel de l’Amitié… Une visite placée sous le signe de la coopération Signalons que le clou de cette visite du premier ministre ivoirien est la séance de travail qui aura lieu à  la Primature, la visite de courtoisie à  l’Assemblée nationale (dans l’après midi du Vendredi ) et l’audience avec le Président de la République et la rencontre avec la colonie Ivoirienne (le samedi). A noter que les recommandations issues de la troisième session de la Commission Mixte de coopération entre le Gouvernement de la République du Mali et de Côte d’Ivoire, tenue il y’a quelques années à  Bamako, constituent le point de référence de la coopération bilatérale entre les deux pays. Ces dernières s’articulant autour d’une vingtaine de domaines dont l’administration territoriale, la sécurité, les transports, la communication, les nouvelles technologies, mais aussi le commerce et l’énergie.