Le Mali dénonce l’attitude de la Cédéao après le blocage d’armes en Guinée et au Sénégal

Dix blindés à  Conakry, des caisses de munitions, des armes lourdes à  Dakar… Bakary Mariko, le porte-parole du Comité militaire de suivi de la réforme de l’armée, comité dirigé par le capitaine Sanogo, dresse une longue liste du matériel bloqué et dénonce l’attitude de la Cédéao : « La Guinée bloque du matériel lourd. La Guinée, à  travers son président, a intimé à  nos militaires qui étaient partis chercher nos armes, de quitter son territoire sous 48 heures. Nous ne comprenons pas trop l’attitude de la Cédéao qui veut qu’on libère le nord du Mali, mais en même temps, ce sont les pays de la Cédéao qui bloquent notre matériel. » Joint par RFI, un membre important de la Cédéao a confirmé ce blocage. Seule la Côte d’Ivoire a accepté, pour le moment, de dédouaner du matériel militaire : 45 pick-up sont arrivés récemment à  Bamako. La Cédéao souhaitait apparemment stopper les ambitions militaires de Cheick Modibo Diarra et du capitaine Sanogo qui voulaient ce matériel pour lancer une offensive malienne dans le nord, sans appui extérieur donc. Autre élement, l’institution ouest-africaine attend des autorités maliennes qu’elles mettent en place leurs institutions de transition politique avant d’engager un processus militaire.

Burkina Faso/Côte d’Ivoire : La confiance retrouvée

Le président Houphouà«t-Boigny n’aurait sans doute pas désavoué l’initiative d’Alassane Dramane Ouattara, un de ses légataires qu’il tenait en haute estime : cultiver la paix avec les voisins. Dans la conjoncture politique sous-régionale actuelle, la tournée qu’a entreprise le n°1 ivoirien dans certains pays limitrophes ne peut être perçue que dans le cadre d’un meilleur rapprochement avec des partenaires immédiats. Après le Bénin, le Togo et le Niger, ADO est depuis hier 17 novembre à  Ouagadougou pour une visite de 24 heures. Pour la seconde fois depuis son élection le 28 novembre 2010, ADO foule le sol burkinabè. La première visite avait été consacrée, pour des raisons évidentes de civilité, au remerciement en bonne et due forme du président du Faso pour sa thérapie appliquée à  la crise ivoirienne. La présente est consacrée à  la mise en musique du Traité d’Amitié et de Coopération, signé le 29 juillet 2009 par Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo. C’’était l’époque de l’amitié retrouvée entre les deux après une brouille de notoriété publique. C’’est qu’entre-temps, il y a eu le 19 septembre 2002 avec des croquants nordistes soupçonnés d’être parrainés par le locataire du palais de Kosyam. Après d’ailleurs que Laurent Gbagbo a eu la sagesse de confier la résolution de cette crise à  son supposé déstabilisateur, on sait ce qu’il est advenu : dialogue interivoirien avec à  la clef l’Accord politique de mars 2007. On se souvient aussi de cette image d’Epinal d’un Gbagbo et d’un Blaise tout sourire à  Yamoussoukro, scellant leurs retrouvailles sincères (?). l’évènement, qui s’est déroulé dans une atmosphère quasi folklorique dans la foulée en pays bété, suscite encore de nos jours des interrogations, même s’il relève de l’anecdote : d’aucuns ont épilogué sur l’habit de chef bété qu’on a fait endosser à  Blaise Compaoré, arguant que cet accoutrement liait mystiquement le sort des deux présidents et que le jour o๠Gbagbo chutera, Blaise devra faire son paquetage… Le 11 avril 2011, le premier cité tombe effectivement sous les coups de boutoir des FRCI et de la Licorne ; trois jours plus tard, comme un effet domino, à  Kosyam, le second doit dare dare quitter le palais sous les tirs de sa garde rapprochée, C’’est-à -dire des éléments du redoutable Régiment de sécurité présidentielle (RSP), pour se réfugier officiellement à  Ziniaré. Un hasard peut-être, mais l’Africain étant incurablement superstitieux… De toute façon, l’accalmie avait été de courte durée entre les deux présidents, car, très vite, la fièvre électorale l’emportera sur tout, et après le coup d’Etat constitutionnel de Gbagbo, le président burkinabè s’était rangé du côté de la coalition internationale. Maintenant que celui qu’on surnommait malicieusement ALASSANE DRAMANE OUEDRAOGO (ADO) (tiens, en acronyme, ça ne change pas) a pris le pouvoir, le moins qu’on puisse dire est que C’’est la parfaite entente, C’’est la confiance retrouvée entre la Côte d’Ivoire est le Burkina. Dans une sous-région tourmentée épisodiquement, cette osmose au sommet devrait permettre une cogestion raisonnable des problèmes communs au Burkina Faso et à  la Côte d’Ivoire. On aura remarqué, d’ailleurs, que le sort des Burkinabè s’est depuis considérablement amélioré. Mais demeurent toujours pendantes les questions du contentieux foncier, de la libre circulation des personnes et des biens et celle de l’énergie, interconnexion oblige. Les populations ayant déjà  fait de l’intégration une réalité, cette réunion au sommet aura atteint son objectif s’il parvient à  dégager des solutions à  ces problèmes majeurs ; une chose à  la portée de Blaise et de son homologue ivoirien, qui caresse le rêve d’être le Périclès de son pays.

Le Mali, un pays enclavé à l’urbanisation galopante

Cette révélation a été faite par le Directeur de la Division de la coopération technique et régionale de l’Onu Habitat, lors d’un atelier d’évaluation de la stratégie nationale de logement. Le Mali compte en 2009, 4,3 millions de citadins soit 1/3 de la population totale estimée à  13 millions. Ceci explique qu’environ, 2,9 millions soit les 2/3 de la population urbaine du Mali vivent dans les zones d’habitat précaires. Selon Daniel Biau, Directeur de la division de la coopération technique et régionale de l’Onu Habitat, la croissance urbaine du Mali entre 2005 et 2010 est estimée à  4,83% par an. « Ce taux annuel est parmi les plus faibles de l’Afrique de l’ouest, mais le taux de croissance urbaine du Mali s’élève à  32%, un chiffre supérieur à  celui des autres pays enclavés de la sous région, comme le Burkina (19,5%)et le Niger 16,5% ». Malgré cette croissance de l’urbanisation, les grandes villes du Mali restent confrontées à  certains nombres de problèmes. Le cas de la ville de Bamako La capitale malienne compte 1,7 million d’habitants, et les principales villes du pays sont déjà  confrontées à  d’énormes problèmes qui se traduisent par une insuffisance des infrastructures de base, un taux de chômage élevé surtout parmi les jeunes, un accroissement de la pauvreté urbaine, le développement de l’insécurité en milieu urbain etc… N’oublions pas le taux d’accès à  l’eau potable dans les centres urbains, évalué en 2006 à  34,5 % à  Bamako. Il a été démontré que les consommations spécifiques restent parfois éloignées de l’objectif de 20 litres par jour par personne. Un autre problème à  souligner est le taux d’accès des populations à  un assainissement adéquat : en 2006, ce taux s’élevait à  6% en milieu rural en tenant compte des standards de qualité « améliorée » Ce taux d’accès en milieu urbain est de seulement 16%(18%à  Bamako). Défis à  relever  » Les défis à  relever sont importants et nécessitent d’importants moyens techniques, humains et financiers qui peuvent être mobilisés à  condition d’impliquer tous les partenaires du secteur, y compris les populations elle mêmes », a suggéré Daniel Biau. C’’est pourquoi, il a souhaité que les acteurs intervenant dans ce domaine mènent une réflexion en profondeur, et diagnostiquent sans complaisance les maux qui entravent le développement urbain durable du Mali. Reste aussi à  identifier les potentialités et opportunités, que représente l’urbanisation maà®trisée. A noter que l’expérience d’ONU Habitat à  travers le monde, a montré que le facteur limitant l’amélioration des conditions de vie et d’habitat, est l’absence de volonté politique pour résoudre la question de façon durable et à  grande échelle.