Le statut de l’opposition adopté

Le chef de file de l’opposition sera désormais élevé au rang de ministre au plan protocolaire avec tous les avantages. Cette loi a pour objet de conférer à  l’opposition politique un statut juridique dans un cadre démocratique et pluraliste aux fins de contenir le débat politique dans les limites de la légalité. Dans ce projet de loi, il est indiqué que l’opposition politique est représentée par un porte-parole qui prend le titre de chef de l’opposition politique. « Le parti politique déclaré dans l’opposition, ayant obtenu le plus grand nombre de députés à  l’Assemblée nationale au cours des dernières élections législatives, désigne en son sein le Chef de l’opposition politique » indique le texte. Aujourd’hui, c’est l’URD qui compte le plus grand nombre de députés de l’opposition (17 sur 21 de l’opposition). Un débat houleux Le chef de l’opposition politique est assimilé au Premier vice-président de l’Assemblée nationale. Il a un cabinet dont la composition, les modalités d’organisation, de fonctionnement et les avantages sont ceux du cabinet du Premier vice-président de l’Assemblée nationale. Les crédits nécessaires à  la prise en charge du chef de l’opposition politique et de son cabinet sont inscrits au budget d’Etat. Le Président de la République ou le Premier ministre peut consulter le Chef de l’opposition sur des questions d’intérêt national ou de politique étrangère. Avant le vote de ce projet de loi, le débat a été houleux entre les députés sur certains points notamment le choix du chef de file de l’opposition, les avantages qui lui sont accordés. Pour l’honorable Oumar Mariko du parti SADI, cette loi exclut les petits partis qui ont leurs propres idéologies. « Les partis politiques peuvent être dans l’opposition sans avoir la même idéologie ». Par contre Mody N’diaye, le président du groupe parlementaire de l’opposition Vigilance républicaine et démocratique (VRD), pense que cette loi permettra de mieux organiser l’opposition dans son rôle régalien. « Avec le statut de l’opposition, C’’est le Mali qui a fait une avancée démocratique. Dans certains pays de la sous-région, le problème de leadership au sein de l’opposition n’a pas permis même de faire un projet de loi sur le statut de l’opposition » a-t-il déclaré. Dans le rang de la majorité présidentielle, on estime que C’’est le président Ibrahim Boubacar Keita qui mérite d’être salué pour avoir donné un coup de pouce à  la démocratie malienne en adoptant cette loi.

Statut de l’opposition : Avancée ou piège démocratique ?

Une mini révolution en perspective dans le landernau politique au Mali. l’opposition politique aura bientôt un nouveau statut. Ainsi en a décidé le conseil des ministres lors de sa session ordinaire de ce mercredi 13 août 2014. Ce projet de loi ainsi adopté vient corriger les imperfections découlant de la loi la n°00-047 du 13 juillet 2000 qui avait conféré aux partis politiques de l’opposition un statut juridique. Ces imperfections, selon le communiqué du conseil des ministres, concerne la focalisation de cette loi sur les problèmes généraux des partis politiques, l’insuffisance des règles précises concernant la consultation de l’opposition par les autorités sur les préoccupations nationales , l’inexistence d’une périodicité dans la production du rapport sur l’application de la loi et l’absence de règle de représentation officielle de l’opposition dans ses relations avec le pouvoir, en termes de reconnaissance et de respect de ses droits. Nouvelle donne Cette nouvelle donne politique devrait permettre à  l’opposition politique d’avoir un réel statut avec en prime l’institutionnalisation d’un chef de l’opposition. Celui-ci devient ipso facto le porte-parole de l’opposition politique. Last but not least, le chef de l’opposition sera consulté par le président de la République et le premier ministre. Le projet de loi doit fixer une périodicité de la production du rapport et déterminer les règles de représentation officielle du chef de l’opposition. En sus, le chef de file de l’opposition aura les mêmes avantages que le vice-président de l’Assemblée nationale. Cette décision est pour l’instant diversement appréciée. Si pour certains il s’agit d’une avancée démocratique qui met le Mali au diapason des grandes démocraties, d’autres estiment tout simplement qu’il s’agit d’une manière subreptice d’inviter l’opposition autour du gâteau national pour la faire taire. Pour les premiers, ce statut devrait permet à  l’opposition d’être à  l’abri de toute indépendance ou influence de quelque nature que ce soit qui l’empêche de jouer son véritable rôle de contre-pouvoir comme dans les grandes démocraties du monde. Ainsi le chef de l’opposition sera bien informé des grands dossiers du pays, sera associé aux prises de décisions et aura les coudées franches pour agir au nom de ses pairs. La nouvelle donne, indique-t-on sortira l’opposition de sa torpeur et gommera certainement certaines idées reçues qui assimilent les opposants aux aigris sociaux, ennemis du pouvoir, voire de fossoyeurs de la République. On se rappelle dans l’histoire de la jeune démocratie malienne le sort réservé aux opposants du régime d’Alpha Oumar Konaré. Emmené par feu Almamy Sylla du Rassemblement pour la démocratie et le progrès(RDP), le Collectif des partis politiques de l’opposition(COPPO), créé en avril 1997 et comprenant les partis politiques : MIRIA, CNID, COPP, PARI, PUDP, RDP, MPR). Les responsables de ce collectif dont les défunts Almamy Sylla et le professeur Mamadou Lamine Traoré ou encore Mountaga Tall ont essuyé le courroux et la force du régime en 1997 jusqu’à  l’empoissonnement. Dix ans plus tard, le Front pour la Démocratie et le Progrès(F composé du RPM, PARENA, COPP, RDS et beaucoup de petits partis, était voué aux gémonies. l’ostracisme et l’acharnement dont ont fait l’objet les cadres de l’actuel parti au pouvoir, le Rassemblement pour le Mali(RPM), en 2007 lorsque le parti du Tisserand a décidé d’aller dans l’opposition après 5 ans de compagnonnage avec le régime, en est une illustration éloquente. Pour les seconds, ce projet de loi est une manière déguisée d’appeler l’opposition au partage du gâteau avec la lourde conséquence pour celle-ci de donner un blanc-seing au pouvoir. Pour eux le schéma qui se dessine est le suivant : une opposition presque inféodée au pouvoir avec des avantages considérables. Et le résultat, déduit-on, donne une opposition dépendante, pouvoir galvaudée et insignifiante. Toutes comparaisons gardées, le schéma pourrait rappeler dans la pratique, prévient-on, le très atypique consensus démocratique expérimenté sous l’ancien président de la République Amadou Toumani Touré avec des résultats qui se passent de tout commentaire.

L’Etat de Palestine est né!

Pour les Palestiniens, c’est une grande victoire. Le chef du gouvernement du Hamas à  Gaza, Ismaà¯l Haniyeh, a salué, vendredi 30 novembre, comme « une victoire diplomatique et politique considérable » le statut d’Etat observateur attribué par l’ONU à  la Palestine, la veille. « Ce qui s’est passé à  l’Assemblée générale de l’ONU est le couronnement de la persévérance, des luttes et des sacrifices du peuple palestinien et confirme la victoire remportée à  Gaza », a-t-il déclaré, en référence à  la confrontation avec l’armée israélienne au mois de novembre. Joie dans les territoires La foule rassemblée à  Ramallah, le siège de l’Autorité palestinienne, a acclamé jeudi soir le vote historique à  l’ONU sur l’accession de la Palestine au rang d’Etat observateur, avec des tirs en l’air et des scènes de liesse populaire, a constaté l’AFP. «Allah Akbar (Dieu est le plus grand)», ont chanté des milliers de Palestiniens réunis au coeur de Ramallah, alors que la Palestine est devenue jeudi Etat observateur aux Nations unies. Le vote de cette résolution, qui fait de «l’entité» palestinienne un «Etat observateur non membre», a été acquis à  une majorité confortable mais pas écrasante de 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions. Pour Israà«l, rien n’a changé De son côté, l’ambassadeur israélien Ron Prosor a affirmé que cette résolution «ne fait pas avancer la paix, elle la fait reculer». Il a qualifié la résolution de «déséquilibrée», car ne tenant pas compte selon lui des impératifs de sécurité de l’Etat hébreu. Il a affirmé qu’elle «ne changera pas la situation sur le terrain», notamment parce que l’Autorité palestinienne «ne contrôle pas Gaza». Ce texte «ne donnera pas un statut d’Etat à  l’Autorité palestinienne», a-t-il affirmé. Pour Israà«l, a-t-il souligné, la résolution «ne fournit pas des termes de référence acceptables» pour une éventuelle reprise des négociations de paix, qui sont au point mort depuis deux ans. Ces négociations directes «constituent la seule manière de parvenir à  la paix par un accord mis au point par les parties concernées, et non par l’intermédiaire de l’ONU», a réaffirmé Ron Prosor.“Les Palestiniens doivent reconnaà®tre l’Etat juif, a réagi le Premier ministre israélien à  Jérusalem ce jeudi. Ils doivent être préparés à  mettre fin au conflit avec Israà«l une bonne fois pour toutes. Aucun des ces intérêts vitaux (…) pour la paix, n’apparaà®t dans la résolution qui sera présentée à  l’Assemblée générale. Sans surprise, les Etats Unis, grand allié d’Isaà«l, ont voté contre le texte.

Signature de la première convention collective de la presse au Mali

le 26 mars 2009, à  la Maison de la presse de Bamako, la première convention collective de la presse a été ratifiée. l’évènement est d’ autant plus marquant que le 26 mars commémore la date anniversaire de l’insurrection populaire qui a amené la démocratie au Mali, et dans laquelle, la presse a joué un rôle majeur. Signée en présence du Ministre de la Fonction Publique, Mr Abdul Wahab Berthé et de la Ministre de la communication, Mme Diarra Mariam Diallo, la convention collective de la presse est l’aboutissement d’un long processus, enclenché depuis 1990. Jusqu’alors, il n’existait aucun texte, à  caractère juridique, régissant les rapports entre journalistes et entreprises de presse. Cette absence de texte a beaucoup fragilisé le statut des journalistes maliens, confrontés à  la précarité, à  la corruption et à  une liberté d’expression limitée. Pour Ibrahim Famakan Coulibaly, président de l’UJAO, l’Union des journalistes d’ Afrique de l’ Ouest « Il ne peut y avoir de liberté d’ expression quant les journalistes sont exposés à  la précarité, à  la pauvreté ou à  la peur…». Ce qui a amené les organisations comme l’UJAO, à  tracer pour le journaliste, « un cadre légal définissant les conditions légales, lui permettant le libre exercice de sa profession ». Pour Makan Koné, le président de la maison de la presse « la presse a joué un rôle déterminant dans l’avènement de la démocratie au Mali , et aujourd’hui, les entreprises de presse doivent devenir rentables afin de ne subir aucune sorte de pression… » Cette convention collective prévoit de rendre obligatoire l’obtention d’une carte de presse qui précisera le statut du journaliste (cadreur, photographe, animateur, journaliste etC’…), l’adhésion à  une union syndicale, les grilles salariales des journalistes maliens, qui touchent environ 50000 fcFA par mois. Une somme dérisoire au vu du coût de la vie. Certains ne sont même payés. Cette précarité a souvent favorisé les publi-reportages, les arrangements de toutes sortes, qui permettant à  un journaliste de s’en sortir financièrement et contre toute règle inhérente à  la profession même de journaliste. Selon le texte, la nouvelle Convention garantit aussi le droit d’exercice des libertés syndicales au sein de l’entreprise de presse conformément aux lois et règlements en vigueur sur le territoire de la République du Mali. Mariam Diallo, la ministre de la Communication du Mali, a approuvé la signature de cette convention « qui va permettre d’améliorer les conditions de travail des journalistes ». Elle a également annoncé la tenue des 3è journées nationales de l’Information et de la Communication, un évènement lors duquel,l’autorégulation et l’ accès à  l’ information seront débattus. Séparer le bon grain de l’ Ivraie « Je suis sûr qu’avec cette convention, les vrais journalistes sauront respecter et tenir leur engagement», a insisté Moussa Ballo Coulibaly, le patron du Patronat du Mali. « Ne peut s’improviser journaliste qui veut ! » Quant aux journalistes présents à  la signature, beaucoup sont satisfaits d’avoir un texte sur lequel s’appuyer afin de garantir leurs droits les plus élémentaires de journalistes. Si la signature de cette nouvelle convention, ( ratifiée par les organisations syndicales représentatives des Médias, comme l’ ASSEP ( l’association des éditeurs de Presse Privée), l’ AJSM,( l’association des journalistes sportifs du Mali ) et aussi l’UNTM ( l’Union nationale des travailleurs du Mali ), est une avancée pour le droit de la presse au Mali, qu’ en sera-t-il de son application réelle ? Pour Fofana, journaliste au Nouvel Libération, un quotidien malien, «cette convention n’arrange pas tous les patrons de presse…». Pour d’autres comme Maurice Dabo, du Nouvel Observateur, « la convention ne va rien changer au statut des journalistes qui se précarise davantage…». Le Mali compte plus d’une cinquantaine de titres de presse, une centaine de radios publiques et privées et le droit des journalistes ne saurait être négligé, au profit du monopole de certains magnats. Mais depuis longtemps, le communiqué final* règne, les « gombos » de toutes sortes, comme on dit dans le jargon journalistique et il faut pourtant s’ en sortir tout en excerçant son métier avec la déontologie inhérente à  la profession ! C’’est là  le défi quotidien des journalistes maliens, tous supports confondues !