Situation sociopolitique: ce qu’en pensent les Maliens

« Mali-Mètre » est un sondage initié par la Fondation Friedricht Ebert Stiftung pour déterminer la perception et l’appréciation des citoyens maliens sur des aspects dominant l’actualité sociopolitique du pays. Présente au Mali depuis plus de 45 ans, la Fondation allemande Friedricht Ebert Stiftung (FES), a présenté ce jeudi 06 novembre 2014 à  la presse, le cinquième numéro de son sondage « Mali-Mètre 5 », un baromètre de la vie sociopolitique du Mali. La cérémonie s’est déroulée à  la Maison de la presse en présence de la représentante résidente de la Friedrich Ebert Stifung au Mali, Mme Katja Mà¼ller, du chargé de programmes à  la FES, Abdourhamane Dicko et du représentant de la Maison de la presse, Ibrahim Coulibaly. l’enquête d’opinion « Que pensent les Maliens? » a été réalisée du 19 au 28 août 2014 dans l’ensemble des capitales régionales, excepté celle de Kidal pour des raisons de sécurité. « Mali-Mètre » a été développé par la FES dans le but d’appréhender les perceptions des Maliens sur des thématiques diverses telles que : la citoyenneté, le dialogue, les négociations et la réconciliation, la sécurisation et la stabilisation du pays et des régions du Nord en particulier, les capacités opérationnelles des forces armées et de sécurité, de l’opération Barkhane et de la Minusma, l’accord de défense avec la France, la prochaine organisation des élections communales ainsi que le financement du développement national des régions du Nord. Le rapport de 141 pages présenté aux journalistes, parle en première partie du contexte et du cadre méthodologique du sondage et la seconde partie présente les résultats proprement dits à  travers une analyse générale et détaillée des réponses. l’avenir de la démocratie dépend de l’amélioration de la communication et de la confiance entre le peuple et les décideurs politiques ou les élus, a déclaré en substance, Mme Katja Mà¼ller. Pour ce qui concerne l’approche méthodologique, les populations cibles sont constituées de tous les citoyens âgés d’au moins 18 ans au moment de l’enquête faisant partie de l’échantillon et qui ont été interrogés dans toutes les capitales régionales du Mali, excepté Kidal. La taille de l’échantillon est fixée à  3072 individus répartis entre huit localités soit 384 individus par localité. Quelques chiffres Sur la situation générale du Mali, la majorité (72, 5%) des Maliens interrogés déclare ne pas être satisfaite. Pour ce qui concerne le futur accord de paix, 70% pensent qu’il pourrait garantir la paix et la sécurité dans les régions du nord et au Mali en général et 60% estiment que les prochaines élections municipales devraient être tenues après les négociations. Près de 70% des Maliens pensent que la durée de présence des forces armées de la Minusma et de Barkhane au Mali, après les accords avec les mouvements armés, doit être d’un an au maximum (46,6%) ou de un à  deux ans (22,3). Par rapport à  l’appréciation des forces militaires internationales au Mali, les Maliens, dans leur quasi-totalité (89,2%), ont confiance aux militaires tchadiens. Ces derniers sont suivis des Nigériens (64,8%) et des français pour plus de la moitié (51%) des enquêtés, indépendamment du sexe. Par ailleurs plus de la moitié, (57%) se déclarent favorables à  payer plus d’impôts ou de taxes pour renforcer le développement des régions du Nord contre plus du tiers (37%) qui n’y sont pas favorables. De l’opinion des enquêtés, 44% estiment que la communauté internationale soutient assez le Mali pour son développement et presqu’autant 41% pensent le contraire ; 15% sont sans opinion. La fièvre Ebola est aussi une préoccupation pour la grande majorité (90,4%) et les populations estiment que le gouvernement s’investit positivement pour la prévention. Pour les populations, les principaux défis auxquels le Mali doit faire face sont : l’insécurité (86%), le chômage (80,7%), la corruption (66,7%), la santé (64,3%) et l’éducation (61,9%).