Baisse du prix du sucre : le gouvernement a tenu parole

Le sac du sucre baisse de 27500F à  26000 FCFA A la veille du mois de carême, le ministre Amadou Abdoulaye Diallo avait promis à  la communauté musulmane, la mise en place du dispositif d’approvisionnement du marché en sucre pour éviter toute rupture et flambée des prix. C’’est pourquoi les fidèles musulmans, n’ont pas subi cette hausse grâce à  la volonté du gouvernement de stocker plus de 15 tonnes sans compter celles importées par les commerçants. Sur le terrain, le constat est réel. Vendu à  27 500 FCFA au début du ramadan, le sac de 50 kg de sucre en poudre est vendu entre 24000 et 22500 F CFA aujourd’hui. La chute des prix, au grand bonheur des consommateurs, serait consécutive à  un approvisionnement correct du marché et à  une concurrence entre les gros importateurs de la place. Les gros importateurs ont importé des dizaines de milliers de tonnes en prévision du mois de ramadan. Pour un commerçant détaillant de Niamakoro, le marché regorge plus de 50000 tonnes de sucre. Le PDG du Grand grenier du bonheur (GGB), Bakoré Sylla, également président du Conseil national des prix (CNP), aurait à  lui seul, plus de 20 000 tonnes en stocks. Les commerçants détaillants qui ont fait des provisions en vue des jours de pénurie sont confrontés à  des difficultés de marge bénéficiaire. Ils sont contraints de suivre la loi du marché en vendant moins cher un stock acheté plus cher. La baisse des prix va se poursuivre, aux dires du même détaillant. Stocks prévus Au-delà  des concurrences des commerçants, un important stock emmagasiné à  l’entreprise Sukala SA, a été mis sur le marché. La disponibilité de 12 000 tonnes auprès des deux unités qui ont une capacité totale annuelle de 36 000 tonnes. Ainsi, cette importante quantité, a pu couvrir les besoins du pays pendant au moins un mois. Et puis 13 000 tonnes ont été ajoutées au stock déjà  disponible sur le marché et dans les magasins de certains gros importateurs. Avec ce stock logiquement, il n’y pas eu de rupture du sucre sur le marché. A partir de là , on peut dire que le gouvernement est en mesure de contrôler les prix. Chose qui prouve que le gouvernement a été laxiste avec les opérateurs économiques pour la hausse vertigineuse du prix des produits de première nécessité. Sinon au Mali, C’’était devenu une tradition, que les produits de nécessité connaissent une hausse pendant le mois sacré du ramadan. Exceptionnellement, cette année, les prix des produits ont été revus à  la baisse.

Les banques de céréales pour lutter contre la pénurie alimentaire.

Au lendemain de la campagne agricole 2004-2005, le Mali, comme beaucoup de pays subsahariens, a connu la crise alimentaire. Le président Amadou Toumani Touré (ATT ) a pris l’initiative de créer un commissariat à  la sécurité alimentaire qui mettra en place, quelques mois plus tard, des banques de céréales héritées de la période 1973, année de grande famine au Mali. Le Mali compte au total 703 banques de céréales. Il faut y ajouter quarante autres, créées dans les centres urbains afin de prendre en compte les couches vulnérables de la société. Pour avoir accès à  une banque de céréales, il faut être une organisation féminine, bénéficier d’une expérience de gestion des stocks et signer un protocole d’accord avec le Commissariat à  la sécurité alimentaire. Mme Dicko Bassa Diané est chef du département de la promotion des échanges commerciaux : ‘Avec la crise alimentaire de 2004, les banques de céréales ont été réactualisées aux besoins actuels. Le stock national de sécurité alimentaire (SNS) est désormais décentralisé au niveau des collectivités afin que les stocks de proximité puissent permettre de gérer les crises mineures’ Le cas de Bamako La capitale compte une trentaine de banques de céréales. Mme Dicko précise que face au rôle majeur de la femme dans la sécurité alimentaire, les organisations de femmes ont été priorisées’. Après cinq ans d’existence, les banques de céréales de Kayes à  Kidal, ont permis d’assurer une certaine autosuffisance alimentaire. Sikasso est une zone de production céréalière o๠les stocks continuent d’être un apport clé dans la région. Les couches vulnérables de la population n’ayant pas leurs produits alimentaires annuels, elles ont vécu ces cinq dernières années, grâce à  ces banques de céréales. Pourtant, certaines communes ont parfois connu des problèmes de gestion. Dans le protocole d’accord, il est dit que les stocks une fois vendus, doivent être domiciliés sur un compte spécial dit de «sécurité alimentaire » et l’argent obtenu, réinjecté dans le refinancement des stocks au moment de la récolte. Mais certaines communes en difficulté, puisent dans ces fonds pour financer d’autres activités. Un bilan positif en cinq ans La première évaluation effectuée sur les banques de céréales montre un taux de reconstitution supérieur à  60% avec un fond d’environ 100 millions de FCFA pour la première année. La 2e année, l’ensemble des 703 communes a enregistré un fond de 640 millions de FCFA. La 3e année, un taux de 47 % a été calculé entre les mois de février et mars avec un fond financier de 700 millions de FCFA. Les premiers stocks de céréales avaient été fournis par le Commissariat à  la sécurité alimentaire avec l’appui de la coopération japonaise. Pour l’année 2009, le Mali a reçu un don céréalier de l’Arabie Saoudite qui doit permettre de renforcer les stocks de l’ensemble des 703 communes en riz, à  raison de cinq tonnes par commune. Les banques de céréales sont globalement une initiative salutaire qui mérite d’être encouragée et contribuent à  leur échelle à  la sécurité alimentaire.