Studio Tamani reçoit la CMA pour un débat public

Dans le cadre de leur contribution pour fournir une information de référence, impartiale, équilibrée et durable pour le dialogue et la paix au Mali et d’appuyer la restauration de la cohésion nationale. Le Grand Dialogue du Studio Tamani, réfléchit sur la signature de l’accord de paix par la CMA. Cette fois, c’est acté, disaient certains, enfin le bout du tunnel s’exclamaient d’autres, la paix a remporté son pari à  Bamako le Samedi 20 Juin 2015. En plein ramadan, les groupes rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) ont à  leur tour signé l’accord de paix inter-malien, un mois après le gouvernement de Bamako et les groupes armés loyalistes. Cette signature met fin à  plus de trois années et demie de conflit et près d’un an de négociations. Une cérémonie, qui a été suivie d’une rupture du jeûne entre frères réconciliés au palais présidentiel de Koulouba. Ecouter l’intégralité de l’Interview sur ce lien http://www.studiotamani.org/index.php/grands-dialogues/4287-le-grand-dialogue-du-22-juin-2015-enfin-un-accord-de-paix-apres-3-ans-de-conflit-arme-au-mali

Binetou Sylla : « Je suis là pour mettre la qualité en avant»

Passionnée d’histoire, militante de la culture africaine, Binetou Sylla voulait devenir professeur-chercheur à  l’université. Mais pour le moment, elle affirme avoir mis en « stand-by » son doctorat en histoire pour continuer l’œuvre de son père, le travail d’une vie, le plus grand catalogue des musiques africaines de l’industrie musicale. « Le destin m’a rattrapé, C’’est un beau destin aussi » dit-t-elle un sourire en coin. Le secteur culturel tout comme les autres secteurs au Mali ont souffert de la crise politico-sécuritaire depuis 2012. Pour un nouveau départ, la nouvelle directrice de Syllart Records, un label de musique qui existe depuis 30 ans, est venue à  Bamako pour restructurer, redynamiser et montrer aux musiciens que le studio Bogolan est là  et sera toujours là  pour eux. La qualité d’abord Situé dans le quartier Quinzambougou, ce studio appartenant à  son père, accueille les productions locales et internationales dans un environnement acoustique salué par les plus grands ingénieurs du son. « Le studio Bogolan sera pour moi, la pierre angulaire des projets que J’ai envie de mettre en place avec des musiciens, ce sera une plateforme centrale de création o๠je pourrai tester des nouvelles sonorités musicales avec la jeune génération de musiciens » nous confie la jeune directrice. A-t-elle les moyens de ses ambitions ? l’héritière de Syllart Records répond que C’’est sa détermination, son dynamisme, sa rigueur et le travail. « Je suis d’abord là  pour mettre la qualité en avant, pas nécessairement la rentabilité financière. Pour mon père, C’’était sa façon de voir les choses, donc J’estime qu’il faudra continuer dans ce sens ». Pour lutter contre la piraterie, elle pense qu’il est difficile de se battre seule contre un système bien organisé au niveau international, sans l’aide des autorités. En attendant que les pouvoirs publics proposent une solution concrète, Binetou estime qu’il faut trouver le modèle économique qui permettra aux artistes de vivre de leur métier. Selon Binetou Sylla, avec le développement des nouvelles technologies, ce problème pourra être en partie résolu. Il suffira de développer un système de téléchargement légal en Afrique. « Il y a beaucoup de choses positives qu’on pourra mettre en place avec le téléphone. Il faut trouver les moyens avec les opérateurs de téléphonie mobile pour que les gens puissent télécharger la musique et payer un peu. En occident, le modèle est déjà  assis mais ça viendra petit à  petit en Afrique. C’’est un challenge et ça nous obligera à  changer nos habitudes. C’’est une chance pour la musique africaine parce qu’elle sera plus écoutée dans le monde, car avec Internet, il n’y a pas de frontière ». Des projets en cours Déjà , le 3 décembre prochain, il est prévu la sortie du CD, « Les ambassadeurs du motel de Bamako », une superbe réédition des enregistrements de ce groupe mythique fondé au Mali dans les années 70. Binetou Sylla compte également créer une Fondation qui mettra en avant la promotion, la sauvegarde du patrimoine sonore et musical africain. « C’’est un projet que mon père avait essayé de concrétiser en rachetant les catalogues de musique ancienne africaine, en faisant des rééditions, etc. Ce sera une Fondation panafricaine qui mettra l’accent sur le fait que la musique est notre richesse et fait partie de notre patrimoine». Pour la capitaine de cette industrie musicale, Syllart Records ne connaà®t pas de frontière en termes de genres et de styles musicaux. Il restera toujours un label ouvert et sera là  pour soutenir les musiciens africains. Elle espère que les artistes lui feront confiance comme ils ont fait confiance à  son père. « Je suis là  pour travailler, il n’y a que le travail qui paye et qui compte aussi ». Par ailleurs, elle se joint aux artistes guinéens pour demander la libération de ses « compatriotes et frères » de la Guinée Conakry Malick Kebe, directeur général de l’agence guinéenne des spectacles, et Abdoulaye Mbaye alias Skandal de la maison de production Meurs Libre Prod. Ces organisateurs de spectacle ont été emprisonnés en juillet dernier suite au drame de Rogbane en Guinée. « La jeunesse guinéenne a besoin de ses plus brillants acteurs. Il faut la justice et rien que la justice » soutient-elle.

Studio Tamani : une radio pour la paix !

C’’est un projet de la Fondation Hirondelle, une ONG suisse spécialisée dans la création et le développement de radios « de paix » dans les pays en conflit ou en situation de post conflit. Une quinzaine de journalistes vont apporter leurs compétences et leur professionnalisme en produisant une information pluraliste et utile au service des citoyens. Les programmes seront diffusés en Français, en Bambara, en Sonrhaà¯, en Tamashek et en Peulh, à  raison de 2 heures par jour. Les programmes débuteront chaque jour à  17 heures Chaque jour à  partir de 17 heures, un journal de 10 minutes dans chacune de ces langues et des messages de sensibilisation sur la thématique de reconstruction, de paix, de réconciliation, de renforcement de la cohésion sociale et du développement sont prévus. La deuxième heure (à  partir de 18h), sera consacrée uniquement aux programmes en français, le même quart d’heure pour le journal plus les micro programmes de sensibilisation et un débat de 45 minutes. Le débat du lundi 19 août portera sur les priorités du président élu avec plusieurs acteurs de la vie politique et sociale du Mali comme invités. Plus de 60 radios diffuseront les productions Ces journaux et émissions seront diffusés par 24 radios partenaires et privées, sur tout le territoire malien. « Dans trois mois, plus de 60 radios communautaires, partenaires de Studio Tamani, diffuseront ses productions. » a indiqué Martin Faye, Représentant de la Fondation Hirondelle. Installé à  la Maison de la presse de Bamako, Studio Tamani est la création d’une action conjointe entre l’Union des radios et télévisions libres (URTEL) du Mali, l’Union européenne qui a apporté le financement et la Fondation Hirondelle. Précisons que ce projet durera 18 mois.

Welcome to the Mangala Camara Studio

Certains se demanderont certainement pourquoi le nouveau studio porte-t-il le nom du célèbre artiste Mangala Camara, décédé il y a seulement 1 an. La raison est toute simple. En effet, défunt artiste était celui là  même qui accompagnait l’Agence Binthily dans toutes ses activités. «Â Nous voyons en ce studio une façon de rendre hommage à  l’artiste. Nous ne saurions être ingrats vis à  vis de lui, et de son immense talents… », a indiqué Birama Konaré, le Manager de Binthily Communication. Acquis sur fonds d’une réelle volonté de promouvoir l’art, le Studio Mangala Camara (Studio MC) est situé au C’œur de la Zone ACI 2000 à  Hamdallaye. Ce studio d’enregistrement haute technologie est un lieu spacieux et convivial qui se veut propice au travail à  la création. Il est conçu selon des normes acoustiques et d’isolation phonique réalisées d’après un cahier de charges professionnel. « Il peut accueillir un groupe entier en toute sécurité », indique Birama Konaré. Le studio résoudra l’une des préoccupations majeures, liées à  la production des artistes. Selon le Manager de Binthily, les services du studio sont multiples. Il permettra, entre autres, la production de charte sonore, spot radio, identité sonore, campagne radio, habillage sonore spot TV, mini film, reportage, documentaire, production musicale… Le studio a accueilli la visite de plusieurs artistes au nombre desquels, Sékouba Bambino, Penzy, Amkoulel…Ces derniers ont apprécié l’idée de l’Agence Binthily, car il y voient une réponse idoine à  certaines préoccupations des artistes. Ils n’ont pas caché leur satisfaction vis à  vis de cette action qui du reste est susceptible d’encourager la créativité et la recherche artistique. Par ailleurs, le studio dispose d’une équipe de compositeurs et de réalisateurs expérimentés en cas de besoin. Selon le Manager de Binthily, le studio reste ouvert et accessible à  tous les artistes. Selon Iba, la mise en place du Studio n’a pas causé de problèmes particuliers, en ce sens qu’elle a bénéficié du concours de bien de professionnels et spécialistes en la matière. Notons que le studio dispose d’une régie et une pièce vocale.

Le Kotèrap séduit le public du BlonBa : Amkoullel, King et Ramsès plébiscités

Amkoullel, Ramsès et King ont tenu le public du BlonBa en haleine pendant 1h30 de spectacle. Premier du genre, la comédie musicale ‘Mali Safari, Bama Saba’ qui touche à  plusieurs thèmes assez propres de nos réalités, a tout simplement émerveillé le public ce soir là . Les thèmes abordés tournent autour notamment de l’immigration, l’école malienne, la corruption, la misère au Mali… Ce « Kotèrap » est une initiative conjointe des trois rappeurs et du réalisateur et metteur en scène Alioune Ifra N’diaye. Elle est la suite améliorée des matinées ‘yoyoyo’, animées par les artistes au Blonba. Rappelons qu’Alioune Ifra est l’instigateur et maà®tre d’ouvrage du Blonba coréalisé avec le français Jean Louis Sagot-Duvauroux. C’’est ce dernier qui est l’adaptateur des dialogues et Ifra N’diaye s’est occupé de la mise en scène. Bientôt la fin de la résidence Les artistes Amkoullel, Ramsès et King sont en résidence à  Banamkabougou ( un quartier de Bamako ) depuis presque un mois. Durant cette période de stage, ils ont su mettre leur esprit de créativité à  profit pour créer un spectacle de qualité. Dès la fin de la résidence le jeudi 10 juin prochain, ils se prépareront pour une tournée française. Ce spectacle mêle théâtre, rap, slam, danse, musiques traditionnelle et moderne. Le public captivé Les spectateurs étaient assez captivés et se laissaient emporter par le flow de l’action. Du rire à  la tristesse, en passant par la ferveur des propos parfois très crus. Les trois personnages incarnent chacun, les différentes classes sociales du pays. Les pauvres, les riches et moins riches. Trois personnages : Damarifa (Ramsès), Bamanan number one (King) et Mc Nônô kènè (Amkoullel). Ils sont tous candidats au bac et à  l’immigration. Le premier Damarifa, est un orphelin qui sera donné à  un marabout l’exploitant à  volonté. Mais, il aura la chance de partir à  l’école et se donnera pour leitmotive l’obtention du baccalauréat. Il bosse dure jusqu’à  décrocher le précieux sésame et une bourse d’études pour la France. Le second Bamanan number one vit autant que possible de l’agriculture. Il a en charge, la femme de son frère et ses 6 enfants qu’il a abandonné pour l’exil. Il passera le bac comme candidat libre mais ne le décrochera malheureusement pas. Cependant, cela ne l’empêchera pas de réaliser son rêve qui est d’aller en France, par n’importe quel moyen. Il ira par voie maritime et y vivra pendant 10 ans sans papiers. Le dernier, Mc Nono kènè est un fils à  papa gâté par la nature. Ses parents sont pleins aux as et lui offre tout ce qu’il veut. Il échouera au bac mais, l’achètera au ministère de l’éducation nationale après la sortie des résultats. Le retour aux sources Les trois maliens se retrouvent finalement en France, ce pays tant convoité par des milliers de jeunes migrants maliens s’imaginant y trouver l’eldorado. Après 10 ans de vie parisienne, les trois personnages décident de retourner au pays. Chacun d’eux a la nostalgie de la chaleur et de l’hospitalité malienne. En France C’’est chacun pour soi et dieu pour tous. Malgré les tonnes de diplômes qu’un « nègre » peut avoir, il est toujours contraint de faire la plonge ou le vigile pour survivre. Tous ont pris conscience du rôle qu’ils pourraient jouer dans la reconstruction et le développement de leur pays. Le spectacle a été apprécié du public et des hautes personnalités ayant effectués le déplacement. Le ministre de la solidarité Sékou Diakité s’est dit ébloui par un tel spectacle et surtout, les messages véhiculés qui sont très pertinents. Le spectacle sera présenté en décembre 2010 pour marquer le cinquantenaire de l’indépendance de notre pays.

Dans l’œil du photographe Malick Sidibé : à 73 ans, il lit sans lunettes !

A 73 ans, le génie malien de la photo n’a pas encore réalisé ses derniers clichés. Il marche sans canne, lit sans lunettes et se déplace seul dans la ville de Bamako qui a vu naà®tre sa gloire. Troisième fils de sa mère, Malick est le seul enfant de sa famille à  avoir fréquenté l’école française du temps des colons. Il a vu le jour dans le petit village de Soloba en 1936. Il confesse : « Un matin, alors que je jouais avec mes camarades, mon père me fit appeler pour m’annoncer que J’étais inscris à  l’école le lendemain. J’étais tout excité à  l’idée de pouvoir apprendre à  lire et à  écrire. » Après l’obtention de son diplôme d’études fondamentales, Malick entre à  l’Institut National des Arts (INA). Sans bourse, il y accède en 1952 grâce au commandant de cercle de Bougouni, monsieur Baker et qui voyait déjà  ses talents de dessinateur. Il lui fallait un métier. Il opte alors pour la bijouterie et gagne un diplôme de dessin en 1955. Malick explique qu’il a choisi la bijouterie pour se maintenir à  l’INA puisque «les peuls n’ont de vocation pour cet art ». Ensuite la chance lui sourit. Son chemin croise celui du photographe français Gérard Guignard qui recherchait un dessinateur pour décorer son studio. Malick était la personne indiquée. C’’est après avoir visionné les photos de Malick que son futur associé lui propose une collaboration. Il devient son apprenti. Du dessin à  la photo, un talent inné… Le talent pour l’image est inné chez Malick Sidibé. Dès le primaire, il dessine avec du charbon de bois. Du dessin, il passe à  la photo. Un jour, alors que la photo était méconnue à  cette époque, sa mère rêve que toute la maison est ornée de photos prises par Malick. Photos qu’elle a jadis qualifié de dessins puisqu’elle ignorait le nom de ces « images », raconte Malick ému. Et lorsque Gérard Guignard lui demande sa collaboration, son premier réflexe est de faire le parallèle entre l’appareil photo et le dessin. « l’appareil photo est plus rapide que le pinceau », avait conclu Malick. En 1956, l’enfant du Fouta Djalon acquière son premier appareil photo. Il s’essaie d’abord à  des prises de nuit, dans les soirées dansantes puis esquisse des portraits en noir et blanc ou de groupes et qui feront sa patte. Chacun veut se faire photographier par le génie Malick. Au studio de Guignard, o๠il travaillait, il représente la sensibilité africaine et Gérard, l’influence occidentale. En 1957, Malick Sidibé se met à  réparer les appareils photos, tout en montrant l’étendue de sa passion. Il était le seul réparateur à  l’époque. « Les gens venaient de Guinée, de Haute volta et même de la Mauritanie pour me confier leurs petits bijoux. C’’est le destin d’un homme qui fait aujourd’hui la fierté du Mali. l’année 1960 marque un tournant dans la vie de Malick Sidibé. l’heure est venue de quitter le maà®tre. l’artiste crée son propre studio photo dans le quartier populaire de Bagadadji à  Bamako et se met à  son compte. La même année, il se marie et peut avec fierté targuer d’être le patriarche d’une quinzaine d’enfants aujourd’hui. Parmi eux, un seul prendra la relève. Un casque difficile à  porter si l’on en croit cette légende de la photographie malienne. Mais Karim répare les appareils comme l’a fait son père en son temps. De 1960 à  nos jours, le studio du maà®tre est resté le même. C’’est là  qu’il se fera connaà®tre grâce à  des clichés qui feront le tour du monde. Une pluie de récompenses Malick Sidibé a reçu il y a quelques jours, le prix photo-Espagna de la meilleure photographie à  Barcelone. C’’était le 22 juin dernier : « Ce n’est pas le prix qui m’a impressionné, mais plutôt l’ambiance autour, l’enthousiasme avec lequel le public m’a accueilli. Cela m’a beaucoup touché. C’’est un honneur pour moi, mais aussi pour le Mali de recevoir ces distinctions », ajoute t-il les yeux brillants. La photo est-elle un art réservé à  quelques privilégiés ? « Je vis biende mon art. Grâce à  mes photos, ma famille est à  l’abri… ». Malick a aussi investi dans plusieurs actions caritatives et contribué à  la construction d’écoles dans son village natal à  Soloba. A 73 ans, il continue d’exercer son métier de photographe et a toujours préféré l’argentique malgré l’avènement du numérique.