Subventions : une fausse alternative ?

La suspension de la subvention au gaz domestique continue de préoccuper de nombreux consommateurs. À l’instar de ce gaz, les coûts de plusieurs produits alimentaires et pétroliers et de certains services, notamment les transports connaissent des augmentations spectaculaires. Pour certains, ni l’embargo auquel le Mali a été soumis durant six mois, ni la crise en Ukraine ne justifient cette hausse excessive des prix. Pour y remédier, il « faut mettre fin à la spéculation et instaurer la transparence dans la gestion des subventions ».

L’embargo ou la crise en Ukraine ne constituent que des « fausses causes » de la hausse actuelle des prix, estime M. Kassoum Coulibaly, économiste et Président du Think tank Centre Kassoum Coulibaly (CKC). En ce qui concerne l’embargo, levé depuis le 3 juillet, au moment de son entrée en vigueur l’assurance était même donnée concernant l’existence de stocks de sécurité et l’engagement des commerçants à ne pas augmenter les prix. Une série de mesures, dont le respect incombait à des personnes assermentées, avaient aussi été prises. Donc, un mois après la fin de l’embargo, cet argument ne tient plus, soutient-il.

Parlant de la crise en Ukraine, « ce pays n’est pas pourvoyeur de tout ce que nous consommons, le blé étant un produit particulier ». Par exemple, la flambée du prix du  kilogramme de sucre, qui est  passé de 500 francs CFA au mois de mai à 800, voire 1 000 francs par endroits, est le résultat d’une « spéculation commerciale », et même   d’une « fraude commerciale », menée par un certain nombre de commerçants. Il faut donc « démasquer ce réseau » pour mettre fin à cette flambée des prix.

Sauver le pouvoir d’achat

Cette hausse, qui va du simple au double pour certains produits ou services, dont les transports interurbains, affecte indéniablement le pouvoir d’achat. Mais la solution n’est pas le recours systématique aux subventions « irréalistes et irréalisables » qui ne peuvent pas être permanentes, insiste M. Coulibaly. La solution viendra d’abord du consommateur, qui doit se limiter à l’essentiel.

La question du pouvoir d’achat fait directement écho à celle du salaire. Celui-ci correspond-il au coût de la vie ? Pour y répondre, M. Coulibaly suggère une « analyse profonde, à travers des États généraux sur les salaires », pour aboutir à un pouvoir d’achat décent et par conséquent lutter efficacement contre la corruption. Parce que les prix qui grimpent de façon inexpliquée sont un effet de la corruption de certains agents et commerçants, selon lui.

Pour l’économiste, la question des subventions  pose deux problématiques. D’abord l’absence de transparence dans la gestion des subventions, celles-ci ne profitant pas aux citoyens mais à un petit groupe d’opérateurs économiques. L’État doit donc être plus productif en investissant dans des secteurs stratégiques comme l’industrie pharmaceutique et agroalimentaire pour les booster, au lieu de subventionner des produits importés. Des sources alternatives d’énergie doivent aussi être développées et maîtrisées localement afin de moins dépendre des ressources importées.

Vie chère : faire pencher la balance

A l’instar de nombreux pays de la sous région et même au-delà, le Mali connaît une flambée des prix de plusieurs produits de première nécessité. Sucre, huile, farine, céréales, carburants ou matériaux de construction, la liste n’est pas exhaustive. Les effets de la crise sanitaire mondiale liée à la pandémie de Covid19, combinés à des facteurs internes entre insécurité et instabilité politique  aggravent le cas du Mali. Le pays dépendant en partie de l’importation pour la plupart de ces produits, les autorités ont envisagé des mesures « afin d’atténuer » ces augmentations. Mais plus que le respect de ces mesures, c’est un changement de politique dans plusieurs domaines, qu’il faut pour parvenir à une réelle maîtrise des prix.

De 2 200 francs CFA le kilogramme au début du mois d’avril 2020, le prix de la viande de bœuf avec os est passé à 2 700 ou 2 800 francs CFA par endroit. Une hausse historique face à laquelle, gouvernement et consommateurs semblent se résigner. En effet, après la subvention au coût de l’abattage que les autorités ont fini par ne plus assurer, l’existence de plusieurs autres facteurs n’ont pas permis la baisse du prix. « Les bouchers expliquent que le gouvernement se dit impuissant face à l’exportation du bétail », qui justifierait en partie la hausse du prix de la viande, s’indigne la présidente du Front populaire contre la vie chère, madame Diagne Mariam Koné.

En effet, le secteur de la viande connaît des réalités particulières qui peuvent expliquer la non maîtrise de son coût, explique le Dr Abdramane Tamboura, économiste. Pendant l’hivernage la plupart du cheptel malien est conduit vers la Côte d’Ivoire parce que l’Etat n’a pas su mettre en place un dispositif facilitant la cohabitation entre les éleveurs et les agriculteurs, poursuit-il. Le bétail est donc conduit en grande partie dans ce pays voisin pour avoir accès à des zones de pâturage, l’Etat ivoirien ayant mis en place un mécanisme réglementaire facilitant l’entrée des troupeaux sur son territoire et rendant difficile la sortie des mêmes animaux. Pointant cette absence d’aménagements pastoraux, le président de la Fédération des groupements interprofessionnels bétail viande du Mali (FEBEVIM), rappelait en juin dernier que ce produit d’exportation dont nous fixons nous même le prix est « une richesse mobile qui va où c’est favorable ». Si nous sommes censés approvisionner le marché ivoirien, nous risquons de devenir les clients de ce pays qui finira par nous fournir le bétail issu de notre cheptel, prévient le professionnel.

En dehors de la viande, la disponibilité des autres produits est liée en partie à l’importation. Le sucre, le riz ou encore l’huile alimentaire consommée dans le pays provient en partie de l’extérieur. Si en principe le Mali ne devrait pas être importateur de riz, la production domestique réalisée par les producteurs maliens est pourtant insuffisante pour couvrir les besoins, selon les acteurs de la plateforme des producteurs de riz. Dans les zones rizicoles, cohabitent deux types de production. Celle de petits producteurs à la tête d’exploitations de type familial et celle émanant d’entreprises privées. Normalement les deux productions sont suffisantes, mais le Mali est privé de la production des entreprises privées destinée au marché international. C’est donc pour combler ce déficit qu’il est fait recours aux importateurs.

Mesures insuffisantes ?

« Saluant les efforts du gouvernement » face à la flambée des prix, le Conseil des ministres du 10 novembre 2021, a décidé de subventionner certains produits de première nécessité, notamment le riz, le sucre et l’huile alimentaire. Une subvention  qui devra se traduire par la réduction de la base taxable de 50% sur l’importation de  300 000 tonnes de riz,  60 000 tonnes de sucre, 30 000 tonnes d’huile alimentaire. Avant de préciser que « l’importation des quantités des dits produits est subordonnée entre autres à la signature avec les importateurs d’un cahier des charges portant notamment sur le prix au détail et la disponibilité des produits concernés sur l’ensemble du territoire national, au respect des quantités autorisées pour cette opération, à la mise en place d’un mécanisme de suivi à travers des brigades de contrôle pour garantir l’efficacité de cette opération ».  Convaincu que « la mise en œuvre de ces mesures permettra d’atténuer les effets de la flambée des prix des produits de première nécessité ». Et c’est justement la difficulté de ce suivi qui remettra en cause ces mesures, s’inquiètent les acteurs. Car si « l’Etat a la possibilité d’accorder des faveurs à l’entrée et aux commerçants »,  « il ne maîtrise pas le commerce » et le mécanisme n’étant pas bien suivi, en lieu et place des produits subventionnés, ce sont d’autres produits qui sont importés, alerte le Dr Abdramane Tamboura.

« Ces mesures ne sont pas suffisantes pour régler la hausse des prix », même si la volonté de  l’Etat à renoncer à certains droits est à saluer, affirme pour sa part  Harber Maïga, vice président de la fédération des centres de gestion agréés des commerçants détaillants du Mali. Ces dispositions permettront tout de même de « raccourcir la chaîne de distribution très longue au Mali » et qui contribue aussi à l’augmentation des prix. Outre le respect des « engagements et des prix consensuels convenus », l’existence de la « contrebande » qui prospère dans ce contexte et « échappe au contrôle de l’Etat » constitue un risque à l’efficacité des mesures annoncées.

Une crise plus longue

Même si la situation du Covid semble apaisée et malgré la réouverture des frontières, la reprise du trafic entre les Etats ne se fait pas comme auparavant, assure un acteur. La libre circulation des biens et des marchandises n’est pas aussi effective, surtout à la frontière avec la Côte d’Ivoire, note-t-il. Et la reprise qui a entraîné une forte demande sur le plan mondial, semble expliquer selon les autorités que malgré les subventions, cela n’a pas suffi à « maintenir les prix en baisse ». Dans ces conditions et en plus des difficultés enregistrées dans certaines zones de production comme l’Office du Niger, la baisse ou même le maintien des prix parait hypothétique. Même si pour le Regroupement des consommateurs maliens (REDECOMA), la mise en œuvre des mesures permettra de soulager les populations, le FPCVC entend maintenir la pression et appelle à une nouvelle mobilisation pour soutenir le panier de la ménagère. «  Nous observons, parce que lorsque les premières mesures ont été adoptées, le prix de la viande a baissé pendant 4 jours, ensuite cela a augmenté », rappelle la présidente.

« La maîtrise des prix nécessite une implication de tous les acteurs, avec une obligation pour l’Etat de réguler le secteur », affirme monsieur Maïga de la Fédération des centres de gestion agrées. Les acteurs du secteur privé, censé impulser le développement du pays doit être plus compétent. Cela implique le renforcement du rôle de « tous les acteurs de la chaîne de distribution ». Y compris les services techniques chargés de l’encadrement, ainsi que les importateurs et les détaillants qui doivent être soutenus. Il suggère à cet effet la mise en place de boutiques témoins comme lors de la crise de 2008 pour faciliter l’accès aux produits de première nécessité.

Les expériences acquises doivent être renforcées de même que les initiatives innovantes encouragées, comme les centrales d’achat des détaillants. « Un projet de formalisation de ces acteurs » que l’Etat s’est engagé à soutenir mais dont la mise en œuvre tarde à venir.

Panier de la ménagère : l’inflation persiste sur les marchés

Au mois d’avril 2013, les produits relevant du domaine du ministère du Commerce et de l’Industrie (les céréales, le sucre, le lait en poudre, l’huile alimentaire et la farine de blé) ont connu des prix stables. Tel était l’engagement du ministre des finances, Abdel Karim Konaté. Aujourd’hui le panier de la ménagère s’est retrouvé dégarni. Et pour cause, tout à  augmenté ! Les Bamakois sont véritablement préoccupés par la flambée du prix de certains produits qui sont indispensables au quotidien : L’augmentation varie d’un marché à  un autre et chez le grossiste comme chez les détaillants. Au marché de Hamdallaye, le sac de riz est à  18000 CFA, auparavant il coûtait 17500 CFA . Le mil sorgo est 10000 CFA par sac de 50 kg. La viande avec os est à  2000CFA le kg alors que le filet caracole à  2500 FCFA le kilo. Le litre d’huile culmine toujours à  900 F CFA. Le kilo d’oignon vaut désormais 750CFA, contre 350CFA avant le ramadan. D’après Sadio Tounkara, commerçant, les prix varient selon les marchés. Ils explique à  cet effet que cette légère augmentation des prix dépend du prix fixé aussi des grossistes. « Ce n’est pas notre volonté d’augmenter le prix, C’’est la règle du marché qui nous l’impose». Au marché de Sougounikoura, le prix des pommes terres a augmenté de façon fulgurante. Les pommes de terre cultivées au Mali sont maintenant à  600 CFA. « Et lorsque vous les regardez, commenta cette employée de maison, elles sont toutes petites. Celles venues du Maroc sont à  800CFA le kilo contre 400 CFA. Manger de la pomme de terre au Mali est devenu un luxe aujourd’hui, estime Aicha, cadre dans une banque. Quand les condiments s’y mettent.. Le prix du poisson, connaà®t aussi une légère augmentation. 2000 CFA le kg, voilà  ce qu’il faut débourser pour en avoir dans l’assiette. Adiaratou Diallo témoigne qu’il est difficile d’acheter et du poisson et de la viande en même temps : «Avec un petit budget, nous avons de la peine à  faire les achats au marché, nous espérons vraiment que le nouveau gouvernement va prendre cette question en compte et faire quelque chose». C’’est une véritable gymnastique à  laquelle sont soumises les ménagères qui se plaignent de la cherté de la vie. « Avec 2000 F, je sors du marché le sac à  moitié plein. Et il m’arrive de compléter le prix du condiment mais nos maris n’y croient pas. C’’est pour cela que nous voulons que les hommes aillent eux même au marché pour comprendre » martèle Assan Mariko ménagère. Il faut constater que le prix du sucre et du lait reste inchangé. Pour les légumes tels que les tomates, le choux pomme, l’aubergine, le piment, le prix reste abordables. Mais au niveau des autorités, C’’est toujours le même discours…

Production sucrière : Nsukala SA inaugure sa troisième usine à Sissako

C’est en compagnie du Premier ministre et du ministre du Commerce et de l’industrie, Abdel Karim Konaté, qu’a été inauguré ce lundi 12 novembre la troisème usine de production sucrière Nsukala SA, en plein coeur du village de Sissako, dans la commune rurale de Benwani(région de Ségou) après Séribala et Dougabougou. L’usine a été réalisée par SINO LIGHT, un groupe industriel chinois à  hauteur de 80 milliards de FCFA. N.SUKALA S. A a une capacité de production de 104 000 tonnes de sucres blanc et 9.600.000 litres de l’alcool. Elle est construite avec les équipements les plus modernes. Cette usine est une opportunité pour les jeunes diplômés sans emploi avec une possibilité de 750 travailleurs permanents et environ 10500 saisonniers. Le premier ministre Cheick Modibo Diarra, après avoir procédé à  la coupure du ruban symbolique, a visité l’usine. A la fin de cette visite, il a déclaré que lorsque cette usine atteindrait sa capacité de production pleine, combinée avec celle de Dougabougou, le rendement augmenterait : « notre pays consomme 250 000 tonnes de sucre par an. Il faudrait que nous puissions continuer jusqu’à  l’autosuffisance alimentaire et faire sorte que le Mali devienne un exportateur mondial. 10 tonnes du sucre pour les réfugiés du nord Pour le ministre de l’industrie et du commerce Abdel Karim Konaté, l’usine de sucrerie est la réponse que le gouvernement entend apporter à  l’anomalie qui consistait à  importer au prix fort des produits que le Mali est pourtant en mesure de produire. « Véritable trait d’union entre l’agriculture et l’industrie, cette sucrerie est une meilleure expression de notre amitié avec la République Populaire de Chine et du Mali. » La capacité de production de cette usine ne couvre pas forcément les besoins nationaux (250 000 tonnes), mais elle comble une bonne part de déficit en sucre et contribue à  rééquilibrer la balance commerciale. Du coté des chinois, Yu Haixing, le Directeur général du groupe SINO LGHT explique que la réalisation de cette usine renforce la coopération sino-malienne : « Depuis la négociation officielle sur le projet NSUKALA avec le gouvernement malien en 2006, puis l’inscription de la société au tribunal de commerce en 2009 et le démarrage de construction en 2010, le projet N Sukala a obtenu le soutien et l’appui du Mali » a rappelé Yu Haixing. Les dix premières tonnes que l’usine fournira seront remises au ministère de l’Action Humanitaire pour aider les personnes réfugiées du nord. Le groupe envisage dans l’avenir de résoudre les problèmes de terrain pour la culture de la canne à  sucre grâce à  N SUKALA avec l’aide du gouvernement malien. Pour le maire de la commune rurale de Béwani, et le chef du village de Sissako, cette usine installée dans leur localité va offrir de l’emploi auxjeunes. La cérémonie a regroupé non seulement les hommes d’affaires chinois et maliens mais aussi les autorités politiques, administratives et traditionnelles du Mali.

Les pays pauvres à nouveau menacés par la hausse du prix des céréales

«Â Il faut empêcher les flambées à  court terme des prix alimentaires d’avoir des conséquences dommageables à  long terme pour les habitants les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète ». Le président de la Banque mondiale, Kim Yong Kim, est inquiet. Alors qu’au début du mois de juin, les analystes prédisaient une baisse des prix après les nouvelles récoltes, la sécheresse aux à‰tats-Unis, première puissance agricole, a entrainé une hausse du cours des céréales. D’après les projections il n’y a pas de véritable menace de pénurie pour l’instant. Mais les stocks sont bas et, à  l’échelle mondiale, les récoltes resteront tributaires de la météorologie, d’o๠la menace d’une plus forte instabilité des prix.    La Banque mondiale et ses partenaires disent suivre de près l’évolution de la situation, afin de pouvoir accompagner les pouvoirs publics dans la mise en place de politiques qui aideront les populations à  mieux faire faceÂ à  cette crise. Une menace pour les plus pauvres « Lorsque les prix des denrées alimentaires augmentent fortement, les familles réagissent en retirant leurs enfants de l’école et en consommant de la nourriture moins chère et moins nutritive, ce qui peut avoir des effets désastreux sur le bien-être social, physique et mental de millions de jeunes, tout au long de leur vie ». Ainsi, à  court terme, indique le président du Groupe de la Banque mondiale, des mesures comme les programmes d’alimentation scolaire, les transferts monétaires conditionnels ou les dispositifs de ‘nourriture contre travail’ peuvent soulager les pauvres. Et, pour empêcher les flambées des prix alimentaires d’avoir des conséquences dommageables à  long terme pour les habitants les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète, la Banque mondiale pense qu’à  moyen et long terme, le monde a besoin de politiques solides et stables, ainsi que d’investissements agricoles soutenus dans les pays pauvres. Prendre des mesures Le Groupe se tient prêt à  aider les pays clients via un certain nombre de mesures. A savoir, l’expansion de l’investissement dans l’agriculture et les secteurs connexes, recommandations pour l’action publique, financement accéléré, Programme mondial multi-donateurs pour l’agriculture et la sécurité alimentaire, instruments de gestion du risque. à‰viter de nouvelles « émeutes de la faim » en Afrique De plus, l’institution coordonne ses actions avec celles des agences des Nations Unies dans le cadre du Groupe de travail de haut niveau sur la crise mondiale de la sécurité alimentaire, ainsi qu’avec celles des organisations non gouvernementales. Elle s’investit également dans l’amélioration de la transparence des marchés des denrées alimentaires et aider les à‰tats à  prendre des mesures adaptées face aux envolées des prix mondiaux de ces produits. Ces mesures pressent d’autant plus que la hausse du prix des denrées alimentaires de première nécessité fait courir un risque d’instabilité en Afrique. On se souvient des « émeutes de la faim » qui avaient secoué en 2008 plusieurs pays africains. Alors que le prix de nombreuses denrées alimentaires de base a connu une vive hausse, le contexte actuel est, selon l’analyse de la Banque mondiale, différent de celui de la crise de 2008. à€ l’époque, le prix du riz et du blé avait le plus progressé dans une tendance générale d’augmentation des prix des céréales, avant de diminuer sensiblement en 2009 sous l’effet d’un accroissement substantiel de l’offre provenant d’agriculteurs désireux de tirer parti de la hausse des prix.

Exonération du riz et du sucre au Mali : petites « magouilles » entre amis…

L’initiative est certes salutaire, mais le processus adopté est teinté de favoritisme, d’o๠le ras-le-bol de certains opérateurs économiques de la place. Le Gouvernement malien voudrait-il une fois de plus renflouer les caisses de «Â ses »Â opérateurs économiques ? A l’aune du mois de Ramadan, le marché malien du riz s’affole, le sucre est inabordable, le lait et l’huile deviennent plus que jamais des produits de luxe. C’est pourquoi, comme d’habitude, le Gouvernement met en place un dispositif financier permettant aux Maliens d’accéder à  ces denrées à  moindre coup. C’’est donc ainsi qu’il vient d’accorder des exonérations pour 60.000 tonnes de riz. Mais, la répartition de cette quantité pose déjà  problème. « Il n’y a aucune transparence dans l’attribution des exonérations. Le Gouvernement garde une main trop lourde sur le dossier. Le Ministre du Commerce et de l’Industrie choisit à  la tête du client, au mépris de tous les principes de transparence ». Le coup de gueule de M. Sylla, opérateur économique, en dit long sur la mafia qui règne sur ce dossier, qui semble constituer un fonds d’enrichissement illicite pour certains cadres et une catégorie d’opérateurs économique triée sur le volet. En clair, les 60.000 tonnes en question devraient être partagées entre les opérateurs économiques du secteur du riz et de façon équitable. C’’est une exigence de bonne gouvernance qui l’impose. Au Gouvernement, version Kaà¯dama, les notions élémentaires de bonne gestion sont arbitrairement ignorées. Favoritisme Selon notre source, C’’est le Ministre du Commerce, Mme Niamoto Ba qui a, elle-même choisi, ses «clients» : Bakoré Sylla, Modibo Kéà¯ta, Amadou Djigué, etc, sont des «Â requins » au sein de ces opérateurs économiques qui préservent jalousement leur monopole sur les importations de riz exonérés. «C’’est une affaire de magouilles. Le Gouvernement n’a pas le droit d’exclure sans preuve une catégorie d’opérateurs économiques et privilégier une autre. Nous payons nos impôts, nos travailleurs sont inscrits à  l’INPS ; nous participons à  la lutte contre le chômage. Nous aimons notre pays, mais pourquoi donc nous exclure des avantages liés à  notre domaine ? C’’est tout simplement inadmissible», s’insurge M. Sylla. Pour lui, malgré les avantages accordés à  ces opérateurs très particuliers, le marché du riz continue de flamber au désespoir général de tous les consommateurs en général et des musulmans en particulier au nom desquels l’Etat renonce à  ces droits. La Chambre de Commerce ignorée Pourquoi le Gouvernement isole systématiquement la Chambre du Commerce et d’Industrie du Mali (Ccim) ? En effet, il appartient à  la CCIM qui est une institution légitime de gérer des questions relatives au commerce. Malheureusement, elle aussi est totalement muette sur les abus dont elle est victime de la part du Gouvernement. En plus de la CCIM, il y a le tout puissant Groupement des commerçants détaillants qui, lui aussi, avait son mot à  dire. Hélas ! «Â Par rapport au sucre également, le phénomène est pire qu’une mafia japonaise », nous a confié un autre opérateur économique de la place. Car, dit-il, le Gouvernement impose aux opérateurs économiques de s’approvisionner chez le producteur national de sucre, SUKALA. Or, ici, les jeu est déjà  défini, et pour cause, en dehors de Bakoré Sylla et de Modibo Kéà¯ta, aucun autre commerçant n’a accès à  ce sucre. «Chaque année, on nous fait savoir que la production de l’usine est totalement achetée par ces deux gros clients. En réalité, ils passent une commande pour toute la quantité produite et celle à  produire, alors que la canne à  sucre n’a même pas encore germé. Mais, ce qu’on ne sait pas, C’’est qu’en réalité, il s’agit d’un commerce virtuel. Aucun sous n’est versé à  l’usine avant que les opérateurs n’aient reçu et vendu leur produit. Ainsi donc, les autres opérateurs du secteur sont obligés ou d’acheter chez les deux aux prix imposés, ou d’importer en payant les droits de douanes qui s’élèvent à  50.000 FCFA la tonne. Impossible donc de concurrencer le sucre de Bakoré et de Modibo. Dans ces conditions donc, l’Etat tombe encore dans une camorra animée par de redoutables barons. Le système est pourtant bien connu de nos autorités qui, on l’espérait, allaient prendre des mesures adéquates pour réparer cette injustice qui frappe la majorité des commerçants qui, pourtant honorent tant bien que mal leurs engagements fiscaux vis-à -vis de l’Etat ».

Stévia : le sucre sans sucre

Stévia, un édulcorant naturel pour remplacer le sucre l’utilisation de la plante comme édulcorant trouve son origine en Amérique du Sud. Pendant des siècles, les Guarani du Paraguay et du Brésil ont utilisé la Stevia, principalement l’espèce Stevia rebaudania qu’ils appelaient “ka’a he’ê” (l’herbe sucrée), comme sucre et dans des breuvages médicinaux. Les feuilles de cette espèce ont un pouvoir sucrant de moyenne 45 fois supérieur à  celui du saccharose. Cette plante a fini par attirer l’attention des chercheurs. La plante a montré un potentiel pour traiter l’obésité et l’hypertension. De plus, elle a un effet négligeable sur l’augmentation de glucose dans le sang et a même démontré une capacité à  diminuer l’intolérance au glucose. La plante peut donc fournir un édulcorant compatible avec les régimes pour diabétiques et les régimes hypoglycémiques. Selon une étude publiée dans les années 2000, cet édulcorant naturel aiderait même le pancréas à  produire de l’insuline, ce qui serait très bénéfique pour les personnes diabétiques. Ce qui serait donc le contraire du sucre traditionnel, avec lequel les personnes souffrant de diabète doivent constamment faire attention. La Stévia a des vertus amincissantes ! Les feuilles de la Stevia Rebaudiana contiennent des substances appelées stévioside et rébaudioside A. Ce sont des édulcorants naturels au fort pouvoir sucrant. D’o๠l’effet bénéfique de la plante sur la ligne. « Ces produits ne contiennent pas de calories et sont environ 300 fois plus sucrés que le sucre (saccharose). Attention toutefois, on ne perd pas du poids parce que l’on mange ces extraits. Il faut suivre un régime et faire une activité physique », explique le Pr Jan Geuns, président de l’European Stevia Association (Eustas) et directeur du laboratoire de biologie fonctionnelle de l’université de Louvain (Belgique). A noter que contrairement aux produits classiques de synthèse, les produits issus de la stévia supportent la cuisson. La stévia réduit la tension artérielle Les feuilles de stévia contiennent une substance appelée stévioside. Plusieurs études menées en laboratoire sur des animaux ont prouvé l’effet vasodilatateur du stévioside (il dilate les parois des veines) au niveau des reins. Tel est en tout cas, la conclusion d’une étude chinoise de 2003, menée sur 168 patients souffrant d’hypertension artérielle. La moitié du groupe a avalé trois capsules de 500 mg de stéviosides durant 2 ans alors que l’autre moitié a pris un placebo. La pression systolique (maximale) du premier groupe est passée de 150 à  140 mm Hg alors que leur pression diastolique (minimale) est passée de 95 à  89 mm Hg. Le groupe placebo n’a pas connu d’amélioration. Le stévioside n’est pas encore prescrit par les médecins pour faire baisser la pression artérielle. Mais, « il n’y a pas risques à  en prendre lorsqu’on a une tension normale ou lorsque l’on fait de l’hypotension », précise le Pr Jan Geuns, spécialiste de la plante. La stévia protège des caries Les extraits de stévia qui produisent un goût très sucré, le stévioside et le rébaudioside A, sont non cariogènes. Ils ne causent pas de caries. De plus, le stévioside est compatible avec le fluor et inhibe de manière significative le développement de la plaque dentaire… Toutefois, « Bien que de fortes concentrations de stévioside et d’extrait de Stévia soient capables de réduire la croissance des bactéries, les concentrations utilisées en tant qu’édulcorant sont plutôt basses. En conséquence, l’effet bénéfique de l’utilisation de stévioside est plutôt dû à  la substitution du sucre dans la nourriture par une substance non cariogène », explique le Pr Jan Geuns. Stévia : contre l’hyperglycémie La stévia présente un intérêt en cas d’hyperglycémie. « Le stévioside fait baisser le taux de glucose (sucre) sanguin et stimule la sensibilité à  l’insuline » (hormone régulant la concentration de glucose dans le sang), explique le Pr Jan Geuns. « On peut très bien imaginer remplacer tous nos apports en sucre par des extraits de stévia car on peut vivre sans ajouter de glucose à  un régime qui contient déjà  des fruits par exemple », indique le Dr Goetz, phytothérapeute. Toutefois, avant de modifier votre régime, parlez-en à  votre médecin. La stévia ne peut remplacer certaines sources de glucose (pain, pâtes, pommes de terre…). Un seul problème On n’en trouve pas encore chez nous. La stevia est un produit connu depuis quelques années seulement dans les pays européens. Si quelques sociétés s’en servent pour la fabrication de leurs boissons ans sucre, en trouver à  l’état de poudre ou de sucrettes pour son utilisation personnelle est encore peu fréquent. Mais si cela a un intérêt thérapeutique pour vous n’hésitez pas à  en parler à  votre pharmacien ou en demander à  des amis vivant en Europe. En attendant que la vague n’arrive vraiment chez nous…

Production sucrière au Mali : 255 milliards de FCFA pour le PSM

Premières études de faisabilité La première étude de faisabilité pour la production de sucre a été entreprise en 2001 sur l’initiative du gouvernement du Mali. Elle fut confiée au groupe Schaffer et associé LLC international (SAIL), sur financement de l’USAID. » Selon le chef de division agriculture et agro-industrie de la Banque Africaine de Développement, Mr Dougou KEITA, les résultats de l’étude ont confirmé le potentiel d’aménagement d’un périmètre irrigué en mesure de fournir une canne à  sucre de qualité supérieure et d’une usine de transformation d’une capacité de production de plus de 170.000 tonnes de sucre par an. A la suite de cette étude, le gouvernement a signé une convention de partenariat avec ILLOVO Sugar d’Afrique du Sud et SAIL pour la réalisation du Projet sucrier de Markala. Il faut souligner que le partenaire stratégique du projet ILLOVO est le premier producteur africain de sucre. Comme le précise Dougou Keita, le Projet Sucrier de Markala (PSM) est la première opération de Partenariat Public-Privé (PPP) pour le Mali et la Banque Africaine de Développement dans le domaine de l’agro-industrie. l’objectif du projet est d’augmenter les revenus des acteurs de la filière sucrière sur une base durable. A l’issue du processus de financement du projet, une autre étude a été réalisée dont les résultats viennent d’être présentés. La compagnie pour le développement environnemental et social (ESDCO) a en effet présenté en fin de semaine dernière, les résultats de l’étude d’impact environnemental et social menée sur le futur site du PSM. Précisons que le site se trouve en zone office du Niger, dans la région de Ségou, à  12km en aval du barrage de Markala et à  280 km de Bamako. Dans sa présentation, le représentant de ESDCO, Mr Mamadou Dembélé a indiqué que le projet comprenait les volets agricole et industriel. Le coût du volet agricole est de 116milliards de FCFA et celui du volet industriel est de 139 milliards de FCFA. Le volet agricole concerne notamment l’aménagement d’une zone irriguée par aspersion de 14.132 ha de plantations devant permettre la production annuelle de 1,48 millions de tonnes de canne à  sucre. Il permettra aussi la mise en œuvre des plans de gestion environnementale et sociale (PGES), du plan d’actions de réinstallation (PAR) des populations et du plan d’actions de lutte contre la pauvreté (PAP). Le second volet, industriel donc, concerne la création d’une usine de transformation en vue de la production annuelle de 190.000 tonnes de sucre et de 15 millions de litres d’éthanol, ainsi que la cogénération de 30 MW d’électricité. Par ailleurs, Mr Keita indique que la mise en place du projet a conduit à  la création de deux sociétés : la société sucrière de Markala (SOSUMAR) qui développera le volet industriel du projet et la Société CANECO qui s’occupera du volet agricole. Les enjeux majeurs du projet Le projet s’intègre dans le schéma directeur du développement rural (SD du Gouvernement du Mali. Les grands axes stratégiques retenus dans le SDDR sont notamment la libéralisation et la privatisation du secteur agricole, l’intensification, la sécurisation et la diversification de la production agricole tout en préservant les ressources naturelles, et enfin l’intégration agriculture-industrie. Il constitue un cadre de référence pour tous les sous-secteurs concernés par le développement rural, dont le sous-secteur de l’agro-industrie. Le chef de la division agriculture et agro-industrie de la BAD, Mr Keita indique par ailleurs que le projet aura un impact de développement substantiel. Sur le plan national les impacts pourront se traduire par une économie de devises (plus de 31 milliards de F CFA) par substitution des importations de sucre. Le projet permettra aux producteurs indépendants de produire 620.000 tonnes de canne à  sucre par an qui généreront un revenu brut de 10 milliards F CFA par an. Une contribution importante au fisc en matière d’impôts et taxes sur les salaires de la Caneco a été estimée à  1 milliards F CFA et 960 millions F CFA supplémentaires par an pour les employés de la Sosumar. Aussi, des estimations de taxes supplémentaires annuelles de plus de 10 milliards de FCFA payés par des organisations et employés en aval et en amont des activités multiplicatrices. Sur le plan social, les impacts les plus significatifs concernent plusieurs secteurs selon la BAD et ESDCO. Il s’agit notamment de l’amélioration du cadre de vie, la création d’emplois, l’accès à  l’eau potable, l’électrification des villages, et l’accès aux services de base et amélioration de revenus des producteurs. l’amélioration de cadre de vie touchera les villages adjacents au projet o๠vivent près de 156.000 personnes. Selon des chiffres de la BAD, le projet créera 8.000 emplois directs et environ 32.000 emplois indirects suite au développement des différentes activités économiques liées aux filières sucrière, maraichère et rizicole. En outre, les revenus des producteurs indépendants de canne à  sucre seront multipliés par huit, par rapport aux revenus générés actuellement par les céréales sèches. Cette amélioration des revenus contribuera à  la sécurité alimentaire des ménages ruraux. Notons, pour finir que le financement du Projet sera assuré par le Fonds Africain de Développement (FAD), l’Etat malien et plusieurs autres bailleurs de fonds.

Baisse du prix du sucre : le gouvernement a tenu parole

Le sac du sucre baisse de 27500F à  26000 FCFA A la veille du mois de carême, le ministre Amadou Abdoulaye Diallo avait promis à  la communauté musulmane, la mise en place du dispositif d’approvisionnement du marché en sucre pour éviter toute rupture et flambée des prix. C’’est pourquoi les fidèles musulmans, n’ont pas subi cette hausse grâce à  la volonté du gouvernement de stocker plus de 15 tonnes sans compter celles importées par les commerçants. Sur le terrain, le constat est réel. Vendu à  27 500 FCFA au début du ramadan, le sac de 50 kg de sucre en poudre est vendu entre 24000 et 22500 F CFA aujourd’hui. La chute des prix, au grand bonheur des consommateurs, serait consécutive à  un approvisionnement correct du marché et à  une concurrence entre les gros importateurs de la place. Les gros importateurs ont importé des dizaines de milliers de tonnes en prévision du mois de ramadan. Pour un commerçant détaillant de Niamakoro, le marché regorge plus de 50000 tonnes de sucre. Le PDG du Grand grenier du bonheur (GGB), Bakoré Sylla, également président du Conseil national des prix (CNP), aurait à  lui seul, plus de 20 000 tonnes en stocks. Les commerçants détaillants qui ont fait des provisions en vue des jours de pénurie sont confrontés à  des difficultés de marge bénéficiaire. Ils sont contraints de suivre la loi du marché en vendant moins cher un stock acheté plus cher. La baisse des prix va se poursuivre, aux dires du même détaillant. Stocks prévus Au-delà  des concurrences des commerçants, un important stock emmagasiné à  l’entreprise Sukala SA, a été mis sur le marché. La disponibilité de 12 000 tonnes auprès des deux unités qui ont une capacité totale annuelle de 36 000 tonnes. Ainsi, cette importante quantité, a pu couvrir les besoins du pays pendant au moins un mois. Et puis 13 000 tonnes ont été ajoutées au stock déjà  disponible sur le marché et dans les magasins de certains gros importateurs. Avec ce stock logiquement, il n’y pas eu de rupture du sucre sur le marché. A partir de là , on peut dire que le gouvernement est en mesure de contrôler les prix. Chose qui prouve que le gouvernement a été laxiste avec les opérateurs économiques pour la hausse vertigineuse du prix des produits de première nécessité. Sinon au Mali, C’’était devenu une tradition, que les produits de nécessité connaissent une hausse pendant le mois sacré du ramadan. Exceptionnellement, cette année, les prix des produits ont été revus à  la baisse.

Secret de femme : les pratiques à éviter durant le Ramadan

Nous le soulignions dans l’une de nos publications, il y a bien de pratiques à  éviter pendant le mois béni de Ramadan. Nous avons déjà  levé le voile sur ces belles-mères qui imposent à  leurs gendres la quantité de kilos de sucre à  donner obligatoirement pendant ce mois. Ce qui pousse ces derniers à  des pratiques douteuses et frauduleuses pour satisfaire les besoins ou les caprices de leurs belles-mères, par crainte de perdre leurs dulcinées. Autre fait regrettable, C’’est que certaines belles-mères sèment la zizanie entre leurs filles en les poussant à  une rude concurrence auprès de leurs maris respectifs. Précisons aussi que le don de sucre qui est une pratique permettant de prouver son affection et son intimité avec la famille de la femme mariée prend aujourd’hui une autre connotation. Puisque, même les jeunes filles non mariées sont elles aussi poussées à  harceler leurs futurs conjoints ou leurs copains à  donner du sucre à  leurs familles respectives. Ce qui n’est pas normal. En fait, ce que l’on doit savoir, C’’est que le mois de Ramadan, C’’est d’abord un mois spirituel pendant lequel « on peut … : s’améliorer, se rapprocher de Dieu, aider son prochain, se sentir partie d’une communauté solidaire et unifiée par la même foi, … », avant d’être une série de « on ne peut pas… manger, boire, fumer, se maquiller, … ». Il s’agit donc avant tout d’un mois de jouissance, de spiritualité et de bienfaits, avant d’être un mois de privations. Le jeûne est d’abord destiné à  permettre aux croyants de réciter la totalité du Coran chaque soir en prière collective (« Tarawih ») jusqu’à  la fin du mois. C’’est aussi un mois d’action de grâce et de fête pour ce don de Dieu qui rassemble la communauté musulmane. En effet, durant le mois de Ramadan, nous ne pouvons pas manger et boire, et avoir des relations sexuelles entre l’aube et le coucher du soleil. Si le rapport sexuel est intentionnel, le musulman doit jeûner 60 jours supplémentaires en permanence dans une rangée. Si la personne est incapable de faire cela, alors l’alimentation de 60 personnes pauvres est nécessaire. En plus de rapports sexuels, la masturbation est également interdite. Au-delà  donc de la privation mensuelle des plaisirs humains, encouragés par Dieu durant le reste du temps, il s’agit aussi d’un mois o๠le croyant cherche à  améliorer sa personne en réfrénant ses plus mauvais côtés : le mensonge, la médisance, l’égoà¯sme. Le mensonge est un signe d’être un hypocrite et être un hypocrite est l’une des raisons des peines sévères de la tombe. Aucun vrai musulman ne peut être un menteur car ce n’est pas enseigné dans l’Islam. Il est important alors que durant le Ramadan que les musulmans restent honnêtes et purs. Aussi, bien que toutes les réunions de famille apportent excitation et la joie, elles ne peuvent pousser de nombreux musulmans à  jeun à  se sentir trop rembourrés et paresseux. Alors, même s’il peut être tentant de se détendre après un repas, les musulmans croient qu’il est important de suivre les activités religieuses comme des prières de fin de nuit et d’autres formes de culte. Il est également interdit de trop manger après une journée de jeûne, car cela enlèverait la raison du jeûne. Le jeûne est destiné à  servir comme un rappel qu’il y a ceux qui manquent de nourriture et autres nécessiteux. Bien que de nombreux musulmans soient invités en famille, il incombe à  chaque personne de retourner la faveur. Ainsi, de nombreux musulmans doivent faire des plans en invitant leurs proches au cours d’un dà®ner qui est spécifiquement préparé afin de récolter la récompense qu’ils croient que Dieu leur a promise.

Ramadan 2010 : éviter la flambée du prix du sucre.

Cette année, le gouvernement a pris des dispositions pour éviter la hausse.. Le gouvernement malien s’attèle à  la mise en place du dispositif d’approvisionnement du marché pour éviter toute pénurie, source de flambée des prix. Devenue une tradition au Mali, le prix des produits de première nécessité connait une hausse vertigineuse pendant le mois sacré du ramadan. Exceptionnellement, cette année , les prix des produits seraient revus à  la baisse grâce à  la volonté politique du gouvernement, à  travers le ministère de l’industrie, des investissement et du commerce. Un mois béni pour les commerçants Le mois de ramadan arrive tout doucement. Mois béni de Dieu Tout puissant, C’’est aussi le moment pour le musulman d’appliquer l’un des cinq piliers de l’islam, qui est le jeûne. Les 30 jours de ce mois sacré sont consacrés par le musulman, au jeûne et à  la prière afin d’avoir la clémence et la grâce du bon Dieu, le Miséricordieux. C’’est le lieu pour les musulmans de se débarrasser des péchés et des fautes commises et s’adonner à  l’adoration de Dieu. Ce mois sacré est en passe de devenir le mois favori des commerçants maliens. Ils mettent tout en œuvre pour créer des pénuries autour du sucre ou du lait à  l’approche de carême pour faire des profits en terme de bénéfice, en stockant les marchandises pour ensuite les revendre au double, sinon au triple du prix qu’ils fixent eux-mêmes, et sous le regard impuissant des consommateurs qui n’ont d’autres choix que de s’en remettre à  Dieu. Et pourtant à  l’approche du Ramadan, le musulman doit être juste, sensible, solidaire envers son prochain et éviter les pratiques malhonnêtes. Cette année, le gouvernement du Mali prend des mesures contre ces musulmans commerçants. Un important stock de sucre emmagasiné à  NSukala S A. Un important stock emmagasiné à  l’entreprise Sukala SA, sera mis sur le marché. Le week-end dernier, le ministre de l’Industrie, Ahmadou Abdoulaye Diallo, a profité de l’inauguration de la Direction régionale des industries de Ségou, pour se rendre dans les deux sucreries de Séribala et de Dougabougou. l’objet de cette visite du ministre était de voir de ses propres yeux les stocks de sucre. Il a constaté la disponibilité des 12 000 tonnes auprès des deux unités qui ont une capacité totale annuelle de 36 000 tonnes. Ainsi, cette importante quantité, qui doit couvrir les besoins du pays pendant au moins un mois, sera injectée sur le marché à  compter du 2 août prochain, soit quelques jours avant le début du mois de ramadan vers la mi-août. C’’est donc un peu moins de 13 000 tonnes qui viendront s’ajouter au stock déjà  disponible sur le marché et dans les magasins de certains gros importateurs qui seront associés à  l’opération. Avec ce stock logiquement, il ne devrait pas y avoir de ruptures du sucre sur le marché. Pendant le mois de carême, le prix qui varie actuellement entre 500 et 600 FCFA suivant les localités, ne doit pas connaà®tre une augmentation.

La hausse du prix du sucre inquiète les consommateurs

A l’instar de nombreux pays importateurs de sucre, le Mali est menacé par une rupture de stock de sucre. Et pour cause, l’offre mondiale connaà®t de nos jours une réelle baisse. Le marché international du sucre est caractérisé par une hausse continue des prix, se justifiant par un accroissement de la demande. De 169 millions de tonnes en 2008, la production mondiale a chuté à  162 millions (soit une baisse de 4,14%). Au point que les pays exportateurs ont commencé à  diminuer leur offre vers l’extérieur. Cette situation est imputable aux mauvaises récoltes dans de nombreux pays asiatiques. En outre, le marché de la canne à  sucre qui était uniquement destiné à  la production du sucre, est aujourd’hui utilisé dans la production de biocarburants. Production nationale insuffisante Certes, le Mali produit du sucre, mais cette production est quasiment insuffisante face à  la demande nationale. Sur les 150 000 tonnes qu’absorbe la consommation nationale, seulement 36 000 de tonnes (soit 24% de la consommation) sont produits par NSukala SA, l’entreprise implantée au Mali. Le pays est ainsi fortement dépendant de l’importation. La situation est aujourd’hui très préoccupante. Pour sa part, le gouvernement malien entend s’investir en vue de trouver une solution rapide, C’’est à  dire une intensification de la production locale à  travers la réalisation de grands projets sucriers en cours : « Nous ne faisons qu’importer et non produire dans le but d’exporter. Avant que ce problème ne nous atteigne, nous avons plusieurs armes en notre possession et que nous devrions exploiter pour devenir nos propres fournisseurs en sucre », a déclaré le ministre du Commerce, Ahmadou Abdoulaye Diallo, au cours d’une conférence de presse tenue jeudi dernier. Fixer le prix du sucre Lors de ce point de presse le chef du département du Commerce, a de vive voix, a indiqué que le Kilo de sucre ne dépassera pas 555F CFA contrairement aux pays qui environnent le Mali, ou les prix oscille entre 550 et 700 F CFA. A travers ses propos, le ministre s’est réjouit du fait que le sucre importé par le Mali est revendu aux consommateurs à  un prix dérisoire. Mais ces prix sont mal ressentis par les maliens. Le mois de mars prochain est l’échéance fixée par le ministre et les opérateurs économiques (importateurs), pour revoir à  la hausse ou à  la baisse le prix du sucre suivant la réalité du marché mondial.

Projet sucrier de Markala : un ambitieux programme de développement

Elaboré sur une superficie de 14.000 hectares environs, le Projet sucré de Markala (PSM) comporte deux composantes. Tout d’abord une composante agricole, qui sera mise en œuvre à  travers des producteurs indépendants et la société de canne à  sucre CANECO, dont le capital est détenu à  90% par l’Etat malien, et à  10% par la société sucrière de Markala (SOSUMAR). Ensuite, une composante industrielle qui sera mise en œuvre par la SOSUMAR, détenue à  70% par le sud africain ILLOVO, à  22% par des privés maliens et le groupe américain Schaffer et à  4% par l’Etat malien. Pour réaliser ce projet, des études de faisabilité économiques, environnementales, sociales et humaines ont été effectuées dans la zone. Elles ont été menées par la société malienne ESDCO (environnement and social development company), dirigée par Robert Dembélé. C’’est en 2005, alors que le projet était dans les mains de la société sucrière sud africaine PSB, qu’une première étude a été menée sur le terrain. l’année suivante, le projet repris par ILLOVO nécessitera une seconde étude effectuée par le même bureau d’étude. C’’est à  partir de là  que le gouvernement du Mali et la société ILLOVO décideront de concrétiser la faisabilité du projet en Mars 2007. Des contraintes sociales et humaines Après les différentes études menées par ESDCO, son PDG affirme que « la plupart des facteurs liés à  l’environnement physique sont facilement gérables. Les plus durs sont d’ordre social est humain. Notamment, l’occupation des terres. » En effet, il explique que C’’est une zone de cultures sèches, dont les habitants ont pris l’habitude de vivre. Par exemple, la production de canne à  sucre entrainerait la perte de plus de 40.000 pieds de karité. Les femmes de cette zone vivant de la production et de la vente du karité, il ne sera pas aisé de les priver de leur source de revenus sans qu’elles ne réagissent. Mais le karité étant une espèce protégée par les législations maliennes, le problème ne pourra être résolu que par les instances dirigeantes du pays. En ce qui concerne les propriétaires terriens de la future zone de production sucrière, d’importants dédommagements sont prévus, et ont déjà  commencés, comme le précise Mr Dembélé, PDG d’ESDCO, en espèces ou en terrains. Cependant, rares sont ceux qui ont opté pour l’argent, la plupart des paysans préférant des investissements à  long terme. Il estime qu’il sera certes difficile, mais pas impossible de convaincre les populations de Markala du bien fondé de ce projet et des avantages qu’il va générer pour eux. Mr Dembélé qui est ingénieur du génie civil et expert en études environnementales, estime que ce projet est venu à  point nommé. Car, il constitue un pas important dans la lutte contre la pauvreté. D’abord par l’approche participative et la communication continue. Ensuite, il rendra le Mali autonome sur le plan de la production sucrière. Surtout, explique-t-il, quand on sait que la production de la société SUKALA, l’autre usine de sucre, est très faible. « C’’est pour cela que pendant le mois de carême, le gouvernement est toujours obligé de renoncer à  de nombreuses taxes, dans le souci de faciliter l’importation de sucre. » Le projet sucrier de Markala devrait donc faire du Mali un pays exportateur de sucre, selon lui. Signalons que la semaine dernière, les différents bailleurs de fonds étaient présent à  Bamako pour évaluer la faisabilité du projet, avec également, des visites de terrain. Ils ont échangés deux jours durant avec tous les acteurs de projet.

Santé : Attention au Diabète !

Il existe deux types de diabète : Le diabète de type 1, qui touche les individus depuis la première enfance, jusqu’à  l’âge de 18 ans ; Nous avons également le diabète de type 2 ou diabète sucré, qui concerne les adultes. Le type 2 est le plus fréquent au sein de la population malienne, selon l’ONG Santé Diabète Mali. Les symptômes du diabète sucré Il ne se manifeste qu’une fois la quarantaine atteinte. Maladie chronique non transmissible, le diabète est une maladie qui se contracte à  travers un mauvais régime alimentaire et un mauvais comportement alimentaire du à  l’excès de sucre dans les aliments. Le diabète se contracte depuis la tendre enfance. Mais la manifestation se fait bien plustard. La consommation excessive et permanente du sucre, en est la base. C’’est une maladie qui se soigne à  vie. Elle ne guérit jamais. Le diabète se manifeste par des urines incessantes, pressantes, continuelles. Le malade boit beaucoup d’eau, il n’est jamais rassasié et se fatigue vite. Les complications liés au Diabète Outre la fatigue, une petite plaie peut se transformer en une infection très grave jusqu’à  entraà®ner l’amputation obligatoire de la partie touchée. Le diabétique maigrit au fur et à  mesure et n’a plus d’appétit. Il doit constamment se reposer, faire attention à  la moindre activité ou blessure. Le ramadan est-il un facteur d’aggravation de la maladie ? Le mois de ramadan est un mois de privation chez les musulmans. Les jeûneurs passent toute la journée sans manger ni boire, jusqu’au crépuscule. Nombreux sont les croyants atteints de diabète. Après une dure journée passée sans boire ni manger, ils attendent tous la rupture avec joie et enthousiasme. Cette joie, fera oublier à  certains, leur statut de diabétique. Et, bonjour les dégâts. Oui, parce que, C’’est le moment de remplir sa bouillie de sucre. Les jus de fruits et de quinquéliba ne sont pas épargnés. Dans de nombreuses familles maliennes, la rupture du jeûne est un véritable festin. On rattrape tout ce qu’on n’a pas mangé au cours de la journée. C’’est ce qui explique la montée rapide et imminente du taux d’insuline dans le sang. Les diabétiques doivent savoir qu’en consommant le sucre de canne tous les soirs, même en petite quantité, cela fait remonter rapidement le taux d’insuline sanguin. Il est recommandé d’utiliser le sucre conçu spécialement pour eux, à  savoir de l’Aspartame vendu en pharmacie et parapharmacie.

Baisse du prix du sucre : le gouvernement prend des mesures

Il y a une semaine, le prix du sucre prenait l’ascenseur. De 500F CFA le kg de sucre, il est passé à  600F CFA. De quoi provoquer de la frustration des consommateurs. Est-ce du à  la conjoncture actuelle ou à  une concertations entre importateurs de sucre et commerçants ? Cette hausse des prix a affecté les consommateurs. Sans parler de la rupture des stocks. En ce mois de jeune, le sucre est beaucoup plus consommé. Selon la Direction nationale du commerce et de la concurrence (DNCC), les raisons de la flambée sont multiples : Selon le ministre Amadou Abdoulaye Diallo, l’offre mondiale en sucre a fortement baissée. l’Inde au même titre que la Chine sont des grands pays exportateurs de sucre, et cette année, ils en importent. La seule production du Brésil ne permet pas de couvrir le déficit occasionné par les difficultés de production dans ces pays. De même, la grève (il y a 2 mois) au niveau du Port Autonome d’Abidjan a beaucoup joué sur l’approvisionnement régulierdu pays en sucre. Le ministre Diallo, note que l’enclavement du Mali joue dans cette difficulté d’approvisionnement. Une demande très forte en sucre La demande en sucre est très forte cette année contrairement aux années précédentes. Selon un agent de la Direction nationale du commerce et de la concurrence (DNCC), l’importation frauduleuse du sucre a fortement baissé, grâce à  l’action vigoureuse des services douaniers et de sécurité. Du coup, la demande au niveau national s’est intensifiée. Hier, une concertation, a eu lieu entre le Ministère du Commerce et les différents importateurs de sucre. De leur entretien, un consensus a été trouvé afin de ramener le prix sur le consommateur. A l’heure actuelle, les consommateurs peuvent avoir le sucre à  450 F CFA le Kg, et le sac de 50kg est cédé à  21 500F CFA. En dépit de ces mesures, certains commerçants s’évertueront à  se tailler du beurre sur le dos de consommateurs. En tout cas le Ministre Diallo a fait mise en garde : « Si dans telle ou telle boutique on constate que le prix collégialement fixé n’est pas respecté, on procédera à  des actions vigoureuses en fermant la porte de ces boutiques. Si des commerçants détaillants font de la rétention de stock, nous allons fermer leurs boutiques ! ». Enfin, tout le personnel de la DNCC est mobilisé, sur l’ensemble du territoire national pour vérifier l’effectivité des prix sur le marché national »