Le Rwanda hôte d’un sommet sur la relance économique

Kigali va abriter cette semaine la 25e session du Comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et experts (CIE) de l’Afrique de l’Est.Du 27 au 29 octobre 2021, la capitale rwandaise va réunir plus de 100 décideurs et acteurs économiques pour discuter de la voie de la reprise sociale et économique. Au cours de cette rencontre, il sera aussi question de la manière d’attirer les investissements en Afrique de l’Est.

Le thème de la rencontre de cette année est : « Renforcer la résilience pour une reprise solide et attirer des investissements pour favoriser la diversification économique et la croissance à long terme en Afrique de l’Est ».

« La réunion du CIE fournira une plate-forme à diverses parties prenantes des gouvernements pour s’entretenir avec des experts et des acteurs du secteur privé sur la reprise économique nécessaire et sur la façon de relancer les moteurs du commerce et de l’investissement », a déclaré la directrice de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en Afrique de l’Est, Dr Mama Keita.

Pour le Rwanda, co-organisateur de l’événement, « c’est le moment de discuter avec d’autres pays de la région des potentiels et de la capacité à s’élever et à répondre aux défis socio-économiques, exacerbés par la crise de la Covid-19 », a fait savoir son ministre des Finances et de la Planification économique, Dr Uzziel Ndagijimana.

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) est essentielle pour soutenir la reprise après les graves effets néfastes de la pandémie de la Covid-19, a indiqué Mme Keïta. A l’en croire, cet espace d’échange commun augmentera le multiplicateur économique dans la région et aidera les pays à mieux reconstruire, à croître leurs économies et à créer des emplois qui favorisent une croissance inclusive.

Les participants à la réunion discuteront de questions thématiques comme l’approfondissement des chaînes de valeur régionales, l’environnement pour les opportunités d’investissement et les liens entre la paix, la sécurité et le développement.

Soudan : Abdalla Hamdok défie les militaires

Le Premier ministre soudanais a annoncé qu’il ne dissoudrait pas son gouvernement malgré la demande des militaires.La situation politique s’enlise au Soudan entre les militaires et les civils. Et la dernière décision annoncée par le Premier ministre Abdalla Hamdock pourrait marquer un nouveau tournant dans ces dissensions entre les forces de la transition.

Ce dernier a soutenu, ce vendredi 15 octobre 2021, qu’il ne comptait pas dissoudre le gouvernement pour répondre à la demande officielle formulée par le général Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan, président du Conseil souverain de transition.

Le Premier ministre Hamdok, nommé en août 2019, a réitéré aux militaires son ambition de « conduire la transition vers la démocratie » pour respecter la promesse faite aux « forces de la liberté et du changement ». Les militaires qui doivent passer le témoin aux civils le 17 novembre tentent de repousser l’échéance jusqu’à l’été prochain. Et dans leurs manœuvres d’avoir une mainmise sur le pouvoir, ils sont accusés par les civils de fomenter une nouvelle « tentative de coup d’Etat ».

En août 2021, une transition politique menée par une administration civilo-militaire, a été mise en place, après la signature d’un accord de partage du pouvoir. Mais cet accord ne tient désormais qu’à un fil face aux conflits répétés d’une part au sein même des différentes factions de l’armée soudanaise et d’autre part entre les militaires et les civils qui se partagent le pouvoir.

Le Soudan est confronté à une grave crise socio-économique depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011. Le pays est amputé des trois quarts de ses réserves pétrolières tombées dans l’escarcelle de son voisin.

Une situation sociale difficile qui avait provoqué la chute de l’ex dictateur Omar el-Béchir, évincé du pouvoir le 11 avril 2019 par l’armée après 30 ans de règne.

En septembre dernier, une tentative de coup d’Etat perpétrée par d’anciens dignitaires du régime d’Omar el-Béchir est déjouée par l’armée soudanaise.

Cette nouvelle crise au sommet de l’Etat entre les militaires et les civils, risque de plonger le pays dans une nouvelle période d’instabilité, au moment où des partis politiques appellent leurs partisans à descendre dans la rue ce samedi 16 octobre.

L’Afrique en proie à une augmentation exponentielle de la faim (Pam)

La crise climatique risque d’exacerber une situation déjà alarmante selon le Programme alimentaire mondial (Pam).« La crise climatique a le potentiel de submerger l’humanité », alerte le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (Pam), David Beasley. A l’en croire, le monde n’est pas préparé à l’augmentation sans précédent de la faim à laquelle nous assisterons.

Partant de là, il invite les décideurs à investir dans des programmes qui aident les communautés vulnérables à s’adapter et à renforcer leur résilience face au climat changeant.

Ces communautés, dont une grande majorité dépend de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage et qui contribuent le moins à la crise climatique, subissent le plus gros des impacts avec des moyens limités pour amortir le choc.

En Afrique de l’Ouest et du Centre, le changement climatique, combiné aux conflits et à la flambée des prix des denrées alimentaires, a entraîné les plus hauts niveaux d’insécurité alimentaire depuis 2014, soutient le Pam.

Selon l’organisme onusien, de juin à août, plus de 31 millions de personnes n’ont pas eu assez à manger pendant la période de soudure. Dans le centre du Sahel (Burkina Faso, Mali et Niger), on estime que 10 millions d’enfants (âgés de 6 à 59 mois) souffrent actuellement de malnutrition aiguë.

S’appuyant sur le thème de la Journée mondiale de l’alimentation de cette année, « Nos actions sont notre avenir – Une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et une meilleure vie », le PAM appelle les dirigeants mondiaux à reconnaître le lien étroit entre la faim et la crise climatique. Il les exhorte aussi à redoubler d’efforts pour faire face au changement climatique, alors que l’attention se tourne vers la 26ème Conférence des Parties (COP26).

« Relever les défis de la crise climatique et assurer des systèmes alimentaires durables est une responsabilité collective », a déclaré le directeur régional du Pam pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Chris Nikoi.

« Nous devons de toute urgence intensifier nos efforts et prendre des mesures audacieuses pour aider les communautés en situation d’insécurité alimentaire à se préparer, à réagir et à se remettre des chocs et des stress climatiques », poursuit-il.

Depuis 2018, le Pam met en œuvre un programme de régénération de la végétation au Sahel avec 70 000 hectares de terres réhabilitées ou traitées, et 920 000 personnes ayant bénéficié d’activités de création d’actifs rien que l’année dernière. L’initiative aide également les communautés à récupérer les terres dégradées, à recharger les eaux souterraines, à produire des aliments nutritifs et à maintenir un régime alimentaire sain.

Soudan du Sud : Salva Kiir évoque son retrait du pouvoir

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir a laissé entendre de la manière la plus claire qui soit son intention de se retirer de la tête du pays avant les élections de 2023.Ces scrutins doivent marquer la fin de la transition politique en cours.

« Lorsque nous irons aux élections, de nouveaux visages apparaîtront, non pas ceux des personnes qui travaillent actuellement au sein du gouvernement, mais des personnes que vous n’avez jamais vues auparavant, et ainsi nous aurons la paix dans notre pays. A partir de maintenant, préparez-vous à vous engager auprès de la base, afin qu’elle connaisse le programme du Mouvement populaire de libération du Soudan », a déclaré le président Kiir.

Il s’exprimait en sa qualité de président du SPLM, le parti au pouvoir, lors d’une réunion de jeunes organisée à Juba.

Cette allusion à son retrait de la scène politique intervient dans un contexte d’agitation croissante à Juba et dans d’autres villes du pays, en raison des promesses non tenues faites pendant la lutte pour l’indépendance.

Des militants réunis au sein de la Coalition populaire pour l’action civile (PCCA) ont appelé les Soudanais du Sud mécontents à descendre dans la rue pour demander la démission de Salva Kiir.

M. Kiir est le président du Soudan du Sud depuis que le pays s’est séparé du reste du Soudan et est devenu indépendant en juillet 2011.

Le dirigeant du pays a dit être convaincu qu’un exercice démocratique complet aboutissant à des élections en 2023 mettrait définitivement fin à huit années de conflits politiques qui ont fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de trois millions de personnes depuis décembre 2013.

Kiir, 70 ans, n’a pas mentionné de successeur possible, alimentant les spéculations selon lesquelles son fils Thiik Mayardit pourrait prendre le relais. Thiik occupe actuellement le poste de directeur exécutif adjoint au bureau du président.

Soudan du Sud : le sort des diplomates, priorité du nouveau ministre des Affaires étrangères

Selon Mayiik Ayii Deng, les diplomates sud-soudanais sont devenus « moins performants » parce qu’ils n’ont pas été payés depuis deux ans.Le Soudan du Sud, dernier Etat africain indépendant, ne traite pas bien les employés de ses représentations diplomatiques à l’étranger. Lors de sa prise de fonction en remplacement de Béatrice Khamis, Mayiik Ayii Deng a promis de tout mettre en œuvre pour le paiement des arriérés de salaire.

Poursuivant, M. Deng a déploré « le non-paiement des cotisations et obligations du Soudan du Sud dans presque toutes les institutions multilatérales et les mauvaises conditions de travail au ministère des Affaires étrangères
et de la Coopération internationale ».

Devant le président Salva Kiir, le chef de la diplomatie sud-soudanaise a plaidé pour des « réformes » visant à rendre efficient « un ministère stratégique ». Le chef de l’Etat sud-soudanais a, pour sa part, promis de respecter les obligations financières du gouvernement envers ses travailleurs basés à l’étranger et d’autres organismes internationaux et régionaux.

Enfin, Mayiik Ayii Deng s’est engagé à améliorer les relations tendues avec la communauté internationale à cause de la lenteur de l’accord de paix revitalisé.

Relance post-Covid : 23 milliards de DTS du FMI à l’Afrique

Le Fonds monétaire international (FMI) va verser aux pays africains 23,73 milliards de droits de tirage spéciaux (DTS), soit 33,66 milliards de dollars US, pour financer notamment leurs achats de vaccins contre la Covid-19.Sans surprise, les deux géants du continent que sont l’Afrique du Sud et le Nigéria, sont les plus gros bénéficiaires de l’assistance du Fonds monétaire international. Pretoria et Abuja vont respectivement recevoir 2,92 milliards de DTS (4,15 milliards de dollars) et 2,35 milliards de DTS (3,34 milliards de dollars).

Ils sont suivis par l’Egypte, l’Algérie et la Libye avec des avoirs estimés respectivement à 1,95 milliard de DTS (2,77 milliards de dollars), 1,88 milliard de DTS (2,66 milliards de dollars) et 1,51 milliards de DTS (2,14 milliards de dollars).

Le top 10 des plus importants bénéficiaires de cette allocation en DTS sur le continent est complété par la République démocratique du Congo (1449 millions de dollars), la Zambie (937,6 millions de DTS/1330 millions de dollars), le Maroc (857,2 millions de DTS/1216 millions de dollars), l’Angola (709,4 millions de DTS/1006 millions de dollars) et le Ghana (707,3 millions de DTS/1003 millions de dollars).

Dans la zone Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine), la Côte d’Ivoire, grâce à son poids économique, reçoit la part la plus importante avec une allocation équivalente à 884,3 millions de dollars, soit près de 496 milliards FCFA.

Elle est suivie par le Sénégal qui pourra renforcer ses réserves de change à hauteur de 440 millions de dollars. Dans le même sillage, on retrouve successivement le Mali avec 254 millions de dollars, le Togo pour 200 millions de dollars, le Niger doté de 179 millions de dollars, le Bénin avec 168 millions de dollars et le Burkina Faso qui bénéficie de 164 millions de dollars.

Le Fonds monétaire international a procédé depuis ce 23 août 2021 à l’injection record d’une liquidité de 456,5 milliards de Droits de tirage spéciaux (DTS) estimés à 650 milliards de dollars dans l’économie mondiale.

A travers ces fonds, le FMI espère renforcer la stabilité du système monétaire international face aux dégâts économiques et sociaux sans précédent causés par la pandémie de la Covid19. Cette injection historique, qui est la réponse de l’institution de Bretton Woods à la grave crise sanitaire que connaît actuellement le monde, vise à compléter les réserves de change des pays membres du FMI.

Cette manne financière constitue donc une véritable bouffée d’oxygène pour les pays dont le compte des transactions courantes est structurellement déficitaire comme la plupart des pays en développement.

Soudan : les Casques bleus éthiopiens vont se retirer d’Abiyé

La mesure sera effective dans les prochains jours, a annoncé le gouvernement soudanais, sans donner de date exacte.Dans un communiqué publié ce mercredi, le ministère soudanais des Affaires étrangères a souligné que les Nations Unies ont accepté de remplacer la force de maintien de la paix éthiopienne déployée à Abiyé par des troupes d’autres pays contribuant aux opérations onusiennes de maintien de la paix.

En avril dernier, Khartoum avait demandé à l’ONU de retirer la force éthiopienne de la ville frontalière, au motif qu’Addis-Abeba n’était plus une partie neutre.

En début de semaine, la ministre soudanaise des affaires étrangères, Maryam Al-Sadiq, a tenu une réunion virtuelle avec l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Corne de l’Afrique, Parfait Onanga-Anyanga, avec la participation du chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, et du chef du département de l’Appui opérationnel des Nations Unies, Atul Khare.

A l’issue de la réunion, le ministère a annoncé que la réunion avait discuté de la situation à Abiyé, une contrôlé par le Soudan mais dont la propriété est revendiquée par le Soudan du Sud.

Afrique de l’Est: Bolloré s’engage pour le développement durable

Bolloré Transport & Logistics et la société de services en chaîne logistique Czarnikow concourent au développement durable en Afrique de l’Est, à travers le programme Vive.Ledit programme est conçu pour créer des chaînes d’approvisionnement entièrement durables, dans lesquelles tous les acteurs s’engagent à s’améliorer durablement. Bolloré Transport & Logistics renforce grâce à sa participation au programme Vive son empreinte d’acteur d’un commerce entièrement durable.

Dans un communiqué, Will Rook, responsable du programme Vive, déclare : « Le programme VIVE s’engage à aider ses participants à atteindre leurs objectifs de durabilité grâce à une vérification par un tiers et à des plans d’amélioration sur mesure. Nous sommes fiers de soutenir Bolloré Transport & Logistics par le biais de notre module de chaîne de contrôle, développé pour assurer la transparence des marchandises circulant dans la chaîne logistique. »

Dans le cadre de ce programme de développement durable basé sur l’amélioration continue et piloté par Czarnikow et Intellync, Bolloré Transport & Logistics en Afrique de l’Est va bénéficier d’un audit de durabilité et d’un plan d’amélioration sur trois ans. Les filiales kényane et tanzanienne de Bolloré Transport & Logistics prendront part à cette initiative.

Le programme Vive que rejoint l’entreprise va renforcer la stratégie de développement durable de l’entreprise. En 2018, la division logistique de Bolloré Transport & Logistics a lancé sa stratégie RSE « Powering Sustainable Logistics » pour répondre aux enjeux ESG de ses activités.

Cette stratégie reconnue par les agences de notation extra-financière a permis à l’entreprise d’intégrer des mesures d’amélioration de l’efficacité énergétique, de développement des alternatives à faible émission de carbone, et de mobiliser les parties prenantes de l’entreprise.

Jason Reynard, CEO de Bolloré Transport & Logistics, région Afrique de l’Est, soutient : « En tant qu’entreprise, Bolloré Transport & Logistics s’efforce d’améliorer en permanence ses opérations afin de répondre aux préoccupations actuelles et futures de nos clients et de nos parties prenantes, ainsi qu’aux problématiques générales qui émergent dans notre secteur. »

Soudan du Sud : l’opposition se fissure

Une nouvelle crise secoue l’opposition du Soudan du Sud, dans un contexte d’attente d’un nouveau gouvernement.Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un conflit entre Riek Machar et le président Salva Kiir. Les deux hommes sont toujours à la tête du gouvernement d’union nationale de transition qui pourrait bien tenir bon, malgré quelques difficultés.

Le dernier désaccord politique en date oppose Machar à un général membre du Mouvement populaire de libération du Sud-Soudan (SPLM-IO, opposition).

Les deux hommes se disputent la présidence de l’opposition, qui présente toutes les caractéristiques d’une scission en son sein.

Le général de corps d’armée, Simon Gatwech Dual affirme être le nouveau chef du SPLM-IO, accusant Machar d’avoir trahi la promesse faite au mouvement lorsqu’il a signé un nouvel accord de gouvernement d’unité avec Kiir il y a près de deux ans.

Dual était apparu lors d’une récente réunion de la principale opposition en mode très combatif, exigeant que Machar soit écarté en tant que vice-président du gouvernement de transition.

Les relations entre Machar et Dual se sont envenimées depuis que le premier a limogé le second, alors qu’il était chef de l’aile militaire du mouvement.

Les partisans de Machar ont qualifié de grotesque la tentative de Dual de l’évincer.

Le désaccord entre les deux hommes fait craindre une fâcheuse conséquence sur le gouvernement et un danger pour la mise en œuvre de l’accord de paix de 2018.

Selon certains analystes, cette situation pourrait être particulièrement difficile étant donné que le temps presse pour la mise en œuvre dudit accord.

Le Soudan du Sud a fêté les dix ans de son indépendance en juillet 2011.

Le Malawi signe un accord commercial avec le Soudan du Sud

L’accord, signé hier jeudi, vise à renforcer les échanges commerciaux entre les deux pays.Le ministre du Commerce du Malawi, Sosten Gwengwe, a déclaré que le Soudan du Sud « porte beaucoup de nos espoirs pour une croissance rapide des relations commerciales et d’investissement dans un large éventail de domaines ».

Il a révélé que le Malawi exporte au moins 1,2 million de tonnes de maïs au Soudan du Sud, tandis qu’il importe du pétrole de ce pays d’Afrique orientale.

« La réunion conjointe d’aujourd’hui est la première étape de la réalisation de notre vision commune visant à apporter la prospérité à nos peuples par le biais du commerce », a dit M. Gwengwe.

Il a ajouté que les deux pays n’importeraient ou n’exporteraient que ce que l’un ou l’autre ne produit pas.

Soudan du Sud : démarrage du désarmement des civils

Le Soudan du Sud a lancé ce jeudi une campagne de désarmement ciblant les civils.Le général de division, Lul Rurai Koang, porte-parole des forces de défense du pays, a déclaré que l’opération vise à lutter contre la vague de violences intercommunautaires à travers le pays.

La campagne est menée dans des régions où des conflits tribaux ont été observés ces derniers mois, causant des dizaines de milliers de déplacés à l’intérieur du pays.

Selon l’armée, le désarmement permettra de limiter le nombre des armes circulant et de réduire les violences au Soudan du Sud, un pays secoué par des troubles civils depuis plusieurs décennies.

La prolifération des armes est devenue la norme dans le plus jeune pays du monde, du fait essentiellement d’une guerre d’indépendance vieille de plusieurs décennies et de la dernière guerre civile qui a éclaté en décembre 2013.

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud a souligné que les violences intercommunautaires restent la plus grande menace à la paix et à la stabilité à long terme du pays.

Quelques jours avant le début de l’exercice de désarmement, sept personnes ont été tuées dans des affrontements déclenchés par des voleurs de bétail dans le comté de Pigi, dans l’Etat de Jonglei (Est).

Kigali et Juba veulent approfondir leur coopération militaire

Des responsables militaires rwandais et sud-soudanais ont convenu de renforcer leur coopération militaire.Angelina Jany Teny, ministre de la Défense et des Anciens combattants du Soudan du Sud et son homologue rwandais, le major général Albert Murasira sont arrivés à cet accord lors d’une réunion tenue mardi soir à Kigali.

Au cours de la visite, la ministre du Soudan du Sud a également révélé que les discussions des deux parties tournaient principalement autour de la mise en œuvre de l’accord de paix dans son pays.

« Nous avons ici des hauts dirigeants militaires en formation à l’Académie de la paix du Rwanda, dans le cadre du processus de mise en œuvre de l’accord de paix au Soudan du Sud », a-t-elle déclaré, ajoutant que le Rwanda avait un rôle à jouer dans l’appui à la mise en œuvre de cet accord de paix.

Le Rwanda est déjà membre du Comité spécial de haut niveau de l’Union africaine (UA) pour le Soudan du Sud (C5). Les autres pays membres sont l’Afrique du Sud, en tant que président, l’Algérie, le Tchad et le Nigeria.

Un accord de paix au Soudan du Sud a été signé le 12 septembre 2018 et un gouvernement d’unité formé en février 2020.

Actuellement, la Mission de maintien de la paix des Nations unies au Soudan du Sud analyse cette situation et examine comment elle peut mieux soutenir la paix et protéger les civils dans ce pays ravagé par la guerre.

Le Rwanda maintient trois bataillons et une unité aérienne au Soudan du Sud dans le cadre de la mission des Nations unies. En outre, ce pays a également déployé à Juba, un contingent de 560 policiers, essentiellement composé de femmes, dans le cadre de la force de paix des Nations unies.

Juba : le président érythréen et le PM éthiopien en visite de travail

Le président Salva Kiir a accueilli lundi son homologue érythréen et le Premier ministre éthiopien qui sont à Juba pour une visite de travail d’une journée.Une source fiable au bureau du président à Juba a déclaré que le président Isias Afwerki et son nouvel allié éthiopien, le Premier ministre Abiy Ahmed, étaient en pourparlers avec le président Kirr sur des questions d’importance régionale, la paix et la sécurité étant au centre de la réunion.

Le conflit en cours dans la région éthiopienne du Tigré, où des soldats érythréens seraient actifs aux côtés des troupes éthiopiennes, sera également à l’ordre du jour de la rencontre des trois dirigeants.

Le trio, qui s’était également rencontré en 2019, s’est également inquiété de la détérioration des relations entre l’Ethiopie et le Soudan en raison d’un conflit frontalier prolongé.

Alors que les trois dirigeants se rencontrent à Juba, le président Abdel Fattah al-Sissi est à Khartoum pour s’entretenir avec son homologue soudanais Abdel Fattah al-Burhan sur la question épineuse du barrage controversé que l’Ethiopie construit sur le Nil depuis 2012.

L’Egypte et dans une moindre mesure le Soudan se sont opposés au Grand barrage de la Renaissance éthiopienne, craignant que le projet ne compromette leur part de l’eau du Nil.

L’Ethiopie a qualifié ces craintes exprimées par ces derniers de non fondées.

L’Afrique doit accroître les investissements pour atteindre les objectifs de développement

Pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD), l’Afrique doit accroître les investissements, souligne un rapport de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).« Un défi central que l’Afrique doit relever pour réaliser les ODD et parvenir à un développement durable et inclusif consiste à mobiliser les investissements requis dans des secteurs clés tels que la santé, l’énergie, les transports, la construction, l’éducation et la fabrication », indique le rapport économique sur l’Afrique.

Le document rendu public récemment par la CEA révèle que les besoins en infrastructures du continent se chiffrent entre 130 et 170 milliards de dollars par an jusqu’en 2025, avec un déficit de financement annuel de 67,6 à 107,5 milliards de dollars.

Selon le rapport, 19,6 % des entreprises opérant en Afrique estiment que le manque de financements est un obstacle majeur à la conduite de leurs activités. Près d’un quart des petites entreprises l’ont cité comme un obstacle majeur, tout comme environ 13 % des grandes entreprises.

A propos de l’énergie, il souligne qu’environ 590 millions de personnes en Afrique n’ont pas accès à l’électricité, et pour ceux qui y ont accès, la qualité est généralement médiocre et la fiabilité inacceptable en comparaison à d’autres régions du monde.

Sur le plan environnemental, la CEA note que 18 à 30 milliards de dollars par an au cours des deux prochaines décennies sont nécessaires pour l’action climatique et l’adaptation au changement climatique en Afrique, des projets et investissements de près de 1 000 milliards de dollars étant prêts à être financés.

« Pour la (bonne) gouvernance, quelque 6,3 % des entreprises en Afrique ont mentionné la corruption comme un obstacle majeur à la conduite de leurs activités », indique le rapport.

Le PM soudanais à Juba pour la signature d’un accord de paix historique

Le Premier Ministre soudanais Abdalla Hamdok s’est envolé pour Juba, la capitale du Soudan du Sud, pour prendre part à la signature historique d’un accord de paix avec les milices qui s’activent dans le pays.Hamdok a quitté Khartoum vendredi et s’entretiendra avec les représentants des mouvements rebelles soudanais qui sont déjà à Juba pour la cérémonie.

Le gouvernement soudanais espère que la signature mettra fin à des décennies de violence armée à travers le pays.

Une série de guerres font rage au Soudan depuis des années, voire des décennies, mais un accord de paix final le mois prochain devrait mettre un terme définitif aux multiples conflits du pays, à en croire les indications fournies par les médiateurs.

Selon une équipe de médiateurs impliqués dans les pourparlers de paix initiaux qui se sont déroulés à Juba en août derniers, les principaux protagonistes des conflits sont sur la bonne voie pour un accord historique qui mettrait fin à toutes les formes d’hostilité.

Le vice-ministre sud-soudanais de la Défense, Ruben Malek, qui est fait partie de l’équipe de médiation, a partagé cet optimisme avec les journalistes.

Il a suggéré que le 3 octobre serait un moment décisif pour le Soudan, étant donné la signature prévue d’un accord historique devant mettre un terme à toutes les guerres et instaurer une paix complète.

D’ores et déjà, les autorités de Juba ont attiré l’attention des dirigeants de la région sur cette date imminente, les invitant à assister à la cérémonie de signature de l’accord.

Depuis que le gouvernement de transition a pris le contrôle du Soudan, il a tendu la main à des factions rebelles disparates dispersées dans toutes les régions de ce vaste pays en vue de conclure « la mère de tous les accords » qui mettraient enfin un terme à des décennies de guerre.

Selon Malek, quelque chose d’inhabituel s’est produit pour arriver à ce qui semblait irréalisable il y a quelques mois. « La particularité de cette médiation est que ce sont les Soudanais qui règlent eux-mêmes leur problème. Notre rôle est simplement de prodiguer des conseils et de donner de l’expérience, mais ils ont négocié leur accord », a déclaré M. Malek.

Le Soudan du Sud, pays natal de Malek a été en proie à ces conflits alors qu’il faisait encore partie du Soudan jusqu’en juillet 2011. La guerre pour l’indépendance a duré près de vingt ans avant que le Soudan du Sud ne devienne la plus jeune nation du monde. Mais d’autres conflits, pour la plupart étroitement liés se sont poursuivis au Soudan, notamment au Darfour occidental, avec des guerres de nature tribale.

Alors que toutes les autres milices armées prennent le train en marche pour la paix, la seule tache dans cette heureuse perspective est peut-être le Mouvement de libération du Soudan d’Abdu Al Wahid Mohamed Al Nuor, qui a jusqu’à présent refusé de souscrire à l’esprit de la longue et quête ardue d’une paix définitive.

Ce n’est qu’en les convaincant de prendre le « train de la paix » que les pourparlers soudanais visant à mettre fin à ses conflits seront une affaire inclusive, a averti Malek.

Les nombreuses personnes déplacées à travers le Soudan ne peuvent pas attendre.

Soudan du Sud: un service d’administration en ligne pour lutter contre la corruption

Le gouvernement sud-soudanais a annoncé l’introduction de services de l’administration en ligne dans le cadre de ses efforts visant à lutter contre la corruption et garantir l’efficacité, a appris APA mardi.L’initiative est un partenariat entre le ministère de l’Information, de la communication, des technologies et des services postaux et Crawford Capital.

La raison des services d’administration en ligne est de trouver un équilibre entre l’objectif économique et les exigences sanitaires dans un contexte de pandémie de coronavirus qui modifie le mode de fonctionnement des gouvernements.

Dans le cadre de ce nouveau partenariat, les citoyens pourront accéder à des services d’acquisition de passeports, de visas et d’autres documents d’immigration en ligne par l’intermédiaire de portails d’administration en ligne.

« Cette initiative permettra de réduire les formalités administratives, d’éliminer la corruption, d’améliorer la transparence, de fournir des services sûrs et pratiques à la population et d’encourager les citoyens à donner leur avis et à participer » a déclaré Bona Nyang Madut, chef de l’unité d’administration en ligne.

Selon le fonctionnaire, ces services réduiront au minimum, voire élimineront, la paperasserie et la corruption tout en améliorant la transparence du gouvernement.

L’actuelle pandémie de coronavirus a eu des effets néfastes sur tous les aspects de la vie au Soudan du Sud, notamment sur l’économie et la gouvernance.

Soudan du Sud: l’armée se deploie dans la région d’Equatoria

Les troupes gouvernementales se sont régulièrement renforcées dans la région sud-soudanaise d’Equatoria, où les insurgés du Front pour le salut national (NAS) sont actifs.Ce mercredi, une forte présence de troupes a été observée dans le centre d’Equatoria alors que des sources militaires laissent entrevoir une possible confrontation avec des combattants du NAS.

Selon des témoins, des chars et du matériel militaire lourd sont acheminés dans la région. Cela survient quelques jours seulement après que le NAS a ciblé et tué des gardes du corps du vice-président James Wani Igga dans la région.

Le vice-président sud-soudanais ne faisait pas partie du cortège ciblé.

Le mouvement de troupes a commencé lundi dernier alors que l’armée sud-soudanaise intensifie sa chasse aux responsables de cette attaque.

Le Soudan du Sud traverse une instabilité depuis son indépendance en 2011. Un coup d’État avorté en 2013 a ouvert la voie à une sorte de guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et chassé plus de deux millions de personnes de leurs foyers.

Le plus jeune pays du monde semble avoir pris un tournant lorsque le président Salva Kiir et son adversaire politique de longue date, Riak Machar, ont rejoint un gouvernement d’unité nationale qui partage le pouvoir.

Djouba dément l’autorisation d’une base militaire égyptienne en Ethiopie

L’ambassadeur du Soudan du Sud en Ethiopie, James Pitia Morgan, a rejeté les rapports selon lesquels son pays avait accepté la demande égyptienne de construire une base militaire dans la ville de Pagak.L’ambassadeur a déclaré jeudi aux journalistes que son pays ne fera rien qui puisse nuire à l’Ethiopie.

 Le démenti de M. Morgan fait suite à une information diffusée sur les réseaux sociaux selon laquelle le Soudan du Sud avait accepté de fournir un terrain à l’Egypte pour la construction d’une base militaire dans le comté de Pagak afin de lancer des attaques contre le méga barrage que l’Ethiopie construit sur le Nil.

 « Cette information est complètement fausse »  a-t-il martelé lors d’une conférence de presse.

 « Cette information est partagée par des groupes qui trouvent un intérêt à saper la coopération existante entre les deux pays », a déclaré l’ambassadeur.

L’Éthiopie est toujours solidaire du  Soudan du Sud, même dans les moments difficiles, a déclaré l’ambassadeur, ajoutant que « nous, le peuple sud-soudanais, n’oublierons jamais cette contribution ».

 « Si une force quelconque a l’intention d’attaquer l’Éthiopie via le Soudan du Sud, elle devra d’abord faire face au peuple sud-soudanais », a indiqué l’ambassadeur.

 Il a déclaré que Djouba respecte pleinement les droits de l’Éthiopie à utiliser ses ressources naturelles sur son territoire.

 L’ambassadeur Morgan est convaincu que l’Éthiopie abordera son problème par le biais du dialogue. Dans tous les cas, le Soudan du Sud se ralliera derrière l’Éthiopie, a-t-il déclaré.

 Dans un communiqué publié mercredi, le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale du Soudan du Sud a également rejeté l’information, déclarant qu’elle « est catégoriquement infondée et sans fondement ».

Soudan du Sud: 10 ministres infectés par la Covid-19

Le gouvernement du Soudan du Sud a révélé, ce vendredi, que dix ministres sont testés positifs au coronavirus.Les ministres infectés faisaient partie d’un groupe de travail de haut niveau sur le coronavirus. Parmi euc, figure Michael Makuei, ministre de l’Information et de la Communication.

Selon le gouvernement, les dix ministres qui sont en bonne santé se sont mis en quarantaine pendant 14 jours, la période d’incubation de Covid-19.

Le 13 mai dernier, Riek Marchar, le premier vice-président, ainsi que sa femme et plusieurs membres de son personnel et de sa garde rapprochée ont été testés positifs.

Des informations rapportant que le président Salva Kiir (qui était également membre du groupe de travail) avait été infecté par la maladie, ont été démenties par Makuei. La maladie a infecté 481 personnes et fait 4 morts dans ce pays d’Afrique de l’Est.

En outre, le Soudan du Sud, qui a été en guerre civile pendant cinq ans, peu après son accession à l’indépendance en 2011, a rapporté hier jeudi que des centaines de civils, dont trois travailleurs humanitaires, avaient été tués dans une série d’affrontements tribaux.

Vingt-trois morts dans l’incendie d’une usine à Khartoum

Le gouvernement soudanais de transition a confirmé, mercredi, la mort de 23 personnes dans un incendie d’une usine survenu la veille à Khartoum, la capitale.Selon un communiqué du gouvernement soudanais, l’incendie s’est déclaré, suite à une gigantesque explosion d’un pétrolier qui versait du carburant dans les réservoirs souterrains d’une usine de céramique, dans le district de Bahry à Khartoum.

Selon les médias locaux, la plupart des victimes sont des ouvriers de l’usine, dont des ressortissants étrangers.

Ceux qui s’en sont sortis avec des brûlures sont admis dans six hôpitaux de la capitale, alors que le ministère de la Santé a lancé un appel urgent pour des dons de sang en faveur des victimes.

Des représentants du gouvernement, notamment le ministre du Commerce et de l’Industrie, Abass Madani, et le gouverneur de Khartoum, le général Ahmed Abdeen, se trouvaient sur le site du sinistre pour superviser les opérations de lutte contre l’incendie.

Le gouvernement a imputé la responsabilité de cette catastrophe à ce qu’il a appelé le manque de mesures de sécurité et d’équipements nécessaires pour faire face à l’incendie.

Il a promis de mettre en place un groupe d’enquête chargé de faire la lumière sur l’accident pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.

Volonté indépendantistes ici et ailleurs

En Afrique et ailleurs, plusieurs pays font face à des revendications indépendantistes. S’estimant lésés et en déconnexion avec les pays dont ils dépendent, des régions décident de se rebeller pour réclamer leur indépendance, parfois avec des issues cruelles.

Depuis 1975, une large partie du Sahara Occidental, ex colonie espagnole, est contrôlée par le Maroc qui le considère comme faisant partie de ses provinces du Sud. Le front Polisario, une guérilla qui réclame l’indépendance de la région, soutenu par l’Algérie, est depuis plus de quatre décennies en conflit ouvert avec le royaume chérifien. Un conflit armé qui a conduit à la mort de plus de 16 000 personnes jusqu’à la signature d’un accord de cessez-le-feu en 1991, préalable à la tenue d’un référendum sur l’autodétermination qui n’a toujours pas eu lieu. La question du Sahara Occidental est cruciale pour le Maroc. En 1984, le royaume avait d’ailleurs claqué la porte de l’Union africaine après que l’organisation ait accepté l’entrée de la République arabe sahraouie en son sein deux ans plus tôt. « Nous ne demandons la permission de personne pour obtenir notre droit légitime, nos positions restent immuables sur la marocanité du Sahara », a affirmé le roi Mohammed VI lors d’une visite à Dakar en 2016. Le Maroc contrôle 80% de cette zone riche en phosphate et en pétrole.

Désastre Un peu plus à l’est, le Soudan a accepté la tenue d’un référendum qui a conduit à la scission du pays en 2011 et à la naissance du Soudan du Sud. Il aura fallu un demi-siècle de combats et des millions de morts pour arriver à ce résultat. En 1956, une première guerre civile éclate entre Khartoum et les mouvements armés du Sud du Soudan qui réclament leur autonomie. Un premier cessez-le-feu est signé entre les deux parties en 1972 après qu’un accord sur l’autonomie du Sud ait été signé. Mais la guerre reprendra 11 ans plus tard, avec l’instauration, par Khartoum, de la charia dans un Sud majoritairement chrétien et animiste. L’indépendance est loin d’être un loin fleuve tranquille pour les Sud-soudanais. Les deux Soudan sont toujours en conflit pour le contrôle de la riche région d’Abiyé. Le Sud-Soudan est également empêtré dans une guerre civile entre partisans du président Salva Kiir et de son ancien vice-président Riek Machar, qui a fait plusieurs milliers de morts et conduit le pays a déclaré l’état de famine.

Il n’y a pas qu’en Afrique que les indépendantistes se font entendre. C’est le cas de l’Ecosse au Royaume Uni, dont les velléités sont relancées depuis le Brexit, mais aussi en Espagne, où la Catalogne revendique son indépendance depuis plus d’un siècle.

 

 

Sud-Soudan: John Kerry met la pression sur les protagonistes

La Nation la plus jeune de la planète s’enfonce depuis des mois dans les massacres ethniques, poussant à  l’exil des centaines de milliers de personnes. La visite de John Kerry est l’initiative diplomatique la plus forte pour tenter d’imposer une trêve dans cette guerre civile engagée le 15 décembre dernier. A son arrivée à  Juba, le chef de la diplomatie américaine s’est directement rendu à  une réunion avec le président Salva Kiir. Il devrait ensuite s’entretenir au téléphone avec le chef de la rébellion, l’ancien vice-président Riek Machar, selon des sources américaines. « Le secrétaire Kerry va répéter l’obligation pour toutes les parties de respecter l’accord de cessez-le-feu » signé en janvier – mais jamais respecté – et « de cesser immédiatement les attaques contre les civils », a déclaré une porte-parole du département d’Etat, Jen Psaki. Il poussera également les belligérants à  « coopérer totalement avec les Nations unies et les organisations humanitaires pour protéger les civils et fournir une assistance vitale à  la population », a ajouté Mme Psaki. La communauté internationale ne cesse de s’indigner – sans résultat – des atrocités (massacres ethniques, viols, recrutement par milliers d’enfants-soldats…) commises par les forces gouvernementales et rebelles. A la lutte de pouvoir entre Salva Kiir, qui accuse de tentative de coup d’Etat Riek Machar, et ce dernier, qui dénonce un prétexte inventé par le président pour éliminer des rivaux politiques, se greffent de vieux antagonismes entre peuples dinka et nuer, dont sont respectivement issus les deux hommes. Mi-avril, plus de 200 personnes avaient été massacrées par les rebelles lorsqu’ils avaient repris aux forces gouvernementales la ville pétrolifère de Bentiu, dans le Nord. A la même époque, une foule furieuse soutenant le gouvernement avait ouvert le feu sur un camp de l’ONU abritant quelque 5.000 civils, en tuant une cinquantaine et en blessant plus de 100 à  Bor, dans l’Est. Wasington « perd patience » Les Etats-Unis ont été à  plusieurs reprises appelés à  intervenir dans ce conflit, car ils ont été le principal artisan de l’accession du Soudan du Sud à  l’indépendance en 2011, après plus de deux décennies (1983-2005) de sanglante guerre civile contre Khartoum. Ils lui ont depuis versé des milliards de dollars d’aide. John Kerry avait signifié jeudi en Ethiopie, o๠des pourparlers de paix sont dans l’impasse, que Washington perdait patience, se disant « franchement déçu » par la conduite de MM. Kiir et Machar. De plus, « il y a des indicateurs extrêmement troublants de tueries ethniques, tribales qui, si elles devaient continuer, présenteraient un très sérieux défi à  la communauté internationale sur cette question du génocide », avait-il ajouté. Le président américain Barack Obama a signé le mois dernier un décret autorisant des sanctions (saisie d’actifs, interdiction de visa) contre quiconque menacerait les efforts de paix au Soudan du Sud. Selon des sources diplomatiques américaines, M. Kerry a rencontré tôt vendredi à  Addis Abeba des représentants de l’Union africaine, avec qui il a évoqué « l’étendue des atrocités au Soudan du Sud et la nécessité d’en pointer les responsabilités ». Des milliers de personnes ont déjà  péri – probablement des dizaines de milliers, mais les bilans précis manquent -, tandis qu’au moins 1,2 million de Sud-Soudanais ont fui leurs foyers, dans ce pays parmi les plus pauvres de la planète. Les camps de l’ONU à  travers le pays abritent, dans des conditions épouvantables, plus de 78.000 civils craignant d’être massacrés s’ils se risquent à  mettre un pied dehors. Les organisations humanitaires ont prévenu que le Soudan du Sud était au bord de la pire famine que l’Afrique ait connue depuis les années 1980.

Sud Soudan : Des violences dans la région de Fangak

Depuis plusieurs jours, des combats opposent des hommes armés de la tribu arabe nordiste des Misseriyas, et des Dinkas Ngok, tribu sudiste. Au moins 70 personnes ont été tuées, et deux villages rasés. Philip Aguer est le porte-parole de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), composée des ex-rebelles aujourd’hui à  la tête de l’armée de la région semi-autonome du Sud-Soudan. Selon lui, ces affrontements opposent les forces de la région semi-autonome sudiste au groupe d’un chef sudiste local, le général George Athor, entré en rébellion après avoir perdu les élections pour le poste de gouverneur de Jonglei. « Athor dit avoir tué plus de 80 de nos soldats, mais cela n’est pas exact (…). Il y a eu environ 40 soldats de la SPLA tués », a ajouté M. Aguer. Mercredi matin, des hommes armés se présentant comme membres des Misseriyas ont mis le feu aux villages dinkas, Maker et Wungok, dans le nord de l’Abyei, a affirmé Barnaba Marial Benjamin, ministre sudiste de l’information. « Ils ont été brûlés et complètement détruits », a-t-il dit à  la presse. « Nous craignons d’autres attaques ». Les habitants du village avaient fui avant l’assaut, selon les autorités. Deng Arop Kuol, administrateur en chef d’Abyei, a affirmé que les combats étaient appuyés par des soldats de l’armée régulière du Nord (SAF). En vertu de l’accord de paix de 2005, qui a mis un terme à  plus de deux décennies de guerre entre le Nord et le Sud, la SPLA et la SAF ne sont pas autorisées à  avoir des troupes à  Abyei. Le Nord et le Sud accusent mutuellement l’armée de l’autre camp de soutenir les attaques à  Abyei. Au moins 37 personnes sont mortes en janvier lors de heurts entre Dinkas Ngok et Misseriyas à  Abyei, o๠un référendum sur l’annexion au Nord ou au Sud-Soudan a été repoussé sine die après un désaccord sur la participation des Misseriyas.

Il s’appellera…Sud-Soudan!

Dans une déclaration à  la presse à  Juba, la capitale du Sud-Soudan, le secrétaire général du mouvement Pagan Amum a affirmé que la direction du SPLM a « pris la décision d’appeler notre nouveau pays: Sud-Soudan ». Il a expliqué que ce nom a été choisi « car les gens qui ont exercé leur droit à  l’autodétermination étaient du Sud-Soudan », ajoutant que son parti demande « au gouvernement du Sud-Soudan, au parlement et aux instances dirigeantes du SPLM de voter » pour ce nom. Sud-Soudan comme… Soudan du Sud? Le dernier né des pays africains, né de la partition avec le Soudan, une fois qu’il aura été reconnu par la communauté internationale en juillet, se nommera donc Sud-Soudan. La décision doit encore être votée par le Parlement sudiste mais cela ne devrait être qu’une formalité vu la majorité écrasante du SPLM dans cette assemblée. Lors d’un référendum tenu du 9 au 15 janvier, les Sud-Soudanais ont voté à  près de 99% en faveur de l’indépendance, divisant ainsi le plus vaste pays d’Afrique. Cette consultation était un élément clé de l’accord de paix qui avait mis fin en 2005 à  plus de deux décennies de guerre civile meurtrière entre le Nord, principalement musulman et arabe, et le Sud, majoritairement chrétien et noir. Selon les termes de l’accord, la séparation effective est attendue le 9 juillet. Les spéculations allaient bon train sur le nom que portera le nouveau pays. La République du Nil, le Cush, ou le Nouveau Soudan figuraient également sur la liste des noms éventuels. Est-ce par manque d’imagination? Les leaders du tout jeune pays ont décidé de garder le nom par lequel ils ont toujours été appelés depuis le début de la guerre civile, il y a plus de 25 ans. Peut-être est ce par peur de voir l ecordon se couper trop brutalment. Il est vrai que les rapports à  venir entre les deux pays risquent d’êtres complexes. Tant au point de vue socio-politique qu’économique, le Sud-Soudan ne disposant pas de débouchée sur la mer, devra forcément composer avec le Soudan dont il dispose de la majeure partie des ressources minières. Des premières heures difficiles Hasard ou pas, le Sud-Soudan, à  peine né, fait déja face à  de nombreux .Plus de 200 personnes ont trouvé la mort, selon des responsables sudistes, dans des affrontements entre l’armée sudiste et des rebelles la semaine dernière dans la région de Jonglei. Ce bilan est deux fois plus important que celui avancé vendredi (105 morts) par la branche militaire du Mouvement populaire pour la libération du Soudan (SPLM), les ex-rebelles aujourd’hui à  la tête de l’armée de la région semi-autonome du Sud-Soudan. « Nous avons compté 201 morts. J’ai participé à  l’enterrement de certains », a déclaré à  l’AFP Stephen Kuol, ministre de l’Education pour l’Etat de Jonglei, au retour d’une mission dans le comté de Fangak, o๠les heurts ont eu lieu. « Nous avons perdu 197 des nôtres dans le comté de Fangak lors d’attaques haineuses menées par les forces de George Athor contre une population civile sans défense », avait déclaré avant lui Pagan Amum, secrétaire général du SPLM. « Ca a été un massacre », a-t-il affirmé. Des affrontements distincts ont eu lieu vendredi dans une autre province du Sud-Soudan, l’Equateur occidental, entre des tribus d’éleveurs rivales, Dinka et Jur, a indiqué le gouverneur adjoint de la province. Le porte-parole de l’armée sudiste a confirmé une hausse du bilan, précisant qu’il y avait beaucoup plus de victimes civiles qu’initialement estimé et qu’il n’y avait pas eu de nouveaux heurts depuis la fin des combats le 10 février. M. Athor n’a pas répondu à  ces accusation mais a, en revanche accusé sur une radio soudanaise indépendante la SPLA d’avoir lancé les hostilités.

Sud-Soudan : Faire-part de naissance d’un nouvel Etat africain

25 ans de guerre civile En 1989, en pleine guerre civile, le général Omar El Béchir réussit son coup d’état et se proclame président à  vie, premier ministre à  vie, et ministre des armées et de la police à  vie. Il prétend ainsi ramener la paix civile. Il promulgue un nouveau code pénal calqué sur la loi islamique, la charia, applicable à  tout le pays : amputations, lapidations et décapitations au menu. Dans le silence assourdissant de la communauté internationale et des organisations de protection des droits de l’homme. Pourtant même l’associé d’Al Béchir, Hassan Al Tourabi ancien leader historique des Frères Musulmans, horrifié par ces excès, prendra ses distances au point d’être accusé d’apostasie et de se retrouver en prison ! Bien que, théoriquement, les provinces du Sud échappent à  ce traitement de choc, mais pas pour bien longtemps… S’ensuivit une reprise de la guerre civile, qui fera selon les estimations les moins alarmistes plus de 2 millions de morts et 4 millions de personnes déplacées. En 2003, alors que des pourparlers de paix sont en cours entre le Nord et le Sud, le gouvernement les rompt brusquement, attaquant par surprise ses adversaires. Mais les Sudistes plus motivés, connaissant mieux le terrain et bénéficiant de l’appui des populations, infligent de lourdes pertes aux soldats nordistes. Début 2004, l’armée régulière cède la place aux milices djanjawid qui assassinent environ 50.000 personnes, essentiellement des civils désarmés. Parallèlement en 2005, sous la pression d’états de la région jouant les bons offices, un armistice est signé. Il accorde au Sud une autonomie de 6 ans, à  l’issue desquels, un referendum d’autodétermination devra être organisé. Une première en Afrique oà¹, jusqu’à  présent, l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation était une sorte de dogme (l’à‰rythrée, dissociée de l’Ethiopie en 1993 après une longue guerre d’indépendance, avait déjà  existé dans le passé puis avait resurgi en tant que protectorat italien autonome). Un scrutin sans appel Pendant une semaine donc, les sud-soudanais se sont rendus massivement aux urnes. Certains ont fait des heures durant la queue devant les bureaux de vote pour voir concrétisé leur rêve. Un nouveau pays pour un peuple meurtri. La constitution soudanaise exige au moins 60% de votants pour un tel scrutin. Ce chiffre était atteint dès le quatrième jour. Hier, les premiers résultats provisoires publiés font état d’une participation de près de 99%. Du jamais vu sur le continent ! Les observateurs parlent d’une consultation plutôt loyale, sans débordement et avec une haute conscience populaire des enjeux du scrutin. La preuve que quand on lui donne l’occasion de s’exprimer, l’homme Africain ne demande qu’à  rentrer dans l’histoire ! Depuis une semaine, la population sudiste fait la fête, danse et chante dans les rues et sur les places des villes et des villages, tout le monde s’embrasse et se congratule, les combattants sont portés en triomphe, comme il sied lors de toute libération. D’autant qu’ils l’attendaient depuis 50 ans. Mais pas de triomphalisme intempestif. Les résultats officiels ne seront proclamés que début février, au plus tard le 15 ; et d’ici là , il peut se passer bien des « incidents diplomatiques ». Comme, par exemple, l’étrange crash aérien du chef sudiste John Garang en juillet 2005, là  encore en pleines négociations de paix. Ou le président Béchir qui regretterait les engagements pris de respecter les résultats du scrutin qui priverait son pays de de 30% de sa superficie mais surtout des 3/4 de ses richesses pétrolières et minières. l’espoir de bâtir une Nation La première grosse interrogation des sud-soudanais est le nom à  donner à  leur nouveau pays. Elle révèle la difficulté à  trouver une identité nationale et des valeurs communes pour une soixantaine de tribus parlant autant de langues, et que seul le combat pour la liberté contre les islamistes, réunissait. Même s’ils ont déjà  un drapeau et un hymne national, force est de constater que lors des trêves, on a déploré quelques affrontements tribaux. L’unité nationale est donc à  construire. En tout cas, il reste 6 mois jusqu’au 9 juillet 2011 à  ces Africains déterminés et courageux, pour proclamer leur indépendance (dans le meilleur des cas avec l’accord de Khartoum, mais ils pourraient s’en passer…) et devenir ainsi le 193ème Etat reconnu par l’ONU.