Elections : Polémique autour de la suppression du vote par témoignage

C’’est l’une des principales décisions prises par l’exécutif national au titre de sa réunion hebdomadaire de ce mercredi 5 octobre. Sur présentation du ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales, le Conseil des ministres a adopté le projet de loi portant modification de la loi électorale du 4 septembre 2006, relative à  la loi électorale. Au titre de cette modification, au total 7 décisions concernent ladite loi. Mais celle qui retient l’attention des observateurs, C’’est surtout la suppression du vote par procuration. Le gouvernement justifie la présente décision par le souci d’assurer «Â plus de transparences et de crédibilité » dans le déroulement des élections. La décision qui fait polémique La présente décision au Conseil des ministres intervient dans un contexte o๠notre pays s’apprête à  organiser des élections référendaires, présidentielles et législatives de 2012. On comprend alors, le débat suscité par la question, tant au sein de la classe politique, qu’au sein de l’opinion publique nationale. l’argumentaire soutenu par le gouvernement ne semble pas convaincre certains observateurs. Dans les partis politiques aussi qu’au sein de l’opinion, l’on s’interroge sur le bien fondé de cette nouvelle décision. Qui ne permet plus à  certaines couches sociales d’accomplir ses devoirs de citoyens. C’’est le cas par exemple des personnes infirmes, ou les personnes très âgées, dépourvues de capacités de mobilité leur permettant de rejoindre les bureaux de vote. Pourtant, remarquent les détracteurs de la nouvelle loi, ils sont citoyens comme tout le monde, et ont les mêmes droits de vote que les personnes valides. A cette partie de la population, il faut également penser aux réalités des familles dites de culture islamique, dont les contraintes ne permettent pas aux femmes de sortir du cadre de leur foyer. On les appelle communément les familles à  forte croyance religieuse selon lesquelles la place de la femme, C’’est dans la maison. Parmi ces familles, il y a par exemple la famille du Chérif de Nioro de Sahel, qui représente un fort potentiel électoral à  cause de nombre de membres de sa famille. Dans cette grande famille de chefferie religieuse dans le cercle de Nioro, on estime à  une centaine le nombre de personnes susceptibles de voter. Il s’agit donc véritablement d’exemples de familles qui existent au Mali, qui ont aussi leur droit de vote. La nouvelle loi ne permettra point à  ces couches d’exprimer leur voix pour le candidat de leur choix. Comme pour dire que dire que la décision de la suppression du vote par procuration reste un sujet à  polémique.

Les raisons de la supression du CEP

Historique de l’institution du premier CEP La réforme de 1962 a institué un enseignement fondamental organisé en deux cycles organiquement liés : 1er cycle et 2ème cycle. Les fins de cycles étaient sanctionnées par des examens. Ainsi, la fin du 1er cycle était sanctionnée par le certificat de fin d’études du premier cycle de l’enseignement fondamental(CFEPCEF). La réforme de 1962 a supprimé le (CFEPCEF). Pour le remplacer par le passage automatique. Il a été réinstitué en 1970 par un décret portant organisation de l’enseignement fondamental, pour des raisons de gestion de flux du 1er cycle vers le second cycle, dans un but sélectif. Après le CEP, l’illettrisme Voila les argumentaires que développe Salikou Sanogo pour la suppression du CEP. Selon le ministre au fil des ans, il a été constaté que les enfants qui terminaient le 1er cycle de l’enseignement fondamental retombaient très vite dans l’illettrisme. Cet enseignement fondamental ne garantissait pas le minimum éducatif que le système se donnait pour objectif. « Pour corriger cet état de fait, les réflexions et les études ont proposé l’institution d’un bloc unique qui a été matérialisé par la loi d’orientation sur l’éducation », a expliqué le ministre. Poursuivant son intervention, il ajoute que les 9 ans ont été repartis en quatre niveaux comme suit: 1ère et 2ème année, phase d’initiation, niveaux 3ème et 4ème : phase d’aptitudes, niveau 5ème et 6ème, la consolidation et niveau 7, 8 ,9ème années,la phase d’orientation. Par ailleurs , le ministre a signalé que l’institution du CFEPCEF n’a pas permis d’améliorer la qualité des produits du premier cycle le résultat ne reflétant par le niveau des élèves. « Si cette suppression est l’une des recommandations du forum, le ministre explique que le forum n’a fait que confirmer la loi d’orientation sur l’éducation du Mali depuis 1999 qui avait prévu l’organisation de l’enseignement fondamental en un bloc unique. Un bloc de 9 ans pour garantir à  tous les enfants maliens un minimum éducatif solide leur permettant de ne plus retourner à  l’illettrisme et de pouvoir poursuivre leur études ou s’insérer dans la vie active. Une autre question était de savoir si les enseignements sont associés à  la prise de décision. M. Sanogo explique tous les acteurs de l’école ont été associés à  travers les concertations avec les différentes partenaires. (Syndicats, enseignants, associations des parents d’élèves etc.) [b Et si cette suppression entrainait la médiocrité ? Le ministre a rassuré : « la suppression ne sera pas un facteur aggravant de la médiocrité et j’appelle les parents à  jouer leur rôle afin de suivre les enfants. Des mesures d’accompagnement seront prises telles que la création des nouvelles académies, les centres d’animation pédagogique seront transformés en inspections comme auparavant et les évaluations internes continueront ». Concernant l’épineuse question de la grève des enseignants, le ministre Salikou Sanogo a réaffirmé le principe fondé du dialogue pour résoudre les problèmes des enseignants. Rappelant à  cet effet que le forum a recommandé l’amélioration de la qualité de vie et de travail des enseignants.