Centrafrique : trêve et négociations

« J’ai demandé à  nos forces de ne pas bouger de leurs positions à  partir d’aujourd’hui parce que nous voulons participer aux discussions de Libreville au Gabon pour trouver une solution politique ». Cette déclaration a été faite il y a quelques heures ce mercredi 2 janvier par Eric Massi, le porte-parole à  Paris, de la coalition Séléka, engeance rebelle qui menace depuis début décembre, le pouvoir de François Bozizé. Annonçant ainsi la suspension de l’offensive de la rébellion en direction de la capitale, Bangui. M. Massi a ajouté que des discussions étaient en cours avec leurs « partenaires pour avancer des propositions afin de mettre fin à  la crise mais une solution pourrait être une transition politique dont le président François Bozizé serait exclu ». Des soutiens pour Bozizé Quelques heures auparavant, le lundi 31 janvier, la coalition Séléka avait menacé de prendre la ville de Damara, dernier verrou à  75 kilomètres de la capitale centrafricaine, puissamment gardée par les troupes loyalistes, appuyées par des renforts tchadiens. Le général Jean-Félix Akaga, commandant de la Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac) déployée en Centrafrique, avait averti la rébellion centrafricaine que toute tentative de prendre cette localité serait considérée comme une déclaration de guerre. « Si les rebelles attaquent Damara, cela veut dire qu’ils ont pris la résolution d’engager les dix à‰tats d’Afrique centrale. Je ne pense pas sincèrement qu’ils en arriveront là  », a-t-il déclaré lors d’un point de presse à  Bangui. « La ligne rouge est valable pour les Faca (les forces régulières centrafricaines) et pour les rebelles, a-t-il ajouté. Nous empêchons dans les deux sens de franchir la ligne rouge». Les effectifs en Centrafrique de la Force multinationale d’Afrique centrale devraient compter environ 760 hommes dans les prochains jours. Un premier groupe de 120 soldats gabonais est arrivé mardi matin dans la ville. Un autre contingent de 120 militaires du Congo-Brazzaville est arrivé lundi, tandis que 120 Camerounais doivent débarqués d’ici la fin de la semaine. Ces nouvelles troupes vont compléter les 400 soldats tchadiens déjà  en place à  Damara, ultime verrou avant Bangui, à  75 kilomètres au sud de la capitale. Pour la rébellion, la seule solution au conflit armé est le départ de François Bozizé, au pouvoir depuis 2003. Ce dernier, lors de son message de vœux du Nouvel an diffusé lundi à  la télévision nationale, avait fait des concessions en envisageant des pourparlers. Jeunes patriotes centrafricains A Bangui, même si la situation s’est quelque peu calmée ces dernières heures, la tension en tre pro et anti-Bozizé ne cesse d’augmenter. Des jeunes gens installent des barricades dans les rues de la capitale pour arrêter ceux qu’ils soupçonnent d’être des rebelles infiltrés parmi la population. Leur coordination s’appelle Coalition citoyenne opposée aux rebelles armés. « Nous sommes unis et nous sommes nombreux. Notre force, C’’est le groupe » a déclaré l’un de leurs leaders à  l’AFP. Tous assurent que leur action est légale. « On le fait à  l’amiable, sans agressivité », dit l’un. Pour ces « bénévoles », dont beaucoup sont au chômage, « le prix (la récompense), C’’est la paix ».