Fièvre Ebola: trois cas suspects décelés au Mali et placés en isolement

Dans le cadre de la surveillance de l’épidémie de fièvre hémorragique à  virus Ebola déclarée en Guinée », pays voisin, « les équipes socio-sanitaires déployées sur le terrain ont permis de déceler trois cas suspects » au Mali, a affirmé le gouvernement dans un communiqué. « Sur les trois cas suspects, des prélèvements biologiques ont été effectués. Les échantillons prélevés ont été envoyés pour analyse au laboratoire de référence du CDC d’Atlanta, aux Etats-Unis. En attendant les résultats de ces analyses, les sujets ont été placés dans une unité d’isolement o๠ils reçoivent des soins appropriés. A l’heure actuelle, leur état de santé s’améliore », a-t-il ajouté. Peu auparavant, le ministre malien de la Santé et de l’Hygiène publique, Ousmane Koné, avait annoncé à  l’AFP ces trois cas suspects de fièvre hémorragique, en exhortant au calme et à  éviter de paniquer. « Des échantillons ont été prélevés et envoyés à  l’extérieur pour analyse. Nous attendons les résultats que nous publierons immédiatement » dès qu’ils seront connus, avait assuré le ministre Koné. Mais aucune information n’a été fournie sur l’origine de ces cas suspects. 84 décès en Guinée Le Mali est limitrophe de la Guinée, en proie à  une épidémie de fièvre hémorragique virale qui y a tué 84 personnes sur 134 cas enregistrés depuis janvier, essentiellement dans des districts du Sud, selon le dernier bilan officiel du gouvernement guinéen. 35 de ces cas ont été confirmés comme étant dus à  Ebola, virus contre lequel il n’existe ni vaccin, ni traitement, qui est hautement contagieux et souvent mortel. Plusieurs cas suspects, dont certains mortels, ont aussi été signalés au Liberia et en Sierra Leone, mais seuls deux cas ont été testés positifs à  l’Ebola au Liberia, tous les tests ont été négatifs en Sierra Leone. « Le concept de cas suspect ne veut pas forcément dire maladie de fièvre hémorragique à  virus d’Ebola », a précisé le gouvernement malien dans son communiqué. « Un site d’isolement pour la prise en charge (des cas suspects et confirmés, s’il y a lieu) a été installé dans la périphérie de la ville de Bamako et d’autres sont en cours d’installation dans d’autres localités », et « les dispositifs de surveillance épidémiologiques restent renforcés sur le terrain. Les équipes socio-sanitaires déployées sont dotées d’équipements de protection individuelle et de médicaments pour la prise en charge de cas suspects », a-t-il ajouté. Il exhorte par ailleurs à  « éviter les déplacements non nécessaires vers les zones d’épidémie », et à  un respect strict des mesures d’hygiènes et de protection individuelles « indispensables à  la prévention de la maladie ».

Assassinat des journalistes de RFI: la traque se poursuit

« Une dizaine de suspects ont été interpellés dans la région de Kidal, après l’assassinat des deux journalistes » de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, a indiqué une source à  la gendarmerie de Gao, la grande ville du nord du Mali. « Nous commençons à  avoir des éléments à  ne pas négliger », a-t-elle ajouté. Selon cette source, « les services maliens et français travaillent ensemble » dans la traque des assassins des deux journalistes qui avaient été enlevés à  Kidal peu avant d’être tués à  une dizaine de kilomètres de la ville. A Paris, l’entourage du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a démenti qu’il y ait eu des interpellations: « Pour nous, France et Serval, aucune arrestation ». Mais les militaires français disposent « d’indications permettant de remonter la trace » des meurtriers des deux reporters français, selon une source proche de M. Le Drian. Selon le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, interrogé par la radio RTL à  Paris, des « opérations pour identifier un certain nombre de personnes dans des campements » ont été lancées dimanche et étaient toujours « en cours » lundi. « A l’heure actuelle, nous n’avons pas de certitudes sur les auteurs, mais nous allons tout faire pour retrouver et punir les assassins » a t-il poursuivi. Ouverture des enquêtes judiciaires Les autorités maliennes et françaises ont ouvert à  Paris et à  Bamako des enquêtes judiciaires. A l’issue d’une réunion de crise hier dimanche 3 novembre à  la présidence, le porte-parole du gouvernement, Mahamane Baby, a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire. Des magistrats français sont attendus ce lundi à  Bamako. Les corps de Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été ramenés de Kidal (1.500 km au nord-est de Bamako), via Gao, par un avion militaire français dimanche soir à  l’aéroport à  Bamako. Leur rapatriement en France devait être organisé ce lundi. Le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, se rendra cet après-midi à  l’Aéroport International de Bamako-Sénou pour saluer la mémoire de deux journalistes.

« Avion de la drogue » au Mali: six suspects recherchés

Le Mali recherche six personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’affaire d’un avion chargé de cocaà¯ne qui avait atterri en novembre 2009 dans la région de Gao (nord), ont indiqué jeudi à  l’AFP des sources proches de l’enquête, après l’interpellation de deux suspects. Les six suspects sont en fuite et certains d’entre eux sont de richissimes commerçants, ont indiqué différentes sources sécuritaires suivant l’enquête et des personnes très proches du dossier. Pour le moment, « nous avons écouté et relâché des élus, des protagonistes. Personne ne sera protégé, le gouvernement nous a donné le feu vert sur l’affaire », a déclaré un enquêteur, sans donner de nombre. Mercredi, plusieurs sources avaient révélé à  l’AFP l’arrestation de deux hommes considérés comme de « grands suspects » dans le cadre de l’enquête, sans indiquer leur identité ni la date de leur interpellation. Sur des photos prises après leur arrestation et montrées à  l’AFP, on voit un quinquagénaire chauve et un quadragénaire à  la petite moustache, tous deux de peau claire, vêtus de boubous. Il s’agit de « Didi Ould Mohamed, originaire du Sahara occidental ayant également la nationalité malienne, et Mohamed Ould Sidi Hamed, de nationalité malienne », a précisé jeudi à  l’AFP une des sources proches du dossier. Les deux hommes se présentaient comme des commerçants. Didi Ould Mohamed, natif de Lâayoune (Sahara occidental), vivait entre les camps de Tindouf (extrême sud-ouest algérien) et le Mali, o๠il a de la famille, selon les différents interlocuteurs interrogés par l’AFP. Il maà®trise « parfaitement l’espagnol » et « l’enquête cherche à  confirmer son rôle entre cartel de drogue latino-américain et filière de trafiquants en Afrique de l’Ouest », a expliqué une des sources. Les services de sécurité étrangers ont mis à  la disposition du Mali des éléments « accablants » sur les deux hommes, qui étaient en cours de vérification. Près de dix personnes ont été arrêtées au Mali dans le cadre de l’enquête sur cette affaire. Parmi elles, figure un pilote français, appréhendé le 7 mars et soupçonné d’être impliqué dans divers trafics de drogue. Début novembre 2009, un Boeing 727 venant du Venezuela et transportant de « la cocaà¯ne et d’autres produits illicites », selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), avait atterri dans la région de Gao. L’appareil avait déchargé son contenu puis avait été incendié par ses utilisateurs, selon des recoupements de l’AFP. L’Afrique de l’Ouest est présentée comme un point de transit important dans le commerce de drogue d’Amérique latine vers l’Europe. Plusieurs bandes de trafiquants sévissent dans le Sahara, de l’Algérie à  la Mauritanie en passant par le Mali et le Niger.