Quand les jeunes poussent le coton

« Nous sommes jeunes et nous ne savons rien de notre coton, qui n’est même pas promu auprès des consommateurs maliens ». Ces propos sont d’Abdel Rahamane Sy, dit Bob, président de l’Association des jeunes pour la valorisation du coton (AJVC) et promoteur du Festival panafricain de la cotonnade (FEPAC). Après une visite dans la zone coton de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT) avec visite de champs et d’usines à  Kita et Koutiala, ces jeunes ont pris l’initiative de créer un espace d’échanges pour la promotion de l’or blanc malien. « Notre pays est parmi les plus gros producteurs avec l’ambition de la première place africaine pour 2016. Nous voulons que le public malien connaisse mieux ce produit et surtout tout ce qu’il représente sur le plan culturel et économique pour le Mali ». Le festival qui bénéficie du soutien des ministères de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, de l’Emploi et de la Formation professionnelle mais aussi de l’Agriculture, sera l’occasion de présenter le coton malien dans tous ses états. « Le bio, le conventionnel, mais aussi et surtout tous ses produits dérivés que sont l’huile, le savon, et bien entendu les textiles, qui seront exposés lors de la Foire du coton», explique monsieur Sy. Les produits artisanaux seront également proposés par la Coordination des artisans de la Commune II du District de Bamako. Une trentaine de stylistes venus du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et du Mali présenteront, lors de deux grands défilés, tout le potentiel artistique du coton. Enfin, ce festival sera également une occasion de formation : quarante jeunes recevront les bases de l’entreprenariat afin de doter le secteur d’initiatives de valorisation pérennes et créatrices d’emploi. La première édition du FEPAC se déroulera du 21 au 28 avril 2016 au Centre international de conférence de Bamako.

Burkina Faso: Chérif Sy élu président du Conseil national de transition

« Aucun effort ne sera ménagé pour jouer la partition qui est celle de l’institution », a-t-il aussitôt promis. Après la validation des membres du parlement de transition par le bureau d’âge, Chérif Sy a été élu par ses pairs par 71 voix, contre 14 pour son adversaire, Ibrahim Koné. Il y a eu 2 abstentions, un bulletin nul et 2 bulletins contre. Organe législatif, le CNT vient ainsi compléter l’architecture de la charte de la transition et de la constitution du 2 juin 1991 du Burkina Faso. La cérémonie marquant l’installation des membres du CNT et de l’élection de son président a connu la présence du Premier ministre%2

Zeyna Magazine devient Zeyna Mag School

Le format n’a pas changé mais les rubriques et leurs contenus sont adaptés au lectorat. On découvre plusieurs rubriques à  savoir les astuces, bon plan, hygiène et santé, blagues, interview, etc. Dès les premières pages, on se régale visuellement et le sommaire incite à  la lecture. 7è numéro, ce bimestriel désormais dédié aux élèves, étudiants et à  leurs parents est parfaitement bien illustré avec des sujets sur l’emploi, la prise de parole en public, la rédaction de CV, les conséquences de l’avortement, etc. Un poster est également offert à  chaque achat. C’est l’occasion pour les adolescents de pouvoir se divertir tout en prenant goût à  la lecture car les articles sont écrits dans un style clair et concis. Sa promotrice est Mme Sidibé Astou Sy propriétaire et directrice de l’agence de communication, Zeyna.com. Titulaire d’un diplôme de marketing, elle a fait ses premiers pas dans le groupe Kledu (Radio, presse et agence de communication), o๠elle fut responsable commerciale.

Nènè Sy, de Harlem à la Maison Blanche

Elle fait la une des chaà®nes américaines, et la fierté de la diaspora malienne aux Etats Unis. A peine âgée de 18 ans, Nènè Sy, jeune américaine d’origine malienne, a eu il y a quelques jours le privilège de rencontrer et de discuter avec Michelle Obama, la première dame américaine. Elève à  l’Ecole de leadership pour jeunes femmes de East Harlem, elle s’est rendue à  Washington pour y discuter avec Mme Obama des questions d’éducation et de leadership féminin. « Quelque chose en commun » Organisé dans le cadre des préparatifs du Sommet mondial sur le leadership féminin et diffusé à  cette occasion au Lincoln Center de New York le samedi dernier, l’entretien entre Michelle Obama et Nènè Sy a été, aux dires de cette dernière, un « moment incroyable ». s’asseoir aux côtés de Mme Obama, discuter avec elle, « C’’était juste incroyable » a-t-elle raconté à  un journaliste qui l’interviewait ce dimanche. « Nous avons parlé d’éducation, de confiance en soi, des erreurs et comment en tirer des leçons. « La grandeur vient de la capacité à  apprendre de ses erreurs » lui a affirmé Mme Obama. « Il faut garder la tête haute, marcher fièrement, travailler dur et avoir confiance en soi », tels sont les conseils de FLOTUS (First Lady Of The United States) à  la jeune femme. « Je me reconnais en vous, nous avons beaucoup en commun. A commencer par notre taille… » a encore dit Mme Obama à  la jeune femme qui n’avait pas l’air plus impressionnée que cela. Nènè a demandé à  Mme Obama pourquoi l’éducation était aussi importante pour elle. «Les jeunes doivent être bien éduqués. l’éducation est la clé de tout, dans ce monde. Il faut prendre les études au sérieux parce que C’’est vraiment ce qui nous permet de nous construire une place dans le monde » a-t-elle répondu. « Je veux que tous les jeunes filles aient confiance en elles. En plus de l’éducation qu’elles ont, elles doivent travailler sur cette confiance en soi , n’hésitez pas à  demander de l’aide, à  appeler au secours, faites confiance à  vos parents», a-t-elle déclaré lors de l’entrevue. « Il faut accepter les échecs. Nous n’aimons pas en parler mais C’’est des échecs que nous apprenons », a encore conseillé la Première Dame. « J’ai beaucoup appris lors de cette entrevue, s’est réjouit Nènè Sy. Le fait qu’elle (Mme Obama, ndlr) discute ainsi à  C’œur ouvert avec moi m‘a marqué et m’a donné encore plus de courage ». « Je suis fière de vous, de ce que vous représentez pour les jeunes autour de vous. Vous allez réaliser de grandes choses, je le sais» lui a dit Mme Obama pendant l’entretien. Opportunité exceptionnelle pour jeune femme exceptionnelle « Nènè Sy n’a pas cherché à  cette occasion . Elle a été choisie pour le faire parce que Mme Obama voulait être interviewée par quelqu’un qui, comme elle, a été le premier de sa famille à  aller à  l’université » témoigne la co-fondatice de l’Ecole de leadership de Est Harlem, Mme Ann Tisch. Une lycéenne noire de East –Harlem qui se retrouve à  la Maison Blanche, cela n’était jamais arrivé. « C’’était le jour de mon anniversaire. La principal est venue dans ma classe et elle m’a demandé de la retrouver dans son bureau. Elle m’a dit que J’allais avoir un entretien ce jour-là  mais qu’elle-même n’en connaissait pas l’objet. J’ai donc été interrogée, ainsi qu’une autre fille qui était en 11è année. Le lendemain, ma principale a appelé à  la maison et elle ‘a annoncé que je devais aller à  Washington pour avoir un entretien avec Mme Michelle Obama. Je n’arrivais pas à  y croire ! » raconte Nènè Sy à  un journaliste sur le plateau d’une chaà®ne de télévision américaine. La jeune femme qui ira à  l’université l’an prochain rêve de devenir chirurgien. Dans le portrait qu’en dresse le service de communication de la Maison Blanche, on peut lire que « Nènè a transformé une tragédie familiale en source d’inspiration. Quand elle avait 11 ans, la mère de Nènè a accouché prématurément de jumeaux. Les deux jumeaux finissent par mourir, mais Nènè raconte que le temps qu’elle a passé à  l’hôpital, à  regarder les médecins tenter de sauver les bébés et aider sa famille l’a inspiré à  devenir un chirurgien ». Nènè, dont les sujets de prédilection sont les mathématiques et la science , est dirigée à  Gettysburg College grâce à  une bourse et envisage d’entreprendre des études de pré – médecine. « Ses deux parents sont du Mali , son père est un chauffeur de taxi », précise la Maison Blanche. «Nous sommes étions ravies d’accompagner Nènè à  la Maison Blanche pour cette exceptionnelle occasion de rencontrer la Première Dame», a déclaré Tina Brown , fondateur du Sommet Mondial des femmes. «L’histoire de Nènè souligne l’importance de l’éducation et la persévérance, et sera une véritable source d’inspiration pour des milliers de jeunes » a-t-elle conclu . Nènè Sy avec Michelle Obama (en anglais)

Crise au Mali : les défis collectifs à relever

Depuis son indépendance en 1960, le Mali est confronté dans ses régions Nord (Tombouctou, Gao et Kidal) à  des rebellions armées à  répétition qui ont fini par devenir une cause d’insécurité récurrente et d’instabilité pour le pays tout en entier. A la différence de la rébellion de 1963, qui a été férocement combattue par les armes, celles de 1989 et de 2006 ont été conclues par le dialogue politique dont les supports ont été le Pacte Nationale (1992) et les Accords d’Alger (2006). Les difficultés de mise en œuvre du Pacte National et des Accords d’Alger, la criminalité transfrontalière (le trafics de cigarettes, d’armes et de la drogue), l’installation d’AQMI et des salafistes dans la zone et surtout l’arrivée des combattants armés de la Libye après la chute du régime de Kadhafi, ont créé une situation inédite et d’aggravation de la question. Vulnérabilité La crise sécuritaire, que nous étions habitués à  gérer, est rendue aujourd’hui plus complexe en raison d’une part de la persistance des facteurs de vulnérabilité de la zone (l’immensité du territoire, la faible densité de populations, la faiblesse de l’Etat et des administrations publiques et la fragilisation des structures communautaires) et de l’amplification des nouveaux facteurs liés aux intérêts géostratégiques régionaux et internationaux (AQMI et la quête de matières premières) d’autre part. Les effets cumulés des difficultés nées de la gestion faite de cette crise sécuritaire, les faiblesses politiques et institutionnelles installées par l’unanimisme d’ATT érigé en mode de gestion publique depuis 2002 et les entraves à  la reforme de décentralisation de la gestion publique ont ouvert la voie à  l’émergence de plusieurs mouvements armées qui ont fait de cette partie du pays une zone de non droit. Prenant ainsi prétexte des difficultés internes de gestion d’une armée, qui est demeurée dans les faits très peu républicaine ; une junte, constituée de soldats du rang et de quelques officiers subalternes, qui est sortie le 21 mars 2012 de ses casernes pour une simple révolte, s’est emparée du pouvoir d’Etat avec une facilité déconcertante. Ce coup d’Etat, que tout observateur avisé aurait dû voir venir vu l’atmosphère délétère en place depuis quelques mois, a mis un coup d’arrêt non seulement à  la préparation des échéances électorales de renouvellement de l’exécutif et du parlement, mais à  contribuer à  accélérer la dégradation de la situation sécuritaire et militaire dans les régions nord du pays autour de la quelle la commission et sécurité de l’UA venait de se réunir. Aujourd’hui, la situation du Mali peut se résumer comme suit : – le processus de démocratisation, en cours depuis deux décennies, a connu un coup d’arrêt et est donc fortement interrogé sur son avenir ; – l’Etat et les institutions publiques sont très fragilisés et en perte de crédibilité ; – les forces armées et de sécurité sont en difficulté réelle pour assurer la sécurité des populations et pour défendre l’intégrité du territoire national ; – les partis politiques et les autres espaces de mobilisation et de médiation sociale (les sociétés civiles) sont en panne d’initiatives ; – la partition du territoire national est un fait en raison du repli des administrations de l’Etat, des forces armées et l’occupation des régions de Kidal, Gao, Tombouctou et une partie de la région de Mopti par divers mouvements armés (MNLA, AMSARDINE et AQMI) ; – un nombre important de maliennes et des maliens, surtout des régions Nord, est réfugié hors du territoire national (Burkina, Niger, Algérie, Mauritanie), Bref, depuis l’indépendance notre pays n’a jamais été en si mauvaise posture au niveau interne et international. La remise en place des institutions publiques, le retour de la paix et de la sécurité, la restauration de l’intégrité du territoire national et l’organisation des prochaines élections (présidentielle et législatives) sont entre les mains de la CEDEAO et de la communauté internationale. Malgré les déclarations de principe, les puissances européennes et occidentales peuvent être tentées par des logiques courts termes de visée électoraliste ou de protection de leurs intérêts en nouant des alliances contre nature et conjoncturelles, l’analyse objective de la situation décrite ci-dessus nous renvoie à  trois défis majeurs à  relever : – le rétablissement et la défense de l’intégrité du territoire national pour éviter d’aller à  contresens des évolutions dans le monde qui exigent plutôt l’intégration des pays ; – la remise en place et en état de fonctionnement normal des institutions et des administrations publiques régionales et locales dans les régions Nord à  travers la restauration rapide de la paix et de la sécurité ; – la préservation du processus démocratique et de la continuité républicaine en créant les conditions de la bonne tenue des élections présidentielles et législatives. Seul un sursaut collectif et une analyse objective de la situation nous permettrons de faire émerger des réponses pertinentes et durables à  cette crise. Nous sommes face à  une crise profonde de société, évitons la solution facile qui consiste à  stigmatiser une couche particulière ou seulement extérieure. Ousmane SY

Décentralisation malienne : Peut (et doit!) mieux faire

La décentralisation malienne se heurte à  plusieurs obstacles, depuis le début du processus en 2000. C’’est la conclusion d’une étude menée par l’ancien ministre de l’administration territoriale, Ousmane Sy. Elle vient d’être rendue publique à  la faveur du Forum national sur la décentralisation tenu à  Bamako du 27 au 30 juin dernier. Initiée par la Direction nationale des collectivités territoriales, cette présente étude avait pour but de contribuer à  la consolidation de la réforme et à  la mise en œuvre du Document Cadre de Politique Nationale de Décentralisation. Cela, en vue d’alimenter les réflexions et les débats du Forum National sur la réforme de décentralisation et ses perspectives. Des acquis notables l’étude du ministre Ousmane Sy a révélé dans ses conclusions des acquis remarquables au cours de la décennie écoulée. Ces acquis, souligne l’étude, ont pour nom : l’enracinement de la démocratie et de la perspective locale dans le paysage politique et institutionnel, l’existence de dispositifs de coordination, d’orientation, d’appui et de suivi du développement local. Le rapport d’étude se réjouit également de l’amorce d’une approche de développement économique régional, l’existence des instruments de mise en œuvre de la décentralisation, le début d’une concrétisation du processus de transfert des compétences et des ressources de l’Etat aux collectivités territoriales. Aussi, le ministre Sy s’est réjoui au terme de cette, que les résultats du processus de décentralisation aient permis la participation des citoyens aux élections. Processus ponctué d’embuches l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Car la décentralisation au Mali est confrontée à  de nombreuses difficultés. l’ancien ministre de l’administration territorial fait cas de la non viabilité financière d’un grand nombre de petites communes, la persistance des contestations liées à  la réorganisation territoriale, la faible implication des communautés dans le fonctionnement des collectivités. Au nombre des difficultés qui entachent le processus figurent également la faible capacité des élus et du personnel administratif dans les collectivités territoriales, la faiblesse des moyens de travail affectés aux administrations déconcentrées, la mauvaise préparation des documents de programmation et des budgets, la faible sollicitation des services techniques déconcentrés par les collectivités. Les conclusions du rapport d’étude remarquent en outre la faible fonctionnalité des liens de coopération entre les collectivités territoriales, la mauvaise qualité des infrastructures réalisées par les collectivités, la faible implication des administrations élues dans l’accompagnement du développement économique local, etc. Pour un autre mode d’élection des maires Le mode d’élection des maires et des présidents des exécutifs locaux et régionaux, est considéré également comme un problème crucial. l’étude révèle que souvent, par le jeu des alliances, la liste majoritaire ayant obtenu le plus grand nombre de conseillers perd le poste de maire ou de président au profit de la liste minoritaire. Il en résulte, explique l’étude, que la configuration des organes exécutifs est loin de représenter le fait majoritaire. Le problème de collégialité qui en découle entraà®ne souvent la paralysie et le mauvais fonctionnement des bureaux et des conseils communaux. Au nombre des insuffisances dans la mise en œuvre de la décentralisation, figurent aussi les lenteurs l’opérationnalisation du processus de transfert des compétences et des ressources de l’Etat aux collectivités territoriales. « Malgré l’instruction de novembre 2008, relative à  la mise en œuvre des transferts de compétences et des ressources et à  la mise en place d’une Commission interministérielle de pilotage de ces transferts, les changements restent très lents » souligne le rapport. Les défis à  relever Malgré les nombreuses difficultés, le processus de décentralisation est irréversible dans notre pays. Et son effectivité exige de faire face à  des défis comme l’achèvement de la réorganisation territoriale, l’accroissement du financement national, la nécessité de critères de péréquation équitable. Parmi les défis qui interrogent la mise en œuvre de la réforme, on note par ailleurs le pilotage politique et stratégique de la décentralisation, l’engagement des citoyens, des élus et le renforcement de l’esprit civique, le transfert de la fonction d’appui technique aux structures pérennes, la gestion des contestations liées au découpage territorial. Le défi majeur, selon le rapport du ministre Sy, consiste à  dynamiser les représentants de l’Etat en leur affectant les moyens nécessaires pour leur permettre d’accomplir au mieux leurs missions de contrôle. A cela, recommande-t-il, il faut ajouter l’implication des administrations élues dans la promotion du développement économique local, la cohérence du développement territorial, la poursuite de la réforme de l’Etat, etc.

Ousmane Sy sceptique sur le nouveau découpage administratif

« J’avoue que j’ai beaucoup de mal à  me prononcer sur les propositions du président ATT parce que je ne sais pas sur quelles bases elles ont été faites ». C’’est en ces mots que l’ancien ministre Ousmane Sy s’est exprimé en ce qui concerne le nouveau découpage administratif au Mali. On se souvient que dans son adresse à  la nation à  l’occasion du nouvel an 2011, le président de la République, Amadou Toumani Touré annonçait son projet de découpage administratif au Mali. Ledit projet consiste à  augmenter le nombre de régions de 8 à  19, de cercles de 49 à  78 ainsi que le nombre d’arrondissements de 285 à  348 dans les 5 années à  venir. Selon Monsieur Ousmane Sy, ancien chef de la Mission de décentralisation et des réformes institutionnelles et ancien ministre de l’Administration territoriale, la politique de réorganisation territoriale ne date pas d’aujourd’hui. Elle a été entamée depuis 1993 sous l’impulsion du président Alpha Oumar Konaré. « Parce que, simplement, les circonscriptions administratives dont nous avons héritées sont une œuvre exclusive du pouvoir colonial que les gouvernements successifs ont quelques fois sans remettre en cause la logique qui a guidé leur création » explique-t-il. « A notre époque, pour l’érection des communes, nous avions fait une étude qui a concerné l’ensemble du territoire national et le débat pour le regroupement des villages en communes a été fait avec la participation des populations elles-mêmes et des techniciens des administrations locales ». Par ailleurs, M. Sy s’est dit surpris de voir que le président a préféré se détourner du document qui était censé tracer la poursuite de la réorganisation administrative du territoire.  » Le document de l’étude que nous avions menée est bien disponible. Il proposait trois scénarios pour la poursuite du chantier de la réorganisation territoriale ». Le premier scénario proposait de garder les cercles dans leur configuration actuelle et proposait d’aller à  14 régions tout en maintenant le dispositif communal en place. Le deuxième scénario quant à  lui proposait la suppression des cercles et érigeait 24 régions et le 3ème scénario supprimait les cercles et proposait 33 régions. « Je dois dire que je suis par contre très surpris par l’évocation des arrondissements dans ce projet de réorganisation territoriale car ces anciennes circonscriptions administratives d’une autre époque n’existent plus dans notre organisation territoriale. D’ailleurs, je suis étonné d’entendre dire qu’au Mali, il existe encore 285 arrondissements ». Et l’ancien ministre de conclure que « à  mon avis, ce projet devrait être précédé d’un travail de fond sur la forme et le contenu de la déconcentration de l’Etat central qui doit repenser son organisation sur le territoire en tenant compte de la réalité de la décentralisation de la gestion publique qui est désormais irréversible dans notre pays ». Cependant, M Ousmane Sy reconnait qu’il est tout à  fait opportun pour le Mali de procéder à  la création de nouvelles régions car celles existantes ne répondent plus aux ambitions de développement du pays. Ainsi, dit-il, le processus de décentralisation pourra s’inscrire dans la durée.

Ousmne SY, sur l’harmonisation des mandats : « C’est pour divertir le peuple! »

Les Echos : Quel est l’état de santé de l’Adéma/PASJ ? Ousmane Sy : l’Adéma/PASJ se porte de mieux en mieux. Si J’étais médecin, je dirai que sa santé s’améliore de jour en jour. Ce parti a eu un parcours difficile, mais glorieux dont on ne parle pas assez. Un an à  peine après sa création en 1991, il a eu la lourde charge de la reconstruction et de la gestion de l’Etat. Tout le monde se rappelle que la situation sociopolitique dont nous avons héritée à  la sortie de la Transition était plus que critique. Pour la plupart des observateurs politiques de l’époque notre parti et le président de la République issu de ses rangs n’y arriveront pas. Les plus optimistes nous donnaient 6 mois avant un échec inévitable. Mais tous ces pronostics ont été démentis et nous avons géré dix ans et avons remis au nouveau président élu en 2002 un pays en ordre, stable et respecté en Afrique et dans le monde. Ce résultat incontestable est bien sûr l’œuvre de toutes les Maliennes et de tous les Maliens, mais sous la direction politique de l’Adéma/PASJ et de son premier président, le camarade Alpha Oumar Konaré. La réalisation de cette mission de reconstruction du pays n’a pas été sans conséquence sur le parti qui s’est oublié. Le gros de notre savoir-faire politique et de nos compétences a été happé par les missions d’Etat au détriment du parti, qui en a souffert du point de vue de son organisation et de son fonctionnement. Mais malgré toutes les difficultés internes que nous avons connues, nous demeurons aujourd’hui encore le parti le plus présent dans le pays profond et sur tout le territoire national et à  toutes les élections depuis 1992, les Maliennes et les Maliens nous ont majoritairement donné leurs suffrages. Aujourd’hui, dans l’Adéma/PASJ, les structures fonctionnent de mieux en mieux, les instances du parti et des organisations affiliées de femmes et de jeunes se tiennent sans déchirements, la discipline se réinstaure et la cohésion revient progressivement. Cependant, ce bilan de santé, dont nous sommes fières ne doit pas nous faire oublier que, comme tous les partis politiques du pays, nous avons le défi de la recrédibilisation de l’agir politique à  relever, car à  la présidentielle de 2002, les électeurs maliens ont préféré un candidat indépendant à  ceux des partis politiques. Les Echos : Qu’est-ce qui explique le report du dépôt des candidatures à  la présidentielle de 2011 ? O. S : Comme expliqué, dans le communique publié par le camarade Cheick Mohamed Thiam, secrétaire chargé de la communication du comité exécutif, ce report est dû à  des difficultés de gestion technique et non politique. Le comité exécutif avait discuté de la question au cours d’une de ses réunions ordinaires. Après un long débat sur le chronogramme préparatoire des échéances de 2012, il a été demandé au président du parti d’annoncer un calendrier lors de sa conférence de presse. Ce qu’il a fait. Mais après le travail de la sous-commission chargée des questions de candidatures, nous nous sommes aperçu que l’annonce faite n’était pas tenable pour des raisons simplement techniques parce que la direction du parti veut faire un travail minutieux sur cette question, sur laquelle nous savons que nous sommes attendus. Les Echos : Ce report cache-t-il une mésentente ? O. S : Non, tout au plus le comité exécutif a fauté par précipitation, nous aurions dû attendre la fin des travaux de la sous-commission avant de demander au président de faire l’annonce du chronogramme. Il n’y a aucune mésentente aujourd’hui sur cette question ni dans les bases et ni dans la direction du parti. Les Echos : l’Adéma/PASJ s’agite, mais rien ne prouve à  ce jour que les échéances de 2012 seront respectées… O.S : Rien ne prouve aussi qu’elles ne seront pas respectées. A l’Adéma/PASJ, nous sommes un parti républicain. l’agenda républicain stipule que les élections présidentielle et législatives devront se tenir en 2012 et nous nous préparons pour ces échéances. Ne pas le faire ce serait manquer à  tous nos devoirs vis-à -vis des populations maliennes et nos militantes et militants. Personnellement, J’ai la forte conviction que le président de la République et le gouvernement s’y préparent. Ne pas le faire aurait comme conséquence de porter une menace grave sur le pays et sa réputation. Je n’ose pas croire que quelqu’un a un intérêt à  cette situation qui amènerait le chaos dans notre pays et dans la région ouest-africaine déjà  en très mauvais état. Les Echos : Le référendum est-il remis aux calendes grecques ou pensez-vous que C’’est encore possible ? O. S : l’organisation du référendum est toujours possible. Bien sûr s’il s’agit de la Constitution, l’idéal est de le faire en début de mandat qu’en fin de mandat. Donc si le président de la République le décide, le référendum est possible jusqu’au dernier jour de son mandat. Pour moi la question est moins la tenue du référendum que comment va-t-on à  ce référendum, surtout il s’agit d’une modification de la Constitution. La Constitution en vigueur, malgré ses faiblesses mises en évidence par près d’une vingtaine d’années de confrontation aux réalités des faits, est le produit du débat populaire de la Conférence nationale. Oser envisager une quelconque modification des termes de cet accord consensuel en soumettant directement à  l’Assemblée nationale des propositions dont la pertinence n’a été validée par aucune concertation citoyenne relève soit d’un manque de réalisme, soit d’un dessein caché. Je rappelle enfin à  ceux qui semblent l’oublier, que nous sommes dans un processus démocratique en construction. Cette situation impose un réalisme qui commande d’ajouter une dose de démocratie participative à  la démocratie représentative symbolisée par nos institutions dont les légitimités ne sont encore que formelles. Donc, je maintiens que ce serait une erreur et même une faute aux conséquences graves que de soumettre les propositions du Cari directement à  l’approbation du gouvernement et du Parlement sans une consultation du corps social et politique dans tout le pays, qu’aucun référendum ne saurait remplacer. Les Echos : Que pensez-vous du projet d’harmonisation des mandats? O. S : Comme tout le monde, J’entends de plus en plus parler d’un projet, (né dans la tête de je ne sais de qui ?), d’harmonisation de la date d’élection du président de la République, de celle des députés avec celle des conseillers communaux qui doit avoir lieu en avril 2014, sous le prétexte qu’il y a trop d’élections. Je crois que ceux qui sèment cette confusion grave dans la tête des citoyens sont soit ignorants de toute la législation républicaine, soit d’une mauvaise foi suspecte. La durée du mandat du président de la République et celle du mandat des députés sont inscrites dans la Constitution de février 1992, respectivement dans les articles 30 et 61 et elles sont de 5 ans pas un jour de plus. La Constitution donne la possibilité au président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale, donc d’écourter le mandat des députés. Un délai obligatoire lui est donné pour organiser de nouvelles élections et les députés nouvellement élus ont un nouveau mandat de 5 ans. Tout en étant ni juriste, ni constitutionnaliste, je ne vois aucun moyen de rallonger le mandat du président de la République et des députés même s’ils le veulent, sans passer par la révision des articles 30 et 61 de la Constitution en vigueur. Donc je pense que cette rumeur sur le projet d’harmonisation des mandats que la presse relaie depuis quelques semaines ressemble à  une vaste farce qui est faite pour divertir les Maliens. Les temps sont durs, il faut donner au bon peuple un os pour l’occuper. C’’est le comble du cynisme et C’’est méchant. Les Echos : Et si les députés entérinaient ? O. S : Les députés ne peuvent entériner aucune prolongation de mandats, ni le leur ni celui du président de la République, d’un seul jour sans passer par la relecture de la Constitution (les articles déjà  cités). Ce qui revient au problème de la révision constitutionnelle qui doit obligatoirement passer par un référendum, donc l’aval de l’ensemble des Maliens. Aucun contournement du peuple n’est possible en ce qui concerne cette question. Les Echos : Faut-il un autre mandat pour ATT ? O. S : La Constitution de notre pays est claire sur cette question. Le président ATT est dans son 2e et dernier mandat. Notre processus démocratique a prévu une alternance après deux mandats de 5 cinq ans chacun. Le président Alpha Oumar Konaré a respecté cette alternance et le président ATT s’est engagé à  la respecter. Je m’en tiens à  cet engagement et je pense que tous les démocrates attendent à  ce qu’il se tienne à  cet engagement. Comme toujours et surtout dans nos pays, quant un président de la République arrive en fin de mandat, il devient un enjeu pour beaucoup de gens qui l’entreprennent pour leurs propres intérêts et non ceux du pays. Le président actuel qui a aussi présidé la transition de 1991-1992 a bien connu ce phénomène. Je m’en souviens, à  la Conférence nationale, lorsqu’il a été entrepris pour prolonger la durée de la transition, il a réagi en disant qu’il devient un enjeu et a clos très vite le débat sur la question. J’espère bien que cette fois aussi il réagira de la même façon face aux divers groupuscules qui ne pensent qu’à  leurs propres intérêts au détriment du ceux des populations maliennes. Le président ATT a été un symbole pour la démocratie malienne, en respectant ses engagements, il deviendra un symbole pour le Mali et pour l’Afrique et viendra s’ajouter au président Alpha Oumar Konaré, pour la gloire de notre pays et de notre nation

Cheriff Sy : « La liberté de la presse est le seul moyen d’assurer la démocratie ! »

JournalduMali.com : Quel bilan tirez-vous de cette 3è rencontre du TAEF à  BAMAKO ? Chériff Sy : Ce fut un succès à  tous points de vue. vous savez, dans notre corporation, pouvoir réunir autant de monde n’est pas chose aisée d’autant plus quand il s’agit de la crème de la profession. Le fait que les gens soient venus de 38 pays pour être ensemble quelques jours, discuter, s’échanger des expériences, des cartes de visite est déjà  positif. Chacun a donné et reçu et les contacts évolueront dans le respect des intérêts des uns et des autres. Par rapport à  la conférence, nous avons pris un certain nombre de résolutions sur « Les Médias et le défi de la paix en Afrique » et comment les médias africains couvrent les efforts d’établissement et de maintien de la paix de l’Union Africaine, sur la Sécurité des journalistes en temps de paix et en temps de guerre, et sur la qualité et normes du journalisme en Afrique. Ce sera le challenge du bureau entrant. Comme vous le savez, cette conférence qui s’est tenue au bord du Djoliba était aussi élective. Et les participant ont décidé à  l’unanimité de laver ma modeste personne avec « Moghoya-Dji » en me confiant la présidence de l’organisation. Permettez moi aussi de rendre salut à  Hameye Cissé, président du Comité d’orgnisation et à  toute son équipe particulièrement mes frères, Sadou Yattara, Sambi touré, Makan Koné, Alexis kalambry. Ces gens là  ce sont des Messieurs, des « Horons » comme on le dit chez nous. Ensuite, il y’a le Président sortant du TAEF, mon camarade Mathatha Tsedu et notre trésorière Elizabeth Barrat, qui ont mis toute leur intelligence en oeuvre pour mobiliser les fonds nécessaires à  la tenue d’une manifestation de cette envergure. Enfin, je ne saurais passer sous silence l’implication du gouvernement malien qui au sortir des festivités du cinquantenaire à  fait l’effort de nous aider à  réaliser le voyage des conférenciers à  Tombouctou en démontrant ce qu’est que le « Djatiguiya » malien. Au-delà  du Gouvernement, le Chef de l’Etat, son excellence le Président ATT, s’est personnellement impliqué par de sages conseils et des facilités de tout ordre. Du reste vous avez vu que malgré son agenda chargé, contournant des pseudo-conseillers au discours folklorique et autres occupants de stapontins à  l’esprit nécrosé, le Président à  pris la mesure de l’evenement et à  honoré de sa présence la cérémonie d’ouverture. Je ne reviendrais pas ici sur l’allocution magistrale qu’il a prononcée tant c’est no comment! JournalduMali.com : Ere journaliste en Afrique, est-ce facile aujourd’hui ? Cheriff Sy : Est-il facile d’être africain en en Afrique? Les conditions d’existence matérielle et psychologique de nos populations laissent à  désirer. Le journaliste ne vit pas en dehors de la société donc il subit les mêmes choses. Mais plus que les autres composantes de la société, son métier étant d’informer, je parle de vrais journalistes, il se trouve souvent en face de forces organisées qui n’ont pas intérêt à  la mission de service public qu’il exerce. D’o๠la pression, la répression, le bâillonnement et l’exécution. Cependant, il y’a des facteurs d’espoir qui prennent en compte l’amélioration de la gouvernance dans nombre de pays, l’adoption de lois plus favorables à  l’exercice du métier, à  la professionnalisation croissante des acteurs du secteur. JournalduMali.com : Journalisme et politique vont souvent de pair en Afrique, pourquoi ? Cheriff Sy : Vous savez, dans les pays dépendants comme le sont la plupart des pays africains, le bon journaliste est en vérité un altruiste qui pense avec sa plume, son micro ou sa caméra pour apporter sa pierre dans la construction d’une nation libre et prospère. Sans être un politicien, sa mission de service publique en tant qu’oeuvre citoyenne est politique d’ou l’antagonisme récurrent avec les acteurs politiques. Mais regardez l’évolution de nos pays depuis les années 90 et imaginez un seul instant qu’il n’y ait pas eu la presse! Vous voyez ? En vérité qu’il soit scientifique, économique, politique, culturel, tout progrès suppose la liberté d’extérioriser la pensée génitrice de ce progrès, parce qu’autrement elle resterait indéfiniment au stade de l’abstrait, et la seule façon d’en mesurer la vérité théorique est de la confronter aux autres pensées, également et tout aussi librement publiées. La liberté de la presse est le seul moyen incontournable d’assurer la démocratie en ce sens que : Le multipartisme, trait caractéristique de la société démocratique, ne peut fonctionner que si chaque courant d’idées dispose de moyens pour exposer ses vues et requérir le plébiscite du peuple. Ensuite, elle a pour fonction d’alerter directement le peuple lorsque le pouvoir menace ses intérêts fondamentaux. l’une des tâches essentielles de la presse est d’empêcher l’existence d’un monolithisme trompeur. Et dans la mesure o๠elle est essentielle à  la liberté politique des citoyens, la presse libre assure du même coup la liberté d’entreprise et, par voie de conséquence, le développement économique, scientifique et social. JournalduMali.com : Quelles sont les perspectives du TAEF, les prochaines rencontres ? } Cheriff Sy : La conférence de Bamako a permis dans la déclaration finale de porter le nouveau bureau de missions spécifiques qui viennent s’ajouter aux missions traditionnelles. Nous travaillerons à  les mener à  bien. Avant notre prochaine conférence qui aura lieu en 2012, nous auront d’autres occasions de rencontre notamment en Novembre 2011 à  Ouagadougou ou en Marge du festival international de la Liberté d’expression et de la Presse. JournalduMali.com : A quand un prix du TAEF ? Cheriff Sy : Cela dépend de ce que vous entendez par prix. A Bamako, le 14 octobre nous avons organisé une soirée de remises d’Awards au cours de laquelle nous avons honoré des personnalités africaines amies des médias ( Nelson Mandela, John Kuffor, Alpha Oumar Konaré, thabo Mbeki, Ellen Johnson Sirleaf etc…) et certains de nos confrères disparus (Norbert zongo, Deyda hydara, Chief Maneh, Pius Njawé, Jean Rugambage etc.). Cette approche nous sied pour le moment.