Arrêt de la Foire syrienne de Bamako : plus de 100 millions de pertes

Depuis 2007, Bamako accueille la foire exposition syrienne une fois dans l’année. l’organisateur de l’évènement Mr Bachar Al Kahal est un opérateur économique syrien. Il collabore depuis près d’une dizaine d’années, avec ses homologues maliens et est propriétaire d’usines de fabrications d’aluminium, d’alvéoles, de mouchoirs et de chaussures. l’idée de création d’une foire syrienne lui est venue il y a plus de trois ans. Il estime que « C’’était important pour moi de faire faire connaitre les marchandises de mon pays à  la population malienne que J’apprécie particulièrement. J’ai été charmé par l’hospitalité et la solidarité qui règnent dans ce pays. » Signalons que ces foires se font dans également au Sénégal, en Australie et en Espagne. Elle est toujours durant 12 mois à  travers le monde. Tous les dossiers aux normes Pour organiser une foire au mali, les organisateurs doivent déposer une demande au niveau de la direction nationale du commerce et de la concurrence (DNCC). Le contact de Mr Bachar au Mali, notamment Ibrahim Aboubacar Cissé affirme être personnellement parti déposer la demande à  la DNCC. C’’était le 5 mai et une décharge lui a été remise. Le 18 mai suivant, ils reçoivent l’autorisation no 242/MIIC-DNCC pour commencer l’exposition du 22 mai au 8 juin 2010. La foire devait se tenir au centre international de conférence de Bamako mais, celui-ci n’était pas disponible selon sa directrice. La DNCC les reverra donc au palais de la culture. La foire a commencé le samedi 22 avec une douzaine de commerçants syriens venus pour l’évènement. Tout se passait bien jusquau mercredi 26 oà¹, aux environs de 11h, la DNCC a envoyé une lettre dans laquelle elle demandait l’arrêt de la foire. La lettre no 254/MICC-DNCC du 26 mai 2010 disait : « Pour le respect d’une saine concurrence sur le marché, notamment au niveau du commerce de détail, l’exposition ne peut dépasser le 26 mercredi 26 mai 2010. » Autrement dit, la foire devait purement et simplement s’arrêter le même soir. C’’est ce qui sera fait d’ailleurs. Aucune autre explication n’a été fournie. Mr Bachar indique ne pas savoir ce qui lui est reproché. « Lorsque je saurai exactement ce qu’on me reproche, je déciderai par conséquent si la foire doit continuer ou non au Mali. » A-t-il spécifié au bord du désarroi. 100 millions de FCFA en fumée Bachar Al Kahal explique avoir déboursé plus de 100 millions de FCFA pour l’acquisition des marchandises qui devaient être vendues à  ma foire. Ce sont trois conteneurs remplis d’objets de toutes sortes qui sont arrivés via le port de Dakar, après deux mois de trajet. Le dédouanement des marchandises lui aurait coûté 30 millions de francs. Sans compter les billets d’avions et les hôtels de ses commerçants. Les marchandises comportent entre autres : Tapis, rideaux, meubles, chaussures, vêtements pour hommes, femmes et enfants, matelas, chaises en plastique, balançoires, bijoux, parfums, ventilateurs, frigos, concentrés de tomates, boissons de fabrication syrienne… Ils sont en ce moment stockés dans sa boutique qui s’avère trop restreinte. Des emplois sacrifiés Mr Cissé précise que la foire avait créé de petites embauches temporaires. En effet, 17 jeunes maliens rapatriés d’Arabie Saoudite gagnaient quotidiennement leur vie en servant de traducteurs et d’apprentis commerçants aux vendeurs syriens. Ceux-ci ont d’ailleurs plié bagages dès le jeudi 27 mai denier pour rejoindre leur pays, estimant qu’ils n’ont plus rien à  faire ici. La majorité l’a pris avec philosophie, remettant leur sort « entre les mains de dieu. Nous avons passé 6 mois à  préparer cette foire. Si elle vient s’annuler de la sorte, cela veut dire que C’’est Allah qui ne l’a pas voulu. à‡a va aller Inch’Allah.» Cependant, selon des sources proches du dossier, lors du dernier conseil des ministres, des comptes auraient été demandés au ministre en charge de l’industrie, des investissements et du commerce par qui de droit. Celui-ci a indique ne pas être au courant de quoi ce soit et a à  son tour, demandé des compte à  la DNCC. l’affaire est toujours en suspens. Lorsque nous avons essayé de contacter les agents de la DNCC, personne n’a souhaité nous recevoir, expliquant qu’il n’y avait aucun problème donc, aucune raison de donner des précisions.