Les failles du système pénitentiaire malien

Le système pénitentiaire malien est en souffrance, comme l’a souligné l’évasion en juin 2014 du terroriste Mohamed Aly Ag Wadossène. Lors de sa fuite, ce dernier a tué un gardien de prison, qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment, provoquant l’émoi au sein de la population. Bondée, surchargée, et avec un effectif de plusieurs centaines de détenus, délinquants financiers, criminels, auteurs de petits larcins, la maison centrale d’arrêt (MCA), située à  Bamako Coura fait face à  de nombreuses difficultés. La promiscuité entraà®ne des conditions d’hygiène déplorables, certains détenus ne possèdent pas de dossiers, de nombreux actes de violence son perpétrés, et les gardiens, sous-payés, ferment les yeux sur les trafics perpétrés. Ce constat interpelle les autorités maliennes, dont le budget consacré à  la justice n’atteint toujours pas 2% du budget national, mais aussi de nombreuses associations étrangères, telles qu’Avocat sans frontières (AVS), qui effectuait une mission au Mali il y a quelques mois. « La Maison centrale d’arrêt de Bamako a dépassé sa capacité d’accueil », résumait l’un de ses responsables, alors qu’elle est prévue pour accueillir environ 500 détenus. A Bollé, prison pour femmes et enfants située en périphérie de la capitale, on estime aujourd’hui à  près de 135 le nombre de femmes et mineurs incarcérés dans des conditions qui gagneraient à  être améliorées. Cela dit, l’enceinte contient une infirmerie, une pharmacie et un centre de santé. Pour Madame Kadidia Sangaré Coulibaly, qui préside la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH), l’une des solutions pourrait être la délocalisation de la MCA, en proie à  la vétusté la plus totale. Une mesure qui sécuriserait davantage les populations en cas d’évasion, comme celle qui vient de se dérouler au Camp I de la gendarmerie. En la matière, la mission des Nations Unies au Mali (Minusma) a effectué en septembre une mission d’évaluation des conditions sécuritaires de la MCA, ce qui a auparavant donné lieu à  la formation de près de 70 gardiens au maniement du matériel de sécurité et au maintien de l’ordre. Une initiative salutaire, alors que les autorités restent débordées.

Le calvaire des clients de Ecobank-Mali

D’après les informations dont nous disposons, C’’est le réseau informatique Ecobank Mali qui est la cause du calvaire que vivent les clients depuis des semaines. En effet, l’institution bancaire, dans sa quête d’un système intérieur beaucoup plus performant, a décidé de la mise en place d’une formule qui est en train de tourner au cauchemar. Et ce sont les clients qui payent le prix fort. La semaine dernière aura été une « semaine noire » pour les clients d’Ecobank Mali. Ils ont en vain essayé d’effectuer leurs opérations financières au niveau des agences de cette institution financière. On assiste à  la dégradation chaque jour plus accrue de la qualité des services offerts aux clients. En fait, C’’est tout Ecobank Mali qui tourne au ralenti. Des problèmes dans la configuration du nouveau système provoquent des coupures de la connexion du réseau, bloquant ainsi toutes les opérations dans les agences. Le client n’est plus roi ! Avoir des problèmes techniques, cela peut se comprendre. Là  o๠le bât blesse, C’’est que les clients sont livrés à  eux-mêmes sans qu’on leur donne la moindre explication. Ils sont devenus les otages d’un système mal importé et maladroitement appliqué. Les agents aux guichets sont muets comme des carpes et ne présentent même pas des excuses aux clients histoire de les calmer un peu. Bien au contraire, ces moments de panne sont mis à  profit pour se détendre et prendre une pause derrière leurs vitres blindées. Et la situation est la même dans toutes les agences de Bamako. A l’agence centrale d’Ecobank Mali, sise au quartier du fleuve, C’’est le grabuge. Ici, l’enceinte de l’agence ne désemplit pas. La file d’attente est très longue et même les personnes âgées ne bénéficient plus des privilèges qui leur sont réservés. « Tout devient de plus en plus compliqué à  Ecobank. Les choses ne se passaient pas ainsi « , s’est exclamé un homme d’affaires assis là  depuis des heures. « Depuis plus de 15 jours, je n’arrive pas entrer retirer mon argent. Je crois que cette fois ci je demanderai la fermeture de mon compte », a renchérit une jeune dame lasse d’attendre. A l’agence de Badalabougou, la situation n’est pas meilleure. Surtout quand une horde d’étudiants la prend d’assaut tous les matins. Ces derniers ont été informés qu’ils percevraient désormais leurs bourses au niveau des guichets d’Ecobank. Mais ils sont tombés sur des clients aussi pressés qu’eux et la situation a failli dégénérer n’eut été les bons offices de personnes présentes qi ont réussi à  ramener le calme. La responsable de cette agence a confié que ses agents ont déjà  été plusieurs fois agressés verbalement par des clients. Pour ce qui est des explications sur cette situation, elle nous a renvoyé vers la Direction générale d’Ecobank Mali sise au Quartier du Fleuve. Un cadre de la Direction général d’Ecobank Mali s’est contenté de nous dire que la structure a « seulement entamé une reconfiguration du réseau informatique ». Sans plus. Cherche-t-on à  minimiser l’ampleur d’un problème plus sérieux ou bien la satisfaction du client est-elle devenue le cadet des soucis à  Ecobank-Mali ? Cette situation n’est en tout cas pas bénéfique aux institutions financières maliennes qui ont entrepris depuis un certain temps une opération de charme auprès de la population dont la plupart reste encore méfiante vis-à -vis des banques et autres institutions de micro-finances.