Edito: Ebola, brisons les tabous, changeons les codes…

A l’entrée de l’aéroport de Bamako Sénou, ce samedi soir, un agent gants aux mains, nous tend le gel désinfectant ; Une passagère du vol Air France en provenance de Paris, s’exclame : « Est-ce à  lui dire de nous donner ce liquide, C’’est plutôt à  eux de se désinfecter d’abord… ». Cette dame, se considère certainement au dessus des normes d’hygiène malienne, parce que venant de Paris, mais sa remarque est au dessus de tout bon sens. Au moment, o๠les autorités françaises, ont décidé de renforcer les mesures de sécurité vis-à -vis des passagers venant de Bamako, nous devons en faire autant. Sinon plus… En quoi cela consiste t-il ? A prendre la température et à  suivre tout passager entrant sur un territoire, à  le mettre en observation durant 21 jours et à  s’assurer qu’il ne présentera aucun des signes du virus Ebola durant cette période. Fièvre, diarrhée, vomissements, fatigue excessive, rien n’est à  négliger, ni à  circonscrire. Un mauvais diagnostic peut être fatal à  beaucoup. Parlant de négligence, n’est ce pas le débat qui agite la société malienne ? Négligence de la clinique privée la plus fréquentée de la capitale, pour ne pas la nommer. Négligence ou ignorance d’un personnel, peu ou pas formé à  la prévention, car C’’est bien de cela qu’il s’agit. A défaut de guérir, mieux vaut prévenir, voir anticiper et éviter de devenir un médecin après la mort… Question : Avons-nous assez anticipé l’arrivée d’Ebola sur notre sol ? Du fait de frontières poreuses, avons-nous rapidement renforcé le dispositif à  la frontière et depuis la déclaration de l’épidémie chez nos voisins ? Le laxisme qui est pointé du doigt par beaucoup est une réalité bien trop africaine. Pis, le fatalisme qui caractérise les Africains, de façon générale, empêche beaucoup de garder toute vigilance, et fait dire à  certains esprits obtus, qu’Ebola n’est qu’une invention ou n’existe pas… Il faut bien qu’on le reconnaisse, on ne peut pas toujours s’en remettre au Bon Dieu, en croyant à  une fortune ou à  un sort heureux. Cela n’arrive pas qu’aux autres, et s’il y a une dévotion à  faire, C’’est bien de demander à  Allah, qu’il dote chacun de la bravoure nécessaire pour faire face à  Ebola. Cela commence des changements d’attitudes et des mesures strictes. Celle de briser les tabous liés au social-social, celle de refuser pour l’instant une poignée de mains, une accolade ou un verre de thé en raison du contexte, et sans avoir peur de vexer l’autre. Celle encore de changer nos codes sociétaux. De bannir les bains de foule, les cérémonies de mariage ou de deuil, encombrées de monde, celles de savoir au final, raison garder, face à  une menace, mortelle.