Côte d’Ivoire : La création d’une commission d’enquête rencontre des obstacles

Il y a une dizaine de jours, le chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo a demandé l’ouverture d’une enquête sur son ministre de l’intérieur Désiré Tagro et le premier ministre Soro Guillaume. Les rasions évoquées par Gbagbo concernaient notamment, des soupçons de fraude, corruption et détournement d’argent. l’opposition demande la création d’une commission d’enquête parlementaire Lors de la session parlementaire de ce mardi 29 juin, les députés de l’opposition ont demandé la création d’une enquête parlementaire par rapport à  l’affaire Tagro. Le président de l’Assemblée nationale, Mamadou Coulibaly est le principal instigateur de cette commission d’enquête. La session s’est déroulée en présence des vices présidents de l’assemblée, des présidents de commissions et des présidents de groupes parlementaires. Cependant, la mise en place de la dite commission s’est vue confrontée à  un certain nombre de procédures. La stratégie anti-corruption rencontre des obstacles Les députés ivoiriens veulent mettre en place, des stratégies anti-corruption. Ils se basent essentiellement sur de présumés soupçons de corruptions au concours d’entrée à  l’école nationale de police. Certains font même état de discrimination raciale et de favoritisme ethnique. Le nom du ministre de l’intérieur apparait également dans ce dossier. Cependant, les parlementaires sont confrontés à  des problèmes de procédure. En effet, ils sont obligés conformément à  la loi, de demander l’aval du ministère de la justice afin de pouvoir ouvrir leur commission d’enquête. Par ailleurs, une enquête judiciaire est déjà  en cours sur la demande du président Gbagbo. Il a en effet demandé au procureur de la république, de se charger d’enquêter sur son ministre de l’intérieur et tous ceux qui sont de loin ou de prêt, concernés par l’affaire. Le ministère de la justice devra donc tenir compte de cette enquête du parquet avant d’accorder l’ouverture d’une enquête parlementaire. Une difficulté de taille. C’’est probablement ce qui amènera les parlementaires à  se mettre au travail avec des commissions techniques. Ils ont également ouvert un dossier pour vérifier si les entrées à  l’école nationale d’administration (ENA), l’école de police et celle de la gendarmerie ont été conditionné à  d’éventuels versements d’argent. Sans oublier les considérations ethniques. Par ailleurs, les parlementaires ont mis sur la table, des questions relatives aux trafics de diamants, d’or et de cacao, dans les zones contrôlées par l’ex-rébellion des forces nouvelles dirigées par le premier ministre Soro Guillaume. A cela s’ajoutent, les attributions de marchés dans le secteur la téléphonie mobile et sur le foncier urbain à  Abidjan (capitale économique su pays). A la fin de cette journée parlementaire, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Mamadou Coulibaly a tenu à  préciser qu’ « il faut aspirer à  la propreté, C’’est derrière cet idéal que nous devons courir. »

Côte d’Ivoire : Enquête ouverte sur le ministre de l’intérieur

Ces derniers temps, la presse ivoirienne a multiplié des accusations de fraude à  l’encontre du ministre de l’intérieur, un proche du président de la république. Mr Tagro est accusé de détournement de fonds et de malversations. C’’est donc avec étonnement que les ivoiriens ont appris ce dimanche au journal de la RTI, un communiqué émanant de la présidence de la république. Ordonnance indiquant qu’une enquête sera ouverte contre le ministre de l’intérieur, suite à  la déclaration du président de l’assemblée nationale quelques jours plus tôt. Enquête menée par le procureur de la République l’enquête sur monsieur Tagro sera menée par le procureur de la république de Côte d‘Ivoire. Le ministre serait impliqué dans un certain nombre d’affaires qui restent assez floues. Entre autres, le recrutement xénophobe à  l’école nationale de police, communément appelé le céphonisme par les ivoiriens. Cette pratique qui o๠l’on a tendance à  favoriser une personne de la même ethnie que soi au détriment d’une autre, quelques soient ses talents. Il faut dire qu’elle est assez courante dans la sous-région ouest-africaine, et encore plus visible et courante au pays d’Houphouà«t Boigny. Il est aussi suspecté d’un détournement de 10 milliards de FCFA lui ayant été versés par la société française SAGEM, impliqué dans l’identification des électeurs. A cela s’ajoute cet autre détournement de la somme octroyée par l’Etat, lors des trois derniers pèlerinages de musulmans ivoiriens à  la Mecque. La liste se rallonge avec également le détournement de l’argent destiné aux victimes du Probo-Koala, versés par la société responsable Trafigura. Le procureur de la république a un mois pour clarifier cette situation qui jette le discrédit sur Désiré Tagro, fidèle de Laurent Gbagbo. Notons qu’il fut le porte-parole de Gbagbo lors de la précédente crise politique et sociale qui avait plongée le pays dans le chaos, puis négociateur de la présidence pour l’accord de Ouagadougou. Qui veut la peau de Tagro ? Vu la proximité, la complicité et les bonnes relations entre les deux hommes, C’’est avec une surprise général que les ivoiriens ont accueilli le geste de leur président. Même si Désiré Tagro n’est pas suspendu de ses fonctions de ministres, l’enquête sur lui en fait parler plus d’un. En Côte d’ivoire, une enquête sur un ministre en exercice ne peut être menée que par la haute cour de justice. Cependant, cette fois ci, le chef de l’Etat a demandé au procureur de la république de s’en occuper. l’on serait tenté de se demander si Koudou (surnom de Gbagbo) ne voudrait à  travers cet acte, sacrifier son acolyte de tout le temps. Certains observateurs ivoiriens estiment que l’affaire n’est qu’une ruse de l’homme pour montrer sa bonne gouvernance et pour l’occasion, éloigner tout soupçon de fraude à  l’encontre de son ministre. Néanmoins, ils n’écartent pas l’hypothèse selon laquelle, C’’est une manière de faire tomber des têtes. Ainsi, si l’on suit cette logique, le prochain sur la liste devrait vraisemblablement être le premier ministre et chef des ex-rebelles des forces nouvelles, Soro Guillaume. Précisons que dans le communiqué faisant état de l’ouverture de l’enquête sur Tagro, il est dit que « Désiré Tagro a-t-il perçu seul ou avec autrui, notamment le Premier ministre, la somme de 10 milliards de francs CFA ?». La suite de cette affaire sera connue pendant le mois de juillet prochain et l’on verra s’il s’agit juste d’une mise en scène ou d’une véritable division au sein du pouvoir ivoirien.