Va t-on vers un « Takokélen » ?

S’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, tout laisse à  penser que le « Takokélen » se profile en faveur du candidat du RPM Ibrahim Boubacar Keita. De prime abord, il serait en tête dans plusieurs régions comme Ségou, Kayes et même Sikasso, bastion électoral du Mali, o๠chacun des candidats s’est rendu pour courtiser l’électorat. Du côté de Mopti ou Djenné, autres bastions du nord, Soumaila Cissé, le candidat de l’URD serait lui en avance sur son rival du RPM. Natif de Tombouctou, Soumaila Cissé y a fait son lancement de campagne. Du reste, si les chiffres nous parviennent du RPM, il faut rester prudent jusqu’à  la proclamation définitive des résultats, donnée pour vendredi prochain . Malgré tout, les partisans d’IBK n’ont pas manqué de manifester leur joie dimanche soir. Au QG de campagne, l’ambiance était à  la fête.  » IBK est au dessus de 60% sur plusieurs localités, il n’y aura pas de 2è tour », précise un membre du staff de campagne, confiant. Des propos réitérés par des politiques proches du RPM… Ailleurs, d’autres informations nous parviennent. Toujours dimanche soir, un militant de l’URD affirme que les partisans de Soumaila Cissé, criaient eux aussi à  la victoire devant leur siège de campagne. Et ce lundi matin, la tendance nationale se serait renversée au profit du candidat de l’URD, autour de 40%, selon le bureau de l’URD et environ 35% pour IBK, des chiffres qui restent à  vérifier… Chacun cherche t-il à  tirer la couverture de son côté ? Les premières estimations, il est vrai donnent le ton. Mais sur Radio Kledu o๠les résultats ont été égrenés bureau de vote par bureau de vote par les animateurs, dimanche soir, le candidat IBK se place aisément en tête. Avec le plus souvent, 200 voix d’écart avec les autres candidats à  la présidentielle. L’euphorie était visible dimanche soir autour du QG d’IBK, au quartier du fleuve. Coups de Klaxons et cris des militants et sympathisants, laissaient penser à  une victoire prochaine. Que des résultats officiels proclamés par la CENI et la Cour constitutionnelle devront pourtant confirmer ou infirmer, en cas de deuxième tour. D’ici là , le mot d’ordre est à  la retenue.

Présidentielle: le « Takokélen » est-il possible dimanche ?

Le premier qui peut rêver accéder à  la magistrature suprême dès le premier tour est le candidat de l’ADEMA PASJ. Dramane Salif Dembélé est l’un des jeunes candidats à  cette élection présidentielle. Il incarne la réponse de son parti à  l’aspiration des Maliens à  un changement générationnel de la classe dirigeante. Son principal atout est la formidable machine politique qu’est l’Adema-Pasj. Aujourd’hui, il est la formation politique la mieux implanté dans le pays. Pas moins de 3 300 conseillers communaux, 32 conseillers nationaux, 276 maires dont 6 Maires à  Bamako, 27 Présidents de conseils de cercle, 6 présidents de conseil régional, 56 députés, de milliers de militants et de sympathisants. A cela s’ajoute une expérience dans la gestion de la chose politique. Bon nombre de cadres maliens sont militants de ce parti et apportent aujourd’hui sur le terrain leur savoir-faire et leurs réseaux. Derrière « Dra », des centaines de milliers de militants de l’ADEMA. Comme le dit un cadre du parti, « si chaque militant ADEMA faisait seulement voter 5 personnes de sa famille, l’ADEMA passerait Takokelen dès le premier tour ». Une performance tout à  fait à  la portée du parti de l’abeille qui a fortement investi dans la communication et dans la sensibilisation au vote, sachant que le principal ennemi pour son candidat sera l’abstention. « Nous avons les moyens de gagner. Nous sommes à  l’écoute du peuple. Les Maliens veulent le changement, la jeunesse, le dynamisme. Dramane DEMBELE, notre candidat incarne les attentes du Mali nouveau » conclut notre interlocuteur, plus confiant que jamais en la victoire dès le 28 juillet prochain. A l’Union pour la République et la Démocratie, dont le candidat est l’ancien ministre, ancien Président de la Commission de l’UEMOA, Soumaà¯la Cissé, on y croit aussi, dur comme fer. « La victoire au premier tour est à  notre portée » déclarait encore ce week-end un responsable de la jeunesse du parti, lors d’un meeting. Candidat déjà  en 2012, Soumaà¯la Cissé incarne pour beaucoup la réconciliation entre le nord et le sud. De plus, son passage à  la tête de la commission de l’UEMOA en a fait une figure reconnue par le monde économique et politique de la sous-région et au-delà . Ce qui est un avantage non négligeable quand on veut diriger un Mali qui se reconstruit. Disposant d’une assise importante, Soumaà¯la Cissé peut gagner au premier tour. Son parti est la deuxième force politique du pays avec 29 députés à  l’Assemblée Nationale, quinze conseillers nationaux au Haut Conseil des Collectivités et plus de mille conseillers communaux. Sa participation au second tour de la présidentielle en 2002 avec près de 22% des voix contre 28% pour Amadou Touré qui finalement le battra est également un bon point dont est crédité « Soumi champion » comme l’appelle ses partisans. Pour eux, « sauf grosse surprise, notre candidat va passer, ce sera takokelen ! ». Le candidat peut également compter sur le soutien de dizaines de partis politiques, de milliers d’associations qui ont rallié la plate-forme décidée à  le mener à  Koulouba dès le premier tour. A tous ses meetings, C’’est l’index pointé en l’air qu’IBK déclenche les vivas de ses partisans. Ce geste veut dire « 1 ». Un seul tour donc, pour Ibrahim Boubacar Kéita que les sondages donnent favoris pour l’élection de dimanche prochain. Son premier atout est sa réputation. Reconnu comme un homme de principe qui ne tergiverse pas en matière d’autorité et de prise de décision, il est aujourd’hui, aux yeux de nombreux maliens, l’ « homme de la situation ». Si son intransigeance fait peur à  certains, elle est considéré comme la seule solution pour restaurer le Mali et le relever après la profonde crise qu’il a traversé. Ses partisans rappellent d’ailleurs volontiers, qu’il avait tiré depuis longtemps la sonnette d’alarme. A l’international, il est également apprécié pour son langage direct et son carnet d’adresse bien fourni. On l’a ainsi vu dans de nombreuses capitales africaines et au-delà , bien avant le début de la campagne. Mais IBK, C’’est aussi le RPM. Le Rassemblement Pour le Mali est l’un des partis les mieux implantés sur le territoire national. A ses élus et militants sont venus s’ajouter ceux de la trentaine de partis politiques et de la centaine d’associations qui battent campagne pour son candidat. Le soutien reçu des autorités traditionnelles et même religieuses peuvent peser dans la balance en faveur du «Kankéléntigui» et lui assurer la victoire à  l’issue de ce premier tour. A 68 ans, il joue sa dernière carte et jette toutes ses forces dans la bataille, arpentant depuis des mois les coins et recoins du pays, discutant avec les Maliens de l’intérieur comme ceux de l’extérieur. Ces trois candidats ont donc toutes les chances de faire la différence des le premier tour. Le jeu n’en est pas moins ouvert et les différents staffs de campagne jettent leurs dernières forces dans la bataille, à  quelques jours maintenant du jour J.