Afghanistan, retour au « Grand jeu »

« La simple raison pour laquelle nous revenons, c’est parce qu’on nous a demandé si nous pouvions le faire et j’ai dit oui », déclarait à la mi-janvier le Général Robert Neller, commandant du corps des Marines, justifiant l’envoi de 300 soldats américains dans la province afghane du Helmand, au printemps 2017. Après l’invasion américaine qui a renversé le régime taliban en 2012, la tentative des États-Unis de reconstruire l’Afghanistan s’était soldée par un échec et fin 2014, Washington avait retiré presque toutes ses troupes. Depuis l’armée afghane a perdu le contrôle de nombreuses zones du pays.

Les Marines seront chargés de former et de conseiller les soldats afghans et la police, engagés dans des affrontements constants avec les insurgés talibans, et les groupes de l’État islamique (EI) et d’Al-Qaeda qui depuis début 2015, sont installés dans l’est du pays.

Le retour de l’ingérence américaine dans la région ne fait cependant pas illusion. Actuellement, plusieurs puissances s’affrontent dans une lutte d’influence qui rappelle la rivalité entre les empires russes et britanniques aux XIXè et début du XXè siècle, surnommée le « Grand jeu ».

Lutte d’influence L’émergence de l’État islamique (EI) pose un sérieux défi à la suprématie des talibans et pousse les puissances régionales à revoir leurs politiques et à ouvrir le dialogue avec eux. La Russie tout d’abord, opposée aux talibans dans la guerre civile afghane des années 90, a opéré un changement drastique en les soutenant face à l’ennemi commun que représente l’EI. Pour nombres d’observateurs, cette affirmation de Moscou en Afghanistan est une tactique pour faire pression sur les États-Unis et renforcer son influence régionale. Le Pakistan, principal soutien des talibans, est accusé de double jeu par rapport au gouvernement afghan. L’Iran chiite ensuite, qui s’est rapproché de son ennemi historique, les talibans sunnites, contre l’EI (qui considère les chiites comme des infidèles), a approfondi sa relation avec les insurgés. Le gouvernement afghan du président Ashraf Ghani enfin, grevé de luttes politiques et considéré par ces puissances régionales comme trop proche des États-Unis, s’avère incapable de faire face aux multiples problèmes de sécurité auxquels il est confronté.

Le pays est livré au chaos, divisé sur les lignes ethniques, sectaires et sur sa politique envers les États-Unis, la Russie et le Pakistan, qui exercent leur influence, déstabilisant un peu plus la région.

L’arrivée du nouveau président américain Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, est attendu par de nombreux afghans Afghans, qui espèrent que le président américain et le dirigeant russe Vladimir Poutine amélioreront enfin leur relations bilatérales, ce qui pourrait avoir pour effet de donner un impact positif sur la situation en Afghanistan.

Talibans du monde entier, ça suffit !

« Allahu akbar », C’’est par cette formule hautement sacrée et invocatrice que des individus s’adonnent à  leur sport favori : tuer leurs semblables, au nom d’une lutte soi-disant religieuse. Invoquer le nom de Dieu est devenu monnaie courante. Pour prier, louer, exprimer la joie ou le dépit. Mais, pour semer la mort ? Aujourd’hui, dans certains pays, en Afrique comme ailleurs, entendre cette invocation dans une foule sème la peur. à‡a a été le cas ce mardi, à  Peshawar. Une poignée d’hommes, armés comme à  la guerre ont attaqué… des enfants ! Ils en ont abattus, à  bout portant, d’une balle dans la tête pour la plupart, 132. Un bilan effroyable pour un assaut contre une école, 141 morts au total. Leur faute, être au mauvais moment, au mauvais endroit. àŠtre les enfants d’officiers pakistanais qui mènent une lutte féroce contre ceux qui veulent instaurer la charia et sont prêts à  tout, y compris vendre de la drogue pour financer leurs activités. Pour venger leurs camarades tués dans les combats, les talibans ont donc versé le sang d’innocents. Au nom de Dieu… Tuer des innocents pour plaire à  Dieu ? Loin de nous toute intention de blasphémer, Ceux qui tuent aujourd’hui, ceux qui décapitent les otages innocents et exécutent leurs propres coreligionnaires semblent ignorer ce terme : le Miséricordieux (Al-Rahman), au début de chaque sourate. Eux qui se targuent d’être des maà®tres religieux, comment ne tiennent-ils pas compte de ce que a été révélé à  Mohamed, le messager d’Allah pour les croyants (PSL), dans la continuité des dix commandements dont celui-ci : « Tu ne tueras point !». Malheureusement la mauvaise interprétation des versets 89 et 90 de la sourate 4 (An-Nisaa). Les antagonistes de l’Islam tels que les talibans pakistanais ou afghans interprètent le Coran, le distordent pour l’amener dans le sens qu’ils veulent. Par ignorance ? Rien n’est moins sur. Un musulman qui ne respecte pas la vie n’est pas un musulman. Il est temps que cessent ces crimes, quelque soit la religion de leur auteur, commis au nom de Dieu. Les croyants de part le monde se désolidarisent de plus en plus de cette guerre qui s’attaque avant tout à  des innocents. « Not in my name » C’’est l’intitulé d’une campagne en cours, surtout sur les réseaux sociaux, pour dire non à  cette barbarie sans nom. Pendant que les familles, le Pakistan et le monde pleure les martyrs de Peshawar, il est temps que l’on dise aux Taliban et autres illuminés du même acabit, « Not in Allah’s name ».