Ballo – Kanouté : Power and Control

De nombreux duos ont marqué l’histoire du basket. Jordan – Pippen, Shaq – Kobe, James – Irving ou encore les frères Gasol. Des tandems qui ont écrit les plus belles pages de l’histoire des équipes pour lesquelles ils ont évolué.

À cette liste de joueurs talentueux pourrait s’ajouter le duo Kanouté – Ballo. Les deux Aiglons sont encore loin des palmarès des champions précités, mais leur duo fait des merveilles. Après avoir hissé le Mali sur le toit de l’Afrique en 2017, avec notamment un match à 50 points de Siriman Kanouté, le duo a activement participé à la conquête du titre de champion Afrobasket U-18, ainsi que de la deuxième place mondial lors de la coupe du monde U-19. Les deux joueurs s’étaient démultipliés durant la Coupe du monde U-17 en faisant étalage de leur talent à la face du monde. Ils ont récidivé lors du mondial U-19 en Grèce. Ballo qui avait déjà fini  Meilleur rebondeur du tournoi en Argentine, avec 118 rebonds , a fait de même dans la catégorie U-19. Tout comme en 2017, la montagne originaire de Koulikoro a vu ses performances récompensées par une présence dans le cinq majeur. Ce fan de Shaquille O’Neil est tout aussi dominant que son idole. Mais, dans le basket actuel, le jeu dans la raquette n’est plus suffisant. Et Ballo l’a bien compris. Il a su adapter son jeu, le faire évoluer. Il s’identifie désormais plus à Anthony Davis, l’intérieur des Pelicans de la Nouvelle-Orléans. « La trajectoire de Ballo ne surprend guère. Ce jeune a un talent immense, une facilité dans les gestes, il va aller très loin », confie Baba Kane, le Secrétaire général de la ligue de Koulikoro. Il a pulvérisé le record de rebonds dans un match de Coupe du monde U-17 lors de la défaite contre la République Dominicaine, en en captant 32 (précédent record 22). À ses côtés, Siriman Kanouté dicte le tempo. En véritable chef d’orchestre, le fils de l’ancien international Séga Kanouté est un virtuose du basket. Issu d’une famille de grands sportifs, le jeune Kanouté (17 ans) grave sa légende dans le marbre. Vélocité dans la perforation, vision de jeu panoramique et adresse de sniper, Siriman a déjà tout d’un grand. Après avoir fini meilleur marqueur du mondial U-17 en Argentine avec 172 points, le très jeune meneur de jeu a été élu MVP de l’Afrobasket U-18. Également dans le cinq majeur de la compétition, le génie de Kanouté ne laisse personne indifférent. « Il a pris des initiatives, fait jouer ses coéquipiers, je ne peux que l’encourager, il peut devenir beaucoup plus grand en gardant les pieds sur terre » témoigne son coach Alhadji Dicko.

Jeunesse : le parent pauvre du binôme formé avec les sports

Loin de moi toute prétention de m’ériger en donneur de leçons, il est aujourd’hui loisible de constater que notre jeunesse est le «Â dindon de la farce ». Certes, de façon unanime, tout le monde s’accorde à  dire que la jeunesse est l’espoir de demain et qu’il faut se battre pour que la relève soit valablement assurée. Nonobstant, personne n’a jamais daigné lever le petit doigt pour dire que dans le binôme jeunesse-sports dans la composition du gouvernement, le second fait largement ombrage au premier. Même si de façon naturelle, jeunesse rime avec sports, il n’en demeure pas moins vrai que la jeunesse a tendance à  être laissée pour compte au profit des sports qui happent, le plus souvent l’insignifiante enveloppe dédiée à  la jeunesse. C’’est pourquoi, les structures publiques demeurent encore confrontées à  des contraintes de nature institutionnelle et logistique qui limitent les actions d’encadrement en faveur des jeunes avec comme corollaire, une Direction nationale de la Jeunesse sans moyens véritables au vu de l’ampleur de la mission à  elle assignée, des représentations régionales dans un état précaire, des maisons des jeunes agonisantes… Malgré son caractère transversal, C’’est seulement au Ministère de la Jeunesse et des Sports qu’un budget est réellement alloué au nom de la jeunesse. Un simulacre d’intéressement qui n’est que de la poudre aux yeux de la composante la plus représentative au Mali. A l’avant-garde de tout développement on pourrait bien rattacher (comme en Côte d’Ivoire…) la jeunesse au Ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle ou au Ministère de la Culture o๠les jeunes sont, de façon implicite, au C’œur de toutes les activités sans une participation large, effective et dynamique dans les prises de décisions. C’’est là  un préalable à  la réussite que les plus hautes autorités doivent imprimer à  notre pays qui a enregistré d’énormes progrès dans le domaine de la démocratie pluraliste et de la redynamisation des mouvements associatifs. Pour corriger ces dissimilitudes, les décideurs doivent s’employer à  créer les conditions favorables à  la participation active des jeunes au développement économique et social du pays et surtout au processus de réconciliation nationale qui est aujourd’hui à  n’en pas douter une priorité pour les autorités. Elles doivent aussi s’atteler à  promouvoir les activités socio-éducatives, culturelles et sanitaires ainsi que l’esprit d’initiative. Le développement des mécanismes de protection et de compétences de vie active dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine des jeunes et les risques qu’elle engendre, la lutte contre le VIH-Sida, le terrorisme, etc., devraient aussi figurer parmi les priorités des gouvernants. Des prépondérances qui doivent être en parfaite intelligence avec le développement de la culture de la paix, la tolérance, et l’esprit de la citoyenneté.