Songhaï et peuls enterrent la hache de guerre

À Tassiga, samedi 26 août, s’est achevé une rencontre intercommunautaire rassemblant une centaine de participants de la commune de Bourra pour mettre un terme aux conflits qui opposent la communauté Songhaï à la communauté peule de la commune. À l’issue de cette rencontre, les deux communautés ont décidé de cesser les hostilités et de travailler ensemble pour le retour de la paix.

Le climat de suspicion et de terreur qui régnait dans la commune de Bourra pourrait être en passe de n’être plus qu’un mauvais souvenir. C’est du moins ce que les populations de la commune, habituées aux attaques et braquages espèrent. Alors que s’est achevé, samedi dernier, une rencontre qui a réuni, autour de l’ancien premier ministre Ousmane Issoufi Maiga, natif de Bourra, les leaders des communautés peules et songhaï, les chefs traditionnels, marabouts, chef des mouvements armés, jeunes et femmes de la commune et des alentours.

Durant ce forum, tous ont pris l’engagement d’arrêter les affrontements pour privilégier la paix et s’en remettre aux mécanismes de résolution des conflits en cas de problèmes. « Si par hasard, il y a des dérapages par-ci par-là, ils devront s’adresser immédiatement aux leaders communautaires, aux chefs traditionnels, à la commune, pour toujours essayer de résoudre les problèmes à l’amiable et qu’il n’y ai plus jamais ça », explique Ahmadou Cissé, ancien maire d’Ansongo.

Dans le cercle d’Ansongo, affrontements et violences entre les communautés daousak, peules et songhaï, sont fréquentes. Le GATIA intervient souvent lors des événements comme les foires pour sécuriser et dissuader le banditisme. Beaucoup de jeunes de ces communautés ont rejoint les mouvements armés qui sont aussi en conflit ouvert. La signature récente d’une entente entre Imghad et Daousak semble s’inscrire aussi dans une dynamique de paix dans cette zone qui vit dans une insécurité quotidienne, même si certains préfèrent rester prudents. « Je crois que tout ira bien, mais il y aura quand même des dérapages, parce que le vol de bétails c’est devenue une sorte de coutume par ici. Avant, ça se faisait sans armes mais aujourd’hui avec les armes ça donne une autre dimension. Mais bon, en tous cas, il se sont engagés », lance cet habitant de la commune de Bourra, joint au téléphone, qui attend «quand même de voir ».