Dernier stop pour « Bébé »

« Bébé » C’’était une célébrité. De Gao à  Koulikoro en passant par Djénné ou Bamako, tout le monde se souviendra d’elle comme de la seule femme chauffeur de taxi de l’histoire du Mali. Françoise Prévost a tiré sa révérence. C’’est au détour d’une conversation que J’apprends le « départ » de cette grande dame. Elle était la Tantie ou la Maman de tous ceux qui la côtoyaient assez longtemps pour la connaà®tre. «CONDUIRE, C’’est la liberté » et Françoise, 61 ans, n’en manquait pas. Dans un métier encore absolument masculin, à  bord de sa Peugeot 505 break diesel, huit places, elle a réussi, par son professionnalisme, à  montrer que rien n’est impossible si l’on veut et qu’on s’en donne les moyens. Les touristes (du temps o๠ils venaient), se l’arrachaient pour les conduire découvrir le pays dogon et les plus beaux sites du Mali. « Bébé », on la voyait au moins une fois par an à  la télé. Reportage en hommage aux femmes à  l’occasion du 8 mars tourné en 1998 et maintes fois passé tant l’image de cette belle dame au volant de sa voiture plait. Un véhicule offert par un couple d’amis français, avec lequel elle a bourlingué sur les routes pour balader les touristes. « C’’est une femme vraiment intéressante », témoigne Koumba, qui l’a rencontrée à  maintes reprises. Comme moi, elle est surprise d’apprendre le décès de celle qui était devenue une vraie star. Son titre de seule femme taxi du Mali, elle le défendait jalousement, même si elle déplore justement d’être la seule. « Les femmes doivent cesser d’être dominées, moi je conduis sûrement mieux que la plupart des hommes ! » disait-elle à  un reporter en 2004. De son défunt mari, elle a eu une fille, qui vit à  Koulikoro, sa ville natale, o๠Bébé est propriétaire d’un hôtel, une « occupation » qu’elle avait entre deux excursions. « Je travaille beaucoup, C’’est dans ma nature franco-malienne ». Son père militaire français était originaire de Longvic, en banlieue de Dijon. Mais elle n’a jamais vécu comme la métisse du coin qui a des problèmes d’identité. Elle est malienne, fière de l’être, toujours à  fédérer et à  pousser les gens à  aller de l’avant. Elle avait même envisagé se présenter à  des élections… Mais, à  peine la soixantaine passée, « bébé » a décidé de tirer sa révérence. La Tantie, la Maman s’en est allée, sans bruit. Pas eu le temps de la remercier, pour son leadership, son engagement, son amour du Mali, pour son métier. Françoise est partie vers d’autres horizons. Adieu Bébé, reposes en paix.

OFII – Mali : 9 taxis pour insérer des migrants de retour

« Montrer les potentiels énormes de la Diaspora malienne » Bien plus qu’une simple remise de clé, C’’est un événement symbolique qui a été célébré hier au siège de l’OFII. Il souligne des liens forts de codéveloppement entre la France et le Mali. Et avant tout, la volonté d’accompagnement vers l’autonomisation des migrants Maliens à  leur retour au pays. « La migration est une réalité humaine et forte » a indiqué Michel Reveyrand De Menton, Ambassadeur de France au Mali. Une question délicate et complexe, qui mérite des « accords symboliques » et des « projets nouveaux à  la hauteur de cette dimension économique ». Dans cette optique l’opération Taxis Neufs a été lancée hier midi par Stéphane Darmas, Directeur de la Représentation de l’OFII, leurs partenaires locaux l’ANPE Mali, le CIGEM et la cellule de codéveloppement du Ministère de l’Industrie, des Investissements et du Commerce. Pour Makan Sissoko, Directeur de l’ANPE Mali, il s’agit d’ « assurer une mobilité dans les meilleures conditions possibles ». Un dispositif d’information sur la mobilité des migrants a été d’ailleurs été mise en place avec le Centre d’information et de Gestion des Migrations (CIGEM), organisme malien basé à  Bamako. l’OFII s’inscrit dans cette démarche en facilitant l’insertion des migrants au pays par l’exercice d’une activité économique. Faciliter l’insertion des migrants de retour au pays Après le FIDIMA, ayant mis en avant le potentiel d’entreprenariat de la Diaspora Malienne, la cérémonie qui a eu lieu hier midi au siège de l’OFII, à  Bamako a montré une nouvelle fois la volonté des Maliens de retour à  participer au développement de leur pays par l’exercice d’une activité économique. Pour les appuyer, l’OFII a mis en place depuis 1998, un Programme d’Appui aux Initiatives des Migrants (PAIM) avec des financements sur la base de projets allant de 4000 à  7000 euros (environ 2,6 à  4,6 millions de Fcfa). L’opération « taxis neufs » a été initiée sur Dans le cadre de ce programme, 9 taxis neufs de marque Suzuki et un tracteur ont été remis hier midi à  leurs bénéficiaires. l’opération « Taxis neufs » a été menée grâce à  un partenariat technique entre la Cellule du codéveloppement du Ministère de l’Economie et des Finances de France, le Ministère des Maliens de l’Extérieur et l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) du Mali. Les véhicules ont été exemptés de droits de douane et de taxes de transport. Enthousiastes de renouer avec une vie professionnelle dans leur patrie, les bénéficiaires de ces véhicules, se sont dit satisfaits et fiers de rester chez eux afin de s’y rendre utiles. Un dispositif de réinstallation clé en mains pour les migrants l’OFII à  travers le PAIM examine en effet de nombreux projets de réinstallation à  l’initiative de migrants de retour au Mali depuis moins de 6 mois. La structure d’accompagnement comprend un comité franco-malien composé de la représentation de l’OFII, de l’Ambassade de France au Mali, de l’OFII, de l’ANPE Mali, de la cellule technique de codéveloppement des Ministères maliens de l’Economie, des Investissements et des Finances et des Maliens de l’Extérieur. Le programme fait appel à  deux opérateurs locaux, le Collectif Ingénieur Développement Sahel (CIDS), l’Association pour la formation, l’insertion et le développement rural en Afrique (AFIDRA) pour les autres régions du Mali. Elles assurent l’accompagnement au montage sur le terrain (étude de faisabilité, aide à  la mise en œuvre et suivi pet de suivi du projet pendant un an sur le terrain (étude faisabilité, aide, à  la mise en œuvre et suivi pendant un an). « En 2009, de nouveaux projets ont été facilités, notamment des projets de nouveaux véhicules neufs servant de taxis ». Selon Marion Dessombz, coordinatrice du Programme d’appui aux initiatives économiques de migrants (PAIM), l’aide au démarrage de l’activité représente un montant global d’environ 425 millions de F CFA pour 137 projets financés en 2008. La dynamique de codéveloppement a de beaux jours devant elle, aux migrants de saisir l’opportunité.

Initiative: bientôt des « Taxi Sisters » dans la capitale

Des taxis sisters dans la capitale Parmi ces chauffeurs, nous avons constaté la présence de chauffeurs de particuliers, d’anciens chauffeurs de taxi classiques. Tous ont bénéficié d’une formation à  l’agence nationale pour l’emploi.Ce qui est passionnant dans ce projet, c’est la participation très active des jeunes filles de la capitale. Sur plus de 300 chauffeurs, on enregistre au moins une trentaine de jeunes filles dont 5 vont commencer leur activité dès la première phase de l’opération. Il faut rappeler que la même banque a financé l’opération « Taxi Sisters » au Sénégal et qui jusque là  est une réussite dans ce pays voisin. Financement de la B-R-S Après un échec avec l’institution de micro crédit JEMENI, le projet a bénéficié du financement de la Banque Régionale du Sahel (B-R-S)de Bamako sous la coordination de l’A-N-P-E. Ce projet va se dérouler en 2 phases selon le chef de service de crédit de la Banque Mme Coulibaly. La première étape, la phase test, concerne une trentaine de véhicules qui seront remis à  des chauffeurs de la coopérative dont 5 (cinq) jeunes filles. Ces véhicules fonctionnent avec de l’essence et viennent de Chine. Leur côut est d’environ 6 millions de FCFA. Et les tarifs se négocient comme pour les taxis classiques et sont parfois en dessous. Pour Fomba, l’un des chauffeurs, ces taxis sont une innovation de confort :  » nos véhicules sont climatisés, propres et mettent le client à  l’aise. Les autres taxis nous regardent parfois avec défiance, d’autres avec curiosité, mais nous voulons servir d’exemple » La deuxième phase va concerner 300 bénéficiaires avec 300 véhicules qui devront fonctionner au gasoil. Cette étape sera rendue possible avec une exonération des pouvoirs publics. Ces prêts sont accordés aux bénéficiaires par la banque sur une période de deux ans et demi. Le rôle des concessionnaires de la place Des partenaires actifs non négligeables du projet sont les concessionnaires de la place. Il s’agit surtout de Afrique Motors avec ses marques BYD, du groupe TOMOTA en FAW en Chine et de la Malienne de l’automobile des marques KIA de la Corée. C’’est l’implication de ces derniers qui a facilité l’acquisition de la plupart des véhicules aux chauffeurs. C’’est ainsi que ces véhicules ont été obtenus au prix unitaire de plus 6 millions de FCFA. Mais auparavant, les mêmes véhicules ont été cédés à  l’Etat malien à  plus de 11 millions de FCFA. Impact  » social « du projet Dans le cadre du renouvellement du parc automobile de Bamako, la coopérative des chauffeurs et conducteurs de taxi met à  la disposition des populations bamakoises de nouveaux véhicules. Ces véhicules sont déjà  en circulation en attendant le lancement officiel dans les jours très proches selon la disposition des autorités nationales. l’arrivée de ces nouveaux taxis dans la capitale va surtout bénéficier aux consommateurs dans la mesure o๠ces taxis seront en dessous du prix normal des autres. l’objectif du projet selon Mr Guissé, l’un des promoteurs du projet, est le renouvellement du parc automobile. Concrètement, il s’agit de sécuriser le réseau routier de la capitale avec des chauffeurs bien formés et ayant en tête la sécurité des populations dans la circulation. Donc nous devrons tous aider ces jeunes diplômés dans l’accomplissement de leur tâche et qui se différencient surtout des autres taxis par les publicités de la Banque ayant financé l’opération.

Cycloville Afrique lance le Vélo-taxi à Bamako !

A l’ occasion de la quinzaine de l’environnement, les promoteurs de « Cycloville Afrique » ont lancé leur vélo-taxi, une petite merveille technologique, qui utilise l’électricité ou l’énergie solaire et permettra de créer des emplois pour les jeunes. Le tricycle conçu par Cycloville Afrique, entend favoriser le transfert de technologie entre l’Europe et l’ Afrique, puisqu’il y aura une unité d’ assemblage au Mali, une initiative encouragée par l’APEJ (l’Agence pour la Promotion de l’ emploi des jeunes) une structure qui accompagne les jeunes entrepreneurs dynamiques et impliqués dans le développement durable. Le vélo-taxi à  trois roues propose aux bamakois, un nouveau mode de transport qui respecte l’environnement tout en créant de la valeur ajoutée. Entretien avec Aliou Boutout Sall, le président de Cycloville Afrique : Comment est né le projet Cycloville Afrique ? Aliou Boutout Sall : J’ aimerais d’abord vous dire que Cycloville est un projet à  dimension africaine. Il a émergé il y a cinq ans et répondait à  la question suivante : Quel sera le rôle de l’Afrique dans la préservation de l’environnement ? Et quels rôles aurons nous à  jouer en tant qu’entrepreneurs dans le développement durable ? Nous avons fait des recherches qui nous ont mené à  Berlin,en Allemagne, auprès de la société, Véloforme et qui avait déjà  commencé l’expérimentation du tricycle dans 100 capitales. On a donc voulu l’adapter aux conditions climatiques du continent ! Il faut savoir que le tricycle électrique est une première ici au Mali, avec un système de pédalage assisté par un moteur électrique ! Il peut transporter deux adultes et un enfant dans des conditions de sécurité optimale et à  l’abri des intempéries grâce à  son toit arrondi. Décrivez nous le Trycicle électrique ? Aliou Boutout Sall : Il a trois roues, avec une coque blanche faite de matériaux recyclables et d’acier. On a voulu un design futuriste pour évoquer l’ avenir. Il y aussi la partie communication du véhicule qui est rentable et qui va inclure d’autres prestataires. Il peut même recevoir de la publicité et s’inscrit en même temps dans une éthique de développement durable et de dynamisme. Grâce au procédé de pilotage assisté, le démarrage du vélo taxi se fait à  25km/H avec 21 vitesses possible. Comment ça marche ? Aliou Boutout Sall : C’’est un tricycle qui marche avec des batteries, alimentées grâce à  l’ énergie solaire. l’ objectif est d’ adapter d’ emmener ce vélo partout en Afrique. Il sera d’ abord assemblé au Mali grâce à  une usine de montage, ce qui permettra au continent de maà®triser cette technologie et de l’ adapter à  d’autres engins à  assistance électrique . On pédale d’ abord pour démarrer le tricycle et le moteur prend ensuite le relais, qui fait 250 Watts, avec deux batteries de 12 volts. Elles ont une autonomie de 9h, à  raison de 4h de recharge par batterie. Comment insérer ce vélo-taxi à  la circulation ici au Mali ? Aliou Boutout Sall : On a fait des études qui nous ont montré qu’il s’adaptait parfaitement à  des zones o๠il n’existe aucun moyen de transport, notamment pour désengorger le trafic ! Cela va permettre de faire la liaison entre des zones o๠il n’ y a pas de transport et les zones plus denses. On espère aussi le mettre à  disposition dans certains villages ou CESCOM (Centre de santé) o๠il n’ y pas d’ ambulances, pour transporter des malades par exemple. Et enfin, on souhaite l’emmener partout en Afrique !