Corruption : combien coûte une visite technique à Bamako ?

Sogoninko, mardi, le soleil darde ses rayons pendant que la poussière latéritique s’impose aux nombreux automobilistes venus passer la visite technique. En ce mois béni de ramadan, les esprits s’échauffent vite et l’ayant compris, les agents du centre imposent deux colonnes de voitures formées selon l’ordre d’arrivée des uns et des autres. Certains automobilistes réfractaires à  l’ordre, confient leur bolide à  des amis de fortune agents du centre moyennant une petite contrepartie financière. D’autres, conscients de l’état défectueux de leur véhicule, s’adressent à  des rabatteurs pour décrocher le précieux sésame. Les prix de la visite technique à  la tête du client En réalité, la visite technique coûte 7 500 francs soit 2 500 pour l’Agence Nationale de la Sécurité Routière et le reste va au trésor public. Dans les faits, infimes sont les automobilistes qui parviennent à  payer juste le montant requis. Les rabatteurs, prolongement et complices des agents chargés du contrôle, entrent en action à  la vue de jolies voitures conduites par une personne d’apparence aisée et pressée. Ils vous proposent d’abréger le circuit administratif en cinq petites minutes et de réduire la visite à  une simple formalité moyennant la somme de quinze mille francs. Le marché conclu, l’automobiliste est installé dans une échoppe adjacente au centre le temps que la file indienne bouge. Le numéro d’immatriculation communiqué aux contrôleurs, la voiture même brinquebalante, passe le contrôle avec succès. Nous avons curieusement vu ce mardi des véhicules confrontés à  des problèmes de démarrage à  l’intérieur du centre et d’autres dépourvus de feux de signalisation et d’essuie-glaces réussir leur passage. Manque à  gagner pour l’Etat l’Etat perd beaucoup d’argent dans les opérations de contrôle technique. Tout véhicule ayant échappé à  la vigilance des agents de la circulation routière en matière de contrôle technique doit payer une pénalité mensuelle de 3 500 francs. Nous avons tenté l’expérience avec un véhicule en infraction depuis mai 2013. Pour arranger la situation, un rabatteur nous a proposé 22 500 francs en lieu et place des 49 000 francs exigibles. Il finit par accepter 20 000 francs pour contourner la pénalité, abréger l’attente et « huiler » le moteur des contrôleurs avec en prime l’utilisation d’une porte latérale pour faire passer la voiture. Un automobiliste venu de Hoffenheim en Allemagne avec une Mercedes 190 de couleur rouge en cours de dédouanement se donna en spectacle en ce début d’après midi de mardi pour avoir vu sa voiture recalée. Le prétendant au précieux sésame avait pourtant versé 30 000 francs à  un rabatteur très efficace mais le passage de sa voiture a coà¯ncidé avec l’arrivée d’un inspecteur principal qui détecta un problème de frein arrière. Pour notre part, un contrôleur assez minutieux s’est approché de nous pour nous demander de supprimer les photos prises à  l’intérieur du centre et de se rapprocher de la direction pour une autorisation. C’’est dire que les agents qui opèrent ici avec éthique se comptent du bout des doigts. Le VEGAL doit se rapprocher du Centre de Corruption que dis –je, de Contrôle Technique de Bamako pour soulager les automobilistes et aider à  l’assainissement du parc automobile vieillissant de la capitale.

Buyoya : « Le secrétariat technique, une locomotive pour la Stratégie intégrée pour le Sahel »

La cérémonie d’ouverture a été marquée par des allocutions introductives prononcées par M. Pierre Buyoya, Haut Représentant de l’UA pour le Mali et le Sahel, M. Said Djinnit, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, et M. Cheickh Oumar Diarrah, le Ministre malien pour la Réconciliation nationale et du développement des régions du nord. Dans leurs mots introductifs, les trois officiels ont donné des orientations stratégique à  leurs collaborateurs ainsi qu’aux autres membres du Secrétariat technique, qui ont continué les travaux après cette session d’ouverture. A l’entame de la réunion, les experts ont révisé le cahier des charges du secrétariat qui se veut être une structure souple, simple et dynamique. A cet égard, M. Pierre Buyoya a suggéré que le secrétariat technique soit «une locomotive pour la coordination des stratégies Sahel des différentes organisations» dans la mesure o๠il est chargé de cartographier toutes les stratégies et les initiatives destinées au Sahel en vue de mutualiser et de coordonner les efforts. Le Secrétariat sera chargé de perpétuer la dynamique positive en faveur du Sahel, maintenir la mobilisation, y compris des ressources, afin de répondre aux défis de sécurité, de gouvernance et de développement auxquels le Sahel est confronté. Comme l’a indiqué l’ambassadeur Saà¯d Djinnit, lors de la cérémonie d’ouverture, «nous devons faire mieux et faire vite, aller loin » pour transformer le destin des populations du Sahel. Etant donné que le Mali assure la présidence de la plate-forme de coordination ministérielle, pour une période de deux ans, le plan de travail du Secrétariat technique inclura également l’appui a la mise en œuvre des éléments de la feuille de route de la présidence malienne. Lors de la cérémonie d’ouverture, M. Cheick Oumar Diarrah, président en exercice de la plate-forme ministérielle, a annoncé que cette feuille de route sera disponible avant avril 2014 à  la prochaine réunion de la plate-forme de coordination. Pour rappel, le secrétariat technique est co-présidé par les nations unies et l’Union africaine. En plus de ces deux organisations, il est exclusivement composé des organisations suivantes : la Banque Mondiale (BM), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque islamique de développement (BID), l’Union européenne (UE), l’Organisation de la coopération islamique (OCI), l’Union du Maghreb Arabe (UMA), la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) et la Communauté des à‰tats sahélo-sahariens (CEN-SAD).

Diaspora intellectuelle, scientifique et technique : le Mali initie un forum

La grande salle du Centre international de conférence de Bamako a servi de cadre à  la cérémonie d’ouverture officielle du Forum de la diapora intellectuelle, scientifique et technique. C’était sous la présidence du président de la République Amadou Toumani Touré, en présence du président du Haut Conseil Malien de l’extérieur (HCME), du ministre de l’intégration africaine, Badra Alou Maccalou… Ils étaient nombreux ces personnes à  signifier de leur présence lors de la cérémonie d’ouverture de ce Forum qui durera 3 jours. « Aucun développement ne peut être atteint sans le concours de l’ensemble des forces vives de la nation ». C’est fort de ce principe que le Gouvernement du Mali, à  travers le Ministère des maliens de l’extérieur, entend mettre à  contribution l’ensemble de sa diaspora . D’o๠la tenue d’un Forum en l’honneur de la diaspora intellectuelle et scientifique. Nombreux sont-ils, les intellectuels maliens qui gravitent à  l’échelle internationale. Entre autres, il faut citer le navigateur interplanétaire Cheick Modibo Diarra, le Docteur Madiassa Magiragua de la NASA, le Pr Djola Bagayoko (lauréat du prix des états unis pour les mathématiques). Ce Forum entend donc offrir un cadre de dialogue formalisé entre la diaspora intellectuelle et l’Etat malien. C’est autour de 3 thématiques que se déroulera le premier Forum de la diaspora intellectuelle, scientifique et technique. Le Forum procédera entre autres à  l’examen des contraintes liées à  la mobilisation des ressources humaines de la dispora. Aussi, il sera question de la mise en réseau entre les personnes ressources de l’intérieur et de l’extérieur. La rencontre des intellectuels Au cours de la cérémonie, l’assistance a pu visualiser le documentaire qui illustre le bien fondé du présent Forum. Le Forum vise à  renforcer la contribution des intellectuels de la diaspora dans le développement socio-économique du pays. Sur la base de concertations ouvertes, il créera une complicité positive entre les intellectuels de l’intérieur et ceux de l’extérieur. Rappelons que chaque année, les ressources humaines maliennes de la diaspora contribuent dans de nombreux secteurs de la vie socio-économique. La dispora en général et injecte annuellement plus 300 milliards F CFA dans l’économie malienne. Pour le Dr Badra Alou Maccalou, ce forum n’a pas été initié pour denoncer le phénomène de la fuite des cerveaux, mais pour exploiter au mieux les ressources humaines que constituent la diaspora. Ainsi, dit-il, la diapora malienne dans son ensemble a toujours été sensible et réactive à  toutes les initiatives. C’est le rendez-vous du donner et du reçevoir. « Il faut une necessaire complementarité et solidarité entre les citoyen d’un meme pays ».Le président ATT, dans son discours, a magnifié toute l’importance de la dispora intellectuelle au sein des communautés scientifiques de l’extérieur. D’o๠l’invite à  en faire autant pour le Mali.

Tourisme : un secteur menacé par la crise

Soumaila Guindo est guide touristique à  Mopti. Le secteur, il le connaà®t bien et témoigne aujourd’hui de la situation du tourisme. Lucide, il livre son analyse personnelle de la crise qui, selon lui frappe le secteur  » Au Mali, tous ceux qui travaillent dans le domaine du tourisme traversent actuellement une période difficile. Des chefs d’agences de voyages et des guides de tourisme sont en chômage technique. La saison touristique 2009- 2010 est de plus en plus menacée. La crise au Nord-Mali qui continue de se caractériser par des accrochages contre l’armée malienne d’une part ; et de l’autre par des enlèvements des occidentaux, a occasionné à  ces derniers de prendre des mesures sévères contre tout voyageur à  destination de notre pays. Le tourisme malien segmenté Désormais les visiteurs originaires de l’Allemagne, de l’Autriche et de la Suisse, trois pays de l’Europe ne pourront plus se rendre à  Tombouctou et certains de nos sites touristiques comme Gao, Kidal, le Gourma, Hombori, etc. A travers les sites internet de leurs représentations diplomatiques, ces pays ont tracé une ligne allant de Kayes jusqu’à  Mopti comme zone à  risque ; et de Mopti jusqu’à  Tombouctou une ligne rouge o๠tout accès est strictement interdit ! Pour leur part, la France n’interdit pas à  ses habitants de s’y rendre mais souligne le risque. Ces derniers peuvent aller jusqu’à  Tombouctou mais pas au-delà . Les autorités françaises conseillent à  leurs nationaux s’ils désirent se rendre à  Tombouctou, la cité mystérieuse par vol. Les Américains parlent d’un danger permanent pour tous les occidentaux. Mais plus souples que les français, les américains ne font pas de mesures restrictives sauf pour les officiels qui doivent impérativement avoir une autorisation écrite du gouvernement américain. Ils conseillent donc à  leurs compatriotes de se faire enregistrer auprès du département d’Etat à  Washington ou à  l’ambassade à  Bamako. La raison est que l’ambassade pourra les répertorier en cas de problèmes. Rassurer les touristes Coté malien, on tente de trouver des voies et moyens pour sauver la saison prochaine quand on sait que le tourisme est l’un des secteurs clés du développement. l’office malien du tourisme et de l’hôtellerie, à  travers la cellule de veuille, suit de près les informations véhiculées par les ambassades. Des consultations et réunions sont en cours afin de tenter de débloquer la situation. Le ministère du tourisme a tout récemment rencontré les acteurs du secteur, dont les agences de voyages. Celles-ci ont recommandé la mise en place d’une cellule de concertation regroupant outre le cabinet de la tutelle, les ministères des affaires étrangères et de la coopération internationale, celui de la Défense et celui de l’administration territoriale et des collectivités locales pour nouer des pourparlers avec les occidentaux. Les agences et les guides Ils sont les premiers à  subir de ce phénomène. Ils tentent ainsi de surmonter le fléau, mais d’ores et déjà  des annulations ici et là , font partie de leur quotidien. Quelques agences observent déjà  un chômage technique.