Portable dans le couple : Pas facile à gérer

Le téléphone de Monsieur sonne et il est sous la douche. Le numéro vous est inconnu mais le nom qui apparait à  l’écran ne vous laisse pas indifférente. Les doigts vous démangent et vous vous retenez avec peine de décrocher…Cette situation vous rappelle certainement quelque chose. Que vous soyez femme ou home d’ailleurs…Avec l’avènement de la téléphonie et les outils de plus en plus sophistiqués (envoi d’images par exemple) qu’elle nous offre, il faut savoir gérer pour que ne s’installe pas jalousie et suspicion au sein du couple. Nous avons demandé à  quelques personnes ce qu’elles en pensaient. Est-il permis de répondre à  l’appel sur le téléphone portable de son partenaire ? Salimata Sogodo, sage-femme : C’’est une question de politesse, les appels du conjoint ne doivent pas être décrochés. « Je pense qu’on ne doit pas répondre aux appels arrivant sur le téléphone de son conjoint, pour éviter les ennuis. Il y a certaines demoiselles qui appellent uniquement pour déstabiliser ton foyer. Donc il vaut mieux s’abstenir pour vivre en paix. Et puis, on n’est pas des secrétaires. A la limite, si la personne vous demande de le faire. Sinon, il ne faut pas prendre les appels d’autres personnes». Assan Sidibé : Le portable peut être « conjugalisé », C’’est-à -dire qu’il peut être ouvert à  l’usage des deux conjoints. l’essentiel est que la confiance rentre entre eux. Je peux, tout comme lui, répondre à  ses appels sur son cellulaire sans condition. Je ne trouve pas d’inconvénient. Mais il faut vraiment avoir du sang froid. Il y a des situations qui peuvent être dérangeantes mais J’essaie toujours de rester polie avec l’interlocuteur. Moussa Keita, commerçant au grand marché : « l’homme doit décrocher le portable de sa femme parce que le portable et la femme appartiennent tous au mari, selon notre tradition. Un chef de famille doit contrôler sa femme à  tout moment car elle est sous la protection de son mari. Comme la religion demande, elle ne doit rien faire sans l’avis de son mari. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui pensent que le portable est personnel ». Fatoumata Coulibaly : Il vaut mieux ne pas répondre aux coups de fils que reçoit son conjoint. D’ailleurs, on ne doit pas répondre à  un appel qui ne nous est pas destiné. « Au cas o๠votre conjoint vous trompe et triche, vous en aurez la confirmation et cela vous fera encore plus de mal. Et si ce n’est pas le cas, votre conjoint sera blessé par votre manque de confiance en lui. Cela aurait des répercussions sur vous provoquant les suspicions et aussi cela peut même entrainer la séparation. Pour ne pas en arriver là , vaut mieux ne pas répondre aux appels de l’autre. Le téléphone cellulaire du mari est intouchable, sauf autorisation expresse de sa part. Même en l’absence du mari, la femme en doit pas répondre aux appels.. Mme Sissoko Fatoumata Bouba Traoré : C’’est une question d’éducation. Le téléphone portable étant individuel, chacun dans le couple ayant ses relations, ses activités, il ne serait pas poli ou prudent de répondre aux appels de son conjoint sauf dans le cas o๠l’un aurait reçu la permission de l’autre de pouvoir le faire. Néanmoins, répondre ou pas dépend du dynamisme et de la relation qu’il y a dans le couple, de la conception de l’un comme de l’autre sur ce sujet. Drissa Samaké, agent de comptable : En fait, ça dépend de la situation. Si C’’est un numéro répertorié et que vous savez que ça peut-être urgent ou important, par exemple, un appel de la famille, on peut décrocher. Mais, si on ne connait pas la personne ou si C’’est parce qu’on a des soupçons, vaut mieux pas. Ca ne fera que créer des problèmes.

Le « Nafiguiya » : Sport national ou déformation professionnelle des journalistes et autres experts ?

s’il est un défaut de l’être humain, C’’est bien celui de divulguer ce qu’on lui a confié en secret. Au Mali, en langue bambara, on appelle ça faire du « Nafiguiya » ou « dénonciation ». A l’origine, il s’agit d’une information qu’untel vous a confié sur quelqu’un. Cette information détenue par vous, peut soit rester un secret ou devenir une véritable boà®te de pandore. Elle peut aussi vous influencer, vous convaincre ou semer le doute en vous, car vous connaissez la cible de l’information. Il y a alors plusieurs manières de réagir face à  cela : Méthode 1, la loi du silence Motif 1, minimiser cette information qui ne doit en rien influencer ce que vous pensez de la personne concernée ou détruire l’ordre social, polluer l’environnement, gâter vos plans. Motif 2 : vous appréciez cette personne, mais le doute est en vous… Motif 3, vous n’êtes pas un « Nafigui », un rapporteur professionnel, et vous n’avez pour habitude de divulguer ce qu’on vous dit sur quelqu’un. Et d’ailleurs, l’Islam prône ceci : « Si vous savez quelque chose de « mal » sur quelqu’un taisez le ! Vous pourriez avoir à  en rendre compte un jour ». Méthode 2 : Prêcher le faux pour savoir le Vrai Ah les Curieux, voilà  leur arme : essayer de deviner, de confirmer l’information détenue en posant milles et une questions détournées à  d’autres. « Mais au fait, comment va Lalla ? Est-ce qu’elle a le moral ces jours-ci ? Ca fait longtemps que je l’ai pas vu celle là  , ah Lalla, elle m’a lâché Walai ! Tu as de ses nouvelles, dis ? Alors que vous savez déjà  par un tiers que Lalla est entrain de divorcer et que les choses vont mal dans sa vie. Vous voulez confirmation en fait. Méthode 3 : Le téléphone arabe -Oumou à  Safi : « Eh Safi, il parait que Lalla divorce, toi tu savais ah ? Et Allah, vraiment, les divorces là , ça n’arrête pas ici ! Vraiment, je suis surprise. Bon je te laisse, tu n’es pas au courant ! » – Safi à  Fanta : « Eh Fanta, tu as entendu la nouvelle ? Lalla divorce ! Pardon, C’’est Safi qui m’a dit, je t’ai rien dit hein ». -Fanta à  Oumar : « Oumar, tu savais toi que Lalla divorçait, chut ne le dis pas hein ? » -Oumar à  Thiékoro : « Thiékoro, notre sœur Lalla est entrain de divorcer, walai, ce sera la honte dans sa famille ! » Méthode 4 : La dénonciation pure et simple Dans ce cas précis, on a pas pu retenir sa langue. Cela peut arriver si l’on est excédé, à  tort ou à  raison, alors, on jette à  la figure de quelqu’un l’information détenue pour lui faire mal, obtenir un résultat hypothétique sans trop en dire. Après, on se rend compte qu’on aurait mieux fait de se taire. Nota bene : Donc, s’il vaut mieux tourner sa langue 7 fois dans sa bouche avant de parler, ou retourner 10 fois sa plume avant d’écrire, parce que les écrits restent, et les paroles s’envolent, le « Nafiguiya », ne profite jamais, au contraire entraine t-il la confusion, crée la méfiance, brise la confiance, le respect et J’en passe ! Et souvent, le Nafigui est un personnage qui ne se respecte pas lui-même. Nafiguis professionnels Et nous autres journalistes, qu’on traite parfois de « Nafigui professionnels » ou « dénonciateurs publics » au Mali, il faut pouvoir juger si l’information est d’utilité publique ou non ? La déontologie du métier impose le respect, l’information vraie, et désavoue l’intoxication médiatique, la kabbale personnalisée ou la surinformation. Parce que C’’est ainsi que les autorités nous craignent. Il existe une pratique, faire du chantage à  des hommes politiques et négocier contre « Nafiguiya » une monnaie sonnante et trébuchante! Ah les tares du métier… Conclusion : Un proverbe du Nord, dit qu’il vaut mieux avaler ce qui brûle ta langue, que de laisser le vent l’emporter et tout détruire sur son passage… Il y a manière et manière de faire…

Recharges téléphoniques ou l’art de se ruiner…

Ces dix dernières années, l’usage du téléphone portable a connu un boom incroyable à  travers le monde. De l’avis de nombreux utilisateurs, le téléphone portable est devenu incontournable dans un monde dominé par la communication de masse. Aujourd’hui, presque tout le monde à  un portable, du PDG à  l’aide ménagère. Ce qui a valu à  cet outil l’adhésion générale. Mais, une chose est de se procurer un téléphone, l’autre est de l’alimenter constamment avec des cartes de recharges vendus à  chaque coin de rue. Pour Orange ou Malitel, les pourvoyeurs de recharges, ne lâchent pas le citoyen malien ! « Même quand tu es dans ta voiture, en plein milieu de la circulation, un jeune vendeur tape à  ta vitre pour te proposer une carte et tu n’ as d’ autres choix que de la baisser, parce que tu réalises que ton crédit est presque fini, » confesse Anna, Commerciale. En ces temps de crise, certains détenteurs de portables, trouvent inopportuns les recharges à  répétition du téléphone portable. « Non seulement la minute coute cher, mais la recharge se vide de façon aberrante. Je prends l’exemple d’une recharge de 5000 francs CFA, elle ne me fait pas deux jours, parfois ! », ajoute Salimata, femme au foyer. Tout dépend évidemment de qui Salimata appelle, il n’empêche que ces recharges constituent des entrées considérables de bénéfices pour les opérateurs de la place. Pour Mory Fofana, journaliste, l’usage du téléphone portable est une charge lourde, mais inévitable et le téléphone reste précieux pour le travail : « Chaque fois que je dois rencontrer quelqu’un pour une interview, je recharge mon crédit pour appeler ». Doumbia S, un autre utilisateur, qui estimait au départ pouvoir se passer du portable, le trouve précieux aujourd’hui. « Comment vivre sans cet outil dans l’ère de la communication globalisée. Je ne peux plus m’en défaire car mon travail, ma vie en dépendent… » On veut bien croire Doumbia, qui risquerait de passer pour démodé aujourd’hui, s’il avait tenu sa promesse il y a six ans… Satisfaire à  une dépense impromptue… Et face à  certaines urgences, n’est-on pas obligé de débourser de l’argent pour payer une recharge ? Une dépense imprévue qui perturbe un budget de famille ou une bourse scolaire : beaucoup d’étudiants admettent l’endettement lié à  l’usage du téléphone portable : « mon souci C’’est qu’à  chaque fois que ma copine me bipe, je me sens obligé de la rappeler immédiatement, cette recharge n’étant pas prévu sur mon argent de poche, lorsque des situations urgentes se présentent, cela me porte préjudice », signale Abdoulaye, universitaire. Pour Alioune Ndiaye, opérateur économique, l’équation est simple : « A consommer moins de 10 000F CFA de crédit par jour, cela affecte négativement mes activités. Mon chiffre d’affaires baisse. Ne pas appeler, C’’est mettre mes affaires en stand-by ».