Tentative de « destabilisation » au Tchad

C’est un communiqué du gouvernement tchadien qui a fait part la nouvelle. Le pays avait été la cible d’un coup d’état. Les responsables de cette action de déstabilisation du pouvoir, ont été arrêté, la plupart le 29 avril dernier. Parmi eux figure un député d’opposition, Saleh Makki, selon des sources concordantes. Pour l’heure, peu d’informations sont disponibles sur l’origine et les auteurs de cette tentative de coup d’à‰tat. « Ce jour 1er mai, un groupuscule d’individus mal intentionnés a cherché à  mener une action de déstabilisation contre les institutions de la république », indique un communiqué du gouvernement tchadien publié dans la soirée, affirmant que les membres du « groupuscule (…) conspiraient depuis plus de quatre mois pour remettre en cause la paix chèrement acquise ». « Les forces de défense (…) ont fini par les neutraliser et les mettre totalement hors d’état de nuire », poursuit le communiqué, soulignant que « les principaux auteurs arrêtés ont été confiés au Procureur de la république pour les besoins de l’enquête ». L’opposition indexée Le Tchad, ancienne colonie française, a une longue histoire de coups d’Etat et de rébellions armées. Le président Idriss Déby avait lui-même dirigé une rébellion qui avait marché sur Ndjamena, la capitale pour prendre le pouvoir en 1990. La semaine dernière, le Président Déby avait accusé la Libye voisine d’abriter des foyers de rebelles tchadiens. Des accusations rejetées par Saleh Gaouda, vice-président du Comité de sécurité nationale auprès du Conseil général national libyen. De son côté, Saleh Kebzabo, député et chef de file de l’opposition, dénonce une « situation trouble faite de nombreuses arrestations à  N’Djamena », dans les heures qui ont suivi l’annonce de cette « action de déstabilisation » du pouvoir tchadien.

Guinée : Rêves en danger

C’’est vrai que le pays a une longue tradition de putschs et autres coups d’état en série. Mais, on s’était pris rêver à  une aube nouvelle et tout le monde l’appelait de ses vœux. C’’était sans compter avec ceux qui mettent leurs intérêts partisans au-devant de celui du peuple tout entier. l’armée guinéenne, la tristement célèbre peut-on malheureusement affirmer, vient donc de faire à  nouveau parler d’elle. Dans la nuit du 18 au 19 juillet 2011, le Professeur Alpha Condé, Chef de l’Etat Guinéen a échappé de justesse à  un coup d’état mené par une partie de son armée dans sa résidence privée à  Kipé. Il n’aurait eu la vie sauve que grâce à  la vigilance de sa garde rapprochée qui a combattu de 03 heures à  05 h du matin, avant de recevoir des renforts et de mettre définitivement en déroute les assaillants. Quelques heures à  peine après cet évènement, le Chef de l’Etat a en a appelé au calme et à  la stabilité du pays. Il a rassuré le peuple de Guinée au maintien de la démocratie qu’il prône depuis sa prise de pouvoir il y’a sept mois : « La voie de la démocratie a commencé et ça va continuer. Je vous ai promis le changement et si Dieu le veut, nous aurons ce changement. Je vous appelle à  la vigilance mais au calme et à  l’unité nationale », a-t-il dit. Le Pr Alpha Condé a également interdit pour la même occasion toutes manifestations populaires et des réactions contre qui que se soit. Les condamnations ont fusé de partout, intérieur comme extérieur, pour fustiger cet acte. Cellou Dalein Diallo, chef de l’opposition, a jugé cette attaque «déplorable» et a souhaité «qu’elle n’affecte pas l’unité de la nation, le processus démocratique et le tissu social déjà  fragilisés». La France, l’ONU, les Etats-Unis et l’Union européenne ont «fermement» condamné l’attaque. Ex-puissance coloniale, la France a estimé que l’armée devait être «au service de la démocratie» et a appelé à  «la tenue prochaine des élections législatives» reportées. Qui est derrière ? Le président Condé a affirmé que «c’était une tentative d’assassinat», mais «pas un coup d’Etat». Il a annoncé que «les deux principaux dirigeants ont été arrêtés», sans révéler leur identité. Il a précisé que cette attaque était le fait de «chefs déviants de l’armée» parmi lesquels le général Nouhou Thiam. Ce militaire avait pourtant été limogé par Alpha Condé lors de son arrivée au pouvoir. Qu’il ait été arrêté après l’attaque conduite à  Conakry contre la résidence du président laisse penser que le gradé est derrière ce qui semble être un coup d’Etat. Alpha Condé se refuse néanmoins à  tirer des conclusions. «C’’était une tentative d’assassinat. Pas un coup d’Etat parce qu’ils n’en ont pas la capacité. Pour faire un coup d’Etat, il faut quand même des forces, et leurs forces sont faibles. […] Ce n’est pas avec six pick-ups qu’on peut faire un coup d’Etat!», a justifié le dirigeant. Pourtant, un deuxième assaut a été repoussé en fin de matinée. Cependant, nombreux sont ceux qui se posent des questions sur cette affaire. On se demande qui est derrière cette tentative de coup d’état ou d’assassinat. Très peu nombreux, il y en a quand même qui pensent que tout ceci n’est qu’un joli coup de «com» du président, en chute de popularité et qui renouerait ainsi les liens avec un peuple qui commence à  exprimer du mécontentement. Mais les yeux se tournent surtout vers l’armée, mais celle-ci pourrait n’être que l’objet de commanditaires cachés. Les intérêts politiques sont en jeu en Guinée, certes. Mais, il y a aussi de gros pactoles que la gestion de Condé à  ce jour fait bouger dans des directions qui ne sont pas forcément celles voulues par un certain cercle de guinéens ou d’hommes d’affaires étrangers. La cession du Port de Conakry à  un certain groupe français en est une illustration. Alors, a-t-on « voulu faire la peau » à  Condé pour le pouvoir ou pour l’argent ? Quoique, les deux reviennent au même…

Le Capitaine Dadis échappe à une mort certaine : Toumba Diakité en fuite

Que s’est-il passé ? Selon nos sources, le chef de la junte guinéenne était en froid depuis quelques jours, avec son aide de camp Toumba Diakité. Ce dernier aurait très mal pris le fait que son chef lui ait attribué la responsabilité des massacres du 28 septembre dernier. Massacre ayant entrainé la mort de plus d’une centaine de personnes réunies au stade de Conakry. Cette même source explique que le capitaine Dadis aurait demandé à  Toumba de se présenter devant la commission d’enquête déployée sur place par l’ONU. l’officier Toumba refusant d’exécuter les ordres, s’est fait convoquer par Dadis au camp Alpha Yaya de Conakry. Nouveau refus de Toumba. Dadis décide alors de le rejoindre dans un autre camp de la capitale oà¹, il avait mobilisé au bon nombre d’officiers à  se rebeller contre leur chef. Toumba Diakité attendra que Dadis soi en face de lui, dans sa ligne de mire pour tirer à  bout portant. Même s’il ne parvient pas à  le tuer, l’aide de camp réussira tout de même à  blesser Dadis. « Nous avons entendu des échanges de coup de feux et nous avons eu vraiment peur. », explique un témoin. Les hommes de Dadis ne réussiront pas à  arrêter Toumba qui court toujours, même si la plupart de ses hommes sont aux arrêts. Le porte parole du gouvernement affirme qu’ils sont désormais hors d’état de nuire, puisque sous les verrous. Retour au camp Alpha Yaya Diallo Après les balles reçues, Dadis est très vite transporté hors du camp afin d’y recevoir des soins. Il retournera ensuite à  son fief du camp Alpha Yaya. Le président sénégalais, Abdoulaye Wade après avoir appris ce qui se passait, a dépêché un avion médical censé transporter le capitaine Dadis à  Dakar pour des soins. Mais, le chef de la junte décline la proposition. Refusant de quitter ne serait-ce qu’une minute, son bastion. Les raisons des agissements de Toumba Diakité On se rappelle qu’il y a quelques jours, des enquêteurs de l’ONU sont arrivés à  Conakry pour tenter de trouver les responsables de la tuerie du 28 septembre dernier. Le capitaine Dadis avait affirmé être disponible et ouvert à  toute collaboration afin que les responsables soient punis. Il se serait entretenu avec les enquêteurs dans la capitale guinéenne. Et selon des sources, il aurait décliné toute implication dans l’affaire et le seul responsable selon lui, C’’est son aide de camp Toumba Diakité. l’officier ne voulant se laisser faire, aurait alors décidé de se rebeller contre son chef. C’’est de là  qu’est partie la faille entre les deux hommes et il s’en est suivi ce qui nous savons. Le ministre de la communication, Idrissa Chérif, explique « la situation est sous contrôle et tous ceux qui ont voulus attenté à  la vie du chef de l’Etat, sont sur surveillance». Signalons que cet évènement n’est pas du tout surprenant au sein d’une junte qui a toujours montrée les écarts de langages et de positions entre ses différentes factions. Souhaitons en tout cas que cette situation ne vienne pas entacher une sortie de crise et un climat de stabilité longtemps recherché par les guinéens.