Sécurité : la police marque son territoire

Les quartiers populaires et périphériques de Bamako font l’objet d’une surveillance accrue. Depuis l’attentat présumé de la rue Princesse et la découverte d’une cache d’armes à  Samanko quartier proche de Sébénikoro, lieu de résidence du Chef de l’Etat, les contrôles de police sont récurrents dans la capitale malienne. Nous avons profité du week-end pour suivre des éléments des forces de sécurité. Combinaison bleue-marine bien enfilée, fusil semi-automatique en bandoulière, béret cassé à  gauche, menottes accrochées sur le ceinturon, les éléments du GMS sont répartis en équipes positionnées aux différents points d’entrée de la capitale. Concomitamment des équipes mobiles patrouillent en ville. Contrôle d’identité, vérification des pièces automobiles et particulièrement du permis de conduire et fouille systématique des coffres des véhicules sont au programme des hommes du GMS. Patrouilles renforcées Entre Sébénikoro, Kanadjiguila, Samaya et Samanko, difficile de passer entre les mailles des filets des hommes en bleu. Un chef de poste nous a gentiment lancé « nous espérons que les malfrats ne se déguisent pas en journalistes pour commettre leurs forfaits », suffisant alors pour échanger avec cet officier qui veille sur le respect des automobilistes. « Nous faisons notre travail pour la quiétude des populations et non parce que le Président IBK habite à  Sébénikoro. Une équipe de militaires faisait le même travail non loin d’ici mais avec le retour de la paix, la hiérarchie militaire a jugé utile de la supprimer pour apaiser tout le monde mais avec les armes découvertes cette semaine, l’Etat se doit des gages aux populations d’o๠notre présence. Nous ne réclamons de l’argent à  personne, nous procédons à  des contrôles selon des consignes précises et tout suspect sera mis en garde à  vue. Imaginez ce qu’il adviendrait du Mali si de présumés terroristes s’attaquent à  ICRISAT ou au centre de formation du corps américain de la paix qui se trouvent à  5 kilomètres de Bamako. Au prix de notre vie, nous ferons du Mali une forteresse ». Parole d’officier. Le sentiment de la population Du côté des automobilistes, les habitants de Sébénikoro, Kanadjiguila, Samaya et Samanko affirment être partagées par la satisfaction de voir une présence quotidienne des forces de sécurité et des contrôles répétitifs parfois dérangeants. « Je suis gérant d’une quincaillerie à  Boulkassoumbougou et souvent je rentre tard ce qui fait que les policiers peuvent me contrôler plusieurs fois sur le même tronçon. Quand je sors de chez moi pour aller à  l’alimentation, je suis contrôlé idem à  l’aube quand je reviens de la mosquée » explique Soumahoro Satigui. Pour madame Nouhoum, « C’’est plus compliqué pour mes camarades et moi. Nous habitons à  Sibiribougou et en tant que femmes voilées, le contrôle se fait avec beaucoup d’interrogations. Les policiers veulent se rassurer qu’un homme ne se cache pas sous le voile dans une 4*4 remplie de femmes laissant à  peine les yeux apparaitre ». Un tour entre Magnambougou et Sikorodji et là , les éléments du GMS chargés du contrôle ressemblent à  des missionnaires de retour d’une zone désertique. La poussière rougeâtre de la latérite couvre même les cils de leurs paupières. Ils tiennent bon et tentent de placer la peur dans le camp d’en face. Qui incarne ce camp ? Seuls les résultats de l’opération en cours pourront répondre à  cette question.