Les Béréts Rouges(enfin) libres

Ce mercredi 30 janvier 2013 restera un bon souvenir pour les 29 bérets rouges qui ont pu recouvrer la liberté, ainsi que leurs familles qui se sont battues pour obtenir leur retour à  la maison. Annoncée 18 janvier dernier, la décision de leur mise en liberté provisoire n’a finalement été appliquée qu’il y a quelques heures. C’est avec soulagement que leurs proches ont accueilli cette nouvelle. Cette fois ci ils ont pu les embrasser et les serrer dans leurs bras. Les 53 militaires appartenant pour la plupart au corps délite des parachutistes encore appelés « bérets rouges » ont été arrêtés suite aux évènements du 30 avril 2012 qui se sont soldés par l’affrontement avec les bérets verts, auteurs du putsch du 22 mars 2012. Parmi les militaires libérés on peut citer Amidou Sissoko dit Man, l’ancien chef d’Etat major particulier du président Amadou Toumani Touré, Mohamed Lamine Traoré dit Mala, fils de l’ancien président Alpha Oumar Konaré et Abdoulaye Cissé le commandant de la région militaire de Sikasso. Ils ont été retenus pendant plus de huit mois au camp 1 de Bamako. Leur relaxe aurait été retardée à  cause de l’opposition de l’ex-junte. Sous le coup de l’émotion, l’une des épouses de ces détenus n’a pas pu retenir ses larmes pour exprimer sa joie. « Dieu est grand voici mon mari libéré, que Dieu soit loué », s’est–t- elle écriée. Du côté du « camp para » ou résident les familles des bérets rouges la joie est mélangée à  l’angoisse car certaines familles n’ont pas vu revenir leur membre toujours retenu. « J’ai un grand frère parmi les arrêtés, mais je l’ai pas vu parmi les libérés qu’est ce qu’il lui est arrivé ou bien il reste toujours en prison » s’interroge, un jeune homme très déçu. Cette libération intervient 24 heures après l’interpellation des autorités de la transition par les élus Me Kassim Tapo et Me Hamidou Diabaté de l’Assemblée Nationale lors du débat sur la feuille de route présentée par le Premier ministre. Au cours de ces débats, Me Kassim Tapo et Me Hamidou Diabaté, en qualité d’hommes de droit, ont appelé les autorités de la transition à  mettre un terme définitif à  l’affaire dite des bérets rouges. « Ces bérets rouges n’ont pas leur place dans les prisons mais plutôt au front. » avaient déclaré les députés. l’heure de la réconciliation a-t-elle sonné dans l’armée ? Apparemment la mise en liberté de ces militaires annonce les prémisses de la réconciliation dans l’armée malienne déchirée, dans un climat de manque de confiance. Certaines sources indiquent même que la libération des autres détenus est prévue pour la semaine prochaine. Des sources militaires nous confient que ce jeudi au 33ème régiment des commandos parachutistes à  Djicoroni, les bérets rouges se sont mis en tenue pour le rassemblement, pour montrer à  la Nation et au monde entier leur disponibilité à  participer aux combats aux côtés de leurs frères pour libérer et sécuriser les territoires occupés par les terroristes. « Nous sommes prêts à  aller rejoint nos camarades au front. Nous attendons seulement que les autorités de la transition nous donnent l’ordre et nous mettent dans les conditions de combats » nous confit un béret rouge. Dans cette libération, le courage du procureur général est à  saluer. Car, malgré les menaces et les intimidations il est resté sur sa position à  dire rien que la loi. Cité par l’ hebdomadaire malien « le Procès verbal », le procureur de la commune 3 dont relève le dossier des bérets a témoigné avoir été menacé par des individus non identifiés. Le procureur général reconnaà®t que la perspective de libérer les bérets rouges ne fait pas plaisir à  tout le monde; il confirme que dans la nuit du vendredi 18 janvier, des inconnus, à  travers des numéros cryptés, l’ont personnellement menacé de mort en lui disant: « Si vous libérez ces assassins de bérets rouges, on aura votre peau ! ». Daniel Tessougué révèle même que des hommes politiques l’ont appelé pour exprimer leur désaccord avec la libération des bérets rouges. Il déclare cependant ne pas craindre les menaces : « Je suis au service de la loi, donc je n’ai pas peur de mourir. Des fils de ce pays sont en train de mourir pour libérer le pays; pourquoi pas moi ? ».