Mali – Laboratoires Covid-19: Décentraliser les tests pour mieux traiter

Le Mali dispose de quatre laboratoires de test du nouveau coronavirus. Tous installés à Bamako, ils ont traitent les échantillons suspects venant de toutes les régions du pays. Cela crée des retards dans le rendu des résultats et la prise en charge des patients. Pour y pallier, la décentralisation des tests dans les hôpitaux régionaux serait la meilleure alternative, en plus des unités mobiles de diagnostic. 

Les quatre laboratoires maliens de diagnostic du nouveau coronavirus couvrent une zone d’un million et demi de kilomètres carrés. Les prélèvements de toutes les régions sont acheminés à Bamako dans un triple emballage, avec de la carboglace, qui les maintient à une température de 4 à 8 degrés.  

La centralisation de ces laboratoires dans la capitale peut provoquer des retards dans le rendu des résultats et la prise en charge des patients. « Pour des échantillons qui parviennent de Mopti ou de Gao, l’attente du résultat peut aller jusqu’à cinq jours », explique le Professeur Ousmane Koïta, Directeur du Laboratoire de Biologie Moléculaire Appliquée.

Tous les échantillons sont d’abord acheminés à l’Institut National de Santé Publique (INSP), qui les dispatche ensuite. « Cela peut poser des problèmes en termes de prise en charge des patients et des cas suspects par les différentes structures régionales, parce qu’il faut dans l’idéal confiner la personne jusqu’à ce que le résultat soit là, ou prendre le grand risque de la libérer. Si le résultat revient positif, vous aurez bien fait de la garder, sinon, vous aurez juste pris les précautions nécessaires », poursuit le Directeur du LBMA. 

Décentralisation Selon le Professeur Koïta, les laboratoires classiques, au niveau de chaque hôpital régional, peuvent être adaptés aux tests pour le SRAS Cov 2, le nouveau coronavirus, avec un poste de biosécurité de niveau 2 sans brèche et un dispositif PCR. Ensuite, il faudra s’assurer de la qualité du personnel, qui peut être mis à niveau rapidement si l’équipement est disponible au complet. 

Le matériel informatique couplé à la machine PCR?  « C’est juste un ordinateur avec un logiciel qui vous permet de savoir si un résultat est positif ou négatif, après confrontation avec un « témoin ». On  peut former le personnel local en deux jours, car il a déjà une forte habileté à manipuler des échantillons ».

Les responsables de la gestion de la pandémie sont en train de s’atteler afin que les hôpitaux régionaux puissent bientôt réaliser des tests. La mesure devra être par la suite étendue aux Centres de santé de référence afin d’assurer au Mali une forte couverture diagnostique pour riposter à de futures épidémies. 

« Même si deux ans après une autre épidémie éclate, il suffira juste de reconfigurer la partie technique pour que la plateforme régionale puisse par exemple diagnostiquer la dengue, la fièvre de Lassa ou la fièvre jaune », conclut le Professeur Koïta.

Boubacar Diallo