L’adieu à Thatcher, la controversée dame de fer

Arrivée au pouvoir à  la fin des années 1970, Margaret Thatcher a progressivement imposé sa vision libérale de l’économie. « La société n’existe pas », aimait-elle dire, appelant chaque citoyen à  assumer ses responsabilités au lieu d’attendre d’être pris en charge par l’Etat. A ses débuts, elle a mis en œuvre des réformes qui n’ont pas plu à  la classe ouvrière et aux syndicats. Ces réformes avaient pour objectif d’assainir l’économie en réduisant la dépense publique et en désengageant l’Etat des secteurs entiers de l’industrie. Les industries traditionnelles non rentables sont fermées et d’autres privatisées, de nombreux acquis sociaux dans les domaines de la santé et de l’éducation sont supprimés. Les conséquences de ces mesures ont été catastrophiques : augmentation du chômage, faillite des entreprises, et des émeutes qui s’en suivent. Après une popularité retrouvée suite à  la reprise des à®les britanniques en Atlantique Sud, -à®les prises par les Argentins- elle donne un nouvel élan à  sa politique de désengagement de l’Etat et la promotion du secteur privé en abaissant la pression fiscale et favorise la montée d’un véritable capitalisme populaire. C’’est ainsi que l’économie britannique renoua avec la croissance dès le milieu des années 1980. La productivité a augmenté, mais les réformes engagées par le gouvernement favorisent avant tout les investisseurs et accentuent les inégalités sociales. Sur le plan international, Margaret Thatcher a noué une relation très forte avec Ronald Reagan, Président des Etats-Unis élu en 1980. Reagan surnommait le Premier ministre britannique « the best man in England ». Les deux leaders ont collaboré pour affaiblir l’Union soviétique et donner une nouvelle impulsion à  la Guerre froide. Après l’annonce de sa mort le 8 avril 2013, des rassemblements spontanés ont eu lieu pour fêter sa disparition. A Brixton, quartier qui avait été le théâtre d’émeutes violentes et meurtrières dans les années 80, au début de l’ère Thatcher, beaucoup d’habitants se sont plutôt réjouis. Ils ont repris la chanson du film culte « Le Magicien d’Oz », « Ding dong, la sorcière est morte ». Certains l’accusent d’être responsable des maux de la société britannique. Ses détracteurs ont continué leurs manifestations ce 17 avril, jour de ses obsèques. Malgré toute cette agitation, plus de 2300 invités parmi lesquels la Reine d’Angleterre Elisabeth II et des dignitaires représentant près de 170 pays dans le monde ont assisté aux funérailles de la Dame de fer. Il y a avait également, deux chefs d’à‰tat, 11 premiers ministres, 17 ministres des Affaires étrangères, 32 ministres et secrétaires d’à‰tat britanniques et 30 membres des gouvernements dirigés par Margaret Thatcher.