Le président IBK à Valette(Malte) du 11 et 12 novembre prochain

Racine Thiam, le nouveau Directeur de la communication de la présidence a rencontré la presse, pour informer l’opinion du voyage du Chef de l’Etat à  la Valette(Malte) les 11 et 12 novembre à  l’occasion d’un sommet sur les migrations qui rassemblera les institutions et à‰tats membres de l’Union européenne ainsi que plusieurs pays africains. Lors de la rencontre, des sujets comme les avantages de la migration pour le développement, l’immigration légale et la mobilité, le droit d’asile et la protection internationale, la lutte contre le trafic de migrants, la coopération en matière de retour et de réadmission, mais aussi la création d’un fonds fiduciaire pour l’Afrique, devraient être évoqués. Après ce voyage, le président IBK participera à  la cérémonie commémorative des 70 ans de l’UNESCO, au siège de l’Organisation. La délégation permanente du Mali organisera également le mardi 17 novembre 2015 à  Paris, une table ronde sur le thème « la jeunesse en proie à  l’extrémisme : quels enjeux pour la paix et la sécurité au Mali ». Il faut signaler que C’’est suite à  la demande des Maliens de l’extérieur que le président IBK a décidé de se rendre à  ce sommet. La visite du Président de la République en Inde a également été l’un des points forts de la conférence de presse de Racine Thiam. Selon lui, le voyage effectué du 26 au 29 octobre à  New Delhi prouve l’intérêt que porte l’Inde à  l’Afrique, à  travers plusieurs initiatives de développement et en tant qu’investisseurs potentiels.

Raki Thiam rend hommage à Mariam Diallo

Elle nous a quitté le jeudi 5 février. Mariam Diallo, cette jeune femme malienne qui a été victime de violence conjugale, a ému tout le Mali. Son amie et styliste Raki Thiam, lui a rendu hommage à  travers une collection pleine de sens et tout en bogolan et coton, dévoilée lors de la toute première édition de la Bamako Fashion Week le 21 février. « Tu ne liras pas ces lignes. Nous ne les aurions pas écrites, Ahmed Elkori, Baba Maiga et moi-même, si jamais tu pouvais les lire, sachant jusqu’o๠va ton horreur des compliments et du conventionnel. Mais ces mots, nous les voulons pour aller partout o๠l’on peut témoigner pour toi ». Ce sont les mots de l’éditorialiste Adam Thiam et père de Raki Thiam à  l’endroit de la jeune disparue. Afin que personne n’oublie ce drame, Raki Thiam a voulu par cette collection rendre hommage à  la disparue, en lui dédiant ces tenues faà®tes spécialement pour la première édition de la Bamako Fashion Week.

Racine Seydou Thiam, candidat du CAP : « Nous allons créer la surprise! « 

Cadre supérieur dans le privé, Racine Seydou Thiam est à  38 ans l’un des plus jeunes prétendants à  la magistrature suprême. Après le bac, Racine Thiam obtient d’un DUT en Marketing Management à  l’IUG. Puis il décroche en 2005 un Diplôme d’Etudes Supérieures en Commerce et Marchés internationaux à  l’ Institut de Management du Conservatoire National des Arts et Métiers d’Orléans en France. En 2006, de retour au Mali, il crée un cercle de réflexion, intitulé la Boussole qui vise à  apporter des solutions aux maux de la nation. C’est en côtoyant le monde politique et en faisant le constat qu’un fossé existe entre les classes dirigeantes et les aspirations du peuple, que Racine Seydou Thiam, se lance en politique en 2012. Il crée avec d’autres camarades le RAC (Rassemblement pour les actions concrètes ) qui se fondra ensuite dans le CAP dont il est le 1er vice président, pour se porter candidat à  la présidentielle de Juillet 2013; « Je m’inscris totalement dans une œuvre collective pour redonner espoir à  notre pays, donnons-nous la chance de représenter cet espoir », a t-il déclaré lors de son discours d’investiture au stade Mamadou Konaté. Un Mali nouveau avec des hommes nouveaux Convaincu que l’élection doit se maintenir au 28 juillet, il estime qu’un Mali nouveau ne peut se faire qu’avec des hommes nouveaux. Des hommes capables de gérer avec efficacité un pays, qui sort d’une crise difficile. « Justice, travail, espoir ». « Ensemble, nous sommes Capables ! » sont quelques uns des slogans du CAP. Dans son programme politique, Racine Thiam évoque la sécurité national et propose de réhabiliter en 6 mois une armée sur laquelle il y a un manque d’attention. En outre, la sécurité alimentaire, l’accélération de la croissance en augmentant le revenu des fonctionnaires qu’il promet de multiplier par deux s’il est élu, s’ajouteront à  la création d’un fonds d’investissements public de plus de 100 milliards de FCFA pour booster PME et PMI et assurer la transformation des industries, tout comme la création d’emplois pour les jeunes. Racine Thiam veut aussi faire de l’enseignement supérieur une priorité en dotant les professeurs, mais aussi en instaurant une Couverture maladie Universelle (CMU) pour tous. Ambitieux, Thiam, qui espère gagner cette élection, entame une campagne de proximité mais sans ostentation. Pour le jeune candidat du CAP, il faut moraliser les campagnes, en plafonnant les dépenses. » On ne s’implante pas avec l’argent de la corruption » Racine Thiam est marié et père de quatre enfants.

Fanta THIAM: une ambition contrariée, une reconversion réussie

Gardienne de but et pièce maà®tresse de clubs de foot féminin comme les FC Amazones de Boulkassoumbougou et l’AS Mandé de la Commune 5 ainsi que de l’Equipe Nationale du Mali, Fanta Thiam a tenté une expérience professionnelle en France à  partir de 2005. Malheureusement, cela a presque a presque tourné court à  cause d’une blessure au dos. Aujourd’hui, elle s’est intégrée dans son environnement grâce à  une reconversion professionnelle réussie à  Toulouse. A défaut de pouvoir servir sa patrie sur la pelouse comme joueuse, Fifi nourrit de grands projets pour son pays. Zoom sur une ancienne internationale discrète et courtoise. «J’étais venue en France pour pouvoir mieux servir l’Equipe nationale du Mali» ! C’’est ce que nous a dit ce jour au téléphone Fanta Thiam dite Fifi. Il s’agit de celle-là  même qui a contribué à  la vulgarisation du foot féminin au Mali. Elle a en effet fait les beaux jours du FC Amazones de Boulkassoumbougou et de l’AS Mandé de la Commune IV avec des passages remarquables dans différentes catégories des Equipes nationales de football féminin. «Je suis arrivée en France en 2005 dans un club de la région parisienne. Mais, cette équipe ne pouvait pas m’aider pour la régularisation de mes papiers. Je suis ensuite partie à  Toulouse avant de signer avec une équipe en DH (Division d’Honneur) que J’ai aidé à  monter en D3», nous raconte-t-elle d’une voix calme et enjouée. l’excellente gardienne de but avait en effet choisi la France afin de rebondir dans sa carrière et mieux apporter au foot féminin malien. En 2004, elle avait décidé d’arrêter sa carrière. Sans doute lassée de la routine et surtout psychologiquement meurtrie par son échec au baccalauréat. «J’étais démoralisée. Mais, finalement, J’ai accompagné une sélection au tournoi de foot féminin de Ouagadougou (Burkina Faso). Là , des journalistes et surtout l’entraineur de l’Equipe nationale de la Côte d’Ivoire ont réussi à  me convaincre de ne pas raccrocher», nous confie celle qui est aujourd’hui une jeune mère très épanouie. «Mais, si je dois revenir, pourquoi pas ailleurs, dans un milieu professionnel ?», s’était-elle alors interrogée. «C’’est ainsi que m’est venue l’envie de partir en France. En venant ici, J’avais une ambition exclusivement sportive. Je voulais renouer avec le haut le niveau afin de pouvoir toujours être utile à  mon pays. Hélas ! J’ai été déçue par l’environnement du foot féminin ici (France) qui est loin du professionnalisme rêvé quand on est en Afrique. Généralement, on vous paye des primes de match, on vous assure un loyer et on essaye de vous trouver un boulot. C’’est tout», avoue l’ex-internationale du Mali ! Une «retraitée» épanouie l’élégante joueuse ajoute avec beaucoup d’amusement, «le club au nom duquel je suis venue n’a même pas été capable de régulariser ma situation administrative. Mais, je suis finalement parvenue à  m’épanouir à  Toulouse avant ma retraite précoce à  cause d’une blessure au dos». Physiquement diminuée, Fanta n’a pas pour autant renoncer à  taper dans le ballon rond, sa passion. Elle s’est plutôt reconvertie. «Une fois blessée, J’ai disputé quelques matches comme avant-centre avant de raccrocher. Certaines gardiennes se souviendront de moi comme attaquante», raconte-t-elle entre deux éclats de rire. l’amazone a pourtant fini par raccrocher les crampons. De nos jours, elle cherche à  se frayer une carrière loin de la passion du foot. «Je suis actuellement en pleine reconversion professionnelle grâce à  des formations. Je rêvais d’être journaliste. Mais, une fois en France, J’ai changé mon projet professionnel. Je viens de finir une formation comme Secrétaire/agent d’accueil». Le foot, Fanta Thiam y est venue, «comme ça» ! Mais, elle se rappelle avec un radieux sourire que «C’’était à  l’âge de 9 ans avec quelques copines». De la rue, o๠des parties passionnées et engagées étaient disputées avec des garçons, elle intègre le FC Amazones de Boulkassoumbougou. «J’ai joué dans ce club pendant 4 ans et j’ai remporté la coupe de la ligue. J’ai ensuite évolué à  l’AS Mandé pendant 4 ans avant de retourner au FC Amazones. Entre 1999-2002, J’étais régulièrement convoquée dans l’Equipe Nationale féminine de football du Mali». Elle a en effet fait partie de la première sélection mise en place à  l’occasion des éliminatoires de la Coupe du monde des moins de 19 ans. Elle va marquer ensuite une courte pause avant de participer au tournoi international de foot féminin de Ouagadougou (Burkina-Faso) en 2004. «Nous avons terminé à  la 3e place», se souvient Fifi Thiam qui est de la génération des Halima Sall, Aicha Toure, Maà¯chata Konaté dite Bittar, Fily Ténin est Konaté, Diaty N’Diaye Ramata Diawara, Rokiatou Samaké, Fatou Camara, Hamata Diallo dite Batoma… Des souvenirs ? Fanta Thiam n’en manquent pas après la brillante carrière sportive qui a été la tienne. «Je pense que mon meilleur souvenir, C’’est quand J’ai remporté la coupe de ligue avec les FC Amazones de Boulkassoumbougou. C’’était en 1999 face aux Supers Lionnes d’Hamdallaye, la meilleure équipe de foot féminin à  l’époque», se souvient-elle. Pionnière en Equipe nationale Mais, elle garde aussi un bon souvenir de sa première sélection avec les juniors, en 2001, en vue de la Coupe du monde de la catégorie. «Si J’ai bonne mémoire, C’’était la toute première sélection nationale de football féminin qu’on formait au Mali. Cela marque beaucoup d’entrer dans l’histoire comme une pionnière», déclare l’ancienne gloire. Des souvenirs, bien sûr ! Aussi des regrets, évidemment ! «Je n’ai jamais été sacrée championne du District, ni avec les Amazones ni avec l’AS Mandé. Cela m’est resté au travers de la gorge. l’autre regret, C’’est que J’étais venue en France pour me refaire sportivement, revenir au haut niveau afin de servir encore l’Equipe Nationale de mon pays. Mais, les conditions d’accueil ne m’ont pas permis de réaliser ce rêve», confesse la joueuse discrète, joviale et efficace qui est de nos jours une élégante jeune dame. Et lorsqu’on lui demande ce qu’elle pense aujourd’hui du foot féminin, elle retombe dans sa réserve naturelle, l’humilité de ne pas juger les autres. Surtout que, dit-elle, «depuis quelques années je ne suis plus dans le milieu. Je n’ai pas fréquemment des nouvelles du foot féminin du Mali. C’est Macoura Diabaté (une autre ancienne internationale malienne) qui me donnait les nouvelles et elle est maintenant ici en France». Il n’est pas aussi évidement de réussir à  lui faire dévoiler ses projets sportifs à  développer au Mali. «J’ai beaucoup de projets à  réaliser au Mali. Mais, pour le moment, je ne souhaite pas trop en parler. Je préfère attendre qu’ils prennent forme», nous éconduit-elle avec la grande gentillesse et le profond respect qui l’ont toujours caractérisé. Mais, à  lueur de son fascinant regard, on image l’immensité de son ambition de s’investir au Mali.

Naissance du CAP: « Le tour des jeunes est arrivé »

Le parti est la réunion de plusieurs associations de jeunes leaders convaincus que seule l’implication de la jeunesse dans la gestion de la chose publique peut amener le changement. Et C’’est cette nouvelle race de politiciens qui s’est présentée à  la presse samedi dernier pour officiellement procéder à  son lancement. Selon le président Jean Marie Sangaré, il ne s’agit pas pour le CAP de se présenter aux Maliens avec un bâton magique, mais de tenir le langage vrai et de faire porter ce langage par des femmes et des hommes courageux, compétents, intègres et crédibles prêts au sacerdoce pour le Mali. « Le CAP rejette sans réserve ni exception la facilité et s’engage à  s’investir pour bâtir les fondements d’un nouveau contrat social entre tous les Maliens sans exclusive sur les critères du mérite, du travail, de la compétence, de la justice sociale et de la bonne gouvernance, a dit le président. A tort ou à  raison, nous ne cessons de réclamer le départ de la vieille classe politique avec comme seul argument, ‘’Le tour des jeunes est arrivé » » a-t-il dit. A l’en croire, la jeunesse ne donne aucun droit ou privilège en politique. Les jeunes doivent également assurer leur part de responsabilité dans la déchéance de notre pays. Pour le président Sangaré, le silence de la jeunesse a été un blanc-seing aux gouvernants et cela a favorisé l’effondrement de l’Etat. « Le seul critère du changement fondé sur la jeunesse est une démarche qui n’aboutira qu’au changement des femmes et des hommes et non à  l’institution des pratiques saines de gestion de l’Etat », a affirmé M. Sangaré. Pour Louis Cheick Sissoko, président du mouvement des jeunes, la jeunesse ne doit plus croiser les bras. « Nous sommes restés en marges des situations, nous avons passé notre temps dans nos entreprises et services à  regarder faire les choses, mais les évènements du 22 mars 2012 nous ont ouvert les yeux » a-t-il indiqué.

Aéroports du Mali : ATT débarque Madame le PDG

On se rappelle de ce lundi 5 décembre 2011 au petit matin, quand des travailleurs de l’Aéroport international Bamako-Sénou ont décidé de prendre la directrice en otage. Les employés en colère dénonçaient la «Â gestion peu orthodoxe » des ressources de la société, le plan de privatisation non favorable à  leur égard, et la «Â violation des libertés syndicales » par Mme le PDG. Ils exigeaient ainsi le départ pur et simple de leur patronne. Moins de trois après cette scène spectaculaire (peu fréquente dans les entreprises maliennes), les choses se sont accélérées. Le chef de l’Etat a décidé de débarquer la patronne des Aéroports du Mali. Elle est remplacée par son adjoint le colonel Abdoulaye Coulibaly, ancien patron de la Direction de l’information et des relations publiques de l’armée (DIRPA). Silence au Conseil des ministres La décision, si elle n’a pas été annoncée au journal de 20 heures à  la télévision nationale (comme les autres nominations), elle est intervenue ce mercredi 22 févier au Conseil des ministres. Et la nouvelle est tombée à  Bamako comme une trainée de poudre, notamment chez les travailleurs des Aéroports du Mali. Qui ont aussitôt organisé dans la cour de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) sise à  l’ACI 2000, une grande manifestation de joie. Rencontrés sur place, les manifestants n’ont pas caché pas leur soulagement. Et le secrétaire du Comité syndical est formel : «Â il s’agit d’une victoire que nous devons célébrer. Car l’Etat a décidé de prendre ses responsabilités face à  notre revendication : celle de relever la directrice », a expliqué, le sourire aux lèvres, M. Mamoutou Camara. Pour qui, le combat n’est pas dirigé contre une personne, mais contre un système. La satisfaction des travailleurs A la question de savoir si ce limogeage change quelque chose dans le processus de privatisation auquel ils s’opposent, notre interlocuteur espère fortement : «Â C’’est maintenant que la privatisation va commencer. Et nous osons espérer que cette décision de l’Etat malien va constituer un début de solution au projet de privatisation. Car Mme le PDG nous cachait certaines informations essentielles. La lutte va continuer, mais nous avons une première victoire », nous a déclaré le responsable syndical, entouré par plusieurs militantes du Collectif des femmes des Aéroports du Mali. Une d’entre elles éclate de joie et compare ce mouvement insurrectionnel contre le Mme le PDG à  la révolte née à  Bengazi en Libye et qui a conduit au départ du Guide Mouammar Kadhafi. «Â Ici, C’’est Bengazi. C’’est d’ici que le combat pour le départ de Mme Thiam a commencé et nous avons gagné », s’exclame cette militante du Collectif des femmes des Aéroports du Mali. La manifestation de joie célébrant le départ Mme Thiam Aya Diallo va continuer ce jeudi matin, selon le secrétaire général du Comité syndical, à  travers une marche devant quitter l’ACI 2000 à  l’Aéroport Bamako-Sénou. Pour l’occasion, nous confie Mamoutou Camara, la boucle sera bouclée par un festin avec l’abattage de plusieurs moutons. «Â Tout le monde est convié », lance M. Camara. Comme pour dire que le départ de Mme le PDG sonne comme une délivrance pour ses collaborateurs. Curieux !

Aéroport de Bamako: Chaude matinée pour Mme le PDG

Les minutes ont été longues ce mardi matin 6 décembre pour la présidente directrice générale des Aéroports du Mali, Mme Thiam Aya Diallo, qui a été la cible d’une violente manifestation de colère de ses employés. En toile de fond, la « gestion peu orthodoxe » des ressources de la société, le plan de privatisation peu favorable à  leur égard, et la « violation des libertés syndicales. Libérée après des heures d’enfer Ce mardi matin aux environs de midi, un groupe de manifestants a en effet décidé de faire irruption dans le bureau de Mme le PDG des aéroports, avant d’exiger sa démission. Pour Mme Thiam, il n’en est évidemment pas question. Et il n’en fallait pas moins pour s’attirer les foudres de ses employés qui décident de la retenir en otage. Mis au courant des évènements, le ministre de l’équipement et des transports, Hamed Diané Séméga, a vite dépêché des émissaires sur les lieux. Ils sont très vite éconduits par les manifestants qui ne veulent rien savoir. C’’est donc après le déploiement d’un important dispositif de sécurité (principalement composé de policiers) que le ministre Séméga lui-même se transporte sur les lieux. Après de longues discussions avec les travailleurs, le chef du département des transports parvient à  « sauver » la patronne des aéroports. Sous bonne escorte, elle sera extraite de son bureau puis emmenée en des lieux plus sûrs. Qu’est-ce que le ministre et les travailleurs ont pu se dire au cours de leur échange? Selon un responsable du Collectif des syndicats des aéroports du Mali, au cours des discussions, le ministre a pris des engagements sur plusieurs revendications des travailleurs, notamment l’assurance qu’aucun salarié ne sera licencié dans le cadre de la privatisation en perspective. Cependant, explique-t-on du côté des Collectifs des syndicats des aéroports du Mali, face aux engagements du gouvernement en matière de privatisation, il faut être prudent. Notre interlocuteur rappelle ainsi le souvenir des tensions intervenues dans le cadre des précédentes privatisations, notamment à  l’HUICOMA, à  la Régie des chemins de fer du Mali, EDM S.A, etc. Une atmosphère déjà  délétère La prise d’otage de Mme le PDG des aéroports du Mali intervient dans un contexte de forte tension entre la direction et les travailleurs, depuis l’annonce faite par les autorités du pays de privatiser les aéroports du Mali. On se rappelle qu’il y a seulement une semaine (le mardi 29 novembre dernier), le Collectif des femmes des aéroports avait pris d’assaut la Primature pour dénoncer la mesure de mise en liquidation de l’entreprise. Avec le Collectif des syndicats des aéroports, une pétition avait été lancée pour exiger la démission de Mme le PDG. Car, selon eux, l’espoir suscité par la réhabilitation de l’aéroport international de Bamako- Sénou, dans le cadre de l’aide du gouvernement des Etats-Unis d’Amérique à  travers le Millenium Challenge Account (MCA) n’aura été que de courte durée. Présentée comme « un moyen efficace de lutte contre la pauvreté », (comme l’a d’ailleurs soutenu le Directeur général Daniel Johanes, qui vient de boucler une visite sur les différents chantiers du MCA dans notre pays), la modernisation de l’aéroport international de Bamako Sénou risque, selon les syndicalistes, de produire l’effet contraire. Le nouvel acquéreur ne serait autre qu’une société canadienne du nom de « SNC Lavalin ». « Si le principe de toute liquidation veut que la société à  privatiser soit en difficulté, tel n’est pas le cas de l’aéroport international de Bamako-Sénou » avaient dénoncé récemment dans la presse les militantes du Collectifs des femmes des aéroports. Pour qui, depuis une dizaine d’années, cette plateforme se présente comme étant le meilleur site aéroportuaire de notre pays. A ce titre, expliquent leurs collègues du Collectif des syndicats des aéroports, Bamako Sénou sert de soutien financier aux autres aéroports du Mali. Pourquoi donc vouloir privatiser une structure, qui a jusqu’à  présent fait des bénéfices et qui s’est régulièrement acquittée de ses obligations fiscales? Les syndicalistes qui se demandent si « ceux-là  mêmes qui s’agitent pour céder Bamako Sénou n’ont pas intérêt à  cette privatisation sauvage? »

Moctar Thiam : La reconnaissance du mérite

Un homme d’exception La distinction a été remise au récipiendaire mardi dernier par l’ambassadeur de France au Mali Michel Reveyrand de Menthon au cours d’une sobre cérémonie en sa résidence. C’’était en présence de l’ancien Premier ministre Mohamed Ag Amani, de membres du gouvernement, de l’épouse du Premier ministre, Mme Sidibé Aissata Thiam, et de nombreux parents et amis de Moctar Thiam. La Légion d’honneur récompense des personnes qui se sont distinguées dans les domaines économique politique, scientifique, culturel et social tant en France qu’en dehors de l’Hexagone. Michel Reveyrand de Menthon a confirmé son admiration pour les personnes qui contribuent au développement de l’économie de leur pays mais aussi de leurs entreprises. Il a loué les qualités d’homme et d’entrepreneur de Moctar Thiam. « Vous êtes un entrepreneur, un vrai qui sait prendre des risques, de manière professionnelle », a-t-il relevé. Le diplomate français a aussi salué la réussite de Moctar Thiam, car le développement résulte de l’action des hommes et des femmes qui entreprennent et réussissent. Qui est Moctar Thiam Moctar est né le 20 octobre 1951 à  Kayes. Après ses études primaires et secondaires, il va en France pour des études supérieures. Il décroche entre 1972 et 1979, un diplôme d’ingénieur des travaux publics et un diplôme d’études approfondies (DEA) de statistiques mathématiques, obtenu à  l’université de Paris VI. Ces parchemins en poche, Moctar Thiam travaille dans des entreprises françaises o๠il apprend beaucoup sur la gestion des ressources humaines et l’esprit d’initiative et d’anticipation. Il explique lui-même que ses premiers pas ont été encouragés et guidés dans ces différentes entreprises, acquises depuis cette époque à  l’utilisation de la télécommunication. J’ai appris la méthode, la rigueur, le sens de la responsabilité pendant ces années d’apprentissage témoigne-t-il le récipiendaire. Tournant le dos à  une belle carrière dans ces entreprises, Moctar Thiam prend le chemin de retour en 1987 pour s’occuper de l’entreprise familiale, créée en 1936 par son père, Baboye Thiam. Il ouvre plus tard son entreprise, le Groupe malien d’informatique qui installe des C’blages de réseaux informatiques. Cette entreprise a prospéré, s’est diversifiée et constitue un exemple de réussite. Les témoignages s’accordent sur les qualités humaines de Moctar Thiam. Il décide ainsi, après un accident de la circulation en 2003 auquel il réchappe après un long coma et des soins intensifs reçus en France, de rénover le service d’accueil des urgences (SAU) de l’hôpital Gabriel Touré pour environ 500 millions de Fcfa. La fondation Thiam mobilise près de 70 % du financement de la rénovation de cette unité qui assure aujourd’hui efficacement, la prise en charge des urgences chirurgicales et médicales. Moctar Thiam crée et exploite les opportunités pour son pays. Il participe ainsi à  la venue de la société de téléphonie mobile Orange au Mali. Il est aussi administrateur de sociétés dans d’autres pays africains.

Un an jour pour jour, le bilan africain d’Obama

C’’est le premier anniversaire de l’investiture du président Obama. Pour toutes les femmes du monde ainsi que certains hommes, pour être politiquement correct, le mari de Michelle reste craquant. Elégance austère, costumes sombres, coupe de cheveux tropicalisée depuis par Yopougon, New-Bell et Kibera, le premier pensionnaire noir de la Maison Blanche garde le verbe haut. Mais, C’’est évident : il n’est plus prophète chez lui. Il exaspère l’Amérique bienpensante par sa rhétorique libérale et sa pratique hérétique. Non seulement, il a osé financer le déficit des entreprises avec l’argent public alors que les banques renflouées continuent leur pied de nez au contribuable avec leurs mirobolantes primes. Mais en plus, il veut remettre remettre ça pour l’assurance-santé à  tous les Américains. Obama n’est plus tout à  fait prophète ailleurs, non plus, malgré son prix Nobel qui lui est même disputé. On l’a vu à  Copenhague o๠le monde l’attendait pour annoncer qu’il mettait son pays au pas. Le président américain y a désillusionné, cependant beaucoup de ses fans de la société civile mondiale qui avait applaudi son arrivée. Les bourbiers irakien et afghan n’ont pas arrangé les choses pour lui. Le pays des Talibans est même devenu sa guerre, son futur Viet-nam, le pense t-on, depuis qu’il a décidé d’augmenter les troupes qui son prédécesseur lui avaient léguées. Et même si sur le front haà¯tien o๠Obama s’est surpassé, en engageant massivement l’Amérique, et que cela n’est pas pour déplaire à  l’Afrique, ce continent attend encore son messie. Lui-même n’a jamais promis le miracle. Et son discours d’Accra, au contraire, avait même des accents de réquisitoire contre la gouvernance calamiteuse qui a plombé le continent. N’empêche que les tontons africains ont espéré plus de leur neveu américain dont le discours ne manque jamais de générosité. Mêmes attentes un peu déçues du côte des oppositions qui virent dans le discours de l’homme le plus puissant du monde, les prémisses d’une révolution. Il est vrai que le Kenya est passé par les fourches caudines de la nouvelle administration, que la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Niger, ont tous senti la différence Obama, à  travers des prises de position moins familières de la Maison blanche sur les pays du pré-carré. Le genre d’actions qui tombent entre deux chaises, comme le dit l’Oncle Sam. C’’est-à -dire trop pour les pouvoirs qui eux attendent des chèques, et pas assez pour les opposants qui, eux réclament des sanctions fermes. Attendons pourtant la deuxième année du Messie.

Adam Thiam : « Toi aussi, Dadis ? »

Le Capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte de Conakry, avait alors, aligné les innovations : démocratie directe ici pour parler de la gestion opaque du secteur minier, audition télévisée par là  des suspects du narcotrafic, pardon humblement demandé pour tous les charniers de la Guinée sanguinolente, langage d’humilité aux accents de sincérité. Des gens plus avisés avaient appelé pourtant à  la prudence. Selon eux, le nouvel homme fort de Guinée ne pouvait être l’officier immaculé et débonnaire qu’il prétendait. Mais nous avions délibérément omis les précautions d’usage pour nous empresser de saluer la jeune équipe de Conakry. Car il pouvait être important, sur le moment, d’encourager Moussa Dadis. Nous avions aussi déploré et dénoncé que la communauté internationale utilise deux poids deux mesures dans sa politique africaine. Et nous maintenons encore qu’il est malsain d’être complaisant envers certains pays et impitoyable envers d’autres. Nous ne pensions pas que ce qui se passait à  Conakry, à  savoir la candidature plausible de Dadis était moins grave que ce qui s’est passé hier à  Nouakchott et Niamey Mais depuis hier, la junte guinéenne a franchi les frontières de l’inhumanité et versé dans une bestialité qui nous ramène aux heures atroces de la guerre civile sierra léonaise et libérienne. Et les propos du Capitaine Dadis, loin de convaincre, écoeurent. Près de deux cent morts, des femmes violées et violentées, comme punition d’un ordre transgressé n’est pas digne du 21è siècle. Ce n’est pas digne de l’Afrique. Ce n’est pas digne de la Guinée. Et les mesures traditionnelles de suspension de la coopération, les sanctions ciblées contre les membres du CNDD ne suffiront pas. Les cruautés en cours en Guinée exigent une ferme mesure d’ingérence humanitaire, une commission d’enquête indépendante et des poursuites judiciaires contre tous les criminels impliqués dans les massacres. Nous avons souvent honte pour l’Afrique mais aujourd’hui, du fait de Dadis, ce capitaine que nous avons adulé, nous avons encore plus honte. Pire, nous nous sentons profondément humiliés.

Contre une interprétation « abusive » du code de la famille

l’interview du président du Haut Conseil Islamique, édifie sur les risques du déficit de dialogue et des problèmes d’interprétation. Hélas, aussi sur la totale inanité de certains aspects du débat, dont la fameuse contradiction sur le caractère laà¯c ou religieux du mariage. Car au fond, il est possible qu’aucun de ces angles ne s’oppose à  la légalisation du mariage religieux. Tout cela est bien triste ! D’autant qu’avec un peu plus de savoir-faire, nous serions en train de fêter une avancée sociale indéniable, ce code résultant après tout du compromis devenu nécessaire entre l’impératif républicain et le courant conservateur. La conduite du processus de négociation limite-t-elle l’appropriation du code ? Plausible, notre médiocrité étant criante. Pourtant, plus que le fond qui requiert encore l’expertise des jurisconsultes, C’’est sur le contexte social du moment que s’appuient la force et la légitimité de l’Imam Dicko. Son procès du fait accompli et du fait de prince sur une question aussi sensible trouvera l’écho attendu à  quelques encablures du mois de ramadan. Et peu importe si l’arithmétique locale rend vulnérable le discours de l’uléma, la majorité de la majorité musulmane invoquée étant composée de femmes et de jeunes. Peu importe aussi le principe rabâché de l’intangibilité de la forme laà¯que de l’Etat. Il suffit que l’explication du code ait pu être insuffisante au moment o๠il le fallait. Il suffit que la stratégie de rattrapage en termes de communication ne soit pas à  la hauteur de l’accusation. Car ne nous mentons pas, très peu d’entre nous se mobiliseront pour défendre le code. l’alerte des associations musulmanes est donc à  prendre au sérieux. Et l’erreur serait de susciter la zizanie entre les différentes tendances musulmanes sur la question. Ceci radicaliserait inutilement les camps et ajouterait aux autres défis à  gérer. ATT a les moyens de calmer le jeu. Il le faut. Pour que sans céder sur le fond, les concessions indiquées soient faites. Et pour que s’ouvre le débat plutôt que l’impression du débat. Sur le sujet délicat du code adopté comme sur d’autres sujets vitaux pour la nation. C’’est le tournant délicat de 2012 qui l’impose : il se négociera dans plus d’efforts pour la paix sociale, plus de force de persuasion, de volonté d’explication et plus de disposition nationale au consensus. En somme, rien au-dessus de nos forces mais une exigence de méthode et de rigueur qui n’est pas la qualité majeure du système.