Violents heurts à Dakar

à‡a a chauffé aujourd’hui encore pour les dakarois qui se sont retrouvés bloqués sur plusieurs artères de la ville à  cause d’affrontements entre disciples de Bétio Thioune et la police. Les premiers exigent la libération du marabout marabout emprisonné depuis mi-avril 2012 pour un double meurtre. Plusieurs véhiculent ont été endommagés, des banques saccagées dans ce qui est le dernier épisode d’un bras de fer entre la justice et les leaders religieux, très puissants au Sénégal. Les « Thiantacounes » en colère Déjà  vendredi dernier, d’importants heurts avaient eu lieu occasionnant d’importants dégâts matériels dont neuf bus de la société Dakar Dem-Dik mis à  sac. « Ce sont des fous! », disaient plusieurs témoins des scènes de violences de ces derniers jours, en parlant des disciples de Cheikh Béthio Thioune, appelés Thiantacounes. Des manifestations ont également eu lieu devant la prison de Rebeuss à  Dakar, o๠le marabout a récemment été transféré après avoir été détenu dans la prison de Thiès, ville située à  70 km à  l’est de la capitale. Depuis le transfèrement de leur guide de la maison d’arrêt de Thiès à  la prison centrale de Rebeuss, C’’est la « guerre totale ». Selon son certificat médical, le marabout doit se rendre en France le 24 octobre 2012 pour « répondre à  son médecin traitant ». Inculpé pour meurtre Cheikh Béthio Thioune avait été arrêté le 23 avril et placé en garde à  vue à  Thiès, après la mort la veille de deux de ses talibés (disciples, ndlr). Ceux-ci, Bara Sow (37 ans) et Ababacar Diagne (40 ans), ont été tués lors d’une rixe à  Keur Samba Laobé, près de Thiès, puis inhumés en brousse. Le marabout est poursuivi pour complicité de meurtre, inhumation de cadavres sans autorisation, détention d’armes et association de malfaiteurs. Une bagarre au domicile du guide avait en effet éclaté la veille de cette découverte macabre entre deux groupes de Thiantacones et aurait alors fait deux morts. Le parquet de Thiès qui procède à  l’instruction du dossier reproche à  Béhio Thioune et ses 11 disciples des délits allant de la complicité d’homicide au recel et à  l’inhumation de cadavres sans autorisation, en passant par la détention d’armes sans autorisation et l’association de malfaiteurs. l’Etat fragile face aux religieux Dans un pays o๠les leaders religieux sont de vrais faiseurs de roi, enfermer ainsi un marabout est un acte de quasi bravoure de la part de l’Etat sénégalais. Le ministre de l’Intérieur du Sénégal, Mbaye Ndiaye a d’ailleurs déjà  été victime de la furie des Thiantacounes, vendredi dernier. Son cortège a été attaqué par une foule de disciples qui lui a jeté des projectiles. Pour l’heure, le ministre de la Justice Aminata Touré a décliné la position de l’Etat dans un communiqué. « Tous les êtres humains sont égaux devant la loi. Il n’y a au Sénégal, ni sujet, ni privilège de lieu de naissance, de personne ou de famille » et les faits qui impliquent Béthio Thioune ne sauraient faire l’objet de traitement particulier. Selon l’AFP, à  Paris, une quarantaine de personnes ont également manifesté devant l’ambassade du Sénégal pour réclamer la libération de ce chef religieux de la confrérie des mourides, Cheikh Béthio Thioune, provoquant de légers incidents.