Tidiani Togola, Directeur exécutif de TUWINDI

Quels sont les défis actuels de la presse malienne ?

Le premier défi est la professionnalisation des acteurs de presse, des promoteurs aux journalistes. Le second défi est la régulation et même l’autorégulation du secteur, afin d’assainir et de faire respecter les standards de qualité et de professionnalisme. Enfin, il faut que la presse trouve des modèles économiques adaptés pour s’affranchir et recouvrer sa liberté.

Quel impact pour ces médias ?

L’impact des médias n’a jamais été aussi fort sur nos sociétés qu’aujourd’hui. Cet impact peut être positif ou négatif, en fonction de l’usage qu’on en fait. Communiquer et influencer l’opinion publique est devenu facile et accessible à tout le monde. Ce qui est « un couteau à double tranchant » ! Les réseaux sociaux, par exemple, concourent à la mobilisation sociale.

Ces réseaux sociaux, danger ou opportunité ?

Les réseaux sociaux viennent élargir l’espace d’information, de dialogue, et mettre fin au monopole de l’information détenu par les États ou les grands groupes. Ceci est à la fois une chance et un défi. Dans le premier cas, le coût de production et de diffusion de l’information devient de plus en plus bas. Le pouvoir sur l’opinion publique s’élargit, les opportunités de création de recettes se multiplient également. Dans le second cas, les professionnels de presse doivent faire face à un public qui ne se contente plus de consommer l’information, mais qui la produit lui aussi. Ce qui peut accroitre le risque de désinformation et de dérives de toutes sortes.