ADEMA-PASJ : Nouvel envol ?

Le 25 mai 2016, l’Alliance pour la démocratie au Mali – Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) a soufflé sa 25ème bougie.

Premier parti du Mali pendant près de deux décennies, il connait des difficultés qui ont fragilisé son assise sur la scène politique. À l’occasion de cet anniversaire, les abeilles sonnent le rassemblement et entendent relancer la machine qui a contribué à l’avènement de la démocratie et donné deux présidents de la République au Mali. Les tractations vont bon train et la « Famille ADEMA-PASJ » des premières heures rêve de retrouver son aura et, pourquoi pas, le pouvoir…

Étaient présents au congrès des 25 et 26 mai 1991 les représentants de plusieurs partis à l’époque clandestins, opposés au régime de Moussa Traoré. Membre fondateur, le professeur en médecine Ali Nouhoum Diallo se souvient de « l’association Alliance pour la démocratie au Mali qui est l’une des héritières du Front national démocratique populaire (FNDP), composé de l’US-RDA, du Parti malien des travailleurs (PMT), du Parti malien pour la révolution et la démocratie (PMRD) et du Front démocratique des patriotes maliens, qui résidait en France ». La chute du régime militaire a ouvert le champ politique et ce sont naturellement les premiers acteurs de cette chute qui se sont organisés pour l’occuper.
« La question était de savoir si toutes les composantes du FNDP allaient rester ensemble. En tant que parti historique issu de l’indépendance, l’US-RDA a jugé nécessaire le maintien de son autonomie. Les hommes et les femmes de l’Alliance ont donc créé le Parti africain pour la solidarité et justice (PASJ). Son appel au peuple, son projet de société et son programme lui ont valu de conduire les premiers pas de la démocratie avec le président Alpha Oumar Konaré », rappelle un cadre de la première heure.

 Pouvoir et divisions

Pendant les dix années du règne d’Alpha Oumar Konaré (1992-2002), le parti a élargi son empreinte au point de devenir le deuxième plus grand parti d’Afrique après l’ANC (Afrique du Sud). Sur dix ans, il a conservé la majorité absolue au parlement et comptait dans ses rangs plus de 3 000 conseillers communaux. Mais la gestion du pouvoir rouge et blanc a été marquée par des crises sociales, économiques et politiques qui ont mené à de nombreuses saignées dans ses rangs avec les départs de cadres suivis par leurs partisans. Le premier départ significatif fut celui de feu Mamadou Lamine Traoré, qui quitte la Ruche en 1994 estimant qu’elle avait été envahie par les frelons, pour créer le MIRIA. La deuxième grande crise au sein du parti fut le départ en 2000 de son président d’alors, Ibrahim Boubacar Keïta. Quelques mois après avoir quitté la Primature, il faisait face à une fronde conduite par les hommes du « clan CMDT ». Les batailles de leadership se multipliant à l’approche de l’élection présidentielle de 2002, le parti ne peut éviter les primaires. Le manque de cohésion et les dérapages pendant la campagne ont été payées cash : le parti perd la présidentielle et son candidat, Soumaïla Cissé, s’estimant trahi au profit de son adversaire indépendant, Amadou Toumani Touré, créé l’Union pour la République et démocratie (URD) en 2003. Ces crises à répétition, l’ADEMA-PASJ en a payé le prix fort lors de l’élection présidentielle de 2013, avec son candidat, Dramane Dembelé, qui n’est arrivé que 3ème, loin derrière les leaders du RPM et de l’URD. Lors des législatives qui ont suivi, le parti de l’Abeille a touché le fond, n’obtenant que 16 sièges sur 147, alors qu’il avait dominé le parlement pendant les deux dernières décennies.

 Un nouvel essaim ?

Et pourtant, l’optimisme reste de rigueur. Les acquis des 25 années d’existence et surtout des dix années de pouvoir, Moustaph Dicko, 4ème vice-président et président de la commission d’organisation du 25ème anniversaire, ne veut pas les oublier. Mais il reconnait que « beaucoup reste à faire et l’ADEMA-PASJ fait face aux mêmes défis que le pays : l’unité et la réconciliation ». Cette volonté de reconstitution de la Famille Adema a été clairement exprimée lors du 5ème congrès, tenu les 24 et 25 mai 2015. Ce dernier a porté à la tête du parti Tiémoko Sangaré, ancien ministre, qui s’est donné comme mission « la renaissance de l’ADEMA-PASJ ». Tournées régulières pour reconquérir la base, divisée après la présidentielle de 2013, mais aussi rapprochement avec les autres partis « socialistes » afin de préparer, et de gagner, les prochaines échéances électorales. « Le pari peut paraître utopique, mais l’idée séduit au-delà du comité exécutif de l’ADEMA-PASJ », selon Moustaph Dicko. « À terme, il s’agit de rebâtir le parti à partir d’un regroupement de partis de gauche », explique Issa Togo, artisan de la création du groupe parlementaire ADEMA-ASMA/CFP. Avec ses désormais 14 députés à l’Assemblée nationale, le parti s’est en effet rapproché de l’Alliance pour la solidarité au Mali – Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP), le parti de Soumeylou Boubeye Maïga, un autre ancien de la « Ruche ». L’honorable Togo mène aujourd’hui les « discussions » avec le Fare Anka Wili de Modibo Sidibé, le PS Yelen Koura d’Amadou Goïta, et d’autres formations politiques. « Nous espérons le retour des anciennes figures du parti », avoue-t-il, confiant. « Les documents sont entrain d’être élaborés dans ce sens. Fondamentalement, tous les partis qui ont quitté l’ADEMA pour faire de la politique autrement n’ont pas eu d’autres programmes ni de projets de société différents de celui de l’ADEMA. Après dix ans, vingt ans, si on a une vision pour le pays, je ne vois pas ce qui peut nous éloigner les uns et les autres », conclut-il.

Retrouver la confiance
Aujourd’hui, après sa traversée du désert, la « Ruche » sonne donc le rappel de ses troupes et veut retrouver sur le terrain sa vigueur et son rayonnement. Toutes choses qui ne seront possibles sans deux éléments essentiels, les finances et la confiance. Pour le premier, avec sa troisième place sur l’échiquier politique, le parti continue de recevoir des subsides conséquents de l’État. Au titre de 2016, ce sont plus de 400 millions de francs CFA qui pourront contribuer à remettre en place le maillage qui faisait la force du parti, en particulier à l’intérieur du pays, et ce, même si « les cadres riches du parti ne sont plus là », comme le déplore un militant. En ce qui concerne la confiance, le gros du travail reste à faire. Pour le président du parti, il convient de rester « sereins parce que nous savons que nos difficultés étaient inhérentes à l’évolution du pays, à partir de la situation dans laquelle nous l’avions trouvé ». « Tant que le parti a évolué conformément à ses valeurs, les Maliens lui ont fait confiance », rappelle Tiémoko Sangaré, qui déplore que cette confiance se soit érodée. « Notre parti a souffert et nous avons identifié les thérapies qui doivent être appliquées. Nous sommes convaincus que l’ADEMA retrouvera son lustre d’antan parce que nous remettons au centre des choses ces valeurs ». Reste à convaincre à nouveau les Maliens, qui à l’image de ce jeune cadre du CNID, estiment que le parti est comptable de tous les maux que vit le Mali aujourd’hui et que « la vie est un cycle, l’ADEMA est en déclin ». Séga Diarrah, politologue, nuance ces propos mais estime que ce tournant est celui de la dernière chance car « l’ADEMA-PASJ doit prendre le chemin de la renaissance, au risque de sombrer dans l’impasse politique ». Pour cela, il manque aux Abeilles une « Reine mère », capable de faire consensus autour de sa personne pour emmener la colonie vers de nouveaux succès.

Gestion des finances publiques: la transparence à tout prix

Le ministre délégué auprès du ministre de l’économie et des finances, chargé du Budget, Madani Touré a présidé il y a quelques jours, la cérémonie de présentation des recommandations du Groupe de suivi budgétaire (GSB) sur le rapport du règlement général du budget d’Etat 2009 dans des budgets de 2013 et 2014 . Devenu une tradition, le groupe de suivi budgétaire présente régulièrement ses différents rapports. M. Madani Touré qui était à  sa première rencontre avec la presse et la société civile depuis sa prise de fonction a apprécié la démarche du GSB. Une occasion pour lui d’exprimer sa vision sur la gestion des finances publiques. Selon Madani Touré, la gestion des finances publiques est un levier très important de la croissance économique. « Nous sommes en mission pour la relance rapide de la croissance économique. Il faut qu’on pose des actes » a-t-il affirmé. Pour ce faire, le ministre prône la confiance entre les différentes acteurs intervenant dans le système. « Il faut qu’il y ait une confiance entre les citoyens et l’Etat dans la gestion des finances publiques », a poursuivi M. Touré. Par ailleurs, il a assuré que le GSB sera renforcé dans sa mission afin de faire la lumière sur les dépenses et les recettes publiques du gouvernement. « Nous allons mettre le GSB dans les conditions pour jouer pleinement son rôle ». Concernant le rapport sur des recommandations de la loi de règlement 2009 dans le budget 2013 et le projet de budget 2014 de l’Etat, il s’est engagé à  s’occuper de sa mise en œuvre. De son côté, Tiémoko Sangaré, président du groupe Suivi budgétaire explique que l’objectif général de l’étude est d’informer le citoyen malien sur le traitement réservé aux recommandations formulées par l’Assemblée nationale sur la loi de règlement 2009 à  l’endroit du gouvernement dans les budgets d’Etat 2013 et 2014. La même étude indique qu’il existerait d’après le gouvernement une confusion entre la notion de la gestion de trésorerie et la notion de la gestion budgétaire dans l’esprit de législateurs. C’’est ainsi que le directeur du budget a tenu à  expliquer que les législateurs maliens doivent même avoir un minimum de niveau pour pouvoir comprendre les texte relatifs aux finances.

ADEMA–PASJ: vers un échec du congrès extraordinaire ?

Le comité exécutif sous la direction du 2ème vice-président Tiémoko Sangaré a bénéficié de l’aide du Pr. Dioncounda Traoré qui est intervenu pour jouer le rôle de médiateur afin de maintenir la cohésion au sein du parti en vue d’une élection législative réussie. La crise que traverse l’Adema a atteint son paroxysme après la défaite du candidat Dramane Dembélé au premier tour des élections présidentielles de juillet 2013. M. Dembélé avait alors soutenu Ibrahim Boubacar Kéita (président élu le 11 août dernier) contre le candidat de l’URD, Soumaà¯la Cissé, le choix du parti. Dramane Dembélé et ses partisans s’activeraient depuis dans les coulisses pour convaincre les secrétaires généraux des sections de la nécessité d’un congrès extraordinaire afin de prendre définitivement le contrôle du parti. Selon des sources concordantes, de gros moyens ont été mobilisés pour parvenir à  cette fin. « Dramane Dembélé proposerait 500.000 FCFA aux secrétaires généraux de l’Adema pour avoir l’organisation du congrès extraordinaire » nous confie un « adémiste ». Mais certains caciques du parti s’opposent et formeraient actuellement un front pour déjouer le « coup » de Dramane Dembéle. « Tourner la page noire de l’Adema » Selon un proche d’Ibrahima N’diaye (ex-président par intérim du parti, démissionnaire en août dernier) des réunions se tiennent en permanence au siège à  Bamako Coura. « Adversaires et partisans, supposés ou réels du candidat Dramane Dembélé, semblent vouloir tourner la page de Dramane comme une page noire de l’Adema » déclare –t-il. Quant aux responsables, ils ne ménageraient plus d’efforts pour recoller les morceaux. Un cadre du parti affirme que la tenue d’un congrès extraordinaire est inopportune pour l’Adema dans la mesure o๠les militants se préoccupent d’organiser une élection législative dans la cohésion. D’autres sources indiquent que Tiemoko Sangaré a envoyé des correspondances dans les différentes sections pour donner des indications claires. Il s’agit bien de mettre l’accent sur la discipline afin d’éviter le pire dans la ruche.

« L’Afrique ne vient pas mendier ! »

l’un des points de négociations lors de la conférence de Durban sur les changements climatiques, C’’est la mise à  la disposition des pays vulnérables de fonds pour l’adaptation. Pour le Ministre malien de l’Environnement, C’’est une question de justice et d’équité envers les africains. Deuxième semaine de la Conférence des Parties à  la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques. Le segment ministériel des négociations a commencé. Comment l’Afrique vit-elle la COP de Durban ? l’Afrique vit très bien cette conférence de Durban car C’’est la COP de l’Afrique. Depuis que l’organisation a été confiée à  l’Afrique du Sud, tous les ministres se sont mobilisés pour contribuer à  sa réussite. La COP 17 s’est également l’occasion après l’échec relatif de Copenhague, l’adoption d’un certain nombre de décisions générales à  Cancun de concrétiser un certain nombre d’éléments importants du mécanisme bilatéral de négociations sur les changements climatiques. Il s’agit en clair, ici à  Durban, d’implémenter les décisions de Cancun pour ce qui concerne la mise en place du Fonds Vert pour le Climat, le Comité d’adaptation, les mécanismes de transfert de technologies, le financement des activités à  mener par les pays en voie de développement pour faire face aux impacts des changements climatiques. Il nous faut également finaliser ce qui avait été décidé à  Cancun en ce qui concerne la réduction des émissions dues à  la dégradation et à  la déforestation, communément appelé REDD+. D’un autre côté, l’Afrique tient à  ce que soit consenti par les parties prenantes une seconde période d’engagement au titre du Protocole de Kyoto. Le protocole de Kyoto ki fait l’objet de beaucoup de controverses. Il y a certaines parties à  la convention-cadre et au protocole qui disent ne plus être prêtes à  continuer. Nous estimons que quoiqu’il arrive, il faut éviter qu’il y ait un vide juridique entre la première période d’engagement qui arrive à  échéance le 31 décembre 2012 et la seconde période. Car, un vide juridique sera synonyme d’un anéantissement de tout ce que nous avons comme acquis dans le cadre de la mise en œuvre de la convention et du Protocole de Kyoto. l’Afrique est en général le parent pauvre quand il s’agit de négocier. Ici, la voix du continent sera-t-elle plus entendue qu’ailleurs ? C’’est l’une des satisfactions majeures du président en exercice de la Conférence des Ministres Africains de l’Environnement (CMAE) que je suis. l’Afrique a du poids dans les négociations, parce qu’elle s’est donné les moyens de peser. l’Afrique désunie, l’Afrique écartelée, en tout cas en ce qui concerne les questions environnementales et du climat, cela appartient au passé. Je peux dire depuis Copenhague, mais surtout depuis Nagoya, en octobre 2010, l’Afrique est décidée à  parler d’une seule et même voix. Nous avons aujourd’hui, ici à  Durban, une position commune qui a été concoctée par nos experts et que les négociateurs du continent vont porter dans les instances de discussions pour que la parole de l’Afrique soit entendue, mais aussi et surtout prise en compte. Nous savons que les choses ne sont pas faciles. Mais nous devons faire en sorte de préserver les intérêts du continent africain. Notre continent, vous le savez, ne produit presque pas d’émissions responsables du réchauffement climatique, mais il est aujourd’hui le plus vulnérable à  ses effets. C’’est comme si « d’autres boivent et C’’est l’Afrique qui doit trinquer ». Nous estimons que cela n’est pas juste ! C’’est cette quête de justice et d’équité que nous menons. l’Afrique ne demande l’aumône de personne, l’Afrique demande simplement aux uns et aux autres d’assumer les responsabilités qui sont liées aux actes qu’ils ont posé par le passé et qui peuvent être de nature à  annihiler tous nos efforts de développement. l’homme de la rue ne se sent pas très concerné par ce qui se passe ici. Ne pensez-vous pas que des actions sur le terrain soient plus efficaces que de grandes conférences comme celle-ci ? Disons que tout se tient. Autant on a besoin de grandes rencontres de ce genre parce qu’on a affaire à  un phénomène global qui ne saurait avoir de solutions exclusivement locales, autant on a besoin d’agir sur le terrain avec les populations en les accompagnant dans les activités d’adaptation aux effets des changements climatiques. Il ne s’agit donc pas de mettre une cloison entre les grandes rencontres et ce qui se passe sur le terrain, mais les grandes rencontres doivent nourrir ce qui se fait sur le terrain. Par exemple, dans le mécanisme de négociations multilatérales sur le changement climatiques, une bonne place est faite aux questions de financement. Parce que les efforts qui doivent être faits sur le terrain avec toute la bonne volonté dont nous pouvons faire preuve ne nous permettront pas de faire face aux effets néfastes des changements climatiques si un appui conséquent n’est pas donné par ceux là  qui ont de la richesse aujourd’hui, accumulée au détriment des plus pauvres. Ce sont donc deux éléments qui se complètent comme on le verra tout au long de cette COP. La délégation malienne va prendre part un ensemble d’activités dont certaines ont pour but de mobiliser les partenaires pour avoir des ressources et appuyer les efforts des populations. Le sentiment ambiant ici est plutôt le pessimisme. Pensez-vous que l’on puisse s’attendre à  de réelles avancées à  cette COP17 ? C’’est l’espoir de l’Afrique en tout cas. Nous pensons qu’il ne servira à  rien de perdre du temps Il faut qu’en partant de Durban, on est un accord juridiquement contraignant, afin que chacun puisse être mis devant ses responsabilités et s’engager à  les assumer. Nous avons encore quelques jours devant nous, J’espère que le bon sens et le réalisme vont prévaloir. En tout état de cause, et ce qui se passe dans le monde nous en donne la leçon, il faut dépasser les égoà¯smes pour avoir le courage te l’intelligence de regarder en face ce qui ne nous ratera pas. Il nous faut agir ici et maintenant.

Quinzaine 2012: Des forêts pour la vie!

Le ministère de l’Environnement et de l’Assainissement, à  travers l’Agence pour l’environnement et le développement durable (AEDD), organise de la Quinzaine de l’environnement depuis 1999. Ces quinze jours s’articulent autour du 5 juin consacré Journée mondiale de l’environnement et, le 17 juin, Journée internationale de lutte contre la désertification. C’’est au tout nouveau Parc national de Bamako que le Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé et plusieurs personnalités dont le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Tiémoko Sangaré se sont retrouvé ainsi qu’un public nombreux pour le lancement de l’édition 2011. Au nombre desquels, les acteurs de l’environnement au Mali, les partenaires techniques et financiers avec à  leur tête l’ambassadeur de la Suède dans notre pays, Mme Carin Wall, de même que le coordonnateur résidant des activités opérationnelles du Système des Nations Unies, Mme Fatoumata Binta Diallo chef de file des partenaires techniques et financiers de l’environnement au Mali. C’’est par un sketch de sensibilisation que le célèbre groupe Nyogolon a ouvert la cérémonie. Avec leur talent habituel pour nous faire tirer des leçons des caricatures de nos gestes quotidiens, ils ont présenté un numéro sur l’importance de la protection des forêts, thème phare de la Journée mondiale de l’environnement 2011. Suivirent un sketch ayant avec pour sujet la coupe abusive du bois et une prestation poétique des élèves du Programme d’appui à  la généralisation de l’éducation environnementale au Mali (PAGEEM), sur les différentes préoccupations environnementales de l’heure avec des interpellations fortes des différents acteurs, publics et privés. Différentes allocutions sont ensuite venues rappeler le rôle primordial de la forêt pour la vie sur terre. Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Tiémoko Sangaré, a expliqué que la présente édition témoigne de la régularité avec lequel est célébré cet événement qui permet de sensibiliser le public sur la protection de notre environnement, une richesse commune, de plus en plus menacée. Insistant sur les services que nous rendent les forêts, sans lesquels il n’y aurait pas de vie sur terre, le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement a saisi l’occasion pour attirer l’attention sur les dangers qui guettent ces richesses de la nature. Le phénomène des feux de brousse cause, à  lui tout seul, une perte globale annuelle de 197,2 milliards de Fcfa, soit 5,8% du PIB. Il est temps de corriger cette situation. et cela passe inévitablement par une prise de conscience individuelle et au changement dans notre façon d’appréhender les richesse naturelles. En effet, si autrefois, nos parents les utilisaient en se disant qu’elles étaient inépuisables, aujourd’hui nous avons la preuve du contraire et devons faire évoluer nos comportements. Le Mali, avec l’appui de ses partenaires, s’est lancé depuis des années maintenant dans une série de réformes dont la première a été l’élaboration d’une Politique Nationale de Protection de l’Environnement. Le chef de file des partenaires techniques et financiers, Carin Wall s’est félicité de la tenue régulière de la Quinzaine de l’environnement et surtout l’intégration de la question des changements climatiques dans les programmes d’activités de la manifestation. Elle a en outre salué la mise en place du Conseil national de l’environnement, la création de l’Agence pour l’environnement et le développement durable (AEDD) et l’élaboration d’une stratégie et d’une politique nationales sur les changements climatiques. Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé, Premier Ministre du Mali a pour finir officiellement ouvert les activités de la Quinzaine par la visite des stands exposés dans le parc. Le Premier ministre a insisté sur le rôle de la communication pour influencer les comportements et la prise de conscience par la jeunesse de sa responsabilité historique dans la protection de l’environnement.

Tiémoko Koné, nouveau patron de la BCEAO

La rencontre avait à  son ordre du jour, outre les questions d’actualité pour la sous-région et la crise ivoirienne, la désignation des responsables des différentes institutions de l’UEMOA. l’ivoirien Tiemoko Kone Meyliet a été choisi comme gouverneur de la Banque régionale. La décision a été rendue publique à  l’issue des travaux à  huis clos des chefs d’Etat des huit pays de l’Uemoa (Benin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo). Depuis la démission de Dacoury-Tabley, le Bukinabé Jean- Baptiste Compaoré assurait l’intérim au poste gouverneur de la Bceao, qui revient à  la Côte d’Ivoire. Par ailleurs, la session extraordinaire de Lomé a procédé à  la nomination des commissaires des huit pays pour les organes et institutions spécialisés de la Commission de l’Uemoa. Cependant, elle n’a pas pu désigner le nouveau président, alors que le mandat de l’actuel président Soumaà®la Cissé est arrivé à  son terme. « En ce qui concerne la nomination du président de la Commission, la conférence a donné mandat à  son président de procéder aux consultations utiles », indique le communiqué final de la conférence. Tiemoko Kone Meyliet, dont le nom circulait depuis un moment, est un personnage bien connu des régimes de l’ancien président Laurent Gbagbo et du nouvel président Allassane Ouattara. Economiste de son état, Koné Tiémoko Meyliet a été proposé à  ce poste, aux chefs d’Etat et de gouvernement par le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara. Les chefs d’Etat qui n’ont donc fait qu’entériner le choix du Président ivoirien. Un gouverneur fait maison Marié et père de cinq enfants, recruté sur concours à  la BCEAO après ses études supérieures, l`encadrement supérieur de ce prestigieux établissement après une formation de 18 mois au Centre d’Application Technique et Professionnel de la BCEAO, M. Koné Tiémoko Meyliet a accompli la plus grande partie de sa carrière à  la BCEAO. Il a successivement occupé les fonctions suivantes : • Adjoint au Directeur National de la BCEAO pour la Côte d`Ivoire • Directeur Central de l`émission et des opérations financières au siège de la BCEAO à  Dakar, et à  ce titre, il était également membre du Comité d`Analyse de la conjoncture interne et internationale. •Directeur National de la BCEAO pour la Côte d`Ivoire et Gouverneur suppléant au Fonds Monétaire International de 1991 à  1998. • Conseiller du Gouverneur de la BCEAO et Directeur du Département de l`Administration Générale et de la Formation. • Contrôleur Général, chargé de la supervision des directions opérationnelles de l`inspection, de l`audit interne, du contrôle de gestion et de la prévention des risques. Conseiller spécial et membre de Gouvernement de la Banque, Koné Tiémoko a participé à  ce titre à  toutes les décisions prises pour la gestion de la Banque Centrale, la conception et la mise en oeuvre de la politique monétaire des Etats membres jusqu’en décembre 2006. M. Koné a par la suite intégré, en 2007, l`Administration Publique Ivoirienne au sein de laquelle il a occupé successivement les fonctions de Directeur de Cabinet du Premier Ministre de la République de Côte d`Ivoire, avec rang de Ministre (2007 à  2010), de Ministre de la Construction, de l`Urbanisme et de l`Habitat puis enfin, depuis décembre 2010, celle de Conseiller Spécial du Président de la République, Chargé des Affaires Economiques et Monétaires. Le nouveau Gouverneur de la Bceao est réputé pour être «un responsable compétent, très rigoureux et discret».

Le Conseil économique, social et culturel parle écologie

Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement Tiémoko Sangaré était devant le Conseil économique, social et culturel (CESC) mardi matin pour exposer la Politique nationale de protection de l’environnement. D’entrée de jeu, le ministre Sangaré a souligné l’importance qu’accorde notre pays aux questions environnementales en indiquant qu’elles sont prises en compte dans le marbre de la Constitution de 1992 en son article 15. Tiémoko Sangaré a précisé ensuite que la politique nationale de protection de l’environnement, adoptée par le gouvernement en août 1998, repose sur quatre principes : l’équité et l’égalité de tous, l’implication et la participation de tous, la prévention et la précaution et l’internalisation des coûts de l’environnement. Pour la mise en œuvre de la politique nationale de protection de l’environnement, il a été créé le Conseil national de l’environnement composé des représentants de l’ensemble des départements ministériels et des organisations de la société civile. Sa mission est de donner un avis et formuler des propositions et recommandations sur les questions se rapportant à  l’environnement. Ses propositions et recommandations sont traduites en actes concrets par le ministère de l’Environnement et de l’Assainissement à  travers ses démembrements que sont : la Direction nationale des eaux et forêts (DNEF), la Direction nationale de l’assainissement et du contrôle des pollutions et nuisances (DNACPN), l’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN), l’Agence de l’environnement et du développement durable (AEDD), l’Agence nationale de gestion des stations d’épuration du Mali (ANGESEM). Il y a urgence à  agir Notre pays a besoin d’une politique volontariste de protection de l’environnement, a plaidé le ministre. Car, la dégradation de l’environnement a atteint un niveau alarmant. Plus de 500.000 ha de forêts sont perdus chaque dans notre pays du fait de l’action de l’homme et des effets des changements climatiques. Les moyens mis à  la disposition de son département sont largement en deçà  des besoins, a-t-il laissé entendre, en donnant l’exemple d’un besoin de 1500 agents rien pour le service des eaux et forêts. Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement a fait savoir aussi que selon une étude du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), si notre pays ne prend pas en compte les questions environnementales dans ses projets de développement, il perd 20% de son PIB chaque année. Si l’Etat décide de tenir compte des problèmes environnementaux, il devra débourser par en 10% du PIB. Pour le ministre Sangaré, il est donc préférable de dépenser 10% du PIB pour éviter d’en prendre 20%. Des conseillers un peu plus engagés Les membres du conseil ont, dans leurs interventions, montré qu’ils sont sensibles aux questions environnementales. Une intervenante a même proposé que l’environnement soit pris en compte dans les financements extérieurs accordés à  la lutte contre le paludisme. « Si nous voulons lutter contre le paludisme, nous devons combattre les nids de moustiques. Cela relève du domaine de l’environnement », a-t-elle argumenté. Nombre des conseillers ont proposé que les messages de sensibilisation sur les questions environnementales soient diffusés gratuitement par les médias publics, afin que l’ensemble des citoyens soient imprégnés de l’acuité du problème. Un conseiller a suggéré qu’un conseiller technique chargé de l’environnement soit nommé au niveau de tous les départements ministériels, comme C’’est le cas actuellement pour la défense. « Les questions environnementales sont transversales. Et notre avenir en dépend », a-t-il argumenté. Quant au président du Conseil économique, social et culturel, Jeamille Bittar, il a indiqué qu’après cet échange, son institution est confortée dans son choix de consacrer sa présente session à  l’environnement. « l’environnement nous concerne tous. Et nous devons tous participer à  sa protection », a-t-il souligné en assurant du soutien du CESC les actions du ministère de l’Environnement et de l’Assainissement.

Lutte contre l’ensablement : Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement à Gao

Une partie de la forêt classée de Monsonga bientôt déclassée C’’est par Ansongo que le séjour du Pr Tiémoko Sangaré a commencé, le samedi dernier. Il y a visité la forêt de Monsonga, classée depuis la période coloniale. Elle subit aujourd’hui des agressions qui menacent son existence. En effet, la forêt classée est tout simplement occupée par des populations qui y ont construit des habitations, une école, un dispensaire, une mosquée. Et C’’est justement le côté social de l’occupation qui rend la situation particulièrement difficile à  gérer pour les services des eaux et forêts. Le passage du Ministre a permis d’instaurer des échanges avec les populations et de dégager des pistes de solution. Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement leur a expliqué la nécessité de préserver cette réserve qui constitue un rempart contre l’avancée du désert. Il a rappelé que ce n’est qu’en épargnant la nature que nous pouvons garantir une existence pour nos descendants. « Faisons en sorte qu’il soit possible de vivre demain sur ces terres », a-t-il lancé aux habitants de Monsonga. En guise de solution, il a évoqué la nécessité de donner aux populations un autre espace vital. Ce qui se traduira par un réaménagement de la forêt pour déclasser les parties occupées et créer un classement compensatoire. « Les services techniques se chargeront du réaménagement en collaboration avec les populations car leur adhésion est indispensable », a expliqué Tiémoko Sangaré. Avant l’intervention du ministre Sangaré, le chef du village de Monsonga avait brièvement présenté son village qui compte aujourd’hui 3700 habitants, dont 167 familles qui occupent la forêt classée. A ces populations, le Ministre a annoncé que leur forêt classée sera une portion de la partie de malienne de la Grande Muraille verte que les 11 pays sahéliens sont en train de préparer pour dresser un rempart contre la désertification. Cette haie vive large de 11 km, qui partira de Dakar à  Djibouti, passera par Gao afin de protéger le fleuve Niger des agressions telles que l’ensablement. A Gouthine et Gargouna, des exemples à  suivre Après l’étape du village de Monsonga, le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement s’est rendu à  Gouthine, un village de 931 habitants. Là , les populations ont réussi à  reverdir la berge du fleuve sur une trentaine d’hectares, avec l’appui du Programme de lutte contre l’ensablement dans le bassin du fleuve Niger. Grâce au microclimat ainsi créé par la plantation, les populations peuvent faire du maraà®chage et de la riziculture. Sans compter qu’ils exploitent le bois de la forêt. Cette réalisation n’a pas manqué d’émerveiller le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement Tiémoko Sangaré. Pour qui l’existence d’une forêt dans cette zone désertique est la preuve qu’ « il suffit de s’y mettre pour réussir ». Il a encouragé les populations de Gouthine à  persévérer dans l’effort et leur a assuré de l’appui constant du gouvernement. s’en suivra l’escale de Gargouna, un village de 3750 habitants. Le ministre Sangaré a visité des réalisations du Programme de lutte contre l’ensablement dans le bassin du fleuve Niger. Ces réalisations portent sur la fixation de dunes, les plantations, l’installation de vergers, de périmètres maraà®chers et de renforcement de capacités. Dans le cadre de la fixation de dunes, 61 hectares ont été réalisés. Les plantations destinées à  la protection des berges s’étendent, elles, sur 35 hectares. Le périmètre maraà®cher est vaste d’1 hectare. Les populations ont témoigné devant le ministre Sangaré que ces réalisations leur ont permis de développer des activités génératrices de revenus, améliorant ainsi le quotidien des familles.. Ils ont assuré que l’exode rural a beaucoup diminué dans cette contrée parce que les champs protégés de l’ensablement, produisent bien. Jeunes plants cherchent preneurs… Le dimanche matin, le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement a visité le jardin du pépiniériste Dramane Traoré. Encouragé par les services du ministère dans le cadre de la campagne de reboisement, ce pépiniériste a produit beaucoup de jeunes plants. Toute sa production n’a pu être enlevée par les services des eaux et forêts, faute de moyens financiers. Il lui reste plus de 60.000 plants en souffrance dans son jardin. Ces plants sont essentiellement des épineux qui sont les essences locales. Il n’est pas le seul dans cette situation. Quinze autres pépiniéristes connaissent les mêmes difficultés. Le ministre Tiémoko Sangaré a demandé aux services des eaux et forêts de prendre des mesures pour enlever les plants en souffrance afin de les mettre à  disposition car la campagne de reboisement n’est pas encore terminée à  Gao, la période de décrue étant propice à  la plantation d’arbres. La région a déjà  réalisé 73% de ses objectifs de plantation dans le cadre de la campagne spéciale de reboisement. Des arbres qui peuvent rapporter gros Afin d’inciter ses administrés à  prendre soin des arbres déjà  plantés, le gouverneur de la région, le général Kalifa Keita a annoncé des récompenses. La commune ou le village qui se distinguera le plus dans l’entretien de ses arbres, recevra une somme de 1 million de Fcfa. Cette annonce a été faite au cours d’une conférence des cadres animée par le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement Tiémoko Sangaré. Le gouverneur n’a pas manqué de souligner la dégradation poussée de notre environnement, avant d’en appeler à  l’action collective pour y mettre un terme. Il s’est félicité de l’initiative du département de l’environnement de lancer l’opération : « à  chacun son arbre du cinquantenaire ». « Ce slogan a été le moteur de la mobilisation à  Gao », a témoigné le gouverneur. A sa suite, le ministre Sangaré a rappelé que le Mali compte développer son secteur agricole. « Cela n’est possible que si nous travaillons à  créer les conditions d’une production optimale », a-t-il expliqué. Cet engagement du gouvernement a conduit à  la création de l’Agence de l’Environnement et du Développement Durable. Il a pour finir rappelé que la volonté affichée de préserver l’environnement est à  la base de l’adhésion du Mali au projet de la Grande Muraille verte. Ce projet sera sans doute l’un des thèmes centraux du 1er Forum africain du développement durable qui se tiendra dans notre pays cette année.