Tiken Jah Fakoly : l’éternel dénonciateur

Après Alpha Blondy, il est certainement le plus grand chanteur engagé de sa génération. À 54 ans, Tiken Jah Fakoly continue de livrer une musique qui met  haut les préoccupations des peuples africains. Notamment dans son tout nouvel album, « Braquage de pouvoir », sorti le 4 novembre dernier.

Dimanche dernier, 6 novembre 2022, a été marqué par la célébration des 40 ans de pouvoir de Baul Biya. À 89 ans, le Président camerounais doit certainement penser à sa succession. Pour le remplacer est pressenti son fils, Franck Biya, qui ne désavoue pas le Mouvement citoyen des franckistes pour la paix et l’unité du Cameroun, qui souhaite le voir prendre la relève de son père.

Au Tchad, après le décès du Président Idriss Déby Itno en avril 2021, son fils Mahamat Idriss Déby a pris le pouvoir, en violation des dispositions existantes pour l’intérim en cas de vacance du poste. Le 8 octobre dernier, le Dialogue national inclusif et souverain (DNIS), qui s’est tenu à N’Djamena, a prolongé de deux ans sa transition vers des élections « libres et démocratiques ». Élections au cours desquelles les conclusions du DNIS lui ont octroyé le droit de se présenter. Au Togo, depuis 54 ans, la dynastie des Gnassingbé règne sur le pays. Tout comme au Gabon, où les Bongo sont au pouvoir depuis plus cinq décennies également.

Ce sont ces « prises de pouvoir familiales » qui ont motivé la sortie du 12ème album de Tiken Jah Fakoly. Il est intitulé « Braquage de pouvoir », « pour mettre l’accent sur ces Présidents qui, avec leur famille, ont pris le pouvoir en otage dans leurs pays », dénonce le reggaeman.

Dans « Braquage de pouvoir », album de 13 titres dans lequel on retrouve les voix des chanteurs Amadou et Mariam (Don’t Worry) ou du slameur Grand corps malade (Enfant de la rue), l’artiste met également l’accent sur les condamnations des opposants politiques en Afrique dans la chanson « Gouvernement 20 ans », inspirée selon lui de la condamnation à 20 ans de prison en décembre 2021 de l’opposante béninoise Reckya Madougou.

Comme un éternel dénonciateur dont on n’écoute pas toujours les révélations, le reggaeman revient dans « Ça va aller » et dans « Où est ce que tu vas » sur « la passivité des Africains », qui attendent un miracle pour le développement de leurs pays. L’immigration irrégulière est également une thématique déjà abordée par l’artiste dans ses chansons « Le prix du Paradis » et « Lybia ».

Tout sur l’album « Le Monde est chaud » de Tiken Jah sorti le 17 mai 2019

L’artiste ivoirien Tiken Jah Fakoly a signé son retour le 17 mai 2019 avec « Le monde est chaud », un album qui revient sur le quotidien des populations et les défis politiques sur le continent et ailleurs.

Que l’on s’accorde ou pas sur la vision de l’artiste, du haut de ses cinquante ans Tiken a su garder son engagement, à travers des accords et des messages toujours aussi forts et poignants. Avec des textes qui racontent le quotidien des africains.

L’artiste ivoirien fan de reggae signe son retour avec un nouvel album « Le monde est chaud », sorti le 17 mai 2019. Une dizaine de titres, comme depuis le début de son engagement, il y a 32 ans, dénoncent ou pointent du doigt les problématiques du continent et du monde. Des textes qui vont des préoccupations politiques aux défis économiques, en passant par le développement durable et les problématiques sociales et environnementales. « L’artiste des générations » fait son entrée avec le titre-phare « Le monde est chaud » en compagnie du rappeur originaire des Comores Soprano, pour dénoncer « l’inaction des dirigeants du monde » face au réchauffement climatique et aux souffrances des populations.

Tiken Jah nous dit pourquoi Soprano dans ce nouvel Album

Comme il y a 12 ans pour le titre « Ouvrez les frontières », Soprano l’accompagne dans le projet écologique qu’il porte en bandoulière dans un flow qui risque de ne pas laisser indifférente la jeunesse, principale cible du message.

https://www.youtube.com/watch?v=RWWWHjMD3Ok

Ce 11ème album de Tiken Jah, qui vient s’ajouter à une longue liste d’œuvres et d’initiatives, dénonce, propose, enseigne et réclame au nom du peuple. On y trouve des titres aussi différents que complémentaires, comme No no no, Écologie, Dieu nous attend ou encore sur des sujets d’actualité, comme Libya, qui fait un flash back sur les images d’esclavage rendues publiques par les médias en 2017.

Tiken Jah Fakoly sur le titre Libya: « Pour moi c’était important de prévenir les candidats à cette aventure (…) »

Parlant des traversées périlleuses en quête de l’Eldorado du vieux continent, le messager dénonce l’immigration, en demandant aux enfants d’Afrique « pourquoi fuyons-nous? », en affirmant avec détermination et espoir « notre devoir, c’est d’affronter toutes les difficultés afin de réserver une autre Afrique à nos enfants ».

                                                                       Pourquoi nous fuyons?

L’album, entièrement enregistré en Côte d’Ivoire, marque particulièrement le retour au pays natal de l’artiste et un enracinement dans les méandres de sa culture, avec en langues locales ouest africaines. « Le monde est chaud » est un album très rasta, bercé par le reggae, où la liberté réside dans le sens que nous donnons aux textes de Tiken. Pour la suite, l’actualité de l’artiste va être essentiellement marquée par des concerts jusqu’en 2020.

Tiken sur la Particularité de cet album