Mme Cissé Fadima Kouyaté : « La Malienne est un chef d’orchestre »

Pour cette mère de famille, être femme est une responsabilité sociale qui n’est pas de tout repos. Mais plutôt qu’une charge, elle la considère comme un rôle naturel que les femmes doivent assumer avec bonheur.

Mener de front sa vie familiale, sociale et professionnelle, c’est le défi permanent que doivent relever les Maliennes, selon Madame Cissé. Et elles y arrivent grâce à une « philosophie qui leur permet de prendre la vie du bon côté et de maintenir l’équilibre ».

Présidente de l’Association malienne des agences de voyage et de tourisme (AMAVT) dirige depuis 1999, elle reconnaît « une discrimination » à l’égard des femmes, même si elle en fait vite fi. « Se retrouver Présidente d’une association gérant le Hadj, ce n’était pas bien vu. Mais mes collègues ont tenu compte  de mon expérience et de mon expertise. Je ne me considère pas comme une femme parmi les hommes, mais comme un être humain à part entière, avec des capacités et des connaissances ».

Titulaire d’un Master en tourisme obtenu à Bucarest, en Roumanie, en 1983, elle travaille au Commissariat au tourisme avant d’intégrer la Société malienne d’exploitation des ressources touristiques (SMERT) comme chef d’agence  de 1985 à 1989. Après la décision de l’État de se retirer de cette activité, Madame Cissé se lance dans le privé et fonde l’agence de voyage et de tourisme Timbouctour en 1990. « Une nouvelle vie », même si le peu d’acteurs dans le domaine et son réseau de clientèle constituaient des atouts. L’activité sera rentable jusqu’à la fin des années 2000. Mais la crise économique et la dégradation de la situation sécuritaire ont fait chuter de façon drastique le nombre de touristes, mettant à mal les agences de voyages, pour lesquelles le pèlerinage est devenu l’activité principale.

« Les difficultés ne sont que de nouveaux défis à relever », pour Madame Cissé. Regrettant une certaine banalisation de la violence, elle appelle à un sursaut de la part des autorités, qui doivent prendre des mesures fortes, et des parents, surtout les mères, qui doivent renouer avec leur rôle central d’éducatrices.