Barkhane touché par des tirs d’obus à Tombouctou

Plusieurs militaires français ont été blessés hier dans une attaque au mortier à Tombouctou. L’un d’eux est dans un état grave.

Les djihadistes ne faiblissent pas, et continuent d’attaquer de manière sporadique les forces étrangères en position au Mali. Comme en atteste, hier jeudi, l’attaque qui a touché le camp de la Minusma à Tombouctou. « A 8h 40, des mortiers ont atteint le camp, quatre au total ont été tirés, un seul a pu atteindre le super camp et est tombé à proximité de soldats de Barkhane » raconte le porte-parole de la force française. Le camp en question est occupé par les forces de la Minusma, des Famas et par Barkhane. Le nombre de blessé n’a pas été communiqué par Barkhane, mais un des soldats est dans un état grave. « Il est actuellement pris en charge dans un hôpital militaire de Paris, les autres qui sont des blessés légers, seront pris en charge à Tombouctou ou en Algérie » continue-t-il.

Le groupe Nusrat Al-Islam Wal Muslimin a revendiqué l’attaque. « En prenant pour cible les forces d’invasion françaises, les moudjahidines ont bombardé l’aéroport de Tombouctou. Ce qui par la grâce d’Allah a provoqué un nombre de blessés dans les troupes françaises, dont certains grièvement » a déclaré la mouvance dans un communiqué hier dans la soirée.

Juste après l’attaque, des hélicoptères de la Minusma, ont décollés avec à leurs bords des militaires de force Barkhane pour ‘’reconnaître’’ la zone de tir. Une traque est en cours pour dénicher les auteurs de l’attaque. « Barkhane ne fait pas rien, la force a mis en place des mesures actives et passives pour juguler ces attaques djihadistes » assure-t-on du côté de la force française.

Malgré ces mesures, les attaquent ne font que se multiplier. Un mois plus tôt, une attaque du même type avait fait un mort chez les casques bleus. En avril, un soldat français avait perdu la vie lors d’un accrochage avec des djhadistes. C’était le 17ème soldat, tombé au Mali depuis le début de l’opération Serval en 2013, remplacé par la suite par Barkhane en 2014.

 

Colonel Abass : la paix, l’arme au poing

Le colonel  Abass Ag Mohamed Ahmad, est le chef d’état-major du Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA), mis au devant de la scène pour avoir bloqué l’installation des autorités intérimaires à Tombouctou. Ce vétéran, qui dit avoir eu avec ses hommes la « baïonnette intelligente », en acceptant de lâcher du leste pour régler la situation dans la cité des 333 saints, est un partisan du processus de paix, malgré qu’il voit jour après jour, sur le terrain, la situation se dégrader.

Ce Touareg Kel Ansar natif de Goundam, qui ne se destinait pas à une carrière militaire et qui imaginait plus devenir pilote ou magistrat, a été intégré comme combattant dans les rébellions touarègues des années 90, puis dans la gendarmerie, où il gravit tous les échelons. Au Mali d’abord, où il sillonna le pays au gré de ses affectations, au Sénégal, en Côte d’Ivoire puis à Goma, dans le chaos congolais au sein de la MONUSCO, à la chute de Tombouctou en 2012, où il dû fuir avec ses hommes pour sauver sa peau. Il se réfugia en brousse, dans la clandestinité, puis rencontra le MNLA. Après une lune de miel éphémère, il quitta le mouvement en décembre 2015, passa brièvement par le HCUA, avant de rejoindre le CJA et d’en devenir le chef militaire.

Après plus de 20 ans passés dans le métier des armes, l’homme, la quarantaine bien entamée, aborde le futur avec lucidité, un brin désabusé concernant l’accord de paix. « Le contenu de l’accord est bon, mais ce sont les acteurs principaux qui traînent. Chaque fois qu’un problème se pose, un acteur du processus se rétracte. Aujourd’hui, la mise en œuvre de l’accord accuse deux ans de retard pendant que certaines zones du pays deviennent des no man’s land, sans école, sans santé. Même les ONG ont peur d’y aller. Quand on entend que les mouvements parlent au nom de la population, ce n’est pas vrai, ils parlent en leur nom. Actuellement, chacun cherche à défendre les intérêts de son village, de sa région, de sa tribu. Ça pousse les gens à former de nouveaux mouvements, personne n’est là pour les défendre donc ils le font eux-mêmes. le processus de paix, c’est la seule porte de sortie viable. Il faut aller coûte que coûte vers cet accord et ramener les récalcitrants, à genoux s’il le faut ! », lâche-t-il.

La paix, ce mirage La région de Tombouctou, ce no man’s land, il le connaît bien. Ses hommes et lui tentent, autant que faire ce peut, d’en assurer la sécurité, malgré la très grande étendue du territoire. Mais sur qui d’autre compter, l’armée ? « Les FAMA ont un problème de volonté, et non de moyens ou de formation. C’est un problème d’engagement. La formation militaire qu’ils suivent donne la tactique et l’attitude mais tant que vous n’avez pas la volonté de combattre, rien ne sera possible », soupire-t-il. Banditisme, djihadisme, dans la région de Tombouctou, c’est le lot quotidien. Le CJA le constate, souvent à ses dépens, comme à Gargando le 8 avril dernier où 4 combattants du mouvement ont été tués dans l’attaque de leur quartier général par des terroristes. Abass disparaît alors des radars. On le dit quelque part en brousse. « Nous sommes régulièrement visés et nous ne savons pas pourquoi. Ce qui est étonnant, c’est que ces attaques ne visent jamais les bases de la CMA ou de la Plateforme. Certains doivent donner des informations aux terroristes de manière à ce qu’ils nous attaquent », soupçonne-t-il. Il dit détenir quelques indices qui mènent à des pistes réelles, mais quand bien même, il ne sait comment tout cela finira.

 

 

 

Tombouctou : Attaque contre le camp de la MINUSMA

Une attaque aux mortiers ou roquettes a été lancée contre le camp de la MINUSMA à Tombouctou (Super Camp). Selon les rapports préliminaires, six (6) obus y ont atterri. Le bilan provisoire est de neuf (9) blessés parmi les casques bleus, y compris quatre (4) grièvement qui ont été évacués à Bamako », selon un communiqué officiel de la mission onusienne. L’attaque a fait un mort, dont l’identification est en cours. Des dégâts matériels ont également été causés. Aucun personnel civil n’a été affecté selon le même document.
« Les tirs ont commencé au moment où il faisait très chaud dans la journée, c’est aussi  l’heure de la pause où le personnel civil de la MINUSMA était parti prendre le déjeuner », explique Mohamed Ag Ahmed un jeune habitant de la périphérie de Tombouctou près de l’aéroport, qui ajoute  que les tirs d’obus leur ont fait peur et les ont impressionné, à tel point que tout le monde a couru se cacher dans les maisons.
La Force a renforcé la protection du camp et a déployé des moyens aériens de reconnaissance pour identifier la zone où les tirs ont été lancés rassure la MINUSMA qui  souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Condamnant dans les termes les plus vigoureux « cette attaque lâche et ignoble contre son camp et son personnel ». Elle appelle au déploiement de tous les efforts pour identifier les responsables de cette attaque terroriste et les traduire en justice. La MINUSMA réitère sa détermination inébranlable à continuer son appui au Mali et à son peuple, aux fins d’instaurer une paix et une sécurité durables au bénéfice de toute la population.
L’attaque a  été revendiqué quelques heures plus tard par  la nouvelle organisation djihadistes de Jamaât Nusrat Al Islam Wal-Mouslimin dirigée par Iyad Ag Ghaly, dont   la région de Tombouctou est l’une des grandes zones d’action.
Suite à cette attaque meurtrière contre le camp de la MINUSMA à Tombouctou, la force onusienne a décidé de reporter son point de presse hebdomadaire qui aura lieu demain jeudi 04 Mai.

Azarock Ag Innaborchad : « Nous continuerons tant que l’injustice et l’exclusion persisteront »

Les autorités intérimaires à Tombouctou et à Taoudéni ont été installées le 20 avril dernier après plus d’un mois de blocage. Azarock Ag Innaborchad, président du Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA), revient pour Journal du Mali sur les raisons qui ont permis de débloquer la situation.
 Les autorités intérimaires sont enfin installées à Tombouctou. Le CJA a-t-il eu satisfaction de toutes ses doléances ?

Nous n’avons même pas eu la moitié de ce que nous demandions. Notre sentiment c’est que c’est injuste et nous continuerons nos revendications tant que l’injustice et l’exclusion persisteront. Nous espérons néanmoins que c’est un début et que les choses viendront petit à petit. Nous porterons ces revendications à tous les niveaux où cela peut être examiné avec bienveillance. Ce qui nous intéresse surtout c’est d’être dans le processus de paix, c’est ce qui nous garantira d’être vraiment dans l’inclusivité.

 Qu’est-ce qui vous a finalement décidé ?

Nous sommes avec les communautés et je pense que tout le monde commençait à être fatigué. Les autorités maliennes ont plus ou moins promis d’aller vers l’apaisement et vers la satisfaction des désidératas de la majorité, y compris du CJA. Il fallait commencer à leur faire confiance. La plupart pensait que le blocage venait du CJA. On ne pouvait pas continuer à porter seul le chapeau. Nous avons aussi obtenu une grande visibilité, le CJA est maintenant un mouvement reconnu, aussi pour son assise sociale et populaire diversifiée.

 L’action du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga y est-elle pour quelque chose ?

Il y a une communauté de vue avec le Premier ministre qui a rencontré toutes les parties à Tombouctou et Taoudéni. Les gens ne cherchent pas l’impossible, ils cherchent à être inclus dans le processus. Il a trouvé que c’était parfaitement normal. Il a fait des promesses et quand il a eu la possibilité de les satisfaire, il l’a fait sans attendre inutilement. Je crois que c’est quelqu’un qui a une bonne compréhension des enjeux.

 Est-ce une victoire de la CMA qui a placé un homme à elle à Tombouctou ?

On n’a pas besoin d’être un analyste averti pour comprendre que l’un des objectifs de la CMA, avec les autorités intérimaires, c’est de concrétiser leur idée de l’Azawad. Je ne dirai pas que c’est la victoire de la CMA, mais la victoire du système. La CMA c’est l’appui inconditionnel de la communauté internationale. Le gouvernement est obligé de respecter et d’aller dans le sens des dispositions de l’accord qu’il a signé. La CMA joue sur ça pour le mettre en défaut et la communauté internationale étant garante de tout ça a besoin d’avancer.

 

Autorités intérimaires : Tombouctou et Taoudéni rejoignent le rang

Tombouctou et Taoudéni, les deux dernières régions du Nord qui résistaient à l’installation des autorités intérimaires, ont finalement installés, hier jeudi 20 avril, leurs représentants régionaux qui auront la charge de restaurer l’État et préparer les futures élections.

Après 4 reports les autorités intérimaires ont enfin été installées à Tombouctou et Taoudéni. Les deux nouveaux présidents, Boubacar Ould Hamadi de la Coordination des mouvement de l’Azawad (CMA) et Hamoudi Ould Sidy Ahamed, ont été officiellement investis dans leurs fonctions et présideront le collège transitoire dans ces localités. Une forte délégation composée du Haut représentant du chef de l’Etat pour la mise en œuvre de l’accord, Mahamadou Diagouraga, du ministre de la Réconciliation, Mohamed El Moctar, du ministre de la Décentralisation, Alhassane Ag Hamed Moussa, du représentant de la médiation internationale, Koen Davidse et des ambassadeurs de la France, des États-Unis, de l’Algérie, s’est déplacée pour l’occasion.

Le Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA), qui s’opposait à leur installation depuis plus d’un mois, a finalement libéré les checkpoints qu’il occupait militairement autour de la ville. Le mouvement qui exigeait son inclusivité dans toutes les instances de décision régionale, a obtenu, en partie, satisfaction sur ses doléances. Ils ont bénéficié de postes de conseillers spéciaux au sein du gouvernorat et au sein de la commission DDR. Mais signe de cette satisfaction partielle, aucun membre du CJA n’était présent lors de cette cérémonie.

Le CJA a déclaré prendre acte de l’installation des autorités intérimaires à Tombouctou et Taoudéni, néanmoins le mouvement a dit regretter que leurs préoccupations et celles des populations n’aient pas été totalement prises en compte.

Avec Tombouctou et Taoudéni, toutes les autorités intérimaires sont maintenant installées dans les cinq régions du nord du Mali. Reste maintenant à ces autorités transitoires à commencer de façon effectif leur travail.

Azarock Ag Innaborchad : « Si rien ne change pour les autorités intérimaires nous ne serons pas prêt le 13 avril »

Azarock Ag Innaborchad, président du Congrès pour la Justice dans l’Azawad ( CJA), ce groupe politico-militaire qui bloque depuis un mois l’installation des autorités intérimaires à Tombouctou et à Taoudeni, nous a accordé un entretien où il explique ne pas accueillir à bras ouvert la décision récente du gouvernement d’installer les autorités intérimaires sans leur « inclusion » totale.

La décision d’installer les autorités intérimaires le 13 avril à Tombouctou et Taoudéni a été prise par le gouvernement. Est- ce que cela veut dire que vos revendications sont toutes honorées ?

À ma connaissance on a juste des promesses et ce n’est pas nouveau, ça fait longtemps qu’on a des promesses.

Donc allez-vous accepter l’installation des autorités intérimaires sans que toutes vos revendications soient prises en compte ?

Disons qu’il sera difficile pour nous d’accepter, d’ailleurs on n’est pas les seuls, ce n’est pas seulement une affaire du CJA, c’est une affaire de toutes les populations de Tombouctou et Taoudéni. Il serait très difficile d’accepter parce que nous sommes engagés dans des revendications de fond qui concernent l’inclusivité. Nous avons parlé de l’ouverture des autorités intérimaires; apparemment ce n’est pas quelque chose dont il faut parler. Même si le CJA essaye de se retirer, la population ne le fera pas. Nous pensons qu’on ne peut pas parler d’inclusivité sans un minimum d’ouverture et sans une implication dans le processus.

Que revendiquez-vous concrètement ?

Concrètement, on revendique une large ouverture des autorités intérimaires au CJA et aux populations, et puis essentiellement notre implication dans les organes de mise en œuvre de l’Accord tels que les commissions, les comités, le CSA et tout ce qui s’ensuit. Nous voulons être impliqués dans l’ensemble du processus.

 Vous n’êtes donc pas prêt pour le moment à une installation des autorités intérimaires le 13 avril ?

Si rien ne change pour les autorités intérimaires nous ne serons pas prêt le 13 avril.On espère que d’ici le 13 avril les choses iront mieux dans le cas contraire ce ne sera pas possible. Ce n’est pas la première décision d’installer les autorités intérimaires, c’est la quatrième fois. Mais cette fois ci, cette décision est légèrement mieux réfléchie que les autres. On parle cette fois-ci de la désignation du Président sur la base d’un consensus des membres des autorités intérimaires. C’est une avancée, c’est une bonne chose, mais on ne dit rien de l’ouverture des autorités intérimaires. C’est un tabou qu’il ne faut pas toucher. Le CJA revendique quand même d’être impliqué dans la série d’organe prévue pour la mise en œuvre de l’accord. Ce n’est pas plus compliqué que ça ! Nous avons la même vision que nos communautés. Nous pensons vraiment que l’ouverture de l’autorité intérimaire est indispensable pour que les gens se sentent concernés et ne se sentent pas exclus. Pour cela, il faut être au niveau des décisions et non des éxécutants. Le CJA est en symbiose avec les populations et ce que les populations veulent, nous, on ne peut pas les empêcher de le revendiquer.

Autorités intérimaires : Tombouctou et Taoudéni toujours en suspens

La mise en place des autorités intérimaires dans les régions du Nord du Mali est bloquée à Tombouctou et à Taoudéni. Une visite du ministre de la Défense ainsi que des engagements fermes des autorités semblent en passe de faire bouger les lignes. Mais la tenue en cours de la Conférence d’entente nationale a reporté l’échéance à la semaine prochaine.

Début mars, l’installation des autorités intérimaires a occasionné un bras de fer entre le gouvernement et les groupes armés ainsi que la société civile, opposés aux nominations perçues comme unilatérales et au fait que des mouvements armés comme le Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA) ne soient pas inclus dans les instances régionales. Pour apaiser la situation, les combattants postés aux check points autour de la ville avaient fini par les libérer, même s’ils ne s’en sont pas trop éloignés. « Nous nous sommes positionnés à peu près à 100 mètres. On collabore bien avec les autres forces, notamment avec la MINUSMA qui trop nerveuse au début, avait essayé de nous forcer un peu la main, mais ça n’a pas marché », confie le colonel Abass Ag Mohamed Ahmad, chef d’état-major du CJA.

Accords de vues Depuis la visite à Tombouctou du ministre de la Défense, Abdoulaye Idrissa Maïga, entre le 17 et le 20 mars dernier, accompagné d’une délégation gouvernementale, la population et les groupes armés ont le sentiment d’avoir été compris. « Ils ont rencontré la société civile, la population, l’armée, et ils ont constaté qu’ils étaient du même avis que le CJA. Le ministre de la Défense n’a pas fait mystère de son engagement à régler les problèmes qui relèvent de lui, c’est à dire mettre quelqu’un de chez nous au niveau du DDR, au niveau de la commission d’intégration ainsi que la validation de notre site de cantonnement. Il doit contacter les autres ministres concernés, et nous attendons maintenant qu’après les promesses, on passe aux actes », explique Azarock Ag Innaborchad, président du CJA.

Même son de cloche à Taoudéni, autre bastion de résistance, qui a aussi reçu la visite du ministre et de sa délégation. « Je crois qu’ils vont accepter nos doléances, parce qu’on ne peut pas tout bloquer quand toute une région demande de changer une personne, sinon c’est la crise », explique Mohamed Attaher El Hadj, maire de la commune de Salam, située dans la nouvelle région. Le ministre de l’Administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf, aurait lui aussi donné des engagements fermes, notamment par rapport à la désignation des conseillers spéciaux du gouverneur et des préfets.

Annulation, rumeurs et incertitudes Mais selon nos informations, le ministre Ag Erlaf serait favorable à une annulation pure et simple de l’installation des autorités intérimaires à Tombouctou. Le conseil régional y fonctionnant déjà, il serait partisan d’attendre les élections qui auront lieu dans quelques mois. « Pour nous, l’abandon ou le maintien des autorités intérimaires n’est pas notre problème, mais si on les maintient, il faut le faire avec nos exigences. Si on ne les maintient pas, le statu quo reste », affirme le président du CJA, qui n’exclut pas, si les avancées sont probantes, de donner l’ordre à ses effectifs sur le terrain de se replier.

Néanmoins depuis mardi 28 mars, cette relative accalmie a fait place à un regain de tension. La rumeur persistante d’une installation des autorités intérimaires le 30 mars en catimini est parvenue jusqu’à Tombouctou. « Nous avons cherché à savoir si cela était vrai et mercredi matin, des bouches se sont déliées. Certains membres officiels nous ont dit que l’installation était prévue pour ce jeudi 30 mars et que le commandant de cercle de la région de Tombouctou a convoqué les élus pour leur faire part de cette invitation. Ce passage en force est l’une des clauses revendiquée par la CMA auprès du gouvernement et qui conditionnait leur participation à la Conférence d’entente nationale », soutient le chef d’état-major du CJA, qui ajoute que « les gens sont prêt pour manifester, ils n’attendent que le signal ». Selon les contestataires, le responsable de ce « désordre », dont ils demanderont avec force le départ, n’est autre que le nouveau gouverneur, Koina Ag Ahmadou, récemment muté de Kidal et notoirement proche du HCUA, pour son implication dans ce revirement et sa complicité avec la CMA. « Il est impossible que les autorités intérimaires soient installées sans notre consentement. Ils ne pourront pas le faire parce que nous réagirons immédiatement. Nous étions prêts, si nos propositions étaient validées, à lever immédiatement le camp », rappelle le colonel Abass. Mais la tension semble être redescendue, le gouvernement ayant décidé de reporter l’installation des autorités intérimaires après la Conférence d’entente nationale. À Tombouctou, la situation oscille entre attente, vigilance et confusion, avec l’espoir de parvenir à consensus, une possibilité qui reste néanmoins encore fragile.

 

 

Tombouctou : Un blocage gouvernemental

Alors que la mise en place des autorités intérimaires à Tombouctou est toujours bloquée, principalement à cause de l’exclusion du Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA). Mercredi 15 mars, le collectif des élus municipaux de la région de Tombouctou, au nom de l’inclusivité, ont demandé au gouvernement de prendre un décret additif pour élargir les membres des autorités intérimaires de 13 à 21 personnes. Un soutien qui ne semble pas infléchir la décision du gouvernement.

À Tombouctou, la mise en en place des autorités intérimaires semblent, pour le moment, bien éloignée. En cause, l’exclusion du CJA de la mise en place de ces instances, malgré la libération des checkpoints par leurs éléments armés. « Quand nous sommes allés voir le gouvernement pour leur faire comprendre que nous voulons être inclus dans les autorités intérimaires pour représenter les communautés de Tombouctou. Ils nous ont dit les autorités intérimaires sont bloqués et que s’ils acceptaient, ce serait ouvrir la boîte de Pandore », révèle Azarock Ag Innaborchad, président du CJA. Le mouvement politico-militaire qui a fait défection de la CMA tente depuis, de négocier sa position avec le gouvernement qui se refuse toujours à lui faire des propositions concrètes.

Mais mercredi 15 mars, un soutien au CJA est venu des élus municipaux de la région de Tombouctou qui se sont réunis dans la cité des 333 saints. Ces élus venus de tous les cercles de Tombouctou, ont appelé à l’inclusivité du CJA dans les autorités intérimaires et dans toute activité liée à la résolution de la paix au Mali. « Ils souhaitent que les membres des autorités intérimaires soient élargies de 13 à 21 membres, pour inclure le mouvement afin d’avoir plus de représentativité pour des villes comme Niafunké, Goundam, Gourma-Rahrous et les autres communautés de la région de Tombouctou «, explique Mohamed Ag Alher, animateur à la radio Jamana de Tombouctou.

Même appréciation du côté de la société civile et de la population, comme l’explique ce citoyen de Tombouctou joint au téléphone : « la population de Tombouctou soutient l’inclusion du CJA. Comme la société civile a donné son feu vert, la population est d’accord. C’est la population qui élit les personnes, il faut qu’on accepte, qu’on obéisse à ses réclamations et revendications », affirme-t-il

Sur le terrain, des responsables du CJA sont aux côtés de la population pour voir comment ils peuvent arranger la situation et tentent de s’impliquer dans toutes les activités permettant à la paix et à la sécurité de régner. « Ils ont organisé des escortes pour les civils qui voyagent sur l’axe Tombouctou – Goundam, qui est l’axe le plus menacé. C’est une manière pour eux de prouver qu’ils sont prêts à accompagner le gouvernement et les populations », ajoute ce même citoyen

Les troupes du mouvement sont néanmoins toujours en nombre et en armes à l’extérieur de la ville, prêtes à n’importe quel moment, à l’affrontement. Exerçant sur le gouvernement une pression à double tranchant, qui sape une confiance déjà fragile à établir entre les deux parties.

La solution semble plus que jamais dans le camp du gouvernement qui malgré maintes tractations ne semble pas prêt à infléchir sa décision. « Personnellement, je ne crois pas qu’ajouter une personne ou 2 ou 3 soit un problème, si cela peut calmer la tension et résoudre la situation, je crois que c’est mieux que de se figer sur des positions qui mènent nulle part », objecte le président du CJA, qui ajoute, « Je suis absolument convaincu que cela n’intéresse pas le gouvernement car c’est à notre demande et par l’intermédiaire du Haut représentant que nous avons pu voir le ministre Ag Erlaf, sinon personne ne nous avait contacté. Tant que la question n’est pas considérée comme une question essentielle le problème ne peut pas être résolu. Mais qu’ils n’oublient pas que si les populations décident de ne pas installer les autorités intérimaires, elles ne seront pas installées, sauf si on leur marche dessus. Je crois que ce n’est pas l’objectif de l’État malien, ni de la communauté internationale, et encore moins de la communauté malienne », conclut-il.

Tombouctou – Taoudéni : vers un consensus ?

Les groupes armés contestataires sont dans une dynamique de pacification des tensions avec le gouvernement malien au sujet de l’installation des autorités intérimaires pour les régions de Tombouctou et Taoudeni, confirment des sources politiques du Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA) à Bamako.

La situation est plutôt calme aujourd’hui à Tombouctou, les tirs à l’arme lourde ont cessé leur vacarme et la cité des 333 saints fait figure de ville morte, selon des sources locales.

La médiation internationale a condamné, via un communiqué rendu publique lundi soir par la MINUSMA, la prise depuis deux jours par un détachement armé de la CMA/Plateforme pro-malienne de 2 check-point de l’armée malienne à Tombouctou, en réaction à la nomination des personnes choisies par le gouvernement malien pour diriger le collège transitoire des autorités intérimaires dans la région de Taoudéni . « Les autorités intérimaires sont reportées pour le moment à une date ultérieure mais nous avons une réunion avec les membres du gouvernement et le haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord à 9h, aujourd’hui, à Bamako, pour discuter de notre intégration dans toutes les instances du comité de suivi de l’Accord y compris les autorités intérimaires de Tombouctou  » déclare Azarock Ag Innaborchad, président du CJA.

Qui aura quoi à Tombouctou et Taoudeni ? Les groupes en présence à Tombouctou sont le CJA et le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA), qui protestent contre leur absence au sein des autorités intérimaires à Tombouctou et Taoudeni, et qui entendent pousser le gouvernement malien à renoncer aux personnes nommées pour diriger les autorités intérimaires et à les remplacer par des personnes choisies par leurs responsables. Les deux MAA issus de la CMA et de la Plateforme pro-malienne sont appuyés par les dirigeants de la CMA à Bamako. Le CJA qui a quitté la CMA devrait avoir des difficultés à obtenir ce qu’ils demandent.

Selon des sources proches du dossier, les membres du gouvernement malien et les chefs de la CMA ont décidé d’isoler le CJA des autorités intérimaires. En d’autres termes, le CJA ne pourrait que participer au niveau cercle et commune des autorités intérimaires. Alors que les deux MAA auront ce qu’ils veulent, malgré le fait qu’ils ont déjà une dizaine de représentants dans les régions de Tombouctou et Taoudéni et la présidence du conseil régional de Tombouctou, sans parler d’une vingtaine de représentants dans les autres organes de l’Accord avec la vice-présidence du CSA. Malgré tout, ils exigeraient la présidence de l’assemblée régionale de Taoudeni, qui deviendrait à dominante arabe, alors que les Touaregs ne sont présents qu’à Kidal, Méneka et Gao.

Le CJA qui a été a été créé pour défendre les intérêts de ses communautés est exclu de la mise en oeuvre de l’Accord et souhaite être au coeur de tous les organes de décision de l’Accord du CSA jusqu’aux autorités intérimaires, qui auront la gestion administrative et politique des régions, via la Commission Technique de Sécurité (CTS), le mécanisme opérationnel de Coordination (MOC), l’Equipe Mixte d’Observation et de Vérification (EMOV). Ce qui leur permettrait de participer pleinement à la gestion de leur région sur tous les plans: politique, défense et sécurité, développement, justice, questions humanitaires et retour des réfugiés. Ainsi que de participer au redécoupage prévu dans l’accord, pour la création des nouvelles circonscriptions en vue d’une meilleure représentativité des populations de l’Azawad dans les institutions et les grands services publiques, en décrochant la région des lacs, dans le cercle de Goundam, comme l’ont fait ceux de Menaka et Taoudeni. Il à craindre que que le duel d’influence entre CMA/MAA et CJA pourrait exacerbé les tensions, dans ces 2 régions, qui sont les deux derniers points de blocage à l’installation des autorités intérimaires.

Tombouctou: Tensions et manifestations populaires contre autorités intérimaires

Hier dimanche 5 mars, à la veille de l’installation des autorités intérimaires à Tombouctou, plusieurs centaines de personnes sont sortis dans les rues de Tombouctou en début d’après midi pour maintenir la pression sur les autorités maliennes et la communauté internationale et empêcher la tenue de l’intronisation des dirigeants des autorités intérimaires à Tombouctou et Taoudeni.

Depuis ce week-end, les tensions sont vives à Tombouctou, les forces du Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA) encerclent la ville. « Le colonel Abass,le chef d’état-major du CJA, aurait donné l’ordre de penétrer dans le centre de la ville pour être aux côtés des marcheurs », déclarait hier, Ehameye Ansari, porte parole du CJA.

Les forces Barkhane sont intervenues pour empêcher l’avancée des troupes armées qui tentent de pénétrer dans la ville pour rejoindre la population qui proteste. Selon un officier du CJA, Mohamed Ag Almounzer, joint sur place « les tensions sont vives et les discussions sont en cours entre les officiers du CJA et Barkhane, les avions survolent nos positions, nous sommes tous dans les véhicules prêt à pénétrer à l’intérieur de la ville. On attend les ordres du chef de l’opération ‘‘Tamoudre’’ nous déclare -il. À Tombouctou la situation reste confuse, des coups de feu ont été signalés, notamment dans le quartier d’Abarajou sans que l’on sache qui en sont les auteurs. 4 check-point à l’extérieur de Tombouctou ont été pris par les forces de Mouvement Arabe de l’Azawad tendance CMA, sans que les militaires maliens, qui ont fui à l’arrivée des combattant, n’opposent une quelconque résistance.

De sources bien informées, l’élargissement des Autorités Intérimaires à 26 membres a été perçu et proposé comme une solution pertinente pour débloquer la situation à Tombouctou et donner un coup de fouet au processus de mise en oeuvre de l’Accord. Mais son Excellence, Mohamed Ag Erlaf, ministre de l’intérieur et de la réforme de l’état du Mali y est jusqu’à présent opposé.

Malgré les tensions marquées par la résistance des groupes armés, les préparatifs pour la cérémonie d’intronisation se poursuivent. On ne sait pas à l’heure actuelle si les cérémonies d’intronisation pourront bien avoir lieu comme prévu ce lundi 6 mars.

Tombouctou : Les autorités intérimaires reportées à lundi

Une vingtaine de véhicules avec des hommes lourdement armés ont fait irruption dans la ville de Tombouctou ce vendredi 03 Mars à 2h du matin. Une première fois rompues, les négociations ont reprise avec le ministre de la Réconciliation, repoussant une éventuelle installation des autorités intérimaires à Tombouctou au lundi 6 mars.

« Les forces du congrès pour la justice dans l’Azawad  (CJA ) sont à Tombouctou aujourd’hui dans le cadre d’une opération dénommée « Tamoudre » (Survie en tamasheq – NDLR -) sur ordres des instances politiques du CJA et du lieutenant colonel Abass Ag Mohamed Ahmed, chef d’état major du CJA », a déclaré Almounzer Ag Mohamed, chef des opérations du CJA joint au téléphone, avant d‘ajouter que l‘objectif du CJA n’est pas de rejeter l’accord de paix au Mali mais d’annuler les nominations des personnes qui seront à la tête de ces autorités intérimaires à Tombouctou et Taoudeni, « qui n’ont fait l’objet d’aucun consensus ni avec le CJA ni avec les populations », précise-t-il.

Le CJA est soutenu par la société civile et le Conseil National de la Jeunesse du Mali (CNJ) à l’image de Salaha Maïga, chef du CNJ à Tombouctou, qui atteste que « toute la société civile de la ville de Tombouctou est venue accueillir les forces du colonel Abass qui ont assiegé les locaux de l’assemblée régionale et du gouvernorat de Tombouctou ».

Après une journée ville morte, hier pour protester contre la mise ne place des autorités intérimaire, la ville semble plongé dans la confusion, « il y a des mouvements armés à l’intérieur et à l’extérieur de la ville mais je ne sais pas qui maintient quelle position. À l’extérieur de la ville, sur la route de Kabara, au niveau du bureau de la Minusma, il y a l’armée régulière qui procède à des contrôles et des fouilles sur les véhicules. On a entendu dire qu’une délégation devait arriver aujourd’hui de Bamako », explique Imrane, étudiant à Tombouctou.

Selon nos informations, le CJA serait aux portes de la ville, tandis que des combattants de la Plateforme, du CMFPR2 et de la CMA seraient à l’intérieur. La Minisma empêcherait le CJA de rentrer dans Tombouctou.

Pour favoriser la négociation, les autorités maliennes et la communauté internationale ont reporté la mise en place des autorités intérimaires au lundi 6 mars. « Ces négociations doivent permettre de nous impliquer, ainsi que la population, dans la mise en œuvre de l’Accord », prévient Abou Ag Hammama responsable du CJA à Tombouctou.

« Des négociations débuteront à 14 h 30 entre la société civile , les représentants du CJA avec les autorités de la MINUSMA et de Barkhane sur comment nous pourrons intégrer le processus de mise en œuvre de l’Accord. Mais si nos doléances ne sont satisfaites à l’issue de cette réunion nous dirons immédiatement aux forces du CJA d’occuper les locaux administratifs de Tombouctou. Pour le moment les hommes du colonel Abass occupent tous les axes stratégiques des sorties de la ville des 333 saints », explique Salaha Maiga joint au téléphone.

Par ailleurs un autre chef des opérations du CJA, Taghlifte Ag Mohamed, confirme que 10 véhicules et des hommes bien armés sont positionnés à l’entrée de la ville de Goundam, située à 84 km à l’ouest de la ville de Tombouctou.

Tombouctou : Résistance armée et populaire contre l’installation des autorités intérimaires

À la veille de l’installation des autorités intérimaires, la situation est très tendue à Tombouctou et Taoudeni. Le ministre de la Réconciliation Mohamed El Moctar s’est d’ailleurs transporté dans la cité des 333 saints, ce jeudi, pour négocier avec les mouvements armés qui rejettent les autorités intérimaires non inclusives à Tombouctou et tenter de faire en sorte que la céré monie d’intronisation puisse avoir lieu, Vendredi 3 Mars, à Tombouctou et Taoudeni.

Une commission de négociation a été mise en place par le ministre de la réconciliation dès son arrivée à Tombouctou et elle a fait une proposition aux organisations des sociétés civiles de Tombouctou et celles des arabes d’Arawane de Tombouctou et Taoudeni ainsi qu’aux représentants du CJA. Le CJA a rejeté les propositions du ministre Mohamed El Moctar, rapporte Ehameye Ansari, porte parole du CJA.

Dans la nuit du 1er au 02 Mars, les troupes armées du CJA ont convergé vers la ville de Tombouctou, ils encerclent la ville en bloquent toutes les issues aux sorties. Joint au téléphone Mohamed Ag Almounzer, chef des opérations du CJA déclare que « notre objectif est d’empêcher l’installation des autorités intérimaires conformément aux instructions de notre branche politique ». Le CJA, par la voix de son porte-parole, exige « une participation aux autorités intérimaires et non pas leur annulation et l’insertion du CJA dans tous les organes de mise en oeuvre de l’Accord », il rappelle que aussi que leurs leaders politiques ont épuisé tous les recours pour se faire entendre, jusqu’ici sans succès et qu’ « Aujourd’hui, nos échelons encercle toute la région Tombouctou car nous reprenons la main ».

Autorités intérimaires : Installation à Kidal, fortes incertitudes ailleurs

Plus de 18 mois après la signature de l’Accord, Hassane Ag Fagaga, a été intronisé président du conseil régional de Kidal, mardi 28 février. Gao et Tombouctou devraient voir leurs présidents installés les 2 et 4 mars, mais dans ces deux villes, la résistance est encore grande, combattants et populations, protestent et sont prêt à en découdre pour se faire entendre.

Ça y est. La porte de Kidal s’est entrouverte au gouvernement malien, mardi 28 février, qui y a glissé un pied, avec l’intronisation comme président du conseil régional d’Hassane Ag Fagaga. Le drapeau national a orné, le temps d’une cérémonie, les murs de l’assemblée régionale, puis a été remisé lors du départ de la délégation. L’installation du président de l’exécutif régional de Kidal est une victoire difficilement arrachée, même si pour certains le gouvernement est parti du mauvais pied en installant cette autorité intérimaire qui devait intervenir après une certaine chronologie. « Les autorités intérimaires c’est la troisième phase de l’Accord. La première phase, c’est le cantonnement et le redéploiement de l’État et de l’administration sur tout le territoire, la deuxième phase c’est le désarmement et l’intégration, la troisième c’est dans les endroits où il n’y a pas de gouvernement, il est prévu de placer une autorité intérimaire. Le gouvernement est parti sur un faux-pas dans cette mise en oeuvre de l’Accord », estime Fahad Al-Mahmoud, secrétaire général du GATIA, qui se demandait encore il y a une semaine, alors que la mise en oeuvre de l’Accord était suspendue, quelle était la contrepartie offerte par la CMA au gouvernement, pour la nomination d’Hassan Ag Fagaga, « qui n’est pas le plus méconnu des ennemis du Mali » ajoutait-il.

Néanmoins, c’est après de multiples négociations et quelques compromis, qu’un dénouement, vendredi 24 février, a permis de relancer la mise en œuvre des autorités intérimaires, bloquée, depuis la nomination par le gouvernement de Sidi Mohamed Ag Ichrach, comme nouveau gouverneur de Kidal. L’obtention par la CMA de deux gouvernorats aura permis de débloquer la situation. « Sidi Mohamed Ag Ichrach gouvernera la région de Kidal durant toute la transition. En contrepartie, la CMA a eu le choix de proposer deux personnes pour gouverner Gao et Tombouctou », explique Alkassim Ag Ahouchel, président de la Jeunesse de l’Azawad, la branche jeune du MNLA.

Contestation Après Kidal, les autorités intérimaires devraient donc être installées ces 2 et 4 mars à Gao et Tombouctou. Mais l’application de cette mesure de l’Accord, qui a souvent pris les allures d’une barque qui prend l’eau de toute part et difficile à écoper, devra faire face, dans ces deux villes, à une résistance farouche, tant des militants de la société civile et des combattants sont mobilisés pour mettre en échec son installation. « Pour la mise en place des autorités intérimaires de Gao et Tombouctou, il faudra marcher sur nos cendres ! Nous voulons la même chose que l’on a accordé aux autres mouvements signataires. Nous voulons qu’ils reviennent sur tous leurs décrets ! », assène le Pr Younoussa Touré du CMFPR2. « Aussi bien le gouvernement que la CMA ne veulent pas de l’application de l’Accord, ils sont en train de se servir de nous, de chercher des boucs émissaires en nous mettant dans des situations difficiles, pour faire en sorte que nous devenions des hors-la-loi et que rien n’avance », ajoute-t-il.

Ces combattants du CMFPR2, du CJA, du MSA, épaulés par des populations civiles, ont annexé les locaux des conseils régionaux de Gao et Tombouctou et malgré une tentative pour les déloger lundi 27 février, ils sont déterminés à maintenir leurs actions. Depuis mardi, les forces armées du CJA convergent de toutes leurs positions vers le chef lieu de la région de Tombouctou, avec à leur tête le colonel Abass Ag Mohamed Ahmed, chef d’état-major du CJA, son objectif est clair :« il n’y aura pas d’autorités intérimaires imposées à Tombouctou sans la reconnaissance du CJA », a-t-il déclaré.

Tous se disent trahis et exclus du processus de décision et sont prêt à agir, la détermination chevillée au corps. « On maintiendra nos actions jusqu’à ce qu’on nous entendent où jusqu’à notre mort », jure ce jeune de Gao joint au téléphone. « On y est obligé, ce n’est pas notre nature, ce n’est pas non plus ce que nous souhaitions pour notre pays », conclut-il.

 

 

 

 

 

 

Pr Younoussa Touré : « Puisque c’est l’épreuve de force qui prévaut, nos combattants prennent les choses en main »

Les combattants de la Coordination des Mouvements et Fronts Patriotiques de Résistance2 (CMFPR2) appuyés par d’autres mouvements armés et des composantes de la société civile ont annexé les assemblées régionales de Gao et Tombouctou. Ces centaines de combattants en armes et leurs responsables s’opposent à l’installation des autorités intérimaires et dénoncent leur exclusion de toutes les structures de la mise en œuvre de l’Accord. C’est dans ce climat de forte tension, à la veille de l’installation des présidents des régions de Gao et Tombouctou, que Younoussa Touré, secrétaire général (CMFPR2) a répondu aux questions du Journal du Mali.

Des centaines d’éléments armés occupent les conseils régionaux de Gao et Tombouctou, pourquoi ce coup de force ?

Nous sommes à Gao et Tombouctou pour la reconnaissance de notre place et de notre identité. Depuis que les choses ont commencé au niveau des autorités intérimaires, on avait dit au niveau de la CMA que les choses avaient été mal gérées. Le gouvernement et la médiation ne nous ont pas cru. Ils sont allés jusqu’à nous exclure du dernier CSA où nous sommes membres, pour qu’on ne vienne pas perturber la session du comité, parce que pour eux nous sommes des perturbateurs, et ils pensent qu’ils peuvent faire les choses malgré nous. Puisque Kidal a le monopole de Kidal, on va leur montrer que nous aussi on a le monopole de Gao et Tombouctou.

Que souhaitez-vous ?

La société civile doit-être incluse dans les processus de décision, nous devons pouvoir faire des propositions, on nous a laissé de côté. Il n’y a que la CMA qui fait peur, il n’y a que la CMA qu’il faut satisfaire. Nous ne faisons pas le constat que dans la région de Tombouctou et de Gao les choses ne marchent pas, il y a eu des élections, donc ces autorités intérimaires n’ont pas lieu d’être. C’est moi qui suis allé à Tombouctou pour expliquer les autorités intérimaires à la population, qui leur ai dit voilà pourquoi il faut laisser les autorités intérimaires se faire. Mais de tout ce qu’on est allé expliquer, le gouvernement en a pris le contre-pied. Ils ont dit que les autorités intérimaires se feront dans les collectivités où ça ne marche pas, les présidents et vice-présidents des régions doivent être élus par leurs pairs et ces autorités choisies par la société civile et les conseillers. La population a le sentiment d’une trahison. Là où nous ne sommes pas présents dans tout ce qui concerne la mise en œuvre de l’Accord et les autorités intérimaires, les choses ne se feront pas sans nous.

Restez-vous ouvert au dialogue avec le gouvernement ?

Mardi matin, on m’a appelé pour me dire que le haut représentant, Mr Diagouraga, voulait nous recevoir, mais je n’ai pas été appelé en tout cas. Je sais qu’à Gao les gens ont rencontré le gouverneur qui leur a dit qu’il fallait vider les lieux, ils ont refusé, ce n’est pas au gouverneur de leur donner ces instructions-là. Nous avons fait une lettre à la veille du CSA ministériel, c’est pourquoi ils nous ont exclu, nous leur disions que les autorités intérimaires que l’on avait conçu étaient devenues caduques et que nos populations n’entendent pas travailler avec des gens qui sont nommés par-ci par-là. Ce qui est grave pour nous c’est que nous ne sommes même pas tenu au courant, s’il n’accepte pas quelque chose qu’ils viennent au moins nous le dire. Au moins appeler pour dire voilà pourquoi ont le fait. On n’est pas des hors-la-loi, on est pas contre la république. On s’était déjà opposé une fois, alors pourquoi ne sont-ils pas venus voir les gens pour leur expliquer ? c’est du mépris total pour les populations. Ce sont nos combattants qui là, s’ils ne font pas attention, ils n’auront plus personne pour discuter, il faudra les tuer et puis c’est tout.

Jusqu’où êtes-vous prêt à aller ?

Nous allons continuer, nous occupons les sièges des assemblées régionales. Il y a avec nous la société civile, les communautés. Quand les gens disent non, la moindre des choses c’est d’aller leur expliquer pourquoi ça se passe. Si c’est Kidal, on fait tout pour les mettre à l’aise mais si c’est des sédentaires on s’en fout. Puisque c’est l’épreuve de force qui prévaut, nos combattants ce sont eux maintenant qui prennent les choses en main.

Vous ne craignez pas que la situation dégénère ?

On ne souhaite pas que la situation dégénère, mais il ne faut pas qu’il y ait d’actions brutales de leur part. S’ils les agressent, nous, nous prenons l’arrière-pays, parce que nos troupes sont entre le Niger et le Mali. Nous ne sommes pas les seuls, il y a le MSA qui s’est joint à nous, le CJA, les populations civiles, le collectif « Nous pas bouger » , les femmes de Gao, etc. Donc finalement, on va arriver à une situation ou ce n’est même plus nous qui maîtrisons les choses. Parce qu’en fin de compte s’ils veulent négocier avec nous on ne pourra même plus débloquer la situation parce qu’il y aura d’autres acteurs avec lesquels il va falloir négocier, donc plus ils tardent plus le nombre d’acteurs augmente et à ce moment-là, nous on ne sera qu’un élément de l’ensemble.

Que demandez-vous pour un retour au calme ?

Pour stopper le mouvement, il faut qu’ils reviennent sur tous leurs décrets. Diagouraga lui-même nous a dit qu’il avait indiqué au gouvernement de ne pas prendre ces décrets avant qu’il ne règle les problèmes, il nous l’a dit quand il nous a reçu, il a même écrit pour dire au gouvernement que dans ce que la CMA propose, il y a de l’exclusion et qu’on doit en tenir compte, il a écrit ça quand il a envoyé les listes avant les décrets du 20 décembre. On ne sait pas ce que veut le gouvernement. Mais nous avons le sentiment qu’il ne travaille pas réellement à appliquer l’Accord de paix, c’est l’impression que nous avons. La CMA nous appelle en nous disant qu’ils veulent régler notre problème à condition de signer une charte pour dire qu’on est membre de la CMA, on ne signera pas, parce qu’on était membre de la CMA avant la charte. On avait fait des propositions à la CMA , qui l’a transmis au haut représentant qui l’a lui-même transmis au gouvernement, mais le gouvernement n’en a pas tenu compte. Finalement on ne sait pas qui ne veut pas. Nous sommes en train d’aller vers ce que nous n’avons jamais souhaité pour le Mali. Nous irons jusqu’au bout et tout ce qui arrivera dans les jours à venir est de la responsabilité du gouvernement.

Tombouctou : des éléments du CMFPR2 font un sit-in devant le conseil régional

Des éléments de la CMA2 composés de CMPFR2 et du CJA ont assiégé le conseil régional de Tombouctou. Leur motif,« être associé dans les prises de décision et autres initiatives liées à la région de Tombouctou», a expliqué Alassane Coulibaly, coordinateur régional des mouvements.
L’installation des autorités intérimaires à Tombouctou est prévue ce 03 Mars. Hier, également, des éléments militaires de Ganda Izo (CMFPR2) commandés par Ibrahim Issa Diallo ont, à partir de 4h30 du matin, assiégé l’Assemblée régionale de Gao. Ils comptent rester là-bas jusqu’à l’annulation totale des autorités intérimaires où leurs morts, selon des sources sur place.
Les autorités intérimaires sont une phase importante dans la feuille de route de l’accord de paix pour la résolution de la crise malienne dans les cinq régions du nord du Mali. Il est écrit dans l’accord que la période intérimaire débutera au moment de l’installation des présidents des autorités intérimaires dans les 5 régions du Nord Mali à savoir Kidal, Gao, Tombouctou, Taoudeni et Menaka . Une période qui durera 3 à 4 mois avant l’élection des présidents des conseils régionaux et qui mettront fin à la période intérimaire gérée par ces autorités.
À Kidal, ce mardi 28 Février, est prévu l’installation des autorités intérimaires, selon le communiqué rendu publique samedi dernier par le haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord de Paix au Mali. Selon ce communiqué, l’installation des autorités intérimaires pour les régions de Gao et Menaka auront lieu jeudi 2 Mars et celles des régions de Tombouctou et Taoudeni vendredi 3 Mars.

Le trésor de Tombouctou, l’histoire d’un sauvetage

En avril 2012, la nuit s’abat sur le solaire Tombouctou : venus du nord du Mali et du désert, les djihadistes d’Ansar Dine envahissent la ville et font régner la terreur. Non content d’imposer (surtout aux femmes) une dictature se réclamant de la charia et du rejet du mode de vie occidental, le groupe armé s’attaque aussi à la culture et à l’histoire de la cité. Ancien grand centre spirituel arabo-africain qui connut son apogée aux XVe et XVIe siècles, et carrefour commercial au croisement de nombreuses cultures, Tombouctou incarne ce que les miliciens islamistes ne supportent pas : le brassage, le savoir et la tolérance. Détruisant de nombreux mausolées, ils menacent surtout les bibliothèques et leurs inestimables trésors, des manuscrits séculaires, porteurs de la mémoire du pays.

Autorités intérimaires : le CJA impose son autorité dans la région de Tombouctou

Après les manifestations populaires à Tombouctou contre la mise en place des autorités intérimaires, les forces militaires du Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA) bloquent les routes avec des unités mobiles dans ses zones d’influence. Une équipe (clinique mobile) du Comité international de Croix rouge (CICR ) aurait été refoulé de la zone de Gargando (située à proximité de la ville de Goundam) par un détachement armé du CJA. Information aussitôt confirmée par une note de l’organisation humanitaire, mentionnant le refoulement d’un important convoi humanitaire qui partait pour s’informer de la situation des populations dans les zones de Raz Elma et Gargando.

Joint au téléphone depuis Gargando, le chef d’État major du CJA, le colonel Abass Ag Mohamed Ahmed confirme que « depuis hier lundi 20 février les organisations humanitaires et des forces militaires de l’armée malienne et de son administration sont interdites, jusqu’à nouvel ordre, de sortir des grandes villes de la région de Tombouctou ». Le colonel Abass qui ajoute que ses hommes ont respecté les consignes qu’il a donné en bloquant toutes les pistes et route pour que leurs revendications soient prises en compte par les acteurs de la résolution de la crise politico-sécuritaire qui sévit au Mali depuis janvier 2012. Le chef d’État-major du CJA a également expliqué que ce blocus des routes par ses hommes armés ne vise pas les organisations humanitaires, mais pour l’instant, décision est prise de refouler vers les villes de Goundam et Tombouctou tous les convois.

À un moment crucial de la mise en oeuvre de l’Accord, le colonel Abass Ag Med Ahmed fait à nouveau parler de lui en tordant le bras aux autorités maliennes et à la médiation internationale pour qu’elles intègrent le CJA qui contrôle un territoire allant des régions de Tombouctou et Taoudeni jusqu’en Mauritanie, et qui échappe à l’autorité de l’État malien.

Cette décision du Congrès pour la Justice dans l’Azawad intervient après la tenue, samedi dernier, d’une conférence à l’hôtel Salam de Bamako pour réclamer l’inclusion du mouvement dans le processus de mise en œuvre de l’accord de Paix au Mali signé en Mai- Juin 2015.

Festival au désert : report pour la énième fois

La dernière édition du festival au désert s’est tenue en 2012. Celle de 2017, qui était prévue pour ce samedi 28 Janvier à Tombouctou, est reportée à une date ultérieure pour des raisons de sécurité.

Le Festival au désert est une manifestation culturelle musicale qui se déroulait chaque année au mois de janvier à Essakane, à deux heures de piste de la ville de Tombouctou. Il a été créé en janvier 2000 en s’appuyant sur les grandes fêtes traditionnelles touarègues de Kidal (Takoubelt) et de Tombouctou (Temakannit).

Avec le temps le festival s’est ouvert aux autres cultures par l’invitation d’artistes venant d’autres régions du Mali mais aussi d’Afrique et d’Europe. En 2012 le festival était à sa 12ème édition mais a été contraint de cesse ses festivités pour des raisons sécuritaires.

L’édition de 2017 devait avoir lieu ce samedi 28 janvier dans la ville même de Tombouctou, près de la mosquée Sankoré pour une journée. A cet effet, la société civile a organisé une réunion, le mercredi 25 janvier, à Tombouctou pour parler des événements de Gao, de l’insécurité, et du festival. A l’issu de cette réunion, la société civile a jugé qu’il était inopportun, au vu de l’attaque de Gao et de l’insécurité régnant dans la région de Tombouctou, d’organiser le festival, une pétition signé massivement par la société civile a été donnée aux organisateurs.

Ces derniers, affirment reporté le festival pour des raisons sécuritaires.  «  Il faut que le société civile arrête, ils nous font reculer et ils font le jeu des extrémistes, on a besoin d’être ensemble, la vie doit continuer. Tombouctou n’est pas la seule ville sous menace, les autres festivals vont avoir lieu », estime Mani Ansar, organisateur du festival au désert.

Tombouctou : Découverte d’une cache d’armes et de munitions

En plein centre-ville, dans le quartier de Badjindé, un important arsenal de guerre a été saisi. Les enquêtes, menées par la gendarmerie, se poursuivent pour en savoir davantage.

C’est après avoir été informé par un individu que les forces de l’ordre et de sécurité ont commencé des opérations de fouille, le 30 août dernier. C’est le 2 septembre que les armes et les munitions ont été découvertes. Hier, mercredi 7 septembre, le commandant Siaka Diakité a donné une conférence de presse pour présenter le matériel de guerre saisi. Selon lui, il s’agit de cartouches de 12,7 mm, 14-5, de grenades défensives et offensives, d’obus de mortiers 60 et 80. D’autres équipements, les gilets pare-balles, des uniformes étaient également sur place.

Cet impressionnant matériel de guerre a été découvert en plein centre-ville, dans le quartier de Badjindé. Le propriétaire de la maison où les armes ont été découvertes serait en fuite. À Tombouctou, il se murmure qu’il s’agirait d’anciens membres du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), qui était basé principalement à Gao pendant l’occupation des trois régions du Mali, avant d’être mise en déroute par l’intervention militaire française en 2013.

Le commandant a surtout salué la « coopération » de la population qui a compris qu’elle peut jouer un rôle important dans la lutte que le pays mène au terrorisme, selon un confrère de la radio Jamana joint par téléphone. Les enquêtes se poursuivent, a ajouté le commandant. Interrogé, Souleymane Maïga, de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA), a fait savoir qu’il est au courant qu’il y a eu des opérations de fouille à Tombouctou, mais ne peut pour le moment faire aucun commentaire. Car, a-t-il dit, les résultats de la fouille ne lui ont pas encore été officiellement communiqués.

 

Monument Al Farouk: AUDEX pour la construction

El Farouk est le génie protecteur de Tombouctou…C’est un cavalier blanc, habillé de boubou blanc, de babouches blanches, de litham blanc et qui conduit toujours un cheval blanc avec un grelot au son lugubre et grave. Il n’apparaissait que très tard dans la nuit, de minuit jusqu’au premier appel à  la prière de l’aube. Pendant ses heures de parade dans les ruelles vides de monde, il chasse les génies malfaisants et aussi toutes les personnes qui mènent une vie dissolue : voleurs, brigands et eux seuls entendent le son désagréable de son grelot qui les met en transe et les achève; les personnes moralement irréprochables au contraire l’effraient. La statue d’Al Farouk est donc commémorative de la légende de ce génie protecteur de Tombouctou. Malheureusement, ce monument, rappelons le a été détruit lors de la crise de 2012 par les djihadistes. D’autres mausolées inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO ont également été saccagés avant d’être reconstruite par l’organisation mondiale en charge de la culture. C’est dans cette même lancée que l’UNESCO en collaboration avec l’union européenne et plusieurs ambassades notamment celle de la France et de la Suisse avec l’accompagnement du ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme et l’Ordre des Architectes du Mali, a organisé en juin 2015, un concours national d’Architecture pour reconstruire ce monument et réaménager la place. Il faut rappeler que le projet s’inscrit dans le cadre de son programme de réhabilitation du patrimoine culturel et de sauvegarde des manuscrits anciens du Mali. Le 20 septembre 2015, le jury du concours, présidé par feu Baba Alpha Ismail Cissé, ancien président de l’Ordre des Architectes du Mali, et de différentes personnalités du monde de la culture et de Tombouctou, réuni au Musée national de Bamako, a choisi comme lauréat, le projet proposé par le bureau d’architecture AUDEX. Le concours exigeait que les équipes postulantes soient pluridisciplinaires avec des architectes, artistes, plasticiens. Le lauréat a donc reçu des mains de Ramatoulaye N’Diaye Diallo, ministre de la culture de l’artisanat et du tourisme. Un chèque de deux millions de Fcfa . Les quatre lauréats sont AUDEX (premier prix) CEAU-N’BO (deuxième prix), ASTRAL (troisième prix), et ASA-SARL AH CONCEPT (quatrième prix).

Trijeud-Tombouctou: 30 jeunes formés sur les droits de l’homme

Inscrit dans le cadre du projet «Campagne de formation et de sensibilisation des jeunes sur les Droits de l’ homme au Mali », l’ atelier de formation de 30 jeunes sur les Droits de l’ homme est une des activités phares du projet dénommé « campagne de formation et de sensibilisation des jeunes sur les droits de l’Homme au Mali ». En effet, piloté par le Tribune jeune pour le droit au Mali, (Trijeud), une association de jeunes juristes, le dit projet a été fiancé à  100% par le Fond National pour la Démocratie (NED). Une confiance largement appréciée par les membres de la Trijeud notamment le président de la Trijeud, Ibrahim Cissé, « c’est un honneur pour nous, ce geste représente un défi dans la conduite de nos missions et nous comptons bien le relevé », a-t-il indiqué. Après plusieurs activités organisées dans le district de Bamako, le projet a décidé de s’étendre dans les régions du Mali notamment dans la région de Tombouctou o๠une trentaine de jeunes a été initié sur la notion des droits de l’homme. Selon Ibrahim Cissé, la formation a été ouverte à  toutes les couches sociales de la ville sur plusieurs modules de formation dont les droits de l’homme et genre, la surveillance locale, la jeunesse et droits de l’homme, la protection des défenseurs de droit de l’homme etc. Par ailleurs, plusieurs jeunes leaders et maà®tres de Tombouctou ont également été initié à  la promotion et à  la protection des Droits de l’homme. Des documents ont donc été mises à  la disposition de la cellule de veille afin d’apporter son concours au développement socio économique de la région.

Tombouctou retrouve ses mausolées

Les communautés locales ont appelé cette cérémonie de leurs voeux, elle permet de redonner tout leur caractère sacré à  ce qui n’était jusque là  qu’une reconstitution des monuments religieux détruits par les djihadistes. C’est désormais chose faite. La dernière cérémonie de sacralisation des mausolées de Tombouctou remontait au XIe siècle.Organisée à  la mosquée de Djingareyber, la cérémonie a débuté avec le sacrifice de béliers et la lecture des versets coraniques, puis s’est achevée par la lecture d’une sourate du Coran. Lieux de pèlerinage pour les musulmans du Mali et ceux des pays limitrophes d’Afrique occidentale, ces mausolées sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. 14 des 16 que compte la ville furent saccagés, une destruction considérée comme une tragédie pour les communautés locales et unanimement condamnée de par le monde. Lancée en mars 2014, la réhabilitation des 14 mausolées détruits a pris fin en juillet 2015, pour une inauguration en présence de la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova. Dans un message adressé aux populations pour la circonstance, cette dernière a affirmé que « ces mausolées, debout, sont la preuve irréfutable que l’unité est possible, que la paix est plus forte ; que nous y sommes arrivés et que nous pouvons le refaire ».

Attaque Tombouctou: 4 djihadistes et un soldalt malien tués

Suite à  l’attaque menée ce 05 février contre une base de l’ONU et un poste de contrôle dans la région de Tombouctou, le ministre de la Défense et des anciens combattants a donné un point de presse à  la mi-journée à  son département. Selon Thieman Hubert Coulibaly , il s’agit d’un véhicule bélier noué d’explosifs qui aurait forcé les portes d’un camp de la MINUSMA afin de faciliter le passage d’un second véhicule dans lequel se trouvait une demi-douzaine de terroristes. Le bilan actuel fait état de quatre terroristes tués et un soldat malien, le commandant Karim Niang. L’armée malienne déplore également trois soldats blessés et deux civils dont un agent de sécurité de la MINUSMA. Le ministre conclura en assurant la presse que le ratissage est toujours en cours. Nous y reviendrons.

Tous en route pour « Timbuktu » !

l’histoire commence sur les dunes de sable de Tombouctou. Grave, la voix de l’acteur américain Morgan Freeman magnifie le silence de la cité légendaire. l’américaine Molly Rhaskin pose sa caméra sur ces visages et ces regards profonds. Qui suivaient l’érudit et pénétraient dans les murs du Centre Ahmed Baba, o๠reposent des milliers de manuscrits. Ils faillirent être détruits à  jamais, confinés à  l’oubli, n’eut été la bravoure de certains de les cacher et les transporter jusqu’ à  Bamako. Près de 4000 furent détruits, et des milliers sauvés par la grâce d’Allah. Que renferment donc ces manuscrits anciens ? Combien de secrets ? Cette question, nous nous la sommes tous posé. Et aujourd’hui grâce à  la « Timbuktu Renaissance Initiative », à  la foi de Manny Ansar et au plaidoyer de ses amis, ces œuvres hors du temps seront numérisées, traduites pour notre compréhension, un travail titanesque souligne le Dr Abdoul Kadri Idrissa Maiga, directeur du Centre Ahmed Baba. Une nécessité absolue car le patrimoine de Tombouctou appartient au monde entier, rappelle à  juste titre Paul Folsmbee, ambassadeur des Etats-Unis au Mali. Une belle manière de faire renaà®tre la cité mythique, d’envisager l’université de demain et peut être un jour la renaissance de ce merveilleux festival Au Désert, souhaite Cynthia Schneider du Brookings Institute de Washington. Car jamais, malgré l’occupation, les destructions de mausolée, Tombouctou ne sera oubliée. Une belle caravane de festivaliers nous le rappelle déjà , tous en route pour le week-end artistique et culturel de la ville !

Enlèvements et pillages dans le nord du Mali

Plus de 20 personnes ont été enlevées par des assaillants dans les localités de Bamba, Gao et Kano, dans la région de Tombouctou. C’est tout d’abord la localité de Kano qui a été attaquée à  l’heure de la prière de vendredi. Selon les populations, une personne a été tabassée et de nombreuses autres ont été enlevées. Parmi elles se trouvent un imam, un chef de village et au moins l’un de ses conseillers. Les otages ont été emmenés vers une destination inconnue. Selon une source militaire, les assaillants sont des éléments du MAA, un groupe allié du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Aucune source indépendante ne l’a confirmé. En début de soirée, c’est au tour de la localité de Bamba, dans la région de Gao, d’être attaquée. Si rien ne permet d’établir exactement l’identité des assaillants, des témoins ont indiqué que le chauffeur transportant les assaillants avait comme turban un drapeau aux couleurs du même groupe rebelle.Des magasins et boutiques de cette localité ont été pillés, selon ces témoins. Des motos et une importante somme d’argent ont été emportées. Ces deux événements seraient les plus graves, vu le nombre de personnes enlevées et l’ampleur des pillages, depuis de longs mois, dans le Nord du Mali, selon les mêmes sources.

Quel avenir pour les manuscrits anciens du Mali?

Intitulée « Les manuscrits anciens face aux défis de l’heure », cette conférence vise à  trouver des solutions durables aux enjeux de la sauvegarde et de l’exploitation efficiente des manuscrits, exfiltrés de Tombouctou lors de l’occupation du nord par les groupes armés en 2012. Ils sont nombreux, les experts nationaux et internationaux, partenaires, ONG et institutions gouvernementales à  assister à  cette rencontre pour débattre des questions qui détermineront le futur de ces précieux écrits dans les bibliothèques et musées du monde entier. «Quelles visions universelles pour la sauvegarde des manuscrits ? Quels rôles doivent jouer l’Etat, les partenaires, ainsi que les communautés locales pour renforcer la protection des manuscrits ? Quel cadre juridique mettre en place pour protéger les manuscrits, les bibliothèques et les propriétaires ? » sont entre autres questions posées par Me Mountaga Tall, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique lors de son intervention. Selon le ministre, ces questions sont fondamentales et doivent être débattues pour améliorer la conservation des manuscrits et tirer un meilleur profit pour la science, les techniques et le développement. Pour le Coordonnateur Résident du système des Nations Unies au Mali, David Gressly, la protection de tous les éléments qui constituent le patrimoine culturel malien a toujours été leur cheval de bataille. Il a saisi l’occasion pour exprimer son admiration pour « le courage que les communautés ont eue, en prenant des risques considérables pour exfiltrer dans la discrétion, près de 350 000 manuscrits durant l’occupation du nord du pays.» Reconstruire, sauvegarder « Les crimes contre la culture, l’autodafé des livres et des manuscrits portent la trace de la pire des agressions contre la dignité humaine et les valeurs qui nous rassemblent. C’’est pourquoi l’UNESCO s’est portée aux côtés du gouvernement du Mali, afin de l’aider à  mobiliser la communauté internationale pour reconstruire les mausolées, et sauvegarder les manuscrits (…) » tel est le message délivré par la Directrice générale de l’UNESCO à  l’occasion de la cérémonie d’ouverture, à  travers son représentant au Mali, Lazare Eloundou. Selon les dernières estimations, le Mali compte environ 400 000 manuscrits. l’UNESCO s’est engagée à  réhabiliter les 3 mosquées endommagées et les 14 mausolées rasés, et à  sauvegarder son exceptionnel patrimoine documentaire encore inexploité que sont ses manuscrits anciens, dont plus de 4200 ont été délibérément brûlés, causant une immense perte pour l’histoire du Mali, de l’Afrique et du monde.

Tombouctou : les riziculteurs relancent leurs activités

A travers le volet projet à  impact rapide (Quick Impact Projects ou QIPs), la Minusma a financé à  hauteur de 50 000 dollars américains, l’achat de carburant pour faire fonctionner les pompes d’irrigation de ces champs pendant la campagne agricole de 2013-2014. Avant l’occupation du Nord du Mali par le djihadistes, les redevances payées par les paysans exploitants servaient de fonds de roulement pour financer la campagne agricole de l’année suivante. En effet, « Il y avait eu des vols, les magasins ont été pillés. A cause de la crise de 2012, nous étions en déficit et les pompes à  essences étaient fermées. Même des champs qui ont été cultivés furent abandonnés par manque de carburant. Le gasoil vendu dans la rue était de mauvaise qualité. Avec les fonds obtenus de la Minusma, nous avons pu acheter du gasoil de première qualité qui nous a permis de sauvegarder nos moteurs », explique Mahamane Djiteye dit Hassane, président du conseil d’administration de la coopérative de Hamadia. En cette fin d’année, dans les rues de Tombouctou, les charrettes tout comme les véhicules à  moteur sont bondés tantôt de sac de riz, tantôt de la paille. « Cette année, les récoltes ont été plus prospères que précédemment. Cela grâce à  l’appui de la Minusma qui a mis du carburant à  la disposition de nos coopératives, nous facilitant ainsi la culture de toutes les parcelles, sans interruption d’eau », explique Alassane Almouroud, président du conseil d’administration de la coopérative de Korioume. Cette subvention, qui a permis d’irriguer les rizières en continu, favorise un regain économique pour les cultivateurs qui peuvent à  nouveau assurer le paiement de la redevance de la prochaine campagne agricole. « J’ai récolté plus de 2 tonnes de riz sur seulement un quart d’hectares, contrairement à  l’année dernière. Le carburant donné par la Minusma a contribué à  l’abondance des récoltes. Quand elles réussissent de telle sorte, on en garde une partie pour la consommation de notre famille et écoule l’autre sur le marché afin de répondre à  d’autres besoins », se réjouit Mohamed Alher exploitant de la pleine de Daye. En effet, ce projet à  impact rapide a profité à  1808 exploitants ainsi que leurs familles travaillant sur les 1600 hectares, soit l’ensemble de la surface agricole totale destinée à  la culture de riz à  Tombouctou. Au total 36 600 litres de gasoil ont été achetés pour alimenter les 10 pompes répartis sur les trois périmètres, devant pomper l’eau du fleuve Niger limitrophe des champs. Reprise des activités génératrices de revenues Pendant les cinq mois de cette campagne, les femmes ont majoritairement travaillé sur les parcelles de terre en faisant la mise en boue, le désherbage, puis vannant et commercialisant le riz après récolte, tandis que les hommes se sont chargés du labour, du repiquage et du transport. « Du temps de la crise, bon nombre de parcelles de terre restaient non cultivées soit par faute de moyens ou par crainte. Les femmes et les hommes ne pouvaient pas travailler ensemble dans les champs », se remémore Zainabou Cissé, présidente de la coopérative de Daye et membre de l’Association pour la Promotion des Femmes de Kabara (APROFEKA). Les principaux responsables des coopératives de Daye, Hamadia ou Korioume ont été unanimes : l’appui de la Minusma a favorisé la reprise des activités agricoles et commerciales de riz dans le cercle de Tombouctou. « Vraiment, les activités économiques et génératrices de revenus ont repris », constate Mme Cissé. A en croire les témoignages, cette dernière campagne agricole est fructueuse et annonce déjà  la disponibilité des fonds de redevances pour financer la prochaine campagne. Lors d’une visite des champs de Daye, plusieurs femmes des familles nomades installées aux alentours, dont certaines avec leurs nourrissons accrochés au dos, s’approvisionnent sur place. « Après les récoltes, nous revenons sur les pas des récolteurs pour ramasser les quelques tiges de riz qui trainent par terre. Avec ce que nous parvenons à  rassembler, nous payons des condiments et l’autre moitié, nous l’amenons pour nourrir nos familles pendant un petit bout de temps », confie l’une d’entre elles. La riziculture étant la principale activité agricole du cercle de Tombouctou, les jeunes des zones avoisinantes, tels que Goundam et Rharous ont également l’opportunité d’un emploi temporaire durant des campagnes agricoles.

La réhabilitation des bibliothèques se poursuit à Tombouctou

Il y a un peu plus d’un an, une importante charge explosive avait éclaté à  proximité de la mosquée Djingareyber, causant des effets néfastes sur la mosquée elle-même, sur la bibliothèque Ben Essayouti, la bibliothèque Al Wangari, mais aussi sur de nombreux bâtiments remarquables de la ville. C’est dans le cadre du projet à  impact rapide, que la Minusma, à  travers son unité Environnement et Culture a décidé de soutenir la réhabilitation de 4 bibliothèques de manuscrits anciens à  Tombouctou, à  savoir celles de l’Imam Ben Essayouti, d’Al Wangari, d’Ahmed Baba Aboul Abass, et de Hamed Boularaf Badjindé. Les travaux sont menés sous la supervision technique de l’Unesco et portés par la Mission culturelle de Tombouctou, un service étatique rattaché à  la direction nationale du patrimoine culturel. Une fois les bibliothèques réhabilitées, les manuscrits pourront réintégrer leurs lieux de conservation et cela contribuera à  la reprise de la vie culturelle à  Tombouctou. « (…) Dans ces anciens manuscrits se trouve une bonne partie de l’histoire du Mali, celle de l’Islam ainsi que les sciences et les poésies de différentes époques. Leur dimension est universelle parce qu’ils témoignent aussi d’une partie de l’histoire mondiale » explique Sébastien Diallo, architecte spécialisé dans la réhabilitation de l’architecture de terre, et superviseur des travaux. Fin des travaux en mars 2015 Les travaux de la bibliothèque Ben Essayouti devraient s’achever en janvier. La réhabilitation de celle de Al Wangari commencera avant la fin décembre 2014, et progressivement les travaux des deux autres bibliothèques démarreront dans les semaines suivantes. Selon l’architecte, les travaux seront complètement réalisés vers la moitié du mois de Mars 2015. Ce projet à  impact rapide s’inscrit dans le cadre du mandat d’appui à  la sauvegarde du patrimoine culturel de la Minusma, qui pour rappel est la première mission de maintien de la Paix, dont le Conseil de Sécurité de l’ONU a confié à  une telle mission à  travers ses résolutions 2100 et 2164.

L’opinion indignée par la libération d’un ex chef de la police islamique

Alors que les négociations de paix entre le gouvernement malien et les groupes armés doivent reprendre le 1er septembre 2014 à  Alger, nos organisations rappellent qu’il ne peut y avoir de paix juste et durable sans véritable lutte contre l’impunité de tous les auteurs des graves violations des droits humains commises pendant la crise au Mali. Le 15 août 2014, Ag Alfousseyni Houka Houka a été libéré par les autorités maliennes dans le cadre des négociations politiques en cours entre le gouvernement malien et les groupes armés, et ayant à  ce jour abouti à  la signature d’une feuille de route en vue de « la mise en place d’un cadre pour des négociations de paix pour permettre l’émergence d’une solution globale et négociée » au Mali. « Cette libération politique est une véritable atteinte à  l’indépendance de la justice et une violation flagrante des droits des victimes à  la justice et à  la vérité,» a déclaré Me Moctar Mariko, président de l’AMDH. «Il est absolument nécessaire que les négociations politiques entamées se poursuivent mais ni au détriment de la justice ni dans l’oubli des victimes », a-t-il ajouté. Le 17 janvier 2014, Ag Alfousseyni Houka Houka avait été arrêté par les forces armées du Mali (FAMA) dans la région de Tombouctou pour son rôle présumé dans la commission de violations graves de droits humains. Ce personnage important du mouvement islamiste à  Tombouctou y dirigeait un tribunal islamique qui a ordonné, entre autres, des amputations, lapidations, flagellations et arrestations arbitraires lors des dix mois durant lesquels le nord du Mali était sous le contrôle des groupes islamistes armés. Afin d’accompagner les victimes dans leur quête de vérité et de justice, le 20 juin 2014, l’AMDH et la FIDH se sont constituées parties civiles auprès du Tribunal de première instance de la Commune III à  l’encontre de Ag Alfousseyni Houka Houka,et à  l’encontre duquel les enquêtes ont révélé des éléments graves et concordants. Le 15 juillet 2014, le gouvernement du Mali avait déjà  procédé à  la libération puis à  l’échange de 42 éléments des groupes armés présumés auteurs de graves violations de droits humains et inculpés par la justice malienne, contre 45 éléments des forces armées et de sécurité capturés par les groupes armés lors des combats du 23 mai 2014 à  Kidal. Cet échange de prisonniers est intervenu alors qu’étaient organisées les premières auditions de victimes de violations graves des droits humains lors du conflit au nord du Mali en 2012, constituées parties civiles et accompagnées par la FIDH et l’AMDH dans les procédures judiciaires ouvertes par la justice nationale. Atteinte aux droits de l’homme La FIDH et l’AMDH réitèrent leur appel aux autorités maliennes à  faire de la lutte contre l’impunité une priorité, à  tout mettre en œuvre pour que les responsables de graves violations des droits humains soient poursuivis et traduits en justice, ainsi qu’à  garantir les droits des victimes à  la justice, la vérité et la réparation. « Aucune nation, aucun peuple qui a souffert de graves crimes contre l’humanité ne peut prétendre à  la réconciliation, à  la paix et au développement durables sans une justice saine, équitable et luttant efficacement contre l’impunité, » a déclaré Me Patrick Baudouin, président d’honneur et responsable du groupe d’action judiciaire de la FIDH. La FIDH et l’AMDH, en collaboration avec d’autres organisations de défense de droits humains au Mali s’apprêtent à  adresser aux autorités maliennes un mémorandum en faveur d’un accord de paix respectueux des droits des victimes à  la justice.

Tombouctou, symbole de la construction citoyenne

Lors de cette visite, le chef du département de la Jeunesse et de la Construction citoyenne a procédé à  la remise partielle des locaux de l’institut HEGIRE, réhabilité sur budget national dans le cadre du programme d’interventions d’urgence sur financement du Ministère chargé de la solidarité . Un programme qui prend en compte la réhabilitation des services sociaux de base sur un délai de 90 jours dont plusieurs volontaires jeunes étaient sur le chantier. A l’occasion, le Ministre Diarra a procédé -à  travers le CNPV (Centre national de promotion du volontariat) à  une remise des attestations aux volontaires en fin de service. Il s’agit des travaux de haute intensité de la main d’œuvre ayant occupé 1030 jeunes à  l’échelle de la région de Tombouctou. Le ministre et sa délégation se sont ensuite rendus sur le chantier de la Maison des jeunes : une infrastructure qui découle d’un partenariat entre les Nations Unies et le département en charge de la jeunesse. Le visiteur du jour était non seulement satisfait du nombre de volontaires évoluant sur le chantier, mais aussi de l’état d’avancement des travaux. Rappelons que ce chantier rentre dans le cadre du programme jeunesse et résilience dont le budget total est estimé à  5 millions de dollars et d’une durée d’exécution de 5 ans. l’un des plus grands investissements pour la Jeunesse dans le nord du Mali. Il est financé par le Programme des Nations Unies pour la population(PNUD). Enfin, le ministre Diarra a aussi visité la Direction régionale de la Jeunesse de Tombouctou, pour la réhabilitation et l’équipement de laquelle il a pris des engagements fermes. Alpha CISSE