Affaire Huicoma : les licenciés observent une trêve de leur grève de la faim

Hier au moment de notre passage à  la Bourse du travail, l’amertume et la désolation se lisaient sur le visage des licenciés de l’Huicoma, l’huilerie cotonnière du Mali. Après 192 jours, soit plus de six mois de sit-ins, de marches, de meetings et de démarches sans succès, les travailleurs sociaux de l’Huicoma, en occupation illimitée à  la Bourse du travail, avaient décidé de prendre leur destin en main, au moyen d’une grève de la faim et ce jusqu’à  satisfaction de leurs points de revendication. Trêve temporaire Selon les explications du chargé à  la communication de la commission de négociation des travailleurs, Sibiri Diarra, « C’’est grâce à  la médiation du président du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko, de Monseigneur Jean Zerbo, archevêque de Bamako, du Pasteur Daniel Coulibaly et l’AMDH que la commission a levé son mot d’ordre de grève de faim illimité ». « Ces chefs d’associations religieuses sont venus nous prier afin de leur permettre de négocier avec le gouvernement », nous a confié le chargé à  la communication. Irresponsabilité de l’Etat, négotiations en berne Pour M. Diarra l’irresponsabilité de l’Etat est à  la base de la défaillance des négociations. « Les négociations piétinent en raison de la mauvaise foi du gouvernement ». Ces négociations piétinent parce que l’Etat ne veut pas élaborer le plan social pour la simple raison que ce plan incombe à  l’Huicoma, donc à  Alou Tomota, PDG du groupe. Pour Sibiri Diarra, ce même Etat devrait être vigilant pour contraindre Tomota à  respecter ses obligations, C’’est-à -dire les clauses du contrat dans lequel figure le plan social et son application. Toujours selon lui, l’Etat a ses administrateurs dans le conseil d’administration de l’Huicoma et dispose donc de moyens pour préserver les droits des travailleurs. Pour sa part, Mme Diakité de la commission de négociation fulmine : « Nous voulons que le gouvernement paye nos droits au lieu de nous donner de l’aumône ». Par ailleurs, faut-il noter, les négociations tournent autour de trois points essentiels à  savoir : La mise en place d’une administration provisoire, le paiement du plan social en faveur des travailleurs et le paiement des arriérés de salaire de janvier à  aujourd’hui.