Tourisme : À la conquête du marché national

La relance touristique est depuis quelques années l’objectif affiché par les autorités et les acteurs du secteur. Un ambitieux programme, qui veut s’appuyer sur la diversification et la relance de l’offre domestique. Mais réorienter les investissements dans des zones où souvent même la politique de développement touristique reste à définir et convaincre une clientèle nationale peu sensible au tourisme local sont les défis majeurs que doivent relever les acteurs, dans un secteur où les atouts sont pourtant nombreux.

« L’objectif est de diversifier l’offre touristique du Mali. Nous avons pensé à développer de nouvelles possibilités de découverte au niveau des régions de Sikasso, Koulikoro, Ségou et Kayes. Il s’agit de valoriser les attraits touristiques de ces régions pour aboutir à une situation de fréquentation pour rediriger le flux touristique », explique M. Sidy Keita, Directeur général de l’Agence de promotion touristique du Mali (APTM), Mali Tourisme.

Ce flux touristique était auparavant essentiellement orienté vers les régions de Mopti et celles du Nord du Mali, aujourd’hui affectées par la crise sécuritaire et fortement déconseillées par les chancelleries internationales.

Trouver une alternative

Face à la désaffection de la destination Mali par la clientèle internationale, les autorités en charge du secteur touristique se tournent vers « une clientèle à portée de main », capable de relancer la consommation domestique. L’un des objectifs visés par cette fréquentation par le Malien moyen des infrastructures de tourisme est de permettre aux entreprises du domaine de poursuivre leurs activités et ainsi de maintenir le secteur en vie. Mais donner l’envie et l’opportunité aux citoyens maliens de découvrir leur pays à travers ses richesses touristiques se heurte à plusieurs obstacles. Le faible pouvoir d’achat, « la barrière culturelle » et le déficit d’information sont les principales difficultés identifiées par les responsables de la promotion touristique, à l’issue de l’état des lieux dressé par eux. « Le tourisme domestique existe déjà, mais il doit être mieux structuré et formalisé », reconnaît M. Sory Ibrahim Guindo, Président de la Fédération nationale des guides du Mali. Depuis quelque temps émerge même « un tourisme religieux », même s’il doit être plus organisé, ajoute M. Guindo. Mais ce qui manque le plus au tourisme domestique, c’est la communication. Outre les sites peu ou pas connus, les voyages effectués par les Maliens à l’intérieur du pays sont essentiellement des déplacements pour des raisons sociales, rarement pour cause de soif de découverte, avouent les acteurs.

Inverser la dynamique vers des déplacements dans le Mali profond suppose une connaissance par le public des potentialités touristiques du pays, « une campagne de communication intense » dans laquelle se sont engagées les autorités en charge du tourisme. Ainsi, en plus des rencontres d’échange autour de la stratégie envisagée, elles prévoient l’organisation de la toute première édition, au mois de décembre 2019, des Journées Mali Tourisme. Ce forum, essentiellement destiné au public local, aura pour ambition de permettre aux collectivités et aux entreprises touristiques d’échanger mais aussi d’exhiber leur potentiel touristique, explique le directeur de Mali Tourisme. Toutes les régions seront représentées et exposeront leurs talents sur les plans artisanal et gastronomique et en termes de contenus culturel et pourront ainsi faire leur promotion, la finalité de l’activité étant de favoriser la redécouverte du patrimoine touristique par le Malien moyen.

Innovation impérative

« Initialement pensée pour la demande internationale », l’offre touristique nationale va devoir s’adapter au public local. D’abord pour se conformer au pouvoir d’achat, car il s’agit de proposer des infrastructures d’accueil accessibles aux Maliens. Ces investissements seront réalisés dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP), que le secteur privé pilotera avec l’accompagnement des pouvoirs publics.

Ces investissements doivent aussi s’orienter vers le développement « d’infrastructures ludiques, comme les parcs d’attraction », pour lesquels la demande est latente, selon M. Keita. En outre, « ces produits » auront l’avantage d’être « désaisonnalisés » et ne dépendront pas de la demande internationale.

Si le Mali ne peut se prévaloir, contrairement à d’autres zones touristiques d’Afrique,  de nombreux sites naturels exceptionnels ou de la possibilité de développer une partie de ses activités touristiques autour de la mer, le pays peut cependant valoriser d’autres atouts.

Dans le cadre de la valorisation des ressources touristiques, il s’agit notamment  d’exploiter les « produits fleuves ». Le fleuve étant une ressource que se partagent plusieurs régions, l’une des stratégies en la matière consiste à organiser des activités pouvant les associer. Il s’agira par exemple de l’organisation de randonnées sur le fleuve à bord d’embarcations légères, bien aménagées, sur un tronçon navigable.

Il s’agit ici d’une approche basée sur le produit plutôt que sur « l’identité géographique ». « Le circuit balafon » est aussi une illustration de cette offre « d’expérience authentique aux visiteurs », avec des « contenus thématiques pouvant associer plusieurs localités ».

Pour attiser la demande locale, des études d’évaluation des potentialités ont été réalisées et des projets de valorisation ficelés, assurent les responsables de Mali Tourisme. Cette approche de « développement synchronisé » allie des « offres complémentaires », où plusieurs sites de la même localité peuvent être valorisés, et des investissements d’appui au secteur touristique. Ces évaluations du potentiel touristique de chaque localité permettent de chiffrer les investissements indispensables au démarrage ou au maintien de l’activité touristique sur un site donné.

Dans la première région, Kayes, l’existence de sites comme le  lac Magui, les chutes  de Gouina ou le Fort de Médine constituent autant d’attraits touristiques, dont la mise en valeur peut être optimisée avec la réalisation d’infrastructures comme des routes, des centres de santé ou les réseaux de télécommunication nécessaires à leur exploitation. Les Maliens sont, en tous cas, « majoritairement décidés à consommer ces produits », selon les responsables de Mali Tourisme.

Impliquer les  acteurs

À condition que la politique en la matière soit clairement définie et le plan de mise en œuvre élaboré. C’est l’ambition affichée par les acteurs du tourisme dans les recommandations de l’Atelier national sur la relance du tourisme organisé en juin 2018. Il s’agissait entre autres « d’élaborer et d’adopter une nouvelle Politique de développement touristique au Mali pour les cinq prochaines années ». Si le rôle de l’État est d’apporter un appui conseil, « les collectivités territoriales sont pleinement compétentes pour développer l’activité touristique », précise le directeur général de Mali Tourisme.

Ainsi, elles peuvent directement commanditer des études sur le potentiel touristique de leurs localités ou solliciter l’appui des autorités pour mener ces évaluations. Et, lorsque des projets sont identifiés, le financement peut faire intervenir les trois acteurs  clés que sont l’État, le secteur privé  et la collectivité. Dans ce partenariat, si le secteur privé dispose « d’assez d’informations » pour agir, il reste à « enclencher la dynamique pour que les collectivités aient les ressources » nécessaires à la réalisation des projets.

Un véritable défi pour ces collectivités, qui, à cause de l’approche unique orientée vers les anciennes zones, doivent adopter une nouvelle politique avec la définition de nouvelles. Or la situation actuelle oblige la plupart d’entre elles à s’orienter vers le financement des « secteurs prioritaires », avec des ressources insuffisantes pour développer les activités touristiques.

En attendant, les autorités, dont « l’ambition n’a pas été entamée par les difficultés », s’attèlent à mieux « structurer l’offre, notamment à travers l’organisation des acteurs locaux ». Ainsi, pour combler le vide d’informations sur le terrain, Mali Tourisme met en place des bureaux de renseignements pour répondre au besoin d’accueil des particuliers désireux de découvrir les zones touristiques. Un bureau a déjà vu le jour à Médine, dans la région de Kayes, et un autre sera bientôt opérationnel à Siby, à 40 km de Bamako. La structure de promotion du tourisme soutient aussi les promoteurs culturels, « parce que les festivals drainent essentiellement du public malien », et, parallèlement, continue les activités de renforcement des capacités des acteurs afin qu’ils continuent d’offrir des prestations de qualité.

Hosgeldiniz* à Istanbul !

Ses vieilles pierres soigneusement conservées côtoyant des immeubles au design futuriste, ses deux rives (l’une en Asie et l’autre en Europe) séparées par le Bosphore, ses étals bariolés et son Grand bazar, le plus grand marché couvert du monde ! Tout est à voir à Istanbul. Voici une liste minimaliste de quelques incontournables.

Tous les chemins mènent à Constantinople

Il est vrai que la maxime n’est pas tout à fait celle-là. Mais il est tout autant vrai que la ville d’Istanbul, connue sous le nom de Constantinople (capitale de l’empire romain sous Constantin, puis de l’empire ottoman, après avoir été grecque sous le nom de Byzance) jusqu’à l’avènement de la République turque sous Mustapha Kemal, il y a presque cent ans, se trouve pour ainsi dire « au centre de tout ». La ville a d’ailleurs porté le nom de Nea Roma, ou nouvelle Rome, il est donc normal que tous les chemins y mènent! Divisée en deux par le Bosphore, une rive sur le continent européen et une autre asiatique (plus de 90% de ses 15 millions d’habitants), Istanbul a l’empreinte de sa riche histoire. Bien que très étendue et ponctuée de 7 collines, elle se visite le mieux à pied. Heureusement, le réseau de transport est bien développé, entre tramway, métro, funiculaire et taxis.

La ville aux mille minarets

Où que l’on dirige son regard, il tombe sur les tours pointées vers le ciel des nombreuses mosquées de la ville. Il y en a de tous les âges, les plus anciennes datant du 15ème siècle, avec la prise de l’empire par les Ottomans. De nombreuses églises ont aussi été transformées en mosquées, dont la très célèbre basilique Hagia Sophia (Sainte Sophie), aujourd’hui devenue un musée où l’on trouve symboles islamiques et icônes chrétiennes sous les mêmes voûtes. A quelques pas de là, la mosquée du Sultan Ahmet ou Mosquée bleue, avec ses faïences magnifiques. A quelques minutes, le Palais Topkapi est à visiter ! Il vaut mieux aimer la marche et avoir du temps : pour faire le tour de cette merveille bâtie au 15ème siècle, comptez 4 heures !

Un çay sur le Bosphore

Visiter Istanbul sans une croisière sur le Bosphore est un sacrilège ! Pour environ  2 000 francs CFA, pendant environ deux heures on contemple la ville côté Europe et côté Asie, avec à portée d’appareil photo de somptueux palais centenaires, des forts et de châteaux côtoyant des discothèques courues. En passant sous le pont du 15 juillet, avec un peu de chance on pourra apercevoir des dauphins qui viennent tenir compagnie aux touristes et aux riverains habitant de splendides villas à fleur d’eau ou accrochées à la colline. Le tout en sirotant un bon thé turc, le « çay ».

Le Grand bazar d’Istanbul

Explosion de couleurs et de senteurs sous les voûtes du plus grand marché couvert du monde, sur la rive européenne. Au Grand Bazar, véritable must de la visite à Istanbul, il vaut mieux ne pas être dépensier ! On s’amuse à se perdre dans les dédales de ruelles venant de ses 21 portes où l’on trouve tout à tous les prix : bijoux, poteries, vêtement. Le marché aux épices offre tous les trésors qui font la richesse et le gout incomparable de la cuisine turque ! Pour finir la journée, le choix de restaurants au bord du fleuve ou autour de la célèbre Place Taksim permet de goûter un éventail impressionnant de recettes locales, dont les fameuses « köfte » (boulettes de viande) turques…

*bienvenue, en turc

Deux nouvelles adresses gourmandes à Bamako

Si les nouvelles de l’intérieur ne sont pas trop réjouissantes cet été, éteignez la télé, coupez la radio et laissez-vous aller, pour un moment, au délicieux péché de gourmandise dans l’une des deux nouvelles adresses que nous avons dénichées pour vous sur Bamako. C’est nouveau, c’est beau et surtout c’est bon, alors pourquoi s’en priver ?

On a tous eu une envie soudaine de gâteaux, une envie de pâtisserie à assouvir. Alors que faire quand on est un peu flemmard ou allergique aux fourneaux et qu’on est à Bamako ? « Laye’s cup & Cakes » a la solution. Dans cet atelier de pâtisserie un peu confidentiel, situé à Badalabougou, officie Ramatoulaye Diakité. Cette pâtissière diplômée de la South African Chefs Academy confectionne avec amour et gourmandise des desserts à destination des particuliers. Elle vous régalera de recettes de cakes et pâtisseries revisitées avec créativité. Parmi les spécialités gourmandes qu’elle propose, les cupcakes trônent en rois. Ces petits gâteaux moelleux, aussi beaux que bons, nature, à la vanille, au chocolat ou même aux carottes, fourrés d’une ganache ou d’un coulis de fruits et surmontés d’un topping crémeux et savoureux, n’attendent que les amateurs de délices. Des plaisirs individuels que l’on vous invite à partager.

En parlant de partage, le restaurant Le Grin, ouvert début juillet 2017, en propose à ses tables, dans un cadre décontracté, autour d’une cuisine tex mex, qui va de pizzas pouvant régaler jusqu’à 10 convives, aux hamburgers. Si ces classiques bien connus de la cuisine américaine sont proposés, on vous conseille de tester les spécialités mexicaines, comme les nachos, ces tortillas de maïs frites agrémentées de viande, de légumes et de fromage fondu.

On peut y venir entre amis et se prélasser sous les cocotiers dans la cour extérieure, confortablement installés, pour siroter un milk-shake « maison » dont la tenancière, Koro Sidibé, qui a séjourné aux Etats-Unis, a le secret. Cet été, que vous soyez salé ou sucré, voici deux adresses gourmandes à essayer.

 

Destination Dubaï

Dubaï est la destination idéale pour tout commerçant et tout touriste qui souhaite visiter la ville ou y acheter ses marchandises. De nombreux Maliens y vont parce qu’on y trouve un nombre incalculable de magasins proposant toutes sortes d’articles.

Ceux qui vont en touristes sont curieux d’aller découvrir le désert, les restaurants et autres lieux de distraction. Assétou Diarra jouit des deux nationalités. Elle peut donc faire la navette entre les deux pays sans problèmes. « J’organise des voyages pour les commerçants qui sont intéressés à faire venir leurs marchandises d’ici. Je connais un peu le terrain et je peux également proposer un transitaire malien sur place ».

Une autre admiratrice de Dubaï nous dira qu’elle a été là-bas en visite touristique pour la première fois par curiosité, grâce à une agence de voyage qui y organise des séjours pendant les vacances. « Je suis allée visiter les lieux à cause de mes copines. Elles y avaient été une fois et m’ont incitée à découvrir cette ville magique. Dans les boutiques on trouve toutes sortes de choses ».

Binta est une ancienne du trajet. Cela fait plus de 5 ans qu’elle va y acheter des marchandises pour les ramener au Mali. « Dubaï est l’endroit idéal pour tout commerçant désireux de faire fortune, les marchandises sont peu chères, contrairement au transport ».

Mamadou Niangadou y va par plaisir, pour les promenades à dos de chameaux dans le désert et pour les restaurants de la ville. Pour lui, Dubaï est l’endroit idéal pour des vacances en famille, avec ses plages sublimes et ses activités trépidantes.

 

 

Sidi Kéïta, directeur national du Tourisme et de l’Hôtellerie

 

Quel est l’impact de la situation sécuritaire sur le secteur aujourd’hui ?

La situation de « warning » permanent dans laquelle se trouve le Mali a aggravé la crise, qui avait déjà commencé en 2009 avec les enlèvements d’Occidentaux. Aujourd’hui, nous sommes dans une  situation de -83% de taux de remplissage. Il y a plusieurs établissements de Bamako aujourd’hui qui n’arrivent plus à supporter les charges d’exploitation et, en région, la fréquentation est réduite à zéro.

Quelles sont les mesures d’adaptation ?

Nous avons mis en place en 2015 un cadre de concertation entre les services de sécurité et les acteurs privés de l’industrie hôtelière. Il s’agit d’examiner le niveau de sécurité des infrastructures d’accueil, notamment des hôtels, à travers un audit qui est en cours. En attendant les résultats, nous sommes en train de travailler avec le ministère de la Sécurité pour renforcer la vigilance au niveau des espaces qui accueillent du public.

Comment envisagez-vous l’avenir du secteur ?

Les contacts sont en cours avec d’autres départements ministériels pour que nous puissions trouver des solutions. Par exemple, l’adoption d’un système de tarification préférentielle en eau et électricité ou la baisse de la TVA qui pourrait passer de 8% à 5%. Avec ces mesures, nous comptons relancer la consommation. Le deuxième axe sera l’élaboration d’un nouveau plan stratégique de développement touristique. Cela nous permettra de développer le tourisme interne, un marché à fort potentiel.

Hôtellerie : sécuriser pour survivre

« En avril-mai, c’était la panique dans le secteur. Les chambres étaient vides et les professionnels ne savaient plus à quel saint se vouer ». Celui qui s’exprime ainsi, hôtelier de son état, ne se risque pas à rêver de lendemains meilleurs. « En ce moment, ça va un peu. Mais, dès la fin des vacances, la période de vaches maigres va recommencer », prédit-il, amer. La situation du secteur de l’hôtellerie et de la restauration du Mali est en effet dans le creux de la vague, et cela depuis bientôt 8 ans. Et la recrudescence de l’insécurité depuis la crise de 2012 a fini par plomber les efforts de survie des acteurs. Aujourd’hui, « c’est la sinistrose », conclut notre interlocuteur, qui a préféré rester anonyme. Son sentiment est largement partagé, non seulement par les autres professionnels, mais aussi par les responsables politiques et techniques. Tous tentent de faire face et de sauver une industrie qui, malgré son énorme potentiel, doit se battre pour survivre. Avec comme enjeu principal de ce combat, la question de la sécurité.

« C’est dur » Ils semblent s’être tous passé le mot, qui semble d’ailleurs faible pour décrire l’ampleur des dégâts. Selon un rapport de la Direction nationale du tourisme et de l’hôtellerie (DNTH) sur les conséquences des problèmes sécuritaires sur le secteur, les acteurs traversent une crise sans précédent.

« Il y a près de 80% des établissements qui sont en crise. Sur Bamako, il y a déjà des hôtels en cessation de paiement. Certains ont mis leur personnel au chômage technique et il y a quatre établissements au moins que leurs promoteurs s’apprêtent à mettre sur le marché », explique Sidi Kéïta, le directeur national. Certains établissements reçoivent à peine 10 clients par jour pour un effectif de 190 lits. « Impossible de s’en sortir ! », déplore un responsable syndical, qui craint déjà pour les quelques 200 employés de son établissement. Au total, toujours selon le rapport de la DNTH, le nombre d’emplois directs dans le secteur du tourisme est passé de 8 555 en 2008 à 2 214 en 2015, soit une baisse de 86%.

Baisse drastique Alors que l’industrie touristique contribuait à faire tourner l’économie de régions entières (Mopti, Gao et Tombouctou) et fournissait de nombreux emplois à Bamako, l’arrêt de la fréquentation de notre pays par les touristes étrangers a eu des conséquences funestes sur le secteur. A l’intérieur, la fréquentation est réduite à néant, en tout cas pour ce qui concerne la clientèle étrangère. « Les nuitées hôtelières payées par la clientèle internationale sont passées de 448 091 en 2009 à 57 154 en 2015 », poursuit le document de la DNTH. Une baisse drastique qui a précipité la faillite des entreprises de l’intérieur et mis en grande difficulté celles de Bamako (plus de 70% du parc hôtelier de Mali). Les difficultés auxquelles font face les établissements d’hébergement (839 unités) et de restauration (316) depuis 2011 ont pour noms baisse des recettes, retard dans le paiement des factures et des salaires, voire situations de redressement fiscal.

La raison principale de cet état de fait est la situation sécuritaire que vit le pays, avec les menaces terroristes et leurs manifestations qu’ont été les attaques contre restaurants et hôtels de Bamako et de l’intérieur. La dernière en date, au Campement Kangaba, situé en périphérie de Bamako, le 18 juin 2017, a fait 4 morts.

Et même si, 41 jours plus tard, l’établissement a rouvert à l’occasion d’un évènement marquant les 100 jours de fonction du Premier ministre malien, Abdoulaye Idrissa Maïga, la prise de conscience a été douloureuse. « Les clients reviennent. L’avenir de l’établissement dépend maintenant de la sécurité » déclarait un responsable de la structure. « On a entrepris des travaux. On commence à mettre en œuvre la sécurité sur le parking, les murs. On a besoin que les gens nous fassent confiance » plaidait Marianne Montaut, co-promotrice du Campement, à cette occasion.

Les installations spécifiques, l’hôtel Massaley les a installées dès le lendemain de l’attaque du Radisson Blu de Bamako, en novembre 2015. Djibril Alhassane Traoré, le manager, s’en réjouit aujourd’hui. « Le dispositif qui a été mis en place a permis de récupérer une clientèle qui commençait à partir. Une clôture a été installée, des éléments de la garde nationale ont été mis en place et, enfin, un système de vidéo-surveillance fonctionne. De plus, nous sommes situés à côté du camp militaire de l’EUTM et cela est un argument de poids pour nous. Nous pouvons dire que nous sommes mieux sécurisés que plusieurs autres établissements de Bamako », ajoute-t-il.

« La question de la sécurité est un argument commercial majeur aujourd’hui », confirme Souana Nodjitan, directeur de l’Hôtel Onomo de Bamako. Inauguré en mai 2015, l’un des derniers nés des établissements de la capitale a intégré dès sa construction les paramètres sécuritaires. « L’architecture du bâtiment a été pensée en conséquence. Il y a eu des aménagements spécifiques dès le départ », explique-t-il. « Depuis, la situation a évolué, surtout après l’attaque du Radisson. Les hôteliers se sont retrouvés dans une situation d’impréparation, parce qu’on ne s’attendait pas à ce que les djihadistes nous frappent en plein cœur de la ville. On a géré comme on pouvait, pour parer au plus urgent. Et après des choses ont été mises en place pour pouvoir sécuriser ».

Gros budget « On a beaucoup dépensé pour mettre en place le scanner, le sas, et mettre en œuvre le dispositif conseillé par la société française Anticipe, qui conseille les hôtels du groupe Onomo sur cet aspect. Bamako semble être un vrai enjeu pour le groupe, c’est pourquoi nous avons déployé d’énormes moyens pour assurer la sécurité », poursuit Monsieur Nodjitan. Un autre poste de dépense : les frais d’« abonnement », pour bénéficier de la protection des éléments de la Garde nationale, déployés par le ministère de la Sécurité intérieure. « Nous payons 60 000 francs CFA par élément et par mois, sans compter un autre montant pour un responsable qui est censé faire le suivi et que nous n’avons jamais vu jusqu’ici », confie un autre responsable d’hôtel, qui déplore en outre que les agents ne soient « pas formés, pas équipés. Chez nous, c’est deux personnes, un fusil. Un fusil qui est d’ailleurs généralement posé à côté, tandis que l’élément s’occupe d’autre chose, quand il ne dort pas, tout simplement. Ils ne sont pas du tout formés. Et ils ne respectent pas les consignes qui leur sont données. Ils ne comprennent pas que l’activité hôtelière est spécifique ».

« On met plus d’argent aujourd’hui dans la sécurité que dans les salaires. Ce n’est pas tenable pour les structures, dont la plupart se débattent pour survivre », ajoute notre directeur d’hôtel. A l’hôtel Onomo, ce montant se chiffre en effet à plusieurs millions de francs CFA par mois, sans compter les agents des sociétés de sécurité privée qui, eux, officient à l’intérieur pour le contrôle. « Intenable ! »

Au ministère de l’Artisanat et du Tourisme, on est bien conscient que la situation actuelle est difficile à tenir. « Pour l’instant, il n’y a pas de dispositif prévu pour un déploiement sans coût. Mais nous étudions toutes ces questions, parce qu’il y a des préalables. Par exemple, il y a des aménagements à faire pour recevoir correctement les équipes et certains établissements n’en sont pas dotés.

Nous n’avons pas non plus l’effectif pour répondre aux demandes des hôteliers sur toute l’étendue du territoire. Ce sont des questions récurrentes, alors nous avons engagé des discussions avec la Direction générale de la police nationale et il y a des pistes pour que le travail se fasse à la satisfaction de tous, car tout le monde est conscient qu’il faut sécuriser ces infrastructures », explique Sidi Kéïta.

L’arrivée à Bamako ce 4 août du secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) nourrit l’espoir du directeur national. Taleb Rifai vient manifester la solidarité de l’OMT aux acteurs touristiques maliens. « Il sera notre porte-voix auprès des partenaires pour faire le plaidoyer pour notre secteur auprès des plus hautes autorités. C’est une bonne perspective pour nous ». D’autant que malgré un contexte difficile, l’espoir reste de mise : l’hôtel Sheraton et le Laïco Afriqiyah, deux structures cinq étoiles, devraient ouvrir leurs portes avant la fin de l’année pendant que l’hôtel Salam, fleuron du groupe Azalaï, après avoir augmenté sa capacité d’accueil avec la construction d’une nouvelle aile début 2017, fait peau neuve avec une nouvelle piscine, des salles de conférence supplémentaires, un restaurant gastronomique et un accueil rénové.

 

 

Traiteurs : service hôtelier à la carte

En moins de cinq années, le secteur, qui était essentiellement occupé par les hôtels, est passé en grande partie aux mains des restaurants, voire de particuliers, qui proposent des plats variés à des tarifs défiant toute concurrence. C’est en effet la question du coût qui a poussé les clients à se détourner des « hôtels sont trop chers et peu flexibles. On préfère alors se tourner vers les traiteurs, qui ont tout autant d’expérience et d’expertise et qui eux se plient en quatre pour nous satisfaire », explique la directrice d’une agence événementielle. Explication corroborée par Kaba Diouf, chef cuisinier et propriétaire de LaTaska Traiteur. « Comme moi, la plupart ont une vraie expérience de la restauration. Nous pouvons donc proposer des services de grande qualité, avec le même type de produits que dans les hôtels ».

Il n’est plus rare de voir désormais des événements où les organisateurs font appel à ces prestataires. « Nous pouvons servir de tout. Du plateau de crudités avec fruits de mer au basique riz au gras, tout dépend de la demande du client. Nous préparons les tables et faisons le service », explique Eve, restauratrice ivoirienne. De fait, la concurrence est de plus en plus rude, le nombre de structures allant en augmentant. « Nous offrons des garanties de salubrité que ne pourront jamais offrir ces prestataires », s’insurge le chef d’un grand hôtel de Bamako, sous couvert d’anonymat. Pour lui, la quête du « moins cher » peut s’avérer dangereuse pour le client. Faux, rétorque Kaba Diouf, qui assure que la plupart des acteurs du secteur ont à cœur la satisfaction de la clientèle.

 

Lieux de villégiature : le paradis intra muros

Que ce soit pour quelques heures de détente ou pour un week-end, les Bamakois ont désormais le choix entre de nombreuses adresses qui allient dépaysement et proximité. Plus besoin de parcourir des centaines de kilomètres pour tomber sur de beaux endroits.

À quelques kilomètres de Bamako, ou la frontière de la ville, ceux qui en ont les moyens peuvent se rendre au Campement Kangaba, au Badalodge ou encore au Domaine Kanu. Le premier, situé à 30 minutes de Bamako, est l’un des plus prisés avec son service de qualité en plein cœur de la nature sauvage. « Ça ressemble aux images qu’on voit des safaris au Kenya », s’extasie une cliente régulière du lieu. Le week-end ou les jours fériés, « j’adore aller là-bas. C’est très beau et ce n’est pas loin de Bamako. Je viens avec ma femme et mes enfants assez souvent et nous prenons la case familiale », se réjouit Ibrahim Diarra, un habitué. La clientèle se « nationalise » depuis quelques années, les expatriés se faisant rares du fait du classement « zone orange » du sud du Mali. « Il faudrait vraiment que le gouvernement impose aux Occidentaux de mettre le sud du pays en vert. C’est très important pour le tourisme », exhorte Hervé Depardieu, promoteur du Campement Kangaba.

À Kalabanbougou, à 15 minutes du centre ville de Bamako, le Badalodge est, depuis peu, devenu « the place to be ». Le cadre attire les Bamakois qui viennent découvrir le parc de plus d’un hectare, la piscine originale au bord du fleuve et des chambres de standing, tout comme au domaine Kanou, sur la route de Koulikoro après la commune de Moribabougou. Plus récent, il offre encore l’avantage d’être peu connu du grand public. À coté de ces endroits, d’autres sites plus intimistes comme la Villa Soudan ou l’Hôtel Badala, pour ne citer que ceux-la, offrent charme et qualité de service à une clientèle select. Car, pour profiter de ces coins de paradis, il faudra tout de même avoir garni son portefeuille, les tarifs étant « corrects mais élevés », comme le reconnait un promoteur.

 

 

Secteur hôtelier : mi-figue, mi-raisin

L’hôtellerie malienne est un secteur où il est bien difficile de dresser un tableau uniformisé. Si le tourisme d’affaires (business et conférences) continue de se maintenir et a même connu un essor ces deux dernières années, les arrivées pour le secteur tourisme d’agrément (découverte, vacances) ne permettent plus aux acteurs d’avoir une activité rentable. Résultat : une « embellie » à Bamako et particulièrement dans les établissements de haut standing, tandis qu’à l’intérieur on ferme et licencie à tour de bras. Une situation à laquelle devrait s’attaquer la Direction nationale du tourisme et de l’hôtellerie (DNTH) où l’on fait de la relance du secteur, dans toutes ses composantes, un défi à relever.

Selon la DNTH, l’offre s’est accrue de 2,37% à l’échelle nationale, entre 2014 et 2015. Mais cet élan ne profite guère qu’à Bamako où le tourisme d’affaires booste une activité hôtelière marquée par la crise de 2011, après des enlèvements d’Occidentaux, jusqu’en 2013, après l’élection présidentielle. Depuis, les investissements se multiplient, particulièrement avec la perspective du Sommet Afrique-France que Bamako accueillera en janvier prochain. Un tour dans la capitale permet de voir ces chantiers dont celui du Sheraton, situé en face de la Cité administrative et à l’orée du quartier des affaires de l’ACI 2000. Bâti sur un terrain de 2,5 hectares, l’établissement de haut standing qui devrait être finalisé en juin 2017, comptera 200 chambres dont 25 suites présidentielles et, entres autres, une salle de conférence et un centre commercial. Le Malien Cessé Komé de Koira Investment, également propriétaire de l’Hôtel Radisson Blu Bamako, y aura investi la bagatelle de 60 millions de dollars. Quant à l’hôtel Afriqiyah du groupe libyen Laico, longtemps laissé à l’abandon, il devrait être fin prêt pour le sommet et augmentera la capacité d’accueil de Bamako de 120 chambres. L’Hôtel de l’Amitié, le premier 5 étoiles de Bamako, est en rénovation, après avoir été libéré par la MINUSMA qui l’occupait depuis 2013. Enfin, l’Hôtel Azalaï Salam est lui aussi en plein travaux d’agrandissement, au terme desquels, il devrait se doter de 70 chambres supplémentaires, dont des suites présidentielles et junior.

Développement inégal Sidi Keïta, Directeur national du tourisme et de l’hôtellerie, explique ce nouvel élan par la relance du tourisme d’affaires à destination du Mali. « Les visiteurs continuent de venir au Mali et particulièrement les opérateurs économiques. Cela permet de maintenir l’activité dans les hôtels de haut standing. Il faut noter cependant que les réceptifs moyen et bas de gamme ne profitent pas vraiment de cette embellie, qui est donc relative si on l’envisage du point de vue du secteur en général », affirme-t-il. En ce qui concerne le segment loisir, ce dernier est « en panne et ce sont surtout les intermédiaires qui en souffrent, puisque lorsqu’on vient pour une conférence on n’a pas nécessairement besoin d’accompagnateurs ». Si les « petits » hôtels de Bamako connaissent des difficultés, c’est aussi du fait de l’arrivée sur le marché d’un nouveau type d’hébergement : les meublés. Ils permettent aux visiteurs d’avoir des tarifs plus réduits pour un confort « acceptable », voire parfois haut de gamme. « Cette concurrence va nous achever », se plaint un gérant d’auberge à Faladiè. « Ils ne paient pas d’impôts, communiquent sur les réseaux sociaux, et font du chiffre tandis que nous attendons désespérément les clients qu’ils nous prennent », ajoute-t-il. C’est une difficulté pour l’industrie hôtelière classique, reconnait la DNTH qui travaille sur des mesures en vue d’intégrer ces acteurs dans le formel et mettre fin à la situation de concurrence déloyale.

Le nord sinistré Au centre et du nord du pays, point de concurrence, puisque les clients ne viennent tout simplement plus. Les quelques établissements encore ouverts sont en train de faire faillite. Alkoye Touré est propriétaire de l’Hôtel du Désert à Tombouctou. Il est amer face à la situation de son établissement, qui « accueillait surtout les touristes, et ça marchait, mais là avec le manque de visiteurs, nous sommes pratiquement à la rue. Il y a quelques hôtels qui arrivent à s’en sortir avec la clientèle de la MINUSMA et les ONG, mais cela ne maintient pas l’activité de tout le monde ». Selon notre interlocuteur, joint au téléphone, il existe 7 hôtels encore ouverts à Tombouctou dont deux ou trois qui reçoivent la MINUSMA, mais « ce marché va bientôt s’arrêter puisque la mission préfère loger les gens dans le camp. Alors, nous on ne fait plus rien, on n’a plus d’activité mais on ne veut pas lâcher. Donc, on s’efforce d’avoir de quoi payer les charges au moins, payer l’électricité pour la sécurité, arroser le gazon, mais ce n’est pas facile. Notre vingtaine d’employés est aujourd’hui au chômage », déplore M. Touré. Situation similaire à Douentza où Hama Ongoïba gère le Campement Dogon Aventure, créé en 2004. Son hôtel a été occupé et pillé par les djihadistes pendant la crise et depuis la libération de la ville, « on a pu rouvrir mais on survit difficilement. C’est parce qu’on ne veut pas fermer ». Essentiellement composée d’ONG, sa clientèle s’est encore plus raréfiée avec la recrudescence des attaques. « En dix jours, nous n’avons reçu que 5 personnes », se plaint Hama.

Plan de relance À entendre ces opérateurs, c’est surtout le manque de soutien de la part des autorités qui posent problème. « Nous n’avons reçu aucune aide du ministère, ils ne s’occupent même pas de nous. Mon hôtel a été le seul à être saccagé lors de la crise mais je n’ai même pas reçu la visite d’une autorité régionale de tutelle pour se rendre compte du préjudice que j’ai subi. Ne parlons pas de compensation, et ce n’est pas faute de requête », affirme Alkoye Touré. « L’avenir est sombre pour nous, très sombre », poursuit Hama Ongoïba, qui se sent « abandonné. Il faut que ces autorités qui sont absentes pour nous aujourd’hui nous viennent en aide ». Ce n’est pourtant pas le son de cloche au niveau de la DNTH. « Nous avons mené un travail qui nous a permis de poser un diagnostic du secteur, déterminer les établissements qui ont subi des dommages, ceux qu’il faut aider, et élaborer des mesures pour relancer le secteur et ce de Bamako à Kidal », explique le directeur national. Contenues dans un plan quinquennal qui sera bientôt lancé, ces dispositions devraient permettre de « travailler sur les infrastructures, dont plusieurs ne sont plus en activité. Certaines ont été saccagées pendant l’occupation ». Il assure que les premiers résultats de ces mesures seront visibles dans un proche avenir et que le secteur pourrait retrouver sa vitesse de croisière, voire mieux, à l’horizon 2020. « Nous attendons que la situation s’améliore pour que les gens reviennent. Parce que la demande est là, les touristes veulent venir au Mali. Il nous faut créer les conditions pour que cela se fasse ».

 

Nina Walett Intallou : Sikasso sera désormais l’ambassadrice du tourisme malien

Le Mali a célébré la journée mondiale du Tourisme, le samedi 1er octobre dernier à Woroni à 60km de Sikasso, dans le cercle de Kadialo. Sous un soleil de plomb, l’épouse du chef de l’État, Madame Keita Aminata Maïga, a présidé la cérémonie de lancement de cette journée, organisée par le ministère de l’Artisanat et du Tourisme dirigé par Mme Nina Walett intallou. C’était en présence de plusieurs membres du gouvernement, des autorités politiques, administratives et civiles de la localité. Elle était sponsorisée par PMU-Mali.

La nouvelle ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Nina Walett Intallou, entend désormais faire du tourisme le moteur de notre économie conformément aux visions et aux objectifs du programme du président de la République Ibrahim Boubacar Keita. Pour ce faire, elle a élaboré des stratégies de promotion pour la conquête du marché national. Ce lancement consacre ainsi, le début symbolique des activités du nouvel exercice. Et de l’avis de la Directrice de l’Agence des promotions touristiques du Mali (APTM), Mme Fatoumata Ouattara, « ce coup d’envoi était destiné à aider à la promotion de la diversité touristique, sur l’ensemble du territoire national, et plus spécifiquement la région de Sikasso qui regorge d’énormes potentialités, la sensibilisation, et à la mise en œuvre des actions de protection, de sauvegarde du patrimoine touristique, mettant en valeur les ressources artisanales de notre pays ». En se rendant dans le Kénédougou, en 3ème région, il s’agissait pour la première Dame et la ministre Intallou de donner plus de visibilité aux activités du département pour la promotion de l’écotourisme, afin de donner un coup de fouet à ce secteur durement frappé par l’insécurité depuis les événements de 2012. Car notre pays est de nos jours classé zone rouge en Tourisme sur une grande partie de son territoire national à cause de l’insécurité.

Au menu de cette importante journée, plusieurs activités ont été menées. A savoir : les visites, de courtoisie aux notabilités, du Centre pour la recherche et la sauvegarde de la culture Senoufo, du Mamelon, de la Résidence de Kélétigui, le Mur du Tata, le village artisanal en chantier, des remises de moustiquaires aux populations de Woroni, de la plantation d’arbres au Bosquet Mme Keita Aminata Maïga, la visite des chutes de Woroni et des prestations artistiques des troupes de la localité. Des conférences débats portant sur les potentialités du développement de l’écotourisme dans la région de Sikasso et sur la paix et la réconciliation. En célébrant chaque année le 27 septembre comme journée mondiale du Tourisme, l’organisation mondiale du tourisme entend sensibiliser les citoyens du monde entier non seulement au niveau de l’impact socio-économique et culturel qu’il génère, mais également accroître son rôle envers le développement durable et responsable.

Cette sortie massive des populations de Kénédougou pour célébrer l’événement a donné l’occasion au ministre de l’Artisanat et du tourisme de réaffirmer son engagement à donner un nouveau souffle au secteur durement affecté par la crise multidimensionnelle qu’a connu notre pays et exposé le secteur à une forte précarité des activités qui étaient l’un des fleurons de l’économie malienne. « Cette prise de parole est un devoir moral de rendre hommage aux femmes et hommes courageux du secteur de l’artisanat et du tourisme, notamment à la population de Woroni et de toute la région de Sikasso pour cet accueil chaleureux qui a été à la hauteur de l’hospitalité légendaire reconnu à ce vaillant peuple d’agriculteurs d’artisans, de commerçants qui font la fierté du Mali » a souligné Mme Nina Walett Intallou.

Promouvoir l’accessibilité universelle en faveur d’un tourisme pour tous, comme thème de l’édition 2016, les dirigeants du tourisme mondial préconisent de prévenir les exclusions sous toutes les formes et de mettre tout un chacun dans la beauté de la planète terre tout en se souciant de sa sauvegarde. « En échos avec cette mobilisation universelle, ma priorité, depuis ma nomination est de faire de la région de Sikasso une nouvelle destination touristique phare. Elle sera désormais l’ambassadrice du tourisme malien. Le berceau du balafon qui a de fort potentiels avec des chutes remarquables et un riche passé culturel  inestimable, son authenticité, ses circuits inédits et son environnement paisible sont autant d’atouts qui font contribuer à séduire une clientèle nationale et internationale attiré par la nouveauté et la quiétude », a-t-elle ajouté.

Pour la première Dame, Mme Keita Aminata Maïga, la participation massive de la population à cette cérémonie, montre l’engagement du peuple malien pour une renaissance du secteur du tourisme, un moteur du progrès social et économique. « Le thème retenu par la communauté internationale, vient rappeler la nécessité de construire une large intégration entre les peuples. Une manière de promouvoir l’entente mutuelle entre les différentes cultures du monde », a-t-elle souligné. Pour elle, le thème national, à savoir les potentialités du développement de l’écotourisme dans la région de Sikasso était très pertinent. « C’est une invite aux autorités régionales et aux populations de la région à valoriser les spécificités de leur localité et créer ainsi une attraction. Le choix porté sur la région de Kénédougou pour relancer notre tourisme, se justifie amplement par les nombreuses merveilles dont regorge cet ancien empire Senoufo et qui constitue un point important de notre culture et de notre histoire », a-t-elle conclu.

Turkish Airlines: « A travers Istanbul, connecter le Mali au monde »

Créée en 1933 et détenue à  part égales par l’Etat turc et des capitaux privés, la compagnie Turkish Airlines se positionne aujourd’hui comme l’une des meilleurs au monde. « Notre degré de qualité mais aussi d’exigence en termes de satisfaction de notre clientèle nous a permis de nous hisser au sommet de l’aviation civile internationale », explique le vice-président de Turkish Airlines en charge de l’Afrique sub-saharienne, Samil Kazakas. En recevant un groupe de journalistes maliens au siège d’Istanbul, il s’est dit heureux que Bamako soit depuis un an sur la carte des destinations. « Nous croyons au Mali et nous voulons continuer de nous y implanter, avec plus d’offres de vols et encore plus de connexions avec d’autres pays en Afrique et dans le monde. Avec Turkish Airlines et à  travers Istanbul, nos passagers sont connectés au monde », ajoute-t-il. L’Afrique est en effet un marché en pleine expansion pour la compagnie. En une dizaine d’années, elle a multiplié par onze ses destinations sur le continent passant de 4 à  44, et envisage d’en ouvrir cinq autres courant 2016. Une ambition qui entre en droite ligne d’une politique qui lui a permis de connaà®tre une croissance exponentielle: 333% de hausse du nombre de passagers en 10 ans et plus de 1000% de croissance du chiffre d’affaires sur la même période. Le secret de ce succès : « la volonté et le soutien des politiques, des investissements constants, des partenariats féconds et une équipe jeune et bien formée », nous dira M.Kazakas. La formation semble en effet être la clé au sein de cette entreprise qui emploie près de 16 000 personnes. Le Turkish Airlines Center est le plus grand du pays et l’un des plus grands d’Europe et reçoit chaque année des pilotes et du personnel naviguant commercial qui y reçoivent les cours les plus complets sur les équipements les plus récents mais aussi une mise à  niveau régulière afin de répondre aux normes de l’aviation internationale. « Nous offrons d’ailleurs un certain nombre de bourses chaque année à  nos partenaires dont les compagnies partenaires africaines, afin que leur personnel soit à  la hauteur de l’aviation d’aujourd’hui », explique M. Kazakas. La qualité pour credo Pour satisfaire ses clients, la compagnie met les petits plats dans les grands. Au sens propre du terme, puisqu’elle a confié la restauration à  bord de ses avions à  la compagnie Do

Hotellerie: la famille Azalaï s’agrandit

C’est le ministre du tourisme et de l’artisanat qui a procédé à  l’inauguration du nouvel hôtel appelé DUNIA. C’’était en présence du président directeur général du groupe Mossadeck Bally et d’un parterre d’invités. Situé à  proximité de Azala௠Grand Hôtel, dont il fut partie intégrante, Azalai, Hôtel Dunia relooké est le dernier né des établissements hôteliers de Bamako. l’établissement Dunia comprend 35 chambres, 2 piscines, un jardin, une grande paillote, un bar. La particularité de l’Hôtel Dunia est qu’il est également un centre formation en hôtellerie et tourisme, un centre dénommé Chiaka Sidibé, a annoncé la directrice de l’Hôtel, Sabaara Sokna. Une façon de rendre hommage à  ce collaborateur modèle qui s’est hissé au rang de gouvernant général au sein du groupe avant de décéder tragiquement dans un accident entre Ouagadougou et Bamako. Dans son discours de bienvenue, le PDG Mossadeck Bally a rappelé que le groupe Azala௠a vu le jour suite à  la privatisation du Grand Hôtel, qui était une structure étatique auparavant. Aujourd’hui, le groupe Azala௠compte sept hôtels dont quatre au Mali et les trois autres situés au Burkina Faso, au Bénin et en Guinée Bissau. D’autres hôtels sont en construction en Cote d’Ivoire, au Sénégal, au Niger, et en Guinée Conakry. Le PDG n’a pas manqué de remercier les autorités maliennes pour leur accompagnement dans la réalisation de ce projet. Pour sa part, la ministre du tourisme et de l’artisanat Mme Bengaly Aissata Berté a exhorté au groupe Azalaà¯ à  continuer de contribuer au développement du tourisme au Mali et dans la sous-région. « Nul n’ignore que sans une infrastructure d’accueil et de qualité il n’y a pas de tourisme » a-elle déclare. La réalisation de l’hôtel a couté 1 milliard de Franc CFA.

Confort et sérénité à l’hôtel Ambedjele de Mopti

Des chambres disséminées dans un espace de verdure, une piscine aux dimensions de rêve, des matériaux locaux comme le bois ou la pierre taillée pour orner les chambres, une décoration purement africaine faà®te avec goût et imagination font que cet hôtel-resort, situé entre Mopti et Sévaré, ne vous laissera pas indifférent. San Nientao, son propriétaire est revenu depuis un mois au Mali, avec l’idée de pérenniser un projet humanitaire. Celui de créer un groupe de volontaires à  Mopti pour réhabiliter des rues, intervenir dans le domaine de l’éducation, du sport et de la culture mais aussi de l’économie. Enfant de Mopti, Mohamed Nientao est marié à  Clémence et père de trois enfants. Amoureux de sa ville fondée par ses ancêtres bozos, les familles Kanta, Niaré, Nassiré et Nientao, la ville a toujours été un carrefour de plusieurs ethnies et cultures, explique t-il. Mopti était un pôle économique majeur au Mali et la crise a touché de plein fouet le tourisme bien avant la guerre, mais le plus dur est désormais derrière et le jeune entrepreneur encourage la jeunesse, la société civile à  participer à  la reconstruction du pays par l’initiative privée pour redémarrer un Mali nouveau. Car croit Nientao, Mopti possède un potentiel incroyable. C’’est une presqu’à®le entourée d’eau et de berges sauvages. La ville a surtout besoin de ses habitants pour la nettoyer et la rendre économiquement viable et attractive. l’hôtel Ambedjele est le fruit du travail et de la passion d’un homme qui a su lui rendre son potentiel touristique. Mohamed et Clémence Nientao vous y attendent et se feront un plaisir de vous faire découvrir cet endroit unique. Journaldumali.com : Vous venez d’ouvrir l’hôtel Ambedjele à  Mopti, qu’offre t-il au visiteur ? Mohamed San Nientao : Ambedjele signifie en langue dogon bienvenue. D’o๠le choix de ce nom pour cet hôtel que J’appellerai plutôt un resort et qui est complètement différent de ce que l’on peut voir ailleurs. Vous avez 24 chambres, 3 suites sur un site d’un hectare. Ici, les clients auront une qualité de service haut standing avec un personnel qualifié et souriant. Ceux qui viendront dans cet hôtel auront plus de loisirs qu’ailleurs. Il y’a par exemple un terrain de volley-ball, une table de ping-pong, un jeu de fléchette électronique, la pétanque, une piscine qui fait 30 mètres de long et une autre traditionnelle pour garder ce côté local, puisqu’il n’y a pas de carreaux au fond (rires). Vous utilisez beaucoup les matériaux locaux comme le bois, la terre, le basin pour les draps de lit etC’… ? l’idée est de faire de la production locale en donnant du travail aux Mopticiens. Les matériaux de l’hôtel sont constitués à  90% de pierre travaillée par des artisans du pays dogon. A l’intérieur, les draps sont en basin et teints par les femme de Mopti. La plomberie, les lavabos et autres commodités sont réalisés en terre par des artisans de Mopti dont la célèbre Khadija Nienta. Quant aux lumières dans le jardin, ce sont des poteries cuites de Mopti. Il y’a deux aspects importants à  Ambedjele, premièrement créer de la richesse localement et rendre aux Mopticiens leur fierté. Parce qu’en Afrique, de manière générale, on a souvent tendance à  penser que ce qui vient d’ailleurs est meilleur. Nous avons un vrai potentiel ici et qu’il suffit juste de mettre en valeur. Combien a coûté la rénovation de cet hôtel? Pour réaliser une telle structure, il faut bien entendu avoir le capital nécessaire au départ et au Mali, beaucoup de gens ont ce capital même si C’’est une question de visibilité et de spécialisation. Dans mon travail, J’ai eu la chance de faire le tour du monde en fréquentant beaucoup d’hôtels, ce qui m’a donné des idées. Pour Ambedjele, j’ai eu réel coup de C’œur parce que le site a d’abord été crée par des espagnols. En 2008, je suis venu y célébrer mon mariage et j’en suis littéralement tombé amoureux. Lorsque j’y suis revenu en 2012 au moment de la crise, j’ai été attristé par l’état de dégradation de l’hôtel après le départ des espagnols. Financièrement, le coût de viabilité de l’hôtel est important avec les factures d’eau et d’électricité et le gérant de l’époque n’a pas su garder la main. J’ai donc décidé d’aller à  Barcelone voir les espagnols pour racheter l’hôtel. Je les ai convaincus que malgré la dureté de la situation, il ne fallait surtout laisser tomber parce que cet endroit avait de la valeur. Aujourd’hui, depuis mon arrivée à  Mopti, nous avons dépensé près de 30 millions pour restaurer l’hôtel. Parlons des tarifs, combien coûtent les prestations à  l’hôtel Ambedjele ? Mon objectif pour le moment n’est pas de faire de la rentabilité. Le plus important est de rassurer les personnes avec qui je travaille et qui sont toutes payées. Concernant les tarifs, les suites à  Ambedjele sont à  55000 CFA la nuit, les chambres classiques à  39500 CFA mais avec la crise, nous pouvons faire des remises jusqu’à  environ 35000CFA la nuit. Nous sommes aussi réputés pour le petit déjeuner à  Ambedjele. Nous proposons à  nos clients des viennoiseries, des omelettes variées, des fruits frais et du jus local. Pour l’heure, J’emploie une quinzaine de personnes sur le site et J’espère que ce nombre va augmenter avec la reprise des activités économiques. Et très bientôt nous allons intégrer un bar américain, une salle de sport et même un spa avec massage et des jacuzzis plus tard. J’ai beaucoup voyagé en Asie et cela m’a donné de belles idées d’aménagement pour créer une dimension zen à  Ambedjele Comment faà®tes-vous pour tenir, il faut quand même rentabiliser ? Je reste absolument positif et je pense que la rentabilité viendra avec le temps. Le business, C’’est fait pour gagner, mais je crois également que dans nos pays, il ne faut pas considérer le profit immédiat mais promouvoir l’entreprenariat solidaire. Même si J’ai été formé dans un environnement capitaliste, tout ce que je gagnerai dans l’avenir sera réinvesti à  Mopti. C’’est cela notre philosophie. D’ailleurs, nous avons 5000 mètres carrés de disponible autour l’hôtel et nous espérons développer nos activités en y construisant un centre de loisirs, avec toboggans, piscine et même des terrains de jeux pour les enfants…

« Mali de A à Z’’ : un Guide touristique pour découvrir le Mali

Le livre préfacé Yéhia Ag Mohamed Ali, ministre de l’Artisanat et du tourisme a été révélé au public, le mardi 28 mai 2013 à  l’hôtel Salam en présence de ce dernier. Ce livre conçu et élaboré par l’Espace Communication du Monde (ECM) à  l’initiative de Mme Cissé Fatimata Kouyaté, promotrice de l’agence de voyage ‘’Timbuctour », retrace les valeurs culturelles traditionnelles du Mali. Les paysages fascinants des quatre coins du Mali sont illustrés par des images parlent d’elles-mêmes. La spécificité de ce livre est que les réalités maliennes, la culture du Mali y sont mises en exergue de la lettre A à  Z. Par exemple la lettre A comme « Azalai », B comme « Bamanan » et « Bozo », C comme « Cauris » et « Caà¯man » et « Cola » ; D comme « Débo » et « Dogon » ; E « Essakane », F comme « Fort de Médine » etc. Ainsi, tous mots qui sonnent malien, tous ces symboles sont répertoriés et expliqués dans le guide. Selon le ministre de l’Artisanat et du tourisme, il s’agit de susciter la curiosité pour inciter à  la rencontre du Mali en vue de découvrir ses traditions, ses paysages, mais surtout son peuple chaleureux et accueillant, conformément à  ses valeurs d’hospitalité, de Jatigiya. « Je souhaite ardemment que le lecteur de ce lexique devienne le visiteur du pays dogon, du mandé, du Khasso, le dégustateur du silence du Sahara ou des nuits étoilées du Delta central du fleuve Niger, celui qui se délecte de notre musique sur les berges de nos fleuves ou sur les places des villages, dans les sables du désert ou de nos stades, ou celui qui savoure l’ambiance du « grin » autour d’un de thé », dit le ministre dans la préface, manifestement visité par la muse. Quant à  Mme Cissé Fatimata Kouyaté, elle a déclaré qu’en cette période d’hibernation relativement dure pour les agences de voyages, nous avons décidé de produire ce produit touristique à  travers notre agence de communication. La brochure est vendue à  10.000 FCFA.

Offrez-vous la Lune!

C’est la grande nouvelle du jour! Il est désormais possible de voyager sur la Lune. Et ce, grâce à  d’anciens hauts responsables de l’agence spatiale américaine (Nasa) qui ont annoncé jeudi la création d’une société privée qui va, pour la première fois, vendre des vols vers l’astre, y compris à  des particuliers. Le voyage aller-retour pour deux passagers avec une promenade sur la lune coûtera 1,5 milliard de dollars. « Golden Spike Company », c’est le nom de la société qui mise sur l’existence de lanceurs et l’émergence de vaisseaux spatiaux de transport de personnes dans le secteur privé. Elle espère faire entre 15 et 20 lancements au total. Cette annonce intervient à  la veille du 40e anniversaire de la dernière mission lunaire Apollo 17. Son PDG est Alan Stern, ex-directeur adjoint de la Nasa pour la science, tandis que le président du conseil d’administration est Gerry Griffin, qui fut directeur des vols durant le programme Apollo et patron du centre spatial Johnson à  Houston, dans l’Etat du Texas (sud des Etats-Unis).La société compte aussi, parmi ses conseillers, des personnalités politiques dont l’ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, et Bill Richardson, l’ancien ambassadeur américain à  l’ONU et ex-secrétaire à  l’Energie de l’ancien président Bill Clinton. Comme les premiers vols ne sont pas prévus avant une dizaine d’années, vous pouvez commencer par économiser. Qui sait, peut-être décrocheriez-vous la Lune!

Le Kamankolè renaît de ses cendres…

Au sud de la ville de Kayes, se dresse l’imposante architecture de Kamankolé bâti sur une superficie de près d’un hectare. l’hôtel a pris le nom d’une rivière située à  quelques encablures du fleuve Sénégal. Elle-même a hérité du nom d’une vieille dame sarakolé née «Â Kaman ». C’’est dans cette structure les hautes autorités, les grandes ONG, les Hommes d’affaires, les personnalités de marque… élisent domicile pendant leur séjour à  Kayes. Mieux, ses prestigieuses salles offrent un cadre adapté pour la tenue de séminaires ou, d’ateliers… Baisse de la fréquentation Cet hôtel haut de gamme, ouvert en 2005, a vu ses activités s’effriter à  plus de 60%. Ses 55 chambres, ses 12 suites présidentielles et ses 2 salles de conférence n’arrivaient plus à  attendre 80 %. Et pour cause la crise sociopolitique ayant basculé le pays dans un marasme économique. La structure doit sa survie à  certaines ONG internationales et aux opérateurs miniers œuvrant dans les abysses de la région de Kayes. Les 6 mines (Sadiola, Yatela, Loulo…) implantées dans la région de Kayes, ajoutés à  des ONG internationales constituent la clientèle fixe. « Les séminaires que nous abritons sont très rares. Or, il ne se passait de semaine sans que nous organisions 2 à  3 rencontres », précise un salarié de l‘hôtel. Voilà  qui joue inéluctablement sur les recettes d’un hôtel qui pouvait avoisiner les 3 millions de F CFA par jour. Un autre facteur qui joue sur la baisse de la clientèle, indique Grégoire Kamissoko (réceptionniste), C’’est l’ouverture d’une nouvelle route nationale qui permet à  une certaine clientèle de rallier Bamako sans passer par Kayes. Rénovation A noter qu’à  l’instar de Kamankolé, toutes les structures hôtelières du pays, sans exceptions, ont souffert de la crise politico-institutionnelle et de celle qui frappait déjà  le secteur touristique malien. D’autres ont tout simplement mis la clé sous le paillasson. A savoir, l’hôtel Nord-sud, le grand hôtel de Bamako… Malgré les difficultés, son promoteur Alou Badra Diallo, un richissime opérateur minier de Kayes, est persuadé que l’extension et la rénovation de la structure s’impose. Histoire de renforcer les capacités d’accueil et de satisfaction de la clientèle. Ce chantier ouvert il y a quelques semaines se poursuit à  grand pas sans désagréments sur la clientèle.

Détente et évasion au bord du Sankarani…

Envie d’évasion, de détente loin de la capitale malienne ? Sélingué, situé à  deux heures de route de Bamako offre un cadre enchanteur à  tous ceux qui veulent s’éloigner du stress de Bamako. Après Ouelessébougou, vous arriverez dans la commune rurale de Baya, o๠un immense village s’offre à  la curiosité. Après le barrage hydroélectrique, qui surplombe le Sankarani, un affluent du fleuve Niger, vous pourrez découvrir un campement de paillottes au charme local, qui donne sur le lac de Sélingué. Le Lac de Sélingué est propice à  la pêche, d’o๠l’abondance de poisson frais. De nombreux sites touristiques émaillent aussi la zone, la mare Satiè, le barrage hydroélectrique, le site d’orpaillage de Faraba Coura, le port de pêche de carrière etc… Le barrage hydroélectrique de Sélingué, situé dans la région de Sikasso à  140 km de Bamako et à  proximité de la frontière guinéenne, est l’un des plus importants centres de production d’énergie du pays. D’une puissance globale de 46 mégawatts, il produit annuellement environ 247 GWh (soit 28 % de la production nationale en 2006)1 et permet la distribution électrique de Bamako, Kati, Koulikoro, Ségou, Fana, Dioà¯la, Yanfolila et Kalana. Il a été mis en service en 1980 et réhabilité entre 1996 et 2001. Il est exploité par la compagnie malienne à‰nergie du Mali. Il a été construit sur la rivière Sankarani, un affluent du Niger. Son bassin de rétention forme le lac de Sélingué de 430 km² (et un volume de 2 2 milliards de m³), qui permet les cultures sur les périmètres irrigués gérés par l’Office de développement rural de Sélingué, ainsi que la pêche (l’approvisionnement de Bamako en poissons provient en grande partie de Sélingué). Il est également utilisé pour la maà®trise des crues. A l’office de développement rural de Sélingué, les acteurs de la région s’emploient à  développer la zone et à  promouvoir la commune de Baya. Récemment, l’ODRS a soutenu la tenue du premier festival international de Sélingué, un évènement initié par l’association Mali Art Promotion. Concerts géants sur le Sankarani, parties de plages au bord de l’eau, et expositions artisanales, Sélingué s’est métamorphosé le temps d’un week-end, du 2 au 5 Mars.

Tourisme : la longue nuit des hôteliers

Finies les randonnées au pays dogon, les balades en pinasses et les marchandages avec les artisans. l’occupation du Nord par les groupes armés, le coup d’Etat et ses soubresauts ont fait fuir du Mali les derniers touristes, ceux qui continuaient à  venir malgré les menaces d’enlèvements et les avertissements de leurs pays. Jusqu’au dernier moment les acteurs maliens et étrangers du tourisme ont essayé de rassurer les visiteurs potentiels. «Â Ce symbole va à  l’encontre de la généralisation du phénomène médiatique international faisant du Mali un pays ‘infréquentable’ », écrivaient en décembre 2010 les responsables du Festival au Désert, à  propos de la venue de l’ancien président Amadou Toumani Touré à  ce célèbre événement. Feu sur les conseils aux voyageurs Plusieurs hôteliers français jugeaient eux-aussi très sévèrement les conseils aux voyageurs des pays occidentaux, notamment ceux de la France. Ils y voyaient la cause de la crise du tourisme plutôt que la conséquence des risques d’enlèvements. « Si la France déconseille le Mali aux touristes, elle doit dédommager les régions touristiques. Comparativement à  la même période de l’année dernière, nous sommes à  47% de nos recettes » s’indignait en mars 2011 Dominique Lusardy de l’hôtel Doux Rêves, à  Mopti. « La position extrême de la France, liée à  la présence d’AQMI au Nord Mali, qui consiste à  décourager toute activité touristique dans la zone, y compris Mopti et le Pays Dogon, fait basculer toute la région dans un chaos économique », dénonçait en mai 2011 l’hôtel Y’a pas de problème, également à  Mopti. Quelques mois plus tard, trois touristes étaient enlevés à  Tombouctou, un quatrième y était tué et divers groupes armés s’emparaient des trois régions du Nord. Appel aux dons Le tourisme malien et les milliers de personnes qui en vivent sont désormais entrés dans une période d’inactivité sans espoir à  l’horizon. Les conséquences socio-économiques sont graves, dans un pays o๠la fréquentation touristique était en progression et o๠plusieurs régions – notamment celles de Mopti et du Nord – dépendaient des visiteurs pour se développer. Pour survivre certains établissements s’en remettent aux dons. « l’insécurité est générale et la tension permanente », écrit Amédée Régis Mulin, directeur de l’hôtel La Maison Rouge à  Mopti, en évoquant la « situation économique dramatique » de son établissement. « Garder le personnel en place signifie assurer les dépenses de 6 familles et limiter les risques de vandalisme et de pillage de l’hôtel. » A Bamako les milliers de chambres d’hôtels sont vides. Située face à  l’ORTM, cible du coup d’Etat puis de l’offensive des bérets rouge, l’hôtel de l’Amitié a été déserté. Depuis son lieu de congé, Filifin Coulibaly, chef réceptionniste, dit n’avoir jamais connu une telle situation en 15 ans de service. Certains clients avaient tenu à  rester malgré les multiples fouilles pour accéder à  l’hôtel. C’’est seulement lorsque des militaires ont occupé les toits que la direction a décidé de transférer les clients dans un autre établissement du groupe. Le personnel de l’hôtel de l’Amitié est actuellement en congés anticipés. Au Rabelais, établissement familial à  Niarela tenu par des Français, 27 employés ont été mis au chômage technique. l’hôtel Bouna qui était à  50% de ses chiffres d’affaires, enregistre seulement 10% de ces chiffres donc 40% de pertes pour le complexe. La direction commence logiquement à  réduire ses effectifs. Salariés contre patrons Si la crise est réelle la situation est parfois mal vécue par le personnel, qui estime que les patrons profitent du contexte pour se débarrasser d’eux sans ménage. «Â Les patrons doivent prendre en compte l’aspect social avant d’envoyer les employés en congés technique. Les partants, qui sont des chefs de famille, ne sont pas payés », témoigne amèrement Boubacar Doumbia, employé à  l’hôtel Bouna. Aux dires de M. Sissoko, chef du service administratif et financier du même établissement, l’Office malien du tourisme et de l’hôtellerie (Omatho)  ne remplit pas sa mission de contrôle. «Â Il est important que l’Omatho échange avec le personnel et les promoteurs des hôtels pour dissuader tout abus de la part des patrons qui ne manqueront pas de profiter de la situation pour congédier leurs employés », indique-t-il.

Tourisme à Tombouctou : Tout n’est pas perdu

Depuis 2008, le tourisme bat de l’aile dans notre pays. En effet, le secteur subi de plein fouet la décision des autorités françaises d’interdire à  leurs ressortissants de séjourner dans certaines parties du Sahel. Cette décision a eu un effet d’entraà®nement sur les autres pays européens gros émetteurs de touristes. Conséquence, depuis pratiquement 4 ans, les recettes touristiques ont brutalement chuté. Dégringolant de 115,5 milliards de Fcfa en 2008 à  72,4 milliards en 2010. Tout comme le nombre d’arrivées dans les hôtels qui a aussi enregistré une baisse importante sur la même période : de 234.490 clients à  205.124. Mais le pire était à  venir. En effet, le pays a enregistré coup sur coup en novembre, des actes de violences qui ont fortement terni son image en matière de sécurité : l’enlèvement de deux Français à  Hombori et le meurtre de l’Allemand Martin Eugen, suivi du rapt de trois de ses compagnons à  Tombouctou. Tout cela en l’espace de quelques jours. Or, le secteur touristique fait vivre aujourd’hui (partiellement ou totalement) de 30 à  40 % de notre population. Qui s’y attaque, s’attaque à  tout le pays. Tombouctou, ville mythique et donc destination touristique de premier plan, est fortement affectée par la situation. Depuis l’assassinat du touriste allemand et l’enlèvement de 3 Occidentaux, la « Cité des 333 saints » est dans la « zone rouge vif » pour ne pas dire la « zone noire ». Pratiquement toutes les réservations sur la ville pour 2012 ont été annulées. l’on imagine facilement les conséquences sur les professionnels du secteur qui fait vivre directement ou indirectement plus de 60% de la population de la ville. Les hôtels sont vides. Ils sont parasités par de nouveaux « locataires » : margouillats, cafards, salamandres et autres espèces. Un petit tour dans les établissements hôteliers fait découvrir une véritable scène de désolation. Mais peut-être que tout n’est pas perdu pour le secteur. La ville continue d’attirer des touristes qui bravent les menaces sécuritaires. C’’est ainsi que différents groupes de visiteurs s’y sont rendus pour les fêtes de fin d’année. Le 30 décembre, un groupe de 14 Japonais y a débarqué. Leur voyagé était organisé par l’agence Elkunti de Harber Kounta. Tout s’est bien passé et ils ont regagné Bamako en début de semaine avant de rentrer dans leur pays. Les touristes que nous avons rencontrés sur place ont fait part de leur satisfaction pour leur séjour. Ils ont gardé un bon souvenir particulièrement de leur randonnée à  dos de chameau dans les alentours de la ville. Il faut préciser que le groupe a fait le voyage aller et retour par la route. Harber Elkunti annonce l’arrivée d’autres Japonais dans les semaines à  venir. Le groupe de Japonais logeait dans le même hôtel que deux Américaines. Celles-ci étaient guidées par le jeune Mohamed Ag Mohamed Ahmed de l’agence Maliymas (qui veut dire Mali et plus en espagnol). Elles aussi ont assuré que leur séjour s’était bien passé. Dans un autre établissement hôtelier, l’hôtel Henadri Khan, un groupe de 6 Grecs avait pris ses quartiers. Ceux-ci se sont promenés en ville sans guide même la nuit. Des Britanniques étaient également attendus hier. Autre bonne nouvelle : l’arrivée d’un couple sud-africain qui avait acheté une maison sur place lors d’un premier séjour. Le contexte difficile a amené un nouveau réflexe chez les Tombouctiens. Ils sont beaucoup plus chaleureux avec les touristes qui viennent en qui ils voient des amis. Ils leurs portent donc une attention particulière et veillent sur eux. En même temps, les forces armées et de sécurité multiplient les patrouilles à  l’intérieur et à  l’extérieur de la ville. C’’est dire que l’Etat et les populations conjuguent leurs efforts pour que la cité légendaire reste une ville de paix, de tolérance, d’amour de l’autre. Du coup, l’espoir est permis.

Tourisme au Mali  : Le meilleur guide s’appelle Mamadou Bâh

Pour l’édition 2011 de ce concours, le lauréat est non moins professionnel que son prédécesseur. Institué il y a deux ans par le ministère de l’artisanat et du tourisme, le «Â Prix du meilleur guide touristique » récompense les meilleurs du secteur dans notre pays. l’année 2011 n’a pas dérogé à  la règle. Si en 2010 le prestigieux trophée a été attribué au jeune dogon, Soumaà¯la Guindo, cette année il est revenu à  Mamadou Bah. La récompense lui a été décernée lors du dernier Salon international du tourisme, SITOUR, (un événement qui réunit chaque le monde du tourisme de notre pays). Mamadou Bah, qui a donc gagné le prix du meilleur guide touristique, est un agent de tourisme, un guide accompagnateur.  Très actif dans le secteur du tourisme malien, le lauréat a une formation qui colle avec son activité. Il fait partie de la première promotion de l’Institut Universitaire de Gestion du Mali (IUG), section promotion hôtellerie et tourisme. «Â J’ai voulu faire la sociologie, mais puisque que les orientations m’ont emmené autre part, la communication était quelque chose que J’aimais bien échanger. C’’est ainsi que je suis allé faire le tourisme. C’’est là  que J’ai pris goût à  montrer, à  guider les gens sur les sites » commente le lauréat. «Â Le vendeur du Mali » et des ses potentialités, a été accompagnateur et guide de plusieurs personnalités qui ont foulé le sol malien. Pour lui, «Â il faut avoir l’amour de son métier et rester modeste ». «Â Ce trophée, poursuit Mamadou Bâh est le fruit d’un travail et de la collaboration avec beaucoup de personnes, qui m’ont soutenu et encouragé ». Parmi ces personnes auxquelles il rend hommage, figure notamment Baba Diarra plus connu sous le nom de «Â Ras Babina » de radio «Â Bamakan ». «Â Je travaille et je laisse les gens apprécient. Mon souci prioritaire est de donner satisfaction à  mes collaborateurs dans mon travail » nous explique Mamadou Bâh. Pour qui le secteur du tourisme doit davantage se professionnaliser. l’ancien et le nouveau lauréat de ce prix du ministère de l’artisanat se connaissent parfaitement. Guindo et Bah travaillent souvent ensemble, ils échangent des idées dans une dynamique de complémentarité. Dans un contexte de crise du tourisme malien Ce prix du meilleur guide touristiques, attribué Mamadou Bâh, intervient dans un contexte difficile pour le secteur touristique malien. Au Mali, la saison touristique était marquée chaque année par la fréquentation des sites par les visiteurs internationaux ainsi que leur présence aux différentes manifestations touristiques et culturelles (festivals, cérémonies rituelles, etc.). Toutes choses qui faisaient de notre pays l’une des destinations touristiques les plus en vue. Mais depuis deux saisons touristiques, le secteur connait une descente aux enfers à  travers la baisse du taux de fréquentation. De 250.000 visiteurs en moyenne chaque année, nous sommes actuellement à  120.000 touristes seulement depuis 2009, soit une réduction de plus de 50% du taux de fréquentation. Ceci a eu des conséquences dramatiques à  travers l’arrêt des vols charters en direction de Mopti et de Gao, une annulation des réservations d’hôtels par des organisateurs de voyages, la réduction des dépenses liées à  la visite des sites (guidage, location véhicules, restauration, achats de cadeaux, etc.) Comme conséquences, le secteur touristique fait face également à  des difficultés pour les entreprises touristiques (agences de voyage, hôtels, location de véhicule, etc.) et les artisans de payer le salaire du personnel, les impôts et taxes, les prêts constatés auprès des institutions de financement, la baisse du niveau des investissements touristiques, l’arrêt de certains projets, surtout hôteliers, le désespoir de nombreux prestataires informels, etc. ». Ceci explique toute l’impasse que traverse le tourisme malien. Ce qui fera dire à  un acteur du secteur que «Â les guides et opérateurs touristiques sont devenus comme des paysans qui regardent l’horizon et ne voient pas de nuages, les touristes sont rares, la crise joue contre eux et cela nous fait très peur ». Pour lui, «Â les informations sont dures, cette situation qui perdure n’arrange personne. C’’est plus qu’inquiétant pour nous. Nous n’avons que le tourisme et on voit que les touristes ne viennent pas. Mais nous gardons espoir  que tout ça rentrera dans l’ordre bientôt ».

Hotels à Mopti : La descente aux enfers

Depuis plusieurs années, le Nord de notre pays vit au rythme des prises d’otages spectaculaires, du brouhaha médiatique qui les accompagne et des interventions musclées de certaines troupes sous-régionales pour, dit-on, circonscrire la «menace terroriste». Cette situation a porté un coup dur à  plusieurs secteurs d’activité économique, notamment le tourisme. Du coup, les Chancelleries européennes, notamment les Affaires étrangères françaises, ont dissuadé leurs ressortissants de choisir le Mali comme destination touristique. En oubliant certainement que le tourisme ne s’arrête pas seulement au Nord du Mali, et qu’il existe plusieurs autres destinations vers les régions sud du pays. En clair, il n’y a pas de doute, le tourisme malien est victime d’un lynchage médiatique à  l’occidentale. Les comptes au rouge A Mopti, à  l’instar des autres villes touristiques du pays, la situation est des plus dramatiques. Artisans, hôteliers, et autres acteurs du secteur, crient au désarroi. C’’est le cas, entre autres, de Siaka Doumbia, gérant de l’ «Â Hôtel Splendide » de Mopti. Pour lui, depuis la saison 2008, les comptes sont au rouge dans le secteur hôtelier de la région. «Â Pendant les périodes de grande saison (en novembre et décembre), mon hôtel faisait le plein de clients. Mais actuellement, depuis trois saisons, des chambres de l’hôtel peuvent restées fermées une année entière. Nous ne devons notre salut qu’à  l’organisation de séminaires par certaines ONG, et les quelques rares réservations des missions des départements ministériels, etc. Nous ne savons plus o๠mettre la tête » s’alarme l’hôtelier. Qui ajoute que beaucoup d’opérateurs ont finalement fermé boutique. M. Siby, n’en dira pas moins. Selon le responsable du «Â Motel de Sévaré », la situation des hôteliers à  Mopti est peu enviable. Notre interlocuteur dénonce la faiblesse des réservations d’hôtels, la mévente des produits dits de souvenirs, les mauvaises recettes dans les restaurants, etc. Bref, selon M. Siby, le secteur hôtelier ne vit plus ses meilleurs jours. Dominique, une Française installée à  Mopti dans le secteur de l’hôtellerie, a ouvert l’hôtel «Â Doux rêves ». Comme les autres opérateurs hôteliers, la baisse des recettes a plongé l’établissement dans une impasse financière. Mohamed, vendeur de produits artisanaux devant le «Â Motel de sévaré », abonde dans le même sens. Selon lui, l’absence de touristes à  Mopti a conduit à  une baisse considérable de sa production. «Â Le peu de bijoux que je fabrique, met des semaines à  être écoulé », s’alarme-t-il. Cabale anti-touristique malienne Au Mali, la saison touristique était marquée chaque année par la fréquentation des sites par les visiteurs internationaux ainsi que leur présence aux différentes manifestations touristiques et culturelles (festivals, cérémonies rituelles, etc.). Toute chose qui faisait de notre pays l’une des destinations touristiques les plus en vue. Mais depuis deux saisons touristiques, le secteur connait une descente aux enfers à  travers la baisse du taux de fréquentation. De 250.000 visiteurs en moyenne chaque année, nous sommes actuellement à  120.000 touristes seulement depuis 2009, soit une réduction de plus de 50% du taux de fréquentation. Ceci a eu des conséquences dramatiques à  travers l’arrêt des vols charters en direction de Mopti et de Gao, une annulation des réservations d’hôtels par des organisateurs de voyages, la réduction des dépenses liées à  la visite des sites (guidage, location véhicules, restauration, achats de cadeaux, etc.) Comme conséquences, le secteur touristiques fait face à  des difficultés pour les entreprises touristiques (agences de voyage, hôtels, locations de véhicule, etc.) Les artisans n’arrivent plus à  payer le salaire du personnel, les impôts et taxes, les prêts contractés auprès des institutions de financement, la baisse du niveau des investissements touristiques, l’arrêt de certains projets, surtout hôteliers, le désespoir de nombreux prestataires informels, etc. » Bref, avec la nouvelle donne, C’’est le ciel qui s’écroule sur la tête des acteurs touristiques, et C’’est une partie de notre économie qui est touchée.

Tourisme : Le Mali a déjà perdu plus de 50 milliards

Depuis deux ans, le Mali est la cible d’une campagne de certains pays occidentaux, notamment la France, qui le présente comme étant une destination à  risque. Comme l’on pouvait s’y attendre, cette campagne n’a pas tardé à  produire ses effets sur l’activité touristique au Mali. Conséquence : l’Etat a enregistré ces deux dernières années plus 50 milliards de francs FCA de pertes et le secteur touristique a connu près de 800 emplois perdus. Les autorités françaises suivies par d’autres pays européens, depuis quelques années, ont divisé le Mali en deux zones « rouge » et « jaune ». Le rouge identifie les trois régions du nord (Gao, Tombouctou, Kidal) et celle de Mopti. Or, ce sont là  quatre régions o๠l’activité touristique était intense avec des milliers de visiteurs chaque année. En effet, des plateaux Dogon (Mopti) à  Tombouctou, le Mali tirait d’importantes recettes de son tourisme. s’y ajoutent d’autres bénéfices connexes au profit des populations qui, en majorité, se livrent au commerce de produits locaux destinés aux touristes. Servies par les prises d’otages d’otages occidentaux par la branche Al-Qaà¯da pour le Maghreb islamique (AQMI), les autorités françaises ont multiplié les appels à  l’adresse de leurs ressortissants pour leur demander d’éviter de se rendre au Mali, en Mauritanie et au Niger. Or, de 2006 à  maintenant, sur 42 otages enlevés au Sahel, un seul (Pierre Camatte) l’a été sur le sol malien. Tous les autres ont été enlevés au Niger, en Mauritanie ou en Algérie. Mais curieusement, la France continue d’asphyxier le tourisme malien avec le maintien ces mesures de restriction contre les régions touristiques du Mali. Les conséquences de ces mesures sont, on le voit aujourd’hui plus que jamais, désastreuses pour le Mali. Lors de sa récente participation à  l’exposition sur le tourisme dans les plateaux Dogon à  Paris, le président de la République, Amadou Toumani Touré, n’a pas raté l’occasion d’évoquer la situation dans laquelle le tourisme au Mali se trouve actuellement. Son appel réussira-t-il à  changer le cours des choses? En attendant, les autorités ont décidé de voler au secours du secteur en offrant des exonérations de taxes et d’impôts à  des opérateurs qui sont dans une situation qui semble empirer chaque jour un peu plus.

Tourisme : La (pourtant) belle Kidal

Amadou Toumani Touré, qui a invité les touristes à  visiter le riche patrimoine culturel et touristique des régions nord, ne s’est pas trompé en décrivant un univers splendide pouvant être source d’attraction des visiteurs. Il existe aujourd’hui mille raisons d’effectuer un voyage touristique à  Kidal, du Fort colonial, à  la montagne de Tintifinagh, en passant par le Tombeau de Cheick Bayes et Essouk, la région regorge des potentialités touristiques énormes prêtes à  être visitées. Essouk est l’ancienne capitale du puissant empire médiéval du Taddamak o๠les ruines et gravures laissent apparaà®tre l’existence de plusieurs cités voisines. Tamarandant, situé dans le cercle de Tin-Essako, abrite le tombeau d’Attaher Ag Illy, père d’Intala Ag Attaher, l’Amenokal de l’Adagh. Asselar « Aslagh », site archéologique à  80 km d’Aguel-Hoc. C’’est ici que furent découverts en 1928 (ou 1932 selon d’autres documents) de très anciens crânes par le Français Théodore Monod qu’on nomma le « Français nomade ». La montagne de Tintifinagh est un autre site à  50 km de la localité d’Aguel-Hoc o๠la majorité des pierres est décorée d’écritures Tifinagh et des dessins d’animaux ou de personnes. A quelques pas de là , à  45 km également d’Aguel-Hoc, se trouve Intibdock. C’’est ici qu’on peut découvrir les ruines d’une muraille construite par les Iforas (ou Ifoghas) pour protéger les tribus de la zone contre les razzias des Aà¯rs venant du Niger. Pour tous les goûts Les amoureux de la nature comme ceux d’histoire trouveront leur bonheur dans la région de Kidal. Il y a un site historique qui est un témoignage éloquent des grandes batailles intertribales dans la région. Situé à  50 km au sud de Kidal,Teghargart-Tan-Imouchaghs fut le théâtre de nombreuses opérations guerrières au moment des nombreuses démêlées séculaires entre les différentes tribus de l’Adrar des Iforas et des environs. A en croire plusieurs sources, C’’est ici que sont morts et enterrés le nommé Almakadisse, grand guerrier et fine épée de la tribu Kel Taguiwalt, et Fama Ag Ehya ancien chef des Kel Adrar. On peut se rendre également au barrage de d’Amachidiacha, situé près d’Intadeni. Il fut construit par un des administrateurs coloniaux du nom de Jean Clauzel vers les années 1940 pour la récupération des eaux pendant la saison pluvieuse, et qui est devenu par la suite une source d’abreuvement pour les animaux et pour les hommes du secteur. Les montagnes de Tegar-Ghar, elles, sont situées au nord-est de Kidal à  40 km du village sédentaire d’Aguel-Hoc. Elles abritent les mares pérennes (eaux intarissables) et des mouflons, gibiers sportifs et dont la viande est très recherchée. Malheureusement, nous expliqué le directeur régional de l’artisanat et du tourisme de Kidal, cette espèce est en voie de disparition. Le Tombeau de Cheick Bayes, situé à  Abrique, grande vallée dans la zone de Edjerer, cet éminent marabout Kounta a servi d’intermédiaire dans les pourparlers entre colonisateurs français venant de l’Algérie et dirigés par le colonel Laperine et les tribus Ifoghas pour la pacification et la soumission de l’Adrar. Cet accord de soumission et de pacification est devenu officiel en novembre 1903, selon plusieurs chercheurs. A 25 km de Kidal se trouve la première école coloniale construite en 1948. Intadeni, C’’est le nom de l’école, a servi à  la formation des premiers cadres de la région malgré l’hostilité du milieu nomade à  l’école. Voici autant de sites touristiques, susceptibles d’attirer les touristes dans la région et permettre au département de tutelle d’atteindre son objectif des 30.000 visiteurs au titre de la nouvelle saison.

Le DG de l’Omatho dénonce la cabbale anti-touristique au Mali

Face à  la menace terroriste dans le Nord du Mali, le secteur du tourisme connait en ce moment une véritable descente aux enfers. En réponse, le ministère du tourisme, à  travers l’Office malien de tourisme et de l’hôtellerie, OMATHO, envisage la mise en œuvre de plusieurs mesures pour relancer l’activité touristique. Le directeur nous a dévoilé le contenu de ce nouveau programme. Entretien. JournalduMali.com  : Ces derniers temps le terrorisme et le trafic de drogue ont occupé le devant de l’actualité dans le nord de notre pays. En tant qu’autorité, que pensez-vous de cette situation ? Mahamadou Keita  : C’’est une situation absolument dramatique. C’’est vrai que depuis plusieurs mois, le Nord de notre pays vit au rythme des prises d’otages spectaculaires, du brouhaha médiatique qui les accompagne et des interventions musclées de certaines troupes sous-régionales pour, dit-on, pour circonscrire la «menace terroriste». Cette situation a porté un coup dur sur plusieurs d’activités économiques, notamment le tourisme. Et nous les acteurs, nous en souffrons énormément. C’’est une publicité dont le Mali n’avait pas besoin. Journaldumali.com : En parlant de «Â brouhaha médiatique » que pensez-vous du fait que certains médias ont extrapolé la situation ? Mahamadou Keita : Tout à  fait. Car depuis l’éclatement de la crise, le Mali, particulièrement son tourisme, est victime de lynchage médiatique de la part de la presse occidentale. Ce qui, du coup, a poussé les Chancelleries européennes à  dissuader leurs ressortissants de choisir le Mali comme destination touristique. Mais en oubliant que le tourisme malien ne s’arrête pas au Nord seulement, et qu’il existe plusieurs autres sites touristiques vers les régions sud du pays. Mais il y a véritablement une volonté de nuire à  l’image du Mali et d’affecter un secteur porteur de son économie comme le tourisme. Journaldumali.com : De façon concrète, quels ont été les impacts de la situation sur l’activité du tourisme ? Mahamadou Keita : Les évènements au Nord de notre pays ont eu des conséquences énormes sur le secteur du tourisme. Au Mali, la saison touristique est marquée chaque année par la fréquentation des sites par les visiteurs internationaux ainsi que leur présence aux différentes manifestations touristiques et culturelles (festivals, cérémonies rituelles, etc.). Mais depuis deux saisons touristiques, la visite du Mali est déconseillée par des chancelleries occidentales réduisant ainsi la fréquentation de nos sites et manifestations par les visiteurs internationaux. De 250.000 visiteurs en moyenne chaque année, nous sommes actuellement à  120.000 touristes seulement depuis 2009, soit une réduction de plus de 50% du taux de fréquentation. Ceci a eu des conséquences dramatiques pour nous. Car, on a assisté à  un arrêt des vols charters en direction de Mopti et de Gao ; une annulation des réservations d’hôtels par des organisateurs de voyages ; la réduction des dépenses liées à  la visite des sites (guidage, location véhicules, restauration, achats de cadeaux, etc.) On a aussi subi comme conséquences, les difficultés pour les entreprises touristiques (agences de voyages, hôtels, locations de véhicules, etc.) et les artisans de payer le salaire du personnel, les impôts et taxes, les prêts constatés auprès des institutions de financement ; la baisse du niveau des investissements touristiques ; l’arrêt de certains projets, surtout hôteliers ; le désespoir de nombreux prestataires informels, etc. Journaldumali.com : Face à  la situation dramatique que vous décrivez, quelles ont été les mesures adoptées par votre département ? Mahamadou Keita : En réponse à  la crise, les acteurs (les opérateurs privés et publics) ont eu de nombreuses concertations et ont adopté certaines mesures. Les exploitants attendent de l’Etat des mesures d’aide se traduisant par l’exonération totale ou partielle temporaire des charges fiscales et sociales auxquelles ils sont soumis : impôts et taxes, TVA, factures d’eau et d’électricité, prêts bancaires, etc. Pour atténuer davantage les efforts négatifs de cette crise sur l’économie malienne en général et sur le secteur du tourisme en particulier, il a été suggéré, à  l’issue des concertations, de mettre l’accent sur la communication en redynamisant la cellule de communication du département. Aussi, il est question pour nous désormais de communiquer à  l’attention de nos consultants à  l’étranger (France, Espagne, Allemagne, USA, Canada) toutes les informations aux rencontres et manifestations de tout genre programmés ou organisées au Mali pour diffusion auprès des Tours opérateurs, de la presse spécialisée et des médias. Comme mesures, nous avons jugé utile de fournir les mêmes informations à  la diaspora malienne, aux acteurs du tourisme (agences de voyages, hôtels, associations), aux institutions (Présidence, Primature, Affaires étrangères) et aux partenaires (Ambassades, consulats, PNUD, UNESCO, Union européenne, OMT, OCI, UEMOA et CEDEAO). Dans le même temps, il est recommandé d’informer les prescripteurs de la destination Mali des mesures de sécurité engagées par l’Etat dans le septentrion et surtout sur le trajet Douentza –Tombouctou. Dans le domaine de la promotion, il est demandé une réorientation des activités sur les marchés porteurs comme : les Etat unis, le Canada, l’Allemagne, le Japon, l’Europe de l’Est, la Corée du sud et la Chine). Parallèlement à  cette action, il est conseillé de promouvoir les sites faiblement exploités au Mali (Sikasso, Kayes, Ségou, Koulikoro) par les organisations d’Eductours et des voyages de presse. Journaldumali.com : Avez-vous un appel particulier à  lancer ? Mahamadou Keita : l’appel s’adresse aux acteurs du tourisme. Notre secteur vit l’un des moments les plus difficiles. Nous ne devons pas tomber dans la résignation. Nous devons retrousser les manches pour une relance très rapide de l’activité touristique. Car, il n’y a pas de raisons que nous ne puissions surmonter les obstacles. J’ose espérer que très bientôt, notre tourisme retrouvera ses lettres de noblesses et que le Mali redevienne l’une des destinations touristiques les plus enviées.

Artisanat malien : Un secteur en devenir

Le Centre international de conférences de Bamako à  abrité ce matin l’atelier de présentation du document de politique nationale de développement du secteur de l’artisanat. C’était sous la présidence du secrétaire général du Ministère du tourisme, Almamy Ibrahima Koureichi et du représentant du Bureau international du travail (BIT), Salia Doumbia en présence des acteurs de l’artisanat au Mali. Elaboré avec l’appui technique et financier du BIT, le document de politique nationale de développement du secteur de l’artisanat s’articule autour de l’analyse de la situation du secteur de l’artisanat au Mali, la stratégie de développement du secteur de l’artisanat et le plan d’action. Depuis quelques décennies, le Gouvernement du Mali s’est résolument engagé dans des politiques de reformes visant à  l’édification d’une économie nationale basée sur la libre entreprise. Promouvoir l’artisanat Dans ce cadre, le secteur de l’artisanat qui représente une part significative des activités économiques au Mali, constitue un secteur prioritaire parmi les secteurs pouvant contribuer à  la création de richesses et d’emplois productifs en vue de réduire la pauvreté. C’est pourquoi, au cours des dernières années, il a bénéficié d’un appui significatif de l’Etat qui a permis d’améliorer sensiblement son cadre institutionnel et règlementaire, et de favoriser l’appui des partenaires au développement en faveur du secteur, dont notamment la Banque ouest-africaine de développement, la Coopération suisse, la Banque mondiale et le BIT. « C’est dans ce contexte que s’inscrit la volonté du Gouvernement et des acteurs du secteur de l’artisanat de doter le Mali d’un document de politique nationale de développement du secteur de l’Artisanat (Dpndsa), afin de promouvoir sur le moyen et le long terme, un secteur jugé prioritaire par le fait qu’il joue un rôle très prépondérant dans le développement et la croissance de l’économie nationale », a indiqué M Koureichi. Ledit document qui a été élaboré avec l’appui technique et financier du BIT, s’articule autour de l’analyse de la situation du secteur de l’artisanat au Mali, la stratégie de développement du secteur de l’artisanat et le plan d’action. S’insérant dans le Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (Cscrp, le document fait ressortir la difficulté de cerner l’artisanat du fait qu’il demeure une réalité complexe et diversifiée. Le secteur reste confronté à  plusieurs contraintes dont l’environnement institutionnel et réglementaire, le cadre organisationnel, l’informel, le manque d’exploitation des potentialités. Financement et formation Par ailleurs, le document prévoit l’organisation, la formation, le financement et la promotion du secteur de l’artisanat. Selon le représentant du BIT, son institution accompagne les artisans maliens depuis plus de 30 ans car, dit-il, l’artisanat joue un rôle important dans l’amélioration de la croissance et de la lutte contre la pauvreté. « C’est un levier d’accélérateur du développement au Mali ». Et le secrétaire général du Ministère de l’Artisanat d’indiquer que les entreprises artisanales jouent un rôle de premier plan dans l’économie.

Le tourisme, outil de lutte contre la pauvreté

Le principal thème de la 7e édition du festival Kayes-Médine-Tambacounda concernait le tourisme sous régional qui est un créneau à  développer. Les conférences ont été animées notamment par le conservateur du fort de Médine, la directrice du festival, le représentant du ministre sénégalais du tourisme et un consultant du tourisme au Sénégal. Il y avait une importante participation d’élèves qui pour la plupart, ne connaissaient rien de l’histoire du fort de Médine et en ignoraient même l’existence. Préserver son patrimoine culturel Médine a été fondé par un chef guerrier du Khasso, Hawa Demba Diallo. A l’arrivée des occidentaux, il a été l’un des rares autochtones à  les accueillir à  bras ouverts. Il a même donné sa fille Sadioba en mariage à  l’un d’eux, Fernand Duranton, ce qui constituera le premier mariage mixte au Mali. Ils auront trois enfants dont la dernière Marie fut enterrée à  l’intérieur du fort de Médine. Le conservateur du fort, Gaoussou Fofana fit un bref rappel de l’histoire de ce fort créé en 1855 par le général Faidherbe. La construction aurait duré deux mois, du 15 septembre au 5 octobre 1855. Mr Fofana explique que le général français est venu avec des maçons indochinois et sénégalais pour la réalisation du fort. Ils furent aidés dans leur tâche par la main d’œuvre locale. Le fort fut construit pour défendre les intérêts commerciaux français. En effet, « des bateaux quittaient le Sénégal pour Médine avec des marchandises. Celles-ci étaient ensuite échangées contre des esclaves ou autres denrées de la région. Le fort a servit de tremplin à  la pénétration coloniale au Mali. Parce que C’’est à  partir de Médine, que les français ont réussis à  s’installer progressivement dans le pays. Aujourd’hui, le fort est peu connu, même des maliens. Il enregistre à  peine 5000 visites par an. Faire de Médine, un pôle d’attraction Le conservateur du fort, Gaoussou Fofana explique que le patrimoine et le tourisme sont deux choses intimement liées. Le meilleur moyen selon lui de valoriser la culture, C’’est de la vendre, aux touristes en particulier. Le fort de Médine est un patrimoine historique, une richesse aussi bien culturelle qu’économique. Mr Fofana estime que le tourisme peut grandement contribuer à  la lutte contre la pauvreté. Le secrétaire permanent du syndicat patronal de l’industrie hôtelière du Sénégal, Moustapha Kane, a donné l’exemple de son pays. Le Sénégal a réussit à  s’imposer dans le domaine du tourisme et reçoit annuellement plus de 800 000 touristes. l’à®le de Gorée est le principal pôle d’attraction touristique pour ce pays. Un ancien administrateur civil de Kayes explique que le fort de Médine avait exactement les mêmes fonctions que l’à®le de Gorée. « Par conséquent, je trouve dommage que nos autorités ne profitent pas de patrimoine pour faire du Mali, un pays incontournable en matière de tourisme. Prenons exemple sur le Sénégal voisin qui a su faire de Gorée, le principal lieu de pèlerinage pour tous les descendants d’esclavages vivants sur d’autres continents. Il suffit de savoir mener une meilleure politique», a-t-il ajouté. Pape Abdoul Niang, consultant en tourisme au Sénégal, explique que le tourisme est une école. Il cite un grand acteur du tourisme qui disait : « le tourisme est un métier de contact, le contact crée la rencontre, la rencontre la confiance et la confiance crée le partenariat. » Il ajoute que la culture est un élément d’influence et de domination et que miser sur le tourisme culturel, C’’est mettre le Mali en valeur. Pour ce qui de la promotion du tourisme sous régional, il suggère la mise en place d’un bureau d’information touristique au niveau de toutes les frontières africaines. Cela permettra, selon lui, de mieux vendre les destinations inter-Etats. Il lui semble également important de lever les contraintes douanières qui n’aident aucunement à  la facilitation du développement du tourisme sous régional. Le tourisme, a indiqué le conservateur du fort de Médine, est la meilleure arme pour lutter contre la pauvreté dans nos pays. « Qu’il soit remis en valeur, pris à  bras le corps par tout un chacun » a-t-il conclu.

La boucle du Baoulé : Patrimoine naturel et culturel

Créée en 1982, la réserve de la boucle du Baoulé couvre une superficie de plus de 2 500 000 ha dans la région nord-est du Mali. Le Baoulé est un affluent du fleuve Sénégal et la présence de nombreux points d’eau permanents attire une faune diversifiée, notamment pendant la saison sèche, d’octobre à  mai. Elle regorge de richesses touristiques dont le Parc national. Ce dernier est constitué de trois blocs qui forment la zone centrale de la réserve de Biosphère (Fina, Kongossambougou et Badinko) et les réserves naturelles adjacentes constituées de forêts classées. Cette zone possède un patrimoine archéologique important avec plus de 200 sites recensés. Revaloriser le patrimoine Le week end dernier, le ministre de l’environnement et de l’assainissement, Tiémoko Sangaré a effectué une visite dans la réserve de biosphère de la Boucle du baoulé. A côté du vaste parc naturel o๠l’on peut voir des espèces animales et végétales de toutes sortes, la zone est riche en biodiversité. Elle représente pour le pays, un riche patrimoine culturel qui reste à  exploiter. Le ministre, lors de sa visite, a estimé important de développer l’écotourisme qui contribuerait fortement à  l’expansion économique de la zone. Les ressources d’intérêt touristique y sont remarquables. En particulier les sites archéologiques et les paysages. Ces ressources figurent selon le ministère de l’environnement, parmi les plus riches d’Afrique de l’ouest. Dans la boucle du baoulé, on dénombre 86 sites archéologiques attestés comme étant des vestiges d’une civilisation ancienne. On y trouve aussi une riche industrie à  outillage microlitique et géométrique datant du premier millénaire avant Jésus Christ. A tout cela s’ajoutent les abris sous roche qui sont environ une dizaine dont les plus importants sont situés à  Mogoyabougou et Mingaré (Koulikoro). Dans ces abris sous roche, on peut voir de jolis dessins rupestres qui attestent du sens de l’art de nos ancêtres. Ces dessins démontrent qu’ils avaient une parfaite maà®trise des matériaux de la peinture. Selon le journaliste et écrivain Bréhima Touré, ces dessins représentent diverses choses comme des animaux, des fleurs, des lances, des arcs. « Ces artistes ont représenté les objets qui les entouraient à  l’époque »indique-t-il. Ce site touristique et archéologique comporte une trentaine de sites de Tumulus, une douzaine d’ateliers de réduction de fer, des sites d’anciens villages avec des vestiges de rempart. Parmi ces vestiges sont surtout localisés à  Minian et dans la légendaire cité de Dionkoloni, près de Samakoulou (Koulikoro). Par ailleurs, l’on peut noter le fort de Kondou, bâti par l’armée française pendant la conquête coloniale. Autre merveille de la nature qui vaut le déplacement : le pont naturel qui est une voûte de roche suspendu qui laisse passer l’eau. Fasciné par toutes ces merveilles, Bréhima Touré déclare « on aurait dit que des ingénieurs de talent l’ont dessiné pour le poser là . » Néanmoins, quelques difficultés d’exploitation dues à  l’enclavement de la zone existent. En effet, il n’existe pratiquement pas de route d’accès. Encore moins d’infrastructure d’accueil touristique. Intégrer tous les pôles touristiques Les ministères du tourisme et de la culture sont interpellés par de nombreux opérateurs touristiques du fait de leur « peu d’intérêt pour certains sites. » Issa Ouologuèm est responsable d’une agence privée de voyage à  Ségou. Il estime que « nos dirigeants s’intéressent plus aux sites touristiques du nord Mali qu’à  ceux du sud, de l’est ou de l’ouest. C’’est vraiment dommage parce que les autres régions regorgent d’énormes potentialités touristiques. » Il évoque notamment les sites de Kouroukanfouga dans le Mandé, ceux de Ségou, Siby, le fort de Médine… Il ajoute que l’Etat doit décentraliser les choses en amenant les touristes à  s’intéresser à  d’autres destinations autres que le Nord de notre pays. Cependant, la tenue de festivals tels qu’à  Essakane sur le désert, Ségou sur le Niger, Kayes-Médine-Tambacounda, Triangle du balafon et surtout la biennale artistique et culturelle, ont permis et permettront encore ce désengorgement dont parle Mr Ouologuèm. Le ministère de l’artisanat et du tourisme se porte par ailleurs garant de la promotion de la boucle du baoulé, à  en croire le directeur de l’office malien du tourisme et l’hôtellerie (OMATHO), Mr Touré.

Tourisme dans l’Uemoa : Plus de 475 milliards de F CFA de recettes en 2008

Un secteur en plein essor qui gagnerait à  être encadré Les rideaux sont tombés vendredi dernier sur le séminaire régional sur la Politique commune de tourisme au sein de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africane. A cette occasion, le Commissaire chargé du département du territoire communautaire, des transports et du tourisme a révélé qu’en 2008, le secteur touristique avait généré plus de 475 milliards dans l’espace UEMOA. Bâtie sur la volonté des Etats, la politique touristique de l’Uemoa vise à  faire de l’espace communautaire « un marché régional intégré, attractif, offrant des produits touristiques de qualité, diversifiés, visibles et compétitifs sur le marchés émetteurs ». C’est le président de la Fédération des Organisations patronales de l’Hôtellerie et du tourisme des pays de l’Espace-Uemoa qui a planté le décor de la cérémonie. Racine Sy, puisque C’’est de lui qu’il s’agit a profité de l’occasion pour dévoiler tout l’arsenal que les professionnels du secteur privé entendent jouer. A l’en croire, il s’agit désormais pour les professionnels du secteur, de positionner l’Union en pôle régional de développement touristique attrayant et accessible au marché international des voyages… Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes Selon le ministre de l’Artisanat et du Tourisme, N’Diaye Bah, l’adhésion du Mali à  cette politique permettra de faire jouer au secteur touristique tout son rôle dans le développement. « Cette nouvelle stratégie de développement du tourisme donnera une nouvelle impulsion à  ce secteur, et lui permettra de créer plus de richesse », a-t-il indiqué. Le tourisme est un secteur extrêmement sensible qui exige beaucoup de professionnalisme. Pour attirer les touristes, nous devons leur proposer une offre à  valeur ajoutée, basée sur les valeurs de civilisation, la culture. Cette offre doit être en phase à  la fois avec la demande nationale, communautaire et internationale», a défendu M. Tamponé. Selon les chiffres de 2008,les arrivées de touristes internationaux sont estimées à  942 millions, dont 46 millions en Afrique. Dans l’espace UEMOA, il y a environ 1,6 millions d’arrivées de touristes. Le tourisme emploie environ 215 000 personnes dans l’espace communautaire qui compte huit pays : Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Guinée Bissau, Sénégal et Togo.

SITOUR 2010, c’est parti !

Tourisme, facteur de développement durable Bamako abrite du 15 au 17 octobre, la 3e édition du Salon International du Tourisme. Le Mali accueille près de 400 participants venus du Mali, du Burkina Faso, du Sénégal, de la Mauritanie et du Niger. Suite au succès rencontré par les deux premières éditions du SITOUR, le gouvernement du Mali a adopté le 11 janvier dernier, le décret no 10-008/P-RM portant institution du Salon du Tourisme, rendant ainsi pérenne cette activité. Le ministre de l’artisanat et du tourisme, Mr N’diaye Bah explique qu’avec l’adoption de cette loi, le Mali montrait « notre ferme détermination de faire jouer au secteur du tourisme tout son rôle dans l’essor du pays, en contribuant efficacement à  la réduction de la pauvreté. » Et pour lui, cette stratégie est basée sur le principe d’une exploitation durable de nos ressources pour ne pas compromettre l’avenir. Le thème principal de cette 3e édition est « tourisme, une opportunité pour les communautés locales. » Rappelons que les deux premières éditions avaient enregistré plus de 20 000 visiteurs. Le nombre de participants a diminué cette année. Le président du comité d’organisation de cette édition, Mr Nafogou Boubacar justifie cette baisse par le fait que certains pays sont en plein préparatifs de campagne électorale comme la Guinée et la Côte D’ivoire. Les touristes peuvent venir au Mali Le ministre N’diaye Bah s’insurge contre ce qu’il appelle une « campagne de désinformation visant à  désaffecter la clientèle qui fréquente la destination Mali. » Il indique par ailleurs que « s’il est indéniable que certains évènements survenus dans la bande sahélo-saharienne incitent à  la prudence, il est aussi évident que le risque zéro n’existe nulle part au monde. » Par conséquent, l’usage du terrorisme qu’il considère comme une publicité gratuite et négative, apparait comme une arme redoutable pour compromettre toutes les perspectives de développement d’une localité, d’une région, ou d’un pays. « Chacune de nos destinations peut en être victime si les conseils aux voyageurs sont bâtis sur l’amalgame, la confusion, pour semer la peur» affirme-t-il. Face à  cette situation donc, le gouvernement du Mali a mis en place d’importantes mesures sécuritaires. En plus de la présence des forces de sécurité, l’implication des populations est d’une importance capitale. Le Premier Ministre, quant à  lui, estime que les progrès sont nettement supérieurs par rapport aux éditions précédentes. Il se réjouit du fait que ce salon soit le premier du genre en Afrique au sud du Sahara. Modibo Sidibé s’est dit heureux du fait que les opérateurs de voyage d’Europe, d’Amérique, d’Afrique et d’ailleurs soient venus au Mali et qu’ils aient visité il y a juste quelques jours, Tombouctou au nord du Mali. « Ils ont également vu un dispositif de sécurité qui va continuer à  se renforcer. On ne peut pas dire qu’on va freiner notre développement au nom de menaces terroristes. Nous avons besoin que tout le monde vienne, que les projets de développement viennent et que les populations puissent atteindre une certaine forme de prospérité qui est la meilleure façon pour elles de s’émanciper et ne pas être prise dans un certain nombre de pièges. » Mieux vendre la destination africaine Thierno Lo, le ministre sénégalais du tourisme indique que C’’est un honneur pour son pays d’être avec le Niger, les pays « invités ». Ce salon entre, selon lui, dans le cadre du développement du tourisme inter-états et dans la politique de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Cette dernière est en train de mettre sur pied un fonds sous régional pour le tourisme. Il indique que l’enjeu actuel ce sont les destinations multiples. Ce système permet aux touristes de circuler librement dans les pays membres de l’Union. Mr Lo explique qu’après le Sénégal, le Burkina Faso, aujourd’hui le Mali et en novembre, ce sera la Gambie. C’’est donc l’envol du tourisme régional. Il estime qu’au vu des produits exposés lors du salon, l’Afrique apparaà®t comme le continent d’avenir pour le tourisme. Mr Ahamed Mohamed, ministre de l’artisanat et du tourisme du Niger est revenu sur la question sécuritaire. Le défi commun que « nous partageons avec le Mali concerne la sécurité car, nos deux pays sont victimes de campagnes de désinformation de nature à  dissuader les touristes. Ce défi sécuritaire ne peut être maà®trisé par un seul pays, d’o๠la nécessité de conjuguer nos efforts.» Le SITOUR fermera ses portes ce dimanche 17 octobre avec un cocktail géant au parc national de Bamako.

Le tourisme, facteur de développement durable au Mali

Au Mali, le tourisme représente le troisième secteur de développement économique. En moyenne, plus de 6000 visiteurs sont enregistrés chaque année dans ce pays au sud du Sahara. Le Mali est connu pour ses énormes potentialités touristiques avec des sites comme le pays dogon, Tombouctou la cité mystérieuse, Djenné, Siby, Kangaba…Ce secteur occupe la troisième position sur le plan économique. Par ailleurs, la conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) tient depuis ce mardi, une conférence à  Caen (France) sur le tourisme durable. Comment le tourisme peut contribuer au développement des pays en voie de développement. A cette question, les acteurs touristiques maliens répondent avoir développé un tourisme solidaire qui a donné des résultats assez satisfaisants Un facteur de développement durable Au Mali, le tourisme avait enregistré une légère régression au début des années 2000. Mais depuis une dizaine d’années, il a repris le dessus avec une importante croissance. Le principal souci lié à  ce secteur, C’’est la croissance sur le plan économique. En effet, elle risque selon l’organisation mondiale du tourisme, d’engendrer beaucoup plus de problèmes que de bénéfices. Les pays dits pauvres dont le Mali, le Sénégal…commencent à  prendre au sérieux le secteur touristique avec de nouvelles mesures, de nouvelles idées pour faire avancer cette activité génératrice de revenus. Le Mali à  travers son ministère de l’artisanat et du tourisme, veut que le tourisme devienne un pilier du développement durable. Ainsi chaque année depuis deux ans, est organisé le Salon international du tourisme et de l’artisanat de Bamako (SITOUR). Ce salon constitue une vitrine pour les acteurs touristiques et les artisans maliens, qui montreront au monde entier, les richesses et les valeurs du Mali profond. Potentialités touristiques du Mali Le ministre malien de l’artisanat et du tourisme, Mr N’diaye Bah précise que le «Â SITOUR représente une première manifestation touristique au Mali à  vocation sous-régionale. Il rassemble des tours opérateurs européens, des offices de tourisme, des agences de voyages, des structures de gestion du patrimoine culturel et naturel, des établissements hôteliers, des compagnies aériennes, des sociétés de location de véhicules, des institutions financières, des opérateurs de téléphonie mobile dont les actions concourent à  la promotion de destinations touristiques des pays de l’Afrique de l’Ouest. » Il se réjouit du fait que ce salon regroupe un bon nombre de pays de la sous-région et contribue à  hauteur de 5% dans le produit intérieur brut du pays La destination Mali Le Mali a développé depuis quelques années, des stratégies afin de pérenniser ses acquis en matière de tourisme. l’organisation de différents festivals tels : Essakane (le festival sur le désert), Anderaboukan, Essouk, le festival sur le Niger… a fait du Mali, une destination incontournable pour les touristes non seulement européens, américains et asiatiques, mais aussi africains. Les éventuelles menaces terroristes existants au nord du pays, avaient fait chuter en début d’année, le nombre de touristes. Même les tours opérators desservant la zone, avaient stoppé leurs activités, principalement point Afrique. Mais ces dernières semaines, point Afrique a reprise ses activités de vols en destinations du nord Mali et d’autres sites touristiques même s’ils sont encore un peu timides. La saison touristique approchant, les acteurs touristiques devront user de beaucoup de tacts pour attirer les touristes.