« Tous et Chacun » contre la mortalité néonatale

l’objectif de cette caravane médiatique Tous et Chacun dans la capitale malienne est de mobiliser les acteurs autour de la problématique de la réduction de la mortalité maternelle néonatale et infantile dans la perspective de l’atteinte des OMD 4,5 et 6. Spécifiquement il s’agit d’informer les populations du district de Bamako pour l’adoption des pratiques familiales essentielles(PFE) et de les sensibiliser sur l’importance de l’utilisation des services de santé. Par ailleurs, les journalistes sont également appelés à  disséminer les bonnes pratiques et les défis à  relever au niveau des structures sanitaires et communautaires. Ce qui fait dire à  M. Ibrahim Fall, le représentant de l’OMS au Mali que C’’est une bonne initiative avant de réaffirmer le soutien de l’OMS aux activités du club de Tous et Chacun. Pour le représentant de la directrice nationale de la santé, c’est est une occasion de passer le bon message à  l’endroit des femmes du district de Bamako. « Nous voulons au cours de cette caravane véhiculer le message sur les gestes simples qui sauvent la vie » a déclaré Mme Bouaré Saran Diakité. La caravane a débuté dans la commune II par une causerie éducative au Centre de santé communautaire (CSCOM) Benkadi de Bacary Bougou. Dr Lamine Traoré, médecin chef dudit centre a échangé avec les caravaniers sur le degré d’engagement de la lutte contre la mortalité maternelle. En commune I, les lieux de concentration des femmes (marché Boulkassoubougou, Fadjiguila) ont reçu la visite des caravaniers. l’ambassadeur de la caravane Tous et Chacun Nafi Diabaté et Mme Kanté Fatoumata Diacounba, la présidente de la caravane ont largement sensibilisé les femmes sur l’allaitement maternelle, et sur l’espacement des enfants. La première journée a pris fin par une animation et des jeux concours développés par Mamadou Tounkara du réseau des communicateurs traditionnels sur le terrain de Korofina Nord qui a vu la participation massive des femmes et des enfants. Ce jeudi, c’est les communes III et IV qui seront sillonnées.

Malnutrition : la solution du terroir

C’’est lors du passage de la campagne médiatique « Tous et Chacun » dans le village de Basso que les caravaniers ont découvert la technique culinaire à  Koloni. La Commune rurale de Koloni est située au C’œur du Miankala à  25 km du cercle de Koutiala dans la région de Sikasso. Parmi les populations de ces localités, les enfants souffrant de la malnutrition sont pris en charge par la population grâce au programme ADP, un programme de développement zonal de l’ONG World vision. La bouillie et le plat de « Larro » sont enrichis à  base de produits locaux pour lutter contre la malnutrition. Cette bouillie est composée d’arachide, de mil, sucre, jus de tamarin, du citron et du sel. Quant au plat de « Larro », il est préparé à  base des produits énergétiques tels que la poudre d’arachide, l’huile, le poisson fumé, la viande, le dah et le mil écrasé. Tous ces produits sont cultivés par la population locale. A Basso, village dans la commune rurale de Koloni situé 12 km du cercle de Koutiala, Korotoumou Traoré, prend en charge des enfants malnutris. Ce relais communautaire formé par le programme ADP s’occupe surtout des cas moins aigus. Les cas graves sont envoyés au centre de santé communauté le plus proche. « Il y a trois ans, je fais préparer la bouillie améliorée pour remédier à  la malnutrition modérée. Pendant douze jours, nous donnons régulièrement la bouillie aux enfants malnutris. Souvent, la plupart des cas sont guéris avant 12 jours » explique –t- elle. Pour les enfants qui ne se rétablissent dans un délai de 12 jours, le renouvellement est fait selon les cas résistants poursuit- elle. Pour plus de confort, une chambre est aménagée pour abriter les enfants et leurs mères. Adjara Berthé affirme que son enfant s’est rétabli grâce à  la consommation de bouillie améliorée. « Quand je venais ici, mon enfant avait mal partout et il était maigre. Beaucoup croyaient qu’il était envoûté par les sorciers. Quant il a commencé à  prendre la bouillie, son état s’améliore il y a 5 jours » témoigne –t- elle. Selon Siméon Dembélé, directeur de l’ADP World Vision Koloni, ce programme couvre 65 villages dans les communes de Kanegue, Karaba, Kava et Waki. En 15 ans de présence, World Vision en partenariat avec les communautés de Koloni a construit deux centres de santé, à  Ntogonasso et à  Koloni. « Grace aux efforts conjugués de tous ces partenaires, World vision a contribué à  réduire le taux de malnutrition parmi les enfants de moins de 5 ans. D’environ 37 à  40%, le taux de malnutrition chronique est réduit de 7 à  10% jusqu’à  atteindre une proportion acceptable autour de 29 -30% » indique –t-il.

Campagne « Tous et Chacun »: le PNE joue sa partition

La caravane médiatique fait partie des activités de mobilisation sociale et de plaidoyer de la campagne « Tous et Chacun » qui a pour objectif principal d’accroà®tre la couverture des services et pratiques efficaces qui sauvent la vie des mères, nouveau-nés et enfants dans la perspective de l’atteinte des OMD 4, 5 et 6 par le Mali. Ismaà«l Ag Mohamed parle de la participation du parlement des enfants à  cette campagne. Journaldumali : Quel est votre objectif en participant à  cette campagne? Ismaà«l Ag Mohamed : Le parlement national des enfants du Mali est une tribune pour permettre à  tous les enfants du Mali de s’exprimer. Il est créé pour favoriser la pratique du dialogue et du débat démocratique notamment en ce qui concerne la promotion et la protection des droits de l’enfant. Notre rôle ici est de sensibiliser et d’interpeller. Nous sommes là  pour faire le plaidoyer et éveiller la conscience des enfants et des jeunes parce que C’’est aussi leur combat. C’’est pour dire que nous sommes acteurs et non spectateurs. Notre présence est d’apporter notre petite expérience à  la réussite de l’événement. Quelles sont les actions que mène le parlement des enfants dans la lutte contre la réduction de la mortalité maternelle? A la fin de chaque mandat nous présentons un bilan aux autorités. Par ailleurs, nous faisons beaucoup de plaidoyer auprès du ministère de la santé et des élus. Nous avons joué un rôle important dans l’allocation du budget. A travers la déclaration d’Abuja, notre pays s’est engagé à  accorder 15 % à  la santé. Ce n’est pas le cas malheureusement. Nous nous battons au quotidien pour que cela devienne une réalité, et pour ce faire, nous interpellons les élus, les décideurs pour qu’ils soutiennent notre cause. Quel message avez-vous à  l’endroit des enfants ? Je demande aux enfants d’aider les parents dans ce noble combat. Je demande également aux enfants d’être des bâtisseurs, des citoyens actifs pour qu’on puisse relever le défi et sauver des vies. Je m’adresse également aux parents et à  tout le monde de penser à  ces enfants qui meurent sans fêter leur cinquième anniversaire.

Campagne «Tous et Chacun» : début de la caravane ce mercredi

Cette caravane qui est à  sa troisième édition, suscite beaucoup d’engouement auprès de la communauté à  cause de son approche participative sur la sensibilisation à  la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile. La caravane médiatique fait partie des activités de mobilisation sociale et de plaidoyer de la campagne « Tous et Chacun » qui a pour objectif principal «d’accroà®tre la couverture des services et pratiques efficaces qui sauvent la vie des mères, nouveau-nés et enfants dans la perspective de l’atteinte des OMD 4, 5 et 6 par le Mali». Apres des résultats satisfaisants des deux précédentes éditions, le Comité technique de la campagne sous la houlette de la Direction nationale de la santé, a décidé d’organiser une troisième dans les districts sanitaires de Selingué, Yanfolila, Kadiolo et Kignan (région de Sikasso), Tominian, San, Bla, Touna et Baroueli (région de Ségou) qui n’ont pas encore été couverts par les précédentes éditions. Le thème retenu cette année est « pratiques familiales essentielles: des gestes qui sauvent des vies ». l’objectif de cette caravane est d’informer et sensibiliser les populations des régions de Sikasso et Ségou pour l’adoption des Pratiques familiales essentielles (PFE), Il s’agit de sensibiliser les populations des régions de Sikasso et de Ségou sur l’importance de l’utilisation des services de santé. La caravane permet aux journalistes de diffuser les messages de bonnes pratiques et les défis à  relever aux niveaux des structures sanitaires et communautaires. Pour la directrice nationale de la santé Oumou Zoumana Maà¯ga, cette campagne va contribuer à  réduire la mortalité maternelle, néonatale et infantile. « Grâce à  ces caravanes médiatiques nous, sommes entrain d’enregistrer la chute du taux de mortalité » a t-elle affirmé. Les partenaires présents comme Fondation Orange, Plan Mali, Unicef , World Vision, Save the childreen ont réaffirmé leur soutien à  accompagner la caravane dans l’objectif de renforcer les services sociaux de base.

Babani Koné : « Plus aucune femme ne doit mourir en donnant la vie »

Ambassadrice de la campagne « Tous et chacun » sur la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile, dont l’objectif est de sensibiliser et d’ informer la population sur le bien-être de l’enfant et de la famille, la star de la chanson malienne Babani Koné s’explique sur cet engagement. Entretien réalisé à  Mopti lors de la clôture de la campagne médiatique et qui s’est déroulée du 13 au 23 octobre, après les étapes de Kayes et Koulikoro. Journaldumali.com : Vous êtes l’ambassadrice historique de cette caravane «Â Tous et chacun », vos impressions ? Babai Koné : Je salue d’abord les initiateurs de cette caravane en particulier les organisateurs pour la réussite de la deuxième édition. J’ai eu la chance de participer deux fois à  cette caravane et C’’est grand honneur pour moi. Je sais que les gens seront surpris de me voir sur le terrain des médecins ou les agents de la santé. Là  ou les agents de la santé n’arrivent pas à  porter un message, nous les artistes pouvons le faire à  travers nos nombreuses fans. Bref, nous sommes comme des prêcheurs, mais les modes de sensibilisation ne sont pas les mêmes. Journaldumali.com : Quelles critiques portez-vous sur cette campagne ? Babani Koné : Je n’ai pas de critiques, mais souvent les organisateurs doivent revoir leurs programmes pour les prestations des artistes. Il faut éviter de faire deux programmes parallèles. Par ailleurs J’ai constaté que les populations des différentes localités ne sont pas suffisamment informées sur l’arrivée de la caravane. Et précisément les femmes qui sont pour moi au C’œur de cette campagne médiatique dont l’objectif est de réduire la mortalité maternelle, néonatale et infantile. Journaldumali.com : Quelles idées proposz-vous pour améliorer cette caravane médiatique ? Babani Koné : Les organisateurs devraient plus associer les radios privées pour sensibiliser les populations des différentes localités concernées par le programme et avant l’arrivée de la caravane médiatique. Car, les femmes écoutent beaucoup la radio. De plus, les autorités régionales et locales (gouverneur et des maires et du chef du village) déjà  impliquée, peuvent passer des messages à  la radio pour faire massivement sortir les femmes. Journaldumali.com : Cette campagne continuera jusqu’en 2015, quel message avez-vous pour l’atteinte des objectifs recherchés ? Babani Koné : En tant que femme et mère de famille, cette lutte est la mienne. Et ensuite, en tant que artiste je porterai toujours le message haut et fort. Je ne cesserai jamais de sensibiliser mes fans à  faire de la lutte contre la mortalité maternelle néonatale et infantile leur priorité. Bien sûr, je n’ai pas un niveau très élevé dans la langue de Molière mais je peux sensibiliser mes fans à  ma manière. J’ai appris beaucoup auprès du professeur Amadou Dolo gynécologue. J’ai même préparé un morceau pour la campagne «Â Tous et chacun.». Je demande à  tout le monde de s’engager dans la lutte contre la mortalité maternelle néonatale et infantile. De faire en sorte que plus aucune femme ne meurt plus en donnant la vie. Selon les experts, l’Afrique en général et le Mali en particulier figurent encore dans la zone rouge de ce fléau. Je suis sûr et certaine que si tout le monde s’implique, on peut sauver beaucoup de vie. Interview réalisée par Modibo Fofana