Les autorités traditionnelles concernées par les élections

Quel rôle les autorités traditionnelles peuvent jouer dans la réussite des élections générales de 2012 et du référendum sur la nouvelle Constitution ? La question était au centre d’une rencontre organisée par le ministère des Relations avec les Institutions les 10 et 11 mars dans la salle de conférence de l’Assemblée régionale de Koulikouro. Préfets et sous-préfets, présidents de Conseils de cercles et représentants de la société civile s’étaient fixés un objectif : impulser une nouvelle dynamique au rôle des chefs et des autorités traditionnelles à  l’approche des scrutins. Pour le ministre des Relations avec les Institutions Abdoulaye Sall, la consolidation du processus de démocratisation et de décentralisation est primordiale. Cela passe par «Â la réalisation et l’aboutissement des réformes politiques, après vingt ans de pratique des institutions, afin de corriger les insuffisances et combler les lacunes de notre système politique ». Une mission de service public Selon le ministre, la rencontre de Koulikoro répondait au «Â souci de la bonne préparation des élections législatives et présidentielle 2012 afin de mettre notre pays à  l’abri de soubresauts préjudiciables à  sa stabilité tant louée au-delà  de ses frontières ». Les participants ont mis en valeur la «Â mission de service publiC’ » des autorités traditionnelles à  travers l’application des lois, le maintien de l’ordre public et la protection civile au sein de leur communauté respective. Les autorités traditionnelles se sont engagées à  aider les agents de l’administration, notamment pour le recouvrement des impôts et des taxes. Le règlement des conflits est également l’une de leurs priorités. «Â Aucune démocratie ne peut prétendre se renforcer en reniant ses valeurs de société », a conclue Abdoulaye Sall dans la capitale du Méguétan.

CRI 2002 : De l’autorité traditionnelle dans la décentralisation

Les autorités traditionnelles ont un rôle déterminant à  jouer dans le renforcement de la décentralisation dans notre pays. C’’est ce que croit savoir l’association de lutte pour la citoyenneté « CRI 2002 » qui vient de lancer sur l « Acte II de la valorisation de la place et du rôle des autorités traditionnelles dans le cadre de la décentralisation » pour le district de Bamako. Ce lancement, qui a eu lieu à  la mairie de la commune I, a enregistré la présence de nombreux chefs traditionnels du district. A l’ouverture, le président de Cri-2002, Dr. Abdoulaye Sall, a rappelé qu’il s’agissait pour son organisation (après l’obtention de leurs décisions de nomination, qui leur confèrent désormais la légalité et la légitimité requises pour occuper pleinement leur place dans le processus de décentralisation) de partager et de convenir ensemble des approches et des démarches susceptibles de les aider à  mieux jouer leur rôle. Cela, explique-t-il, à  travers la conceptualisation, l’élaboration et la mise en œuvre d’outils, d’instruments et de stratégies appropriées face aux enjeux et aux défis liés au renforcement, de la consolidation de la démocratie et de la décentralisation sur le terrain du développement régional et local. Dans cette perspective, la Coordination et les chefs de quartiers participants ont identifié un certain nombre de stratégies, d’outils et d’instruments en se fondant sur la profession de foi du président de la première République du Mali (1960-1968), Modibo Keà¯ta, qui déclarait dans son appel à  la nation du 1er octobre 1961 que, « le village est chez nous la cellule de base et C’’est la vitalité de cette cellule qui engendrera la vitalité de la nation entière ». Par définition, le village, le quartier sont définis comme « un ensemble de concessions regroupées sur un espace géographique donné et qui abritent des ménages relavant d’une même autorité locale ». Et, C’’est à  ce titre que l’ensemble des chefs de quartiers ont retenu que la valorisation de leur place et de leur rôle passe par la réhabilitation de la cellule familiale. « Il faut que leurs droits et devoirs soient reconnus et acceptés par les familles. Que les outils et les instruments pour leur légitimation soient disponibles, accessibles, reconnus et à  hauteur des enjeux et défis actuels et futurs liés au rôle et la place de la famille en tant que cellule de base, la promotion de la culture de l’état civile et au carnet de famille comme clé d’index dans la conceptualisation et l’élaboration des listes officielles d’affichage », a déclaré avec force le président de Cri-2002, Dr Abdoulaye Sall. Saluant le projet à  sa juste valeur, le 1er adjoint au maire, M’Pè Diarra, a indiqué que cette initiative permettra aux mairies de recouvrir facilement les taxes de développement local. A travers cette initiative citoyenne, l’association Cri-2002 entend développer des outils et des instruments comme le répertoire des autorités traditionnelles, le registre du chef du village pour l’enregistrement des différentes activités menées, le profil pour être investi autorité traditionnelle et des plates-formes de dialogue inclusif, les initiatives d’atténuation des conflits de la famille aux institutions nationales, etc. Cette campagne, qui se poursuivra toute cette semaine, permettra d’élaborer la carte d’identification accompagnée de badge, la préparation, l’organisation, la sensibilisation et la formation sur les règles du jeu citoyen démocratique et républicain, les textes qui régissent les chefs de quartiers et ceux qui portent sur les grandes questions de la nation, des collectivités territoriales, des villages, des fractions et quartiers ainsi que des cellules familiales.