L’armée malienne frappée par ses propres armes

L’organisation CAR (Conflit Armement Research) a publié ce mercredi son rapport sur le flux des armes dans la zone sahélienne. Une étude qui met en lumière les moyens d’approvisionnement des groupes armées dans le Nord du Mali.

Le rapport met d’abord en évidence une vérité que tous soupçonnaient déjà, à savoir que la chute du régime Kadhafi a favorisé le mouvement des armes dans la vaste zone du Nord-Mali. Elle a de fait contribué à embraser encore plus une situation qui tenait sur un fil. « Au début de la crise malienne, la principale source d’armement des groupes armés venait de Libye, tous les armes automatiques ont été amenées depuis les caches d’armes de Kadhafi » peut-on lire dans le rapport de 50 pages.

Toutefois, s’il est vrai que la Libye était la principale source d’armes, la tendance s’est depuis inversée. En partie à cause du fait que la demande locale est plus forte (la Libye compte une trentaine de milices connus) mais aussi avec l’accroissement de la surveillance dans la zone Nord du Mali avec le déclenchement de l’opération Barkhane et la présence des forces de la MINUSMA. Depuis lors, selon le rapport les groupes djihadistes au Mali utilisent surtout l’arsenal de l’armée malienne prise comme trophée de guerre. Un tiers des tirs de roquettes à l’encontre des Famas et de leurs alliés proviennent des casernes maliennes. Il y aurait actuellement 80 roquettes de fabrication soviétique dans les mains des mouvances djihadistes.

En 2013, les attaques à la roquette provenant de l’artillerie malienne représentaient 20 pour cent, en 2015 60 pour cent et en 2016, 100 pour cent.

Très actif ces derniers temps, les groupes djihadistes annoncent régulièrement avoir récupéré des armements de l’armée malienne. Dernière en date, Ansar Dine avait fait mention du butin de guerre saisi après l’attaque de Banamba qui étaient de trois véhicules et d’autres équipements sans trop de précision.