Le Premier ministre Modibo Diarra de plus en plus au coeur de la vie poltique

Cheikh Modibo Diarra a affirmé hier que le temps « pressait » pour une intervention, réclamant « beaucoup plus de fermeté » de la communauté internationale. Après Paris, Modibo Diarra se rendra à  New York pour participer à  la 67ème session de l’Assemblée générale des Nations unies. Le Premier ministre malien qui est de plus en plus au centre de la vie politique de son pays. Notre dossier spécial Mali Certes, C’’est le président Diacounda Traoré qui a demandé lui-même à  son Premier ministre de représenter le Mali à  New York. Mais il n’y a aucun doute, chaque jour qui passe Cheick Modibo Diarra se met davantage au centre du jeu politique malien. Lors du dernier remaniement ministériel, il a non seulement déjouer tous les pronostiques en conservant son poste, mais il est également arrivé sans coup férir à  imposer ses proches à  des postes clé dans le gouvernement. Et aujourd’hui, le voilà  porte-parole du Mali en France o๠il rencontre ce jeudi 20 septembre le ministre français des Affaires étrangères et la prochaine étape sera les Etats-Unis. Devant ses interlocuteurs, il défendra notamment la position du Mali au sujet d’une éventuelle intervention des troupes étrangères pour libérer le nord du pays. D’après RFI, le Mali dira clairement oui à  une aide extérieure mais aux conditions maliennes. Et dans un premier temps, Bamako souhaite savoir les pays qui seront prêts à  envoyer des troupes et logistiques ici. Dans un second temps, le Mali entend choisir lui-même parmi les volontaires, les pays dont les troupes viendront pour participer à  la libération du nord du pays. Enfin, ces troupes viennent pour un moment. Et pour rester au-delà  de six mois, il faut là  encore que Bamako donne son feu vert. Les exigences de la Cédéao La Cédéao l’a déjà  fait savoir lors de sa dernière réunion, elle ne peut pas concevoir une intervention militaire sans avoir le droit de déployer des hommes à  Bamako. C’est une question logistique, rappelle Blaise Compaoré, le président burkinabé et médiateur de la cedeao dans la crise malienne. A l’occasion de son passage à  Paris, et dans une interview à  France 24 diffusée le 19 septembre, il précise pourquoi cette présence militaire à  Bamako est complémentaire d’un déploiement pour sécuriser le Nord aux côtés de l’armée malienne.

Les dernières vérités du capitaine Sanogo

Après sa sortie médiatique à  la télévision nationale, son intervention dans le débat a fricain sur RFI, le capitaine, Amadou Aya Sanogo a animé mardi 18 septembre 2012, une conférence de presse pour cracher ses vérités. ‘’Nous n’avons reçu aucun soutien du gouvernement de transition pour aider l’armée ‘’ a déclaré le capitaine. Lors de cette rencontre, le président du comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité a déploré le manque de soutien du gouvernement de transition, mis en place pour aider les forces de défense et de sécurité. Or poursuit –il , il est de son devoir d’équiper ses hommes, de les former et de proposer les solutions concrètes pour aider la chaine hiérarchique. Le soldat Sanogo d’ajouter : ‘’Si ma personne est nécessaire pour aller combattre pour libérer le Mali, je le ferais avec mes hommes. Le Capitaine est un malien comme les autres. Et en tant qu’officier, on prête le serment de sauver le pays quelque soit l’origine de la menace. Et également le Capitaine ne peut faire de ce pays ce que les Maliens veulent que le Mali soit. Le moral des troupes Aussi, il a révélé que les frais relatifs aux armes bloquées dans les ports ont été payés et que ces matériels doivent être débarqués. ‘’Si on les reçoit, nous allons nous battre. Sans problème », assure t-il. s’agissant d’envoie d’une force internationale, il précise : ‘’Il y a des armes dont nous avons besoin pour le combat de proximité, de profondeur et pour le soutien aérien. Si tous ces moyens ne sont pas disponibles au Mali, nous avons l’obligation de les demander à  un pays partenaire. Mais, il ne faudra pas qu’on nous impose des choses que nous n’avons pas besoins » a-t-il conclu. Sur le moral des troupes, le capitaine s’est voulu rassurant : « Nous avons rehaussé la prime de guerre qui est passée de 6 000 à  50 000 FCFA. Voilà  pourquoi nous avons plus de volontaires à  Sévaré et dans les autres régions qu’à  Bamako. Ils sont prêts et ont le moral. Ils ne sont plus à  Savaré, ils ont fait des avancées avec la manière tout en consolidant nos acquis. J’ai rarement vu les soldats maliens aussi déterminés qu’aujourd’hui ».

Edito : « Cinq ans pour une armée malienne satisfaisante ! »

Qui dirige véritablement ce pays ? A quoi sert d’avoir un gouvernement d’Union nationale après de multiples concertations avec la classe politique malienne. Alors que l’annonce de la lettre de Dioncounda Traoré aux instances de la CEDEAO pour l’envoi d’une force d’appui à  l’armée malienne, avait suscité l’espoir, on apprend que Sanogo, réitère son refus de voir «Â un soldat de la CEDEAO » fouler le sol malien au profit d’un appui logistique seul. En outre, la demande du déblocage des armes à  Conakry sonne comme une nouvelle excuse pour repousser le plus loin possible l’intervention militaire attendue de tous. La démarche du capitaine apparaà®t pourtant légitime aux yeux de certains, dans le sens o๠il dirige le comité de suivi et de réformes de l’Armée. Une armée aujourd’hui démobilisée, en reconstruction et qui pourtant tarde à  s’impliquer dans la résolution de la crise au Nord. La réaction de Sanogo révèle cette voloné malienne de prendre sa revanche sur des ennemis très équipés, après la déroute lors des prises de Gao, Tombouctou et Kidal. D’emblée des rassemblements comme le Collectif des Ressortissants du nord (COREN), ont estimé que cette initiative malienne, tant attendue par les instances internationale était une bonne nouvelle, tout comme le Front Uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République(F. Il reste la voix des Maliens, celle qui compte le plus. La requête du Mali est vue comme un bon signe, le début de la résolution d’une crise, qui a trop affecté les populations du nord et continuent de le faire. La France a réitéré son appui logistique et les Nations Unies attendent les contours précis de l’opération. Et quoiqu’en disent les anciens putschistes, qui refusent les hommes de la CEDEAO, le Mali ne pourra pas mener cette guerre seule, surtout, lorsque le Ministre de la Défense déclare sur les ondes de la télévision nationale, qu’il faudra à  peu près 5 ans pour avoir une armée satisfaisante !

Quand de jeunes Africains s’intéressent au Mali

La crise au Nord du Mali n’est seulement pas la crise du Mali, mais de toute l’Afrique et même du monde. Cette réalité semble partagée par «Â Les Amis du Mali », une initiative composée d’hommes et de femmes, de toutes nationalités confondues, estimant que le Mali mérite une attention bien particulière au regard de la crise qu’il traverse. Campant le décor de la conférence de presse qu’il a animé ce mardi à  la Maison des jeunes du Mali, l’initiateur de cette Association, Prosper Attolou, entend bâtir une synergie autour de lui pour une sortie de crise au Mali. Il entend ainsi apporter sa pierre au dénouement de la crise du nord. Parlant du plan d’action de son mouvement, le jeune béninois a annoncé la tenue très prochaine d’une conférence dite des «Â Amis du Mali » dont l’objectif sera essentiellement de réunir, les citoyens volontaires d’Afrique et du monde, présent en République du Mali et ailleurs ». Le plan d’action devrait être sous tendu par un lobbying afin que le Mali soit plus que jamais au C’œur des réflexions et des préoccupations. l’Appel de Bamako «Â l’Appel de Bamako » qui sanctionnera les travaux de la conférence sera la résultante de plusieurs tables rondes avec les confessions religieuses, les Ambassadeurs africains au Mali, les délégations étrangères, la jeunesse, les cadres… Pour Prosper Attolou, les jeunes doivent éviter d’être en arrière plan des crises qui secouent le continent noir. Cette démarche, selon le jeune béninois, s’inscrit «Â par l’entremise de ses hauts dirigeants qui nous ont en partie positivement marqué ». Soutien aux autorités de transition Plusieurs fois reçu en audience par le président Dioncounda Traoré, en sa qualité de président du parlement des jeunes du Bénin, Prosper Attolou pense qu’il faut soutenir les autorités de la transition, notamment l’actuel Gouvernement. Consultant en entreprenariat, le porte flambeau de la jeunesse béninoise voit en l’actuel président de la transition, un homme affable et humble. l’homme d’Etat sur lequel le président du parlement des jeunes du Bénin a annoncé la publication très prochaine d’un livre, est réputé pour sa modestie et son extrême humilité. «Â Manger dans le même plat qu’un homme de son rang est très rare en Afrique. C’’est un acte de grande humilité ».Par ailleurs, Prosper garde le bon souvenir d’avoir voyagé avec l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré, dans l’avion présidentiel. «Â Vous comprenez ainsi combien je ne peux rester en marge de la situation que vit le Mali, car je suis un ami du Mali».

Gouvernement d’Union nationale : une équipe, déjà des critiques

Le nouveau gouvernement de Cheick Modibo est déjà  l’objet de critiques une semaine seulement après sa formation. La surprise est venue du Collectif des ressortissants du Nord (COREN) qui a regretté la faible présence de ministres issus du nord dans le gouvernement. D’autres ont même dénoncé l’absence d’un premier ministre ressortissant du nord. La formation du nouveau gouvernement a laissé un arrière goût amer pour certains regroupements politiques qui s’estiment servis avec parcimonie. A l’heure o๠l’on attend encore la nomination d’un 33è ministre, qui de sources concordantes, serait issu de l’ADPS, la dernière nomination en date, C’’est celle de Moussa Bocar Diarra, de la Coalition IBK Mali 2012, affublé d’un ministère délégué aux Langues nationales. Calmer le jeu politique Acteur clé de la scène politique, le Front uni pour la sauvegarde et de la République ( F a même demandé l’annulation des décrets de nomination des trois anciens ministres récupérés par Cheick Modibo Diarra à  titre de conseillers spéciaux avec rang de ministres à  la primature. Il s’agit de Sadio Lamine Sow, chargé des affaires étrangères et de la coopération internationale, Hamadoun Touré, chargé de la communication gouvernementale et des nouvelles technologies et Mamadou Diakité, chargé des questions d’emploi et de jeunesse. Du reste, estime un observateur politique, l’on ne doit pas se focaliser sur ces nominations, même si certains journaux ont évoqué, un cabinet officieux. «Â Cheick Modibo Diarra a le droit de se constituer un cabinet personnel fusse t-il constitué de proches collaborateurs ou d‘anciens ministres , », précise un juriste. Dans une autre déclaration de protestation, les frontistes n’ont pas manqué d’exprimer leur préoccupation face à  une gestion de la transition, qu’ils jugent aux antipodes du bon fonctionnement des institutions. «Â Cessons de pinailler, estime un éditorialiste, les médias devraient critiquer le gouvernement sur sa mission et non prêter le flanc aux polémiques. Et puis C’‘est le contexte qui le veut! ». Une autre sortie a crée le buzz. C’’est celle de Zoumana Sacko, ancien Premier ministre et président de la formaton, CNAS Faso héré qui a lui dénoncé avec véhémence la création d’un ministère des Affaires religieuses avant de se voir répondu par Mohamed Kimbiri, 1er Secrétaire du Haut conseil islamique. Pour le responsable religieux, la laicité de l’état Malien n’est nullement en cause, sinon la véhémence des critiques à  l’encontre d’un Islam qui se veut conciliateur. Face à  ce concert de dénonciations, le Premier ministre de transition devra éviter d’autres critiques et les tensions avec le Président de la transition Dioncounda Traoré, dont on murmure que ces nominations irritent. I l en va désormais des missions clés de son gouvernement, à  savoir la récupération du nord du Mali et l’organisation d’élections libres et transparentes à  terme.

Transition : le Tandem Dioncounda Traoré/Cheick Modibo Diarra relancé

C’’est fait ! Dioncounda Traoré a reconduit son Premier ministre Cheick Modibo Diarra. l’annonce a été faite dimanche soir lors d’un communiqué diffusé sur l’ORTM. Cette décision met fin aux réactions en chaà®ne demandant la démission du Premier ministre de transition, qui était la cible des critiques pour son action gouvernementale jugée inefficace sur le nord. En renouvelant sa confiance à  son Premier ministre, dont la nomination le 18 avril, est le fruit de l’ Accord cadre entre l’ex junte et la CEDEAO, Dioncounda Traoré apaise le jeu politique. D’autant que Cheick Modibo Diarra était accusé de s’accrocher à  son fauteuil. En outre, après avoir lui-même conduit des consultations avec les forces vives de la nation depuis son retour, le 27 juillet à  Bamako, Dioncounda Traoré a demandé à  Cheick Modibo Diarra de lui faire des propositions en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Le gouvernement CMD I était critiqué pour n’être un gouvernement de technocrates, de proches et d’anciens cadres du régime de Moussa Traoré. En élargissant sa formation, Cheick Modibo Diarra, devrait y inclure les partis politiques maliens, exclus de l’Accord Cadre. Avec une junte repoussée aux casernes, le chef du gouvernement devra bien choisir ses nouveau collaborateurs. Si du côté du Front des anti-putsch (F, la décision, n’a pour le moment pas été commentée, du côté du front des Pro putsch (COPAM, MP 22), on se félicite de cette reconduction, avec l’espoir d’une concertation nationale pour mettre les Maliens face à  eux mêmes. Même son de cloche du côté des leaders religieux, qui ont tenu dimanche matin un meeting géant au stade du 26 Mars de Bamako et appelé au maintien du tandem, Traoré-Diarra à  la tête de la transition. l’influence des religieux a-t-elle fini de convaincre Dioncounda Traoré, dont le communiqué a suivi le soir même à  la télévision nationale ? La question mérite d’être posée. Si oui, ces leaders qui ont réuni près de 50 000 musulmans au stade du 26 Mars sont désormais des acteurs incontournables de la sortie de crise malienne. Et l’annonce du nouveau gouvernement n’est désormais plus qu’une question de jours;

Communication de crise au Mali : un véritable exercice d’équilibrisme

Pour Hamadoun Touré, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement de transition, l’exercice relève de l’équilibrisme. Face à  un front social et politique prêt à  entrer en ébullition à  la moindre occasion et une presse encline à  tirer à  boulets rouges sur ses gouvernants, il y a deux stratégies du côté de la communication gouvernementale : répondre ou encaisser les critiques. Sur la question de la réduction de prérogatives du Premier ministre, après le retour du Président par intérim, Hamadoun Touré est notre interlocuteur du jour. « Il n’ya aucune mise à  l’écart du Premier ministre. Le président est une institution qui a ses pouvoirs et son action vient en appui de celle du gouvernement. Elle n’est aucunement un obstacle, surtout dans le contexte de crise actuel », précise celui qui fut porte-parole de l’ONUCI, l’opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Autant dire qu’Hamadoun Touré est un habitué de la communication de crise. Crimes imprescriptibles De l‘ONUCI à  la Cité Administrative de Bamako,la mission est délicata pour le ministre. Pas loin, il y’a le camp Para de Djicoroni, situé à  quelques encablures. C’’est là  que, les femmes ont vivement protesté contre les arrestations de leurs époux bérets rouges. La tension sociale est montée d’un cran le 1er Août : «Â Il ne faudrait pas oublier le contexte du contre coup d’état du 30 avril, o๠les deux corps, bérets rouges et bérets se sont affrontés », précise notre porte parole. Alors comment mettre fin à  la guerre fratricide ? «Â  Notre justice se penche dessus ». Une justice imparfaite au regard des victimes qui demandent l’application stricte du droit et le respect des droits humains universels. Du reste, on aura assisté à  une autre barbarie en terre malienne. Une lapidation orchestrée dans la tristement célèbre localité d’Aguel’hoc. «Â  Le problème demeure l’accès au Nord, précise le ministre, il faut savoir même si le contexte ne nous permet pas pour le moment d’aller au nord, ces crimes sont imprescriptibles et ne resterons pas impunis ». Crimes de guerre que la CPI pourrait prendre en main, il faudra prendre notre mal en patience, car la reconquête ne se fera pas en trois mois et surtout, l’on se demande à  quelle autre extrémité les islamistes nous conduiront ? En ce mois de carême, la tension est toujours palpable à  Bamako; Si des contacts indirects, par médiateurs interposés, ont été établis entre Bamako et les groupes armés, ils restent minimes pour beaucoup qui réclament plutôt la guerre et l‘attaque immédiate : «Â  Négocier, C’’est aussi une façon d ‘attaquer, mais nous comprenons la frustration, l’impatience des populations, ajoute Hamadoun Touré. Il en faudra pourtant plus pour dissuader les milices d’auto défense qui s’entraà®nent déjà  à  Mopti et qui sont appelés à  intégrer l’armée régulière. Faire la guerre et négocier en même temps Si une commission nationale aux négociations a été proposée et que Mahmoud Dicko, le président du Haut Conseil Islamique a été mandaté pour établir des contacts avec les leaders d’Ansar Dine, cela ne devrait pas entraver l’action du gouvernement, estime Touré : «Â Aujourd’hui, on essaie de trouver un fil conducteur dans ces négociations. Dans la guerre, il n’y a pas qu’une seule option, les deux peuvent aller de pair et une option peut faciliter l’autre ». L’accès au nord, ajoute le ministre, est un indicateur dans la reconquête des territoires occupés. Le temps pourtant presse et l’urgence est au rassemblement autour du gouvernement de transition. Comment lever le pessimisme qui règne parmi beaucoup de Maliens face à  une crise qui s’enlise au nord ? Mais selon Hamadoun Touré, la gestion quotidienne de l’état avec un budget initial de 1400 milliards réduit de moitié sans les aides, est à  considérer. «Â Des efforts sont faits, nous assure le ministre, dans la gestion des tâches régaliennes de l’état ». Cela nous renvoie à  la déclaration du Premier ministre lors du débat télévisé du 27 juillet, o๠il mentionnait la «Â souveraineté du Mali », qui pour la première fois de son histoire, vit sur ses propres fonds.

Plainte contre la CEDEAO : Le parti SADI accuse l’institution sous régionale

La cellule juridique du parti SADI (Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance) est formelle : les accords qui servent de base à  la transition malienne sont entachés d’illégalité tant sur le plan du droit malien que des textes de la CEDEAO. Le Parti a envoyé, le 1 Août 2012, à  la cour de justice de la CEDEAO une requête en annulation de l’institution de la transition. Pour défendre ce dossier, il va s’attacher les services d’un pool d’avocats, en l’occurrence un avocat par pays de la zone. Dans un document juridique de 12 pages, Philippe Zadi, un avocat ivoirien, a été commis pour conduire l’affaire. Violation du droit Selon M. Zadi, les décisions d’un organe de la CEDEAO particulièrement, celles de la Conférence des chefs d’Etat n’ont pas force sur la loi fondamentale du Mali. Ces décisions doivent d’abord être publiées dans le journal officiel de l’organisation et des pays membres. Et ne sont exécutoires que 60 jours après. Des procédures que la CEDEAO a ignoré concernant le Mali, explique l’avocat. C’’est pourquoi, tranche le document, l’ Accord-cadre du 6 Avril 2012 n’a pas respecté la Constitution malienne du 25 février 1992 au regard des statuts et protocoles de l‘institution sous régionale. Pour Zadi, les dispositions de l’Accord Cadre n’ont qu’une portée politique et nécessitent une approbation législative pour légitimer la transition. De plus, la prorogation de l’intérim à  12 mois et l’organisation des élections pendant la transition, porte atteinte aux dispositions de l’article 2, alinéa 2, du protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance. Lequel protocole stipule que «les élections à  tous les niveaux doivent avoir lieu aux dates ou périodes fixées par la constitution ou les lois électorales ». In fine, le document, produit par les membres du parti SADI et ses avocats, accuse la CEDEAO et son médiateur(le Président burkinabé, Blaise Compaoré) pour avoir contribué à  instaurer une situation de non-droit au Mali.

Gouvernement d’union Nationale : les concertations à vive allure

Les différents regroupements nés au lendemain du coup d’Etat, citons la Coalition des Organisations Patriotique du Mali (COPAM), Le Mouvement Patriotique (MP 22), la Coalition Sauvons le Mali (CSM), le Front pour la Démocratie et la République (F, La Coalition pour le Mali (CPM) entre autres, se sont succédés chez le président pour aborder la sortie de crise. Les premiers reçus par le président de la transition, à  savoir la Coalition «Â Sauvons le Mali » (CSM) estime qu’il faut désormais accompagner le premier ministre Cheick Modibo DIARRA pour maintenir le cap de la stabilité. Contrairement à  eux, le FDR soumet sa participation au gouvernement d’union nationale sans ce premier ministre. De son côté, la COPAM rappelle l’engagement de chaque acteur de la classe politique et de la société civile à  éviter l’ aggravation du climat politique. En dépit de l’avertissement des familles fondatrices de Bamako, une forme de radicalisme subsiste encore dans certaines prises de position. A l’instar de la coalition sauvons le Mali (CSM), la majorité des acteurs politiques et de la société civile a vu dans le discours à  la nation de Dioncounda Traoré, une volonté de rassembler pour mettre fin à  la guéguerre politique au Sud. Le parti SADI remet pourtant en cause la légitimité du président intérimaire et porte plainte à  la Cour de justice de la CEDEAO contre l’immixtion de la conférence des chefs d’Etats dans les affaires internes du Mali. Pour Cheick Oumar Sissoko, la tenue d’une convention nationale prévue par l’accord cadre du 6 Avril 2012 reste donc toujours d‘actualité pour obtenir un règlement de la crise à  la malienne. Et ce lundi 6 août, les membres du Mouvement Yéréwoloton promettent de se réunir devant l’Assemblée nationale dès 8 heures pour marcher sur Koulouba et demander à  Dioncounda Traoré sa démission. Autant dire que l’apaisement du climat politique à  Bamako n’est pas une affaire gagnée. A cette allure, l’expiration des 12 mois de la transition, arrivera très vite. Les victimes de la crise du nord continueront d’assister à  cet imbroglio politique avec les extrémistes qui s’enracinent dans le nord. Et lorsque de nombreux déplacés veulent retourner au nord, las des querelles de Bamako, il y a de quoi être pessimiste.

Gouvernement d’union: le Mali joue les prolongations

Exclusion de l’instance régionale, c’est la menace qui pesait sur le Mali si le Premier Ministre Cheick Modibo Diarra ne parvenait pas à  la date du 31 juillet à  former un gouvernement d’union nationale. Ce dernier peut donc pousser un ouf de soulagement après l’annonce de l’octroi d’un délai supplémentaire. La décision de fixer au 31 juillet un ultimatum au pouvoir de transition avait été prise le 7 juillet à  Ouagadougou, par les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etat d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Les consultations sont en cours Depuis son retour de France et surtout son discours à  la Nation le dimanche dernier, le Président de Transition a repris les choses en main. Il mène ainsi depuis quelques jours les tractations en vue de la formation le plus tôt possible d’un gouvernement de large union réclamé par une partie de la classe politique et la CEDEAO. Devant l’impossibilité d’arriver à  un résultat dans les délais impartis, le Mali a, le jour même o๠un premier ultimatum arrivait à  échéance, demandé et obtenu au moins dix jours de plus. « Le Mali a obtenu de ses partenaires le report de la date butoir du 31 juillet pour la formation du nouveau gouvernement », a déclaré un conseiller du président Dioncounda Traoré. Qui ajoute que le président « est actuellement en train de mener les consultations pour la formation de la nouvelle équipe » et que « tout va bien ». Espoir d’avancées A Bamako et dans la plupart des chancelleries, l’optimisme est de mise. Le discours volontariste et rassembleur du Président Traoré y est pour beaucoup. Ainsi que son annonce de la création de nouveaux organes de la transition pour tenter d’enrayer la crise. Il avait par ailleurs précisé qu’il se chargerait lui-même de former le gouvernement d’union exigé. Une nouvelle donne qui a sans doute fléchit les dirigeants de la CEDEAO. Du côté de la médiation burkinabé également on se réjouit. »L’essentiel est fait. L’essentiel est que le président soit rentré, qu’il se soit adressé à  la Nation sur la nécessité de mettre en place des organes de transition, dont le gouvernement d’union nationale », avait déclaré hier Djibrill Bassolé, ministre burkinabè des Affaires étrangères, représentant le Président Compaoré. La CEDEAO attend la formation de ce gouvernement et une demande formelle du Mali pour y envoyer une force de quelque 3.300 soldatsqui bénéficieront d’un soutien logistique de plusieurs pays occidentaux. Avec pour mandat de sécuriser les institutions de ltransition et d’aider l’armée malienne à  reconquérir le nord du pays, sous occupation depuis fins mars.

Dioncounda Traoré, de plein pied dans la transition

Tout juste rentré de Bamako le 27 juillet, Dioncounda Traoré a d’abord déclaré à  l’aéroport avoir de nouvelles idées pour accélérer la transition, que d’aucuns jugeaient engluée dans l’inaction d’un Premier ministre à  qui les «pleins pouvoirs» dont il est censé disposer, manquaient justement. Ces idées, Dioncounda Traoré les a dévoilées dimanche soir dans son adresse à  la Nation, non sans mentionner son agression du 21 mai. «Â Ma vie n’est rien à  côté du Mali et à  mes agresseurs je réitère mon pardon », a-t-il déclaré dans une posture de renouveau et de rassemblement. Le retour de Sanogo ? En proposant la création d’un Haut Conseil d’Etat (HCE), d’un Conseil national de la Transition (CNT) et d’une Commission nationale aux négociations (CNN), celui à  qui l’on a souvent reproché d’être un président de transition sans charisme ni pouvoir réel, semble décidé à  jouer sa partition dans la crise malienne. Le HCE comprendrait deux vice-présidents. l’un pour représenter les forces de défense et de sécurité et pour présider le Comité militaire de suivi de la réforme de ces forces. D‘emblée, beaucoup se demandent si la fonction reviendra au capitaine putschiste Amadou Aya Sanogo, à  qui l‘Accord cadre du 6 avril accorde un rôle dans la transition. Effacé depuis l’agression de Dioncounda Traoré, le militaire a fait une apparition à  l’aéroport pour montrer qu’il fallait toujours composer avec lui. Le second vice-président du HCE représenterait les forces vives de la Nation. Les partis doivent d’ors et déjà  exulter, eux qui ont toujours critiqué leur mise à  l’écart d’un gouvernement formé à  Kati par l‘ex junte et par la CEDEAO. La souveraineté du Mali en avait pris un sacré coup et C’’est une porte qui s’ouvre pour les prétendants aux deux postes. Mais cela ne devrait pas avoir lieu avant la formation du gouvernement d’union nationale, prévue d’ici une quinzaine de jours. Un Conseil National de Transition pourrait également voir le jour. Le CNT n’aurait qu’une compétence consultative et regrouperait les représentants des partis politiques présents ou non à  l’Assemblée nationale et des représentants de la société civile. Une instance qui devrait permettre à  la classe politique, qui a toujours refusé les conventions nationales proposées par Sanogo, de jouer un rôle dans la transition.   Les prérogatives du Premier ministre réduites ? Dioncounda Traoré entend également mener lui-même les consultations en vue de la formation du gouvernement d’union nationale, écartant de fait le Premier ministre Cheick Modibo Diarra à  qui la CEDEAO avait intimé l‘ordre de former ce nouveau gouvernement. Ce dernier a déclaré que l’ultimatum de la CEDEAO fixé au 31 juillet, n’était qu’une date indicative. Lorsque dans son interview télé sur ses 100 premiers jours, il prétend qu’on ne peut libérer le nord, d’islamistes qui s’y sont installés depuis une dizaine d’années, Cheick Modibo Diarra fait-il un aveu d’impuissance ? De fait, le chef du gouvernement aura désormais à  apprécier les propositions du Président de la transition. «Â Il est surtout heureux, précise, Tiébilen Dramé, vice président de la Coalition pour le Mali, que le Président de la transition prenne enfin ses responsabilités et faire ces consultations, en fait partie ! » Priorité au Nord Dernière innovation souhaitée par le président de la transition, la création d’une Commission nationale aux négociations. Alors que seuls des contacts informels ont été établis avec les occupants pour le moment, la CNN serait chargée «Â d’engager avec les mouvements armés du Nord du Mali des pourparlers de paix en relation avec le médiateur de la CEDEAO afin de rechercher par le dialogue, des solutions politiques négociées à  la crise ». «Â Il y a un temps pour la politique politicienne, un temps pour les ambitions personnelles, pour les intérêts individuels et corporatistes, un temps pour les querelles partisanes. Mais aujourd’hui, C’’est le temps de la mobilisation de toutes et de tous pour sauver notre pays en danger », a-t-il souligné en conclusion, mettant en garde les acteurs politiques contre toutes nouvelles divisions. Désormais, ce sera « tous avec Dioncounda pour sauver le Mali ».

Discours à la Nation de Dioncounda Traoré (VIDEO)

Chers compatriotes, Vous comprendrez, j’en suis sûr, que je commence par rendre grâce à  Allah Tout Puissant qui dans sa mansuétude infinie, me donne en cet instant, le privilège de pouvoir m’adresser à  vous après le triste épisode du 21 mai oà¹, au-delà  de ma modeste personne, il a été porté un coup de plus à  nos valeurs et à  notre société. Je l’ai déjà  dit et je le répète aujourd’hui ; ma vie n’est rien à  côté du Mali et à  mes agresseurs je réitère mon pardon. Je pardonne pour le Mali, je pardonne au nom du Mali, car le Mali a besoin de toute son énergie et de tous ses enfants pour se remettre debout. Aujourd’hui plus que jamais il nous faut être à  la hauteur de nos ambitions et de l’Histoire. Et pour cela nous devons avoir le sens de la magnanimité et celui du dialogue. Permettez-moi donc mes chers compatriotes de vous inviter, une fois de plus, toutes et tous à  vous pardonner les uns les autres surtout en ce mois béni du Ramadan que je souhaite à  la fois apaisant et apaisé pour toutes nos communautés, toutes nos confessions et aussi au C’œur d’un hivernage que je désire satisfaisant pour nos producteurs. Mes chers compatriotes, Je n’ai d’autre combat que le vôtre, pour une vie libre, sereine, digne et prospère. Oui, je dis avec fierté aujourd’hui que je n’ai jamais triché avec ce pays, jamais pris la part d’autrui, jamais violé ni les principes, ni les normes, ni les consensus auxquels je suis partie, ni mes convictions pour la démocratie la justice et la solidarité. Telles sont mes valeurs et mes convictions profondes, telles elles le resteront. Mes chers compatriotes, Nous sommes à  un tournant capital de l’évolution du Mali en tant qu’Etat, en tant que nation, en tant que peuple. Je demeure convaincu, loin du pessimisme qui pourrait gagner quelques uns d’entre nous, que les défis qui sont aujourd’hui ceux de notre Pays peuvent être relevés. Le Mali ne s’effondrera pas, malgré les rudes coups qu’il a reçus. Le Mali se redressera encore plus fier, encore plus solide ! Parce que la nation malienne est une grande nation. Une nation grande de chacune de ses communautés des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal et du district de Bamako. L’action isolée de quelques uns de ses enfants, momentanément égarés et celle de ceux qui n’aiment pas assez ce grand pays pour oublier un peu leurs personnes ne doivent pas occulter l’atout majeur que nous avons : celui d’avoir une majorité saine, des hommes et des femmes qui travaillent sous le soleil et la pluie et sur lesquels nous pouvons compter à  tout moment. Le Mali ne s’effondrera pas, parce que fort de son passé, protégé par son histoire et fier de ses cultures qui ont contribué à  la civilisation de l’universel et qui ont donné Tombouctou, Djenné et Sangha au monde. Enfin le Mali ne s’effondrera pas parce qu’il n’est pas seul. Il ne saurait être seul, pour avoir été de tous les combats pour la libération et le rayonnement de l’Afrique, pour le développement et la démocratie dans le monde. Chers compatriotes, Nous devons rester ouverts à  tous les souffles, nous qui avons offert notre solidarité quand d’autres en avaient besoin, aussi bien en Afrique qu’ailleurs ! Nous devons comprendre et apprécier à  sa juste valeur le formidable élan de solidarité qui s’est manifesté pour la préservation de notre intégrité territoriale et la sauvegarde de notre démocratie. A cet égard, la CEDEAO, l’Union Africaine, les Nations Unies et nos partenaires bilatéraux et multilatéraux ne sauraient être nos ennemis. Ce sont au contraire des mains amies qui nous sont tendues, soucieuses de nos problèmes internes certes, mais aussi des menaces qu’en ce moment le Mali, jadis porteur de paix, représente pour la sécurité, de la sous-région, de l’Afrique et du monde. Nous devons, et justement pour reconquérir notre souveraineté totale accepter cette solidarité, car elle découle du contrat qu’ont signé entre eux les pays candidats à  la communauté des démocraties. Nous n’oublierons jamais dans ce partenariat ce qui fait l’identité du Mali et ce que doit être son apport et ce qui doit relever de sa seule compétence. En revanche nous nous devons d’éviter les débats qui nous mettent en deçà  de l’Histoire et qui portent à  terme un lourd préjudice à  ce pays que nous avons en partage. Mes chers compatriotes, Chacun et chacune d’entre nous a une dette envers le Mali. Il est grand temps pour chacun et chacune d’entre nous de payer une petite part de cette dette, de payer ne serait-ce qu’une toute petite part ! Ce n’est pas demander l’impossible : il s’agit ici d’une idée, là  d’un peu de sincérité, ici de solidarité, là  de détermination pour ensemble arriver à  proposer les justes réponses aux défis du jour et aux bégaiements de l’Histoire. Aucune des épreuves que nous connaissons depuis le début de l’année, n’est une fatalité pour une terre de solidarité, d’indulgence, de sacrifices et de dignité ! Nous avons été la terre de ces valeurs fortes. Nous n’avons pas d’autre choix que de redevenir cette terre de valeurs fortes. C’est là  le seul moyen de mériter de nos illustres devanciers dont l’action prévoyante nous a permis d’être ensemble aujourd’hui et de constituer le Mali. Je pense à  Kaya Makan CISSE, Soundiata KEITA, Sonni Aliber, Askia Mohamed, Da Monzon, Biton COULIBALY, Sékou Ahmadou, Babemba, Tiéba, El Hadj Oumar TALL, Firoun Ag el Ansar, Samory TOURE, Mamadou KONATE, Modibo KEITA ainsi que tous leurs compagnons. Nous devons mériter d’eux dans l’épreuve qui est aujourd’hui la notre, dont nous devons tirer toutes les leçons mais que nous devons surmonter en sachant que les urgences et les contingences nous enlèvent désormais tout droit aux atermoiements et à  l’erreur. Le Mali est la somme de nos différences et de notre diversité, de nos qualités et de nos intelligences, de nos connaissances et de nos compétences, la somme de nos êtres physiques et moraux il est donc nécessairement beaucoup plus que chacun d’entre nous, il est donc forcément aux dessus de chacun d’entre nous. Or du 17 janvier 2012, date des premières attaques perpétrées contre notre souveraineté nationale et notre intégrité territoriale par des mouvements armés, du 17 janvier à  nos jours il n’y a eu aucun répit dans le processus de désintégration de notre pays. Le Mali coupé en deux, les images de personnes déplacées avec leur baluchon sur la tête, des femmes harassées tenant par la main leurs enfants apeurés, des vieilles personnes décharnées se trainant le long des axes routiers, nos populations et nos villes martyrisées. Tombouctou profanée et nos patrimoines culturels détruits .Bref ces images de la détresse humaine que nous avions l’habitude de voir à  la télévision ne sont plus virtuelles. Elles sont devenues aujourd’hui la réalité malienne, une réalité qui nous rappelle cruellement que « ce n’est pas qu’aux autres que cela arrive » ! Au regard de la complexité de cette crise et la profondeur de la détresse dans laquelle sont plongées nos populations du nord mais aussi tous leurs concitoyens du reste du pays il est impérieux qu’en tant qu’acteurs nationaux, en tant que patriotes, en tant que démocrates, nous dégagions ensemble, je dis bien ensemble, la voie à  suivre pour libérer notre pays de tous ces envahisseurs qui sèment dans leur sillage, désolation, déchéance et douleur. C’est pourquoi nous devons tous être acquis à  l’alliance la plus large possible et la plus forte possible pour s’attaquer aux défis actuels de notre pays. Et c’est pourquoi je formule les propositions suivantes, susceptibles d’améliorations et d’amendements, et dont j’espère qu’elles emporteront votre adhésion. I. SECURITE DES INSTITUTIONS DE LA TRANSITION Je voudrais réaffirmer ici la position qui a toujours été la mienne. « Je fais entièrement confiances aux services de sécurité maliens et à  l’armée malienne pour assurer la sécurité du Président de la République et celles des autres institutions de la République ». Les dispositions déjà  prises ou envisagées pourront, bien entendu, être affinées et améliorées en fonction des moyens et équipements que nous pourront réaliser. II. ORGANES DE LA TRANSITION Dans le but de compléter l’architecture institutionnelle de mieux l’adapter aux réalités sociopolitiques, aux missions de la transition, dans l’esprit de l’article 6 de l’accord cadre, je propose A/ Un Haut Conseil d’Etat (HCE) constitué du Président de la République et de deux Vice-Présidents chargés d’assister le Président dans l’accomplissement des missions de la Transition. · L’un des Vice-Présidents représentera les Forces de Défense et de Sécurité et à  ce titre il présidera notamment le Comité militaire de suivi de la Réforme des Forces de Défense et de Sécurité et s’occupera de toutes les questions militaires concernant le Nord du Mali ; · L’autre Vice-Président représentera les autres composantes des Forces vives de la Nation. B/ Un Gouvernement d’Union Nationale : o๠seront représentées toutes les composantes des Forces Vives. Les consultations conduisant à  sa formation seront menées par le Président de la République. C/ Un Conseil National de Transition (CNT) : ayant une compétence consultative et regroupant les représentants des partis politiques présents ou non à  l’Assemblée Nationale et des représentants de la Société Civile. Il sera piloté par le Vice-Président représentant les Forces vices. D/ Une Commission Nationale aux Négociations (CNN) : conforme au souhait des Chefs d’Etat de la CEDEAO formulé au point 18 du communiqué final de la deuxième réunion du groupe de contact sur le Mali. Cette commission sera chargée d’engager avec les mouvements armés du Nord du Mali des pourparlers de paix en relation avec le médiateur de la CEDEAO afin de rechercher par le dialogue, des solutions politiques négociées à  la crise. E/ Une requête en direction de la CEDEAO (de l’Union Africaine et des Nations Unies) en fonction des conclusions de la mission qui a séjourné dernièrement à  Bamako. Les Vice-présidents seront nommés et le Conseil National de la Transition (CNT) sera mis en place dans les meilleurs délais et en tout cas dans la quinzaine qui suivra la mise en place du Gouvernement d’Union Nationale. Par ailleurs il reste entendu que ni le Président, ni le Premier ministre, ni les Ministres ne pourront se présenter à  la prochaine élection présidentielle. Mes chers compatriotes, Il y a un temps pour tout ! Il y a un temps pour la politique politicienne, un temps pour les ambitions personnelles, pour les intérêts individuels et corporatistes, un temps pour les querelles partisanes. Mais aujourd’hui, aujourd’hui, c’est le temps de la mobilisation de toutes et de tous pour sauver notre Pays en danger. C’est le temps du dépassement et de l’oubli de soi. Il s’agit aujourd’hui d’observer une trêve dans ces guéguerres improbables. Il s’agit de faire du Mali notre seule priorité. Il s’agit de ne plus perdre de temps dans des polémiques stériles, nous sommes engagés dans une course contre la montre et chaque seconde qui passe complique davantage les solutions requises. Il s’agit de se focaliser sur l’essentiel c’est-à -dire notre intégrité territoriale et notre démocratie. Nous devons impérativement nous mettre d’accord entre enfants d’un même pays et faire montre de responsabilité en même temps que d’une volonté et d’une détermination sans faille. Ce que notre attachement à  notre pays, à  notre intégrité territoriale, à  l’unité de notre nations nous commande aujourd’hui, ce que les populations du Nord, nos compatriotes qui souffrent le martyr, ce que nos centaines de milliers de déplacés et de réfugiés nous demandent aujourd’hui c’est d’être unis et solidaires devant l’adversité. C’est de créer autour de notre armée un climat de confiance et une union sacrée pour arriver à  la réconcilier avec elle même, à  la reconstruire, à  l’équiper et à  la mettre dans toutes les conditions pour qu’elle puisse mener à  bien sa mission de libération des territoires occupés. Alors unissons-nous pour sauver notre Patrie. Unissons-nous pour préserver notre démocratie. C’est l’appel vibrant que je vous lance, Maliennes et Maliens du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest. Mes chers compatriotes, Il n’y a aucune raison de désespérer. Nous sommes un Peuple digne, un Peuple courageux. Tous ensemble nous relèverons tous les défis aux quels nous sommes confrontés. Nous pouvons le faire et nous le ferons avec la grâce d’Allah. Et si vous nous faites confiance nous étonnerons plus d’un par la rapidité avec laquelle cette crise sera résolue !! Je vous en donne l’assurance, dans très peu de temps, le Mali sera débarrassé de l’irrédentisme, du narcotrafic et du terrorisme religieux, de toutes les formes d’insécurité qui mettent en danger la paix des citoyens. Notre pays reviendra à  lui-même. Il redeviendra lui-même : un pays d’accueil pour tout le monde, un pays de tolérance pour les religions, un pays qui ne sera plus une menace pour ses voisins, un pays qui élira bientôt son futur Président à  l’issue d’élections irréprochables. Tous nous devons en faire le serment ici et maintenant car une telle mission n’est pas au dessus des moyens du Grand Peuple que nous sommes et pour le Mali, je le répète ici j’accepterai, pour ma part, tous les sacrifices ! Merci pour votre confiance, merci pour votre sollicitude, merci pour votre patience. Vive le Mali éternel, un et indivisible ! Que le Tout Puissant nous inspire et qu’Il protège et bénisse le Mali.

Crise malienne Mali : le Premier ministre Cheick Modibo Diarra affirme qu’il ne démissionnera pas

« Je ne démissionnerai pas. Si je dois démissionner, à  qui je dois remettre ma démission ? Parce que l’accord-cadre (de Ouagadougou) dit que le président (intérimaire) ne peut pas accepter ma démission », a déclaré M. Diarra dans cet entretien avec Africable, une chaà®ne de télévision basée à  Bamako. Cet accord signé le 6 avril entre l’ex-junte qui avait renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré et la médiation ouest-africaine avait prévu la remise du pouvoir aux civils, un président et un Premier ministre de transition. « La deuxième chose, c’est que je suis un enfant de ce pays, le Mali qui m’a tout donné. Et quand ce pays me confie une tâche, tant que je resterai debout, je ne vais jamais démissionner », a ajouté M. Diarra, en poste depuis le 17 avril. Cette déclaration de Cheick Modibo Diarra a lieu au lendemain du retour à  Bamako du président de transition Dioncounda Traoré, après deux mois passés à  Paris suite à  une agression le 21 mai dans la capitale malienne par une foule hostile. Contesté Dioncounda Traoré doit décider s’il maintient à  son poste Cheick Modibo Diarra, astrophysicien de renommée internationale mais qui est de plus en plus contesté. Dans un virulent communiqué publié mardi, le Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (F, qui regroupe 140 partis politiques dont l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema) du président Dioncounda Traoré, syndicats et organisations de la société civile, avait demandé la démission de M. Diarra. Le FDR, qui s’était opposé au coup d’Etat du 22 mars, lui reproche de n’avoir « aucune stratégie » pour libérer le Nord du Mali occupé depuis quatre mois par des groupes islamistes alliés à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). « C’est moi le chef du gouvernement qui propose une équipe au président. J’ai déjà  en tête l’architecture de la future équipe. Evidemment des gens qui ont des moyens et qui n’aiment pas le gouvernement, (ont le) droit d’utiliser leurs moyens pour payer (des) journaux pour faire du lobbying », a-t-il précisé. Reconquête et élections « On m’a confié une responsabilité, celle de diriger ce pays pendant la transition, de reconquérir le Nord, d’organiser des élections crédibles, transparentes pour qu’il n’y ait pas de conflits post-électoraux », affirme Cheick Modibo Diarra. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao) a donné jusqu’au mardi 31 juillet aux autorités de transition pour former un gouvernement d’union nationale qui ait, en particulier, la légitimité de demander une intervention militaire pour combattre Aqmi et ses alliés dans le Nord, ce que n’a jamais fait M. Diarra.

Bienvenue Dioncounda !

Son arrivée est annoncée pour 16h20. Une précision chirurgicale qui laisse impatient la plupart des journalistes de la République. Alors que son départ s’était fait dans la plus grande discrétion, après son agression du 21 Mai au Palais de Koulouba, l’arrivée de Dioncounda Traoré à  Bamako, deux mois après, va certainement occasionner un dispositif impressionnant d’accueil mais aussi de sécurité à  l’aéroport international Bamako Sénou ce 27 juillet. Déjà , les corps officiels, diplomatiques et la société civile sont mobilisés pour l’évènement Alors que les annonces de son arrivée étaient lancées il y a trois jours, le doute persistait encore chez certains, convaincus que C’’était là  une énième rumeur propagée dans la capitale. Mais le communiqué officiel du gouvernement, sur les ondes de l’ORTM, jeudi soir, est venu lever toute équivoque quant au retour du Président par intérim de la Transition. Faut-il le rappeler, Dioncounda Traoré a subi des interventions chirurgicales après son lynchage violent par des manifestants incontrôlés et laissés libre par des gardes le 21 mai dernier. On se souviendra longtemps des images de son agression comme d’une atteinte profonde aux valeurs de respect de son prochain, en terre malienne. l’intéressé lui-même a du réfléchir longtemps sur ce retour dans son pays et on peut imaginer malgré les dernières images de l‘homme en parfaite santé, qu’une certaine angoisse doit l’habiter. Aussi la sécurité devra être renforcée voir irréprochable pour éviter tout débordement cette fois. Enfin le retour du président par intérim, s’il était attendu par une bonne partie de la classe politique, notamment par le Front Uni pour la Sauvegarde de la démocratie,(F qui a à  plusieurs reprises, réclamé son retour, sa présence à  Bamako, devra accélérer le processus de transition et notamment, la formation du Gouvernement d’Union nationale et qui fait l’objet de consultation par le Premier ministre de transition. C’’est donc d’un climat politiquement apaisé dont aura besoin Dioncounda Traoré désormais, pour conduire sa mission et fusionner son action avec celle de Cheick Modibo Diarra. Si le retour à  l’ordre constitutionnel a eu de la peine à  s’installer, avec les incursions répétées de l’ex junte, aujourd’hui, C’’est à  la classe politique d’être vigilante et de se rassembler autour de son Président et non par des appels à  la division… Bienvenue en terre malienne Dioncounda !

Crise malienne : et si on aidait Cheick Modibo Diarra ?

Le premier ministre, Cheick Modibo Diarra (CMD), est devenu la tête de Turc d’une bonne partie des hommes politiques maliens, en l’occurrence ceux estampillés FDR (Front pour la démocratie et la république). Toutes les occasions sont bonnes pour le sabrer et le vouer aux gémonies. On devient de plus en plus grincheux à  son égard, on voit tout en noir dans ce qu’il entreprend. La pression monte d’un cran au fur et à  mesure que la date butoir du 31 juillet pour la formation du gouvernement d’union nationale imposée par la Cédéao approche. Dernière trouvaille du FDR : il demande purement et simplement sa démission et celle de son gouvernement pour « incompétence et amateurisme ». Cette décision, pour le moins radicale, est loin d’arranger une situation qui commençait pourtant à  susciter un brin d’espoir avec les consultations entreprises par le Premier ministre en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Diabolisation Cette logique de ‘’diabolisation » du PM peut apparaà®tre, in fine, aux yeux d’une bonne partie de l’opinion nationale, comme une campagne de dénigrement qui pourrait produire l’effet inverse : susciter la sympathie de nombre de Maliens. Nos compatriotes y voient une volonté de nuire gratuitement à  un homme soucieux de servir sa patrie dans des circonstances difficiles. Son seul tort? Se trouver sur le chemin des hommes politiques cupides. Comme dirait le proverbe : «Â Il y a des limites à  tirer sur la queue de l’âne ». Modibo est loin de convaincre réellement le peuple malien sur sa gestion, certes. Comme tout mortel, il traà®ne ses défauts et ses limites, tout « Marsien » qu’il puisse être. De là  à  lui mettre des bâtons dans les roues, il n’y a qu’un pas à  pas franchir. La conséquence regrettable est qu’au delà  de l’astrophysicien, c’est le peuple malien qui souffre. D’o๠la nécessité de songer à  la formule tant chérie par l’ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK) : «Â il faut savoir raison garder. » Il est illusoire, voire surréaliste de penser qu’en trois petits mois, CMD pourra d’un seul coup de baguette magique apporter une solution aux problèmes dont souffre le pays. Il n’a pas non plus la force d’Hercule pour nettoyer les très sales « écuries de la politique malienne » en un laps de temps très court. Ses détracteurs doivent savoir qu’ils jouissent eux d’un préjugé très défavorable auprès de l’opinion publique malienne, à  cause de leur gestion calamiteuse de l’ère démocratique. Beaucoup de Maliens sont plutôt agacés par les cris d’orfraie et les agitations des membres du FDR, qui n’ont pour seul but que de revenir aux affaires pour satisfaire leurs appétits gargantuesques. C’’est pourquoi, contexte oblige, ils gagneraient à  revoir leur copie pour apporter appui et assistance à  l’enfant de Ségou dans la réussite de sa mission, dans l’intérêt du pays. En tout cas, le seul mot d’ordre ou slogan qui vaille doit être : je SCMD (je soutiens Cheick Modibo Diarra) et son équipe !

Dioncounda Traoré, le retour?

Selon des sources concordantes Dioncounda Traoré, président de la transition serait bientôt à  Bamako. Il signerait ainsi un retour définitif de son séjour sanitaire en France. Déjà , une commission d’accueil serait mise en place pour réserver un accueil chaleureux à  l’enfant de Nara et son staff. Selon certains membres de son partis ADEMA PASJ, Dioncounda serait totalement rétabli mais son retour au pays était conditionné à  la mise en place d’ un dispositif sécuritaire important pour sa protection . Une condition du Front uni pour la sauvegarde et de la démocratie(F qui a souhaité l’arrivée des forces de la CEDEAO pour assurer la sécurité du président de la transition. Et ce malgré l’annonce de la constitution d’un corps d’élite de 1200 hommes en remplacement des bérets rouges en voie de disparition de l’armée malienne. Cette annonce faite par le Premier Ministre Cheik Modibo Diarra pour sécuriser les institutions a en effet été considérée comme de la poudre aux yeux pour le FDR. En attendant l’arrivée des forces de la CEDEAO, la garde républicaine dont la mission régalienne est de nature à  sécuriser les institutions, sera déployée à  la Présidence. Un garde à  Koulouba a confirmé la présence des porteurs d’uniforme, environ 250 gardes déployés désormais au palais depuis quelques jours. Ce déploiement serait signe annonciateur de l’arrivée imminente de Dioncounda Traoré dont les bagages sont déjà  pliés du côté de l’Hôtel Pullman de Paris. « C’’est qui est certain il ne tardera plus à  venir C’’est la CEDEAO qui prépare son retour » selon Mamoutou Thiam, porte-parole du parti majoritaire publié dans le quotidien l’Indicateur du Renouveau. A rappeler il ya quelques jours les mouvements opposés au putsch militaire de mars dernier au Mali, l’Alliance des démocrates patriotiques pour la sortie de crise(ADPS) et le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la république ont publié un communiqué demandant le retour du président intérimaire Dioncounda Traoré dans les meilleurs délais.

Crise sociopolitique au Mali : Ces signes d’espoir

Après s’être vigoureusement opposée à  l’envoi de cette force pendant longtemps, l’ex-junte a lâché du lest. De bon augure dans la perspective de la décrispation de la crise sociopolitique que connaà®t le pays. En effet le Sud notamment la capitale Bamako vivait une insécurité qui a culminé avec l’agression du président par intérim, Dioncounda Traoré le 21 Mai 2012, deux mois jours pour jour après le coup d‘état du 22 Mars. Cette agression avait du reste conforté la Cédéao dans son projet d’envoi d’une force de 600 hommes pour sécuriser la capitale malienne et les organes de transition. Signes d’espoir Le moins que le puisse dire est que les lignes commencent à  bouger lentement mais sûrement. l’acceptation de la force de la Cédéao est peut être le début d’une relative embellie dans les relations entre ce qui fut le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) et l’organisation sous-régionale qui se regardaient en chiens de faà¯ence avec pour conséquence immédiate, l’enlisement de la situation. Soucieuse d’apporter une solution à  la crise malienne, l’Union européenne a exprimé, lundi dernier, sa disponibilité à  prêter main forte au Mali dans le cadre du déploiement de cette force africaine, mais sous mandat de l’ONU. l’institution européenne évoque surtout une force de « stabilisation », seule gage pour enclencher le processus de reconquête des régions occupées du nord. Sans oublier l’annonce d’une prochaine reprise graduelle de sa coopération au développement. Autre signe d’espoir, le très probable come-back de Dioncounda Traoré ( annoncé pour la fin de la semaine) qui devrait permettre, sans doute, de finaliser le processus de formation d’un gouvernement d’union nationale amorcée sous la houlette du premier ministre Cheick Modibo Diarra et sur injonction de la CEDEAO. Ces derniers développements pourraient donner un nouveau souffle au climat sociopolitique actuel. Pour ce faire, il importe que chaque Malien, surtout la classe politique et la société, y mettent du sien en faisant l’effort de mettre sous le boisseau, antagonismes de chapelles et autres contingences pour emboucher la même trompette et regarder dans la même direction. Pour le bonheur du Mali.

Mali: l’Ultimatum de la Cedeao !

Deux semaines et demi pour proposer un gouvernement de transition au président de la transition Dioncounda Traoré. Telle est la décision majeure qui a sanctionné le sommet des chefs d’Etats de la communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) auquel prenaient part le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest et cinq autres chefs d’Etat (Côte d’Ivoire, Togo, Bénin, Niger, Nigeria) avec des représentants des « forces vives » (partis, syndicats, religions) du Mali, mais en l’absence du président de transition Dioncounda Traoré et du Premier ministre Cheick Modibo Diarra. l’objectif du sommet étant de renforcer les institutions de transition, en situation « précaire », pour enfin affronter la crise dans le Nord. Les chefs d’Etat de la région sont donc décidés à  résoudre définitivement la crise malienne. Ils ont donc invité les « forces vives » à  faire des propositions au président malien par intérim « en vue de la formation avant le 31 juillet 2012 d’un gouvernement d’union nationale », chargé d’appliquer « une feuille de route de sortie de crise », indique le communiqué final. Si ce délai n’est pas respecté, « la Cédéao ne reconnaà®tra plus le gouvernement du Mali et le pays sera suspendu de toutes les organisations sous-régionales », a indiqué à  l’AFP une source proche du sommet. Ce durcissement de ton illustre l’impatience des capitales régionales face au statu-quo à  Bamako malgré une multitude de sommets et de concertations, et l’irritation de la Cédéao à  l’égard du Premier ministre Diarra, jugé insuffisamment coopératif. Mobilisation de la communauté internationale Le Conseil de sécurité, qui était trop réservé sur le sujet, a évolué dans ses positions en déclarant qu’elle «soutient pleinement» les efforts de médiation de la Cédéao et de l’Union africaine (Ua) pour régler la situation malienne. Le Conseil de sécurité de l’Onu a appelé «les à‰tats membres à  soumettre les noms des individus, groupes et entités qui sont associés à  Al Qaà¯da (…) dans le nord du Mali». Le ministre français des Affaires étrangères Français, Laurent Fabius, a tenu à  saluer cette résolution qui «fixe le cadre d’une solution politique globale au Mali et témoigne de la mobilisation de la communauté internationale». Laquelle se sent plus que jamais interpellée pour lutter efficacement contre le terrorisme au Mali et au Sahel, terrorisme qui menace de déstabiliser l’ensemble de la région ouest africaine et même le Maghreb. Le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo, avait prévenu que si les efforts diplomatiques devaient échouer, les 15 pays membres de l’Organisation se verraient obligés d’aider l’armée malienne à  «restaurer l’intégrité territoriale du pays».

Armée : une unité d’élite pour sécuriser la transition

Alors que la CEDEAO a envoyé ce week-end des experts pour préparer le déploiement de la Force d’attente que l’organisation entend envoyer au Mali, le gouvernement de transition du Mali a annoncé la création d’un « corps d’élite indépendant de douze cents éléments chargés d’assurer la protection des institutions de la République ». Cette annonce faite ce lundi 09 juillet intervient après la visite au Maroc les vendredi et samedi derniers du Premier Ministre. Cheick Modibo Diarra était parti demander l’aide du Royaume pour sortir le Mali de la crise et surtout en ce qui concerne l’intervention militaire pour libérer le nord du pays. Selon le communiqué, ces forces spéciales composées de 1200 hommes « vont assurer la sécurité du chef de l’Etat, du premier ministre, du président de l’Assemblée nationale et des présidents des autres institutions de la République » sur la durée de la transition. La création de cette force répond « au vœu légitime exprimé dans ce domaine par les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) », lors d’un sommet samedi à  Ouagadougou, précise le ministère de la communication. Des chefs d’Etat ouest-africains ont à  nouveau appeler le Mali à  demander « sans délai » à  la Cédéao et à  l’ONU l’envoi d’une force africaine au Mali, dont la première mission serait de protéger les institutions. Bamako prend donc les devant en se dotant elle-même d’une unité en charge d’assumer cette fonction. Ce « corps d’élite » sera indépendant du reste de l’armée et placé « sous l’autorité directe du président de la République ». Toujours selon le communiqué, la décision de la création de cette unité a été prise de commun accord entre le Président Dioncounda Traoré et le Premier ministre Cheick Modibo Diarra. Ce dernier « a sollicité les pays amis du Mali pour parfaire la formation de ce corps d’élite et renforcer son équipement matériel et logistique ».

L’absence prolongée de Dioncounda Traoré entame peu à peu sa crédibilité

Sa venue avait été annoncée mais l’entourage du chef de l’Etat invoque des raisons de santé qui lui interdiraient de voyager. Cette annulation laisse planer le doute sur le rôle de Traoré dans la difficile transition politique. Silencieux depuis son arrivée à  Paris fin mai, la décision de Dioncounda Traoré d’annuler ce déplacement ne va rassurer ni les Maliens, ni la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Difficile de savoir si l’instance ouest-africaine a fait du forcing et poussé Dioncounda Traoré à  venir à  Ouagadougou, au Burkina Faso, contre son gré, une venue annoncée par le médiateur burkinabè mais jamais confirmé par la présidence malienne. « Cette présence devait être le symbole d’un retour à  la légalité constitutionnelle », affirmait Djibril Bassolé, le ministre burkinabè des Affaires étrangères sur RFI. De plus, Dioncounda Traoré devait, sous la pression des chefs de l’Etat de la sous-région, et face à  une partie de la société civile et de la classe politique malienne très critique avec lui, engager des discussions pour mettre en place un gouvernement d’union nationale. Si la Cédéao se démène pour tenter de trouver des solutions à  la crise du nord du Mali, une mission d’experts doit arriver ce vendredi 6 juillet à  Bamako pour préparer le déploiement des troupes, C’’est bien la capitale malienne qui bloque. Chaque jour qui passe réduit l’influence de Dioncounda Traoré, affirme un député malien, affaibli politiquement, et pas encore en pleine possession de ses moyens vue cette annulation de dernière minute. Difficile de connaà®tre l’avenir d’un président par intérim qui est, selon un proche, toujours traumatisé par son agression.

Le gouvernement malien ne sera pas représenté au sommet d’Ouagadougou sur la transition

D’après de nombreuses sources gouvernementales, le Premier ministre de Transition a informé hier ses ministres ne pas être au courant de ces « tractations ». Ainsi, aucun membre de son gouvernement ne sera à  Ouagadougou o๠sont pourtant annoncées la classe politique et des organisations de la société civile maliennes. Toutefois, selon des sources proches de la Primature, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra ne serait pas totalement opposé à  l’ouverture de son gouvernement à  d’autres compétences ». Mais, que cela doit être laissé à  son « appréciation ». Il ne compte pas ainsi « céder à  la pression ». En un mot, C’’est au Premier ministre de voir quand cette ouverture est nécessaire et quelles sont les compétences auxquelles son équipe doit s’ouvrir. C’’est par presse interposée, disent nos sources, que le gouvernement de Cheick Modibo Diarra a appris la tenue d’un mini-sommet de la CEDEAO à  Ouagadougou, pour tenter de « former un gouvernement fort et discuter de l’éventuel envoi d’une force militaire dans le Nord du Mali ».

Les voisins du Mali veulent en finir avec l’impuissance du pouvoir à Bamako

Alors que sept mausolées de saints musulmans et l’entrée d’une des plus grandes mosquées de Tombouctou ont été démolis, ces derniers jours, par le groupe islamiste Ansar Eddine, la médiation ouest-africaine a dénoncé mardi 3 juillet ces actes de destruction. Le ministre des affaires étrangères burkinabé, Djibrill Bassolé, dont le pays conduit la médiation, a déploré la « destruction de monuments historiques » qui « déchire le C’œur des Maliens et de tous ceux qui ont connu ces lieux saints ». Les affrontements récents à  Gao et « la destruction des mausolées sont pour nous de graves incidents qui, de toute façon, ne vont pas dans le sens de l’apaisement », a-t-il ajouté. GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE Depuis un coup d’Etat qui a renversé, le 22 mars, le président Amadou Toumani Touré, les autorités de transition mises en place après le retrait des militaires n’ont pas pu empêcher la fulgurante progression dans le Nord des groupes islamistes alliés à  Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) – Ansar Eddine (Défenseur de l’islam) et le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). De nombreuses exactions sont, depuis, commises dans cette région aride o๠l’administration centrale a disparu, de même que l’armée, humiliée, démoralisée et sous-équipée. Le président guinéen, Alpha Condé, a donc jugé prioritaire de former un « gouvernement d’union nationale », qui aura seul « la légitimité pour demander l’intervention d’une force africaine ». Il faut, selon lui, régler en premier lieu « le problème de Bamako ». Un mini-sommet de chefs d’Etat ouest-africains, avec des représentants de la classe politique et de la société civile du Mali, aura lieu samedi à  Ouagadougou afin de mettre en place ce gouvernement. Ce gouvernement de « large consensus » devra créer les « conditions » pour « la tenue d’élections présidentielles pour sortir de la transition », selon la médiation. Le défi de la crise au nord du Mali sera sa seconde priorité, tout aussi urgente : « Plus on perd du temps, plus AQMI s’installe », a ajouté le président guinéen. INTERVENTION MILITAIRE « Il faut aider l’armée malienne à  se reconstituer. Une intervention se fera nécessairement avec l’armée malienne », a aussi souligné Alpha Condé, ajoutant que l’appui des puissances occidentales était souhaité, mais qu’il n’y aurait « sur le terrain que des troupes africaines ». A Paris, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est dit optimiste, mardi, sur l’adoption prochaine d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU permettant le déploiement d’une force africaine dans le nord du pays. RECONQUàŠTE DES TERRITOIRES OCCUPà‰S « Tout ce qui peut être fait dans le sens pour nous d’une reconquête des territoires occupés, nous l’acceptons volontiers, que ces efforts viennent de l’Algérie ou, je ne sais pas, de la Suède ou de Monaco ou de la France, quand ces efforts vont dans ce sens-là , nous sommes d’accord », a déclaré le ministre des affaires étrangères malien, Sadio Lamine Sow. Interrogé sur un possible engagement d’Alger dans l’option militaire, le ministre s’est refusé à  toute réponse. L’Algérie est pour l’instant impliquée dans la recherche d’une « solution politique », que les deux parties croient toujours possible, a notamment rappelé, lundi, le ministre délégué aux affaires africaines et maghrébines algérien, Abdelkader Messahel.

Le COREN entre en « guerre » !

Obtenir des mesures concrètes urgentes en vue de la libération du nord du pays, C’’est le leitmotiv du collectif des ressortissants du nord et d’autre élus du nord sensibles au sort de leurs frères. Des affrontements ont opposé à  Gao, des combattants d’Ansar Dine et du Mujao, une mouvance d’AQMI et du MNLA pour le contrôle de la ville la semaine dernière, faisant près de 40 morts en confinant les habitants chez eux. C’’est dans ce climat de terreur que les populations du nord appellent le gouvernement malien au secours. Malgré tout, l’option militaire tarde, piétine même alors que la Cédéao a mobilisé près de 3000 hommes. Pour que cette intervention puisse avoir lieu, il faut l’aval du conseil de sécurité des Nations Unies, qui demande plus de précisons sur les contours de l’opération militaire. Autant dire que ce n’est pas pour demain ! La guerre ou la rébellion «Â Des coups de fouets distribués à  de vieilles personnes pour avoir fumé de la cigarette, des mégots de cigarette éteints dans la paume de la main des jeunes, l’humiliation de jeunes couples pour adultère, des mariages forcés pour organiser le viol, la démolition des mausolées après leur profanation », un chapelet de malheurs égrainé par l’honorable El Hadji Baba Haà¯dara, élu à  Tombouctou, président du Collectif des élus du Nord, et fils du premier président de l’Assemblée nationale du Mali indépendant (Alhassane Mahamane Haà¯dara).  » Si une action urgente n’est pas entreprise immédiatement, le collectif promet de se rebeller contre toute forme d’autorité ». La réunion de la CEDEAO à  Ouagadougou samedi 4 juillet, devrait faire le point de l’action gouvernement de transition, en trois mois de présence, avec un élargissement à  la classe politique et à  la société civile. De son côté, le Front Uni pour la sauvegarde de la démocratie(F soutient l’action du COREN et ses amis et a fermement condamné les actes crapuleux qui ont conduit à  l’assassinat de l’élu local de GAO et la profanation de mausolées à  Tombouctou. De fait, la coalition soutient l’action immédiate de libération du nord du Mali.

Mali: mini-sommet samedi pour un « gouvernement d’union nationale »

OUAGADOUGOU — Un mini-sommet de chefs d’Etat ouest-africains avec des représentants de la classe politique et de la société civile du Mali aura lieu samedi à  Ouagadougou afin de mettre en place un « gouvernement d’union nationale » dans ce pays, a annoncé lundi la médiation. « Les pays du groupe de contact sur le Mali vont se retrouver samedi pour évaluer la transition malienne », a déclaré devant la presse le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, dont le pays conduit la médiation ouest-africaine dans la crise malienne. Ce mini-sommet doit réunir les dirigeants du Bénin, du Niger, du Nigeria, du Togo, du Liberia, du Burkina Faso ainsi que le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). « Les chefs d’Etat auront l’occasion d’échanger avec des représentants de la classe politique malienne, de la société civile: il nous faut envisager d’aller vers un gouvernement de large consensus, un gouvernement d’union nationale qui sera à  même de mieux gérer les défis que connaà®t le Mali », a indiqué M. Bassolé après un entretien entre le président burkinabè Blaise Compaoré et le représentant spécial de la France pour le Sahel, Jean Felix-Paganon. Il a cité le défi de « la gestion de la crise du Nord » malien, occupé par des groupes armés surtout islamistes, et la création de « conditions » pour « la tenue d’élections présidentielles pour sortir de la transition ». « C’est une réunion d’évaluation, nous voulons que les Maliens organisent une espèce d’union sacrée autour des grands objectifs à  atteindre », a précisé le ministre burkinabè. Des chefs d’Etat de la Cédéao réunis en sommet le 29 juin à  Yamoussoukro avaient appelé le gouvernement malien de transition du Premier ministre Cheick Modibo Diarra à  être plus « inclusif ». Mis en place après le coup d’Etat du 22 mars à  Bamako, ce gouvernement est critiqué durement par la classe politique et la société civile au Mali, et des participants au sommet le jugeaient trop faible ou complaisant envers l’ancienne junte, officiellement retirée mais toujours influente. Le représentant français, reçu lundi à  Abidjan par le président Ouattara avant de se rendre à  Ouagadougou, a dit avoir « compris » que la « priorité » de Blaise Compaoré « était la stabilisation de la situation à  Bamako », même si « ça ne l’empêche pas en parallèle d’entamer des discussions » notamment avec « l’ensemble des groupes du Nord » et le Premier ministre malien. M. Compaoré veut arriver à  un gouvernement malien « plus inclusif, qui rassemble le plus large spectre possible des forces politiques maliennes et donc qui permette une transition la plus inclusive possible », a poursuivi Jean Felix-Paganon. « Nous, Français, c’est un objectif que nous partageons pleinement. Nous faisons pleinement confiance à  la médiation pour permettre cet élargissement de l’assise de la transition », a-t-il relevé.

Nouveau sommet de la CEDEAO sur le Mali et la Guinée Bissau

La Transition après les coups d’Etat au Mali et en Guinée Bissau sera à  nouveau sur la table à  Yamoussoukro, lors de la rencontre de la CEDEAO qui s’ouvrira demain dans la capitale politique ivoirienne. Selon un communiqué de l’organisation, les chefs d’Etat « passeront en revue le mémorandum du président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouadraogo sur le Mali, ainsi que son rapport sur la Guinée Bissau ». Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré présentera à  ses pairs une note d’information sur la situation au Mali, dans laquelle il joue le rôle de médiateur. Quant au président du Groupe de contact régional de la CEDEAO sur la Guinée-Bissau, il présentera la note d’information sur la situation qui prévaut actuellement dans ce pays. La situation malienne toujours « préoccupante » l’évolution de la situation au nord avec la prise de contrôle de Gao par les islamistes et l’intervention militaire proposée par la CEDEAO seront certainement aussi discutées. l’organisation sous-régionale a mis en alerte sa force d’attente qui devrait avec un soutien de la communauté internationale, « sécuriser les institutions de la Transition et aider l’armée malienne à  libérer le nord du pays». La situation politique et sécuritaire au Mali reste des plus préoccupantes pour notre sous-région, mais des dispositions sont en voie pour le déploiement, a déclaré M. Ouédraogo lors d’une rencontre ce 28 juin avec les représnetants des pays membres. En ce qui concerne la Guinée Bissau, un contingent militaire de la CEDEAO y est déjà  déployé pour non seulement sécuriser la transition, mais aussi aider à  la réforme du secteur de défense et de sécurité, a laissé entendre le président de la Commission de la CEDEAO. En outre, les chefs d’Etat devront également examiner la mise en œuvre des décisions prises à  l’encontre de la junte lors des précédentes rencontres.

Mali : Dioncounda Traoré de retour « dans les prochains jours »

BAMAKO (Xinhua) – Le président de la transition du Mali Dioncounda Traoré, à  Paris depuis le 24 mai dernier pour des soins suite médicaux après avoir été blessé lors d’une manifestation demandant sa démission, pourrait regagner son pays  » dans quelques jours », a déclaré à  Xinhua dimanche un responsable du Front pour la sauvegarde de la démocratie et de la République ( F, collectif d’associations et de partis politiques créé au lendemain du coup d’Etat du 22 mars. « Contrairement à  ce que des gens disent, le président de la République, Pr Dioncounda Traoré, se porte bien moralement et physiquement », a affirmé ce leader du FDR sous couvert d’anonymat. « Le président de la République s’apprête à  revenir au Mali dans les prochains jours », a-t-il. Le FDR a dépêché jeudi une délégation du FDR à  Paris pour tenter d’obtenir un retour rapide du président Traoré. Agé de 70 ans et ancien président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré a prêté serment en tant que président par intérim le 12 avril, suite au coup d’Etat du 22 mars, pour un mandat allant jusqu’au 22 mai dernier. Avant l’expiration du mandat de M. Traoré, les médiateurs de la CEDEAO et la junte malienne étaient parvenus à  un accord pour qu’il gouverne le pays pendant la période de transition, fixée à  un an. Cet accord a poussé les jeunes partisans des putschistes à  descendre dans la rue. Le 22 mai, des manifestants ont envahi le palais présidentiel et agressé M. Traoré. l’offenvise des mouvements rebelles dans le nord a plongé le Mali dans une crise huamnitaire et politique qui a incité des militaires à  renverser le régime du président Amadou Tomani Touré le 2 mars.

Après Alger et Paris, Cheick Modibo Diarra à Nouakchott

Le Premier ministre malien doit rencontrer les hauts responsables mauritaniens pour débattre de la situation au Mali. Je suis là  dans le cadre d’une tournée dans « tous les pays du champ : Algérie, Mauritanie, Niger et Mali » pour une concertation autour des options possibles en vue de faire face aux dangers communs, notamment le terrorisme et le trafic de drogue, a dit M. Diarra dans des déclarations à  la presse, samedi soir à  Nouakchott. La conversation « s’est bien passée », a-t-il souligné au sortir d’une audience avec le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz. Selon le PM malien, les points de vue des deux parties sur les questions évoquées ont été identiques. Selon les observateurs des gouvernements européens et africains œuvrent actuellement pour faire voter par le conseil de sécurité de l’ONU une résolution autorisant une intervention armée dans le nord du Mali occupé depuis plus de trois mois par des groupes islamistes armés alliés à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (AQMI) Pour sa part, le chef du gouvernement tunisien doit coprésider, dimanche, avec son homologue mauritanien Moulay Ould Mohamed Laghdaf, les travaux de la haute commission mixte mauritano-tunisienne de coopération. Il est accompagné des ministres des Affaires étrangères, du Commerce et de l’Artisanat, du ministre auprès du chef du gouvernement chargé des Dossiers économiques et du secrétaire d’Etat chargé du Monde arabe et de l’Afrique.

Cheick Modibo Diarra chez Dioncounda Traoré à Paris

C’’est un Dioncounda Traoré faible mais souriant qui a accueilli Cheick Modibo Diarra à  son arrivée dans ses appartements à  l’hôtel Pullman de Paris. Depuis son agression à  Koulouba le 21 mai dernier et son évacuation en France deux jours plus tard, M. Traoré avait disparu du paysage politique. De nombreuses rumeurs l’avaient même donné pour mort. Malgré l’éloignement du pays et sa santé encore fragile, C’’est peut-être un retour aux affaires qui s’amorce pour celui qui a la charge de diriger le Mali pendant une transition particulièrement difficile. « Je me demande comment un homme important peut rentrer dans son pays dans cet état. De toutes les façons, C’’est le médecin traitant qui a le dernier mot. C’’est lui qui est bien placé pour autoriser Dioncounda Traoré de rentrer dans son pays », murmure un responsable de l’ambassade du Mali à  Paris, cité par le quotidien national l’Essor. Une visite de courtoisie On a souvent dit qu’entre les deux hommes, le courant ne passait pas vraiment. C’’est une autre image que l’on retiendra de leur rencontre de ce jeudi. Se saluant très chaleureusement, les deux hommes ont échangé les civilités. Puis, C’’est un Cheick Modibo Diarra très ému qui transmettra les «salutations d’un être cher, votre mère » à  Dioncounda Traoré. Il écoutera ensuite le président lui relater son parcours hospitalier et les différentes opérations qu’il a subi depuis son évacuation le 23 mai dernier. Venu s’enquérir de l’état de santé du président, le Premier Ministre a également discuté avec lui de la situation du pays. Un entretien à  huis clos qui a duré plus de trois heures, les journalistes ayant été priés de se retirer. Mais on peut dire sans se tromper que les deux hommes ont du évoqué la crise au nord et l’éventualité d’une intervention armée. Surtout après que le Conseil de Sécurité des Nations Unies ait annoncé qu’il ne soutiendra peut-être pas une telle opération menée par la CEDEAO. Le Mali sollicite l’aide de l’Algérie Cheick Modibo Diarra a présenté au Président les résultats de sa visite la veille en Algérie. Il y avait été reçu par son homologue algérien, Ahmed Ouyahia. La visite du Premier s’inscrivait dans le cadre de l’entraide entre le Mali et l’Algérie pour pouvoir réfléchir à  la voie à  suivre et résoudre les difficultés auxquelles sont confrontés les deux pays. Il était également porteur d’un message du président de la République par intérim du Mali au chef de l’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, selon un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères. Après avoir quitté le Président, le Premier Ministre a rencontré des membres de la communauté malienne. Au cours des échanges, le Premier ministre les a rassurés sur l’état de santé de Dioncounda Traoré. Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra doit rencontrer aujourd’hui le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et Mme Hélène Le Gal, conseiller Afrique de l’Elysée.

Aminata Dramane Traoré : «La guerre n’est pas la solution»

Slate Afrique – Comment jugez-vous l’évolution actuelle de la situation de votre pays ? Aminata Dramane Traoré – D’une extrême gravité, mais pas désespérée. Il y a d’une part la désinformation qui ne contribue en rien à  la paix, et d’autre part l’attitude de certains dirigeants africains qui semblent avoir fait le choix de la guerre dans notre pays depuis le début de cette crise dite malienne. La désinformation consiste à  occulter l’échec lamentable du modèle économique mis en œuvre et celui du système politique qui tient lieu de démocratie. Le faux diagnostic qui en découle pousse la communauté internationale à  prendre des décisions que je juge à  la fois erronées et injustes. Cette crise, on ne le dira jamais assez, est d’abord l’une des conséquences dramatiques de l’intervention de l’OTAN en Libye. Je comprends mes concitoyens qui, traumatisés par la violence de l’invasion et de l’occupation des deux tiers de notre territoire et désemparés par la défaite de notre armée face au Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et ses alliés islamistes , croient que l’intervention de forces militaires extérieures est une solution rapide, efficace et radicale. Rien n’est moins certain. Il suffit de regarder du côté de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Côte d’Ivoire et de la Libye pour se rendre compte que la guerre n’est pas la solution. Des morts, des viols, des blessés, des déplacés, des réfugiés, des écosystèmes saccagés et la destruction d’infrastructures, souvent acquises au prix du lourd fardeau de la dette, sont autant de conséquences que personne ne doit banaliser et à  plus forte raison ignorer. Slate Afrique – On vous comprend. Mais concrètement, le Nord étant occupé, comment faites vous pour le récupérer sans intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’Occident? A.D.T – Ce n’est pas moi qui vais dire qu’il ne faut rien faire pour arrêter le calvaire de mes frères et sœurs du Nord de notre pays, quand je pense, en plus des massacres perpétrés contre des soldats désarmés à  Aguelhok, aux viols, aux tueries et aux pillages, dont ceux des hôpitaux et des pharmacies. Ce traitement est infligé à  des populations innocentes qui étaient déjà  éprouvées par la faim, le manque d’eau et autres pénuries. Par ailleurs, un pays, en plus d’être une histoire, une identité est aussi la représentation que l’on s’en fait. Nous avons du mal à  nous imaginer, nous Maliennes et Maliens, notre pays amputé des régions de Tombouctou, de Gao et Kidal. l’envoi de troupes de la Cédéao dans ce contexte est-il pour autant souhaitable? Absolument pas. Les combats, s’ils ont lieu, ne se dérouleront pas le désert mais dans des villes et des villages. Pour libérer le septentrion malien, nous devons commencer par nous demander ce qui nous arrive exactement. Pourquoi? Comment? Et maintenant? Nous ne parvenons pas à  en parler entre nous avec la sérénité nécessaire en raison de malentendus qui tiennent également à  l’ignorance de certains desseins. Pour ce qui est des causes internes, nous sommes quasi unanimes à  reconnaà®tre notre manque de vision, nos incohérences, nos contradictions, la corruption et l’impunité. Les causes externes, par contre, sont soigneusement occultées alors qu’elles sont souvent plus déterminantes. La classe dirigeante excelle souvent dans l’art de l’autosatisfaction, l’autoglorification et la séduction des argentiers. Si nous étions plus perspicaces et plus ouverts à  l’autocritique et au débat contradictoire, nous serions plus nombreux à  comprendre que la guerre qui est envisagée par la Cédéao dans notre pays n’est pas que celle de la restauration de l’intégrité territoriale. Elle est aussi une nouvelle étape de la guerre mondiale contre le terrorisme visant à  traquer Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi), Ansar Dine et autres groupes islamistes sur notre territoire. Nous n’aurions rien eu à  redire s’il ne s’agissait pas de l’externalisation de la politique sécuritaire des puissances occidentales qui sont dans une logique de sous-traitance de la violence armée à  laquelle adhèrent certains dirigeants africains. Ces derniers, dans le cas du Mali, semblent même prendre les devants, en sollicitant la France, le Conseil de Sécurité. La double peine ainsi infligée à  notre pays, sous prétexte qu’il a failli sur différents plans dont la protection de ses frontières et de ses acquis démocratiques, consiste à  en faire un terrain de chasse contre l’islamisme -dont il serait subitement devenu le foyer-, et à  réinstaurer, coûte que coûte, un ordre constitutionnel dit normal, alors que celui-ci n’avait rien de vertueux. Si vous le permettez, je reviendrai plus loin sur ma proposition de sortie de crise. Slate Afrique- Faut-il croire, à  partir de cette analyse, que la prise en main du dossier par l’UA qui, à  son tour a saisi le Conseil de Sécurité, va dans le bon sens ? A.D.T – Le déni de démocratie est malheureusement le même au niveau de toutes ces instances, parce que leur prémisse de départ, qui consiste à  décréter qu’il y a démocratie dès lors qu’il y a élection, est erronée. Le processus de prise de décision dans la gestion de cette crise reproduit l’exclusion dont les Maliens et les Maliennes ont souffert ces vingt dernières années en dépit de la rhétorique sur la décentralisation et la participation populaire. Pour l’Etat néolibéral, nous ne comptions pas, en tant que peuple. Et voici que nous ne comptons plus, en tant que pays. En plus de l’occupation du Nord, nous sommes sous tutelle pour ce qui est des questions institutionnelles et politiques. La logique dominante veut qu’à  partir du moment o๠il n’y a pas de dirigeants légitimés par des élections, même quand les élus, qui ont gouverné, ont échoué, il n’y ait plus rien d’autre à  faire que d’organiser des élections dans les plus meilleurs délais de manière à  remettre les mêmes en selle. C’’est à  ce jeu dangereux que joue la Cédéao en accordant plus d’importance à  la légitimité de façade qu’à  l’intégrité territoriale et aux réponses concrètes et rapides que les Maliens et les Maliennes attendent, depuis trop longtemps, aux questions de vie ou de mort qu’ils se posent. Si l’embargo total que la Cédéao voulait nous imposer a été écarté, le pays n’en est pas moins confronté à  une sorte de paralysie, due aux sanctions injustes des bailleurs de fonds, qui entravent la bonne marche de l’économie nationale pour prouver leur thèse selon laquelle sans démocratie électoraliste il n’y a pas d’économie viable. Slate Afrique – Considérez-vous que la France ait une part de responsabilité dans cette situation? Cela transparaà®t dans certaines de vos déclarations. A.D.T – Bien avant l’invasion et l’occupation des trois régions du Nord o๠le tourisme constitue l’une des rares sources de revenu des populations, la France, et dans son sillage, d’autres pays occidentaux ont fait du Mali un pays à  risques, interdit à  leurs touristes. Ni le Maroc ni l’Egypte qui ont enregistré des attentats terroristes sanglants n’ont eu droit au même traitement. La non signature de l’Accord de réadmission des migrants par l’ancien Président malien Amadou Toumani Touré et son soi-disant manque d’efficacité dans la lutte contre Aqmi, ont certainement déçu l’ancien président français, Nicolas Sarkozy. Le Président François Hollande vient de signifier à  son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou, que C’’est à  l’Afrique de résoudre ses problèmes et, que la France ne s’impliquera dans une intervention militaire au Mali que lorsque le Conseil de Sécurité des Nations Unies en aura pris la décision à  travers une résolution. Selon le président français, si l’intervention est décidée, C’’est aux Africains de la mener. C’’est un pas considérable par rapport à  l’interventionnisme décomplexé de son prédécesseur. Mais le mal est déjà  fait. Le préjudice, qui est moral et politique, consiste à  imposer aux victimes de la guerre de convoitise du pétrole libyen, de se protéger eux-mêmes contre l’agression des troupes lourdement armées, qui s’acheminaient vers le Mali. Les Occidentaux avaient les moyens technologiques et militaires de les arrêter. Les Maliens et les Maliennes ainsi que l’opinion publique internationale doivent savoir que si la France et les à‰tats-Unis n’avaient pas transformé la résolution 1973 du Conseil de Sécurité de «No Fly Zone» en mandat de renverser le régime de Mouammar Kadhafi, les rebelles et les islamistes, qui occupent le Nord du Mali, n’auraient pas pu disposer de l’arsenal qui fait leur force sur le terrain. Cette responsabilité des pays de l’OTAN, qui est considérable, n’est presque jamais évoquée. l’ancien Président de l’Afrique du Sud, Thabo Mbéki est le seul à  l’avoir fait. Il rappelle que Nicolas Sarkozy, Barack Obama et David Cameron ont foulé au pied le mandat du Conseil de Sécurité et trahi leurs obligations en termes de droit international en décidant de l’avenir de la Libye. Ils ont royalement ignoré la proposition de médiation de l’Union africaine et de résolution pacifique du conflit. C’’est à  ce niveau aussi que l’on mesure l’incohérence de l’organisation panafricaine. Car ce sont les mêmes Chefs d’à‰tats qui ne voulaient pas de l’intervention militaire en Libye qui en admettent le principe pour le Mali. Slate Afrique – Votre nouvel essai intitulé «l’Afrique mutilée» qui traite à  la fois de la question du développement et de la condition des femmes a t-il un lien avec cette crise? A.D.T – Absolument. Parce que C’’est au niveau des femmes que l’on prend la véritable mesure de l’échec du modèle dominant tant en matière de développement que de démocratisation, en Afrique. Bien avant la mutinerie qui s’est soldée le 22 Mars 2012 par un coup d’Etat, ce sont les épouses et les mères des militaires envoyés au Nord du pays pour se battre, sans les moyens nécessaires, qui ont manifesté leur colère et alerté l’opinion nationale et internationale. Le drame est que d’une manière générale les femmes ne sont impliquées ni dans l’analyse des causes profondes et structurelles des crises ni dans la recherche des solutions. Croyez-moi ou non, ma prise de parole, en tant que femme, dérange ceux-là  mêmes qui, à  l’intérieur de mon pays comme à  l’extérieur, ne jurent que par la promotion et la participation politique des femmes. Ce n’est d’ailleurs pas tant parce que je suis une femme que parce que les questions macroéconomiques, géopolitiques et stratégiques, que J’aborde, sont exclues du débat politique ou constituent, quand elles sont soulevées, un domaine réservé aux hommes. C’’est donc un crime de lèse majesté que nous commettons, Nathalie M’dela et moi, en traitant de l’excision économique dans «l’Afrique mutilée.» Le parallèle entre le corps de la femme et l’Afrique, immensément riche en ressources dont l’économie mondiale a cruellement besoin mais, humiliée et pillée, est saisissant de notre point de vue. J’invite mes sœurs africaines à  ne plus se laisser instrumentaliser au nom d’un modèle de développement extraverti qui enrichit les riches et d’un processus de démocratisation qui n’est que mascarade. Ce qui est considéré comme notre «non intégration» dans le développement est à  bien des égards une chance à  l’heure o๠le modèle économique dominant est en panne et que tout est à  réinventer. Les valeurs non marchandes et non monétaires qui font notre force contribueront, J’en suis persuadée, à  reconstruire l’Afrique sur des bases économiques, sociales et environnementales plus saines. s’agissant de la parution de cet essai dans le contexte actuel, ce n’est qu’une pure coà¯ncidence. Il résulte de longs mois de travail. Slate Afrique – Vous insistez lourdement dans cet essai sur la responsabilité de l’Occident et du modèle capitaliste. Sont-ils les responsables des drames africains? Les Africains n’ont-ils pas une part de responsabilité? A.D.T – Cette question qui m’est souvent posée, ne devrait plus être d’actualité. J’inscris tout simplement mon discours sur le registre du local et du global, ici et ailleurs, l’Afrique et le monde. Cette revendication du global pour mieux le questionner indispose les Maliens et les Africains qui veulent mordre la mondialisation à  pleines dents. Je suis d’autant plus à  l’aise aujourd’hui que les conséquences catastrophiques du système capitaliste que je dénonçais déjà  dans mon premier essai «l’à‰tau o๠l’Afrique dans un monde sans frontière» -paru en 1999- sont vérifiables, non seulement dans nos pays traités de Républiques bananières mais aussi dans les démocraties occidentales dites avancées dont les peuples ne sont, visiblement pas plus heureux que nous, de leur sort. Je ne suis donc pas dans une démarche de victimisation et d’accusation de l’Occident. Le modèle dont celui-ci réclame le leadership et qu’il nous impose, est tout simplement un désastre au Mali comme en Grèce, en Espagne au Portugal ou ailleurs. Les Africains n’ont-ils pas une part de responsabilité me demandez-vous? Oui. Mais ce n’est pas faute d’avoir essayé d’être de bons élèves. C’’est parce que la logique du profit et de l’accumulation sans limites, fondement du système, finit tôt ou tard dans l’impasse. Dans les pays occidentaux en crise, plus particulièrement en Grèce, les tenants du capitalisme mortifère se dédouanent et prétendent que le système est vertueux mais les Grecs, les seuls responsables de leurs malheurs. Les Africains, notamment les dirigeants, ont bien entendu leur part de responsabilité dans la nature particulièrement grave de la situation de notre continent. Ils manquent souvent de clairvoyance, de vigilance et surtout de solidarité avec leurs peuples. Rares sont ceux qui parmi eux admettent que nous nous trompons de modèle de développement comme de démocratie au risque d’exposer leurs concitoyens à  davantage de souffrance. Ils ont la naà¯veté de croire que la crise du système, qui aujourd’hui donne du fil à  retordre à  leurs maà®tres à  penser occidentaux, ne nous concerne pas ou fort peu et que bientôt nous émergerons à  notre tour à  notre tour à  l’instar de la Chine, de l’Inde ou du Brésil. Propos recueillis par Pierre Cherruau, Christian Eboulé et Abdel Pitroipa

Mali: le président intérimaire Traoré reçu à Paris par Laurent Fabius

PARIS — Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est entretenu jeudi avec le président intérimaire malien, Dioncounda Traoré, sur la situation dans le nord du Mali et la transition dans ce pays. MM. Fabius et Traoré « se sont entretenus de la situation au Mali, notamment des moyens de stabiliser et de sécuriser la transition à  Bamako ainsi que de la situation qui prévaut au nord du pays », a déclaré le ministère des Affaires étrangères français dans un communiqué. « Les efforts de la CEDEAO, la mobilisation de l’Union africaine, en particulier la saisine par celle-ci du Conseil de Sécurité des Nations Unies, pour aider le Mali à  surmonter la crise, ont été discutés », a-t-il ajouté. « Alors que l’aide bilatérale de la France comme celle de l’Union européenne ont été suspendues suite au coup d’Etat du 22 mars dernier, le ministre a soulevé la question des conditions et des modalités d’une reprise future de l’aide internationale », a souligné le ministère. Laurent Fabius doit aussi recevoir vendredi le Premier ministre malien par intérim, Cheikh Modibo Diarra, en visite en France. Le président Dioncounda Traoré se trouve depuis le 24 mai en France pour des examens médicaux, après avoir été frappé et blessé le 21 mai dans son bureau à  Bamako par des manifestants hostiles à  son maintien au pouvoir. Il doit conduire la transition pour une durée d’un an, après un coup d’Etat militaire le 22 mars. Ce putsch qui a renversé le président Amadou Toumani Touré a précipité la chute de l’immense région désertique du Nord Mali aux mains du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) et surtout du mouvement islamiste Ansar Dine et de son allié Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi).