CCIM : Jeamille Bittar boude la passation

Le désormais ancien président de la Chambre du Commerce et d’Industrie du Mali Jeamile Bittar a brillé par son absence lors de la passation de pouvoir au nouveau bureau denommé le “Collège transitoire”. Il existe deux modes de passation dans l’administration malienne. Soit elle est faite en présence des deux présidents (ancien et nouveau) soit l’huissier constate la passation, au cas ou le président sortant est absent. Le collège transitoire a fait recours à  la deuxième option . C’’est Maitre Cheick Oumar Sissoko qui a constaté l’absence du président sortant et a procédé à  la passation sous le regard du contrôleur des services publics. Consensus pour un renouveau à  la CCIM Après quoi, le secrétaire de l’administration de la CCIM a présenté les membres du Collège transitoire au public. Le nouveau bureau de treize membres est composé de certains membres du sortant et d’autres de la tendance d’Ousmane Djittèye, adversaire de Bittar en 2006. Devant un public d’hommes d’affaires, le nouveau président a prêché la paix, le consensus et l’unification des commerçants. Dans son adresse, M. Konaté a demandé à  «tout le monde de soutenir le bureau transitoire. Aujourd’hui le bureau a pris fonction dans une situation spécifique. Nous demandons l’accompagnement et la bénédiction de tous les commerçants sans distinction ». Poursuivant son intervention, il a appelé les commerçants et des hommes d’affaires à  Âœuvrer ensemble afin de redonner à  la Chambre de Commerce sa valeur d’antan. « Nous ne sommes pas là  pour faire le gendarme, ni chercher des poux sur la tête de personne »poursuit –t-il. Son intervention a été saluée par un tonnerre d’applaudissement. [ b Bittar, pas d’accord avec la creation du Collège] l’absence de Jeamile Bittar à  cette cérémonie n’a pas surpris grand monde. En effet, il a attaqué en justice l’arrêté 2862/MCI-SG du 08 aout 2012 portant création d’un collège transitoire au niveau de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali. La Cour suprême a rejetté cette plainte. Selon d’autres spectateurs présents ce jeudi, l’absence de jeamile Bittar serait liée à  la pression que certains commerçants dits détaillants ont exercé pour empecher cette cérémonie. Nous avons essayé en vain de joindre Jeamile Bittar pour connaitre les raisons de son absence. Il faut rappeler que le bureau sortant était en fin de mandat depuis juillet dernier. Au regard de la situation exceptionnelle que traverse le Mali, une nouvelle election n’avait pas pu etre organisée dans les délais statutaires.

En perte de vitesse, le MNLA annonce la création d’un Conseil transitoire de l’Etat de l’Azawad

Après la fusion ratée avec le groupe islamiste Ansar Dine, les hauts responsables du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont annoncé le 7 juin via un communiqué la création d’un Conseil transitoire de l’Etat de l’Azawad (CTEA) doté de 28 membres. On retrouve dans ce gouvernement avant l’heure les principales figures du mouvement rebelle, comme Bilal Ag Cherif, nommé président. A la Défense, le colonel Mohamed Ag Najim, qui a mené les offensives depuis le début de l’offensive de la rébellion le 17 janvier à  Ménaka. Têtes d’affiche Aux relations extérieures et à  la coopération internationale, Hama Ag Mahmoud, qui a rapporté les affrontements entre le Mnla et Ansar Dine, le 6 juin. Ecrivain habitué des médias français, Moussa Ag Assarid devient chargé de l’Information. Quant à  la femme d’affaires et l’ex-maire élu de Kidal, Nina Wallet Intallou, membre du bureau politique du MNLA à  Nouakchott, elle hérite de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille. Selon le communiqué du MNLA le CTEA « affirme vouloir mettre en œuvre la politique générale de l’Etat de l’Azawad en matière de développement, de la défense, de la sécurité, de la politique extérieure, de l’éducation, de la cohésion sociale et de la gestion du territoire ». Mais cette nouvelle instance, tout comme la proclamation, le 6 avril 2012, de l’Etat de l’Azawad, n’a pas été officiellement reconnue. Le MNLA en perte de vitesse l’annonce de la création du CTEA intervient au moment o๠tout indique que le MNLA est en perte de vitesse. « Il est clair que depuis un moment, ils ont perdu du terrain. D’abord politiquement, car leurs alliés mauritanien, français et algérien sont en train de les lâcher un à  un. Par ailleurs, Ansar Dine a une nette prédominance sur le terrain. La scission entre les deux groupes est claire », explique l’avocat Mamadou Konaté. Eparpillée entre l’Europe et l’Afrique de l’Ouest, la nébuleuse du MNLA se dote également via le CTEA d’une structure officielle facilitant d’éventuelles négociations. Un « interlocuteur de l’Etat de l’Azawad tant au plan national qu’international », lit-on dans le communiqué. « A la limite, cette instance, peut prendre des décisions, mais la marge de manœuvre du MNLA est aujourd’hui très réduite », ajoute l’avocat. Tout nouveau «Â Chargé des Azawadi de l’Extérieur, des Droits de l’Homme et de l’Action Humanitaire », au sein du CTEA, Ibrahim Mohamed Ag Assaleck a affirmé au médiateur de la Cédéao Blaise Compaoré sa préférence pour la négociation, lors de sa visite à  Ouagadougou. Par ailleurs, la saisine du Conseil de sécurité des Nations Unies par les instances de l’Union Africaine et de la Cédéao ne laissent plus dgrand choix au MNLA de revendiquer quoi que ce soit. Le rapport de force international est clairement en faveur de Bamako. Reste pour le gouvernement de transition à  actionner les bons boutons.