Infrastructures : Les routes de la colère

La route du développement passe par le développement de la route, dit-on. Certains citoyens maliens semblent aujourd’hui plus que jamais s’approprier cette maxime. Depuis le 23 août 2019, le front social connait des soubresauts d’envergure un peu partout à travers le pays. Sous les projecteurs, des revendications pour des conditions de vie meilleures mais aussi et surtout, et au premier plan, la réclamation de constructions ou de réhabilitations des routes. De Kati à Kayes en passant par Tombouctou, Gao, Ménaka ou encore Bougouni, plus récemment, les pressions sur le gouvernement se sont multipliées, au point d’obliger Bamako à dépêcher des missions de conciliation. Mais entre les grands facteurs qui ont abouti à la dégradation de l’ensemble du réseau routier malien et les efforts de l’État pour rectifier le tir, l’écart reste considérable. Le bout du tunnel semble encore loin.

« La première des choses que nous voulons, c’est que le Premier ministre nous dise avec la plus grande précision possible la date de reprise des travaux sur la route N’gomacoura – Léré – Niafunké. Nous ne quitterons pas ici. Même s’il faut être là 10 ans, nous allons rester. Nous avons le temps et nous allons nous relayer. Pendant que certains travailleront, d’autres seront là, et inversement, jusqu’à obtention d’une totale satisfaction », nous confiait avec hargne Ibrahim Boiny Adiawiakoye, Président du collectif « Tombouctou réclame ses droits », le 6 septembre dernier, 4 jours après le début des manifestations pacifiques dans la Cité des 333 saints.

Leur détermination aura payé, puisque quelques jours après une délégation ministérielle les rencontrait et parvenait à un protocole d’accord  avec le collectif, dans lequel ses principales revendications étaient prises en compte et de nouvelles doléances acceptées.

« Le Gouvernement s’engage à reprendre les travaux de la route N’gomacoura – Léré –  Niafunké au plus tard le 25 novembre », stipule le communiqué, en date du 11 septembre 2019.  « Le Collectif Tombouctou réclame ses droits s’engage, pour sa part, à lever immédiatement toutes les restrictions sur les routes et dans la ville de Tombouctou après la signature du présent protocole », apprenait-on par la suite.

Au rang des doléances supplémentaires concédées par la délégation, emmenée par le Porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, chargé des relations avec les Institutions, Yaya Sangaré, entre autres, bitumer la route de Kabara (5km), indiquer la programmation pour la construction de la route Tombouctou – Taoudéni et réhabiliter la route Kabara – Koriomé.

Des mouvements contagieux

Bien avant Tombouctou, ce sont les jeunes de Kayes et de Kati qui avaient sonné l’alerte. Après cinq jours de blocus sur la RN1 à l’entrée de Kati, les jeunes du mouvement « Sirako » finissait par libérer les voies, non sans d’âpres négociations, qui, d’ailleurs, dans un premier temps, avaient échoué avec le Premier ministre. Il aura fallu l’intervention du général Moussa Diawara de la Sécurité d’État pour calmer les esprits.

« Théoriquement, en seulement un mois, les recettes de la route peuvent couvrir la première phase des travaux que nous réclamons, à savoir l’axe Kati – Didiéni. Pour nous, c’est cette route qui supporte 40% des importations et des exportations du Mali. Ce n’est pas à négliger, d’autant plus que, depuis la crise ivoirienne en 2001, le corridor sénégalais est le plus emprunté. C’est pourquoi nous avons exigé le démarrage immédiat des travaux », explique Adama Ben Diarra, de la cellule de communication du collectif « Sirako ».

Avec l’assurance donnée par le général Diawara que les travaux allaient effectivement démarrer dans un délai de trois semaines pour la RN3 ( Kati – Diéma) et en mars 2020 pour la construction de la RN4 en direction de Nara, les barricades avaient été levées le 27 août, avec l’accompagnement du ministère des Transports et de la mobilité urbaine.

« Le lundi 2 septembre, les travaux ont démarré à Kati, en avance par rapport au 20 septembre évoqué. Mais le peuple veille. Nous restons très vigilants et très mobilisés. Si jamais les travaux s’arrêtent en cours de route, il est sûr et certain que la mobilisation sera encore plus grande que les autres fois », prévient Diarra.

Le 11 septembre 2019, c’est la Cité des Askias qui se levait à son tour comme un seul homme pour réclamer, entre autres points, le démarrage sans délai des travaux de reconstruction de l’axe Gao – Sévaré, la finition accélérée des travaux de réhabilitation de la route gouvernorat – aéroport et du boulevard des Askias – monument des Martyrs et la tenue d’une table ronde, en présence du Premier ministre, sur la question de la route Gao – Sévaré dans 10 jours au plus.

Là encore, les autorités ont pu rapidement trouver des points d’accords avec la plateforme « Ensemble pour Gao », qui était au-devant des actions, même si, spécifiquement, il y a eu des mécontentements chez certains jeunes, qui semblaient ne pas comprendre les contours de l’accord ni comment il avait été négocié.

Ménaka et Bougouni ne sont pas restées en marge de cette « mobilisation pour les routes ». Après quelques jours de sit-in, la première est également parvenue à avoir gain de cause auprès de la délégation ministérielle, tandis que c’est juste après la fin de sa mission que les jeunes de Bougouni sont entrés dans la danse, réclamant la réhabilitation de la route Bougouni – Manankoro et l’installation effective du gouverneur de la nouvelle région.

Comment en est-on arrivé là ?

Si la majeure partie des routes du Mali sont aujourd’hui décriées, « c’est dû à un manque de volonté de l’État. Nous pouvons également parler de mal clairvoyance, parce que quand on dit que la route c’est le développement, on doit se donner la peine d’entretenir les routes », tranche Mamady Dramé, Président du Front d’actions pour la région de Kayes (FARK).

Faux, semble rétorquer Adama Traoré, ingénieur géotechnicien et Directeur du service des Données routières à la Direction nationale des routes (DNR). « L’essentiel du réseau routier malien, globalement, à part quelques axes, a déjà servi la durée pour laquelle il avait été construit et est donc aujourd’hui vétuste. Du coup, la maitrise en entretien devient un problème, parce que les ressources ne suivent pas le rythme de la dégradation des routes ».

« 15 ou 20 ans après la réalisation d’une route, nous pensons que les conditions économiques et environnementales qui ont prévalu à sa construction en tant que projet routier sont arrivées à terme », explique-t-il.

Le système d’entretien aujourd’hui est basé sur trois piliers : la DNR, qui s’occupe du suivi du réseau, de la programmation et de la supervision des travaux, l’Autorité routière, qui s’occupe de la mobilisation des ressources financières, et enfin l’Ageroute, qui gère la mise en œuvre des travaux.

Ce processus, lancé dans les années 2000 à l’issue d’une réforme, est venu remplacer l’ancienne méthode d’entretien routier, fait en régie, en moyenne trois fois par an, par les directions régionales. « Aujourd’hui, l’intervention est devenue unique chaque année, ce qui est largement insuffisant par rapport aux dégradations des infrastructures », déplore Traoré.

Quelles stratégies de réhabilitation ?

« Nous sommes les premiers gênés par l’état de dégradation des routes. Nous ne pouvons pas passer quelque part et voir une route en mauvais état sans le remarquer », assure le Directeur du service des Données routières.

C’est pourquoi, à l’échelle de Bamako, par exemple, des gravillons sont en train d’être mis un peu partout sur les axes qui en éprouvent le besoin, histoire de soulager les usagers, étant donné la complexité des travaux en période d’hivernage.

« Sur l’ensemble du territoire, nous pensons qu’il faut ramener les interventions sur le réseau routier au moins à deux fois par an pour l’entretien. Une avant l’hivernage et l’autre après », plaide Adama Traoré, reconnaissant qu’en matière d’infrastructures routières les investissements sont très lourds.

C’est d’ailleurs ce problème crucial d’investissement qui justifie le non démarrage du vaste programme de réhabilitation pourtant validé depuis un moment. « Nous avons même fait des requêtes auprès des bailleurs de fond, parce que le budget national ne pouvait pas supporter certains coûts très élevés. Nous n’avons pas eu trop de réactions si ce n’est en ces derniers temps. La BID (Banque islamique de développement) et la BADEA (Banque arabe pour le développement économique en Afrique) sont en train de se manifester », nous apprend l’ingénieur géotechnicien.

D’autres travaux par contre, comme à Macina et à Niafunké, avaient bien démarré, mais ont été interrompus pour des raisons de sécurité.

Les ressources, point d’achoppement

« Les stratégies ne peuvent être mises en œuvre sans ressources financières. En ce qui concerne l’entretien des routes, les  bailleurs de fonds n’interviennent presque pas. C’est tiré totalement du budget national », relève Abdoulaye Daou, Directeur national adjoint des routes.

Pour, lui, l’État fait donc beaucoup d’efforts en essayant de « maintenir les routes le mieux que l’on peut, en lieu et place d’une reconstruction totale, mais les ressources disponibles ne permettent pas de couvrir tous les besoins exprimés ».

Ce qui fait que même avec les contrats pluriannuels signés avec des entreprises pour veiller au grain sur certains axes, à chaque fois que le besoin se fait sentir, et en dépit des moyens techniques disponibles, l’argent continue de manquer.

Véritable cause d’un manque à gagner criard pour le Mali, le mauvais état du réseau routier sur l’ensemble du pays peut être corrigé et le défi du financement, bien que complexe, peut être relevé, à en croire Mamedy Dramé.

« Kayes, par exemple, c’est 68% des marchandises, 6 mines opérationnelles, 90% du carburant, une recette douanière de 7 milliards et une patente minière d’au moins 5 milliards par an. En plus, vous avez un  système de péages, 29 aujourd’hui au total sur l’ensemble du territoire, mis en place avec pour objectif d’entretenir les routes. Ce sont des ressources mobilisables », croit-il fermement.

« À côté, il y a également un pourcentage qui est prélevé sur les taxes et le carburant, sans compter les vignettes et autres », fait remarquer celui qui, par ailleurs, mène un combat depuis des années pour la réhabilitation du réseau ferré vers la Cité des rails.

Mais, avant de parler de réhabilitation, il importe, selon M. Dramé, de revoir la conception même des routes. « Elles sont très mal réalisées », soutient-il. « Comment espérer qu’une route soit durable si elle subit en un temps record plus de poids que celui qu’elle est supposée supporter ?», questionne le Kayésien.

Nouvel échangeur multiple : le délai d’exécution sera t-il respecté ?

8 milliards de francs de budget Pour la Direction d’Ageroute, les travaux se déroulent de façon satisfaisante sur le site du nouvel échangeur. « Le délai de livraison des ouvrages pour les festivités du 22 septembre 2O10 sera respecté ». La réalisation du nouvel échangeur multiple engloutira un pactole de plus de 8 milliards F CFA. Sa réception, à  en croire les autorités maliennes, rentrera dans le cadre des festivités du cinquantenaire de l’indépendance du Mali. Les travaux se présentent sous deux phases. Financée à  100% par le budget national, la phase une consistera à  la construction d’un échangeur multiple au rond point de la paix. Concernant la phase deux qui est financée par la BOAD (53, 33%), la BIDC (28, 51%) et l’Etat malien (18, 16%), il s’agira d’élargir à  2 fois les 2 voies de la section urbaine de la RN (route nationale) 5, de l’avenue Kwame N’krumah et la construction de 2 passerelles sur l’avenue de l’OUA et le Boulevard CEDEAO. Des travaux avancés Ainsi, le projet comprend la construction de quatre ouvrages d’art, de 4,26 km de voies et bretelles de raccordement, des murs de soutènement, de la bretelle d’accès à  la cité administrative (coté station de traitement des eaux de l’EDM) de la voie d’accès à  la primature (Cité administrative, coté est) et l’éclairage public. En tout cas, sur le site de l’ouvrage, les réalisations vont bon train et avancent à  un degré souhaité, car la date butoire de la fin des travaux est fixée au 3 juin prochain. Depuis qu’elle a été retenue pour la réalisation de l’ouvrage, l’entreprise COVEC travaille d’arrache-pied pour que le délai de remise soit respecté…au bénéfice des usagers. A noter que le service contrôle et surveillance est assurée par l’entreprise CIRA. Sur le chantier, l’état d’avancement des travaux est incontestable. En un rien de temps, les pieds de l’échangeur sont sortis de terre. L’Ageroute rassure mais les travailleurs se plaignent Approché par nos soins, le directeur technique d’Ageroute, Modibo Keita, a indiqué que l’état d’avancement des travaux à  la date du 10 décembre 2009 est de 40% pour un délai consommé de 62% pour la phase 1. Pour lui, tout est entrain d’être mis en œuvre pour que les déviations soient raccourcies le maximum possible, afin que les désagréments soient un tant soit peu atténués sur les usagers. «Avec le plan de déviation élaboré par les différents acteurs du chantier, des dispositions sont prises pour minimiser les impacts des travaux sur le trafic », a-t-il dit. Sur tout autre plan, les ouvriers disent être piétinés dans leurs droits. « Nous travaillons sans mesures de sécurité. Nos plus hautes autorités prétendent lutter contre la pauvreté. Avec un salaire si bas, nous les ouvriers constituent la couche la plus marginalisée des travailleurs maliens ». l’un des goulots d’étranglement des travaux était le décaissement des fonds par l’Etat malien et la BIDC, en ce qui concerne la phase 2 du projet. Toute fois, M Keita a laissé entendre que ces problèmes sont en passe d’être résolus. En plus d’assurer la fluidité de la circulation, le nouvel échangeur multiple offrira une prestigieuse infrastructure au Mali. En tous cas, les usagers piaffent d’impatience de jouir pleinement du nouveau bijou.

Axe Bamako-Dakar : le dernier virage

Le pont de Balenda bientôt terminé Cette route est déjà  exécutée à  plus de 50%. De Kati au-delà  de Kita, les travaux sont terminés. Au-delà  de Kita, à  une cinquantaine de kilomètres, les travaux sont exécutés par la société Razel. La chaussée se dessine progressivement. Non loin de Kokofata, le premier pont est presque terminé sur le fleuve Balenda. «Â Le rythme d’exécution des travaux est impressionnant », s’est réjouit Hamed Diane Séméga. Le pont de Balenda est long de 110m. Il fait une hauteur de 13m. Entièrement financé par le Japon, il sera livré en 2010. Les deux autres ponts seront construits sur le Bafing et le Falémé. A cause de l’importance de ses travaux, le pont sur le Bafing sera construit en dernier lieu. Il ferra 240m de longueur. Le don de trois ponts vient renforcer les liens de coopération entre le Mali et Japon. Ce pays partenaire du Mali et aussi du Sénégal, s’est engagé à  construire gratuitement les trois ponts sur le corridor sud Bamako-Dakar. Pour renforcer le partenariat, les travaux de constructions des ponts, sont exécutés par une entreprise japonaise. Le ministre malien de l’équipement s’est dit satisfait de la rigueur de l’entreprise japonaise chargée de construire les trois ponts. Les deux axes Bamako-Dakar A la fin des travaux de cette route qui passe par Kita, Kéniéba et Tabacounda (Sénégal), le Mali sera encore plus proche du Sénégal. Ce sera la deuxième route internationale entre les deux pays. Cette deuxième route a l’avantage de servir de raccourci pour les gros porteurs qui quitteront Dakar pour Bamako et vice-versa. Les transporteurs pourront donc relier les capitales des deux pays sans passer par la ville de Kayes. Pour le bien être des usagers La nouvelle route Bamako-Dakar pourrait contribuer à  baisser le prix des produits importés dans les deux pays et à  réduire la durée du voyage pour les populations. Car elle peut contribuer au développement des échanges commerciaux maliano-sénégalais. Le Mali pourrait utiliser fréquemment le port de Dakar pour importer ses produits manufacturés.

Lancement de la Revue Budgétaire conjointe au Mali

Dette extérieure et orientations budgétaires C’’est le chef de file du groupe thématique des partenaires techniques et financiers sur la gestion macroéconomique, qui a donné le ton des travaux. Pour lui, cette session revêt une importance capitale car pendant 4 jours, on discutera du décaissement de l’aide extérieure apportée au budget de l’état pour le quatrième trimestre de l’année 2009 et le premier trimestre de l’année 2010. D’autre part, les orientations de la politique budgétaire du Mali et le cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté seront en ligne de mire : « Il s’agira pour nous d’envisager la contribution des financements extérieurs pour le bouclage financier du programme annuel pour l’année 2010. Pour ce faire, vous aurez ici quelques jours les partenaires techniques et financiers qui ont signé l’arrangement spécifique relatif à  l’appui budgétaire général. Je devrais rappeler que l’un des objectif recherché est d’accompagner la stratégie pour la croissance et la réduction de la pauvreté dans une optique d’utilisation de plus en plus accrue des procédures nationales dans la livraison de l’aide. Renforcer la responsabilité du gouvernement dans la politique d’allocation des ressources publiques. Ce faisant, nous nous inscrivons dans la mise en œuvre de la déclaration de Paris, du plan national efficacité de l’aide et stratégie commune d’assistance pays de l’ensemble des partenaires techniques et financiers. Mobilisation des ressources internes Il s’agit également de la mobilisation des ressources internes, l’utilisation efficace des ressources budgétaires et le renforcement du système de production et de diffusion d’une information fiable et exhaustive « ce sont autant de défis à  relever ensemble et nous en avons les moyens. Ces moyens nous apparaissent évidents lorsque nous regardons tous les progrès importants dont le pays été capable au cours des dernières années notamment dans le domaine de la gestion des finances publiques », ajoute le chef de file du groupe des partenaires techniques et financiers. Appui du ministère des finances Pour le ministre de l’économie et des finances, Sanoussi Touré, cette rencontre est capitale, car elle marque de la volonté commune, d’améliorer le dialogue autour de la mise en œuvre de ces politiques et stratégies, liées à  une mobilisation accrue des financements, à  leur meilleure gestion et à  l’amélioration de la capacité d’absorption de notre pays. « Cette revue constitue à  mes yeux, un cadre idéal d’accélération de la mise en œuvre de la déclaration de Paris. Pour le ministre Touré, cette revue intervient dans un contexte marqué par la conclusion positive de la revue 2008 du CSRP, la conclusion positive de la mise en œuvre 2008 du plan d’action du gouvernement pour l’amélioration et la modernisation de la gestion des finances publiques ( PAGAM-GFP) et l’adoption par le gouvernement de loi des finances 2010. Impact de la crise financière le ministre a reconnu que le Mali à  l’instar de la communauté internationale est confronté aux effets de la crise économique de 2008. « En dépit des multiples efforts accomplis par le pays, cette situation de crise freine la croissance des revus et altère l’accessibilité des couches les plus vulnérables aux capacités productives et aux produits de première nécessité ». Sanoussi Touré a invité les participants à  un dialogue franc et direct, conduisant à  des recommandations claires. Cette revue donne d’après lui, l’occasion de poursuivre, et d’intensifier le dialogue entamé lors de table ronde des bailleurs en 2008, autour de la stratégie de croissance accélérée et l’atteinte des OMD, mais aussi le suivi évaluation indispensable à  la consolidation de leur opération. « Notre souhait est que les efforts conjugués du gouvernement et des partenaires financiers contribuent davantage à  améliorer significativement les conditions de vie des populations maliennes et justifier ainsi vis-à -vis de vos contribuables et de tous vos compatriotes, la pertinence de l’aide apportée à  mon pays ». Les travaux de cette troisième revue budgétaire conjointe Mali et partenaires techniques et financiers prendront fin ce jeudi.

Millenium Challenge Account : Les projets enfin lancés !

Le Millenium Challenge Account, qu’est ce que c’est ? Ce Fonds pour les défis du Millénaire, est une initiative du Gouvernement Américain destinée à  contribuer à  la croissance accélérée et à  la lutte contre la pauvreté dans certains Pays les Moins Avancés (PMA). Le Mali a bénéficié de ce fonds, afin de poursuivre de grands travaux ! Le montant de ce fonds se chiffre à  près de 500 millions de dollars US, soit à  peu près 600 millions de francs CFA. Parmi ces travaux, figure entre autres la modernisation et l’extension de l’aéroport Bamako Sénou, à  commencer par l’aérogare frêt! Inauguré en avril par le chef de l’état, ce projet s’inscrit dans le développement des infrastructures aéroportuaires modernes. Une initiative dont s’était largement félicié Hamed Diane Semega, ministre de l’équipement et des transports et qui a remercié le Gouvernement Américain à  travers le Millennium Challenge Corporation (MCC) et qui contribue à  faire de l’aéroport Bamako-Sénou un outil de développement et d’intégration. Par ailleurs, la mise en œuvre des travaux d’exécution de la route Niono- Goma Coura, un ouvrage long de 81km, permettra d’améliorer les liaisons routières pour des enfants en âge d’aller à  l’école. Le financement de cette route s’inscrit dans le cadre du programme de réhabilitation de la liaison entre Niono et Tonka, en 6ème région du Mali. Sans oublier le processus d’Immatriculation de la zone du projet d’Irrigation d’Alatona dans l’Office du Niger ou le Parc Industriel. Rencontre entre acteurs impliqués dans le MCA Pour pérenniser ces grands travaux subordonnés au contrôle des Etats-Unis et à  une expertise de qualité, la rencontre de l’hôtel Radisson, a aussi permis de présenter des dossiers d’appels d’offres des grands travaux du Millenium Challenge Account ( MCA) aux entreprises locales, régionales et internationales en rappelant les objectifs du MCA. Le projet Millenium Challenge Account, dérivé de l’administration Bush, est un programme qualitatif, qui s’inscrit hors des politiques de prêts sévères et d’endettement de la Banque Mondiale qui étranglent le plus souvent les états. Si le millenium Challenge Account est une belle opportunité de développer quelques infrastructures au Mali, reste aux acteurs en charge du dossier de mener à  terme ces travaux, ceci pour tenter d’ atteindre les objectifs du Millénaire (OMD) en terme de croissance économique, mais aussi d’amélioration sociale, pour les populations concernées par ces projets. Mais les projets sont enfin lancés !