Attentat contre l’Ambassade de France à Tripoli

Un voiture piégée a explosé ce matin à  5hGMT sous les murs de la représentation diplomatique française dans la capitale libyenne.l’ambassade, située dans un quartier résidentiel a été détruite à  plus de 60% par le souffle de l’explosion qui a également fait sauté des canalisation et brisé des vitres des maisons alentours. La France a condamné avec « la plus grande fermeté » cet attentat, ont indiqué l’Elysée et le Quai d’Orsay. « Le président de la République (François Hollande, ndlr) condamne avec la plus grande fermeté l’attentat qui a frappé l’ambassade de France à  Tripoli ce matin et qui a blessé deux gendarmes assurant la sécurité de notre emprise diplomatique », explique le communiqué de l’Elysée, ajoutant que « le chef de l’Etat exprime sa solidarité et ses vœux de prompt rétablissement aux blessés ». Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a immédiatement pris le chemin de Tripoli pour prendre sur place toutes les mesures nécessaires et veiller au rapatriement des blessés. « La France attend des autorités libyennes que toute la lumière soit faite sur cet acte inacceptable, pour que les auteurs soient identifiés et traduits devant la justice. Cet acte vise, à  travers la France, tous les pays de la communauté internationale engagés dans la lutte contre le terrorisme », conclut le texte. Le Quai d’Orsay a également publié un communiqué dans lequel il condamne lui aussi « avec la plus grande fermeté » l’attentat, assurant qu’ « en liaison avec les autorités libyennes, les services de l’Etat mettront tout en œuvre pour que toute la lumière soit faite sur les circonstances de cet acte odieux et que ses auteurs soient rapidement identifiés ».

Portrait: Mouammar Kadhafi, le Guide qui s’est perdu

Un jeune capitaine de l’armée libyenne est apparu à  la tête d’une junte militaire le 1er septembre 1969 qui a renversé le vieux roi Idriss sans effusion de sang. Le monde découvrait Mouammar Kadhafi, beau gosse, svelte, fringuant officier supérieur très vite promu colonel pour diriger ce vaste pays riche en ressources pétrolières et sous-peuplé. Très tôt, Kadhafi impose un style. Le monde arabe qui trouvait en Nasser, le président égyptien, un père de la nation voyait en Kadhafi une relève assurée pour l’affirmation d’une identité arabe dans un monde agité et o๠la guerre avec l’Etat hébreu allait focaliser toutes les attentions. Le jeudi 20 octobre 2011, après huit mois d’insurrection et de guerre civile, Mouammar Kadhafi est arrêté à  Syrte, par les rebelles qui ont mis fin à  son règne sans partage de près de 42 ans. Ce dirigeant hors norme, a suscité tour à  tour beaucoup d’admiration, d’irritation, puis de haine. A la tête d’une révolution, il a su mobiliser des sympathies par un régime progressiste soutenant tous les mouvements de libération dans le monde et plus particulièrement en Afrique. Son évolution en politique fut méthodique et calculée avant que l’homme à  qui tout réussissait ne verse dans une effrayante mégalomanie. Sa révolution au début des années 70 était dans l’air du temps. Décolonisation, guerres d’indépendance, la question palestinienne, étaient un fonds de commerce infaillible. Socialiste, il a vite eu de l’écho à  ses appels du refus de l’ordre établi. Le bloc de l’Est, à  l’époque, était un mur sur lequel le président libyen pouvait monter pour observer le monde. Cette posture était pour lui un moyen de menacer l’Occident. Presqu’une obsession. Son pays est devenu la Jamahiriya arabe libyenne et socialiste et marque le profond changement que le leader libyen impose à  son pays. Un mélange de genre entre « centralisme démocratique communiste » et pratique traditionnelle de commandement, le tout érigé en système de gouvernement. Mouammar Kadhafi n’est plus président mais plutôt « Guide de la révolution ». Et, l’air de rien, le pouvoir devient personnel. Il n’est plus exercé par les « masses » qui confient leur destin au Guide éclairé. Mais le culte de la personnalité, déjà  présent, est noyé dans un flot de revendications identitaires et d’affirmation de soi dans un monde bipolaire. Le début de la dérive Devant les débâcles des armées arabes face à  Israà«l les populations se convainquent qu’un leader fort et intransigeant devrait relever l’honneur des nations et des peuples arabes humiliés. Kadhafi a incarné, un temps soit peu, cette image. Il a pensé la renforcer en s’opposant violemment à  toute tentative de négociation avec Israà«l. Le 6 octobre 1981, le Guide libyen s’est félicité de l’assassinat du président égyptien Anouar el Sadate appelant même à  un jour férié pour saluer « l’action héroà¯que » qui a consisté à  éliminer celui qui a trahi la nation arabe en engageant un processus de paix avec Israà«l. Extrémiste, il applique la stratégie de l’ouverture Porté par les foules, l’homme s’est senti habité par un destin universel. Il écrit le « Livre vert » qui en quelques vérités fortes devrait ouvrir les portes d’une nouvelle voie autre que celles des Occidentaux ou encore des Soviétiques. Le Livre vert, pensait-il, devrait envoyer aux archives de l’histoire toutes les théories tiers-mondistes. Dans ce livre le concept de la victoire du peuple inéluctable sur l’oppression, l’impérialisme, par tous les moyens était déjà  un prélude au soutien du terrorisme comme moyen d’abattre l’ennemi. La mise en pratique de cette théorie est déjà  son implication dans le conflit tchadien en 1973. Ses troupes avaient occupé la bande d’Aouzou dans le nord du Tchad avant d’en être délogées par les forces françaises qui ont appuyé l’assaut conduit par l’armée de Hissène Habré en 1982. Ses engagement et soutien sur tous les fronts contre les intérêts occidentaux lui ont valu, en représailles, des bombardements américains sur la capitale Tripoli en 1986. Le guide y a perdu une de ses filles adoptives. Mais le Guide libyen s’est aussi illustré par son soutien financier et militaire à  l’African National Congress (ANC) en Afrique du Sud pendant les années d’apartheid. Grâce à  ses moyens, les dirigeants de l’ANC ont pu voyager dans le monde pour faire entendre la voix de la résistance et de la liberté. Nelson Mandela, après sa libération lui avait d’ailleurs publiquement rendu hommage. l’homme ne se donnait plus de limite. Son bras armé était visible dans l’attentat contre le Boeing de la Pan Am au dessus de Lockerbie et qui avait fait 270 morts en 1988. Un avion DC-10 de la compagnie française UTA avait explosé en vol au dessus du désert du Ténéré au Niger en 1989 ; 170 morts. Là  encore les services libyens sont mis en cause. Un embargo international frappe le pays de 1992 à  1999. Kadhafi avait consenti à  remettre à  la justice internationale ses agents impliqués dans les attentats et à  indemniser les victimes. C’’est le retour de la Libye sur la scène internationale avec son Guide qui a regagné le droit de fréquenter les plus grands de ce monde. Et, par ces temps de crise les dirigeants occidentaux ne voulaient pas « cracher sur les pétrodollars libyens ». Achats d’équipements, d’avions et autres constituaient pour les pays industrialisés une importante manne qui enlève toute odeur au fric libyen. Futé, il ne voulait pas seulement avoir par l’argent un droit de cité. Il voulait toucher l’opinion occidentale au C’œur. De 1999 à  2007, l’affaire des infirmières bulgares, condamnées pour avoir contaminé volontairement, selon les autorités libyennes, des enfants par le virus du sida, a servi de monnaie de change au Guide libyen qui a finalement gracié les inculpées. En 2003, à  la surprise générale, Kadhafi annonce le démantèlement de tous ses programmes secrets d’armement. Il instaure une politique d’assouplissement de la réglementation libyenne en matière économique permettant l’ouverture du marché local aux entreprises internationales. Le réchauffement des relations avec certains pays européens, comme le Royaume-Uni, la France, l’Espagne et l’Italie est effectif. Il déclare qu’il entend désormais jouer un rôle majeur dans la pacification du monde et la création d’un Moyen-Orient sans armes de destruction massive.

Libye : Kadhafi traqué, Seif el Islam libre

Seif el-Islam devant des journalistes et ses partisans à  Tripoli, la nuit du 22 au 23 août 2011. © AFP C’est tout sourire que Seif el-Islam a démenti son arrestation devant trois journalistes qu’il avait fait venir de l’hôtel Rixos au complexe militaire fortifié de son père Bab Al-Aziziya, aux toutes premières heures de la journée. Le fils de Kaddafi, porte-parole officieux du régime libyen est arrivé à  bord d’un véhicule tout terrain devant l’immeuble qui avait été bombardé par les Américains en 1986. La rencontre s’est ensuite déroulée sur un terrain vague attenant. « Je suis là  pour démentir les mensonges », a-t-il déclaré en affirmant que la capitale était « sous le contrôle » des forces du régime. « Vous avez vu comment le peuple libyen s’est soulevé pour combattre l’arrivée des rebelles ? » a-t-il lancé. « L’Occident dispose d’une haute technologie qui a perturbé les télécommunications et a envoyé des messages au peuple faisant état de la chute du régime du colonel Kaddafi, a-t-il ajouté. Selon lui, des SMS de propagande ont été envoyés dimanche à  de nombreux habitants de Tripoli pour répandre de fausses rumeurs. « C’est une guerre technologique et médiatique pour provoquer le chaos et la terreur en Libye », a-t-il ajouté. « Ils [les rebelles, NDLR] ont aussi fait infiltrer des bandes de saccageurs (dans la capitale) par la mer et à  bord de voitures », a-t-il ajouté. Il a également assuré que les forces loyales au régime ont fait subir à  la rébellion de « lourdes pertes » aux rebelles qui prenaient d’assaut la résidence de son père. Le régime serait-il plus solide que ne l’estiment les forces alliées aux rebelles ? Plus de six mois après le début du soulèvement en Libye à  la mi-février, ils étaient nombreux lundi, au lendemain de l’entrée des rebelles à  Tripoli, à  juger que le régime n’en avait plus pour très longtemps, qu’il « touchait à  sa fin », selon les mots du président américain. Multiples réunions sur la Libye Barack Obama a exhorté le dirigeant libyen à  annoncer « expressément » son départ après 42 ans de règne. Le patron de l’ONU Ban Ki-moon a quant à  lui convoqué un sommet sur la Libye cette semaine. Le Groupe de contact doit également se réunir jeudi à  Istanbul tandis qu’un sommet du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) est prévu vendredi à  Addis Abeba. Pendant ce temps, Kaddafi compte bien s’accrocher encore au pouvoir. Selon une source diplomatique, il se trouverait toujours dans sa résidence du quartier de Bab Al-Aziziya à  Tripoli. La Maison Blanche affirme ne disposer d’aucune preuve de son départ de Tripoli et la rébellion dit ignorer o๠il est. La rébellion avait annoncé avoir « arrêté » dimanche deux de ses fils, Mohamed et Seif al-Islam. Pour le second, il s’agissait vraisemblablement d’une manipulation destinée à  affaiblir le moral de l’adversaire. Et pour le premier, un haut responsable des rebelles a indiqué que qu’il avait réussi à  s’échapper. Les rebelles tiennent cependant une bonne partie de la ville, jusqu’à  80 % selon de nombreuses sources. Ils ont atteint la place Verte, un lieu symbolique o๠les partisans du régime avaient l’habitude de se rassembler et que les insurgés ont rebaptisée « place des Martyrs ». Une foule en liesse a dansé toute la nuit en agitant des drapeaux rouge, noir et vert, aux couleurs de la rébellion. Snipers embusqués Les rebelles ont pris le contrôle des locaux de la télévision d’à‰tat, qui a cessé d’émettre. Mais des tireurs embusqués sur le toit d’immeubles freinent leur progression dans de nombreux quartiers et l’euphorie semble retombée. Ils attendent désormais le renfort de milliers d’autres combattants et hésitent sur la manière d’avancer : rapidement à  travers de grandes avenues exposées aux tirs des snipers, ou lentement à  travers le labyrinthe de ruelles sans savoir qui les attend au tournant. A Benghazi, les rebelles ont confirmé que « plusieurs navires sont arrivés » à  Tripoli « depuis Misrata, avec à  leur bord un grand nombre de combattants et de munitions ». « L’époque de Kaddafi est révolue (…) mais nous ne pouvons pas dire que nous contrôlons Tripoli », a dit le président du CNT Mustapha Abdeljalil lors d’une conférence de presse, menaçant de démissionner si des exactions et des « actes de vengeance » étaient commises par ses troupes. « Nous espérons que Mouammar Kaddafi sera capturé vivant pour qu’il puisse avoir un procès équitable », a-t-il ajouté. Enfin, le département d’à‰tat a fait savoir que des proches du dirigeant libyen ont tenté de négocier avec l’administration américaine jusqu’au début de l’offensive rebelle contre Tripoli. Mais « aucun d’entre eux n’était sérieux, parce qu’aucun » n’offrait en préalable le départ du pouvoir du colonel Kaddafi, a indiqué à  la presse Victoria Nuland, la porte-parole du département d’à‰tat. Ailleurs en Libye, des affrontements ont été signalés dans les villes d’Al-Aziziya (50 km au sud de Tripoli) et d’Al-Khoms, à  mi-chemin entre la capitale et Misrata (est). Plus à  l’est, les pro-Kaddafi ont évacué la ligne de front de Brega et fui vers l’Ouest en direction de Syrte, ville d’origine et bastion du dirigeant libyen, selon la rébellion dont le chef a promis que les villes de Syrte et de Sebah « se soulèveront bientôt à  leur tour ». (Avec AFP)

Kadhafi : la fin d‘un règne sans partage ?

C’’est un monde qui s’effondre pour la dynastie Kadhafi qui depuis près de quarante ans, règne sans partage sur la libye, terre pétrolière et o๠les rebelles, insurgés, appelez-les comme vous voudrez, ont pris d’assaut la capitale, depuis quelques jours. Les rivières de sang sont coulé en Libye, sous les bombes de l’OTAN, comme l’avait promis Seif El Islam, le fils aujourd’hui capturé. La révolution libyenne, après celle de Tunisie et d’Egypte, est entrain d’atteindre son point culminant. Les médias du monde sont suspendus à  la chute du régime de Mouammar Kadhafi, désormais l‘homme à  abattre pour le monde occidental. Et celui-ci est bien seul aujourd’hui. Négotiations en cours, disparition, Kadhafi est acculé, après avoir résisté, repoussé les assauts des insurgés de sa république pétrolière. Ces rebelles qui ont appelé l’Otan à  l’aide, tanpis pour les dommages collatéraux. On ne fait pas de bonne révolution sans faire couler le sang. C’’est la fin des privilèges en libye, ce état désertique o๠souverains et monarques africains venaient faire allégeance à  un guide mégalomane et qui se croyait éternel au pouvoir. Quelle fin indigne. Kadhafi avait-il prévu que les révolutions médiatiques et cybernétiques de Tunisie et d’Egypte atteindrait son dominium ? Sûr de son pouvoir, celui qui se considérait comme le roi des rois d’Afriques et rêvait de diriger ces états-Unis d’Afrique, grâce à  une armée digne d’Hannibal et son or noir, fait face à  un chaos sans nom et une ultimatum peau de chagrin. La puissance et la fortune, n’auront pas pesé face aux frappes de l’Otan, à  la suprématie des bombes lâchées sur ses concitoyens, ceux-là  même sui jouissaient des retombées de l’Or Noir. Kadhafi, guide controversé, suscitait l’admiration, comme la répulsion. Tout au long de son règne, il aura marqué le Maghreb de son influence, pesé dans les décisions panafricaines, crée l’ire, l’indignation, fait du terrorisme une option, ému le monde avec l’affaire des infirmières bulgares. Kadhafi, un magnat, un mégalo, un roi, un allié pour certains pairs. ATT déclarait il y a quelques jours, dans les pages d’un journal africain, qu’il ne voyait pas pourquoi il lâcherait son ami, malgré la crise qui secouait son empire. Kadhafi énerve, amuse, irrite mais il est le grand frère pour d’autres. Au Mali, il sera regretté, car sa marque est partout, ses hôtels trônent fièrement dans notre capitale, et sa cité administrative sera le temple du souvenir de celui qui présida, aux côtés de notre président, les célébrations du cinquantenaire le 22 septembre 2010. Ailleurs, nos religieux et médersas, qu’il finançait se rappelleront à  son bon souvenir. Les tribus du désert elles se souviendront aussi de son aura, pour avoir voulu réunir ces bédouins autour d’idéaux souverains… Kadhafi, porté disparu ? Celui qui jurait se mourir en martyr est introuvable, affirment les médias ce lundi matin. O๠est passé le résistant qui lachait ses quatre vérités à  l’occident ? La mort est préférable à  la honte, dit un proverbe. Alors Kadhafi ira t-il se réfugier dans un royaume lointain et mourir de honte, oublié de l’histoire, o๠résistera jusqu’au bout, par une fin tragique et à  sa dimension. La sortie par la grande porte tel le héros éternel de la révolution libyenne…

Libye : la bataille de Tripoli est engagée

Les rebelles menaient ce dimanche une virulente offensive sur Tripoli par mer et par terre, tablant sur une chute dans les prochaines heures de ce bastion du régime, mais Mouammar Kaddafi toujours combatif a promis de résister et de sortir victorieux de cette bataille. Devant l’hôtel Rixos o๠logent les journalistes étrangers, de violents affrontements ont éclaté en soirée. Des hommes fidèles au régime postés devant l’établissement ont tiré avec leur kalachnikov probablement en direction des rebelles, mais le reporter de l’AFP ne pouvait pas voir leurs cibles. Déclenchée samedi soir, l’opération « Sirène » se déroule en coordination entre le Conseil national de transition (CNT, organe politique de la rébellion) et les combattants dans et autour de Tripoli, a dit Ahmed Jibril, porte-parole du CNT basé à  Benghazi (est), précisant que « l’Otan est également impliquée ». Après la perte ces derniers jours par les troupes du régime de plusieurs villes au profit des forces rebelles puis l’assaut de Tripoli, plusieurs pays occidentaux dont les Etats-Unis, ont estimé que le régime de M. Kaddafi approchait de sa fin après un conflit qui dure depuis plus de six mois. Pour la Maison Blanche, les jours de M. Kaddafi comme dirigeant sont « comptés ». Le président français Nicolas Sarkozy l’a « exhorté » « à  renoncer sans délai à  ce qui lui reste de pouvoir » alors « que l’issue ne fait désormais plus de doute ». « Point crucial » La « tragédie » du conflit « touche à  sa fin », a commenté le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini. La situation est « à  un point crucial », a dit le secrétaire d’à‰tat britannique aux Affaires étrangères Alistair Burt. En fin de journée, le quartier populaire de Tajoura, situé dans la banlieue est de Tripoli, était sous contrôle des rebelles de même que celui de souk Al-Jomaa, selon des témoins. Des insurgés, participant aux combats à  Tripoli, se sont infiltrés dans la capitale en arrivant par la mer de l’enclave côtière de Misrata, à  200 km à  l’est, selon un porte-parole de la rébellion. « Nous espérons que d’ici demain (Tripoli) sera tombée entre nos mains », a déclaré à  l’AFP un chef militaire rebelle, Abdelhakim Belhaj. « Nous nous attendons à  la victoire pour cette nuit », a déclaré le représentant du CNT aux à‰mirats arabes unis, Aref Ali Nayad, ajoutant que la rébellion avait « formellement demandé à  l’Otan » une plus grande implication des hélicoptères d’assaut Apache dans les combats. Malgré cette avancée inédite des rebelles, Mouammar Kaddafi a encore affirmé qu’il ne se rendrait pas et sortirait « victorieux » de la bataille de Tripoli dans un nouveau message sonore diffusé par la télévision. Il s’agit du deuxième en moins de 24 heures de M. Kaddafi. « Nous ne nous rendrons pas. Nous n’abandonnerons pas Tripoli aux occupants et à  leurs agents », a-t-il lancé, appelant ses partisans à  « marcher sur Tajoura par dizaines de milliers pour le purger des agents des colonisateurs ». « Aujourd’hui, il faut prendre le dessus à  Tajoura. Je crains, si vous les laissez, qu’ils vont détruire Tripoli », a-t-il dit. Dans la nuit, la télévision officielle avait déjà  diffusé un message sonore de M. Kaddafi exhortant ses partisans à  « marcher par millions » pour « libérer les villes détruites ». « Le sang sera partout » Et le porte-parole du régime a affirmé lors d’une conférence de presse dimanche que « des milliers de soldats professionnels et des milliers de volontaires défendent et protègent la ville ». « Ces gens ne sont pas seulement patriotes mais ont des familles et des maisons qu’ils veulent protéger et comprennent bien que si les rebelles entrent, le sang sera partout », a déclaré Moussa Ibrahim. Le régime, qui a reconnu des infiltrations « de groupes isolés », a envoyé des messages sur les téléphones portables appelant « le peuple à  éliminer les traà®tres et les agents avec des armes et à  les piétiner », a indiqué un journaliste de l’AFP. Les membres de la direction de l’hôtel Rixos ainsi que son chef, de nationalité suisse, ont quitté l’établissement. Ce dernier a affirmé que les employés avaient reçu des appels téléphoniques de personnes menaçant de prendre d’assaut l’hôtel parce qu’il y héberge des officiels. En début de soirée, les rebelles venus des montagnes de Nefoussa, dans l’Ouest libyen, se trouvaient de leur côté à  12 km de Tripoli. Dans leur avancée, ils ont pris le contrôle d’une caserne, située au « kilomètre 27 », o๠ils se sont emparés d’armes et de munitions, selon un correspondant de l’AFP sur place. Cette caserne était l’obstacle le plus important sur la route de Tripoli. « Nous avons pris cette base, mais elle n’est pas encore sécurisée. Il y a toujours des tireurs embusqués à  l’intérieur », a déclaré à  l’AFP un combattant. Les insurgés ont par ailleurs libéré plusieurs dizaines de détenus de la prison de Maya, située non loin de la caserne. Enfin, l’ancien numéro deux du régime libyen Abdessalem Jalloud, qui a fui Tripoli vendredi et se trouve en Italie, a estimé dimanche que le colonel Mouammar Kaddafi n’avait plus de temps à  sa disposition pour négocier son départ du pouvoir et risquait d’être tué. « Je crois qu’il reste une semaine, au maximum 10 jours au régime et peut-être moins », a estimé M. Jalloud dans une interview à  la chaà®ne de télévision publique TG3. Selon lui, Kaddafi n’a aucun moyen de quitter Tripoli. Toutes les routes sont bloquées. Il peut seulement partir sur la base d’un accord international et je pense que cette porte est fermée. « Kaddafi n’est pas comme Hitler » Plus tôt dans la journée, le ministre italien de la Défense, Ignazio La Russa, avait confirmé que M. Jalloud, ancien bras droit de Kaddafi, qui avait participé au putsch du colonel en 1969, se trouvait en Italie. « Je pense qu’il serait difficile pour Kaddafi de se rendre et il n’est pas comme Hitler qui a eu le courage de se suicider. Je ne crois pas que l’évolution de la situation à  Tripoli lui permettra de survivre », a-t-il ajouté. Tombé en disgrâce au milieu des années 1990, M. Jalloud a rejoint vendredi la rébellion après avoir réussi à  fuir la capitale libyenne. Arrivé avec sa famille en Tunisie, il était reparti samedi à  l’aube vers l’Italie, selon des sources officielles tunisiennes. Dans une interview à  la chaà®ne de télévision Al-Jazira, M. Jalloud avait appelé la tribu du colonel Mouammar Kaddafi à  renier ce tyran. L’ex-compagnon de route du colonel Kaddafi avait aussi exhorté les habitants de Tripoli à  se joindre à  la rébellion. Le régime de Mouammar Kaddafi est en train de s’effondrer ce dimanche soir, a estimé un porte-parole de l’Otan, Mme Oana Lungescu, à  la suite du déclenchement de l’offensive des rebelles libyens à  Tripoli. « Nous voyons des gens faisant leurs bagages, trois personnes de haut rang ayant fait défection ces derniers jours, et le territoire contrôlé par Kaddafi rétrécir sous nos yeux », a-t-elle ajouté.

Les rebelles aux portes de Tripoli

La rébellion libyenne a pris ce dimanche la ville de Zaouà¯ah, à  50 km environ à  l’ouest de Tripoli, sur la route côtière qui mène à  la Tunisie. Cette nouvelle victoire est sans nul doute l’avancée la plus spectaculaire des insurgés depuis six mois dans les zones de l’ouest du pays contrôlées par les partisans de Mouammar Kadhafi. Les rebelles contrôlent à  présent la côte aussi bien à  l’est qu’à  l’ouest de Tripoli. Au nord, un blocus naval assuré par l’Otan est en place et, au sud, des combats sont en cours. A Tripoli on garde son calme. Des troupes gouvernementales lourdement armées sont stationnées en nombre sur la route de la capitale, qui ne semble pas directement menacée dans l’immédiat. Dans le centre de la ville, rien ne laissait penser dimanche soir que la situation ait évolué. Des jeunes jouaient près de la place centrale de la ville, d’autres étaient assis devant des boutiques peu avant la fin du jeûne de la journée, dans le cadre du ramadan. Mouammar Kadhafi, quant à  lui, n’entend d’ailleurs pas laisser tomber son pays aux mains de ceux qu’il qualifie de « traà®tres » et a appelé ses compatriotes à  en libérer le pays. Dans un message sonore diffusé dans la nuit par la télévision d’Etat, il a lancé: « Avancez, prenez vos armes, allez au combat pour libérer la Libye mètre après mètre des traà®tres et de l’Otan. Tenez-vous prêts au combat (…) Le sang des martyrs nourrit le champ de bataille. » Mais les invectives et la position de fermeté toujours affichées par le Guide réflètent-elles la véritable position du pouvoir libyen, que beaucoup disent désormais aux mains du fils Saà¯f el Islam ? Pas sûr, au vu des dernières informations. En effet, des représentants du gouvernement et de l’insurrection se seraient réunis à  huis clos dans un hôtel de Djerba, dans le sud de la Tunisie voisine. Une information démentie, aussitôt qu’elle a été rendue publique, par le porte-parole du gouvernement libyen Moussa Ibrahim. Ce dernier a par ailleurs affirmé que les villes de Zaouà¯ah et Gariane, que les rebelles annonçaient avoir prises, étaient sous le contrôle du pouvoir central. Il a néanmoins fait état de petites zones de combat en deux autres points des environs de Tripoli. Selon les journalistes présents sur place, divers signes indiquent que les combats se propagent à  l’ouest à  partir de Zaouà¯ah le long de la côte. Des tirs ont été entendus au poste frontalier de Ras Jdir, du côté libyen de la frontière. A Bruxelles, l’Otan a dit surveiller de près une situation « fluide ». « Les forces pro- et anti-Kadhafi sont au contact. Nous ne savons encore rien de sûr, notamment à  propos du contrôle de Zaouà¯ah », a dit un responsable de l’Alliance.

Libye : Les rebelles passent à l’attaque

D’intenses échanges de tirs ont eu lieu tôt ce matin, alors que les avions de l’OTAN survolaient la zone, sans la bombarder. C’’est donc avec le «feu vert de l’OTAN» que la rébellion a lancé une offensive majeure pour reprendre des secteurs au sud de Tripoli perdus au profit des forces du régime. Les insurgés cherchent notamment à  reprendre Bir Al-Ghanam, un carrefour stratégique à  quelque 50 km au sud de Tripoli, afin d’être à  portée de canon de la capitale libyenne. Autre enjeu de cette offensive, la ville de Gharyane, o๠se trouvent les garnisons de l’armée loyaliste, considérée comme un verrou stratégique vers Tripoli par les rebelles. Samedi, l’Otan a annoncé avoir intensifié ses bombardements dans l’ouest de la Libye, détruisant une cinquantaine d’objectifs militaires durant la semaine. Les opérations ont visé des objectifs situés du Djebel Nefoussa, près de la frontière tunisienne, à  la ville de Misrata, à  plus de 200 km à  l’est de Tripoli, selon un communiqué de l’Otan. Après avoir été acculés à  se retirer de la région de Bir Al-Ghanam dans les montagnes de Nefoussa (ouest), les rebelles veulent de nouveau s’emparer de ce carrefour stratégique qui a été visé vendredi par l’aviation de l’Otan. Dimanche dernier, la rébellion avait annoncé son intention de lancer une grande offensive sur le front ouest pour récupérer les territoires situés au Sud de Tripoli. « Nous attendions avant de lancer cette attaque, nous avons finalement eu le feu vert de l’Otan ce matin [mercredi] et l’offensive a commencé », a déclaré un membre du comité révolutionnaire de Zenten, au sud de Tripoli. La France avait procéder la semaine dernière a des largages de d’armes et de munitions pour soutenir les rebelles dans la préparation de cette attaque. Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, s’était pourtant dit défavorable à  une telle offensive mardi lors d’une conférence de presse à  Paris, doutant des capacités militaires des rebelles. « Nous ne sommes pas aujourd’hui dans un système stabilisé, centralisé, obéissant dans toutes ses implications sur le terrain à  une autorité unique ». La Libye est en proie depuis la mi-février à  un soulèvement contre le régime autoritaire du colonel Mouammar Kadhafi qui a été réprimé dans le sang. Une coalition internationale est intervenue le 19 mars, sur mandat de l’Onu, pour venir en aide à  la population et l’Otan en a pris le commandement le 31 mars. La rébellion s’est elle installée dans l’est de la Libye et a établi sa « capitale » à  Benghazi tandis que la majeure partie de l’ouest du pays reste aux mains du régime hormis quelques zones -essentiellement Misrata et les montagnes berbères- o๠se déroulent des combats entre rebelles et pro-Kadhafi.

Libye : Khaddafi reprend le contrôle

Le guide Libyen reprend le contrôle. Les forces de Kadhafi ont gagné du terrain face aux rebelles mardi, reprenant Zouara (ouest de Tripoli), dernier bastion de l’opposition dans l’ouest de la Libye, avant d’attaquer Ajdabiya, verrou stratégique vers l’est du pays. Succès également sur le front diplomatique pour le dirigeant libyen, les pays du G-8 n’ayant pas pu s’entendre à  Paris sur une intervention militaire internationale dans son pays. Fort de ses avancées sur le terrain, Moammar Kadhafi a pratiquement déclaré victoire mardi, estimant dans le quotidien italien « Il Giornale » que l’insurrection était désormais à  court d’options. « Il n’y a plus que deux possibilités: se rendre ou fuir », a-t-il affirmé. Les forces loyalistes ont d’abord repris mardi Zouara, ville située à  une cinquantaine de kilomètres à  l’ouest de Tripoli, renforçant la mainmise de Kadhafi sur la région s’étirant entre la capitale et la frontière tunisienne. Les soldats de Moammar Kadhafi ont également frappé Ajdabiya, pilonnant la ville par les airs et au sol par des tirs de missiles et d’artillerie. Alors que les insurgés n’avaient fortifié que l’entrée ouest de la ville, les forces loyalistes les ont surpris en attaquant également par le Sud. L’opposition a rapidement été dépassée, et les chars de Kadhafi ont pu entrer dans Ajdabiya. « Ils n’ont pas les armes, mais ils ont la volonté de se battre », a déclaré à  propos des rebelles le lieutenant-colonel Mohammed Saber, un officier de l’armée ayant fait défection. Il s’exprimait par téléphone alors que résonnaient en arrière-plan les bruits des explosions et des tirs d’artillerie. Ahmed al-Zwei, porte-parole des insurgés, a, lui, expliqué que des missiles tirés depuis la mer et des bombes larguées par les avions de l’armée atteignaient Ajdabiya. Ce revers à  Ajdabiya pourrait avoir de lourdes conséquences pour l’opposition, la ville étant le verrou de l’est du pays, qu’elle contrôle désormais depuis plusieurs semaines. Si l’armée de Kadhafi parvenait à  reprendre effectivement le contrôle de cette cité de 140.000 habitants, la voie pourrait alors être ouverte vers Benghazi, bastion de la rébellion, o๠s’est installé le Conseil national libyen de transition (CNLT), instance regroupant les opposants à  Kadhafi. La télévision libyenne a affirmé que la bataille d’Ajdabiya était déjà  remportée, assurant que les soldats loyalistes contrôlaient « totalement » la ville et étaient en train de la « nettoyer des bandes armées ». A Tripoli, plusieurs centaines de partisans de Kadhafi se sont rassemblés sur la place Verte pour fêter cette annonce. Dans le même temps, les pro-Kadhafi maintenaient le blocus de Misrata, troisième plus importante ville de Libye et dernière position majeure de l’opposition dans l’ouest. « Nous sommes à  court d’antibiotiques, de matériel chirurgical et d’équipements jetables », a confié un médecin de la ville. « Nous nous sentons tellement isolés ici. Nous implorons la communauté internationale de nous aider dans ces moments très difficiles ». Mais, les ministres des Affaires étrangères du G-8, réunis à  Paris, n’ont pas réussi à  s’entendre. La France et la Grande-Bretagne n’ont pas obtenu le soutien des autres pays, ni à  des frappes aériennes ciblées ni à  la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne, les diplomates des grandes puissances s’en remettant finalement au Conseil de sécurité de l’ONU pour prendre de nouvelles sanctions contre Tripoli. Celui-ci envisage d’accroà®tre les pressions pour inciter Khaddafi à  partir. En route vers Benghazi Désormais, c’est vers Benghazi que se dirige les forces Pro Khaddafi qui envisagent une offensive pour déboulonner les dernières résistances, alors que les insurgés continuent à  réclamer l’option militaire. Après 30 jours d’insurrection armée, le colonel est en voie de reprendre le contrôle de son pays. Au gran dam de la communauté internationale.

Libye : Seif El Islam « promet  » la guerre aux siens !

Alors que certains observateurs spéculent sur la fin présumée de Khadafi, C’’est son fils, Seif El Islam, numéro deux du régime, qui s’est prononcé sur les mouvements qui agitent son pays, de Tripoli à  Benghazi, o๠la répression a fait près de 173 morts. Un chiffre qui augmente de jour en jour selon l’ONG Human Right Watch. Dans une déclaration télévisée, Seif El Islam, met en garde le peuple Libyen, contre les manifestations hostiles au régime de son père : «Â Nous ne lâcherons pas la Libye et nous combattrons jusqu’au dernier homme, jusqu’à  la dernière femme et jusqu’à  la dernière balle ». «La Libye est à  un carrefour. Soit nous nous entendons aujourd’hui sur des réformes, soit nous ne pleurerons pas 84 morts mais des milliers et il y aura des rivières de sang dans toute la Libye », Reste que la vague qui agite le monde arabe, de la Tunisie, en passant par l’Egypte, a bel et bien atteint la Jamahiriya. Si son issue, pour l’instant demeure incertaine, on le sait, la dynastie Khadafi, n’a jamais lésiné sur les dommages collatéraux pour asseoir son influence. Et la mort de quelques milliers de libyens, ne saurait les empêcher de gouverner. Les exemples du passé sont là , les attentats de Lockerbie, les exécutions sommaires, les opposants dans les geôles, les répressions d’étrangers africains. La menace brandie par Seif El Islam, n’a donc rien de surprenant… Et les réformes de modification constitutionnelle promises vont-elles arrêter le mouvement ? Dans les cas tunisiens et égyptiens, elles n’ont fait qu’exacerber la colère de la rue… Complot étranger ? Khadafi peut-il tomber face à  la vindicte populaire ? C’’est la grande interrogation. Seif El Islam, estime lui que la Libye : «n’est ni la Tunisie, ni l’Egypte », et est la cible d’un complot étranger. Tripoli, Benghazi se voient pourtant, traversés de soubresauts, suivis de répression dans un régime, o๠la personnalité du Guide, a toujours marqué l’esprit de ses concitoyens. Khadafi, avait même été l’un de ceux qui avaient félicité l’Egypte lors de la chute de Moubarak. s’il a émis l’idée de mourir en martyr, en restant le chef suprême de la révolution, est-ce à  dire que la cause est totalement perdue ? Peut-on également imputer ce soulèvement au seul fait d’un prétendu complot étranger relayé par les médias ? Un spécialiste, explique la contestation est souvent partie du Net. Des divers blogs, pour la plupart, animés par des opposants au régime, installés à  l’extérieur et motivés par les exemples tunisiens et égyptiens. Mais C’’est le peuple qui est descendu dans la rue, par effet de ricochet, et au-delà  de tout complot, C’’est aussi, un ras le bol, qui anime les libyens. Manipulation occidentale ou pas. Certains sont prêt à  mourir pour le prix de la liberté. Et d’autres comme Seif El Islam, sont prêts à  menacer les siens, pour sauvegarder des intérêts strictement familiaux.

Libye: 5 indices d’un affaiblissement du régime

Les rumeurs sur le départ de Kadhafi se multiplient Malte? Venezuela? Alors que le Colonel Kadhafi est introuvable, les rumeurs se multiplient concernant son éventuel départ de Tripoli, voire de Libye. La BBC affirme qu’il aurait bien quitté la capitale, s’appuyant sur des « sources indépendantes ». Le Guardian, lui, ne confirme pas encore. Le ministre britannique des Affaires étrangères déclarait que certains éléments laissaient penser qu’il était au Venezuela. Le pays a démenti et nié tout contact avec Kadhafi lundi en fin d’après-midi. Face à  l’embrasement, c’est son fils, Seà¯f Al-Islam Kadhafi, qui s’est exprimé à  la télévision libyenne dans la nuit de dimanche à  lundi. Il a adressé un double message de mise en garde et d’apaisement, prévenant que l’armée maintiendrait l’ordre dans le pays à  n’importe quel prix. « La Libye, à  l’inverse de l’Egypte et de la Tunisie, est composée de tribus, de clans et d’alliances », a prévenu le fils du dirigeant, mettant en garde contre une division du pays en plusieurs Etats. Selon lui, le peuple doit choisir soit de construire une « nouvelle Libye » soit de plonger dans la « guerre civile ». Des officiels désavouent le régime Le ministre de la Justice Moustafa Mohamed Aboud Al Djeleil a démissionné lundi en signe de protestation contre un « recours excessif à  la violence contre les manifestants », rapporte le journal libyen Kourina. Dimanche, le représentant permanent de la Libye auprès de la Ligue arabe, Abdel Moneim al-Honi, avait annoncé qu’il quittait son poste pour rejoindre « la révolution » et protester contre la « violence contre les manifestants » dans son pays. Deux avions militaires et deux hélicoptères civils sont arrivés à  Malte lundi après-midi. Leurs pilotes, des militaires gradés, disent avoir refusé de tirer sur la foule et se sont réfugiés sur l’à®le. L’ancien porte-parole du gouvernement prône le dialogue. Dans une déclaration marquant les désaccords au sein du pouvoir face aux manifestations antigouvernementales qui secouent le pays depuis six jours, Mohamed Bayou a critiqué lundi la menace de recours à  la force brandie par Seà¯f Al-Islam Kadhafi. La direction libyenne doit entamer un dialogue avec l’opposition et débattre de l’élaboration d’une Constitution, a ajouté lundi Mohamed Bayou. L’ambassadeur libyen auprès des Nations unies, Ibrahim Omar Al Dabashi « pense que c’est la fin du Colonel Kadhafi ». C’est ce qu’il a déclaré à  la BBC, avant d’ajouter: « C’est une question de jours. Soit il part, soit les Libyens le chasseront ». Il a également affirmé que Kadhafi devrait être jugé « pour génocide », pour « le massacre de la prison d’Abou Salim », les « disparitions de personnalités publiques » et « pour tous les crimes commis depuis 42 ans ». Des villes seraient aux mains des manifestants Plusieurs villes de l’est du pays,dont Benghazi et Syrte, seraient tombées aux mains des manifestants à  la suite de défections dans l’armée, a affirmé lundi la Fédération internationale des ligues de droits de l’homme (FIDH) qui avance un bilan de 300 à  400 morts depuis le début du soulèvement. Des témoins à  Syrte ont démenti la prise de la ville par les manifestants. La communauté internationale prend position La Libye avait menacé de ne plus aider l’Europe dans la lutte contre l’immmigration si elle se prononçait sur des questions internes. L’Union européenne a annoncé ce lundi qu’elle condamnait la répression des manifestations en Libye. Nicolas Sarkozy a condamné en fin de journée « l’usage inacceptable de la force ». Plusieurs pays ont commencé à  rapatrier leurs ressortissants. « Nous sommes extrêmement préoccupés, nous coordonnons l’évacuation éventuelle des citoyens de l’Union européenne de Libye, en particulier de Benghazi », a déclaré lundi la ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, en marge d’une réunion avec ses homologues européens à  Bruxelles. Tout comme les sociétés BP, Total ou Vinci. Les médias officiels sont pris d’assaut Selon des témoins contactés lundi par l’AFP, le siège d’une télévision et d’une radio publiques ont ainsi été saccagés dans la soirée de dimanche par des manifestants à  Tripoli et des postes de police et des locaux des comités révolutionnaires ont été incendiés. La « salle du peuple », un bâtiment situé près du centre ville et o๠sont souvent organisées des manifestations et des réunions officielles, a été également incendiée, selon un Tripolitain résidant à  proximité.

Mouammar Kaddafi : 40 ans de règne sans partage

C’est à  27 ans qu’il prend le pouvoir le 1er septembre 1969 en renversant le vieux roi Idriss, alors en villégiature et sans effusion de sang. 40 ans après ce « putsch de lieutenants », le colonel Kaddafi fête à  Tripoli, avec faste et grandeur, l’anniversaire de ce qu’on appela à  l’époque  » La Révolution Lybiennne ». Une trentaine de chefs d’états africains, dont Amadou Toumani Touré, ont fait le déplacement au pays du colonel. Un fils de berger devenu colonel de l’armée A voir l’allure du colonel aujourd’hui, on ne doutera pas des ravages du temps sur l’aura fière du jeune officier qui renversa le pouvoir en 1969. Il serait né un 19 juin dans les années 40, 41, rien n’est sûr, dans une tribu de bergers du désert de Syrte. Tout jeune, il reçoit une éducation religieuse et fréquente une école préparatoire à  Sebha o๠il développera ses idées politiques. A la vie nomade de bédouin, Kaddafi choisira l’armée qu’il intègrera en 1963 après des études de droit à  l’université de Lybie. A l’Académie militaire de Benghazi, il gravit les échelons très vite pour se tourner vers la politique. C’est à  époque qu’il aurait fomenté un putsch contre la monarchie en place avec l’aide de quelques militants. En attendant ce jour fatidique, Kaddafi complète son parcours à  Londres au British Army Staff College et revient en Lybie avec le grade d’officier… Le coup d’état militaire Rien ne préparait la monarchie au putsch orchestré dans le plus grand secret. Avec l’aide d’un groupe d’officiers, Kaddafi sûr de son grade, s’empare le 1er semptembre 1969 du pouvoir, destitue le prince héritier du trône et renverse le Roi Idriss. Il proclame ensuite la République en abolissant définitivement la Monarchie. Son modèle de référence serait le lieutenent Gamal Abdel Nasser d’Egypte. A son tour, Kaddafi devient colonel. Fondant son pouvoir sur un ouvrage  » Le Livre Vert », il tente d’expliquer la révolution, en la basant sur la démocratie et le pouvoir de l’économie. Religieux convaincu, Kaddafi nourrit aussi sa doctrine et sa légende grâce à  l’Islam, au Coran et exclut toute interprétation humaine ou principes d’exégèses. Déjà  mégalomane à  l’époque, le jeune colonel veut marquer son époque, se hisser au rang des Mao Zedong et autres leaders révolutionnaires, qui s’emparèrent des rênes de leurs pays. La dictature, Kaddafi s’en fiche et règne depuis quarante sans partage et sans aucune opposition pour le destabiliser, les partis politiques étant interdits en Lybie. Le rêve perdu du  » Panarabisme » Kaddafi a toujours vu les choses en grand. Il s’est toujours rêvé en conquérant, sorte d’Alexandre post-moderne et leader d’une nation arabe unifiée. La réalité est tout autre face aux souverainetés des uns et des autres, à  la bélligérance israélienne, source d’instabilité dans la région depuis la création de l’état par Golda Meir en 1948. Dans les années 70, Kaddafi commence à  nationaliser les entreprises étrangères puis déclare la révolution du peuple. La république Arabe islamique de 69 devient alors la Jamahiriya arabe libyenne en 1977. Les partis politiques sont toujours interdits. L’or noir de la révolution Pour se démarquer des autres leaders arabes, Kaddafi défie l’hégémonie américaine et fait monter le prix du baril de pétrole en 1970, affirmant ainsi la puissance économique des pays producteurs de pétrole. C’est le règne des pétrodollars. L’or noir coule à  flot et les tribulations commencent pour le régime. Banni de la communauté internationale, Kaddafi est accusé de soutenir le terrorisme internationale. L’attentat de Lockerbie, contre un avion civil américain (270 morts)en 1988 et celui du DC10 d’UTA(170 morts) en 1989, marque une série noire pour la Libye. Ce n’est qu’à  l’indemnisation des familles des victimes de ces attentats un peu plus tard, que la communauté internationale lèvera ses sanctions contre la Libye. Rapprochement géopolitique Dans les années 90, Kaddafi opère un retour vers la communauté internationale, en voulant jouer le rôle d’un pacificateur dans les conflits. Il signe même en 2004 le traité de Non prolifération Nucléaire et tente le rapprochement avec les puissances occidentales et quelques souverains africains comme Feu Omar Bongo ou Sassou Nguesso du Congo. Les Etats-Unis d’Afrique ou le rêve du panarabisme revisité Avec le temps, la soif de grandeur de Mouammar Kaddafi ne s’est pas tarie. A la tête de la présidence de l’Union Africaine depuis le sommet d’Addis Abeba en février 2009, Kaddafi a fait de l’Afrique son nouveau cheval de bataille à  tel point qu’il s’est autoproclamé « Roi des Rois d’Afrique », sceptre en main et propagande à  la clé. Le rêve des Etats-Unis d’Afrique, plusieurs fois évoqué lors des divers sommets de l’Union Africaine ne fait pas l’unanimité. Au contraire. Fustigé pour les mauvais traitements infligés aux ressortissants subsahariens de Lybie, on le juge « parvenu » à  vouloir diriger ce supposé « gouvernement des Etats-Unis d’Afrique », un projet embryonnaire et pour lequel il a parcouru le continent en 2007 afin de convaincre quelques chefs d’états africains de sa réalisation. Au menu, la création d’une monnaie unique et une armée de 2 millions d’hommes qu’il dirigerait bien sûr. Admiré ou hai, Kaddafi joue toutes le cartes : celles de l’audace, de l’outrecuidance et de la mégalomanie sans jamais se départir de ses ambitions : régner avec faste et grandeur. Après Omar Bongo, il est l’un des leaders en exercice les plus vieux du Continent et entend le rester encore longtemps. Sa succession serait dit-on assuré par son fils Seif El Islam, même si ce dernier a été récemment écarté des arcanes du pouvoir pour ses vues trop modernes. En attendant, Tripoli fête le 40ème anniversaire de la Révolution avec éclat. Défilés, feux d’artifices, cérémonies militaires, la capitale libyenne est le lieu de ralliement des chefs d’états africains.