Photographie: Aliou Sissoko, le goût du beau

Amoureux des belles couleurs Aliou Sissoko est un reporter-photo qui a déjà  sillonné le Mali depuis plus de 20 ans. Pour cette compétition, il avait choisi de présenter trois œuvres. La première est un champ de riz à  l’Office du Niger. Sur cette photo, on voit une jeune fille derrière une charrue tirée par des zébus. La beauté de l’image est évidente. « La couleur verte pour moi, symbolise à  elle seule le secteur primaire C’’est-à -dire l’agriculture, l’élevage ou la pêche. Cette scène à  l’Office du Niger m’a tout de suite attiré », indique le photographe. La deuxième œuvre mettait en exergue le jaune est une vue de la mine d’or de Siama à  ciel ouvert. On y voit les ouvriers à  la tâche. Leur ardeur est très instructive. Aliou estime que nos compatriotes sont de véritables bourreaux de travail. Cette mine le prouve à  suffisance. Notre photographe a symbolisé le rouge par un missile sur un porte-char de l’armée malienne. Il montre la force de frappe de notre armée. Le rouge symbolise aussi le serment des soldats qui ont promis d’aller au sacrifice suprême pour la défense de la patrie malienne. « Sans eux, nous ne dormirions pas tranquilles », commente-t-il. Notre collègue, toujours attiré par l’esthétique et la beauté, vient de le prouver encore une fois à  travers ces images. Le concours de photos intitulé « Triptyque pour le Mali » était organisé par la Maison africaine de la photographie (MAP) dans le cadre du cinquantenaire. Une vieille vocation enfin récompensée Il n’a pourtant pris part qu’à  deux ou trois concours car il n’est pas très porté sur ce genre d’exercice. En sa qualité de responsable des photographes, il travaille pratiquement toute la journée sur l’actualité au quotidien. Mais il avoue cette deuxième place pourrait l’inciter à  travailler sur d’autres concours. Il n’a jamais exposé individuellement, mais à  la faveur de différentes sessions de formation, ses photos ont été exposées à  Lomé (Togo) en 1990 et 1992, puis à  Abidjan en 1995. C’’est en octobre 1989 que Aliou Sissoko, âgé seulement de 20 ans, commence à  travailler à  l’AMAP comme laborantin. à€ l’époque, le journal utilisait le noir et blanc, C’’était difficile, reconnaà®t-il aujourd’hui avec le recul du temps. “ Quelle que soit la qualité du photographe sur le terrain, si le labo ne réussit pas, son travail tombe à  l’eau ”. Il fallait être très attentif sur le temps d’exposition. A cette époque, les appareils photo se réglaient toujours de façon manuelle ». Ousmane Kéà¯ta, Feu Boubacar Sidibé dit Mezy, Tiécoura Sangaré, Issa Kéà¯ta, feu Abdoulaye Camara, Seydou Coulibaly et Nouhoum Samaké, sont des maà®tres de la prise de vue et du travail de labo auprès desquels Aliou Sissoko a tout appris du métier. Il cogite actuellement à  un projet d’exposition individuelle. Il préfère rester discret sur le thème mais indique qu’elle aura trait à  la vie en société.