Arrestation de Paul Ismaël Boro : La coalition « Restaurons l’espoir » s’indigne

Tiébilé Dramé, Directeur de campagne du candidat Soumaila Cissé a tenu  pour le compte de la coalition « Restaurons l’Espoir » ,lundi 27 août , un point de presse au Quartier Général de l’URD, consacré à « l’enlèvement » de Paul Ismaël Boro, vice-président du mouvement Mali Kanu  dont il exige la libération sans délai.

Interpelé dans la nuit du 26 au 27 août 2018 dans sa demeure à Koulouba, sur la route de Kati, Paul Ismaël Boro a été conduit par des hommes armés vers une destination inconnue, dans une prison secrète en dehors de Bamako,  à en croire Tiébilé Dramé. « Menotté, les yeux bandés  mis à genou dans son salon, toutes les chambres de sa maison ont été fouillés, à la recherche de soi-disant armes de guerre », révèle le « porte-parole du jour » de la coalition tout en précisant que le vice-président du Mouvement Mali Kanu est accusé d’avoir armé des manifestants lors de la marche de la coalition du samedi 25 août.

Qualifiant l’accusation de « ridicule » Tiébilé Dramé s’insurge contre ce qu’il désigne comme un « détournement de la sécurité d’Etat » devenu une « police politique » au service du pouvoir en place et affirme que ni la famille ni les amis du « disparu », encore moins le procureur anti-terroriste de la commune III ne savent ce qu’est devenu Paul Ismaël Boro                          

Tiébilé Dramé, après avoir rappelé d’autres cas antérieurs  d’ « enlèvements »  récents, notamment ceux des travailleurs de  Smart Media et du technicien monteur Abel Konan Kouassi, plaide pour une libération immédiate de Boro. « Nous ne laisserons pas fouler au pied nos libertés fondamentales conquises dans le sang » rappelle celui qui prend à témoin l’opinion nationale et internationale ainsi que les organisations de défense des droits Humains au Mali et en dehors.

Appel à une nouvelle mobilisation

La coalition ayant soutenu le candidat Soumaila Cissé ne compte pas baisser les bras devant les  « intimidations pour abandonner le seul combat qui vaille aujourd’hui, celui contre le détournement du vote des Maliens ». C’est pourquoi, elle appelle l’ensemble des Maliens à une nouvelle mobilisation nationale  le 1er septembre, à Bamako, à l’intérieur mais aussi à l’extérieur du pays. « Nous allons exercer une pression populaire, démocratique, pacifique et non violente sur les fraudeurs d’Etat, sur ceux qui se sont amusés à vouloir détourner le vote du peuple malien » prévient M. Dramé.

Bamako hanté par les démons du trouble social

Le réveil des Bamakois a été brutal ce matin. Et pour cause de nouvelles manifestations ont troublé la capitale malienne. Pendant que tous les regards sont tournés vers la région de Mopti ou les islamistes jurent d’attaquer les positions de l’armée malienne à  Konan, les manifestants composés des éléments de la Copam, le regroupement politique IBK 2012, MP22 et d’autres mouvements moins importants se sont donnés le luxe de se manifester. Ce matin au niveau du boulevard de l’indépendance, le sit in pour la tenue des concertations nationales a donné des allures de grande manifestation sous surveillance policière. Des manifestants dont la plupart étaient des enfants et quelques jeunes qui donnaient l’air des porteurs d’uniforme aux yeux de certains observateurs. Ils ont bloqué les axes principaux de la ville de Bamako. Selon des informations recueillis sur place certains manifestants ont dépossédé certains fonctionnaires de leurs véhicules de fond bleu. Cet enlèvement de véhicules selon la même source s’est faite à  l’ACI comme au niveau du boulevard. Désordre public et manipulation D’autres particularité de ces manifestations sont que les enfants précisément les élèves sirotaient des boissons alcoolisées devant les forces de sécurité et les responsables de la manifestation qui n’ont pipé aucun mot contre les actes de ces adolescents. Des sources nous indiquent qu’une alimentation serait pillée et que les enfants se sont introduits pour s’emparer des produits. Dans la manifestation Rokia Sanogo, présidente du MP22 a une fois de plus fustigé l’immobilisme du gouvernement actuel pour la sortie du pays de l’impasse. « Il faut la tenue des concertations nationales pour définir l’avenir du Mali. On ne peut laisser ces gens faire du Mali leur boite privée . Et puis l’assemblée nationale doit être dissoute. On doit partir sur une base nouvelle un Mali nouveau et prospère», martèle Rokia Sanogo présidente du MP 22 . Au niveau de Kati, les quatre coins de la ville étaient verrouillés. Dans cette ville garnison ou est basé « l’homme fort » Amadou Haya Sanogo, quelques femmes et jeunes ont battu le pavé pour dénoncer l’inaction de Dioncounda Traoré et son gouvernment. Qui tire les ficelles ? Car les rumeurs circulaient il y a quelques temps sur l’irruption d’une grande manifestation qui pourrait plonger le pays à  nouveau dans le chaos. Et au moment ou les maliens sont confus de la situation qui prévaut au nord lorsque certains médias confirment que 12 militaires ont été capturés par les Djihadistes. Mais le ministre de la défense Yamoussa Camara a apporté le démenti en annonçant que les troupes sont au grand complet et que les bandits armés ont été même repoussés. C’’est pour cette raison Bamako parait un peu une ville morte ou les banques et les structures financières ont fermé leurs portes pour des raisons d’insécurité. Ils sont nombreux dans les ambassades a donner des consignes sécurité à  leurs agents de rester à  la maison. Par contre ceux de Kati qui travaillent à  Bamako ont été contraints de rester sur place car les portes de Kati sonts quadrillées .

Côte d’Ivoire : le retour de l’instabilité!

On estime aujourd’hui à  13.000 le nombre des personnes qui ont fui leurs foyers en Côte d’Ivoire, suite à  des attaques menées par des hommes armés jusqu’ici non identifiés. Lesquelles attaques qui ont fait au moins 22 morts, selon des statistiques rapportées par la presse internationale. Ces personnes pour la plupart habitants de la ville de Tai, dans le Sud-Ouest ivoirien, région frontalière du Liberia en proie à  un regain de violences meurtrières, se disent aujourd’hui «traumatisées», apeurées et paniquées, selon des témoignages recueillis par l’agence de presse Associated Press. «Nous avons recensé cinq attaques depuis le début de juin, et vu les rumeurs qui circulent, tout le monde a peur de ce qui pourrait se passer ensuite», souligne un des témoignages, précisant que dans certains villages, toutes les maisons ont été détruites. Selon des informations transmises par la télévision d’Etat en Côte d’ivoire, on apprend que des soldats ont entamé le week-end dernier, en liaison avec les forces libériennes et onusiennes, une manœuvre de sécurisation de la frontière avec le Libéria, en vue de ressortir les armes et les caches d’armes. Une opération rendue délicate, car selon des observateurs sur place, la région frontalière avec le Liberia devrait plutôt être sécurisée pour protéger la population et offrir des passages sûrs pour l’acheminement de l’aide humanitaire. Pour sa part, la mission des Nations unies (ONUCI) toujours présente en Côte d’Ivoire a fait savoir dans un communiqué, que les leaders politiques du pays doivent se rendre personnellement à  l’ouest, afin d’y transmettre des messages de réconciliation aux populations, afin de faire avancer la cause de la paix durable et de la cohésion sociale dans le pays. Les armes se font encore entendre en Côte d’Iivoire Dans son argumentaire et selon des propos rapportés par son porte-parole, M. Bert Koender pense qu’il est «essentiel de renforcer le souffle des efforts de dialogue et de réconciliation entre tous les Ivoiriens, suite aux tragiques événements de l’Ouest». «Les Casques bleus continuent d’accroitre leurs effectifs et le nombre de leurs patrouilles dans la zone, en particulier entre Toulepleu et Grabo. Deux bases temporaires sont établies à  Sakre et à  Para, et des troupes supplémentaires continuent d’être déployées dans la région, en provenance d’autres secteurs», a ajouté Mme Sylvie van den Wildenberg, la porte parle de l’ONUCI, lors d’une conférence de presse avec des journalistes à  Abidjan, le 21 juin 2012. Le 8 juin dernier, une attaque visant des Casques bleus et des villageois dans une zone frontalière avec le Liberia avait fait 22 morts dont sept Casques bleus du contingent nigérien de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI). Les responsables de cette attaque ne sont pas connus et l’affaire divise toute l’opinion publique en Côte d’Ivoire, y compris la classe politique. Le gouvernement a imputé les attaques à  d’anciens miliciens ou mercenaires fidèles à  l’ex-président Laurent Gbagbo, actuellement détenu à  La Haye par la Cour pénale internationale (CPI).Mais, pour le Front Populaire Ivoirien (FPI, opposition) de l’ancien président, ces attaques sont une diversion et un complot réalisés par l’actuel président Alassane Ouattara, en vue d’accélérer l’expropriation des paysans autochtones et parachever la colonisation burkinabé en cours pour livrer les ressources nationales aux multinationales.

Cameroun: La tension reste vive à Douala

Les populations du quartier Deà¯do à  Douala et les conducteurs de moto-taxis n’en démordent pas. « Aucune moto ne doit plus entrer dans notre quartier », cette phrase continue d’être sur les lèvres des habitants de Deà¯do, cinq jours après les affrontements sanglants et meurtriers, qui ont suivi l’assassinat du jeune Eric Mony, 30 ans, par des malfrats qui se trouvaient sur une moto-taxi, Le 31 décembre dernier. Les manifestations se sont poursuivis jusqu’au mercredi, 04 janvier 2012 et la circulation a été fortement perturbée au niveau du carrefour feu rouge Bessengué. Et lorsqu’un feu de signalisation était au rouge, les automobilistes n’avaient pas d’autres choix que de s’arrêter pendant des heures, nonobstant la couleur verte que prenaient de temps à  autre les feux de signalisation. Même scénario au niveau du carrefour école publique Deà¯do, o๠la circulation n’est redevenue fluide que des heures plus tard. Mais une fois encore, des dégâts matériels ont été enregistrés. Trois motos ont été brulées, un café est aussi parti en fumée. Dans la foulée, un individu considéré comme fauteur de trouble, a été interpellé par les forces de l’ordre, fortement déployées dans cet arrondissement, depuis le début des affrontements. Calme précaire Depusi 48heurs, la situation semble revenir à  la normale. Au carrefour Mobil Bonakouamang, la circulation est redevenue fluide et les populations vaquent à  leurs occupations. « Nous avions eu peur, très peur même. Heureusement que tout est rentré dans l’ordre aujourd’hui », affirme un employé exerçant dans une agence de presse. Cependant, en début d’après-midi, un véhicule de la gendarmerie s’est longuement attardé dans ce carrefour, se positionnant dans le sens inverse, et laissant le son strident de la sirène déchirer l’air pendant plusieurs minutes, avant de poursuivre son chemin. Tentative d’intimidation ou non, 5 jours après ces affrontements, l’accalmie est loin d’être totale, car les flammes de la colère peuvent resurgir à  tout moment, et embraser le quartier Deà¯do, d’autant plus que les autorités de la ville, semblent dépasser par la tournure des évènements.

Anneau Sotrama, ça tourne pas rond

Un seul souci a guidé les autorités lors de l’élaboration et la prochaine mise en circulation de l’anneau Sotrama du centre commercial de Bamako: libérer le centre-ville et faciliter la circulation dans la zone du grand-marché-Railda. Mais l’initiative est en train de virer au cauchemar pour les usagers des transports en commun et pour les chauffeurs qui n’entendent pas faire des détours qui diminueraient les recettes, selon eux…Et ils sont prêts à  tout pour se faire entendre. Les chauffeurs de Sotrama et leurs apprentis ont décidé de ne pas respecter le nouveau tracé et ont bloqué hier et aujourd’hui les taxis et les véhicules de particuliers sur certaines artères. Malgré l’important dispositif de sécurité déployé au centre-ville, les contestataires ne veulent pas en démordre et se disent déterminés. Un chauffeur de sotrama se dit révolté: »le trajet est long avec des routes étroites qui traversent Bagadadji ou le marché Dibida. Des tronçons dangereux pour les conducteurs que nous sommes mais aussi pour les populations riveraines ». Le fait que sur la voie qui traverse le marché Dabanani, la portion réservée aux minibus soit plus petite que celle réservée aux voitures personnelles et aux taxis, l’exaspère au plus haut point. Il dit ne « pas comprendre pourquoi ce favoritisme. Si on veut interdire les sotrama, qu’on le fasse, mais nous n’allons pas accepter cette situation ». Pour manifester leur mécontentement, outre les blocages aucentre-ville, les chauffeurs ont purement et simplement refusé d’emprunter l’anneau sotrama. Les clients qui voulaient se rendre en ville étaient débarqués en face du Palais des congrès(pour ceux qui empruntent le Pont Fahd) ou au niveau du square Patrice Lumumba (pour le Pont des Martyrs). Des clients qui se retrouvent otages d’une situation qui étaient censée les arranger. Des longues marches forcées et d’inévitables retards au service, puisque le mouvement d’humeur n’était pas prévisible. Certains se disent compréhensifs envers les chauffeurs de minibus mais demandent que la loi soit respectée. « ça fait des mois qu’on parle de ça, personne n’a réclamé et on attend la mise en oeuvre pour contester, il faut cghanger cette mentalité », nous confie Hawa, qui se hâte, à  pied, vers le centre artisanal. « Cela prendra le temps qu’il faut, mais les gens vont finir par s’y habituer » déclare un responsable de la Compagnie de la Circulation Routière (CCR). Il est en fait possible, selon lui, de circuler sur les tronçons décriés par les chauffeurs parce que désormais il ne faudra plus faire de longs arrêts. En attendant, le déploiement de forces de l’ordre continue, donnant des allures de camp retranché au centre-ville de notre capitale. Si vous avez raté les explications à  la télé, voici le tracé du nouveau circuit. Commençant par le marché Dibidani, il passe devant le ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales, longeant les rails, devant la Grande mosquée et finit au niveau de l’ORTM dans le quartier Bozola. Cet itinéraire est désormais réservé aux véhicules particuliers, aux taxis et aux camions bennes.

Madame le Ministre, il est temps d’agir !

Qu’attend l’Etat malien pour prendre ses responsabilités dans la gestion de la crise qui secoue les facultés maliennes, en particulier la FMPOS ? Le règne de l’inconscience et de l’indiscipline a assez duré ! l’année universitaire 2010-2011 était sensée démarré au mois de mai dernier…Quand ailleurs, les étudiants sont en train de préparer leurs examens de fin d’année, les nôtres attendent pour commencer les cours. Après avoir décrier la grève des professeurs qui avait déjà  sérieusement mis du plomb dans l’aile de l’année, C’’est à  présent les étudiants de la Faculté de Médecine, Pharmacie et Odontostomatologie, du moins une poignée d’entre eux, qui empêchent la reprise des cours. Et pour une sombre affaire de concurrence amoureuse qui tourne à  l’agression, voici une nouvelle année prise en otage. Le doyen menace d’ores et déjà  de faire déclarer l’année blanche puisque que de toutes les manières, il va être très difficile aux professeurs de boucler les programmes pour des examens et une année 2011-2012 prévue en novembre-décembre. Déjà , l’an dernier, C’’est à  peine deux à  trois mois de cours qui ont été dispensés avant des examens que les étudiants eux-mêmes ont longtemps contestés et qui se sont finalement passés avec des résultats catastrophiques. Repêcher des étudiants de médecine est une chose aberrante en soi. Mais que ces mêmes jeunes, à  qui ont donnent ainsi une autre chance, ne prennent pas conscience de leurs limites pour se concentrer sur la seule chose qui devrait avoir de l’importance, C’’est-à -dire les études, cela est tout simplement hors de sens. Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique devrait sans plus tarder réagir. Prendre à  bras le corps le problème est la seule solution à  la crise actuelle. La preuve est désormais faite que l’AEEM, dans sa façon de fonctionner aujourd’hui, est un poison pour l’école malienne. Des préoccupations personnelles de quelques individus (encore étudiants à  plus de 35 ans !) qui se transforment en doléances collectives au point d’handicaper tout le monde, cela a assez duré. l’AEEM dont on se souvient faisait des assemblées générales de nuit, pour ne pas perturber les cours, parce que les leaders de l’époque avaient le souci de leur avenir et de celui de leur camarade. Aujourd’hui, nous avons affaire à  des agitateurs, des vandales et des assassins. Madame le ministre, de grâce, les étudiants veulent aller à  l’école. Prenez les dispositions qu’il faut pour que cela se fasse. Que l’Etat malien fasse enfin preuve d’autorité dans cette histoire d’école et que chacun prenne la bête par les cornes (ou par o๠il peut !) et rouvrez les portes d’une vraie école, d’une vraie université, purgées des fauteurs de troubles et qui forment la « vraie » relève de demain, pas de l’ortie qui pourrit tout le champ et sape les efforts consentis par tous. A bon entendeur…

Que se passe-t-il au Burkina Faso ?

La nuit a été relativement calme à  Ouagadougou dont les habitants reprennent leurs activités. La ville est sous couvre-feu de 19heures à  6heures du matin. Une mesure prise par les autorités après avoir tenté en vain de désamorcer les troubles qui ont éclaté le jeudi dernier dans la capitale et qui s’étendent à  présent dans plusieurs autres villes. Après Ouagadougou, ce fut le tour de Pô et Tenkodogo, et aujourd’hui Kaya de suivre le mouvement. Des soldats et des gendarmes sont sortis, dimanche soir, dans les rues de Kaya, ville située à  une centaine de kilomètres au nord-est de Ouagadougou, et ont tiré en l’air dans les rues jusqu’à  6 heures, ce lundi. Pour la première fois, des gendarmes participaient à  la mutinerie, depuis le début du mouvement. Ils ont incendié le domicile du chef du corps du régiment de commandement d’appui et de soutien (CAS) et saccagé celui du commandant de la première région militaire, celle de Kaya. Le mouvement de contestation était parti jeudi soir de la propre garde présidentielle du chef de l’Etat, Blaise Compaoré, puis s’est, les jours suivants, étendu à  d’autres garnisons de la capitale, et des trois autres villes. Pour tenter de contenir cette révolte, Compaoré, arrivé au pouvoir par Des dizaines de soldats étaient descendus dans les rues de Ouagadougou la semaine dernière. Des magasins ont été pillés, une radio saccagée et des résidences d’officiers incendiées. Cette mutinerie a entraà®né la dissolution du gouvernement burkinabé et le limogeage du chef d‘état-major des armées. Militaires toujours fâchés Ces agitations constituent l’une des plus graves crises qu’ait connue le régime du président Compaoré. En fait, les troubles actuels semblent être la continuité d’autres mouvements d’humeur des militaires. Dans la nuit du 22 au 23 mars, dans capitale à  Ouagadougou, des militaires étaient sortis de leurs casernes, avaient tiré en l’air dans les rues et pillé des boutiques en réaction à  la condamnation de cinq des leurs dans une affaire de moeurs et de viol. Le 24 mars, ils étaient libérés par les autorités. Le 28 mars, les villes de Koupéla, Tenkodogo, et à  nouveau Ouagadougou étaient touchées par la grogne des militaires. Dans la capitale, des militaires appartenant au 32e régiment d’infanterie commando (RIC) étaient allés libérer à  la prison civile un autre soldat, enfermé pour le viol d’une jeune fille. Après ces incidents, le président Compaoré a rencontré, le 31 mars, toutes les composantes de l’armée, des simples soldats aux généraux. Outre la contestation du jugement de six de leurs camarades, les soldats burkinabés protestaient contre leurs mauvaises « conditions de vie », ou encore « des problèmes avec la hiérarchie ». On croyait alors la page tournée jusqu’au jeudi dernier o๠la garde présidentielle déclenche une mutinerie. Du mal à  gérer la crise Des discussions étaient pourtant en cours entre la hiérarchie et les mutins. Selon un officier de ce régiment présidentiel ayant requis l’anonymat, il s’agit d’un mouvement de colère de militaires pour protester désormais contre le non-versement d’une indemnité de logement et alimentaire qui leur avait été promise. Parallèlement, les professionnels de la justice ont suspendu depuis le 23 mars leurs activités, pour exiger la réincarcération de cinq militaires condamnés pour des affaires de mœurs et de viol, et libérés par les autorités. En guise de réponse à  la demande des magistrats, une roquette fût tirée le 29 mars par des militaires sur le palais de justice de la ville de Fada N’Gourma, dans l’est du pays. Les étudiants aussi sont fâchés Des manifestations étudiantes sont aussi organisées, depuis le 22 février, pour dénoncer la mort de six personnes lors d’une marche fin février dans la région du Centre-Ouest. A l’origine, les étudiants demandaient le « respect des franchises scolaires et universitaires » et « exigeaient » le « départ » des forces de police qui stationnent sur les campus. Malgré des mesures prises par le gouvernement pour ramener le calme, les violences se sont étendues à  travers le pays. Le 9 mars, le gouvernement a ordonné pour la deuxième fois en dix jours la fermeture des établissements scolaires « jusqu’à  nouvel ordre ». Nouvelle déclaration de Blaise Compaoré le 10 mars: « En cassant on ne peut pas faire durer le progrès dans notre pays. » Rien n’y fait. Le 12 mars, des heurts ont opposé des manifestants de l’Université de Ouagadougou aux forces de l’ordre, après l’échec d’une nouvelle marche « pacifique » pour réclamer justice pour leurs camarades tués. Bilan: neuf blessés et cinq interpellations. Depuis, la contestation continue: des lycéens de Tenkodogo, ville située à  près de 200 km au sud-est de Ouagadougou, ont manifesté le 31 mars, en soutien aux étudiants. Et il y a une semaine, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans la capitale et dans plusieurs villes de l’intérieur du pays contre le régime de Compaoré. Le Burkina Faso est-il en train de devenir le pays des hommes fâchés ?