L’ONU, l’Union africaine et la Cédéao exigent la dissolution immédiate du CNRDRE

L’ONU, l’Union africaine et la Cédéao, exigent la dissolution immédiate du CNRDRE, l’ex-junte malienne, et son retrait immédiat de la gestion de la transition. Elle demandera dans les prochains jours au Conseil de sécurité d’autoriser cette intervention africaine. Communiqué final Le document final indique que les participants ont « affirmé leur volonté d’oeuvrer à  la mobilisation rapide d’un appui adéquat des Nations unies », qui passerait par « une requête formelle » de l’UA, fixant le « mandat précis » d’une opération militaire, destinée à  rétablir l’intégrité territoriale du Mali. La réunion a « reconnu la nécessité de mobiliser tous les moyens appropriés, y compris militaires », pour aider l’Etat malien à  restructurer son armée et « appuyer les efforts visant à  restaurer dans les plus brefs délais possibles son autorité sur le nord du pays ». Il s’agit aussi, précise le texte, de l’aider à  « combattre les groupes terroristes », « criminels » ou autres « dont l’action remet en cause la stabilité et la sécurité du Mali et de la région ». Les participants ont assuré que leurs organisations et pays étaient prêts à  apporter un appui notamment « financier » et « logistique » à  ces efforts. Mais la réunion n’a pas précisé les contours, les composantes ni le mandat exact d’une opération militaire dans le nord du Mali, qui constitue les deux tiers du territoire. Et puis l’ONU, l’UA et la Cédéao, Comunauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, ont aussi « exigé la dissolution immédiate de l’ex-junte malienne. Les trois organisations demandent aux putschistes du 22 mars de se retirer « complètement de la gestion de la transition ». Réactions Le gouvernement malien n’est pas opposé à  ce que la communauté internationale lui apporte de l’aide, mais il souhaite rester maà®tre de la décision, du calendrier et fixer lui même les contours de la mission qui échoirait à  ses partenaires. Hamadoune Touré, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, s’en explique. Hamadoune Touré, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement malien « le Mali fait partie de l’Afrique et des Nations unies. Il n’est pas question pour nous de dire que nous ne voulons pas un appui. Mais il y a des conditions à  remplir d’abord chez nous. Il nous faut évaluer nos propres capacités, puis en fonction de cela, voir s’il y a besoin d’aide extérieure ». Ibrahim Boubacar Keita, le président du Rassemblement pour le Mali, n’est pas non plus contre une possible intervention militaire internationale mais pas à  n’importe quel prix. « Ces missions doivent bien être explicitées. Ces troupes venant au Mali n’auront pas mission de faire interposition. Ce qui veut dire prendre acte de la partition du pays et la consacrer quelque part. Cela serait pour nous, absolument insupportable. Mais si ceux qui occupent par la force le nord du pays sont butés hors du territoire national, là , il n’y a aucun problème », signale Ibrahima Boubacar Keita, président du Rassemblement pour le Mali. Par ailleurs, le président nigérien Mahamadou Issoufou, interrogé par France 24, notamment sur la crise malienne, est revenu sur les rapports de force existant aujourd’hui au nord du Mali, après l’interruption des relations entre le groupe islamiste Ansar Dine et le MNLA, Mouvement national de libération de l’Azawad. Pour le chef de l’Etat nigérien, c’est clair, ce sont les djihadistes qui dominent le terrain. « Ce sont les djihadistes qui contrôlent la situation au Mali. Les autres forces, qui ont d’autres objectifs, sont très marginales (…) On a des informations sur la présence d’Afghans, de Pakistanais dans le nord du Mali. Ils serviraient de formateurs, ils entraà®neraient ceux qui sont recrutés dans les différents pays de l’Afrique de l’Ouest ».

Coup d’Etat militaire au Mali: L’Afrique condamne

La CEDEAO dont fait parti le Mali, a condamné « fermement les actions mal avisées des mutins », qui ont annoncé le renversement du pouvoir dans ce pays. Elle « rappelle aux militaires quelle est leur responsabilité, selon la Constitution, et réitère sa politique communautaire qui est: zéro tolérance, à  l’égard de toute tentative de prise ou de maintien du pouvoir par des moyens anticonstitutionnels. La Cédéao, dont le siège est situé dans la capitale nigériane Abuja, a suivi le déroulement des événements à  Bamako (…) avec consternation et une inquiétude grandissante suite à  la mutinerie d’une section de l’armée dans les casernes de Kati, à  la bordure de la capitale, le 21 mars. L’organisation sous-régionale est suivie dans son élan par l’Union Africaine. Dans un communiqué, le président Ping a exprimé: « la condamnation ferme » par l’UA de toute tentative de prise du pouvoir par la force, et souligne la nécessité du respect de la légitimité constitutionnelle incarnée par les institutions républicaines dont le Président de la République, chef de l’à‰tat, Amadou Toumani Touré. Jean Ping a également indiqué qu’il continuerait de suivre de près l’évolution de la situation. Condamanation aussi de la France, par son ministère des affaires étrangères. Nous avons condamné ce coup d’à‰tat militaire parce que nous sommes attachés au respect des règles démocratiques et constitutionnelles. Nous demandons le rétablissement de l’ordre constitutionnel, des élections. Elles étaient programmées pour avril, il faut qu’elles aient lieu le plus vite possible pour que le peuple malien puisse s’exprimer, a dit Alain Jupé ce jeudi matin sur Europe 1. Des déclarations qui sonnent comme une plaisanterie Dans une allocution à  la radio-télévision nationale qu’ils occupent depuis hier mercredi 21 mars, des militaires maliens ont annoncé ce matin, avoir mis fin au régime en place à  Bamako, avoir dissous toutes les institutions, suspendu « la constitution » et décrété un couvre-feu. Le porte-parole de ces soldats, le lieutenant Amadou Konaré, a affirmé qu’ils avaient agi pour faire face « à  l’incapacité » du régime du président Amadou Toumani Touré « à  gérer la crise au nord de notre pays », en proie à  une rébellion touareg et aux activités de groupes islamistes armés depuis la mi-janvier. Le sort du président Amadou Toumani Touré(ATT) reste inconnu. Selon certaines analyses, il serait la cause de cette situation, avec sa volonté de boucler un ultime mandat dans la paix. Tout serait parti de la rébellion qui s’est déclenchée dans le grand Nord malien, dans une zone désertique abandonnée suite aux accords d’Alger de 2006. Ces accords signés sous pression dans la capitale algérienne avec le bailleur de fonds libyen rassemblaient à  une capitulation, le président ATT acceptait de retirer ses troupes sur une superficie de 240 000 km2. Un choix qui a transformé le Nord en un no man’s land, sous forte influence algéro-libyenne. Les terroristes algérien d’AQMI y ont aussi élu domicile à  côté des trafiquants de toute sortes. Face à  un tel déploiement, l’envoi récent des forces maliennes n’a pas été apprécié. Pourtant le coup ce force reste surprenant! Renverser le gouvernement ATT ne résoud pas le problème de la rebellion et il est difficile de savoir ce que les mutins ont prévu à  cet effet. Le Mali est confronté depuis mi-janvier 2012, à  des attaques du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et d’autres rebelles touareg, dont des hommes lourdement armés qui avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi, qui ont pris plusieurs villes du nord du pays.

Bamako, capitale africaine du développement durable

l’économie africaine repose essentiellement sur l’exploitation des ressources naturelles. Si rien n’est fait, à  la fin du 21e siècle, l’Afrique pourrait perdre entre 25 et 40 % de ses habitats naturels. Pour se développer durablement, le continent a besoin d’un environnement sain. Selon Mme Sidibé Aminata Diallo présidente de la commission d’organisation du forum, « il faut changer les mentalités. l’agriculture, l’élevage, les transports doivent être mieux suivis pour éviter les pollutions ». Les organisateurs se disent satisfaits de la participation d’environ 300 délégués venus de 15 pays pour prendre part à  cette importante rencontre. Placée sous la présidence de madame le Premier Ministre Cissé Mariam Kaidama Sidibé, la cérémonie a enregistré la présence du ministre malien de l’environnement. « La plus grande partie de nos économies africaines repose sur l’exploitation des ressources naturelles. Ces ressources sont soumises à  la conjugaison de pressions dues à  la croissance démographique, à  la pauvreté de nos sociétés et aux effets du climat. Nous nous devons de tout mettre en œuvre pour limiter leur dégradation » a-t-elle déclaré. Le développement durable associé à  la protection de l’environnement à  travers ce forum de trois jours est une opportunité pour notre pays de mettre en exergue les acquis dans le domaine de la protection de l’environnement en général. Cette rencontre se pose comme un des actes préparatoires de la conférence Rio + 20 qui sera un des grands rendez-vous de la planète après d’autres conférences sur l’environnement qui se sont tenues dans le monde ces dernières années. La gouvernance du développement durable au Mali et dans la sous région était débattue ce premier jour pour dégager les spécificités du développement durable en Afrique. Ceci est l’un des objectifs attendus à  l’issue de ce forum. Les débats vont se poursuivre demain mercredi et jeudi. Ils porteront essentiellement sur les défis des énergies renouvelables en Afrique, développement durable et sécurité, les changements climatiques et le développement local pour le Sahel etc. Ce forum africain sur le développement durable est financé par l’Union africaine. C’’est le lieu de débattre des enjeux que représente le développement durable pour l’Afrique sur quatre plans, à  savoir politique, économique, social et scientifique.

UA-Kadhafi: Non à la CPI

« l’Union africaine décide que les états membres ne coopéreront pas à  l’exécution du mandat d’arrêt » contre le colonel Kadhafi et demande au Conseil de sécurité de « mettre en œuvre les dispositions en vue d’annuler le processus de la CPI sur la Libye ». C’’est la principale décision prise par les chefs d’Etat et de gouvernement au 17ème Sommet de l’institution continentale tenu à  Malabo du 30 juin au 1er juillet 2011. Le Président de la commission de l’UA a lu une déclaration qui devrait sonner comme un coup de massue sur la tête de Luis-Morero Ocampo, procureur de la cour pénale internationale qui a délivré dans la précipitation ou plutôt sous la contrainte un mandat d’arrêt international contre Kadhafi et ses proches. Dans la décision acceptée par les 53 membres de l’UA, il est indiqué que le mandat contre Kadhafi «complique sérieusement» les efforts de l’organisation pour trouver une solution à  la crise en Libye. La CPI contre les africains ? Le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, estime que la CPI est «discriminatoire» et qu’elle se contente de poursuivre les responsables de crimes commis en Afrique, laissant filer les criminels de l’Occident qui font des dommages en Irak, en Afghanistan et au Pakistan, notamment. « Nous sommes contre l’impunité. Nous sommes pour la lutte contre l’impunité. 31 pays africains font partie de la Cour pénale internationale, mais nous sommes contre la manière dont elle fonctionne » a-t-il déclaré. Si les pays africains respectent la recommandation de l’UA, Kadhafi pourrait choisir de se réfugier chez ses voisins du continent africain dans l’espoir d’échapper aux poursuites judiciaires. C’est justement ce qu’a fait le président tchadien Hissene Habre. Accusé de milliers de meurtres politiques et de torture systématique contre ses opposants alors qu’il était à  la tête du Tchad de 1982 à  1990, Habre a choisi de s’enfuir au Sénégal. Il n’a toujours pas subi de procès, bien que le Sénégal ait accepté de créer une cour spéciale o๠le juger. Habre est devenu un symbole de l’incapacité de l’Afrique à  traduire ses propres habitants en justice. Vendredi, l’UA a tenté de cibler ce problème dans une décision parallèle, en exprimant sa frustration face à  la lenteur du Sénégal dans le dossier. Le pays a entre autres dénoncé les coûts élevés d’un tel procès. Le chef du cabinet de Kadhafi, Bashir Saleh, a quant à  lui applaudi la décision de l’UA. Pendant que les chefs d’état sortaient d’une assemblée sur la Libye tenue derrière des portes closes pendant toute la journée vendredi, Saleh brandissait une copie du document de l’UA. Les membres de l’UA ont invité les parties impliquées dans le conflit à  prendre part à  des discussions qui débuteront sous peu à  Addis-Abeba et qui visent à  mettre sur pied un gouvernement de transition qui dirigera le pays jusqu’à  ce que de nouvelles élections puissent avoir lieu.

L’ombre de Kadhafi

C’’est la petite ville de Sipopo à  10 kilomètres de Malabo, la capitale équato-guinéenne qui accueille finalement le Sommet de l’Union Africaine. Des délégations de quelque 50 pays membres de l’UA, ainsi que les délégations et les observateurs en provenance de Chine, de Grande Bretagne, de Slovénie et du Japon sont déjà  arrivées à  Malabo. La rencontre a pour thème « Accélérer l’autonomisation de la jeunesse pour le développement durable ». Selon le programme de travail établi par l’UA, la 22e session ordinaire du Comité permanent des représentants (CPR) s’est tenue les 23-24 juin et la 19e session ordinaire du Conseil exécutif a eu lieu hier et avant-hier, alors que la 17e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat de l’UA est prévue demain et vendredi. Mais le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, a donné le ton lundi 27 juin en insistant sur une résolution politique de la crise libyenne, lors de son discours de bienvenue aux participants de ce sommet, la crise libyenne sera au centre des débats. Le thème principal reste maintenu. La problématique des jeunes Africains, leurs attentes et espoirs, et surtout la manière de les piloter vers un avenir meilleur, en leurs donnant les moyens d’y parvenir, devraient constituer le C’œur du débat lors du sommet de demain et vendredi. Il est clair cependant que les crises actuelles sur le continent monopoliseront les débats qui promettent d’être houleux. Surtout en ce qui concerne la question libyenne tant l’Afrique a du mal à  s’entendre sur la position à  tenir face à  la crise libyenne. Si, unanimement, tous les dirigeants du continent condamnent l’intervention armée de l’OTAN, ils ont des attitudes différentes face à  la rébellion représentée désormais par le Conseil National de Transition qui siège à  Benghazi depuis plusieurs mois maintenant. Et le rendez-vous équato-guinéen n’augure pas d’un consensus sur le dossier. Tout dépendra en fait de la position de quelques poids lourds comme le Nigeria», dont le président Goodluck Jonathan a reçu vendredi un message personnel de Kadhafi. l’absence de Wade (qui fait face à  des manifestations violentes dans son pays) pourrait minimiser la voix des opposants libyens à  qui il a rendu visite il y a quelques jours à  Benghazi. Il y avait clairement évoqué la nécessité du départ du Guide, une position que de plus en plus de pays africains affichent. Longtemps éludée par les africains, la mise à  l’écart de Kadhafi, réclamée par l’Occident, semble désormais l’option retenue par ses pairs. On se souvient qu’en début juin, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz affirmait que «son départ devenait une nécessité». Officiellement, la position du comité de médiation sur le conflit libyen est très claire : « C’’est aux Libyens de décider de l’avenir de la Libye». Mais dans les coulisses, le discours est autre. «Tout le monde souhaite (son) départ. Le débat porte (…) sur la manière d’y parvenir», confie un diplomate africain. Il faut «aussi préserver l’image de l’UA, qui ne peut se déjuger trop vite dans ses critiques de l’Otan», poursuivit-il. Selon Jean Ping, invité de RFI il y a quelques heures, « la position de l’Union africaine est très claire depuis le début. Les chefs d’Etats ont mis en place une feuille de route en quelques points. Premièrement, un cessez-le-feu immédiat ; ensuite, gérer les problèmes humanitaires et la transition ; et enfin les questions des réformes politiques que la Libye devra enclencher, quel que soit le régime qui sera installé. Elle devra être inclusive et consensuelle. Ce qui est loin d’être gagné. Une chose est sûre, C’’est que les africains ne doivent pas rater ce rendez-vous avec l’histoire. Les changements majeurs que connait le continent doivent pousser les dirigeants à  impulser une nouvelle dynamique à  l’organisation continentale. « Donner une meilleure image du continent » en affichant une unité vraie avec pour une fois, une position commune, quelle qu’elle soit.

Crise libyenne : L’Union Africaine prône un réglement politique

Un sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’Union africaine sur la crise libyenne s’est ouvert mercredi à  Addis Abeba en Ethiopie en présence du président de la République Amadou Toumani Touré. On notait aussi la présence des représentants du gouvernement libyen et ceux du conseil national de transition, la branche politique de la rébellion. La rencontre sera l’occasion d’examiner la situation en Libye, sur la base du travail que mène le comité ad-hoc de haut niveau de l’UA sur la Libye, aux fins d’articuler des réponses collectives africaines en vue de leur règlement rapide. l’objectif de ce sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’UA est de trouver des voies et moyens nécessaires pour le règlement pacifique de la crise libyenne qui a déjà  fait plusieurs victimes au sein de la population civile. Avant l’ouverture du sommet extraordinaire de l’UA, les membres du Comité ad hoc de l’UA sur la crise libyenne se sont réunis pour faire le point de la situation politique et militaire dans ce pays. Les travaux se sont déroulés en présence de deux chefs d’Etat sur les cinq que compte le panel : Amadou Toumani Touré du Mali et Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie. A l’ouverture de la rencontre, le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, a noté que la situation en Libye ne cesse de s’aggraver, marquée par la poursuite des combats et autres opérations, la détérioration continue de la situation humanitaire, qui en est la conséquence et qu’illustre tragiquement le sort des populations vivant dans la ville de Misrata et l’absence de tout dialogue entre les parties pour trouver une solution globale aux différents aspects de la crise. Il faut rappeler que l’UA a toujours manifesté son opposition sur les bombardements menés par l’OTAN contre les installations militaires et les infrastructures du régime du colonel Mouammar Kadhafi, sur la base de la résolution 1973 votée par l’ONU. « l’Union africaine est particulièrement préoccupée par la tournure des événements en Libye », a lancé Jean Ping avant d’ajouter que la crise libyenne a des dimensions régionales évidentes quand on sait les pays voisins commencent à  payer le lourd tribut à  l’aggravation de ce conflit. Le président de la Commission de l’UA a répété plusieurs fois que seule une solution politique permettra de répondre aux aspirations légitimes du peuple libyen et de promouvoir durablement la paix dans ce pays. « C’’est cette conviction qui sous-tend la démarche qui est la nôtre depuis 10 mars 2011 lorsque le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a articulé une feuille de route pour le règlement de la crise libyenne », a-t-il souligné. Le président mauritanien, président du panel des chefs d’Etat sur la crise libyenne, dira que la réunion d’Addis Abeba doit permettre à  l’UA d’amorcer un dialogue inclusif entre les protagonistes en vue de soulager la souffrance du peuple libyen, victime des combats militaires. Il a aussi souligné que le règlement de la crise en Libye demande plus de détermination et d’engagement de la part des dirigeants africains. Comme on peut le constater, la position de l’UA sur la crise libyenne n’a pas bougé d’un pas, malgré la persistance du conflit dans ce pays. C’’est sans compter le revirement spectaculaire du président sénégalais, Abdoulaye Wade, qui a pris de court tout le monde en reconnaissant la légitimité du Conseil national de transition.

Ou est passé le bel idéal de l’Unité Africaine ?

L’idéal d’un continent uni ? l’espoir d’une Afrique unie, qui construit et conduit son développement économique, social et culturel dans la paix et la sécurité, en comptant d’abord sur ses propres forces, ses ressources de tout ordre. Voilà  résumé l’idéal fondateur de l’UA. Certes, malgré les résultats positifs enregistrés par l’OUA sur les plans de la décolonisation, la lutte contre l’apartheid, la création d’un cadre de concertation et de dialogue à  l’échelle du continent, le bilan de plus de cinquante années d’efforts dans le sens de la construction d’une véritable intégration au niveau du continent, d’une véritable Union Africaine, a été décevant. Malgré ce bilan fort désastreux, et peut-être à  cause de cela, la route sera longue, semée d’embûches, pavée sûrement de périodes de découragement. Comme dirait l’adage, «Â le chemin n’est pas difficile, mais C’’est le plus difficile qui est le chemin ». Il faudra se battre, pied à  pied. «Â Nous devons nous battre contre nous-mêmes, d’abord ! Contre notre propension à  croire que les solutions à  nos problèmes viendront d’ailleurs, des autres ». «Â Nous devons nous convaincre qu’aucune nation ou groupe de nations ne viendra faire pour nous ce que nous serons incapables de faire pour nous-mêmes », aimait dire l’écrivain Seydou Badian Kouyaté. En effet, il suffit de se retourner et d’analyser les expériences de plus de 50 ans d’indépendance pour se rendre compte que personne n’a résolu les problèmes de l’Afrique à  sa place. «Â Les africains doivent refuser de s’entretuer dans des guerres ou des conflits fratricides qui n’ont aucun fondement sérieux et qui ne les avancent en rien. Au contraire, ces conflits les appauvrissent à  tout points de vue et enrichissent ceux qui soufflent sur la braise et attisent le feu. Ils nous font reculer sur tous les plans… », s’indignent ce groupe de jeunes citadins baptisés «Â les patriotes », qui prétend pérenniser les idéaux du premier président du Mali indépendant, Modibo Keà¯ta. En effet, disent-il, les africains doivent mieux gérer leurs ressources et les mettre au service du développement du continent au lieu de confier la gestion à  d’autres, sans contrepartie réelle. Certes, aujourd’hui, le manque de ressources financières est le goulot d’étranglement le plus crucial pour la mise en œuvre des programmes ambitieux. Mais l’Afrique doit se targuer de ressources naturelles. Si l’on analyse la situation de dépendance des pays africains vis-à -vis des bailleurs de fonds, on constate que toutes les décisions concernant la gestion des finances publiques, le choix des investissements, la répartition des ressources entre consommation et investissement, ne peuvent être prises sans l’accord des bailleurs de fonds. Faiblesse de leadership pour l’Union Africaine l’UA s’est souvent illustrée la plus grande inefficacité lors des différentes crises qui ont secoué le continent. l’exemple est la gestion de la crise post électorale en Côte d’Ivoire ainsi que la crise qui a lieu en ce moment en Libye. Comment sortir de la situation d’incapacité actuelle à  décider ? La réponse n’est pas simple. Souvenons-nous de l’exemple des pays producteurs de pétrole qui, au début des années 70, avaient cru qu’avec l’accroissement sans précédent de leurs recettes pétrolières, ils allaient trouvé enfin l’ascenseur qui leur permettrait de rattraper les pays du Nord. Très vite, ces espoirs ont tourné en désillusions. Et pour cause, la chute des prix du pétrole, les lourdes dépenses militaires, une gestion industrielle souvent désastreuse, ont transformé ces recettes pétrolières en peau de chagrin. A peine suffisantes pour alimenter le budget de fonctionnement des Etats. Selon Oumarou Abdoulaye, fonctionnaire international  » le dialogue politique doit se faire en même temps que la coopération économique. La transparence doit être de mise, de part et d’autre. La lutte contre la corruption doit être de règle, pour tous ». «Â Il faudra analyser et tirer la leçon de toutes ces expériences pour éviter à  l’avenir les pièges qu’elles recèlent. En réalité, il nous faut changer de mentalité, de manière d’entrevoir les rapports de force, de façon d’avancer nos pions ». Pour lui, l’Afrique souffre depuis des décennies. Mais elle souffre d’avoir tenté d’appliquer des solutions toujours proposées par d’autres et présentées comme étant «Â celles des Africains eux-mêmes ».

Résolution de la crise libyenne : L’UA évoque « des débuts prometteurs »

l’Union Africaine tente une nouvelle fois de désamorcer la crise libyenne en organisant une réunion, lundi dernier à  Addis-Abeba, de son Comité Ad hoc de haut niveau sur la Libye. Cette rencontre intervient en préparation de la réunion ministérielle, tenue mardi, du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, consacrée essentiellement à  la situation dans ce pays. Les membres du Comité ad hoc de l’UA, le CPS de l’UA, les pays voisins de la Libye et les partenaires internationaux, ont pris part à  la réunion de lundi. A la tribune on pouvait noter la présence du ministre Malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maà¯ga. Cette réunion s’inscrit dans le cadre des efforts de la médiation africaine dans le règlement de la crise libyenne par des moyens pacifiques. Au 39ème jour de l’intervention des forces de la coalition, après l’adoption de la résolution 1973, la Libye reste sous les feux des bombardements dans ses principales villes comme Misrata, Benghazi ou Adjedabia o๠les insurgés tentent de résister aux forces pro Khaddafi. Le Comité de l’UA, qui s’était rendu récemment en Libye o๠il avait rencontré les protagonistes de la crise libyenne, tente ainsi une nouvelle fois à  Addis-Abeba de rapprocher les points de vue entre les belligérants en engageant des discussions avec des représentants du gouvernement libyen et avec le Conseil national de Transition (CNT, représentant les rebelles), selon un communiqué de l’Union africaine. Négociations prometteuses Ce mardi soir, au micro de l’envoyée spéciale de la chaine de télévision «Â TV5MONDE », les responsables de l’Union Africaine évoquaient des «Â débuts prometteurs » dans la résolution pacifique de la crise. La feuille de route appelle à  «Â engager un dialogue entre les parties libyennes et à  assurer la gestion inclusive d’une période transitoire en vue de l’adoption et la mise en œuvre des réformes politiques nécessaires pour l’élimination des causes de la crise actuelle ». Une proposition rejetée en revanche, par les rebelles libyens (lors d’une visite en Libye, plus tôt ce mois-ci) d’une délégation de présidents africains mandatés par l’UA. Hier, le représentant des rebelles a, une fois de plus, exclu toute médiation tant que Khadafi reste au pouvoir : «Â Nous avons eu une très bonne réunion avec l’UA et nous avons répondu à  leurs questions », a dit le représentant du CNT, Abdallah Alzuberi, ancien ambassadeur de Libye en Afrique du Sud passé dans le camp de la rébellion et lui aussi qui exige le départ du colonel Khadafi, Pour Noureddine Mezni, porte-parole du président de la Commission de l’UA, Jean Ping, «Â la position de l’UA est mieux comprise » désormais par le CNT, pressé par l’Union africaine de coopérer pleinement pour une solution politique à  la crise libyenne. «Â La présence pour la première fois (à  Addis-Abeba) de membres du CNT est un début encourageant pour qu’on continue le dialogue et pour qu’on arrive à  un cessez-le-feu » en Libye, » a dit le porte-parole de M. Ping. l’OTAN intensifie ses frappes Pour sa part, le représentant du gouvernement libyen, le ministre des Affaires étrangères Abdelati Obeidi, a critiqué l’attitude des rebelles envers la feuille de route de l’UA qui, selon lui, «ne facilite rien». Le moins que l’on puisse dire est que cet optimisme de la l’organisation panafricaine, intervient au moment o๠les forces de la coalition intensifient leurs frappes sur les villes encore contrôlées par les forces loyalistes de Mouammar Khadafi. Pendant la journée du mardi à  Missrata, de violents combats ont opposé les rebelles aux forces pro Khadafi. Au même moment, lundi dernier (au moment o๠se tient la réunion du Comité ad hoc) un bombardement de l’OTAN a visé les bureaux du Guide libyen o๠des dégâts importants ont été enregistrés. Dans ce contexte, difficile d’espérer un retour à  la paix dans ce pays. Cela, au moment o๠la volonté de l’UA d’un règlement pacifique de la crise se heurte à  l’option occidentale d’en découdre avec le dirigeant libyen.

Libye : Khadafi accepte la feuille de route de l’Union Africaine

Le « Guide » libyen a accepté dimanche la « feuille de route » qu’étaient venus lui proposer plusieurs chefs d’à‰tat africains pour mettre fin aux affrontements. Les représentants de l’Union africaine doivent maintenant tenter de convaincre les insurgés, ce qui paraà®t peu probable. l’Union africaine (UA) veut donner une chance à  la diplomatie pour résoudre le conflit libyen. Dimanche, quatre présidents africains (le Sud-Africain Jacob Zuma, le Malien Amadou Toumani Touré, le Mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, le Congolais Denis Sassou Nguesso) et un ministre des Affaires étrangères (l’Ougandais Henry Oryem Okello) ont donc passé plusieurs heures sous la tente du « Guide » libyen. « La délégation du Frère Leader a accepté la feuille de route comme nous l’avons présentée », a déclaré Jacob Zuma aux journalistes, dans la résidence de Mouammar Kaddafi de Bab al-Aziziya. l’UA va réclamer la fin des bombardements de l’Otan Ladite feuille de route prévoit la « cessation immédiate des hostilités », la facilitation de l’acheminement de l’aide humanitaire et le début d’un dialogue « entre les parties libyennes » en vue d’une période de transition. Pour « donner une chance à  un cessez-le-feu », Jacob Zuma a indiqué qu’un « appel sera lancé à  l’Otan pour qu’il cesse ses bombardements ». Le président sud-africain devait quitter la Libye dimanche soir, mais les autres membres de la délégation tenteront ce lundi de réussir la partie la plus délicate de leur médiation : convaincre les insurgés. Ils doivent rencontrer leurs représentants à  Benghazi dans la journée. Ces derniers avaient déjà  fait savoir par le passé qu’ils refusaient tout cessez-le-feu impliquant le maintient au pouvoir de Mouammar Kaddafi ou de ses fils. Le commissaire à  la paix et la sécurité de l’UA, Ramtan Lamamra, n’a pas indiqué si ce départ avait été évoqué par les chefs d’à‰tat avec le « Guide ». « Il y a eu des discussions avec le leader, a-t-il déclaré. Mais je ne peux pas parler de ces discussions, d’abord parce que je n’étais pas une partie et puis je pense qu’il faut garder la confidentialité. » Mystérieux « mercenaires algériens » Parallèlement, sur le terrain, les combats se sont poursuivis, notamment à  Ajdabiya (est) et Misrata (ouest), faisait 23 morts depuis samedi, selon des sources médicales et insurgées. l’insurrection affirme par ailleurs avoir tué trois mercenaires algériens et en avoir capturé 15 autres à  Ajdabiya. l’Otan poursuit par ailleurs ses frappes aériennes. l’alliance atlantique affirme avoir détruit au moins 26 chars des troupes gouvernementales dimanche, 12 près d’Ajdabiya et 14 près de Misrata, plus d’autres armes lourdes dans l’après-midi de dimanche. La coalition ne veut pas lever le pied : les frappes continueront « jour et nuit », a affirmé un responsable de l’Otan. (avec AFP)

Libye : L’Union Africaine met en place un panel

l’Union africaine (UA) a désigné les présidents du Mali, Amadou Toumani Toure, de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma, de l’Ouganda, Yoweri Museveni, de Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, et du Congo, Denis Sassou Nguesso, pour former le nouveau panel de haut niveau pour résoudre la crise en Libye. Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA s’est prononcé contre une intervention militaire étrangère pour mettre fin à  la crise dans ce pays. A la place, l’UA a déclaré qu’elle allait déployer un comité de haut niveau pour aider à  négocier un accord de paix entre le gouvernement libyen et les forces rebelles), a t-on appris après la réunion d’Addis Abeba, qui portait également sur la crise Ivoirienne. Exit l’intervention militaire La réunion des chefs d’Etat des pays membres du CPS qui a duré de jeudi soir à  vendredi matin, a rejeté toute intervention militaire en Libye au moment o๠l’Occident envisage l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne. ‘Le conseil réaffirme son engagement ferme à  respecter l’unité et l’intégrité territoriale de la Libye, ainsi que son opposition à  toute forme d’intervention militaire étrangère’, a déclaré le Commissaire de l’UA pour la paix et la sécurité, Ramtane Lamamra, à  l’issue de la réunion. Cette annonce survient au lendemain de la rencontre, à  Bruxelles, des ministres de la Défense de l’OTAN qui ont reporté toute décision d’instauration d’une zone d’exclusion aérienne en Libye en attendant les éclairages des Nations unies. Le conseil a décidé de «mettre en place un comité ad hoc de haut niveau de l’UA’ qui a pour objectif de travailler à  la ‘cessation immédiate des toutes les hostilités’ et de piloter la crise, a indiqué M. Lamamra. Il a ajouté que la crise libyenne ‘représente une sérieuse menace pour la paix et la sécurité du pays et pour toute la région’. Il a aussi exprimé la solidarité de l’UA avec la Libye, avant de souligner la légitimité des aspirations du peuple libyen à  la démocratie, aux réformes politiques, à  la justice, à  la paix et à  la sécurité, mais aussi au développement économique et social. La Libye est membre du CPS de l’UA et son ministre des Affaires étrangères, Moussa Koussa, a participé à  la réunion qui a également débattu de la crise ivoirienne.

Communiqué du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA

Le Conseil, 1. Prend note du rapport du Groupe de haut niveau pour le règlement de la crise en Côte d’Ivoire, créé aux termes du paragraphe 6 du communiqué PSC/AHG/COMM(CCLIX) adopté lors de sa 259ème réunion tenue le 28 janvier 2011 [Document PSC/AHG/2(CCLXV)]. Le Conseil prend également note des déclarations faites par le Président Alassane Dramane Ouattara, ainsi que par le représentant de S.E. Laurent Gbagbo ; 2. Réaffirme l’ensemble de ses décisions antérieures sur la crise postélectorale que connaà®t la Côte d’Ivoire depuis le 2ème tour de l’élection présidentielle, le 28 novembre 2010, reconnaissant l’élection de M. Alassane Dramane Ouattara en qualité de Président de la République de Côte d’Ivoire; 3. Félicite le Groupe de haut niveau pour son engagement et les efforts soutenus qu’il a déployés dans la recherche d’un règlement pacifique à  la crise actuelle en Côte d’Ivoire. A cet égard, le Conseil rend hommage aux Présidents Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie, Jacob Zuma d’Afrique du Sud, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Jakaya Kikwete de Tanzanie et Idriss Déby Itno du Tchad, ainsi qu’aux Présidents des Commissions de l’UA et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Dr. Jean Ping et M. James Victor Gbeho, pour leur contribution à  la recherche d’une solution à  la crise actuelle en Côte d’Ivoire. Le Conseil félicite également tous ceux qui ont apporté leur coopération au Groupe de haut niveau dans l’accomplissement de son mandat. Le Conseil exprime son appréciation au Secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki‐moon, pour l’appui apporté au Groupe, à  travers son Représentant spécial en Afrique de l’Ouest, Said Djinnit ; 4. Exprime sa grave préoccupation face à  la détérioration rapide de la situation sécuritaire et humanitaire, depuis la proclamation des résultats du second tour de l’élection présidentielle. Le Conseil note que, faute d’une solution rapide à  la crise actuelle, la Côte d’Ivoire risque de sombrer dans une violence généralisée aux conséquences incalculables pour ce pays, ainsi que pour la région et l’ensemble du continent ; 5. Réitère sa ferme condamnation de toutes les exactions et autres violations des droits de l’homme, menaces et actes d’intimidation, ainsi que des actes d’obstruction de l’action de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), et déplore profondément les pertes en vies humaines et actes de destruction de biens intervenus dans certaines parties de la Côte d’Ivoire; PSC/AHG/COMM.1(CCLXV) 6. Réaffirme sa conviction que la crise postélectorale en Côte d’Ivoire requiert une solution politique d’ensemble qui permette de préserver la démocratie et la paix, et favorise une réconciliation durable entre tous les Ivoiriens ; 7. Fait siennes les recommandations du Groupe de haut niveau telles que contenues dans le rapport du Groupe de haut niveau et entérine les propositions faites en vue d’une solution politique d’ensemble à  la crise en Côte d’Ivoire, qui offrent une base viable pour une sortie de crise permettant de concilier le respect de la démocratie et la quête de la paix. A cet égard, le Conseil rappelle les dispositions du paragraphe 6 (c) du communiqué de sa 259 ème réunion affirmant que les conclusions du Groupe, telles qu’elles seront entérinées par le Conseil, seront contraignantes pour toutes les parties ivoiriennes; 8. Demande au Président de la Commission de nommer un Haut Représentant chargé de la mise en œuvre de la solution politique d’ensemble, telle qu’entérinée par le Conseil, et de mener à  bien le processus de sortie de crise selon les modalités ci‐après : (i) tenue, sous l’égide de l’UA et de la CEDEAO, dans un délai de deux semaines maximum, de négociations entre les parties ivoiriennes afin d’élaborer un schéma de mise en œuvre despropositions du Groupe de haut niveau telles qu’entérinées par le Conseil, avec l’octroi de toutes les garanties nécessaires pour tous les acteurs concernés, en particulier le Président sortant, S.E. Laurent Gbagbo, (ii) mobilisation de l’appui des partenaires de l’UA en vue de la conclusion rapide de l’Accord de sortie de crise, et (iii) soumission, à  une réunion du Conseil, d’un rapport exhaustif sur les résultats de ses efforts ; 9. Demande aux parties ivoiriennes d’apporter leur entière coopération à  la mise en œuvre effective, dans les délais impartis, des propositions du Groupe, ainsi que de s’abstenir de toute action de nature à  compliquer la situation et le processus de sortie de crise ; 10. Souligne sa détermination à  prendre, à  la lumière des résultats des négociations visées au paragraphe 8 (i) du présent communiqué, et sur la base des instruments pertinents de l’UA, toutes les mesures que la situation appellerait ; 11. Demande au Président de la Commission de transmettre la présente décision au Conseil de sécurité des Nations unies, à  la CEDEAO et aux autres partenaires de l’UA; 12. Décide de rester activement saisi de la question.

Côte d’Ivoire : Ouattara est à Addis-Abeba

Réunion cruciale pour la Côte d’Ivoire que celle qui a débuté ce mercredi 09 mars à  Addis-Abeba en Ethiopie. Les 5 chefs d’Etat mandatés par l’Union Africaine sont réunis pour trouver une sortie de crise pour le pays, déchiré depuis fin novembre 2010 par les résultats de la présidentielle. Les deux présidents proclamés y étaient conviés mais seul Alassane Dramane Ouattara reconnu par la communauté internationale a fait le déplacement. C’’est la première fois depuis le scrutin contesté que Mr Ouattara quitte officiellement le territoire ivoirien. Le panel composé de Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Jakaya Kikwete (Tanzanie), Idriss Deby Itno (Tchad) et Blaise Compaoré (Burkina Faso) doit reprendre ses discussions, entamées hier, à  huis clos ce jeudi matin, puis soumettre ses conclusions dans l`après-midi à  une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l`UA, à  laquelle ont également été conviés les deux protagonistes de l`élection. M. Gbagbo, lui, n’a pas quitté Abidjan. Il a choisi de se faire représenter par le chef de son parti, l`ex-Premier ministre Pascal Affi N`Guessan, arrivé mercredi dans la capitale éthiopienne. Les partisans du président sortant avaient ces derniers jours donné de la voix pour qu`il ne quitte pas le pays, et l`un de ses proches a clairement indiqué qu`il n`attendait pas grand-chose du rendez-vous de jeudi. «Le brusque revirement du panel, qui prévoyait initialement de revenir à  Abidjan pour y livrer ses conclusions, nous conduit à  penser que la sécurité du président n’aurait peut-être pas été assurée à  Addis-Abeba», justifie le porte-parole du gouvernement, Ahoua Don Mello, qui relativise: «Nous restons naturellement ouvert à  une solution négociée qui, sans remettre en cause la légitimité du président Gbagbo, permettrait d’en finir avec la partition de fait du pays.» L`UA tente depuis plusieurs semaines de conjurer la guerre civile qui menace le pays alors que plus de 370 personnes ont été tuées depuis fin 2010 selon l`ONU, et que les hostilités ont repris dans l`ouest entre forces loyales au président sortant et ex-rebelles alliés à  M. Ouattara. Bras de fer Gbagbo-ONU Quelques heures après le départ de M. Ouattara d’Abidjn, o๠il était retranché dans l’hotel du Golf depusi décembre dernier, le gouvernement de M. Gbagbo a interdit la mission de l`ONU en Côte d`Ivoire (Onuci) et à  force française Licorne « de survol et d`atterrissage » dans le pays. L`Onuci assure traditionnellement le transport, grâce à  ses hélicoptères, des personnalités du camp Ouattara qui quittent le Golf hôtel ou qui y reviennent, mais ni la force onusienne ni l`équipe de M. Ouattara n`ont voulu dire par quel moyen celui-ci est parti pour le siège de l`UA. Par ailleurs, sur le plan économique, la communauté internationale s’est insurgée contre la décision prise lundi par le camp Gbagbo de nationaliser la filière cacao. Le ministère français des Affaires étrangères a condamné mercredi la « décision illégale » de Laurent Gbagbo « annonçant une spoliation des entreprises des filières cacao et café présentes en Côte d`Ivoire ». « Cette décision n`a d`ailleurs aucun effet en droit puisqu`elle émane d`autorités qui ne sont pas légitimes pour prendre des décisions au nom de l`Etat ivoirien », a souligné au cours d`un point-presse le porte-parole du ministère, Bernard Valero, interrogé sur cette mesure du président sortant, non reconnu par la France. Le Département d`Etat américain a quant à  lui, assimilé à  « un vol » la décision de Laurent Gbagbo.

Crise Ivoirienne : L’Union Africaine invite 2 présidents à Addis Abeba

Le président de la commission de l’union africaine, le gabonais Jean Ping était le week-end dernier dans la capitale économique ivoirienne Abidjan. Il a rencontré les présidents Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara (ADO), ainsi que le président du conseil constitutionnel ivoirien Paul Yao N’Dré. Au nom de l’Union, il a remis une invitation aux acteurs de la crise ivoirienne. Une réunion qui devra se tenir à  Addis-Abeba (Ethiopie) en présence des chefs d’Etats du conseil de paix et de sécurité de l’union. La rencontre est prévue ce jeudi 10 mars. Le président du rassemblement des Houphouétistes (RHDP), ADO, reconnu par la communauté internationale, a confirmé sa présence à  la réunion. Pour les deux autres, aucune réponse n’a encore été donnée. Mais selon des sources proches du dossier, il y a de fortes chances que le président Gbagbo soit représenté par Laurent Dona Fologo, l’un de ses compagnons. Méfiance dans le camp Gbagbo Dans le camp du président Gbagbo, de nombreuses personnes voient dans cette rencontre, un piège que le panel voudrait tendre à  Gbagbo. De nombreux journaux proches du front populaire ivoirien (FPI), affirment que Jean Ping a expliqué à  Alassane Ouattara «Â les vraies raisons de la réunion », ce qui expliquerait l’empressement de celui-ci à  accepter le deal d’autant que les cinq pays membres du panel sont indexés par le camp Ouattara comme étant pro-Gbagbo. La communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et l’Union africaine sont quelque peu divisés sur la gestion de la crise ivoirienne. En effet, la Côte d’Ivoire étant un pays de l’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO se voyait gérer la crise mais s’est vu dépossédée du dossier par l’UA, qui suggère la négociation comme meilleure solution. Le panel composé de cinq pays, a été amputé du président burkinabé Blaise Compaoré à  cause de l’hostilité du clan Gbagbo. Certains observateurs politiques africains estiment que la crise ivoirienne ne pourra être résolue tant qu’il n’y aura pas de concessions de part et d’autre. Une position soutenue par l’UA. Jeudi, le panel composé de la Mauritanie, de la Tanzanie, de l’Afrique du sud, du Burkina Faso et du Tchad, informera les 15 membres du conseil de paix et de sécurité de l’UA, des conclusions adoptées après les différentes rencontres et déplacement effectués à  Abidjan. Mais Gbagbo fera-t-il le déplacement à  Addis-Abeba ? Pour le moment, rien n’est sûr. Des doutes planent sur la réussite et de cette énième tentative de sortie de crise. Morts de civiles Au même moment, la Côte d’Ivoire reste plongée dans l’impasse. Les affrontements continuent à  Abidjan et à  l’intérieur du pays particulièrement dans le nord et l’ouest. Il y a eu des milliers de morts depuis le début de la crise. A Abobo, dans le fief d’ADO, des tirs résonnent et les victimes tombent. 7 femmes partisanes d’Alassane Ouattara ont également trouvé la mort la semaine dernière alors qu’elles marchaient pour soutenir leur candidat et demander à  Gbagbo de quitter le pouvoir.

Le Panel joue les prolongations en Côte d’Ivoire

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, réuni lundi soir, a pris note de la nécessité pour le Panel de disposer d’un temps supplémentaire limité pour parachever sa mission. Il a donc décidé de lui accorder une prorogation de son mandat. De source diplomatique, on explique cette prolongation par des considérations juridiques. Le panel des cinq avait un mandat qui a expiré le 28 février. Comme ils n’ont pas pu rendre leurs recommandations à  la date prévue et afin que leurs conclusions ne soient pas contestées par l’une des parties, il fallait donc que le Conseil de paix et de sécurité prolonge leur mission jusqu’au 31 mars. Ces 30 jours devront donc permettre aux 5 chefs d’Etat de poursuivre leur mission qui est de trouver « une solution politique d’ensemble » à  la crise ivoirienne. Présidé par le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, le panel est composé de Jacob Zuma (Afrique du Sud), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Idriss Deby Itno (Tchad) et Jakaya Kikwete (Tanzanie). Il a été créé en marge du dernier sommet de l’UA fin janvier à  Addis Abeba et a effectué une mission de deux jours la semaine dernière qui n’avait pas permis de décanter la situation que connait depuis maintenant 3 mois. Toujours selon des sources diplomatiques, l’échec de la mission du panel est dû à  des divergences au sein du panel sur la ou les solutions à  la crise. Nombreux sont ceux qui pensent que ce nouveau délai fait e jeu de Laurent Gbagbo, soupçonné de recruter et de réarmer ses troupes. Il obtient ainsi un sursis de 30 jours pendant lesquels tout sera possible. Une nouvelle réunion devrait avoir lieu ce vendredi 4 mars 2011 à  Nouakchott en la présence du président de la Commission de l’Union africaine et du secrétaire exécutif de la Cédéao. Cette réunion devra très rapidement être suivie d’un nouveau voyage à  Abidjan pour présenter leur plan de sortie de crise, des « solutions contraignantes pour les deux parties ». Un sommet des 14 chefs d’Etat membres du Conseil de paix et de sécurité qui décidera en dernier ressort de la marche à  suivre en fonction des réactions des deux protagonistes de la crise. Dégradation de la situation Ce délai intervient alors que la situation sécuritaire dans le pays ne cesse de se dégrader. La semaine dernière le quartier pro-Ouattara d’Abobo, dans le nord d’Abidjan, a été le théâtre de combats sanglants entre Forces de défense et de sécurité (FDS) loyales au président sortant et insurgés armés, accusés par le camp Gbagbo d’appartenir à  l’ex-rébellion du nord ivoirien alliée à  M. Ouattara. Abobo est cependant calme depuis dimanche mais la situation demeurait préoccupante après plusieurs jours d’exode de milliers de familles terrifiées par les combats à  l’arme lourde. « Certaines informations font état d’un grand nombre de corps sans vie, de bus réduits en cendres, de magasins pillés et de jeunes miliciens qui attaquent les maisons », a déclaré le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR). L’agence onusienne s’est inquiétée du sort de civils « pris au piège », citant des témoignages selon lesquels « des groupes armés auraient empêché » des habitants de partir. Le nord du pays, aux mains de l’ex-rébellion, était privé de courant depuis lundi. Mis en cause par la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), le gouvernement Gbagbo a dit « optimiser l’utilisation du potentiel électrique actuel en fonction de ses priorités » et souligné que les coupures ne concernaient pas toujours le nord.

Côte d’Ivoire: Que propose le Panel?

Quatre des cinq chefs d’Etat chargés par l’Union africaine d’une médiation en Côte d’Ivoire ont poursuivi mardi leur mission, en l’absence de leur homologue du Burkina Faso Blaise Compaoré. l’union africaine avait d’abord, au début du mois, envoyé des experts pour étudier la situation née de la crise postélectorale. Ceux-ci avaient rencontré tous les acteurs politiques et la société civile, afin de recenser les différents points de vue. Après de cinq jours de discussions, ils ont rendu leur rapport au Panel de chefs d’Etat de l’Union Africaine. Après avoir examiné les conclusions auxquelles sont parvenus les experts, les présidents Idriss Deby (Tchad), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Jacob Zuma (Afrique du sud), Jikaya Kikwete (Tanzanie) et Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie) sont à  Abidjan depuis ce lundi. Le président burkinabé Blaise Compaoré qui fait partie du panel a finalement renoncé à  faire le déplacement. Selon la sécurité de l’aéroport Félix Houphouà«t Boigny d’Abidjan, des « Jeunes Patriotes », mouvement de militants acquis corps et âme à  Gbagbo, ont menacé d’empêcher l’atterrissage en Côte d’Ivoire de l’avion du président Burkinabé, accusé d’avoir pris fait et cause pour Ouattara. La Cédéao estime que « cette menace était assez sérieuse pour qu’il annule sa participation » à  la mission de l’UA, mais s’étonne que celle-ci ait décidé de la maintenir en l’absence du président de l’organisation régionale. La Cédéao a déclaré qu’elle continuerait à  coopérer avec l’Union africaine, plus divisée qu’elle-même sur la façon de résoudre l’impasse politique en Côte d’Ivoire, mais que la situation à  Abidjan n’était pas propice à  « cette mission critique » dont elle attend néanmoins le compte rendu. Que prévoit cette énième médiation ? Les quatre chefs d’Etats et le président de la commission de l’UA, Jean Ping, ont rencontré tout d’abord Laurent Gbagbo. Ils doivent ensuite s’entretenir ce mardi avec Alassane Ouattara. Ce dernier serait réticent à  les recevoir, le seul président de la CEDEAO ne faisant plus partie de la délégation. Contrairement aux chefs d’Etat présents, qui semblent pencher pour une solution de consensus et de partage de pouvoir, la CEDEAO a toujours affirmé que Gbagbo devait remettre le pouvoir à  Ouattara. Nombreux sont ceux qui restent sceptiques face à  cette nouvelle médiation entre les deux camps. Mais avec le temps et après de deux mois de crise, les positions deviennent un peu plus flexibles de part et d’autre. En effet, le président Ouattara qui refusait tout dialogue avec l’autre camp au départ, semble revoir sa position. Cela se traduit par le fait qu’il ait demandé au camp Gbagbo de ne pas se rendre à  l’aéroport pour l’accueil des chefs d’Etats, afin d’assurer toute neutralité du pouvoir en place. Ce dernier selon Abidjan.net, aurait accepté la demande de son rival. Si l’on s’en tient aux conclusions et recommandations des experts de l’UA, deux propositions seraient sur la table. La première, un gouvernement d’union nationale dirigé par Alassane Ouattara et une vice-présidence pour le camp de Laurent Gbagbo. La seconde, un mandat coupé en deux. Les parties se mettront-elles d’accord autour de l’une de ces options, rien n’est moins sûr.

Côte d’Ivoire: Le Panel peaufine ses propositions

Aucun des participants n’a fait de déclaration à  l’issue de la réunion qui a duré plus de six heures. « Le travail progresse », a simplement dit le président tanzanien Jikaya Kikwete. Avec Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Blaise Compaoré (Burkina Faso) et Idriss Deby Itno (Tchad), M. Kikwete fait partie du panel créé fin janvier par l’UA afin de trouver des solutions pour dénouer la crise ivoirienne née de l’élection présidentielle du 28 novembre. Le regain de violences à  Abidjan, o๠au moins trois partisans d’Alassane Ouattara ont été tués samedi par les forces de sécurité loyales à  son rival, le président sortant Laurent Gbagbo, « a été longuement évoqué. Les chefs d’Etat devraient se rendre comme prévu ce lundi à  Abidjan pour y présenter les résultats de leurs travaux à  MM. Gbagbo et Ouattara, ce dernier étant reconnu président par la quasi-totalité de la communauté internationale. Jean Ping, président de la Commission de l’UA, Saà¯d Djinitt, représentant des Nations unies en Afrique de l’Ouest, des responsables de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédeao), et les experts du panel qui, après une mission à  Abidjan début février, ont rédigé un rapport contenant des propositions de sortie de crise, ont également participé à  la rencontre. « Les répercussions négatives de cette crise que nous déplorons vivement, affectent durement le peuple ivoirien frère, la sous-région, et l’Afrique dans son ensemble », a déclaré le président Ould Abdel Aziz, président du panel, au début de la réunion. Il a émis l’espoir que les contributions « des experts nous guideront dans nos choix et que nous aboutirons à  une issue pacifique qui préserve la paix, la stabilité et la démocratie en Côte d’Ivoire et renforce l’unité et la cohésion du peuple ivoirien ». La réunion s’est déroulée en deux phases, avec d’abord une présentation de leur rapport par les experts avec échange de vues, puis ensuite un examen des options possibles au règlement de la crise. Les chefs d’Etat soumettront ces options aux deux rivaux ivoiriens à  Abidjan et auront jusqu’au lundi 28 février pour présenter des solutions à  caractère « contraignant » pour les deux camps. Mais la marge de manœuvre du panel est très étroite, les deux camps ayant émis de sérieux doutes sur sa composition et ses chances de réussite. Pour Laurent Gbagbo et ses partisans, la présence de Blaise Compaoré, accusé d’avoir pris fait et cause pour Alassane Ouattara et l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui le soutient est intolérable. Guillaume Soro, Premier ministre d’Alassane Ouattara, a redit dimanche à  un journal français ne pas croire à  la réussite de la médiation, « parce que Laurent Gbagbo n’acceptera jamais d’entendre qu’il a perdu les élections et qu’il doit céder le pouvoir ». Unanime au départ pour reconnaà®tre la victoire d’Alassane Ouattara comme une écrasante majorité du reste du monde, l’UA est ensuite apparue divisée.

Obiang Nguema, l’erreur de casting de l’Union africaine

En portant pour un an à  sa présidence l’équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, l’institution panafricaine inflige un camouflet aux démocrates du continent et aux électeurs ivoiriens Confie-t-on les clés de la salle des coffres à  un braqueur récidiviste ? C’est grosso modo ce que viennent de faire la trentaine de chefs d’Etat réunis dimanche et ce lundi à  Addis Abeba (Ethiopie) à  la faveur du 16e sommet de l’Union africaine (UA): ils ont conféré pour un an au despote équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, 68 ans, la dignité de président en exercice de l’institution. Certes, la désignation de ce militaire, parvenu au pouvoir en 1979 au prix d’un coup d’Etat, obéit à  la tradition qui veut que la fonction revienne à  tour de rôle à  chacune des cinq sous-régions du continent noir; en l’occurrence, cette fois, l’Afrique centrale. Certes, objectera-t-on encore, la mission qui lui échoit revêt un caractère essentiellement symbolique. Arguments aussi spécieux l’un que l’autre. L’UA a su dans un passé récent écarter un autre putschiste, le Soudanais Omar el-Béchir, par ailleurs poursuivi par la Cour pénale internationale pour les crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés au Darfour ; avant de congédier l’an dernier le Guide libyen Muammar Kadhafi, candidat au mépris des règles maison à  un second mandat. Les symboles ? C’est précisément en leur nom que les défenseurs des droits de l’homme, Africains ou pas, jugent le choix navrant. D’autant que ce forum 2011 avait pour thème officiel les « valeurs partagées » du milliard d’êtres qu’héberge entre Tunis et le Cap-de Bonne-Espérance le berceau de l’humanité. Les valeurs ? Parlons-en. Traité avec le respect dû à  son pactole pétrolier -la Guinée équatoriale est le 3e producteur d’or noir de l’Afrique subsaharienne-, Obiang piétine depuis trois décennies la credo démocratique affiché par l’Union. En la matière, son irruption sur l’avant-scène aura donné le ton. Alors vice-ministre de la Défense, celui que l’on surnomme « Zé Bere Ekum » – la Panthère aux aguets dans la langue de l’ethnie fang- renverse à  l’été 1979 son oncle Francisco Macias Nguema, premier président du seul pays hispanophone d’Afrique, avant de l’envoyer au peloton d’exécution. Depuis, il régente à  la cravache son petit émirat pétrolier et ses 650000 âmes, condamnées pour la plupart à  végéter dans une pauvreté obscène au regard des royalties encaissées par le clan Obiang. Dissidents embastillés et torturés, opposition muselée, société civile bâillonnée, presse asservie, purges déclenchées en riposte à  des complots le plus souvent imaginaires : un festival permanent, dénoncé notamment par la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), ONG basée à  Dakar (Sénégal). Le bilan est à  ce point calamiteux que l’Unesco -l’agence des Nations unies pour l’éducation et la culture- a décliné une offre dorée sur tranche: trois millions de dollars sur cinq ans, censés financer un « Prix Teodoro-Obiang-Nguema » voué à  récompenser « la recherche en sciences de la vie ». En fait de science, le bienfaiteur éconduit a celle de l’opacité. C’est qu’au rayon de la transparence, la performance du maà®tre absolu de Malabo, réélu en novembre 2009 avec 96,7% des suffrages exprimés, laisse pantois. Le gouvernement nommé deux mois plus tard résulte au demeurant d’un époustouflant casting familial. Qu’on en juge: un frère à  la Défense, un fils aà®né, connu pour sa passion compulsive pour les bolides de luxe, promu ministre d’Etat, un cadet doté du portefeuille -c’est bien le mot- de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, un neveu aux Finances et au Budget. La corruption? Endémique. Dans son palmarès 2010 de la vertu en la matière, l’ONG Transparency International classe la Guinée équatoriale au 168e rang sur 178… Comment s’étonner que l’ami Teodoro figure parmi les chefs d’Etat visés -en vain pour l’heure- par diverses plaintes dans l’affaire des « biens mal acquis » ? La première allocution du nouveau président en exercice de l’UA résonne comme un aveu. « Les concepts de démocratie, de droits humain et de bonne gouvernance, a-t-il déclaré dimanche, ne sont pas des thèmes nouveaux pour l’Afrique. Mais il convient de les adapter à  la culture africaine. » « Concepts » familiers pour le continent peut-être, mais inédits à  Malabo. Quant à  la martingale du « relativisme culturel », on sait l’usage immodéré qu’en font les satrapes pour parer leurs turpitudes d’atours flatteurs. Le cadeau fait à  Obiang est d’autant plus fâcheux que l’UA doit s’atteler de toute urgence à  la résolution de l’imbroglio ivoirien. Qui l’eût cru ? Le successeur du Malawite Bingu wa Mutharika a manifesté au long des semaines écoulées de coupables faiblesses envers le putschiste électoral Laurent Gbagbo. Reste à  espérer que ses pairs s’en tiendront à  la doctrine réitérée par le Gabonais Jean Ping, patron de la Commission -en clair de l’exécutif permanent- de l’Union africaine: l’objectif demeure « d’amener Alassane Ouattara », dûment élu le 28 novembre, à  « exercer la réalité du pouvoir ». La crédibilité de l’instance panafricaine est à  ce prix. Tout comme celle de la quinzaine d’élections programmées dans l’année sur le continent.

16e Sommet de l’Union Africaine sur fond de crise

Ouverture du sommet sur fond de crise sur le continent C’’est dans un contexte de crise que se sont réunis depuis ce dimanche 30 janvier 2010, une trentaine de chefs d’Etats à  Addis Abeba en Ethiopie. Les crises institutionnelles en Côte d’Ivoire, Egypte, et en Tunisie. Des risques de crise dans les 11 pays o๠sont envisagées les élections cette année 2011, les alertes à  la hausse des prix et les risques de pénuries qui sont susceptibles de faire basculer l’Afrique dans l’instabilité. l’ouverture du sommet a été en grande partie consacrée à  la crise ivoirienne. Deux mois après la présidentielle en Côte d’Ivoire et l’installation de deux pouvoirs, celui d’Alassane Ouattara et celui du président sortant Laurent Gbagbo, une nouvelle phase de discussions s’est ouverte. Des chefs d’Etats africains soutiennent aujourd’hui publiquement l’idée d’une « solution pacifique », qui pourrait être favorable à  Laurent Gbagbo au pouvoir. Une réunion ministérielle de l’UA a décidé vendredi de confier à  un panel de cinq chefs d’Etat le soin de présenter des décisions « contraignantes » d’ici un mois. Jean Ping a affirmé samedi que ce panel devait « amener Alassane Ouattara à  exercer la réalité du pouvoir » dans le pays « par la négociation ». Dans cette perspective, une bataille d’influence se livre en arrière plan. l’unanimité affichée au début par la communauté internationale et certains dirigeants africains pour reconnaà®tre la victoire d’Alassane Ouattara se fissure peu à  peu. Alors que le géant Sud africain se refuse à  accepter une intervention armée, Alassane Ouattara possède aujourd’hui un soutien de poids, en la personne de Teodoro Obiang Nguema Batsogo, le président de la Guinée équatoriale, nouvellement élu président de l’Union africaine pour une année. Un panel des chefs d’Etat pour la résolution de cette crise a été désigné, les noms seront connus aujourd’hui, et les résultats de leur travaux dans un mois. Obiang Nguema, nouveau président de l’Union Africaine Bien qu’il n’ait rappelé n’être pour personne dans le conflit ivoirien, des sources officielles ont clairement indiqué que le président Guinéen a reçu à  quelques jours du Sommet, le premier ministre Guillaume Soro. Déjà  de nombreuses critiques se font sur la présidence de l’équato-guinéen. Certains médias français ont qualifié son choix de « mauvais casting ». D’autres crises en Afrique retiennent aussi l’attention des chefs d’Etat africain. Sur les manifestations de rues en Tunisie et la chute du régime autoritaire de Zine El Abidine Ben Ali, l’UA est obligé de se prononcer officiellement, après avoir jusqu’à  présent observé un long silence. Ceci alors que le mouvement semble s’étendre dans le monde arabe, en Egypte notamment o๠la pression des populations se fait de plus en plus ressentir. Les différentes crises ont relégué au second plan l’ordre du jour: l’avènement du 54e Etat africain, le Sud Soudan, qui vient de se prononcer par référendum à  une forte majorité en faveur de la rupture avec le nord du pays. Le conflit en Somalie, l’enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur les violences postélectorales de 2008 au Kenya, les poursuites contre l’ancien président tchadien Hissène Habré ainsi que la réforme du système des Nations unies devront eux aussi être discutés ce lundi, par les chefs d’Etats africains. Hommage à  Alpha Condé de la Guinée Conakry l’ouverture du sommet aura aussi été marquée par la présence de nombreux invités, dont Nicolas Sarkozy de la France. Le chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy, a prononcé ce dimanche un discours d’ouverture o๠il était question des priorités du G20 et du G8. La place de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité de l’ONU a aussi été l’un des thèmes majeurs abordés par Nicolas Sarkozy. Il est accompagné de son nouveau ministre de la Coopération, Henri de Raincourt, ainsi que de la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie. Dans les coulisse, on apprend que son objectif d’unir les africain sur la question ivoirienne semble n’avoir pas vraiment réussi. Etaient aussi présents pour l’ouverture de ce sommet, Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa et le président palestinien, Mahmoud Abbas, qui ont également pris la parole. Moment d’émotion, la prise de parole par le tout nouveau président Guinéen, Alpha Condé. Son pays la Guinée Conakry, fait aujourd’hui office de référence en matière de résolution pacifique des crises institutionnelles en Afrique. « Qui aurait pensé il y a un an encore que la Guinée, après cinquante ans de dictature, élirait pour la première fois son président en la personne notre ami Alpha Condé ?» s’est interrogé Nicolas Sarkozy. De nombreux autres responsables lui ont aussi rendu Hommage. Alpha Condé qui, pour sa part, a salué le retour de la Guinée sur la scène internationale. « Aujourd’hui, je pense que c’est surtout un hommage rendu au peuple de Guinée parce qu’après tant d’années de difficultés, des élections se sont passées. Je crois que c’est surtout un hommage à  la maturité du peuple de Guinée », a-t-il fait savoir, sur les ondes de RFI. Placé sous le thème « Valeurs partagées pour une plus grande unité et intégration », le 16ème sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA prend fin ce jour.

Côte d’Ivoire : En attendant l’UA

Le président de l`Union africaine (UA) Bingu wa Mutharika a quitté Abidjan o๠il était venu « écouter » le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo et son rival Alassane Ouattara. Il soumettra à  l`UA, en sommet dimanche, les « propositions » de M. Gbagbo pour résoudre la crise. « Mon frère et ami (Laurent Gbagbo) m`a expliqué en détail ce qui s`est passé et il m`a aussi expliqué en détail ses idées » pour sortir de la crise née de la présidentielle ivoirienne du 28 novembre, a déclaré le chef d`Etat malawite et président en exercice de l`UA, à  l`issue d`un second entretien avec M. Gbagbo, après une rencontre avec M. Ouattara dont il n`a pas donné la teneur. « Je vais transmettre ses propositions et ses vues à  l`Union africaine, à  ses frères chefs d`Etat et de gouvernement de l`Union africaine, afin que ensemble, par la concertation, nous puissions trouver un moyen d`avancer », a ajouté M. Mutharika, sans plus de précision, sur les marches du palais présidentiel. A son côté, M. Gbagbo acquiesçait. Lors d`un sommet dimanche et lundi à  Addis Abeba, l`UA doit se pencher sur la crise ivoirienne, qui oppose M. Gbagbo à  M. Ouattara, reconnu président par l`organisation panafricaine comme par la quasi-totalité de la communauté internationale. Les chefs d`Etat africains essaieront d`harmoniser leurs positions lors du sommet de l`UA alors que le Nigeria pousse pour l`option militaire, à  la différence de l`Afrique du Sud et de l`Ouganda. Le président sud-africain Jacob Zuma souhaite que soit trouvée « quelque chose d`autre que demander à  l`un des deux chefs de partir » et son homologue ougandais Yoweri Museveni plaide pour « une approche sérieuse concernant l’examen du processus » électoral. Un conseiller du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema a indiqué qu’il allait proposer au sommet de l`UA la création d`une « commission spéciale sur le règlement » de la crise ivoirienne, privilégiant « une solution pacifique ». La France, qui est très discrète depuis le début de la crise ivoirienne, a indiqué préférer une issue pacifique. Le ministre de la Coopération Henri de Raincourt a déclaré « que si on peut parvenir à  un aboutissement par la voie pacifique c`est toujours préférable à  la voie militaire ». Rappelant les sanctions financières prises par la communauté internationale contre le clan du président sortant Laurent Gbagbo, il a indiqué qu`il fallait « persévérer ». A propos de l`option militaire, M. de Raincourt a indiqué qu`elle était « juridiquement ouverte » mais « il faut voir comment et par qui elle peut être appliquée ». M. Gbagbo refuse de céder le pouvoir depuis qu`il a été proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel, qui a invalidé en partie les résultats de la Commission électorale indépendante (CEI) ayant déclaré élu M. Ouattara. Le sortant a proposé à  maintes reprises un recomptage des voix du scrutin. Mais sitôt le président de l`UA parti, le camp Ouattara a redit son opposition à  un tel scénario. L`idée d`un recomptage, objet actuellement de « beaucoup de lobbying » de la part de M. Gbagbo, « n`a pas de crédibilité du tout », a déclaré Anne Ouloto, porte-parole de M. Ouattara, répétant que le locataire du palais présidentiel doit « partir ». Le 21 janvier, le Premier ministre kényan Raila Odinga, médiateur de l`UA dans la crise, avait plaidé en faveur d`un isolement diplomatique et de sanctions financières

Procès d’Hissène Habré : Fini de tergiverser

Parcours d’un dictateur Hissène Habré fait partie des hommes politiques africains qui ont marqué le continent à  travers leur rude gestion du pouvoir. Arrivé à  la tête du Tchad en 1982, suite à  un coup d’Etat militaire, Habré dirigera ce pays d’une main de fer pendant huit ans. Sa politique dictatoriale a maintes fois été dénoncée par la classe politique nationale, les organisations de défense des droits de l’homme, la communauté internationale…Aucune de ces critiques n’ébranlera l’homme. Le Tchad a été durant ces huit années de règne, le théâtre de troubles politiques, sociaux et d’affrontements armés. Habré met un frein à  la liberté d’expression et à  toute activité politique…A en croire les chiffres communiqués par le ministère tchadien de la justice d’après Habré, il y aurait eu 40 000 assassinats politiques et des milliers de cas de tortures durant son règne. Notons qu’il a fui du pouvoir en 1990 après une attaque rebelle conduite par le général et actuel président Idriss Deby Itno. Il trouva refuge au Sénégal qu’il n’a plus quitté depuis cette époque. Jugement en question depuis 2006 Depuis 2006, le Sénégal devait entamer une procédure pour juger l’ancien dictateur Hissène Habré conformément à  la demande de l’UA. A l’époque, la justice sénégalaise avait évoqué des problèmes financiers. Or, depuis 2005, le Tchad avait mis deux milliards de francs CFA à  la disposition du Sénégal pour que le jugement puisse se faire. Cette somme s’est par la suite, avérée insuffisante puisqu’il fallait compter la prise en charge des témoins. De report en report donc, le procès n’a pu se tenir six ans après que Sénégal ait été mandaté par l’UA. Et ce malgré les appels à  la justice des familles et des victimes du régime Habré. Aujourd’hui, le principal prétexte que ce pays évoquait, n’est plus d’actualité. Les bailleurs de fonds se sont en effet engagés à  mettre le paquet, pourvu que commencent les démarches. A présent les autorités sénégalaises doivent prendre position : soit elles procèdent au jugement, soit elles procèdent à  l’extradition de Habré vers la Belgique. Le président Sénégalais Me Abdoulaye Wade indiquait la semaine dernière, qu’il souhaitait voir le dossier repris par l’UA. Il estime que la justice de son pays ne peut à  elle seule, juger l’ancien dictateur devenu le protégé des sénégalais après avoir épousé une des leurs. Le commissaire chargé de la Paix et de la Sécurité de l’Union africaine, Ramtane Lamamra, vient de présenter aux autorités, un projet qui permettrait au Sénégal de concilier ses différentes obligations juridiques. Il propose la mise en place de chambres spéciales au sein du système sénégalais, avec quelques juges nommés par l’Union Africaine, dans la limite des fonds débloqués par la Communauté internationale.

Côte d’Ivoire: vers des pourparlers directs entre Gbagbo et Ouattara?

Le Premier ministre kenyan Raila Odinga, médiateur de l’Union Africaine, a évoqué lundi la possibilité d’entretiens directs entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara pour tenter de sortir de la crise politique en Côte d’Ivoire. Un porte-parole d’Alassane Ouattara, reconnu comme le président élu de la Côte d’Ivoire par les Nations unies, a toutefois fortement nuancé ces propos. Il a posé comme condition préalable à  tout entretien direct la reconnaissance par Laurent Gbagbo de sa défaite au second tour de la présidentielle le 28 novembre. Raila Odinga a eu des entretiens lundi au palais présidentiel, o๠réside toujours Laurent Gbagbo. « Nous avons des discussions très fructueuses avec le président Gbagbo. Nous avons proposé des entretiens dont nous sommes convenus qu’ils auraient lieu demain », a rapporté le Premier ministre kenyan. « Il y a bien entendu un certain nombre de conditions à  remplir. Nous allons désormais avoir des entretiens avec le président Ouattara et présenter les propositions sur lesquelles nous sommes parvenus à  un accord avec l’autre partie. Si les termes (de cet accord) sont acceptés, alors les rencontres auront lieu demain », a-t-il ajouté. Patrick Achi, porte-parole d’Alassane Ouattara, a répété la condition constamment posée par le président internationalement reconnu de la Côte d’Ivoire: il ne saurait y avoir de pourparlers avec Laurent Gbagbo sans une reconnaissance préalable par ce dernier de sa défaite électorale. « Si nous sommes prêts à  des discussions face à  face, cela signifie que Gbagbo doit avoir dit qu’il est prêt à  se retirer », a dit Patrick Achi. En compagnie de représentants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Raila Odinga a déjà  effectué le 4 janvier une mission de médiation en Côte d’Ivoire, qui n’a débouché sur aucun résultat concret. Les émissaires africains avaient tout de même arraché à  Laurent Gbagbo la promesse d’un allègement du blocus de l’hôtel du Golf à  Abidjan, dans lequel sont retranchés Alassane Ouattara et son gouvernement sous la protection des casques bleus de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). Ce blocus est pourtant toujours en vigueur. D’après l’Onuci, au moins 247 personnes sont mortes dans des violences post-électorales, notamment lors de raids nocturnes menés dans des quartiers jugés favorables à  Alassane Ouattara. La tension est vive en Côte d’Ivoire entre les partisans de Laurent Gbagbo et l’Onuci, dont le président sortant exige le départ du pays. Des casques bleus ont tiré des coups de feu en l’air ce lundi pour disperser une foule en colère de partisans de Laurent Gbagbo. La police a répliqué de la même manière et cet incident a fait trois blessés, selon des témoins. Alassane Ouattara a été désigné vainqueur de la présidentielle par la commission électorale et félicité par l’Onu et la grande majorité de la communauté internationale. Ce succès a toutefois été annulé par le Conseil constitutionnel, à  la main de Laurent Gbagbo, qui a invalidé des milliers de bulletins de vote dans des secteurs favorables à  Alassane Ouattara en raison de fraudes supposées.

Raila Odinga attendu à Abidjan ce lundi

Le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP,coalition pro-Ouattara) a en effet appelé dimanche soir à  une opération « pays mort » à  compter de mardi, « jusqu`à  ce que » M. Gbagbo « reconnaisse sa défaite et quitte le pouvoir ». Le RHDP avait déjà  appelé à  une grève générale dans le pays entre le 27 et le 30 décembre, qui avait eu un succès mitigé. Cette appel est intervenu le jour o๠M. Odinga s`est rendu à  Abuja o๠il s`est entretenu avec le numéro un nigérian Goodluck Jonathan, président en exercice de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao), selon une source présidentielle nigériane. Le médiateur de l’UA est accompagné dans sa mission par l’ancien ministre des Affaires étrangère de la République démocratique du Congo (RDC) Bizima Karaha. Aucun détail n`était disponible sur la teneur de leur discussion ni sur le programme précis de M. Odinga, attendu à  Abidjan lundi au plus tôt. Dans la suite d`une visite infructueuse début janvier, sa mission paraà®t en l`état quasi impossible pour trouver une solution pacifique à  la grave crise née de la présidentielle du 28 novembre. S`opposent depuis lors MM. Gbagbo et Ouattara, ce dernier ayant été reconnu chef d`Etat légitime par la communauté internationale, notamment l`UA et la Cédéao. Toujours retranché au Golf hôtel d`Abidjan soumis à  un blocus des forces armées loyales à  son adversaire, M. Ouattara a paru la semaine dernière faire son deuil de la diplomatie en appelant à  la force pour déloger M. Gbagbo. Depuis la présidentielle, les médiations africaines se sont succédé sans résultats à  Abidjan, o๠ont défilé l`ancien président sud-africain Thabo Mbeki, le président de la commission de l`UA Jean Ping, M. Odinga avec les présidents mandatés par la Cédéao Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pieres (Cap-Vert), et l`ex-chef d`Etat nigérian Olusegun Obasanjo. « Nous voulons qu`un dialogue entre le camp Ouattara et le président Gbagbo soit instauré », a répété dimanche à  l`AFP le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello. Selon lui, les deux rivaux « peuvent s`asseoir, discuter et trouver une solution ». « Il faut que (M. Gbagbo) parte, c`est urgent », a réaffirmé de son côté la porte-parole de M. Ouattara, Anne Ouloto, pour qui le président sortant « ruse » et « ne montre aucun signe rassurant de bonne foi ». Selon elle, M. Gbagbo « n`est pas dans une logique de paix ou de dialogue. On l`a vu samedi avec le discours haineux et méchant » de sa femme Simone Gbagbo, qui a qualifié lors d`un rassemblement à  Abidjan M. Ouattara de « chef bandit » et le président français Nicolas Sarkozy de « diable ». Raila Odinga estime que la force doit être une solution de « dernier recours », même si les chefs d`état-major de la Cédéao doivent se réunir cette semaine à  Bamako pour évoquer cette option. A Abidjan, dans les deux quartiers considérés comme des bastions de M.Ouattara, placés sous couvre-feu depuis mercredi après des violences meurtrières, aucun incident n`a été rapporté dimanche. Dans la capitale Yamoussoukro, cinq à  sept personnes ont été blessées lors d`un incident opposant des partisans de M. Ouattara à  une milice pro-Gbagbo.Selon le dernier bilan de l`ONU, les violences de la crise postélectorale ont fait 247 morts depuis la mi-décembre.

Côte d’Ivoire : Obasanjo s’investit

La visite de M. Obasanjo n’avait pas été annoncée à  l’avance, pas plus que le cadre dans lequel il l’effectue. L’envoyé spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Choi Young-jin, a mentionné que M. Obasanjo s’était déplacé pour «discuter de la crise post-électorale». Selon une source diplomatique, M. Obasanjo a été envoyé en mission par le président en exercice de la Cédéao, le chef d’Etat nigérian Goodluck Jonathan. L’ex-dirigeant du Nigeria a expliqué à  M. Gbagbo « le caractère inéluctable de l’alternance » au sommet de l’Etat ivoirien, et fait part de « la détermination de l’Afrique à  atteindre cet objectif », selon cette source. Il a exprimé à  M. Ouattara « le soutien fort de la communauté internationale » et son attachement au « respect des résultats » de la présidentielle du 28 novembre « tels que proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI) », a indiqué ce diplomate. La CEI avait déclaré vainqueur M. Ouattara mais le Conseil constitutionnel avait invalidé ces résultats et proclamé élu M. Gbagbo. Le ministre des Affaires étrangères de M. Gbagbo, Alcide Djédjé, qui a également rencontré M. Obasanjo, a affirmé au contraire que ce dernier effectuait une « mission de prospection », « non officielle » même s’il en « a informé certains chefs d’Etat de la région ». « Il n’a aucune solution et il est venu, en ami de la Côte d’Ivoire, pour qu’on recherche ensemble des solutions », a assuré ce proche de M. Gbagbo. La Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest, composée de quinze pays, a menacé de recourir à  la force militaire pour forcer M. Gbagbo à  quitter son poste. Le soutien dont bénéficierait une telle opération n’est pas certain. Le président du Ghana a déclaré, vendredi, que son pays ne serait pas apte à  envoyer des soldats. Une mission de la Cédéao, accompagnée par l’Union africaine, a échoué le 4 janvier à  Abidjan à  trouver une issue à  la crise, qui a fait autour de 200 morts selon l’ONU depuis mi-décembre. Une délégation de présidents de trois pays de l’Afrique de l’Ouest s’est rendue en Côte d’Ivoire à  deux reprises pour tenter de persuader Laurent Gbagbo de céder sa place à  M. Ouattara. Le président sortant a refusé et s’accroche au pouvoir, alors que les groupes de défense des droits humains accusent ses forces de sécurité d’avoir enlevé et tué des rivaux politiques. Une nouvelle rencontre des chefs d’Etat devrait avoir lieu cet après-midi au Tchad.

Arrivée de la nouvelle mission: La Côte d’Ivoire dans l’attente

Gbagbo va -t-il fléchir? Rien n’est moins sur et l’issue de cette mission semble courue d’avance. Laurent Gbagbo a d’ores et déjà  déclaré qu’il n’a nullement l’intention de céder le pouvoir à  son rival, Alassane Ouattara. Les présidents béninois, capverdien et sierra-léonais, mandatés par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), ont déjà  rencontré le président sortant la semaine dernière; ils seront rejoints cette fois par le Premier ministre du Kenya, Raila Odinga, dépêché par l’Union africaine et qui s’est prononcé pour un recours à  la force si Laurent Gbagbo s’accroche au pouvoir. Il a cependant assuré n’avoir « aucun a priori ». « Nous voulons juste lui parler et nous verrons ce qui se passera », a expliqué le premier ministre kényan, qui a présenté sa visite comme « une mission de protection de la démocratie et de la voix du peuple en Côte d’Ivoire ». Il retrouvera lundi à  Abidjan les chefs d’Etat Thomas Boni (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert). Laurent Gbagbo, qui s’appuie sur le soutien du Conseil constitutionnel et de l’armée, a réaffirmé au cours du week-end qu’il était prêt au dialogue mais a prévenu que Ouattara, désigné vainqueur de l’élection présidentielle par la commission électorale, ne devait pas compter « sur des armées étrangères pour venir le faire président ». Le Dialogue pour épargner les populations La Cédéao privilégie encore la voie du dialogue, mais a menacé d’utiliser la force pour faire partir M. Gbagbo s’il refusait de céder sa place à  M. Ouattara. L’option militaire est d’ailleurs en préparation, en « dernier recours ». L’organisation doit décider d’ici à  mardi de « nouveaux pas » en vue d’une issue. « C’est la dernière chance pour M. Gbagbo d’obtenir la possibilité d’une transmission pacifique de pouvoir et d’une garantie d’immunité », a déclaré ce week-end Guillaume Soro, Premier ministre du gouvernement installé par Ouattara, qui s’adressait à  des journalistes à  l’hôtel du Golf d’Abidjan, o๠Ouattara et ses proches sont retranchés sous la protection de 600 soldats de l’Onu. Amnesty International a, elle, demandé aux émissaires de la Cédéao de « placer la protection des droits humains au C’œur de leurs efforts ». Près de 18.000ivoiriens ont fui leur pays depuis le début du mois de décembre. Selon Anne Gnahouret, ministre de la solidarité de M. Gbagbo, la plupart d’entre eux ont fui « les zones tenues par les rebelles pour échapper aux exactions » dans le nord du pays, sous contrôle des Forces nouvelles (ex-rébellion) qui appuient M. Ouattara, selon la ministre, qui a accusé « les organisations internationales » de les « ignorer ».

14e Sommet de l’Union Africaine : Le Malawi assure la présidence pour une année

Le 14e sommet des chefs d’Etats et de gouvernements de l’UA, était consacré au passage de flambeau du président sortant, le lybien Mouammar Khadifi, au malawite Bingu Wa Mutharika. Le thème principal de la rencontre était ‘’les technologies de l’information ». Avant le début des débats, le président de la commission de l’UA, Ban ki Moon a demandé que soit consacrée une minute de silence aux victimes du tremblement de terre qui a endeuillé Haà¯ti le 12 janvier dernier. Bras de fer Afrique australe/Lybie Le guide de la révolution lybienne, Mouammar El Khadifi a assuré la présidence de l’UA, pendant une année comme le prévoient les textes de l’union. Au bout de la présidence de 12 mois, la main passe à  un autre pays. Cependant, le colonel Kadhafi voulait un prolongement de mandat afin selon lui, de terminer les activités qu’il avait entreprises depuis le début de sa présidence. Hors, la charte stipule que le flambeau doit passer à  un pays de l’Afrique Australe, notamment le Malawi choisit par ses pairs. Les membres de la communauté de développement de l’Afrique Australe (SADEC) déterminés plus que tout, à  ne pas laisser passer le guide lybien, avaient menacé de recourir au vote si un consensus n’était pas trouvé en leur faveur. Il faut reconnaitre que malgré les pressions de la Lybie, l’Afrique Astrale s’est vue confiée la présidence, à  la grande satisfaction de la majorité des chefs d’Etats. En fin de compte, le président malawite Bingu Wa Mutharika a été désigné pour assurer la présidence pendant les douze prochains mois à  venir. Néanmoins, avant de céder son fauteuil, Kadhafi n’a pas manqué de lancer à  la face de ses pairs de l’UA « si J’avais su l’année dernière ce qu’était cette fonction de président de l’Union africaine, J’aurais refusé. Cette position de président de l’union, n’a pas beaucoup de sens à  l’heure actuelle.» Le Mali expose ses talents en télémédecine Le thème de cette 14e édition étant les technologies de l’information, le Mali à  travers son centre de télémédecine, a exposé le savoir faire de ses experts en télésanté. Le Dr Ousmane Ly qui dirige ce centre à  Bamako, explique que C’’est une technologie que notre pays a su exploiter à  travers l’AGETIC. Il explique que le centre fonctionnant avec une équipe de jeunes diplômés maliens, n’a rien à  envier aux occidentaux. Signalons que certains pays tels le Sénégal assurent avoir été fasciné et impressionné par le stand malien. Le président sénégalais Abdoulaye Wade confesse ,« les deux uniques stands que J’ai visité sont ceux du Mali et du Sénégal. J’avoue que cette idée de télémédecine ne m’était jamais venue à  l’esprit. Je vais donc m’en inspirer dès mon retour à  Dakar. Bravo au Mali et à  ses jeunes talents. » Le sommet s’est refermé avec toujours des questions en suspens telles les crises somalienne, malgache et soudanaise… A quand la fin des conflits qui touchent l’Afrique. l’union africaine est-elle vraiment apte à  gérer ces conflits sanglants ?

Sommet de Syrte : le compte à rebours des Etats-Unis d’Afrique?

Décidément le guide de la révolution libyenne n’en finit pas de surprendre ses pairs africains. Ses positions radicales dans les réunions suscitent toujours de violents débats autour des questions politiques à  l’échelle continentale. A Syrte, les surprises s’annoncent grandes pour cette 13e conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement. Car il défendra à  tout prix son projet des Etats-Unis d’Afrique. Un projet qui dort dans sa valise depuis plusieurs sommets. Dimanche, il a reconnu qu’il y avait des hésitations sur l’Afrique unie. C’’est donc un dossier qui reviendra sur la table lors du sommet. « Quand on dit non à  quelque chose, il faut s’expliquer », a lancé le frère Guide. Une idée qui ne cadre pas avec le sens que veut donner le président de la commission de l’UA à  la rencontre. Jean Ping veut plutôt parler de paix et de sécurité. De résolutions de conflits. A la réunion préparatoire, il a énuméré « la longue liste des coups d’états et des changements de constitution envisagés. La situation à  Madagascar, au Niger, en Guinée Conakry, en Guinée Bissau… a été évoquée par le président Ping. Sur la question électorale en Guinée Bissau, Jean Ping n’a pas caché ses inquiétudes. Il a déploré l’assassinat du président Vieira qui est le 31e chef d’Etat assassiné en Afrique en moins de 40 ans. Un vide remarquable… La question des Etats-Unis d’Afrique est le sujet principal qui divise les leaders africains. Partisans et non partisans défendent à  chaque sommet leur position. Mouammar Kadhafi a réaffirmé la sienne. Il propose la disparition de tous les organes de l’UA au profit d’une « autorité africaine exécutive ». Le vide pressenti à  la réunion de syrte sera sans nul doute l’absence du Président gabonais Omar Bongo Odimba, partisan des Etats-Unis d’Afrique et grand acteur de la Françafrique. Son décès le 8 juin dernier, est une perte énorme pour l’UA, car il a été un médiateur estimable dans plusieurs conflits sur le continent. Il aurait pu apporter son expertise à  son compatriote Jean Ping, quant aux questions de paix et de sécurité. ATT que l’on considère également comme un sage en Afrique, peut-il dès lors se proposer de jouer ce rôle et appuyer jean Ping dans ce sens ? Autour de la question, Jean Ping multiplie les contacts avec ses émissaires. Jeudi, il s’est entretenu avec le Président du conseil exécutif de l’UA, le Dr Ali Triki. Les échanges ont porté sur la situation politique et sociale dans les pays du continent. La Mauritanie et le Soudan étaient au centre des débats. Il a été aussi question de la réussite de ce 13e sommet. Une réussite qui passe forcement par une convergence des idées et des idéaux à  défendre. Apparemment on est encore loin de cette atmosphère. Si l’hôte des chefs d’Etats et de Gouvernements se focalise à  ressortir son dossier des Etats-Unis d’Afrique. Tout laisse à  croire que ce ne sera pas facile, car après Khadafi, C’’est Khadafi.