A Koulikoro, des soldats maliens formés pour combattre les jihadistes

D’abord à  genoux, puis couchés sur le sol, ces soldats commencent par apprendre à  manier des Kalachnikov, sous l’oeil attentif d’instructeurs venus de sept pays membres de la mission de formation de l’Union européenne (EUTM): France, Royaume-Uni, Suède, Finlande, Lituanie, Luxembourg et Irlande. « Nous sommes très motivés pour cette formation qui était nécessaire pour nous. Après, nous irons au Nord combattre les terroristes », affirme le sergent Moussa Maà¯ga de l’armée malienne, parlant des islamistes armés qui ont occupé pendant près de dix mois en 2012 cette région qui représente les deux tiers du Mali. Depuis le 11 janvier, les jihadistes en ont en partie été chassés par une intervention armée franco-africaine, en soutien à  l’armée malienne qui, humiliée par la conquête fulgurante du Nord par les groupes armés début 2012, reste incapable de les combattre seule sans une solide formation. Face au sergent Maà¯ga, le lieutenant-colonel Gérard Veillefosse, de l’armée française, fait partie des 200 premiers formateurs de l’UE. « Le premier objectif est d’assurer la coordination du groupe », assure l’officier français, en notant que ces soldats ont auparavant été formés dans divers pays. « Ca ne peut pas fonctionner, parce qu’ils ne sont pas habitués à  travailler ensemble », affirme-t-il, ajoutant: « Le ciment, c’est la cohésion ». Depuis le début de la formation il y a une semaine, le camp d’instruction militaire de Koulikoro grouille de monde: vendeuses de frites et de viande, maçons achevant la construction de hangars devant servir de salle de cours, agents de nettoyage et militaires s’y côtoient. Au centre du camp d’environ six hectares, un hélicoptère vient d’atterrir près de tentes servant d’hôpital de campagne. « C’est un exercice de transfert de blessés de guerre. Il faut se mettre véritablement dans une situation de guerre. Je n’aime pas le mot +simulation+, nous faisons comme si nous étions sur un terrain de conflit », explique Boubacar Tiné, officier malien. « Fiers d’être Maliens » Non loin de là , deux formateurs finlandais marchent difficilement. Venant d’un pays o๠il faisait -25°C quand ils l’ont quitté, ils ont encore du mal à  supporter les 40°C de Koulikoro. . . Les premiers soldats maliens en formation viennent de tout le pays. Parmi eux, des Arabes et des Touareg, deux communautés minoritaires souvent assimilées aux islamistes par la majorité noire du pays. « C’est vous qui voyez en moi un Touareg. Moi, je suis un militaire malien avant tout. Nous voulons être formés pour défendre notre pays. Nous sommes fiers d’être des Maliens », explique Chérif, sergent touareg. Maniement des armes et discipline de groupe pour les simples soldats, techniques de commandement pour les officiers. Assis dans une salle du premier étage d’un bâtiment du centre d’instruction, ces derniers écoutent avec beaucoup d’attention un homologue français qui leur dit: « Lorsque vous donnez des instructions à  un subordonné, vous reprenez à  haute et intelligible voix, pour qu’il comprenne bien que ce sont des ordres ». L’ambition de la formation européenne est de mettre sur pied une armée nationale qui intègre aussi ce que représente le respect les droits de l’Homme, l’armée malienne actuelle étant régulièrement accusée d’exactions, en particulier contre les Arabes et Touareg. Au total, quatre bataillons d’environ 700 militaires maliens doivent être formés. « Chaque formation va durer dix semaines et se fera en deux phases: une formation militaire générale et, très rapidement, une spécialisation », explique le lieutenant-colonel Philipe de Cussac, porte-parole de l’EUTM. Une spécialisation « très pointue », selon lui, pour mettre sur pied « des forces spéciales », former des tireurs d’élite, des experts en télécommunications, génie, artillerie. Les premiers soldats maliens formés par l’UE seront opérationnels dès le mois de juillet et iront, pour beaucoup d’entre eux, dans le nord du Mali o๠subsistent des poches de résistance islamiste.

Réunion des ministres des finances de la zone franc: le Sénégal touché par la crise malienne

Le communiqué final de la réunion des ministres de la zone franc tenue hier lundi à  Dakar, révèle que la croissance a nettement rebondi dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), passant de 0,8% en 2011 à  6% en 2012, notamment sous l’effet de la forte reprise en Côte-d’Ivoire, des résultats du secteur minier et de la bonne récolte agricole. La dynamique de croissance s’est poursuivie dans l’espace Cemac (Afrique centrale) avec un taux de 5,6% contre 4,6% en 2011, tirée par la vigueur du secteur non pétrolier. La croissance s’est aussi améliorée aux Comores pour atteindre 3% contre 2,6% en 2011, en raison de la forte activité du secteur des Btp et d’une bonne campagne agricole. En marge de la rencontre des ministres de la zone franc, le gouverneur de la Bceao, Tiémoko Moyliet Koné, a indiqué que la crise malienne a beaucoup touché le Sénégal. Cela s’est traduit, entre autres, par la baisse du flux de commerce entre les deux pays. Les hydrocarbures, le ciment ainsi que les matériaux de construction ont été les secteurs les plus affectés au Sénégal par la crise malienne. Il a également indiqué que le Mali a connu une baisse de l’ordre de 1,2% du PIB en 2012. Pour le gouverneur, la tendance pourrait être renversée avec le retour progressif de la paix au Mali. La France, de son côté, a décidé d’atténuer l’impact de la crise malienne dans la zone franc, a déclaré Pierre Moscovici. Il a par ailleurs annoncé la tenue, le 15 mai prochain à  Bruxelles, d’une conférence des donateurs co-présidée par l’Union européenne et la France pour remédier aux dégâts qu’a pu connaà®tre le Mali au plan économique. Auparavant, dans son intervention à  l’ouverture de cette rencontre, le Premier ministre sénégalais, Abdoul Mbaye, a plaidé pour un renforcement des flux commerciaux au sein de la Zone franc, pour amener les pays membres à  tirer un meilleur profit des possibilités et opportunités offertes par la coopération monétaire régissant leurs rapports. Selon le chef du gouvernement sénégalais, « le niveau du commerce infrarégional dans nos zones monétaires ne suit pas les tendances croissantes observées dans d’autres parties du monde ». « Le commerce communautaire dépasse à  peine les 12 % de la valeur du commerce global dans nos zones, d’o๠la nécessité d’intensifier les échanges au sein des communautés pour soutenir les monnaies communes », a-t-il souligné, appelant, à  cet égard, à  lever les barrières tarifaires qui persistent. Outre la France et les Comores, la zone franc regroupe 14 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Crise alimentaire au Mali : Près de 10 milliards FCFA contre la faim

Intitulé « Actions à  court et moyen terme pour lutter contre la faim en situation de crise alimentaire au Mali », ce projet vise à  trouver des solutions immédiates et à  long terme au problème de la faim dans les zones exposées à  l’insécurité alimentaire au Mali. Il s’agit principalement des régions les plus touchées par la crise alimentaire de 2011-2012 à  savoir Kayes, Mopti, Ségou, Koulikoro, Sikasso et Tombouctou. Etalé sur deux phases, la première ayant concerné la période de mai 2012 à  décembre 2012, ce projet a permis de soutenir les plus vulnérables dans leur accès à  la nourriture et de protéger leurs moyens de subsistance. Ainsi, près de 4000 tonnes de vivres ont été distribuées pour la création d’actifs productifs, 80.000 personnes ont bénéficié d’une une assistance alimentaire et 22.500 ont perçu des transferts monétaires contre travail. Soutien aux familles pour faire face aux crises alimentaires Pour le Représentant du PAM au Mali, M. Zlatan Milisic, « la contribution de l’UE pour ce projet de résilience au Mali, arrive à  un moment crucial. C’’est le soutien que les ménages maliens exposés à  l’insécurité alimentaire ont besoin, pour réhabiliter, protéger et renforcer leur résistance aux chocs ». La deuxième phase qui va de janvier 2013 à  décembre 2014 vise à  rendre aux populations leurs moyens de productions qui les aideront à  résister aux crises. Il s’agit de réduire les risques et d’accroà®tre la résilience des communautés à  travers la restauration, la réhabilitation et la création de moyens de subsistance. « Il est important de créer un environnement qui permette aux populations les plus pauvres de trouver leur place et de manger tous les jours à  sa faim »,a souligné M. Richard Zink, Chef de la Délégation de l’Union Européenne au Mali. Selon lui, cette deuxième phase doit créer une économie forte qui permettra d’assurer le bien-être de la population. Et C’’est au Mali de s’investir dans la recherche de solutions efficaces et pérennes pour lutter contre l’insécurité alimentaire, a-t-il ajouté. Quand on sait que la faim est liée à  la pauvreté qui elle-même est bien souvent corollaire de l’analphabétisme, il apparait nécessaire de prendre plus d’engagement en matière d’accès à  l’éducation. Un gage, selon le représentant de l’UE, de l’amélioration des conditions de vie des populations. En attendant, il revient à  l’à‰tat malien de gérer efficacement les fonds mis à  disposition dans le cadre de ce projet, afin que les populations vulnérables bénéficient réellement de cet appui, destiné à  faire face aux situations d’urgence que connaissent des milliers de familles maliennes.

20 millions d’euros pour promouvoir l’État de droit

L’Union européenne a annoncé vendredi le déblocage de 20 millions d’euros pour aider à  la stabilisation du Mali, destinés notamment à  la restauration de l’à‰tat de droit et des services publics comme l’éducation. Cette enveloppe s’ajoute aux 250 millions d’euros d’aide publique. La nouvelle enveloppe de 20 millions sera destinée à  rétablir l’à‰tat de droit. Dans le nord du pays, repris aux groupes islamistes armés par l’armée française, les services de sécurité seront dotés de véhicules et d’équipements de communication. L’UE entend aussi aider les autorités maliennes à  protéger les centres urbains et les infrastructures sensibles des menaces terroristes, notamment à  Bamako. Soutien logistique et financier L’aide, qui provient d’un fonds spécial pour la prévention des conflits (Instrument for stability, IfS), permettra aussi de rétablir des services publics de base comme des écoles et des centres médicaux. Une partie servira à  promouvoir les initiatives en faveur du dialogue et de la réconciliation au niveau local, notamment grâce à  des programmes de radio, et à  contribuer au processus électoral. Cette nouvelle aide fait partie de la « réponse globale de l’UE à  la crise malienne, et complète les efforts en cours de la part de l’Union », a souligné la Commission dans un communiqué. Elle rappelle le soutien logistique et financier de l’UE à  la mission africaine (Misma), d’un montant de 50 millions d’euros, ainsi que la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM), dont le déploiement effectif doit être approuvé lundi par les ministres des Affaires étrangères de l’UE. Les grandes villes du Nord reprises par l’armée en deux semaines Mardi, la Commission avait annoncé la reprise progressive de son aide publique au Mali, qui avait été gelée après le coup d’à‰tat de mars 2012, pour tirer les conséquences de l’adoption par les autorités maliennes de la feuille de route pour restaurer la démocratie. L’UE avait rappelé que cette aide publique portait sur 250 millions d’euros. La France est intervenue militairement au Mali le 11 janvier face à  l’avancée vers Bamako des insurgés islamistes qui occupaient le nord depuis la mi-2012. L’opération de l’armée française a permis en deux semaines de reprendre les grandes villes du Nord occupées pendant près de dix mois par les groupes liés à  al-Qaida.

UE: « Préparer le jour d’après » au Mali

Le ministre des Affaires étrangères Tiéman Coulibaly mène la délégation malienne à  une réunion de l’Union Européenne à  laquelle participeront de hauts responsables de l’Union africaine, de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), de l’ONU et de l’Union européenne (UE). Initiative de l’Union Européenne, cette rencontre devra permettre de « préparer le jour d’après », a indiqué un responsable de l’organisation. »Nous avons proposé d’accueillir une réunion ministérielle le 5 février du groupe de soutien international et de suivi sur la situation au Mali », avait déclaré fin janvier au cours d’un point de presse Michael Mann, porte-parole de la responsable de la diplomatie européenne, Catherine Ashton. « Des années vont être nécessaires pour stabiliser le pays mais nous espérons que quelques mois suffiront pour garantir un environnent sécuritaire suffisant », notamment pour l’organisation d’élections, a-t-il ajouté. Préparer les élections Les discussions porteront sur les mises en œuvre de la mission militaire africaine destinée à  prendre le relais des troupes françaises (Misma) et de la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM). A ce jour, seize pays de l’UE et un autre (la Norvège) ont annoncé leur intention de participer à  l’EUTM, dont le lancement est prévu le 12 février à  Bamako, selon un responsable de l’UE. « Il est encore possible que d’autres pays viennent s’ajouter à  ces 16 pays », a-t-il précisé. Le Groupe de soutien au Mali, qui rassemble les grandes organisations internationales comme l’ONU, doit également « proposer son aide à  l’organisation des élections » promises par le président malien par intérim Dioncounda Traoré d’ici au 31 juillet 2013.

‘Tous ACP’: réduire la dépendance économique

Après 4 ans de mise en œuvre, ce programme tend vers sa fin et doit être évalué. Pour ce faire les experts se sont donnés rendez vous à  Bamako fin novembre, les 28 et 29, pour un atelier de dissémination des résultats dudit programme pour la région Afrique de l’ouest et du centre. Dependance économique Le programme ‘Tous ACP’ relatif aux produits de base agricoles a été conçu en 2007 sur la base d’un constat persistant : la trop forte dépendance de nos économies, notamment sur quelques produits de base comme le coton, la gomme arabique, le café, le manioC’… Il fallait donc réduire cette dépendance par la diversification des produits de base agricoles. Son lancement en 2007 correspondait a une flambée des prix des produits vivriers avec des risques importants pour la stabilité des pays. Aussi l’objectif visé par ce programme est de réduire la pauvreté dans les pays ACP en augmentant les revenus des producteurs traditionnels et en réduisant leurs vulnérabilité au niveau des producteurs ainsi qu’au niveau macroéconomique. Financé à  hauteur de 45 millions d’euros, 45% du budget de ce programme, ont été affectés à  l’Afrique de l’ouest et du centre, pour financer l’appui aux secteurs des cultures vivrières et des activités à  caractère thématiques comme la gestion à  risque et les bourses agricoles. Pour le chef de la délégation de l’Union Européenne au Mali, M. David Mogollon, les secteurs agricoles dans les pays ACP doivent faire face à  des difficultés d’adaptation et à  une rude concurrence internationale et à  des changements sur le marché international. C’’est la raison pour laquelle, il a rappelé que la plupart des pays, secteurs et producteurs individuels, manquent souvent de visions stratégiques pour le développement des filières agricoles. Le secteur agricole dans son ensemble apporte une contribution significative à  la stabilité socio-économique des régions d’Afrique de l’Ouest d’Afrique et du centre, ainsi qu’à  la lutte contre la pauvreté.

Vives, les couleurs de l’Europe !

Et C’’est en prélude au lancement de la Semaine de l’Europe au Mali, le Chef de la Délégation de l’Union européenne, Giacomo Durazzo, a organisé ce jeudi 05 mai un déjeuner de presse à  sa résidence sise à  Badalabougou Est. Occasion pour le diplomate de faire le tour d’horizon de la coopération entre le Mali et son Institution. En effet, la coopération entre le Mali et l’Union européenne s’est établie en 1958. Elle a concerné les domaines du développement rural, de l’aide humanitaire, des infrastructures routières, du développement urbain et de l’appui institutionnel. Dans le cadre du 10ème FED (Fond européen de développement), couvrant la période 2008-2013, l’UE a accordé au Mali une enveloppe de 567 millions d’euros. La semaine de l’Europe est la période privilégiée pour mettre en lumière la coopération européenne dans son ensemble. Elle favorise dont une meilleure connaissance des politiques européennes et montre la complémentarité des actions communautaires et bilatérales d’aide au développement. Avant de dévoiler le programme de cette semaine devant débuter le lundi 9 mai prochain, Giacomo Durazzo a fait un bref rappel du Traité de Lisbonne signé et ratifié en décembre 2009 et qui a étendu l’UE à  27 pays. En effet, depuis son adoption, ce traité a apporté beaucoup de changements tant dans la politique interne de l’UE que dans sa politique externe. UE-Mali, une longue et riche histoire Giacomo Durazzo a rappelé que le partenariat entre son Institution et le Mali se révèle de plus en exemplaire, en ce sens qu’il couvre plusieurs domaines de la vie socio-économique, politique et culturelle. Cependant, il a insisté sur la traçabilité de l’aide au développement. « Beaucoup d’efforts doivent être fait dans la gestion de l’Aide », a-t-il indiqué. Se prononçant sur la situation du tourisme qui connait un ralentissement notoire (dû au fait que certains Etats européens ont déconseillé à  leur ressortissants de se rendre dans certaines localités du Mali), le diplomate a déploré cette situation. Mais toute fois, a-t-il indiqué, les injonctions ainsi données aux ressortissants ne sont nullement d’ordre communautaire. « Chaque Etat se sent responsable vis à  vis de ses ressortissants ». L’UE souhaite vivement que les réformes institutionnelles en projet au Mali aient lieu, car « elles entraineront la création d’une Cour des comptes ainsi que l’avènement d’un Sénat… ». Pour revenir au programme de la semaine de l’Europe, elle sera principalement marquée au Mali par des activités culturelles et verra ainsi la projection, mardi prochain, du film « Da Monzon » au Blonba. La semaine de l’Europe sera également marquée par des spectacles de marionnettes, et un Concert de Titi Robin à  l’Institut français de Bamako. Autant d’occasion de faire briller, l’espace de quelques jours, les couleurs de l’Europe !

Programme pluriannuel OMD : l’Union Européenne décaisse 13 milliards

C’est au titre du 10è FED(le fonds européen de développement) que le Ministre des Affaires à‰trangères et de la Coopération Internationale, M. Moctar OUANE, et le Chef de la Délégation de l’Union Européenne au Mali, l’Ambassadeur Giacomo Durazzo, ont procédé au décaissement de la somme de 13 milliards de Francs pour financer le Programme pluriannuel d’appui budgétaire OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement). Selon Giacomo Durazzo, cette allocation s’appuie sur les bons résultats du gouvernement en matière de croissance et de réduction de la pauvreté, un cadre stratégique qui prend aussi en compte le maintien d’un environnement macro-économique stable, allié à  la réforme de la gestion des finances publiques. Pour Moctar OUANE, Ministre des Affaires à‰trangères et de la Coopération Internationale, la coopération Mali-Union Européenne est un modèle de réussite, et vise à  renforcer davantage les acquis et avancées majeures réalisées par le gouvernement du Mali dans la mise en œuvre du Programme Indicatif National (PIN). Cet appui financier est donc la résultante des efforts fournis par le gouvernement Malien et que la Commission européenne et les à‰tats membres de l’Union Européenne encouragent. Le contrat OMD Signé le 18 mars 2009, le Contrat OMD permet aux gouvernements de mieux prévoir les flux financiers externes grâce à  une meilleure prévisibilité, et appuie leurs efforts dans l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), rapporte le département des affaires étrangères. D’un montant total de 97,08 milliards de FCFA, il comporte un appui budgétaire général dont le montant maximum est de 95,11 milliards et un appui institutionnel de 1,97 milliards exécuté sous forme de projet. l’appui budgétaire sera versé de 2009 à  2014 sous forme d’une tranche fixe annuelle, une tranche annuelle de performance tributaire de la poursuite d’un certain nombre de réformes de type institutionnel, et une tranche OMD. Le montant de la tranche OMD qui dépend des progrès réalisés par le pays en matière d’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement sera déterminé lors de la revue à  mi-parcours prévue en 2011. Organisé par le département des affaires étrangères, la cérémonie comptait la présence des Ministres de l’Economie et des Finances, de la Santé, de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales, ainsi queles représentants de l’Union Européenne, les membres du Cabinet du Ministère des Affaires à‰trangères et de la Coopération internationale.

Niger : La junte à Bruxelles séduit l’Union Européenne

Fin de la crise politique et sociale Le Niger vit depuis le 18 février dernier, sous un régime militaire. Le conseil suprême pour la restauration de la démocratie, dirige le pays depuis son coup d’Etat contre l’ancien président Mamadou Tandja. Rappelons que le Niger avait été exclu de toute coopération et de soutien économique de la part de la communauté internationale depuis la violation de la constitution par Tandja. Celui-ci avait au cours de l’année 2009, demandé un prolongement de mandat par la cours constitutionnelle. Mais, sa requête rejetée, il emploiera la méthode forte en procédant à  la dissolution de cette cours et du parlement. Il fera ainsi voté un nouveau code électoral par référendum en Août 2009. Tandja plongera encore plus le Niger dans la misère qu’elle a toujours connue. Suite au ras-le-bol et à  la situation de crise qui prévaut dans le pays, il sera victime d’un coup de force comme indiqué plus haut. Une junte qui se veut patriote Depuis leur prise de pouvoir, les militaires nigériens ne cessent de démontrer leur bonne foi, pour sortir le pays de la misère. Le Niger il faut le dire, fait partie des pays les plus pauvres de la planète et vit majoritairement de l’aide extérieure. C’’est sans doute ce qui a poussé les militaires à  faire l’impossible pour renouer le dialogue avec la communauté internationale. Une délégation nigérienne à  Bruxelles Depuis hier mercredi 26 mai, une délégation du gouvernement est à  Bruxelles (Belgique) pour plaider sa cause auprès de l’Union européenne, son principal bailleur de fonds. Ainsi à  l’issue de cette première prise de contact, l’UE s’engage à  une reprise graduelle de la coopération avec le Niger. Cependant, elle a tenu à  rappeler que le coup d’Etat contre Tandja est une violation des accords de Cotonou. Toutefois à  travers ce rappel, l’UE tient à  ne pas faire croire qu’elle cautionne le coup de force. l’Europe promet de soutenir financièrement et matériellement le Niger dans sa volonté de retour à  la démocratie. l’UE séduite par le Niger La délégation conduite par le premier ministre Mahamadou Danda a fortement charmé son auditoire de la richesse de son exposé. Les nigériens précisent que le nouveau code électoral sera promulgué dès ce jeudi 27 mai. La commission électorale nationale indépendante (CENI) sera quand à  elle, mise sur pied le 8 juin prochain. Egalement, une nouvelle loi concernant la dépénalisation du délit de presse verra le jour, y compris le calendrier électoral qui sera élaboré avant la fin de la transition en cours. Cette transition a environ 10 mois pour prendre fin et le chef de la junte Salou Djibo, a donné le gage qu’aucun membre de la transition ne sera candidat à  la prochaine présidentielle. Il aussi tenu à  préciser que les militaires regagneront leurs casernes une fois la mission terminée Dates du référendum et de l’élection présidentielle déjà  fixées Le référendum constitutionnel est prévu selon le premier ministre nigérien, le 24 octobre prochain. Puis, le premier tour du scrutin présidentielle est fixé au 26 mai 2011. Sourire aux lèvres, le ministre de l’économie et des finances, Mr Badamassi Annou déclare que « les verrous tombent les uns après les autres. Le mois dernier, la banque mondiale a accepté de rétablir l’aide budgétaire, ainsi que tous les décaissements.» Il se réjouit du fait que « cette entreprise réussisse. C’’est très enthousiasmant pour nous. » Les discussions qui continuent toujours, s’annoncent assez prometteuses avec les techniciens de l’union européenne qui se disent convaincus par les arguments présentés par leurs invités.

Copenhague 2009 : l’espoir d’un nouvel accord sur le climat ?

Les enjeux du sommet l’enjeu affiché de cette messe est de parvenir à  fixer des règles plus sûres que celles posées par le Protocole de Kyoto. Le débat doit quitter le monde de l’abstrait pour se focaliser sur des objectifs chiffrés.C’’est à  ce titre que ce sommet est décisif pour le présent et le futur de l’humanité. Cette intention a été dite avec force dès l’entame des travaux quand lors de la cérémonie d’ouverture un film d’une grande portée pédagogique a cristallisé un message d’une rare densité tenu par des enfants : s’il vous plaà®t, aidez nous à  sauver la planète ! ». Lars LOKKE, le Premier Ministre danois qui, le premier a pris la parole dans cette antre archicomble, a dit avec insistance que le réchauffement climatique est un phénomène global avant d’émettre le vœu de voir la conférence déboucher sur un accord qui d’après lui est à  portée de main. « La volonté politique est là , nous vous soutenons. Mettons-nous d’accord sur une convention qui soit efficace, constructive et facile à  mettre en œuvre. Soyez visionnaires. Le monde entier compte sur vous », a-t-il laissé entendre. Mme Ritt Bjerregà¥rd, le maire de Copenhague, après son mot de bienvenue a interpelé les participants en ces termes : « Aidez-nous à  faire de Copenhague une « Copenhague », une ville d’espoir, pendant ces deux semaines. S’il vous plaà®t, scellez l’accord ». Cet accord, au centre de toutes les préoccupations revêt des enjeux énormes ; des enjeux qui touchent aux fondements même de l’économie des pays industrialisés, les plus gros pollueurs. Les 30 % de l’Union Européenne Andreas CARLGREN, le Ministre suédois de l’environnement, au nom de l’Union européenne a abattu ses cartes. Sa déclaration est pleine d’espoir : « Je suis ici pour qu’un accord soit conclu. L’UE veut augmenter sa mise et passer de 20 à  30 pour cent de réduction des émissions, mais cela dépend des concessions réalisées par les à‰tats-Unis et par la Chine. La décision finale ne sera pas adoptée avant la phase finale de la conférence. » Six ans pour éviter la catastrophe Au deuxième jour de la conférence, le Président du Groupe international d’expert sur l’évolution du climat (GIEC), n’a pas mis ses gants. Son tableau de la situation est implacable car d’après lui si des concessions notoires ne sont pas faites, la catastrophe longtemps prédite par les scientifiques pourrait arriver dans seulement six ans. Il a cité, à  l’appui de cette thèse, le dernier rapport de son organisation dont la substance peut être ainsi résumée : – disparition possible de la banquise vers la fin du 21ème siècle ; – augmentation de la fréquence des phénomènes climatiques extrêmes, des vagues de chaleur et des violentes précipitations ; – diminution des ressources en eau des plusieurs régions du monde : pays de la Méditerranée, Ouest des Etats-Unis, Afrique australe et Nord-Est du Brésil ; – élimination possible de la calotte glaciaire du Groenland ce qui entrainerait une hausse de 7 mètres du niveau des mers ; 20 à  30% des espèces vivantes sont menacées d’extinction à  court terme si la température moyenne augmente au-delà  de 1,5-2,5 degrés ; – tensions sur les ressources en eau dues à  la croissance de la population et à  l’urbanisation. Le mot du GIEC Rajendra Pachauri a dit notamment que l’accent doit être mis sur Les moyens d’atténuer les effets du changement climatique. Pour lui, la priorité est à  la limitation des émissions de gaz à  effet de serre : « Nous avons clairement spécifié dans le dernier rapport du GIEC que pour que la hausse de la température n’aille pas au-delà  d’une fourchette comprise entre 2 et 2,4 degrés, les émissions ne doivent plus augmenter après 2015. Cela fait six ans à  partir d’aujourd’hui » a-t-il conclu dans son adresse à  la conférence. Le «texte danois » Au deuxième jour de la conférence, le « Guardian » a publié une exclusivité désormais connue sous le vocable de « texte danois ». Ce texte qui serait une « fuite » date du 27 Novembre représenterait la position du Danemark, des USA et du Royaume Uni. Que dit ce texte ? -le transfert de la gestion de l’aide financière à  la Banque Mondiale et au FMI – l’abandon du Protocole de Kyoto, – l’acceptation d’une inégalité en termes d’émissions de CO2 par personne entre pays pauvres et pays riches à  l’horizon 2050. Les pays sous développés ont vite fait de crier au scandale, car pour eux les termes du jeu sont clairs : le pollueur doit payer, autrement les pays industrialisés sont responsables du changement climatique, ils doivent non seulement réduire leurs émissions de façon significative, mais ils doivent mettre la main au portefeuille pour aider les pauvres s’adapter. Désormais, « le texte danois » est devenu une véritable déclaration de guerre qui a retenu l’attention de tous. La claque chinoise Daredare, la délégation chinoise a animé une conférence de presse sur le sujet. Su Wei, le principal négociateur chinois, a disséqué les propositions de l’Union européenne, du Japon et des Etats-Unis. Il a d’abord évoqué la proposition chinoise : une diminution des émissions de gaz à  effet de serre de 45% par unité de PIB. Cette position sera une contribution importante à  la résolution du problème du changement climatique, a-t-il indiqué. Il a ensuite mis au crible les propositions faites par certains pays occidentaux dont les USA. Pour lui, la proposition de Barack Obama, qui est de réduire les émissions américaines de 17% d’ici 2020 n’et rien moins qu’une blague de mauvais goût. Il affirme que les 17% sont bien dérisoires par rapport aux augmentations constatées entre 1990 et 2005 ; augmentations estimées à  16%. En réalité dira le conférencier chinois, les USA ne proposent d’une réduction de seulement 1%. M. Su WEI a aussi essuyé ses souliers sur l’Union Européenne dont les engagements annoncés ne sont pas d’une grande consistance : seulement 2,6% par an depuis l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto Quid du Japon ? Sa proposition de diminuer de 25% les émissions du Japon est un progrès positif à  mettre au crédit du nouveau gouvernement a reconnu le conférencier chinois qui s’interroge quand même sur la composition ce pourcentage En réalité, cette annonce correspondrait à  une baisse de 8% par rapport à  1990, l’année de référence des Nations-Unies pour évaluer les efforts des pays riches. Le négociateur chinois a déclaré au terme de sa dissection que les pays industrialisés doivent « libérer l’espace atmosphérique » pour que les pays pauvres puissent « brûler » les énergies fossiles dont ils ont besoin pour assurer leur développement économique. A l’occasion, il n’a pas manqué de rappeler « le rôle historique » joué par certains pays industrialisés. « Les causes du réchauffement climatiques, ce sont deux cents ans d’émissions des pays développés… Le volume de l’atmosphère est limité, ce n’est pas parce que vous avez de l’argent et de la technologie que vous pouvez acheter le droit de polluer », a-t-il poursuivi en substance. l’élan du G 77 Les pays en développement eux aussi ont tenu à  se faire entendre. l’un des principaux négociateurs de ce groupe, le soudanais Lumumba Stanislaus Di-Aping, a animé une conférence de presse sur le même sujet. Il a à  cette occasion fustigé les « manigances des pays industrialisés ». «Le texte danois est une tentative pour imposer une solution sur nos leaders politiques», a-t-il déclaré avec emphase. Pour lui, la proposition contenue dans le « texte danois » sur la gestion des fonds d’adaptation par la Banque mondiale n’est que pure diversion car l’échec de la Banque mondiale et de son acolyte le FMI en matière de développement est désormais légendaire sur toute la ligne. Lumumba s’est aussi démarqué totalement du montant annoncé pour le financement. «Les US$10 milliards par an ne suffiront pas à  acheter assez de cercueils pour les habitants des pays en développement », a-t-il laissé entendre. Quel mécanisme de financement ? l’ONU a fixé la barre à  10 milliards par an (sur une période de cinq ans) en attendant une révision à  la hausse. Comme si la source était divine, subitement des centaines de milliards devraient être déboursés pour aider les pays les plus vulnérables à  faire face aux conséquences des changements climatiques et à  augmenter le niveau de vie de leurs populations par des moyens propres. Cette question a été au centre de la première séance plénière qui a suivi celle d’ouverture. Le pavé venu du Pacifique Tuvalu est un minuscule archipel du Pacifique. Il a cependant fait l’actualité de cette conférence des parties. Ces à®les pourraient tout simplement être les premières à  disparaà®tre de la terre si le niveau des océans augmentait. Plusieurs fois, Tuvalu a été complètement submergé par de grandes marées. Maintenant, ce peuple est à  la recherche d’une nouvelle terre d’accueil, car le risque est la disparition définitive de son pays sous les eaux du Pacifique. Après trois jours de débat, le défi apparaà®t clairement. Comment concilier les intérêts de 20% de la population du monde qui entrent en contradiction avec ceux de 80% de l’humanité, en sachant que 80% de l’humanité n’est en rien responsable du changement climatique, mais en paie le prix le plus fort aujourd’hui.

Coopération Mali-UE: Evaluer pour mieux relancer

La coopération entre le Mali et l’Union européenne se porte bien. Chacune des parties tentent de respecter au mieux les conventions qu’elles ont signé. Chaque année, des revues conjointes permettant d’évaluer et d’analyser les avancées de la coopération et la qualité du dialogue sont organisées Evaluer la coopération Mali-Union Européenne chaque année Pour le représentant de la Commission Européenne au Mali, Giacomo Durazzo, ces rencontres permettent d’évaluer globalement les progrès réalisés, d’ajuster la stratégie d’intervention et le programme indicatif national et de revoir les allocations attribuées au Mali ainsi que leur répartition. l’ordonnateur national délégué de la coopération, quant à  lui plaide pour une consolidation la coopération et cela passe par de telles rencontres. Aboubacar Sidiki Touré, a aussi profité pour faire un rappel des acquis de la coopération Selon lui, 367 milliards de Frans CFA ont été alloués au Mali dans le cadre du 10e Fond Européen pour le Développement. rapporte un communiqué de la Délégation de la commission européenne ». [b« Aucun financement attribué au Mali dans le cadre du 10e FED n’est directement lié à  l’adoption du Code des personnes et de la famille », ]précise le communiqué comme pour répondre des rumeurs qui faisait état d’une éventuelle pression de l’Europe sur le Mali à  adopté un nouveau code. Crise économique oblige Cette réunion initialement prévue en 2010 a été anticipée à  cause de la crise économique et financière mondiale. Il s’agit pour la commission européenne d’apporter des réponses adaptées aux conséquences de la crise qui a affecté le Mali à  l’instar des autres pays du monde. Elle a pour objectif, d’impliquer davantage tous les services de coordination du FED et la Délégation de la CE. Intervention dans les secteurs porteurs Cette coopération entre le Mali et l’UE est très ancienne. Elle a permis quelques grandes réalisations dans les secteurs des transports et de l’agriculture. Le 9e FED, a permis au Mali de construire 640 km de routes goudronnées. Le financement en cours prévoit la réalisation de près de 780km de routes et de pistes dans les régions de Tombouctou et de Kidal. Le 10e FED s’intéresse aussi à  la mise en place d’un « plan d’actions gouvernance » qui comportent une série d’engagements dans des domaines tels la liberté humaine, la démocratie, la justice… Malgré quelque difficultés enregistrées au niveau de la partie malienne (difficultés à  appliquer les normes UEMOA en matière d’entretien routier tel le pesage à  l’essieu), l’Europe semble prête à  appuyer le Mali dans son processus de développement.